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Son entrée en foyer à 7 ans, sa première caméra, la première fois qu'il a pu vivre de sa passion... Jhon Rachid raconte les moments qui ont changé sa vie.

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Amusant
Transcription
00:00La vie c'est des moments, donc c'était ce moment qui était cool mais après il ne faut pas croire que ça reste comme ça toute la vie.
00:07Aujourd'hui, des fois les gens jalouses ou sont à fond sur des gens qui sont hyper cotés en ce moment,
00:14ils sont cotés aujourd'hui mais dans 5 ans ils seront où ? Dans 2 ans ils seront où ?
00:17Le plus dur ce n'est pas d'y arriver, c'est de tenir.
00:19J'ai un souvenir au foyer depuis les éducateurs, c'est très important les rencontres que tu fais quand t'es gamin,
00:31c'est ce qui permet de déclencher un avenir sombre ou pas.
00:35Mon entrée au foyer ça s'est fait quand j'avais 7 ans, donc en 92, un truc comme ça.
00:39Les services sociaux qui passent l'été qui viennent te dire est-ce que ça te dirait d'aller dans un endroit
00:44où il y a plus d'enfants, où tu seras mieux, où tu auras une chambre et tout,
00:46et puis tu acceptes le truc parce que tu te dis ouais cool une chambre, je vais dans un 12m2 avec 5 personnes.
00:53Ça te forge à quelqu'un parce que tu apprends à vivre en communauté,
00:56t'apprends les règles que t'as pas chez toi, t'apprends comment ranger ta chambre, faire ton lit,
01:01que des trucs basiques comme ça.
01:02J'ai le souvenir d'un éducateur qui s'appelle Jean-Marc et Gamal, les deux d'ailleurs,
01:07qui ont pris soin de moi, qui se sont occupés de moi, qui m'ont appris la culture,
01:12qui m'ont appris l'humour, même Jean-Marc était hyper drôle.
01:15Ces rencontres-là je pense qu'elles sont très importantes pour que l'enfant puisse s'accrocher à une référence positive.
01:22Gamal par exemple c'était un Algérien, et moi Algérien au foyer, venant d'un milieu social pauvre,
01:27je me disais bah nous les Algériens c'est comme ça, il n'y a que ça.
01:29Je pense qu'il a déteint sur moi dans ce côté-là, ce côté d'envie de culture, d'envie d'être à la hauteur des autres.
01:37À 17 ans, je me suis acheté une caméra, j'avais emprunté celle d'un pote, ça m'a donné envie d'en acheter une à moi,
01:43et je faisais en vocal, en playback, ça aurait pu être des TikTok aujourd'hui,
01:48des sketchs des inconnus où je me déguisais et je reprenais les paroles des inconnus.
01:53Je faisais les montages avec deux magnétoscopes.
01:55Je prenais un magnétoscope d'un côté avec le sketch des inconnus, l'autre avec mon truc,
01:59et je collais la voix dessus.
02:00Ce n'était pas là le déclic, il s'est fait plus tard quand j'ai commencé à faire beaucoup de vidéos grâce à ce magnétoscope,
02:06et j'ai fait un téléfilm sur France 3, qui s'appelle Le Troisième Jour.
02:09Il y a eu un déclic à ce moment-là.
02:11Mais évidemment, tous ces moments où je m'amusais avec la caméra, c'était un truc qui me rapprochait de ce que je voulais faire.
02:16Et puis dans la vie, des fois, il y a des trucs qui arrivent et qui ne sont pas calculés,
02:19et qui nous montrent que la suite est déjà toute tracée.
02:23Moi, je crois beaucoup à ça.
02:24On ne fait pas les choses par hasard.
02:31La première fois que j'ai pu vivre de ma passion, c'était justement le troisième jour.
02:36En fait, je travaillais chez Orange, et je faisais des vidéos à côté avec mon magnétoscope et tout,
02:39et je gagnais 1 002 par mois, un truc comme ça.
02:42Et là, j'ai été pris inopinément, je ne sais même pas comment ça s'est passé,
02:46j'ai été pris pour ce téléfilm.
02:48Et à partir de là, quand je suis arrivé sur le plateau, j'ai fait OK, c'est génial.
02:51Et surtout, je me suis dit, j'ai regardé combien j'étais payé, alors que je n'étais personne, rien du tout.
02:56Je faisais 1 000 francs par jour, et je n'ai eu qu'un jour de tournage.
02:59Le problème, c'est que quand tu fais un téléfilm, c'est juste un petit rôle dans un téléfilm.
03:03Et quand tu le fais en partant d'Orange, tu te dis, ça y est, j'ai percé, ça y est, je fais des films, laissez-moi.
03:08Sauf que derrière, en fait, tu n'as rien, tu n'as rien du tout.
03:10Tu retournes chez toi, tu as ton salaire auquel tu profites, mais il n'y a pas de proposition,
03:16ça ne se passe pas comme ça, ça ne se passe pas aussi rapidement que ça.
03:19Et donc, j'ai galéré pendant sept ans, sept ans avant de repouvoir vivre de ma passion.
03:26Et j'ai tourné dans deux, trois trucs comme ça, à droite, à gauche.
03:28Et puis après, au bout d'un moment, je me suis dit, en fait, il n'y a personne qui va m'aider.
03:31Et j'ai commencé à faire plein de vidéos, plein de vidéos, plein de vidéos, j'enchaînais, j'enchaînais.
03:34Et ça ne faisait pas de vues, ou peu.
03:36J'ai fait des vines et j'ai mal au rap, et c'est là que ça a commencé à tout décoller.

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