"La lutte contre l'antisémitisme est une priorité dès lors qu'on défend la République", soutient lundi 24 mars sur France Inter Gabriel Attal, président du groupe Ensemble pour la République à l'Assemblée nationale, secrétaire général du parti Renaissance, après l'agression du rabbin d'Orléans.
Retrouvez « L'invité de 8h20 » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien
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00:00Et avec Léa Salamé, nous recevons ce matin le député des Hauts-de-Seine, président
00:05du groupe Ensemble pour la République à l'Assemblée Nationale, secrétaire général du parti
00:10Renaissance et ancien Premier ministre.
00:12Questions, réactions, 0145 24 7000 et l'application de Radio France.
00:19Gabrielle Attal, bonjour.
00:20Bonjour, bonjour.
00:21Et bienvenue sur Inter, on va revenir avec vous sur la situation politique nationale.
00:26Les 100 jours de François Bayrou à Matignon, les municipales qui se profilent.
00:31Mais d'abord, l'actualité internationale avec votre voyage en Israël la semaine dernière
00:38et le réarmement militaire et culturel de notre continent.
00:43Vous organisez en effet aujourd'hui un sommet pour la démocratie et les libertés.
00:48C'est un rassemblement d'une cinquantaine de dirigeants centristes européens dont l'ancien
00:53Premier ministre bulgare, Nikolai Denkhoff, l'ancienne Première ministre belge, Sophie
01:02Wilmes, Stéphane Séjourné, vice-président de la Commission européenne sera également
01:07présent.
01:08Dites-nous ce que vous attendez de ce sommet et comment vous comptez peser face à l'international
01:16réactionnaire dont parle Emmanuel Macron ?
01:19On voit aujourd'hui qu'il y a une forme de rouleau compresseur réactionnaire qui
01:24est à l'œuvre.
01:25On le voit à travers l'expression et la percée de parties d'extrême droite partout
01:31en Europe et dans les pays occidentaux.
01:32On le voit avec le soutien qu'ils reçoivent aujourd'hui de Lightright américaine et d'Elon
01:39Musk notamment.
01:40Et face à ça, notre conviction avec Valérie Ayé, c'est qu'on doit s'organiser.
01:46On a convoqué ce sommet à Paris aujourd'hui avec une soixantaine de chefs de parties,
01:52de partis progressistes européens.
01:54Il y a trois objectifs.
01:55Le premier objectif, c'est évidemment le soutien à l'Ukraine.
01:59Comment est-ce qu'on se coordonne pour renforcer notre soutien à l'Ukraine ?
02:02Vous savez par exemple que je porte avec Renaissance la proposition de saisir les avoirs russes.
02:09Que vous n'êtes pas suivi sur cette question par le gouvernement ?
02:14Absolument, notamment parce qu'un des arguments qui est avancé, c'est qu'il n'y a pas de
02:18consensus européen autour de cette question.
02:20Il se trouve qu'on a une soixantaine de chefs de parties, de responsables politiques de
02:25partis progressistes européens.
02:26Si on est capable à l'issue de ce sommet de sortir avec une déclaration commune qui
02:30appelle à la saisie des avoirs russes, évidemment que ça fera progresser cette question.
02:35De la même manière, pour l'intégration de l'Ukraine à l'Union européenne, on souhaite
02:39aller plus vite.
02:41Là aussi, je pense qu'on peut arriver à s'engager tous ensemble.
02:44Ensuite, il y a l'enjeu évidemment du réarmement de l'Europe et de la capacité de l'Europe
02:50à se défendre.
02:51On est tous pour ces formations politiques qui vont se réunir aujourd'hui présents
02:55dans nos parlements nationaux.
02:56Il y a 21 pays européens qui sont représentés aujourd'hui.
03:00Si on pousse tous dans la même direction, ça permettra de faire progresser les choses
03:04aussi au niveau européen.
03:05Et enfin, vous l'avez dit, comment est-ce qu'on s'organise ensemble pour parler d'une
03:10même voix, parler avec le même langage, face à ce rouleau compresseur réactionnaire,
03:16pour défendre un certain nombre de valeurs qui sont, pour ce qui est de renaissance,
03:20notre raison d'être.
03:21Le droit des minorités, l'égalité entre les femmes et les hommes, la démocratie,
03:25la liberté d'expression.
03:26Oui, mais comment vous expliquez ce que ce rouleau compresseur réactionnaire, comme
03:30vous le dites, roule à pleine vitesse partout en Europe et notamment en France, après
03:357-8 ans de macronisme au pouvoir ? On a vu aux dernières européennes, aux dernières
03:40législatives, ce rouleau compresseur réactionnaire, comme vous le dites, il est arrivé largement
03:44en tête.
03:45Comment expliquez-vous que le courant progressiste, libéral que vous voulez incarner, soit de
03:48plus en plus rejeté ? Et comment trouver les mots pour reconquérir, pour galvaniser
03:53des gens qui disent « on en a marre en fait, on ne veut plus de vous, on veut autre chose,
03:57on veut essayer autre chose ».
03:58C'est tout l'enjeu de notre rencontre aujourd'hui, parce que ce que vous venez
04:01de décrire s'agissant de la France, on le voit dans à peu près tous les pays européens.
04:06Probablement qu'on n'a pas été capables de convaincre, d'utiliser les bons mots,
04:09peut-être qu'on a été caricaturés parfois.
04:11J'ajoute quand même que pour certaines formations d'extrême droite, on a vu ces
04:15dernières années qu'ils cherchaient à masquer finalement la réalité de leurs
04:19projets, y compris en France, en prétendant être en faveur de l'Union Européenne alors
04:24qu'ils ont un projet qui prévoit d'en sortir, en prétendant défendre un certain
04:28nombre de minorités qui se sont attaquées, alors que la réalité c'est qu'ils ont
04:32toujours des élus qui portent cette voie-là et cette conviction-là, que tous leurs alliés
04:36en Europe portent cette ligne-là.
04:39Donc oui, c'est un combat politique, mais je crois qu'on est capables de le mener
04:43et de l'emporter à condition d'être plus unis et coordonnés.
04:46Sur l'Ukraine et sur les avoirs russes, pourquoi vous n'êtes pas entendu par le
04:49gouvernement l'explication d'Eric Clombard quand il dit que saisir les avoirs russes
04:53pourrait menacer la stabilité financière de l'Europe ? Vous la comprenez ? Vous comprenez
04:57cet argument ? Et pourquoi vous n'arrivez pas à convaincre ? Vous y êtes favorable,
05:00Édouard Philippe y est favorable, il nous l'a dit à ce micro-là, et pourtant vous
05:04n'arrivez pas à faire changer d'avis Emmanuel Macron et François Bayrou ?
05:08C'est une question qui est difficile.
05:10J'ai été Premier ministre et en tant que Premier ministre, j'ai défendu la position
05:14qui est aujourd'hui défendue par le gouvernement.
05:17Je considère que la donne a changé et sur cet argument qui est de dire que ça menacerait
05:21la stabilité financière de l'Union Européenne, d'abord je pense que beaucoup d'investisseurs
05:27ont déjà intégré ce risque-là, ensuite je pense que la stabilité financière de
05:31l'Union Européenne serait beaucoup plus menacée par une victoire de la Russie sur
05:35l'Ukraine que par la saisie des avoirs russes par les pays européens.
05:38Et surtout, je considère qu'avant de faire payer les Français, avant de faire payer
05:42les Européens pour notre réarmement et pour le soutien à l'Ukraine, on peut faire payer
05:47les Russes en saisissant ces avoirs.
05:49Et un des autres arguments qui sont mis en avant par le gouvernement, c'est l'absence
05:56d'alignement des Européens sur ce sujet et l'absence de consensus au niveau européen.
05:59C'est pour ça...
06:00Oui, notamment Victor Orban, est-ce que vous êtes favorable à lui retirer le droit de vote ?
06:05Parce que Valérie Ayé disait ça sur France Info il y a deux jours.
06:07Je vais au bout de ce que je dis, Valérie...
06:09Léa Salamé.
06:10Non, je ne m'appelle pas encore Valérie Salamé.
06:12C'est pour ça qu'en réunissant des formations politiques de tous les pays européens comme
06:17je le fais aujourd'hui à Paris, pour s'accorder notamment sur cet objectif de saisie des
06:21avoirs russes, probablement qu'on fera progresser ce débat-là au niveau européen et qu'on
06:25arrivera à progresser sur ce sujet.
06:28Encore une fois...
06:29Vous souhaitez retirer le droit de vote...
06:31Non, là, je parlais des avoirs russes.
06:33Oui, je vous pose la question sur le droit de vote d'Orban.
06:36Parce que Valérie Ayé a dit qu'il faudrait lui retirer le droit de vote à Orban.
06:39Je ne crois pas que c'est exactement ce qu'elle a dit.
06:41Je pense que ce qu'elle a dit, c'est que si l'état de droit n'est pas respecté, si sur
06:45un certain nombre de sujets fondamentaux pour l'Union européenne, il y a un certain nombre
06:48de procédures qui peuvent être engagées, il faut le faire.
06:51Je rappelle que les institutions européennes l'ont déjà fait et que vous avez notamment
06:55des fonds et du soutien financier de l'Union européenne à certains pays, dont la Hongrie,
07:01qui ont été suspendus à certains moments, précisément parce que sur l'état de droit,
07:04il manquait un certain nombre de garanties.
07:05Après, moi, je regarde aussi ce qui s'est passé ces dernières années.
07:08À chaque fois qu'il a fallu soutenir l'Ukraine, sanctionner la Russie, beaucoup ont mis en
07:13avant le risque que certains pays, notamment la Hongrie et Viktor Orban, empêchent l'Union
07:17européenne d'agir.
07:18Finalement, on y est parvenu.
07:19Donc moi, je crois que c'est d'abord la conviction et parfois la pression qui permettent d'avancer.
07:24Gabriel Attal, Emmanuel Macron a annoncé la tenue d'un nouveau sommet ce jeudi à Paris
07:29avec le président Zelensky et des alliés de l'Ukraine pour finaliser notamment le soutien
07:35à court terme à l'armée ukrainienne.
07:39Est-ce qu'on a encore la main sur l'avenir de la guerre en Ukraine quand on a l'impression
07:43que tout se joue, tout se négocie vraiment en Arabie Saoudite entre les Américains,
07:50les Russes et les Ukrainiens ? Entre ces trois-là, mais pas nous ?
07:54Oui, on a encore la main.
07:56J'étais en Ukraine il y a quelques semaines, c'est la deuxième fois que je m'y rendais
08:00en six mois, à l'invitation des autorités ukrainiennes.
08:02D'abord, on a la main parce que le soutien politique y compte beaucoup.
08:06Je le dis ici, les Ukrainiens qui sont aujourd'hui sur le front, qui défendent leur liberté
08:11mais aussi celle de l'Union Européenne.
08:13Tous les signaux politiques qui sont envoyés par les pays européens notamment, je peux
08:17vous dire qu'ils les voient et je peux vous dire que ça compte dans leur capacité à
08:21résister comme ils le font depuis trois ans.
08:23Ensuite, on a la main parce que si on est capable de se coordonner, de prendre les bonnes
08:26décisions, on est capable de pallier un éventuel désengagement militaire qui pourrait être
08:33décidé dans le soutien à l'Ukraine.
08:35C'est pour ça que le sommet qui sera réuni par le président cette semaine avec des chefs
08:38d'État et de gouvernement est très important.
08:40Il fait suite à d'autres sommets qui se sont tenus pour donner aux Ukrainiens les garanties
08:45qu'ils pourront tenir, qu'ils seront soutenus militairement pour tenir et qu'ils pourront
08:49avoir des garanties de sécurité dans le cas d'un cessez-le-feu.
08:51Sur le réarmement militaire dont on parle beaucoup, il y a le réarmement militaire
08:54au niveau européen.
08:55Au niveau français, comment on fait pour financer, pour trouver des fonds, pour arriver à financer,
09:01à avoir 3% du PIB, 3,5% dans nos dépenses militaires.
09:06Edouard Philippe a appelé récemment au Figaro à travailler plus.
09:10Nous devrons travailler plus si nous voulons préserver le modèle social et démocratique
09:14auquel nous sommes attachés.
09:15Il a raison.
09:16D'abord, on a commencé à se réarmer, on n'a pas attendu aujourd'hui.
09:20Je rappelle que depuis 2017, le budget des armées en France a quasiment doublé.
09:25Donc, ces responsabilités-là, on les a prises.
09:27Ensuite, d'abord, il faut faire des économies.
09:30Je rappelle, c'est assez peu dit, qu'en 2024, l'État a dépensé moins qu'en 2023.
09:36Quand j'étais Premier ministre, avec mon gouvernement, on a fait des efforts.
09:39On a décidé que les ministères allaient se serrer la ceinture.
09:41Résultat des courses, en 2024, l'État a dépensé moins qu'en 2023.
09:45Ce n'était pas arrivé depuis 15 ans que l'État dépense moins une année sur l'autre.
09:50Ensuite...
09:51On retient quand même le dérapage financier de l'État ces derniers mois.
09:54Mais du fait des dépenses de sécurité sociale et des collectivités locales.
09:58Mais je le redis, et ce n'est pas moi qui le dis, c'est l'INSEE.
10:00L'État a dépensé moins en 2024 qu'en 2023.
10:03Ça faisait 15 ans que ce n'était pas arrivé.
10:04Le déficit est bien plus important que ce qui était prévu.
10:06Précisément, parce qu'on se retrouve dans une situation où on est bloqué à la gorge.
10:10Et vous étiez aussi au pouvoir, aux responsabilités.
10:13Oui, Léa Salamé, parce que les dépenses sociales et les dépenses des collectivités locales
10:17ont beaucoup progressé.
10:18Et donc, il faut continuer à agir sur ce terrain-là aussi.
10:21Ensuite, des économies, d'abord.
10:23Et ensuite, des recettes supplémentaires.
10:24Comment on a des recettes supplémentaires ?
10:26En étant plus nombreux à travailler.
10:28Moi, j'entends évidemment les voix qui s'élèvent pour demander à ceux qui travaillent aujourd'hui
10:33de travailler davantage.
10:35Qu'est-ce que vous en pensez ?
10:36Je considère que d'abord, la priorité, ça doit être qu'on soit plus nombreux à travailler.
10:40Vous avez aujourd'hui des Français de classe moyenne qui se lèvent tous les matins,
10:43qui vont travailler, qui nous écoutent probablement à cette radio.
10:47Et pour échanger beaucoup avec eux, je mesure qu'ils ont le sentiment
10:51qu'on leur demande toujours plus d'effort à eux.
10:53Alors que si on était plus nombreux à travailler, si la population...
10:57Vous disiez qui ?
10:59Qui ne travaille pas ?
11:00Mais aujourd'hui, vous avez un taux de chômage qui a baissé,
11:02qui est au plus bas depuis 30 ou 40 ans, mais qui est encore élevé.
11:06Vous avez un taux d'emploi qui s'est amélioré,
11:08mais qui est quand même encore très nettement en dessous
11:10d'un certain nombre de nos voisins, notamment des Allemands.
11:13Donc, vous avez aujourd'hui des jeunes qui rentrent trop tard sur le marché du travail.
11:17On doit continuer à agir pour qu'ils puissent travailler.
11:19Vous avez des personnes qui sont éloignées de l'emploi.
11:21Donc, il faut un modèle social qui les incite davantage à travailler,
11:24qui les accompagne davantage vers l'emploi.
11:26J'ai proposé une réforme de l'assurance chômage, vous le savez.
11:29On n'a pas pu la mettre en œuvre à cause de la dissolution,
11:31mais elle est là, elle est prête.
11:33Et puis, vous avez effectivement des seniors qui sont encore aussi trop éloignés de l'emploi.
11:37Donc moi, je considère que la priorité,
11:39ça doit d'abord être de faire en sorte qu'on soit plus nombreux à travailler,
11:43avant de demander des efforts supplémentaires à ceux qui travaillent aujourd'hui.
11:46On voulait vous entendre également sur la situation politique française.
11:50Alors que François Bayrou vient de dépasser les 100 jours à Matignon,
11:54Édouard Philippe, je le cite à nouveau,
11:57estime que le programme de travail des mois à venir paraît quasiment vide.
12:02Et il déplore un pays frappé par une espèce d'immobilité.
12:06Est-ce que vous le rejoignez sur ce constat, Gabriel Attal ?
12:09C'est l'immobilisme.
12:11Il ne va rien se passer pendant deux ans ?
12:13Moi, je lutte contre cette idée selon laquelle il ne se passerait plus rien pendant deux ans.
12:18On voit s'installer dans le débat public
12:20cette idée selon laquelle il y a une élection présidentielle en 2027,
12:23la situation est bloquée, il ne va plus rien se passer.
12:26Au même moment, vous avez Donald Trump qui prend des décrets tous les jours pour réformer son pays.
12:30La Chine qui investit massivement dans son économie.
12:33Les Allemands sont en discussion pour faire une coalition.
12:35Le jour où ils auront un gouvernement, dans pas très longtemps,
12:38je peux vous dire qu'ils reprendront les réformes.
12:39D'accord, mais il se passe quoi en ce moment, Gabriel Attal ?
12:42Vous êtes président de groupe à l'Assemblée nationale.
12:44Depuis le vote du budget, il y avait le vote du budget, mais c'était quand même il y a plus d'un mois.
12:48Il se passe quoi là ? On réforme sur quoi ?
12:50D'abord, le programme de travail, c'est ce que nous on en fait.
12:52Mon groupe, Ensemble pour la République, Renaissance,
12:55est celui qui a fait adopter le plus de textes de loi ces derniers mois à l'Assemblée.
12:58Vous me demandez ce qui se passe.
12:59On a fait adopter, je vous donne trois exemples de textes qui sont, selon moi, majeurs.
13:03Un texte de lutte contre la délinquance des mineurs,
13:05pour sortir de cette forme d'impunité ressentie, être plus ferme,
13:10s'agissant de la délinquance des mineurs, notamment quand ils sont récidivistes et qu'ils ont plus de 16 ans.
13:14Deux, un texte de lutte contre les fraudes aux aides publiques,
13:17qui était très attendu aussi pour renforcer notre arsenal de lutte contre les fraudes,
13:22ce qui est aussi un enjeu de finances publiques.
13:23Trois, un texte pour donner davantage de tâches, de compétences aux infirmières
13:29dans l'accès aux soins des Français.
13:30Ces trois exemples. Tout ça pour dire...
13:32Vous vous bougez, c'est ça que vous voulez dire ?
13:33Tout ça pour dire qu'on ne peut pas se permettre de faire la planche pendant deux ans en France,
13:37pendant que tous les pays dans le monde avancent.
13:39Mais c'est un message au gouvernement ?
13:41Non, c'est un message à tout le monde, c'est un message à toutes les formations politiques.
13:44On est représentés au Parlement.
13:45On a la possibilité au Parlement de proposer des réformes, de les faire adopter.
13:49On a la possibilité aussi, Léa Salamé, de faire des propositions
13:52qui pourront éventuellement être reprises dans un référendum.
13:55Avec le parti Renaissance, on travaille sur un projet de référendum
13:59qu'on proposera au gouvernement et au président de la République
14:02pour détaxer le travail.
14:03Pour que les Français qui travaillent puissent avoir plus de leur travail
14:07grâce à une diminution de la fiscalité qu'on compenserait par des économies par ailleurs.
14:11Sur votre proposition de loi sur la justice des mineurs, justement,
14:13elle a été adoptée à l'Assemblée nationale.
14:15Elle a été largement amoindrie au Sénat.
14:17Et c'est notamment la droite qui l'a amoindrie.
14:20Le rapporteur du texte au Sénat, le sénateur LR, Francis Piner,
14:23qui a supprimé plusieurs de vos dispositions,
14:25qu'il juge rédigées dans la précipitation,
14:28parle de mesures difficilement applicables
14:30ou de nature à fragiliser l'application des textes déjà existants.
14:34C'est un LR qui le dit ?
14:35Oui, alors c'était en commission au Sénat.
14:37Et vous savez que le texte va passer en séance publique cette semaine.
14:40J'ai échangé avec un certain nombre de responsables politiques de la majorité sénatoriale.
14:44Je crois que ces mesures seront rétablies.
14:46Je rappelle que le groupe LR, à l'Assemblée nationale, a voté ce texte.
14:50Encore une fois, je défends l'idée selon laquelle un mineur n'est pas un majeur.
14:54On ne peut pas juger un mineur comme un majeur.
14:56C'est ce qu'on appelle l'ordonnance de 1945.
14:59Mais un mineur de 2025 n'est pas un mineur de 1945.
15:03Il y a aujourd'hui une forme de violence de plus en plus débridée,
15:07probablement liée aussi à une forme de banalisation de la violence sur les réseaux sociaux.
15:11Et donc, avec ce texte, qu'est-ce que je prévois ?
15:13La sanction des parents.
15:15Non, création d'une comparution immédiate pour les mineurs, qui n'existe pas aujourd'hui.
15:18Aujourd'hui, vous avez un jeune de 17 ans et un jeune de 18 ans
15:22qui se sont arrêtés pour cambriolage en récidive.
15:25Celui de 18 ans peut être sanctionné tout de suite.
15:27Celui de 17 ans va être sanctionné au bout d'un an.
15:29Ce n'est évidemment pas éducatif comme système.
15:32Je propose d'atténuer l'excuse de minorité dans un certain nombre de cas
15:35et effectivement de mieux responsabiliser les parents.
15:39Le conclave sur les retraites souhaité par François Bayrou
15:44survit malgré le départ de FO, de la CGT, de l'UDEP.
15:48Les membres restants, notamment la CFDT et le MEDEF, ont décidé de continuer le dialogue.
15:54A vos yeux, ce conclave a-t-il encore un sens, malgré l'annonce de François Bayrou
15:59de ne pas revenir aux 62 ans ?
16:02Ça sert à quelque chose de continuer à discuter ?
16:04Bien sûr, ça sert à quelque chose.
16:06Même si ce paramètre-là a été rayé de la carte ?
16:09Et ça sert à quelque chose, y compris par rapport à ce dont on a parlé au début de cette interview.
16:14Ce qui différencie une démocratie d'un régime autoritaire,
16:17ce n'est pas seulement le fait de voter.
16:18C'est aussi le fait d'avoir une société civile organisée
16:21qui est respectée, des syndicats qu'on met autour de la table.
16:24Donc évidemment que dans le contexte où on défend un modèle démocratique
16:27au niveau international, on doit être exemplaire en France.
16:30Maintenant, ce que je constate, c'est qu'une majorité de partenaires sociaux
16:33sont autour de la table, qui ne se cachent pas derrière cet espèce de totem des 62 ans.
16:39J'ajoute qu'on peut aussi étendre les sujets sur lesquels ce conclave est amené à se prononcer.
16:44Je parlais à l'instant de la proposition qu'on va faire pour détaxer le travail.
16:47Je pense que c'est un sujet dont les partenaires sociaux peuvent s'emparer.
16:51Mais là, l'objectif de la CFDT, qui est la seule qui reste autour de la table,
16:54c'est encore de bouger sur les 64 ans.
16:56Vous le savez, vous l'avez lu.
16:57Je sais bien et c'est pour ça que ce conclave a été lancé.
16:59Ce que je dis, c'est qu'il y a d'autres sujets dont on peut parler.
17:01J'ai fait la proposition aussi qu'on fasse évoluer notre système de retraite vers la capitalisation.
17:05Je pense que ça peut être un sujet dont le conclave s'empare.
17:07Et enfin, je pense qu'on ne parle pas suffisamment en France de l'organisation du travail,
17:12du sens au travail, de la qualité de vie au travail.
17:15Et ça aussi, je pense que c'est un enjeu majeur pour les partenaires sociaux et le gouvernement.
17:18Deux questions rapidement, s'il vous plaît, Gabriel Attal,
17:20parce qu'on a une question au standard également qu'on aimerait vous poser.
17:24Gérald Darmanin a menacé de démissionner s'il n'était pas suivi sur la question du port du voile dans le sport.
17:28Il veut l'interdire. Et vous, quelle est votre position ?
17:30Moi, je défends la laïcité, la vraie, celle d'Aristide Briand.
17:34Et j'ai été amené à prendre des décisions, notamment en tant que ministre de l'Éducation nationale,
17:37pour faire respecter la laïcité dans les établissements scolaires,
17:41en interdisant le port de la baïa et du camis qui manifestaient ostensiblement une appartenance religieuse.
17:50Pour ce qui est du sport, je considère, comme le gouvernement, puisque c'est manifestement la ligne du gouvernement,
17:56que lorsque vous participez à une compétition sportive,
17:59vous représentez d'autres personnes.
18:01Et que quand vous représentez d'autres personnes, c'est mieux de ne pas manifester une appartenance politique ou religieuse.
18:08Est-ce que ça veut dire que je suis pour, comme le proposent certains,
18:11l'interdiction du port de signes religieux dans l'espace public, dans la rue, pour tout le monde ?
18:15Non, parce que ça n'est pas la laïcité.
18:17Mais vous êtes pour interdire le port du voile dans les compétitions sportives.
18:20Les signes religieux, je pense que c'est important de rappeler qu'il n'y a pas seulement le voile dans les compétitions sportives,
18:25dès lors que vous représentez une équipe et vous représentez d'autres personnes.
18:29Oui, on passe au Standard où nous attend Nathalie, bonjour, bienvenue !
18:34Bonjour !
18:35On vous écoute !
18:36Alors merci de me recevoir.
18:38Bonjour M. Gabriel Attal, j'ai eu l'occasion de vous rencontrer ces derniers mois deux fois.
18:44La première fois, le 7 octobre 2023, au campus Renaissance Talents Renew à Bordeaux,
18:52où vous n'étiez que ministre de l'Éducation nationale.
18:55J'avais fait ça, un selfie avec vous, j'étais heureuse.
18:58D'accord, alors posez votre question, Nathalie, s'il vous plaît, posez votre question.
19:03Oui, oui, je vous ai revu le 13 février 2025 à Talens, en Gironde.
19:09Je vous ai posé une question sur la prise en charge, entre guillemets, de l'antisémitisme en France.
19:16Vous ne m'avez pas vraiment répondu.
19:18Je vous demande aujourd'hui, lundi, à 48 heures de l'agression d'un rabbin en France,
19:26en France, que comptez-vous faire à Orléans ?
19:29Je suis inscrite au Parti Renaissance, je vous soutiens.
19:33Que comptez-vous faire ?
19:35Essayez d'aider la communauté juive de France pour essayer de faire que ce genre d'acte n'ait plus lieu.
19:42Merci Nathalie, merci infiniment pour votre appel.
19:47Gabriel Attal vous répond.
19:49Ce qui s'est passé à Orléans ce week-end, c'est profondément révoltant et indigne quand on défend la République.
19:58Qu'un homme, un rabbin en l'occurrence, puisse être agressé aux côtés de son fils parce qu'il est juif en France,
20:06on ne peut pas accepter une situation pareille.
20:09Et malheureusement, depuis le 7 octobre 2023, on a vu les actes antisémites exploser en France.
20:16Évidemment que la lutte contre l'antisémitisme, c'est une priorité dès lors qu'on défend la République.
20:21Et avec Renaissance, on a toujours, évidemment, défendu cette ligne de lutte implacable contre l'antisémitisme.
20:26Je l'ai fait en tant que membre de groupe du gouvernement à chaque fois que j'en ai eu l'occasion dans les postes qui m'ont été confiés,
20:31à l'éducation nationale notamment, en renforçant les sanctions contre tous les actes, tous les propos antisémistes, racistes, discriminatoires dans les établissements scolaires,
20:41en renforçant la sécurité des écoles juives, aussi en France, qui sont évidemment menacées.
20:46Je l'ai fait en tant que Premier ministre, en renforçant les financements et le soutien aux lieux de culte juifs en France, qui sont aussi menacés.
20:53Il faut évidemment poursuivre une lutte implacable contre l'islamisme, l'islam radical, qui est évidemment un des vecteurs de l'antisémitisme.
21:01C'est ce qu'on a fait ces dernières années, en fermant un certain nombre de lieux de culte, d'associations qui prêchent la haine et l'antisémitisme,
21:08en décidant de dissoudre certaines associations ou collectifs, je pense au CCIF qu'on a dissous en Conseil des ministres, qu'il faut évidemment poursuivre sur cette voie.
21:17Et s'agissant de Renaissance d'Ensemble pour la République, à l'Assemblée nationale, on propose aujourd'hui un certain nombre de textes pour aller encore plus loin,
21:25notamment via la députée Caroline Yadant, qui a déposé une proposition de loi, qui a été co-signée d'ailleurs par des membres de beaucoup d'autres groupes à l'Assemblée,
21:34y compris François Hollande, je crois, qui a signé sa proposition de loi, qui vient de mon groupe Renaissance, pour aller plus loin dans la lutte contre l'antisémitisme.
21:40On a dépassé le temps et il y a trois petites questions rapidement.
21:43A Paris, Rachida Dati est-elle la meilleure candidate ?
21:46On répondra à cette question cet été. Vous savez qu'on travaille sur les élections municipales, qu'on a une boussole pour ces élections municipales, c'est comment est-ce qu'on est le plus utile.
21:57Dans un certain nombre de cas, ça voudra dire se présenter sous nos propres couleurs, avec des personnalités issues de Renaissance, qui ont travaillé un projet.
22:06Je pense à Thomas Cazenave à Bordeaux, Violette Spilbout à Lille et d'autres.
22:10Dans d'autres cas, ce sera se mettre derrière un maire sortant ou une maire sortante, parce qu'il a bien travaillé, ou socialiste, pourquoi pas, parce qu'il a bien travaillé,
22:20parce qu'il a des valeurs qui sont les nôtres, parce qu'il a des projets qui se rapprochent des nôtres.
22:24Et parfois, ce sera se mettre derrière une personnalité qui n'est pas de notre partie, mais qui peut incarner l'alternance mieux que nous.
22:31Vous me posez la question sur Paris. On n'a pas pris la décision encore de la personnalité qu'on soutiendrait à Paris.
22:37Mais Léa Salamé, un, la question, c'est pas que Paris d'abord.
22:42Moi, je fais toujours attention à ce qu'on rappelle qu'il y a 36 000 communes en France et qu'il n'y a pas que Paris, évidemment.
22:48Ensuite, c'est pas que moi la question. La question, c'est comment est-ce qu'on est le plus utile à Paris comme partout ailleurs.
22:53Oui, mais vous, vous pourriez être candidat ou pas ?
22:55Ah, c'est pas prévu, non, non. Vous savez, moi, là, aujourd'hui, je suis à la tête de mon parti.
23:00Je cherche à reconstruire ma famille politique. Je cherche à être utile aux Français.
23:04Vous avez compris que ma ligne, c'est de faire en sorte qu'on puisse agir dans les deux ans qui viennent,
23:08qu'on n'arrive pas à se résoudre à ce qu'il ne puisse plus rien se passer en France dans les deux ans qui viennent,
23:13et à préparer, évidemment, un projet pour le pays.
23:16Et il y a donc Lyon aussi, Jean-Michel Aulas, à Lyon ?
23:19Vous pouvez me faire toutes les villes les unes après les autres.
23:21Non, mais on a des personnalités issues de Renaissance qui sont d'expérience à Lyon.
23:26Je pense à Thomas Rudigoz, Jean-Michel Aulas, qui est une personnalité de la société civile.
23:31Il n'appartient pas à notre parti manifestement réfléchi à se présenter.
23:36Sur nos couleurs.
23:36On va, je crois pas, je crois qu'il veut se présenter comme une personnalité indépendante et c'est tout à fait la possibilité.
23:43Et donc, on va travailler, réfléchir à un éventuel soutien, mais on n'en est pas là aujourd'hui.
23:48Merci Gabrielle Attal d'avoir été au micro de France Inter ce matin, merci beaucoup.