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00:00Générique
00:10Bonjour, bienvenue sur L'Instant TV dans notre émission Bourse où les gérants viennent nous partager les valeurs du moment qu'ils apprécient.
00:20Aujourd'hui, c'est Éric Galliègle, l'associé fondateur de Fee Advisor Val Quant que nous accueillons.
00:26Éric, bonjour.
00:27Bonjour.
00:28Peut-être un rappel de mots sur votre maison ?
00:31Alors oui, je ne suis pas gérant, je suis analyste, analyste financier et nous animons une plateforme qui suit 2500 instruments financiers d'une façon systématique.
00:41Donc on a une approche quantitative avec comme spécificité une couverture extrêmement large, donc plus de 2000 actions individuelles et plus de 500 ETF maintenant.
00:51Et d'autre part, l'idée de pouvoir proposer à la fois des outils de price momentum, c'est-à-dire de dynamique de prix, de suivi de tendance comme on dit,
01:02et d'autre part des éléments d'analyse fondamentale des entreprises, c'est-à-dire des indicateurs de croissance, de révision de bénéfices, d'évaluation et de risque
01:10pour les 2000 instruments financiers que nous suivons.
01:13Alors, de tout ce que vous suivez, vous avez extirpé aujourd'hui trois valeurs. Je précise bien que ce n'est pas de la recommandation d'achat,
01:19c'est du partage de convictions et des valeurs qui, selon vous, méritent que nous y portions attention.
01:23La première valeur, c'est l'ISI. L'ISI figure parmi les leaders mondiaux de la conception, fabrication, fixation et composante d'assemblages multifonctionnels.
01:33C'est très technique.
01:35Oui, c'est une première idée à partager, donc effectivement une idée industrielle. Donc, c'est l'industrie avec ce concept de sous-traitance.
01:46C'est la sous-traitance pour l'aéronautique à hauteur de 51% du chiffre d'affaires et la sous-traitance automobile avec une spécificité de la fixation.
01:55Alors, pourquoi l'ISI ? C'est une affaire qui fait quand même 1,7 milliard de chiffre d'affaires, qui a 10 000 salariés, donc une belle réussite française.
02:02Pourquoi est-ce qu'on s'y intéresse ? Parce qu'en fait, l'aéronautique, elle vend en poupe, c'est le cas de le dire.
02:08Et puis en plus, il y a le développement de toutes les dépenses militaires, dépenses d'armement, qui pourraient bénéficier finalement à l'ISI,
02:15puisqu'on sait très bien qu'il va y avoir des dégoulets d'étranglement au niveau industriel et que ce type de société pourrait en profiter.
02:23C'est de toute façon une très belle société qui a une croissance d'ores et déjà très significative, puisqu'on est à 55% de croissance de BPA en 2025
02:31et plus de 20% en 2026, donc une croissance très forte, et une entreprise qui peut-être va encore en plus bénéficier de cette dynamique de réarmement de l'Europe,
02:41qui est effectivement révolutionnaire et qui va créer de la demande pour beaucoup d'industriels et peut-être aussi pour l'ISI.
02:49En termes de valeurs, on est comment ?
02:51On est dans des évaluations tout à fait raisonnables, de l'ordre de 17-18 fois le bénéfice pour cette société,
02:56donc ça reste pour nous tout à fait raisonnable et on est plus intéressé par la croissance, par la dynamique fondamentale que par l'évaluation pour l'ISI.
03:06La part d'export, c'est très européen ?
03:08C'est une société qui est pour moitié française, donc il y a quand même, en termes de sous-traitance, cette notion de clientélisme français,
03:19et pour le reste, à l'étranger, notamment en Europe essentiellement.
03:22Deuxième valeur, c'est le premier groupe pharmaceutique finlandais qui s'appelle Orion.
03:27La pharmacie, on l'aime bien d'une façon générale parce que c'est un secteur qui a normalement une croissance relativement régulière,
03:33qui ne dépend pas trop de la conjoncture et qui a un vrai potentiel, selon nous, à moyen et à long terme.
03:39Orion, pourquoi est-ce que cette société nous intéresse ?
03:41C'est la première société pharmaceutique finlandaise qui est à peu près à part égale entre les produits génériques et les produits d'ordonnance plus classiques.
03:52Et c'est une société surtout qui est très peu chère, en fait.
03:55Son PER est au plus bas depuis cinq ans, ce qui pour nous en fait un argument d'achat significatif,
04:02sachant que par ailleurs, ces trois sociétés sont sélectionnées non seulement par rapport à leur story fondamentale,
04:10à leur activité sectorielle, à leur croissance, mais vraiment par rapport à des métriques totalement quantitatives et systématiques.
04:17C'est-à-dire qu'on est à l'achat à court terme, moyen terme et long terme, suivant nos signaux de price momentum.
04:24Et on a donc des indicateurs fondamentaux qui sont favorables, soit à la croissance, soit à l'évaluation, qui sont très attractifs,
04:30ce qui est le cas de Orion.
04:31Mais Orion exporte, ça ne reste pas sur le marché domestique ?
04:33Le marché reste très scandinave, finlandais, scandinave, d'une façon générale. Ça reste très Europe du Nord.
04:43Troisième et dernière valeur, c'est 74 Software. C'est un éditeur de logiciels d'entreprise, c'est un spin-off de Soprasteria.
04:52C'est un spin-off de Soprasteria qui s'appelait auparavant Axway Software, qui devient maintenant 74 Software,
04:58et qui est une société qui nous a séduit par le fait que c'est une société de service technologique auprès des entreprises, notamment des banques.
05:04Et c'est une entreprise qui a une croissance de son chiffre d'affaires de 40% en 2024 comme en 2025.
05:12Quels sont les facteurs qui portent cette croissance ?
05:14C'est la qualité de leur offre, la demande bancaire qui est significative essentiellement, puisque Soprasteria historiquement a été dans le secteur bancaire.
05:22Mais c'est véritablement aussi la notion de software, de logiciels qui sont très rentables et qui ont des effets de levier particulièrement importants.
05:32Vous c'était avec la fameuse IA ou pas spécialement ?
05:34Evidemment l'IA entre en ligne de compte pour renouveler l'offre et rendre les logiciels plus efficaces d'une façon générale.
05:42Donc c'est effectivement quelque chose qui nous semble extrêmement intéressant avec une dynamique à nouveau des bénéfices qui est très très forte
05:48et des révisions de bénéfices qui ont été très favorables. C'est vraiment la dérivée seconde.
05:53Et là, en termes quantitatifs ou d'indicateurs systématiques qu'on regarde, les révisions de bénéfices c'est un vrai sujet.
05:58Et là on a une prévision qui a été révisée en hausse de 11% depuis deux mois, ce qui est quand même quelque chose de très important et extrêmement attractif pour cette société.
06:07Et tous ces critères ne sont pas encore pris en compte par le marché ?
06:10On considère que ces trois actions sont dans des dynamiques haussières. Donc on n'achète pas des titres qui baissent.
06:16On achète des titres qui sont en train de monter. C'est important de le rappeler ici pour éviter les situations trop compliquées.
06:27Et donc c'est le cas de 74software qui est vraiment dans une situation, me semble-t-il, assez attractive de ce point de vue-là.
06:34D'accord. Alors l'ISI, Orion, 74software, d'une manière plus générale, plus globale, quel est votre sentiment de marché pour les prochains mois ?
06:42Sentiment de marché, comme tout le monde, on regarde les yeux un peu ébahis de tout ce qui se passe depuis quelques mois,
06:48avec notamment, évidemment, la nouvelle présidence américaine et M. Trump qui chamboulent un petit peu tout ça,
06:56avec l'idée que la mise en place de droits de douane, l'expulsion de travailleurs illégaux va pénaliser d'une façon très significative la croissance américaine,
07:10donc ça va pas dans le bon sens pour les États-Unis, et par ailleurs stimuler l'inflation.
07:16Donc on sait, depuis longtemps, depuis des mois, on le dit, il y a eu un moment Trump jusqu'à la fin du mois de novembre,
07:22et depuis la fin du mois de novembre, on est dans une phase de consolidation assez sévère aux États-Unis,
07:26avec, bien sûr, les 7 magnifiques qui payent un lourd tribut, mais globalement, les raisons sont valables.
07:34C'est-à-dire qu'il y a un vrai problème Trump, il faut qu'il se calme, pour résumer, parce que, effectivement, ces droits de douane...
07:40Justement, c'est peut-être aujourd'hui l'effet d'annonce qui est sanctionné, mais en réalité, quand on voit que les effets sont peut-être pas aussi...
07:45puissants que...
07:47Oui, c'est pour ça que nous, on considère qu'il s'agit plus d'une phase de consolidation dont le marché avait vraiment besoin.
07:53D'ailleurs, d'un point de vue technique, on voit bien que les indices ou les grandes valeurs sont en train de se stabiliser,
08:01de rebondir, on l'a vu hier soir, sur des niveaux importants. Donc on a l'impression que c'est plus une phase, je dirais, de corrective
08:10dans un marché qui reste haussier. Donc ça, c'est important pour les États-Unis, c'est important pour nous.
08:15Et puis à côté de ça, il y a le comportement européen qui bénéficie, effectivement, de ce qui se passe depuis 2-3 mois,
08:22à savoir le sentiment que l'Europe a peut-être terminé cette période de stagnation économique qui dure depuis 2 à 3 ans,
08:30notamment en Allemagne, avec le choc Trump et le réarmement de l'Europe. On savait que, quelque part, le parapluie américain
08:38allait cesser d'être ouvert. Et donc effectivement, cela signifie une relance économique importante, donc 500 milliards qui étaient validés par l'État.
08:48— Vous êtes le ministre sur l'Europe, indépendamment du côté défense, sur les autres secteurs, vous êtes plutôt...
08:52— On voit bien au Bundestag et au Bundesrat allemand qui a accepté ce plan de 500 milliards et qui a donc réformé le frein institutionnel
09:03à la dette publique. — Oui, c'est une véritable captivation.
09:06— C'est extrêmement important. Ça fait des années qu'on attend ça, entre guillemets. Et donc c'est vrai que ça va relancer l'économie européenne au meilleur moment,
09:13au moment où on était juste au fond du trou, en train de redémarrer. Ça va donner un coup d'accélérateur macroéconomique très important.
09:20On voit bien que dans les programmes allemands, il y a des programmes d'infrastructures qui ne sont pas forcément militaires qui vont passer en même temps.
09:26Donc ça, c'est très important. Et si on trouve une solution en Ukraine, il faudra reconstruire l'Ukraine, il faudra défendre l'Europe et l'Ukraine,
09:37parce qu'on restera dans une situation de paix armée. — Avec des taux qui restent relativement bas par rapport à l'article BCE.
09:42— Alors les taux de marché restent relativement bas. Les taux obligataires sont autour de 3,5 en France, ce qui est quand même pas mal.
09:51Mais globalement, tout ceci... On préfère avoir des taux à 3,5 ou 4 même que des taux à zéro et une récession quasi permanente ou une stagnation permanente.
10:00Donc là, on a un vrai... Comment dire ? — Surtout que c'est un bon équilibre.
10:04— Une vraie impulsion en Europe économique qui est importante pour l'Allemagne, pour l'Europe en général, pour l'industrie, pour le complexe militaire industriel français et européen.
10:15Donc tout ceci est favorable, arrive au bon moment. Et c'est de nature à relancer l'économie.
10:21Le choc, l'impact économique, c'est le calcul que je suis en train de faire, est de l'ordre de grandeur de la réunification de l'Allemagne...
10:28— D'accord. — ...lorsque la Maine de l'Est a fusionné avec la Maine de l'Ouest.
10:32— C'est-à-dire une vision très positive. — Positive. C'est une vraie stimulation. C'est une vraie stimulation que d'autres pays européens comme la France
10:40vont s'emparer, évidemment, voire amplifier, parce que c'est notre intérêt. Et quelque part, ça contribue aussi à ce qu'on appelle la réindustrialisation,
10:49la reconquête de savoir-faire industriel perdu. Je parlais de l'ISI à l'instant. Mais ce sont des entreprises qui, effectivement, devraient profiter...
10:57Il y en a d'autres. Devraient profiter de ce renouveau économique européen. Je pense qu'il faut l'appeler comme ça.
11:03La bourse n'est pas trompée avec la surperformance des actions européennes assez impressionnante depuis le début de l'année par rapport aux actions américaines.
11:09Éric, merci pour ce partage d'expertise. Merci à tous de nous avoir suivis. Je vous donne rendez-vous très vite sur l'ISR TV avec de nouveaux invités.