REPLAY - Coronavirus : Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses de l’Hôpital Tenon répond à Rémy Buisine et à vos questions.
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00:00Bonjour à toutes et bonjour à tous, on est en direct sur Brut avec Gilles Pialloux,
00:03qui est chef de service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon à Paris.
00:07Bonjour à vous monsieur Pialloux. Bonjour. Cette première question justement,
00:11même si on voit qu'une majorité de français jusque maintenant respectent ces règles de
00:15confinement, on voit encore beaucoup de comportements de personnes qui se regroupent,
00:18des foules sur des marchés ou sur des plages, sur des quais, etc. Qu'est-ce que ça vous inspire,
00:23à vous en tant que professionnel de santé ? De la colère. De la colère parce que
00:28je crois que malgré le discours assez clair du président de la République,
00:33malgré les décisions de confinement, les premières règles de confinement,
00:37malgré les interpellations, les contraventions, on voit encore qu'on est dans un pays latin.
00:45C'est-à-dire qu'on ne prend pas la mesure totalement de l'épidémie et de sa sévérité,
00:51d'une part. Et d'autre part, on voit que les choses sont un peu en train de changer. Les
00:56gens respectent un mètre cinquante ou un mètre quand ils sont dans une boulangerie, etc. Mais
01:02pour l'instant, le compte n'y est pas. Et si on veut avoir, comme on l'a vu dans le modèle de
01:06Singapour, comme on l'a vu au Japon, avoir un effet du confinement qu'on observera de toute
01:14façon que dans quatorze jours ou quinze jours, parce qu'il faut attendre cette période-là pour
01:17voir un effet du confinement. Je pense qu'on va aller dans le sens, un, d'une prolongation du
01:22confinement et probablement d'un durcissement des sorties, parce que ce n'est pas possible. Il
01:27faut faire comprendre aux gens qu'ici, à Atenon, on règle 15% du problème de l'épidémie. 80 à 85%,
01:34c'est une transmission entre les regroupements de personnes, par les surfaces, par les pièces de
01:41monnaie, les smartphones qu'on ne nettoie pas et qu'on se passe, et puis des gens qui continuent
01:46à se regrouper dans des lieux privés. Ce qui n'a pas de sens, surtout si vous n'avez pas de masque
01:50et pas de solution hydroalcoolique, ce qui est un autre sujet, puisque pour l'instant, on gère
01:53cette pénurie. Justement, est-ce qu'il faut un durcissement de ces règles ? Je pense que... Alors
02:01soit on attend effectivement de voir quel est l'effet de cette première vague de mesures de
02:05confinement, soit on les durcit rapidement. Ce qui va se passer, c'est la montée en charge des
02:12hôpitaux qui est en train de se faire. Nous, par exemple, à Atenon, on double le nombre de cas
02:16d'hospitalisation toutes les 36 à 48 heures. On double le nombre d'hospitalisations toutes les
02:2036 à 48 heures. Et évidemment, c'est des cas qui sont sévères, ils ne sont pas tous en réanimation.
02:24La réanimation double aussi ces cas tous les 48 heures. On essaye de pousser les murs, on n'en
02:29est pas encore à la situation de Milan ou de la Lombardie, mais franchement, les soignants sont
02:35au taquet et inquiets. Je vous parlais justement d'un doublement tous les 48 à 72 heures. Est-ce
02:40que vous pouvez un peu nous expliquer ces dernières heures, comment ça s'est passé ? Là,
02:43ces tout derniers jours, l'augmentation des cas, comment ça se passe ? On sait que le nombre de
02:47cas graves a énormément augmenté ces derniers jours. Tout à fait, il y a deux phénomènes.
02:50D'abord, il faut savoir que les chiffres qu'on nous montre et qui défilent sur les télévisions
02:56continues et sur les réseaux sociaux, les chiffres de dépistage ne représentent pas l'épidémie puisqu'on
03:03ne dépiste pas tout le monde puisqu'on n'a pas assez de tests. On ne dépiste que les personnes
03:08qui vont être hospitalisées, que les personnes qui ont ce qu'on appelle des comorbidités,
03:11c'est-à-dire des facteurs de gravité, et on dépiste les soignants. Et encore, dans certains
03:15hôpitaux, on ne dépiste pas tous les soignants autour des symptômes. Donc, il faut bien comprendre
03:19que le chiffre du nombre de cas ne reflète pas la réalité. Ce qui reflète à peu près la réalité,
03:23c'est le chiffre de mortalité ou le chiffre de patients hospitalisés en réanimation. Donc,
03:27on suit de très près parce qu'il suffit d'extrapoler. Si on a, par exemple, je prends un
03:32exemple, si on a 100 cas de décès, on sait que s'il y a 1 ou 2% de mortalité, ça donne une idée du
03:38nombre de cas réels. Donc, les chiffres d'occupation des hôpitaux sont très importants
03:45à suivre et surtout, essayer d'avoir un coup d'avance. C'est ce qu'on essaye de faire et pas
03:50courir encore derrière l'épidémie. Quand je dis un coup d'avance, c'est-à-dire de prévoir,
03:54de trouver des lits, d'augmenter la capacité de la réanimation. Pour donner un exemple concret,
04:02ici à Tenon, on a équipé une partie de ce qu'on appelle les salles de réveil où vont les gens
04:06qui ont été opérés en post-opératoire en réanimation. Donc, pour avoir un délestage
04:13dès lors que la réanimation sera pleine. Et je le répète, actuellement, il y a 12 lits sur 20 qui
04:19sont déjà occupés par des patients avec des formes graves de coronavirus. Et ça a augmenté,
04:23vraiment ? C'est-à-dire que, par exemple, sur les dernières heures, vous avez de nouvelles
04:26admissions ? La pente, la façon dont ça augmente est vraiment très exponentielle. Et franchement,
04:36on est inquiets pour les jours et le week-end qui arrive, le début de la semaine prochaine,
04:40où on pense que là, on va vraiment avoir encore plus de pression. Et puis, il y a un phénomène
04:44qu'il faut expliquer aux gens et qu'on n'explique pas nous-mêmes, c'est qu'aux urgences, les autres
04:50pathologies ne sont quasiment pas présentes. On voit quasiment les deux tiers ou trois quarts des
04:55patients qu'on voit sont des patients qui viennent pour des suspicions de coronavirus. Et on se
04:59demande où sont, parce que je sais aussi, pour avoir fait des interventions avec les médecins de
05:03ville, que les cabines de ville aussi sont dépeuplées. Donc probablement que pour l'instant,
05:07les malades restent chez eux. Ce qu'on espère, c'est que ce n'est pas une perte de chance de
05:11rester chez soi et qu'on va quand même pouvoir aussi, ce qu'on fait ici, bien sûr, dans les
05:15autres services où il n'y a pas de coronavirus, de patients infectés par le coronavirus, de soigner
05:19les autres pathologies. Alors c'est vrai qu'on parle de cette durée de confinement qui, pour
05:23l'instant, est évoquée d'une durée de 15 jours. Mais pour vous, en tant que professionnel de
05:26santé, ça paraît évident qu'on va aller plus loin que ces 15 jours. C'est évident. Là, c'est
05:30juste une façon de faire passer la pilule aux Français qui n'ont pas l'habitude d'être
05:34confinés par définition. Et de toute façon, ça n'a pas de sens. On a déjà commencé à annoncer
05:39qu'on serait probablement sur au moins six semaines, ce qui va être long, parce qu'il
05:45ne faut pas, derrière cette mesure-là, il y en a qui se plaignent parce qu'ils ne peuvent pas
05:48aller au gymnase. Mais vous voyez, il y a aussi des gens, des personnes seules qui n'ont plus de
05:53visite. Dans les EHPAD, il n'y a plus de visite. Il y a des situations sociales qui sont tendues.
05:57Les gens qui sont dans des foyers de migrants, par exemple, qui sont à 15 dans un espace. Il y a
06:04un confinement qui est compliqué et il y a une souffrance sociale. Souffrance sociale, justement,
06:08parle souvent de la question des sans-abri, qui revient très régulièrement dans les commentaires,
06:11qu'on essaye justement d'aborder le plus possible sur Brut. Ils se sentent eux-mêmes abandonnés
06:14quelque part. Est-ce que vous, vous déplorez aussi cette situation-là ? Bien sûr que cette crise est
06:22là. Dans le 20e arrondissement, on sait de quoi on parle, puisqu'on a une précarité qui est plus
06:27importante que dans certains hôpitaux parisiens. Et cette précarité-là fait qu'il y a le problème
06:33des lits de suite. Je veux dire que quelqu'un qui est SDF et qui vient aux urgences avec une
06:38suspicion de Covid, il va être évidemment hospitalisé, parce qu'on l'a toujours fait.
06:41C'est la solidarité nationale et puis c'est la permanence d'accès aux soins. Mais où le mettre
06:47après ? Où le mettre après ? C'est-à-dire que le problème, actuellement, on avait déjà ce problème-là.
06:51C'est un problème de l'hôpital public chronique, au-delà du fait qu'on manque de personnel. C'est
06:57de trouver ce qu'on appelle les lits de suite. C'est-à-dire que quelqu'un qui a une pathologie
06:59respiratoire un peu sévère, il ne peut pas passer tout d'un coup de la réanimation à chez lui. Il
07:03doit passer de la réanimation à un service médical et d'un service médical à un service de lits de
07:07suite. C'est très compliqué, encore plus pour ceux qui sont les plus précaires et les plus
07:12socialement défavorisés. Il y a des Italiens qui regardent le live. On entend bonjour de l'Italie.
07:17C'est vrai qu'on voit cette courbe en Italie qui est assez impressionnante. Ils sont en confinement
07:21depuis pratiquement deux semaines. Et finalement, le nombre de morts n'arrête pas d'augmenter.
07:24Comment on explique le fait qu'il y a une courbe du nombre de cas qui ne cesse d'augmenter et de
07:30morts en parallèle ? Est-ce qu'on peut peut-être l'expliquer ? C'est un décalage entre l'incubation
07:35du virus, les symptômes et les formes les plus graves qui se contractent ? D'abord, nos amis
07:43italiens nous ont ouvert la voie de la réflexion. On a des témoignages. Beaucoup de médecins,
07:49par exemple, sont passés dans cet hôpital en formation, des réanimateurs, des néphrologues,
07:53on échange avec eux et on vit cette situation, notamment dans la région de Milan, à Bergame,
07:58dans la Lombardie, etc. Dans le Nord, donc une situation extrêmement tendue qu'on regarde avec
08:04beaucoup d'affection et de consternation. Pour répondre à votre question, pourquoi on n'a pas
08:11encore l'effet du confinement ? Probablement que la crise et la vague a été tellement forte en
08:16Italie en très peu de temps. En quelques jours, on se rappelle très bien que la première alerte,
08:22ils avaient quelques cas, puis ils se sont retrouvés très vite à plusieurs centaines et
08:25voire plusieurs milliers en quelques jours, et que le confinement va mettre peut-être plus de
08:31temps à porter ses fruits, mais il devrait le faire parce que les Italiens jouent globalement
08:36le jeu, que le pays est confiné. Il y a eu un autre problème en Italie, c'est que très vite,
08:44comme dans le Haut-Rhin en France, c'est un peu la même situation que à Milan et à Bergame,
08:49le système de réanimation a été débordé et donc par définition les gens n'ont pas pu être pris
08:57en charge comme ils devaient l'être. Est-ce qu'on peut éviter une situation italienne ? On voit que
09:01les courbes sont finalement très similaires jusqu'à maintenant avec un décalage de peut-être
09:057 à 10 jours. Est-ce qu'on peut éviter une situation italienne aujourd'hui ? On essaie,
09:10je crois qu'on a regardé l'Italie avec un peu de distance, un peu hautain dans le regard,
09:18le système de santé du nord de l'Italie ressemble au système santé français,
09:23il ne faut pas se leurrer, donc il faut être extrêmement prudent dans l'interprétation
09:26des choses et il est possible effectivement qu'on connaisse une situation italienne.
09:33Est-ce qu'on n'a pas réagi trop tard en France quand on a vu la situation en Italie ? Ils ont
09:37pris des mesures de confinement quelques jours après. Nous on avait justement ce retard,
09:43c'est quelques jours de différence, je vous expliquais sur la courbe. Est-ce qu'on aurait
09:47pu se dire on fait la même chose par précaution parce qu'on se dit que ça va aussi nous arriver ?
09:51C'est difficile de faire les comptes en plein milieu de la crise parce que d'abord on peut se
09:55tromper. Moi j'ai beaucoup de colère sur certaines choses, notamment non pas depuis
10:01le phénomène italien mais depuis le phénomène chinois, c'est-à-dire que c'est quand même
10:05hallucinant qu'on soit le 19 mars ou le 20 mars, on ne sait plus les dates, c'est très perturbé aussi sur
10:18l'agenda. Donc en 20 mars on soit encore à gérer en France, un pays qui a prétention d'avoir un
10:26système de santé, à gérer la pénurie de tests de dépistage, la pénurie de masques, la pénurie de
10:32solutions hydroalcooliques et que les recommandations ne se basent pas sur la science mais se basent sur
10:37la gestion de cette pénurie là. Franchement il faut pouvoir gueuler sur ça. Alors gueuler
10:42c'est facile, je ne cherche pas des responsables. Je dis que cette crise va nous apprendre beaucoup
10:47de comment on peut prévoir la crise parce que notre boulot de Toubib, notre boulot de soignant
10:51ou de chercheur c'est de soigner et de prévenir. Le boulot des politiques c'est de prévoir et
10:58franchement c'est un virus transmissible au respiratoire, il n'y a pas besoin d'avoir fait
11:02dix ans d'études de médecine pour comprendre qu'il faudra des masques. Alors je sais que
11:07c'est compliqué, après on me dit oui la réserve chinoise, 80% de la production c'est la Chine,
11:12ils se les gardent, ils en envoient un million en Italie alors qu'ils produisent
11:16probablement autour de 100 millions de masques. Ils sont capables de produire 100 millions de masques
11:21par jour m'a-t-on dit. Je ne sais pas si cette information est réelle. Donc effectivement c'est
11:25plus compliqué que ça. Mais je crois qu'on va beaucoup apprendre pour les prochaines crises et
11:28heureusement que ce virus ne fait entre guillemets que 1 à 2% de décès parce que si vous aviez un
11:34virus comme Ebola, je ne vous dis pas la situation de catastrophe dans laquelle on serait encore plus.
11:39C'est à quoi qu'on n'était pas préparé à ça ? La preuve qu'on n'est pas préparé c'est que
11:43la médecine de ville est en train de s'équiper. Il faut dire aussi ça sur Brut, on a dit aux
11:50médecins généralistes avec qui je travaille, j'étais avec eux par Skype avec 100 médecins
11:54généralistes du 20ème avant hier soir. On a dit aux médecins généralistes vous aurez 18 masques
12:00par semaine. Mais quel est le rationnel sanitaire de cette décision ? Il n'y en a aucun. C'est un
12:06rationnel de gestion de la pénurie. Je suis désolé de vous mettre un peu en colère mais il y a des
12:12moments où ça va bien. Clairement il y a beaucoup de manque aujourd'hui en termes de matériel pour
12:16pouvoir... Justement la question des masques est énormément abordée ces derniers jours. On
12:20comprend qu'il y a énormément de personnels soignants qui sont au contact de personnes
12:24potentiellement malades ou de malades qui n'ont pas ces masques pour se protéger eux-mêmes. Bien
12:28sûr. Alors à l'hôpital, Dieu merci, on a une réserve. Mais si je vous donnais les chiffres de
12:34réserve, pour l'instant on est avec des réserves qui nous permettent de tenir trois jours, quatre
12:39jours. Vous voyez on a une visibilité à trois jours. Ça ne veut pas dire que dans trois jours
12:42il n'y aura pas encore des masques. Il y en aura. C'est impossible d'imaginer qu'on ait un système
12:47sanitaire qui va... Il n'y a pas que les masques. Il y a les solutions hydroalcooliques. Il n'y a pas
12:50que les solutions hydroalcooliques. Il y a les surblouses. Il y a les charlottes que l'on met
12:53pour s'occuper des patients. Il y a tout un tas de matériel qu'on met dans le nez pour faire les
12:57tests positifs. C'est des matériaux qui sont sous tension parce qu'évidemment on n'a pas prévu. On
13:02n'a pas prévu. Quand je dis on, ça englobe évidemment les décideurs sanitaires. La question
13:09des tests justement elle fait beaucoup réagir parce que ce que nous disait par exemple Philippe
13:14Juvin, chef du service des urgences à l'hôpital Georges Pompidou à Paris, c'est que le nombre de
13:18cas détectés c'est un peu la face visible de l'iceberg. Il y a tout ce qu'on voit en dessous
13:22qui n'est pas détecté en fait quelque part. Ça veut dire qu'on ne fait pas ces tests toujours.
13:26On a quand même l'OMS qui dit tester, tester, tester. Aujourd'hui est-ce qu'on arrive en France
13:29à respecter ce que l'OMS nous dit de tester au maximum possible ? Pas du tout. La réponse est
13:35dans votre question. Pas du tout. On ne suit pas les recommandations de l'OMS. Ici en France,
13:39à Paris par exemple, on dépiste les soignants symptomatiques et encore il y a des endroits
13:45où on les trie. On dépiste les personnes qui ont des symptômes et qui vont être hospitalisés et on
13:52dépiste ceux qui ont des symptômes et qui ont des maladies qui aggravent le coronavirus. Et les autres
13:57non. Alors qu'à Singapour ils ont dépisté, ils ont fait des centaines de milliers de tests très
14:02rapidement mais même les Italiens ont beaucoup dépisté. Ils ont beaucoup plus dépisté qu'en
14:06France. J'ai pas le chiffre actuel, il y a 48 heures on m'avait dit 45 000 tests mais c'est
14:11ridicule à l'échelon de la population. Donc on rate et je suis persuadé que quelqu'un qui rentre
14:18chez lui, comme on lui dit, qui a peu de symptômes, il n'a pas le même comportement quand il sait
14:23qu'il a le Covid. C'est une perception, il n'y a pas d'études scientifiques encore sur ça. Mais on
14:28n'a pas la même attitude quand on sait qu'on a le coronavirus que quand on vous a laissé chez
14:33vous. On dit on vous dépiste pas, prenez les mesures qu'on vous a dit. Et bien on sait très
14:36bien que l'inconscient fait que les gens adopteront mieux les mesures de confinement, de protection
14:43barrière quand ils ont été dépistés. Il y a une question et un commentaire qui nous dit, j'espère
14:48que vous nous entendez bien dans ce live parce que c'est vrai qu'on a une distance d'environ
14:511m à 1m50. C'est ça l'idée justement. C'est un peu garder le masque quand même. C'est important
14:54de le dire, c'est qu'il faut toujours garder une distance. Exactement. Et pas de regroupement de
15:00personnes. Et pas de regroupement de personnes. Si on sort, c'est de façon individuelle et il ne
15:04faut pas sortir en groupe. Exactement. Voilà, important de le rappeler. Il faut avoir une
15:06raison qui est listée de sortir. Il y a les chaînes de télé, il y a Netflix, on peut bouquiner,
15:13se mettre à faire du fusain. Il y a Brut aussi. Voilà, vous pouvez nous regarder sur Brut aussi
15:20comme les près de 17 000 personnes qui seront de suivre ce live, qu'on salue toutes et tous. Vous
15:24avez encore un petit peu de temps de vous accorder ? Oui, oui, je vous en prie. Il faut comprendre
15:28que si on est dans les médias, certains d'entre nous, c'est aussi parce que ça nous fait une
15:32aération. On parle du sujet, mais ça fait quand même une aération par rapport à la pression
15:35qu'il y a à l'intérieur de l'hôpital où on est toute la journée, 12 heures par jour dans le
15:40coronavirus. J'imagine que c'est aussi la pédagogie d'aller expliquer ce qui se passe à l'intérieur
15:45pour que les gens prennent la mesure justement de la situation. D'autant plus qu'ils sont confinés.
15:50Je l'espère. Cette question justement dans les commentaires, parce qu'il y en a pas mal,
15:54on va essayer d'en prendre plusieurs dans les prochaines minutes. Est-ce que si on attrape le
15:57Covid-19, nous sommes immunisés par la suite, comme Boris Johnson l'annonce ? Alors les politiques,
16:03là-dedans, il y en a quand même qui sont gonflés. Je ne vais pas citer les politiques français,
16:07parce qu'on va faire paisible. Mais on a eu Donald Trump qui a expliqué d'abord qu'ils allaient
16:13trouver le vaccin en un temps record. Après, je sais que ce n'est pas votre question, mais les
16:17politiques sont dans la surdéclaration. La dernière de Trump, c'est-à-dire l'hydroxychloroquine,
16:22c'est le traitement qu'il faut privilégier. Enfin, c'est des individus qui ont un pouvoir
16:27d'écoute et qui, pour Johnson, il a déjà dit que 60% des Anglais seraient contaminés. Et sur la
16:35question de l'immunité, précisément, on ne sait pas. On ne sait pas pourquoi, parce qu'on n'a pas
16:39encore des tests. Juste après vous, j'ai rendez-vous d'ailleurs avec une firme qui développe des tests
16:44où on teste les anticorps, c'est-à-dire l'immunité qui a été développée contre ce virus-là. C'est
16:48normal puisque c'est un virus que l'organisme ne connaît pas et que nous ne connaissons pas
16:52dans les laboratoires. Il y aura des tests qui seront faits après, à posteriori, pour savoir
16:57combien de personnes ont été, par exemple, contaminées sans avoir de symptômes et si leur
17:02immunité donne suffisamment efficace pour qu'on ne soit pas recontaminé. Ce qui est probablement
17:09le cas, mais pour l'instant, on ne peut pas le prouver. Alors justement, il y a des questions
17:14auxquelles aujourd'hui, on n'a pas encore de réponse. On a vu qu'en l'espace de quelques
17:17semaines, parfois, les discours ont même changé de certains professionnels de santé, même certains
17:21qui ont le même poste de responsabilité dans d'autres hôpitaux. Il y a trois semaines, je ne vais
17:24pas dire que je pensais que c'était une grippette, mais il y avait une certaine nuance de dire bon,
17:27ce n'est pas si grave que ça, on en fait peut-être beaucoup. Et puis qu'en l'espace de peut-être 10
17:32à 15 jours, on a parfois même radicalement changé de discours en disant on n'a pas été assez vite,
17:36c'est grave, il faut faire attention. Comment on explique ce changement de discours qui a parfois
17:42aussi eu peut-être une influence dans la population ? Je pense que beaucoup se sont trompés. J'ai été
17:49un des premiers à m'énerver sur cette comparaison avec la grippe, mais il y a encore des gens qui
17:52continuent sur les réseaux sociaux à vous dire mais c'est comme la grippe. Non, le seul point commun
17:56avec la grippe, c'est sa survenue en période hivernale et le mode de transmission qui est
18:01essentiellement respiratoire, gouttelettes et contacts. C'est le seul point commun. Il faut
18:05arrêter de comparer. Et effectivement, je me suis énervé sur un certain nombre de médias,
18:10sur cette histoire de grippettes et de grippounettes, qui est quelque chose que j'ai entendu d'experts
18:14comme moi au début de l'épidémie. Je me souviens avoir appelé un collègue au tout début quand on
18:18avait un patient de 93 ans revenant de Chine. Il ne devait pas être là d'ailleurs. C'est une
18:25erreur d'aiguillage et que le CHTAMU est venu le chercher. Le collègue m'expliquait, c'était en
18:30janvier, si les infirmières sont inquiètes, dis-leur que c'est une grippette. Mais non,
18:36ce n'est pas une grippette. Et franchement, là, on est sorti de ce débat-là. Ce n'est pas une
18:41grippette. C'est important de le rappeler. Ce n'est pas une grippette parce que les formes
18:46cliniques sont différentes, parce que la mortalité est plus sévère, parce que les gens qui sont en
18:51réanimation ne sont pas obligés d'avoir plus de 75 ans. Il y a plein d'éléments. Et la
18:57transmissibilité est plus importante. Et ce qu'on appelle le R0, c'est-à-dire le nombre de personnes
19:02qui sont contaminées à part d'une personne. L'exemple que je prends souvent, c'est quand vous
19:06êtes dans un bus ou un avion, si vous êtes contaminé, combien vous allez être contaminé
19:10de personnes ? C'est un marqueur d'infectiosité. Pour donner un exemple caricatural, la rougeole,
19:17c'est 10 à 15 personnes, 15 à 18 personnes. Et ce coronavirus, c'est probablement 3. C'est-à-dire
19:23que chaque personne qui a le coronavirus, y compris et contrairement à la grippe, avec très peu de
19:28symptômes, peut contaminer 3 autres personnes. Il y a la question qui revient régulièrement sur
19:32l'idée d'une deuxième vague. Elle a été évoquée par le président de la République dans sa première
19:37intervention jeudi, il y a une semaine, quand on annonçait la fermeture des écoles, en disant
19:41qu'il y aurait une première vague, puis potentiellement une deuxième derrière, qui pourrait toucher les
19:45plus jeunes. Concrètement, est-ce qu'on a une idée aujourd'hui de prévision, de projection là-dessus ?
19:52Oui, je n'ai pas bien compris. C'est très énigmatique, cette histoire de deuxième vague. Je pense que ça
19:57recoupe. Le président a dû avoir plusieurs messages qu'il a mis dans une seule phrase, celle de la
20:02deuxième vague. La deuxième vague, c'est souvent parce que, quand vous avez dans une épidémie, les
20:07contacts décontactent. Normalement, les contacts décontactent, ils ne sont pas à risque.
20:12Mais quand la deuxième ligne de contacts devient infectée, infecte ces contacts à soi, il y a une
20:19accélération du processus. On voit ça notamment avec d'autres infections virales.
20:25Les sujets jeunes, il n'y a pas de deuxième vague sur les sujets jeunes. Les sujets qui ont moins de 50 ans, voire moins de 40 ans, sont dans les réanimations.
20:36Donc, je pense qu'on n'aura pas besoin d'attendre une deuxième vague pour savoir que cette maladie touche aussi des gens jeunes et qui ont peu ou pas de comorbidités, de maladies associées.
20:46Quand on parle de deuxième vague, on pense aussi à se dire qu'on pourrait réussir à passer cette épidémie, mais est-ce qu'elle peut revenir une
20:54seconde fois ? Imaginons que l'hiver prochain, par exemple, comme le virus de la grippe, sans comparaison, bien évidemment, entre les deux, ça peut revenir.
21:03Alors, de temps en temps, il y a des bonnes nouvelles. C'est que déjà, on peut imaginer, on peut imaginer, mais comme je vous l'expliquais, on n'a pas encore cette
21:08information-là qui est une immunité protectrice et que cette immunité protectrice serve, comme effectivement, on peut le voir avec la grippe.
21:17Parfois, ça dépend. C'est un virus en plus qui est assez stable. Il peut muter, mais il est assez stable dans cette épidémie qu'on voit.
21:26Donc, ce n'est pas un virus qui va énormément changer, comme d'ailleurs le virus de la grippe le fait d'une année sur l'autre.
21:30Et la troisième chose, c'est que comme vous le savez, à toute crise de ce type, il y a des éléments positifs.
21:37La recherche vaccinale va s'accélérer extrêmement vite et c'est une recherche vaccinale qui est moins compliquée, qui est moins compliquée que pour d'autres
21:46virus. Je parle de ça à l'hépatite C, je pense au VIH, où c'est beaucoup plus complexe parce qu'on peut expliquer ça aux gens bruts.
21:54C'est que la membrane qui entoure le virus, la paroi qui entoure le virus, ne change pas beaucoup.
22:00Et c'est là où on va justement faire le vaccin. Donc ça, c'est plutôt un élément positif qui va permettre de développer assez rapidement,
22:06en quelques mois peut-être, un vaccin pour la prochaine vague, si prochaine vague il y a une autre année.
22:13Hier, j'ai vu un témoignage chez nos confrères de BFM qui était très touchant, d'une députée qui parlait justement du décès de son père,
22:21où les deux sont porteurs du coronavirus et non pas des conditions humaines, en nous disant qu'on est obligé de prendre énormément de précautions,
22:28qui sont logiques d'un côté, mais qui d'un côté rend les choses, d'un point de vue humain, difficiles parce qu'on ne peut pas rendre visite
22:35pour ne pas justement contaminer les autres personnes. Est-ce qu'aujourd'hui, vous, vous vous êtes confrontés aujourd'hui à des situations de la même ampleur,
22:42de la même tragique niveau humain, c'est-à-dire de voir des personnes qui décèdent, mais qui sont obligées de décéder sans leurs proches ?
22:50Tout à fait. Tout à fait. Et c'est pour moi une émotion particulière parce qu'au tout début, l'organisation sanitaire faisait qu'il y avait des centres de référence,
23:02de niveau 1, qu'ils n'en auront plus là parce que l'épidémie a débordé très vite ces centres-là, même si ça reste des centres de référence où ils ont plus d'expérience et plus de lits, etc.
23:13Par exemple, à Paris, il y a deux centres de référence, Pitié et Bichat et Necker, pour les enfants, mais ça touche peu les enfants, donc Pitié et Salle-Pétrière et Necker et Bichat.
23:23Et quand on transférait les malades, et c'est une illustration, et je me souviens de l'émotion qu'il y avait en cellule de crise dans cet hôpital,
23:30quand on s'est aperçu qu'on était obligés, pour des raisons sanitaires, de transférer les patients, et l'émotion des collègues, pneumologues, en l'occurrence, c'étaient des pneumologues,
23:38c'était une personne en fin de vie, qui est donc restée à peine quelques jours dans le centre de référence, avec interdiction de visite, avec ce que ça représente de partir, de mourir sans avoir accès à ses proches.
23:51On comprend cette dimension-là. Elle est assez insupportable pour les familles et elle est aussi insupportable pour les équipes soignantes qui gèrent ces cas-là.
24:00C'est malheureusement le prix à payer de cette épidémie qu'on ne contrôle pas, et je suis content que le Comité national d'éthique ait été saisi précisément de cette question-là,
24:11pour savoir, pour quand même poser un cadre éthique à la prise en charge de ces malades.
24:17Parce qu'on voit aussi dans certains témoignages, dans certaines situations, que ces malades peuvent être totalement conscients à 15h et se sentir partir progressivement.
24:27Par exemple, à 15h, on va appeler ses proches par téléphone en disant « je vais bien » et on peut se retrouver avec une nouvelle à 19h, on l'a vu dans certains témoignages.
24:36Oui, alors ce n'est pas tout à fait ce rythme-là. Disons qu'il y a des personnes, on le rappelle, dans 85% des cas, les gens ont des formes bénignes.
24:45Là, on parle des formes sévères, donc par définition autour de 15-20%, qui ont besoin de soins et dont 5% ont besoin de réanimation, 5% du total.
24:55Il faut comprendre que ce n'est pas tout à fait comme ça que ça se passe. En gros, les gens ont des signes de pneumonie, d'infection pulmonaire, ils toussent, ils ont de la fièvre, ils sont donc hospitalisés,
25:05parce que ça le justifie, et les choses vont se passer plutôt tranquillement jusqu'à le 7ème et 8ème jour.
25:13Mais on voit ça carrément de façon caricaturale chez tous nos malades, enfin tous ceux qui s'aggravent, s'aggravent toujours au même moment.
25:20Et effectivement, là, vous avez raison, c'est qu'on peut avoir un patient qui, le matin à 11h, il tousse, il a de la fièvre, etc., et à 14h, il a besoin de 10 litres d'oxygène, et à 17h, il peut se retrouver en réanimation.
25:32Donc, ce n'est pas aussi rapide que vous le dites, mais c'est assez daté dans l'histoire de l'infection, et assez rapide au moment où ça s'aggrave, et on ne sait pas toujours pourquoi cette personne-là va s'aggraver et pas l'autre.
25:47La question des masques dans la population, elle revient aussi régulièrement dans les commentaires.
25:51Est-ce qu'aujourd'hui, un simple citoyen qui sort dans la rue pour des raisons justifiées doit porter un masque ?
25:58Je pense qu'il n'y a aucune raison, à part d'être dans une proximité, et encore là, on n'y est pas tout à fait dans une proximité avec quelqu'un, de porter un masque dans la rue.
26:06D'abord, parce qu'il faut gérer cette pénurie de masques, parce que quand vous marchez seul dans la rue, la probabilité d'être contaminé, elle est égale à zéro.
26:19Surtout, si vous faites aussi, parce qu'on a fait une focalisation sur les masques, mais je rappelle à ceux qui nous regardent qu'il y a aussi toute la partie lavage de main,
26:29des infections des smartphones, des infections des téléphones, des infections des surfaces, quand vous êtes dans votre bureau, etc.
26:36Il faut nettoyer, il faut que les gens nettoient les surfaces planes, etc.
26:40Donc, il y a toute une culture du bionettoyage qui doit se faire et qui doit rentrer dans les têtes des gens et j'espère que ça servira pour les épidémies suivantes.
26:48On parle souvent du virus, est-ce qu'il vit dans l'air, sur les surfaces, etc.
26:53Est-ce qu'on a des indications aujourd'hui qui nous permettent de dire que ce virus peut se transmettre par l'air, peut se transmettre en touchant des objets d'une personne contaminée, qu'une personne non contaminée toucherait ?
27:02Comment ça se passe ?
27:03On a des indications sur des études qui ont été faites, notamment en Chine, des études virologiques sur un patient qui est hospitalisé dans une chambre au sol.
27:13On sait qu'en 24 heures, toutes les surfaces, c'est-à-dire sa table, sa table de nuit, les poignées de porte, la barre du lit, toutes ces surfaces sont contaminées.
27:22Ça, c'est le premier niveau d'information.
27:24Une très haute contamination qui est une contamination à la fois gouttelette et à la fois, lui-même, par ce qu'il touche et par manuporter.
27:33Ça, c'est la première chose.
27:34La deuxième chose, c'est qu'il y a une question qui revient de manière récurrente avec des réponses qui sont différentes d'un expert à l'autre.
27:39C'est combien de temps le virus reste vivant sur les surfaces ?
27:43Alors, c'est sûr que ce n'est pas quelques minutes.
27:47Après, on peut trouver, au bout de 4 heures par exemple, on peut trouver 4 heures, même certains disent 12 heures, le virus présent.
27:54Ce qu'on ne sait pas, c'est si au bout de 12 heures, ce qu'on trouve par une technique qu'on appelle le PCR,
27:59qui est une technique d'amplification du génome du virus, on ne sait pas si ce qu'on trouve est infectieux.
28:04Mais bon, la prudence est de mise et c'est pour ça que j'ai insisté sur tout ce qui est nettoyage, bio-nettoyage.
28:11Il y a plein de produits qui marchent de bio-nettoyage des surfaces, y compris de ces engins-là, smartphones et autres.
28:17Bio-nettoyage, justement, on parle beaucoup d'images qu'on a vues dans d'autres pays,
28:21où on voit des personnes qui nettoient même les rues, qui nettoient les transports en commun.
28:25On ne voit pas ça en France. Est-ce que c'est normal ?
28:28Est-ce que pour vous, on devrait faire ça, on devrait avoir des personnes qui nettoient les rues ?
28:31Enfin, ils nettoient déjà les rues pour des raisons, mais pas forcément contre ce virus.
28:36Non, je pense qu'il y a encore des gens qui circulent dans des lieux publics.
28:40Là, on est sur un banc, ça va à peu près, mais je pense surtout aux transports en commun.
28:45Je ne sais pas, parce que moi, je suis en vélo, mais je pense qu'effectivement, on est en dessous de la réalité.
28:52Mais alors, c'est pareil, il faut les agents derrière.
28:55Vous savez, ici, tous les jours, je vois les agents de ménage, ils sont stressés, les agents de ménage.
29:00Ils bossent avec des masques, ils bossent avec des gants.
29:03On leur explique bien que le gant, ce n'est pas une protection.
29:05La protection, c'est surtout de se laver les mains et d'utiliser des solutions hydroalcooliques.
29:11Mais les gens de ménage, les agents de surface, comme on dit, sont stressés à l'hôpital.
29:17Et j'imagine que ça doit être la même chose dans le RER, dans les trains, etc., qui circulent encore.
29:21Donc oui, je pense qu'on pourrait augmenter la voilure du bionettoyage dans les espaces publics qui fonctionnent encore.
29:27Même chose qu'en Chine, c'est-à-dire ces images qui ont impressionné tout le monde au tout début de l'épidémie.
29:30On voyait même des personnes passer par dizaines dans des rues avec presque des souffleurs, etc., des infectants et tout.
29:36C'était assez impressionnant, cette image.
29:38Est-ce que cette image, en France, elle serait importante de mettre la même chose en place, dans les transports, dans les rues et autres ?
29:43Après, il faut se méfier des images qui viennent de Chine parce que c'est aussi des images qui sont de la communication d'État.
29:48C'est-à-dire, genre, regardez, on pulvérise.
29:50Pulvériser, ça n'a pas vraiment un sens parce que ce n'est pas un virus qui circule, vous voyez, dans l'air comme ça.
29:56Dieu merci, d'ailleurs.
29:59Peut-être dans certaines conditions très précises, comme les bateaux et tout ça, avec des aérations,
30:03mais globalement, ce n'est pas un virus qui passe dans l'air.
30:06Donc, je crois que c'est surtout de la communication d'images, les trucs qu'on pulvérise.
30:10Ça tranquillise la population, mais ce n'est pas un outil.
30:14Ce qui est important, c'est vraiment le bien-nettoyage.
30:17Mais je voudrais juste, parce que vous parlez de la Chine,
30:19mais il y a un pays, il faut que vous regardiez sur les réseaux sociaux, vous regardez les chiffres du Japon.
30:23Vous regardez les chiffres du Japon et vous les comparez avec les chiffres de la France.
30:26Si vous regardez, de mémoire, le 4 mars, le Japon et la France avaient à peu près le même nombre de cas.
30:31Sauf que maintenant, la France est là et le Japon est là.
30:33Parce qu'il y a toute une culture qui est différenciée.
30:35Une culture de la distanciation sociale, de l'utilisation du masque.
30:39Les Japonais, ils ont déjà ça, ils n'ont pas eu besoin d'apprendre.
30:42Quand vous êtes dans une file d'attente, tous ceux qui sont allés au Japon peuvent en témoigner.
30:46Quand vous êtes dans une file d'attente, les gens sont l'un derrière l'autre, ils ne sont pas collés.
30:50Et puis, ils ne poussent pas comme ça.
30:52Après, il y a évidemment des endroits où ça pousse plus que d'autres.
30:54Et puis, il y a une culture de ne pas s'embrasser.
30:59Et puis, ils ont une culture du masque qui était déjà là.
31:02Les Japonais, je suis désolé de prendre la comparaison,
31:04mais ils avaient la culture du préservatif avant l'arrivée du VIH.
31:07Ils avaient une culture du masque avant le coronavirus.
31:10Ça veut dire quoi ? En France, on n'est pas assez alerte par rapport à d'autres pays comme le Japon, la Corée du Sud.
31:14C'est vrai qu'aussi, on voit que ces pays-là ont réussi à avoir une courbe beaucoup plus maîtrisée que celle qu'on a aujourd'hui.
31:19C'est clair.
31:20Qui est très exponentielle, comme on peut le voir en Espagne, en Italie, en Allemagne, en Angleterre.
31:24C'est clair.
31:25C'est l'échec de l'Europe quelque part aussi, un peu, sur ça.
31:27Il faudra tirer les conclusions des systèmes de santé où on a pêché, où il y a eu des manquements.
31:36Donc, je crois que pour l'instant, on n'est même pas au pic de l'épidémie.
31:41Je ne sais même pas si on en est à la moitié, au tiers, etc.
31:44Donc, c'est difficile de faire un constat global.
31:47Il est vrai qu'il y a des modèles.
31:48Et il n'y a pas que les modèles coercitifs, genre Corée du Sud et Chine, qui ont fonctionné.
31:52C'est pour ça que je prends l'exemple du Japon pour prendre l'exemple de Singapour aussi.
31:55Singapour a maîtrisé son épidémie de manière exemplaire, comme l'a fait d'ailleurs le Japon.
32:00Et franchement, il faudra tirer les leçons de ça.
32:03Fermeture des transports, ce sera important.
32:05Le fermeture des transports, après, c'est comme toute décision.
32:10Moi, on m'avait souvent demandé ce que je pensais de la fermeture des écoles il y a longtemps.
32:14Il faut savoir, quand on ferme une école, on gêne un soignant à venir sur son lieu de travail.
32:23Je sais que c'est organisé pour les soignants de pouvoir avoir leurs enfants qui sont scolarisés dans les écoles publiques.
32:28Ça, c'est quelque chose de très important pour nous.
32:30On n'a pas été trop impactés ici.
32:32Après, fermer les transports.
32:34Une infirmière de l'hôpital Tenon, il y en a beaucoup qui ont 45 minutes ou une heure et quart de transport.
32:40Donc, vous voyez ce que je veux dire.
32:42Après, il faut trouver des produits de remplacement pour ne pas que les soignants soient...
32:48Qu'on protège une partie de la population et que ça desserve les soignants.
32:52Justement, il y a une question qui se pose de Mohamed qui dit
32:54« Quelles conséquences sur l'organisation des soins si le confinement devait durer six semaines, voire plus ? »
32:58Je pense que ce qui est en train de se développer en médecine de ville,
33:05et là, le gouvernement a mis des moyens, l'assistance publique a mis des moyens.
33:08On a une application qui a été développée par l'assistance publique qui s'appelle Covidome
33:12qui permet de suivre les gens à domicile avec un système d'alerte, etc.
33:15et qui est en train de se mettre en ville.
33:17Donc là, la solution, elle va venir de la télémédecine.
33:20Alors, on ne peut pas tout faire en télémédecine.
33:22On ne peut pas, évidemment, opérer quelqu'un en télémédecine,
33:24mais on peut faire beaucoup de choses en télémédecine.
33:26Il y a plein de spécialités où on peut surveiller les gens,
33:28soit par les applications, soit par la télémédecine.
33:32Question aussi, très rapidement avant de conclure ce live.
33:35Vu le nombre de personnes touchées, vous êtes sûr que le virus ne se trans...
33:38Pardon, c'est une autre question.
33:40Y a-t-il deux souches de coronavirus qui circulent, comme on l'a dit, à la télé ?
33:43Alors, ça permet parfois aussi de répondre à des informations qui circulent sur les réseaux sociaux
33:47ou à la télé.
33:48Est-ce que l'Italie se bat contre une souche plus virulente du virus ?
33:51Alors, ça mélange deux choses.
33:54On sait très bien, enfin, on sait très bien à la date d'aujourd'hui, donc 20 mars,
33:58que la souche qui circule, qu'elle ait été à Sydney, qu'elle ait été à Washington,
34:03qu'elle ait été à Paris, qu'elle ait été à Wuhan, c'est la même souche.
34:08C'est la même souche.
34:09Y a pas de mutation ?
34:10Y a pas de mutation significative, c'est à la marge, etc.
34:15Donc y a pas de mutation qui...
34:17Parce que les mutations dans ce genre de virus, ça peut avoir deux choses.
34:19Soit ça va augmenter sa transmissibilité ou la diminuer,
34:23soit ça va augmenter son agressivité.
34:25Alors, ce qu'on dit les Chinois, c'est qu'effectivement, ils ont fait un travail,
34:28mais qui n'est pas confirmé par les autres équipes,
34:30et je n'ai pas de données italiennes là-dessus,
34:33c'est qu'ils avaient beaucoup de mortalité au début de l'épidémie.
34:35Soit parce que c'était les personnes les plus vulnérables qui se sont été touchées,
34:38c'est une possibilité, et puis ils ont dit, voilà, y a deux souches, L et AS,
34:42et y en a une qui est plus agressive,
34:44et la plus agressive a été muselée, si je puis dire, par le confinement.
34:48Mais c'est quelque chose qui n'a pas été démontré par d'autres équipes,
34:52et pour l'instant, c'est une supposition scientifique,
34:55mais en tout cas, c'est deux formes du même virus.
34:59Y a un seul virus qui circule pour l'instant.
35:01Séverine qui vous pose cette question, bonjour, que doivent faire les personnes
35:04dont les conjoints sont malades, quarantaine, masques,
35:07comment on doit se comporter vis-à-vis d'une personne dans notre entourage
35:11qui serait malade et qui vivrait peut-être même dans le même logement d'ailleurs ?
35:14Ah oui, alors Séverine, elle pose la question du contact des sujets qui sont au contact,
35:19c'est-à-dire qu'effectivement, c'est la personne infectée qui mène la danse,
35:24si je puis dire, c'est elle qui doit adopter les mesures, manger séparément,
35:28parce que si vous mangez avec vos gosses et votre conjoint en enlevant le masque,
35:33ça n'a pas de sens dans une table ronde, dans une pièce,
35:36il faut que les gens se comprennent dans nos propres familles,
35:39on leur apprend ça, ben non, quand vous enlevez le masque,
35:41quand vous êtes tout seul dans une pièce, vous dormez,
35:44ceux qui ne sont pas infectés dorment ensemble, celui qui est infecté dort seul,
35:48et puis surtout, tout ça participe à ce qu'on vient de dire,
35:51le lavage des mains, la solution hydroalcoolique, quand il y en aura,
35:54et le lavage des surfaces.
35:56Chloroquine, traitement miracle, on sait que certains montent sur cette idée-là.
36:00Chloroquine, traitement miracle, c'est insupportable d'entendre ça,
36:03il y a eu une communication, c'est une piste, il y a 70 essais,
36:07à date d'aujourd'hui, il y a 70 essais dans le monde,
36:09il y en a un en France qui commence aujourd'hui avec un des bras,
36:13ce qu'on appelle les bras de l'étude scientifique dans lequel il y aurait la chloroquine,
36:18il y a eu une surcommunication de l'équipe marseillaise qui est extrêmement choquante
36:23parce que ça rappelle les mauvaises années des traitements du VIH dans les années 80
36:28où on faisait des conférences de presse pour dire qu'on avait traité trois malades,
36:31là c'est 24, c'est absolument insuffisant, c'est une piste intéressante,
36:34il ne faut pas du tout la mettre de côté, mais voilà.
36:37Et puis je rappelle que hydroxychloroquine, c'est un médicament,
36:40je ne vais pas donner le nom, mais c'est un médicament que prennent des milliers de malades
36:44qui ont d'autres maladies, des maladies immunitaires, le lupus, des maladies inflammatoires,
36:48et qui en ont besoin.
36:49Donc si tout le monde se précipite sur un médicament et qu'il est en tension,
36:52ceux qui en avaient vraiment besoin, je dis vraiment besoin parce que la preuve de la chloroquine
36:56n'est pas encore acquise dans son efficacité contre le coronavirus,
36:59et bien ils vont manquer d'un traitement qui leur sert pour leurs maladies.
37:03C'est vrai que dans cette période qui est très anxiogène, on a tous envie d'avoir des bonnes nouvelles,
37:06de se dire il y a un traitement, il y a un vaccin,
37:08on sait qu'on entend parfois qu'ils ont isolé telle souche, celle-là,
37:13il faut prendre du recul, c'est ça sur toutes ces infos ?
37:15Il faut prendre du recul, vérifier ces souches,
37:17ces sources d'informations pour ce lapsus, et puis on peut résumer quand même les bonnes nouvelles.
37:23Les bonnes nouvelles c'est que ça ne touche pas les enfants,
37:25si ça touche les enfants en tout cas ça les laisse asymptomatiques,
37:28il n'y a pas de transmission entre la mère et l'enfant, en tout cas pas à la date d'aujourd'hui,
37:34il y a une recherche à la fois thérapeutique très intense au niveau international,
37:40avec une collaboration quand même et des échanges entre les équipes,
37:43y compris chinoises, qui ont donné quand même la séquence à partir du 10 janvier,
37:46ce qui était déjà très précoce dans leur épidémie.
37:49L'autre bonne nouvelle c'est la recherche vaccinale, on vient d'en parler,
37:53donc oui il y a quand même quelques bonnes nouvelles,
37:56ce qu'on attend vraiment comme bonnes nouvelles c'est que des pays proches comme l'Italie
37:59nous montrent qu'il y a une possibilité d'infléchir la courbe en faisant du confinement.
38:03On a vu une vidéo qui a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux,
38:06je ne sais pas si vous l'avez vue, de quelqu'un qui reprenait justement un brevet de l'Institut Pasteur
38:10en disant qu'on parlait déjà de coronavirus au début des années 2000,
38:13c'est peut-être important d'en parler justement parce que ce terme de coronavirus,
38:17il n'est pas né avec le Covid-19, ça existe depuis longtemps,
38:21il y a plusieurs coronavirus, est-ce qu'on peut peut-être expliquer justement
38:23pourquoi on parlait déjà de coronavirus au début des années 2000 ?
38:26Il faut comprendre que le coronavirus chez les animaux,
38:29il existe probablement depuis des centaines d'années,
38:31on l'a identifié dans les années 50 chez l'animal,
38:36et 68-69 comme virus humain.
38:40Et puis il y a eu deux épidémies, il faut le rappeler,
38:42donc ce coronavirus on ne le connaît pas,
38:44mais on connaissait bien celui du SRAS en 2003
38:48qui a fait seulement entre guillemets 8000 cas au monde,
38:51c'est pour ça qu'on est dans une autre dimension là,
38:538000 cas au monde et puis il y en a un qui circule au Moyen-Orient,
38:56notamment autour de l'Arabie Saoudite qui s'appelle le Merskow,
38:59qui lui circule régulièrement,
39:01notamment il y a des alertes ici dans les hôpitaux parisiens,
39:03dans les retours du pèlerinage de la Mecque,
39:06avec quelques cas, mais c'est 3000 personnes au niveau mondial,
39:09donc c'est très peu.
39:10Ce qui a changé ce n'est pas tellement le virus,
39:12c'est sa dimension planétaire que personne ne peut expliquer.
39:16C'est quoi la différence entre un coronavirus et un autre ?
39:18On se dit que ce terme de coronavirus revient régulièrement
39:20avec une appellation différente derrière,
39:22comme celui-ci qui est appelé Covid-19,
39:24c'est quoi la différence fondamentalement entre l'un et l'autre,
39:26celui qu'on a pu voir il y a quelques années et maintenant ?
39:29La différence, par exemple si on compare la génétique de ce virus,
39:33le Covid-19 comme vous dites,
39:35et par exemple celui du SRAS de 2003,
39:37il y a 80% de similitudes,
39:50et puis de toute façon ce virus-là,
39:52je dis ça parce que c'est le grand fantasme d'imaginer
39:54qu'il soit sorti d'un laboratoire,
39:56il est très proche d'un virus qui est isolé chez la chauve-souris,
39:58qu'on connaissait chez la chauve-souris,
40:00donc il n'a pas besoin d'avoir été créé,
40:02il existait à 98% près de similitudes
40:05avec un virus de la chauve-souris.
40:07Donc voilà, pourquoi maintenant,
40:09et pourquoi ça a sauté l'espèce avec cette ampleur-là,
40:11ça on le dira après, pour l'instant on n'a pas la réponse.
40:14Pour conclure ce live, peut-être aussi important,
40:16on voit ces images tous les soirs de personnes
40:18qui applaudissent à leurs fenêtres,
40:20pour vous encourager,
40:22pour vous remercier de votre travail,
40:25ça vous touche ?
40:27Oui, je suis allé faire une intervention
40:29chez les généralistes du XXème,
40:31en Skype, on était 3 ou 4 sur place avec des masques,
40:34et c'est la première fois, parce qu'on m'en avait parlé,
40:36j'étais dans des immeubles du XXème,
40:38mais j'étais sidéré, les larmes sont montées aux yeux,
40:41parce que je trouve que quand même,
40:43on était il y a quelques mois,
40:45avec l'hôpital public en crise,
40:47moi-même j'étais en blouse dans la rue,
40:49avec les SAMU et tout ça,
40:51tout le monde s'est mis en cohésion,
40:53les chefs de services démissionnaires
40:55ont évidemment pas démissionné,
40:57c'est ceux qui sont en première ligne,
40:59le SAMU dont on n'arrête pas de parler,
41:01on a oublié qu'ils sont en mouvement social,
41:03la situation nous renvoie à quelque chose
41:05que les politiques ne nous ont pas renvoyé,
41:07et c'est extrêmement fort,
41:09et franchement ça nous touche beaucoup,
41:11mais il ne faut pas oublier qu'il n'y a pas que les soignants,
41:13il y a tout le personnel, la logistique,
41:15ceux qui font à manger,
41:17et puis il y a plein de trucs de solidarité,
41:19ici par exemple on est livré par des traiteurs du quartier,
41:22ils nous disent combien vous êtes,
41:24donc ils nous livrent,
41:26on n'a jamais mangé aussi bien à l'hôpital public,
41:28de temps en temps il faut un peu plaisanter aussi sur ça,
41:30parce qu'il faut qu'on se détende,
41:32on n'a jamais mangé à l'hôpital public,
41:34hier les infirmières de mon hôpital,
41:36elles avaient des pâtes à la truffe,
41:38livrées par un traiteur italien du quartier,
41:40je ne vais pas faire de la publicité,
41:42donc ça c'est des aspects sympas.
41:44Peut-être ce message pour s'adresser
41:46à ceux qui nous regardent actuellement,
41:48on parlait des comportements
41:50qui peuvent justement ne pas vous aider,
41:52parce qu'ils peuvent faire propager le virus,
41:54de ceux qui vous encouragent,
41:56je vous laisse peut-être vous adresser
41:58à ceux qui nous regardent,
42:00à ceux qui sont présents dans les hôpitaux
42:02pour la gestion de cette crise,
42:04vous adressez aux français,
42:06parce que je sais qu'il y a aussi
42:08beaucoup d'autres personnes dans des pays francophones
42:10qui nous suivent actuellement,
42:12c'est un peu l'idée de pouvoir vous laisser
42:14conclure ce live par vous-même,
42:16à destination de ceux qui nous regardent
42:18dans cette période assez compliquée.
42:20C'est difficile de faire un message,
42:22je ne suis pas ministre de la santé,
42:24mais c'est vrai qu'on revient sur le confinement,
42:26il faut que les gens comprennent que le confinement
42:28c'est pour faire 80% du boulot
42:30du contrôle de cette épidémie,
42:32donc ce n'est pas un truc à prendre à la légère,
42:34il faut vraiment que les gens
42:36s'auto-responsabilisent,
42:38ils ne se sont pas auto-confinés,
42:40on a loupé sur ça, on ne sait pas dire aux gens
42:42au début de l'épidémie,
42:44vous restez chez vous,
42:46on a été obligé de mettre des trucs coercitifs,
42:48c'est regrettable,
42:50et puis protégez vos proches,
42:52protégez les plus vieux,
42:54maintenant c'est interdit d'aller visiter
42:56vos vieux, ne mettez pas
42:58vos enfants en bas âge qui ont
43:00le virus qui circule sans problème
43:02avec des personnes qui sont à risque,
43:04il y a toute une liste d'insuffisants cardiaques,
43:06les insuffisants respiratoires, les gens qui ont plus de 70 ans,
43:08donc voilà, il y a
43:10un appel global au civisme,
43:12c'est un civisme particulier,
43:14ce n'est pas comme d'aller voter, c'est un civisme
43:16sanitaire, sans
43:18le civisme sanitaire, on n'y arrivera pas
43:20ni à Paris, ni en France,
43:22ni en Italie.
43:24J'invite toutes les personnes qui nous regardent
43:26à suivre Maï Brut, on vient de lancer,
43:28c'est aussi pour vous informer sur le coronavirus,
43:30on va vous mettre le lien dans les commentaires,
43:32vous renseignez votre adresse mail et vous recevez tous les soirs
43:34toutes les informations, on reviendra notamment je pense sur votre interview
43:36qu'on va essayer justement de reprendre
43:38certains moments pour répondre à toutes les questions
43:40des personnes plus tard dans la journée,
43:42et ça permet aussi de recevoir tous les jours
43:44toutes les dernières informations sur la gestion
43:46de cette crise, sur l'évolution,
43:48également quand on sait que tous les pays
43:50font des points presse en général, entre le milieu
43:52d'après-midi et la fin de journée, comme on peut le voir
43:54en France avec Jérôme Salomon, le directeur
43:56général de la Santé, qui s'exprime tous les soirs pour donner
43:58ces informations. Je rappelle que ces informations
44:00ont été données
44:02hier par Jérôme
44:04Salomon sur
44:06notamment l'évolution de cette
44:08crise, avec près de
44:1011 000 cas détectés
44:12sur le territoire français, c'est donc
44:14à peu près 2000 sur l'ensemble
44:16du territoire,
44:18de plus en l'espace de 24 heures,
44:20près d'une centaine de personnes qui sont décédées,
44:22ça c'est un chiffre aussi extrêmement important, je ne sais pas si vous l'avez
44:24constaté aussi ici sur
44:26Paris, mais une augmentation aussi importante des
44:28décès ces dernières
44:3024 heures, et donc une courbe
44:32qui en tout cas a été
44:34annoncée, en tout cas par Jérôme Salomon hier, comme étant
44:36la plus importante en termes d'évolution
44:38depuis le début de cette crise, avec ce nombre de cas
44:40détectés, c'est important de dire le chiffre détecté
44:42parce qu'il y a aussi ceux qu'on ne détecte pas,
44:44et le nombre de décès déclarés, proche d'une
44:46centaine, donc ces dernières 24 heures,
44:48le point presse qui aura lieu
44:50comme chaque fin de journée, aux alentours
44:52de 19 heures, et on continuera bien évidemment
44:54de vous informer, de vous donner toutes ces informations,
44:56de vous mettre quelques petits récapitulatifs dans les commentaires
44:58justement sur ces chiffres qui ont pu être donnés
45:00sur les conséquences du
45:02coronavirus sur le sol français, et vous remercie
45:04encore Gilles Pialoud d'avoir pris de votre temps extrêmement
45:06précieux dans ces temps
45:08de crise, merci à vous.
45:10Très bonne journée à vous, et très bonne journée
45:12à toutes les personnes qui nous suivent actuellement,
45:14et puis surtout prenez
45:16soin de vous et de vos proches, et on se retrouve très
45:18vite sur Brut pour de nouvelles images en direct, pour continuer
45:20à vous informer sur cette crise du coronavirus
45:22directement avec les personnes qui sont concernées
45:24par la gestion de cette crise. Très bonne journée à tous.
45:26Merci encore M. Pialoud.