Souvent, c'est Nikos Aliagas qui raconte les moments qui ont changé la vie de personnalités.
Voici les 5 moments qui ont changé la sienne.
Voici les 5 moments qui ont changé la sienne.
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00:00Salut c'est Nico Saliegas pour Brut. La photographie pour moi et ça a été un
00:05moment précurseur, c'est via quand je suis tout petit, je vois une boîte à
00:12chaussures avec des photos et je découvre mes parents jeunes et je suis
00:19étonné de voir mes parents jeunes.
00:24C'est assez philosophique, je suis un gamin et je réalise le temps qui passe
00:28et je photographie. Mon père m'offre un Kodak, un Instamatic avec les flashs
00:34carrés parce qu'il me voit faire des photos imaginaires, il me voit à table en
00:37train de faire des knacks et c'est mon père en fait qui me dit exprime ce que tu as
00:42sans le savoir, il ne le dit pas comme ça, il n'y a pas de grande phrase, il dit
00:45allez amuse-toi.
00:50Quand j'étais étudiant j'avais une chambre de bonne dans rue Lafayette,
00:53huitième étage, sans ascenseur, toilettes sur le palier, sans eau à l'intérieur,
00:57j'avais besoin d'un job et là j'ai trouvé grâce à un ami grec,
01:01Thinos Detsis, un petit job à RFI, la nuit souvent, et à l'époque j'étais
01:09fasciné par l'actualité, c'est à dire qu'on me demandait d'emmener la dépêche dans le
01:16studio quand le journaliste, et c'est là où j'ai eu le virus je pense, c'était la
01:22chute du mur de Berlin, en direct, dès qu'il y avait un urgent, piiip, chute du mur de
01:25Berlin, j'allais emmener l'urgent, et puis il y a eu la libération de Nelson
01:31Mandela, je voulais aller prendre le micro et
01:33le raconter, mais personne ne me le donnait, donc je me suis mis dans une cabine et
01:38j'ai commencé à appeler par-ci par-là des personnalités pour avoir des réactions,
01:43ce que j'ai fait aussi plus tard, mais bon il est passé par l'antenne, mais je le
01:47faisais quand même, et c'est à ce moment là que j'ai su que je voulais devenir
01:50journaliste.
01:53Un moment important qui a changé ma vie, c'était à l'époque de mes années
01:59d'étudiant à la Sorbonne, je remontais la rue des écoles et il y a un photographe
02:05qui me regardait comme ça, bizarrement, puis je l'ai retrouvé à la bibliothèque,
02:09il m'avait suivi, il faisait mine de photographier des étudiants, et il
02:16s'arrête devant moi et il commence à me prendre en photo, et il me fait signer un
02:22petit papier, il me dit c'est pour un journal, un petit truc étudiant, je comprends pas trop
02:25ce que c'est, j'avais 18-20 ans, donc entre 18 et 20 ans, donc j'étais ok, et quelques
02:32semaines plus tard, je me vois partout dans Paris, mon visage en grand, à la une
02:39d'un magazine, c'était le magazine Le Point, et le titre c'était « Où et comment
02:45réussir les universités au banc d'essai ? » et donc j'ai eu un choc de voir mon
02:53visage partout parce que je ne l'avais pas demandé, c'est à ce moment là que j'ai
02:56réalisé le pouvoir de l'image, l'impact que peut avoir ton
03:01propre visage vu, observé, épié, j'étais dans le métro et je m'asseyais juste
03:09en dessous de l'affiche pour voir si les gens me reconnaissaient, c'était bien
03:12stupide et c'était mon premier choc avec le malentendu de la notoriété.
03:17J'ai vu quand même, j'ai décelé un petit signe de « Ah, il y a une petite lumière
03:22qui te veut peut-être, on verra en chemin. » Et quand j'ai demandé un stage,
03:27quelques années plus tard au Point, ils m'ont jamais répondu.
03:35L'autre moment qui a changé ma vie, c'est mon arrivée dans le divertissement, j'ai
03:40longtemps travaillé comme journaliste dans l'info et puis je me retrouve à TF1 à 20h50
03:45en direct sur le premier prême de la Starac il y a 18 ans.
03:50Donc je me suis, je pense, mis en danger parce que j'en avais besoin,
03:56j'avais besoin de vivre des moments forts et ça a changé ma vie incontestablement
04:02parce que encore une fois le malentendu de la notoriété quand est vu par toute la
04:06France quand le jour de la finale où Jennifer va gagner la Staracadémie, les rues sont désertes
04:11dans plusieurs villes et que ça fait la une des journaux le lendemain, ça ne peut pas passer
04:17inaperçu, ça laisse des traces.
04:23Alors évidemment un des moments qui a marqué ma vie ces 50 dernières années,
04:27c'est quand je suis devenu père. « Papa, baba » on dit en grec.
04:33C'est étrange comme on a des certitudes sur tout, on tire des plans sur la comète,
04:39on est toujours attaché à son petit nombril et puis quand on devient père il n'y a plus rien de tout cela.
04:46C'est-à-dire pour moi la paternité a été un tel choc comme pour des millions d'autres personnes
04:52et depuis la nuit des temps, c'est-à-dire quand j'ai coupé le cordon médical de ma fille c'est
04:58le mien que j'ai coupé véritablement et la deuxième fois c'était quand mon fils est arrivé,
05:05ça a été la même démarche et j'ai coupé tout le reste, tout ce qui n'a plus d'utilité en fait,
05:10on se libère de tout.