"Je voulais être kiné, je n'imaginais pas du tout devenir maçon."
Après des études de médecine, Sonia a changé de voie grâce aux Compagnons du Devoir. Et cette chapelle, c'est son chef-d'œuvre…
Avec @les_compagnons
Après des études de médecine, Sonia a changé de voie grâce aux Compagnons du Devoir. Et cette chapelle, c'est son chef-d'œuvre…
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00:00Je ne prenais pas la mesure du travail et je ne m'imaginais vraiment pas le temps que ça allait prendre.
00:04C'est juste, rien à dire, pensez, je trouve que j'ai été un petit peu gourmande sur le coup.
00:08Mais voilà, quand c'est du mécénat, que l'entreprise joue le jeu, que le client est sympathique,
00:13on peut faire des travaux qui sont tout simplement géniaux.
00:18Bienvenue au château de Bini-Cours-sur-Sceau.
00:29Alors derrière moi, c'est la chapelle qui fait l'objet de mon travail de réception.
00:33Il faut savoir qu'en 2014, j'ai rejoint les routes du Tour de France.
00:36J'ai décidé de devenir maçon suite à des études en médecine qui n'ont pas fonctionné.
00:41Et tout au long de mon tour, je me suis projetée et engagée à devenir compagnon.
00:45Et donc pour devenir compagnon, il faut prouver à son métier via un travail de réception que nous sommes capables.
00:50Et donc pour cela, j'ai réalisé mon travail ici.
00:53Donc quand je suis arrivée sur le site, ce n'était pas du tout dans cet état-là.
00:57Je suis assez contente d'ailleurs de voir le résultat, même après ces deux, trois années.
01:05Bienvenue.
01:07Il y a 1 600 heures de travail sur cette chapelle, pas des moindres.
01:10Elle paraît minuscule, mais il y avait pas mal de travail.
01:12En premier lieu, on a commencé par tout déposer, donc le plâtre qui était existant.
01:16Puisqu'à l'intérieur, à l'époque, quand je suis arrivée au mois de mai,
01:20on voyait carrément le ciel depuis l'intérieur et la couverture.
01:24Et le plâtre était complètement rongé par les intempéries.
01:27Et donc une fois que tout était déposé, les charpentiers sont venus pour restaurer certains montants en bois.
01:34Et ensuite, on a attaqué les plâtres.
01:37Et là, c'était une autre paire de manches.
01:40Beaucoup d'émotions, comme je le disais au début.
01:42C'est un travail de réception, donc ça laisse jamais de marbre.
01:55Je voulais être kiné, donc je n'imaginais pas du tout devenir maçon.
01:58Et pour moi, c'est complètement différent de ce que je m'imaginais à la base.
02:05C'est tellement plus épanouissant pour moi de ne plus être sur les bancs de la fac
02:09et d'avoir pu faire quelque chose de mes dix doigts
02:12que je ne regrette pas une seule seconde ce choix de vie.
02:14C'est un super métier.
02:15Ça me chagrine un peu de me dire que c'est devenu un métier sensible,
02:18en danger, en se disant que plus personne n'a envie de le faire,
02:21alors qu'il faut arrêter de croire qu'on monte des parpaings toute la journée à moins 15 dehors.
02:25C'est un super beau métier et on ne fait pas que du parpaing.
02:35J'ai débuté mon Tour de France en 2014
02:37et s'il y a quelque chose qui m'a marquée et que je retiendrais,
02:39c'est le voyage et apprendre à s'adapter, vivre en communauté,
02:43se former, former les jeunes, être encadrées et encadrées,
02:47prendre des responsabilités.
02:49C'est tout un ensemble de choses qui font qu'à la fin d'un Tour de France,
02:52si on joue bien le jeu, en général on ne s'en sort pas trop mal.
02:56On se rend compte que oui, c'est une vraie richesse.