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Avec Philippe Baptiste, ministre chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-03-21##

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News
Transcription
00:00Jean-Jacques Bourdin.
00:02Merci d'être avec nous chaque matin plus nombreux pour écouter ce rendez-vous politique et ce matin notre invité est Philippe Baptiste, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche. Bonjour.
00:12Bonjour.
00:12Merci d'être avec nous ce matin. Alors je vais commencer avec Boalem Sansal, écrivain français, franco-algérien, dix ans de prison ferme requis par le procureur.
00:25Un procès de 30 minutes avec un avocat commis d'office non juif, une mascarade de justice disent tous les commentateurs. La France n'a-t-elle pas maintenant le devoir moral d'obtenir sa libération ?
00:39En tout cas, les autorités sont déjà exprimées sur le sujet. Évidemment, c'est une situation qui est dramatique. C'est un intellectuel, c'est un écrivain, un écrivain connu, renommé, franco-algérien qui fait le pont justement entre ces deux pays qui ont autant à partager.
00:56Et donc, évidemment, c'est dramatique de voir ça aujourd'hui.
00:59Est-ce que la France va peut-être mourir en prison ? S'il est condamné à dix ans de prison, il risque de mourir en prison. Vous comprenez ce que je veux dire ? Je veux dire que maintenant, il est en danger de mort.
01:12Bien sûr, il y a une émotion qui est extrêmement forte aujourd'hui et le quai d'Orsay s'est exprimé à plusieurs reprises sur le sujet. Je pense qu'effectivement, il faut qu'on se mobilise et il faut évidemment qu'il retrouve sa liberté.
01:25Oui, Emmanuel Macron a appelé, mais vous ne le savez pas, vous n'avez aucune précision à me donner. J'imagine, Philippe Baptiste, on dit qu'Emmanuel Macron a appelé le président algérien Théboune et que les deux hommes se sont parlé plusieurs fois à propos de Boilem Sansalle.
01:40Je n'ai pas de précision effectivement à donner sur ces appels.
01:43Vous ne savez pas s'il y a eu appel ou pas ? Non ? Bon, d'accord.
01:49Et si on le nommait ministre de la francophonie ? J'ai vu cette idée fleurir.
01:54Je crois qu'on a un excellent ministre de la francophonie aujourd'hui.
01:59Dites-moi, l'Algérie interdit l'aide au développement de la France dans le pays. J'ai vu les décisions algériennes.
02:07Ça veut dire quoi ? Ça veut dire interdire l'aide au développement de la France pour l'Algérie et la France qui envisage, envisage, c'est la réponse graduée de supprimer des visas, ça veut dire supprimer des visas pour les étudiants algériens.
02:24Par exemple, il y a combien d'étudiants algériens en France ?
02:27Les étudiants algériens, c'est aujourd'hui les premiers étudiants non communautaires qui arrivent aujourd'hui dans nos universités, nos classes préparatoires, nos grandes écoles.
02:37C'est à la fois évidemment ce mouvement d'avoir des étudiants internationaux qui viennent, pas seulement algériens, c'est aussi des étudiants qui sont des étudiants de Tunisie, du Maroc, mais aussi indiens, américains, etc.
02:50qui viennent dans les universités, c'est super important. C'est super important parce que c'est les cerveaux qui vont et qui viennent et c'est ça qui fait aussi l'une des richesses de notre enseignement supérieur.
03:01Et accessoirement, on en a besoin. On en a besoin. À les étudiants internationaux en France, on en a absolument besoin.
03:07Et je vais vous dire, on en a besoin pour une raison très simple, c'est qu'on en a besoin pour former nos ingénieurs, pour former nos chercheurs, nos techniciens, dont on a besoin dans l'industrie demain.
03:16Aujourd'hui, si on se contente simplement des étudiants franco-français qui viennent d'ici, ça ne marche pas, on ne peut pas construire notre industrie de demain.
03:25Donc ce mouvement-là global, on en est vraiment très largement bénéfique. Je ne suis pas en train de parler spécifiquement de l'Algérie.
03:32Je parle de ce mouvement général.
03:34Jamais nous n'interdirons aux étudiants algériens de venir étudier en France.
03:39Alors ce n'est pas du tout ce que j'ai dit, comme vous le savez.
03:41Ah bon d'accord.
03:42C'est pas du tout ce que j'ai dit, je vous ai parlé de point de vue général.
03:44Vous dites, il ne faut pas.
03:45Non, ce que je dis simplement, je dis simplement, le mouvement général, avoir des étudiants internationaux qui viennent de partout dans le monde dans nos universités, c'est fondamental.
03:53Après maintenant, spécifiquement sur tel ou tel pays, ce sont des décisions qui sont des décisions d'ordre diplomatique.
03:58Mais ce serait dommageable.
03:59Ce serait dommageable.
04:00Et donc ça, évidemment, ce sont des discussions qui sont des discussions au cas par cas.
04:03Philippe Baptiste, ce serait dommageable ?
04:06Encore une fois, ce qui est important, c'est d'être attractif et de pouvoir bâtir des étudiants qui viennent de partout dans le monde.
04:12Des étudiants américains, on va en parler parce que l'actualité, c'est très américaine.
04:16Mais c'est des étudiants qui viennent aussi de partout en Europe.
04:19Mais comme ça fait partie de la réponse graduée, pardon, c'est le gouvernement qui le dit, c'est pas moi.
04:26Vous faites partie de ce gouvernement, Philippe Baptiste.
04:28Donc, ce serait dommageable que d'interdire aux étudiants algériens de venir étudier en France.
04:35Encore une fois, ce qui est important, c'est d'avoir des ressources internationales, des étudiants qui viennent de partout.
04:42On a besoin de ces étudiants algériens ou autres.
04:45On a besoin des étudiants internationaux aujourd'hui parce que c'est eux qui construisent le futur de notre industrie,
04:50avec les étudiants communautaires, les étudiants français évidemment.
04:52Mais c'est important d'avoir ces ressources-là.
04:54Un chercheur français du CNRS devait assister à une conférence à Houston.
04:58Il a été arrêté aux États-Unis.
05:00Son téléphone et son ordinateur ont été fouillés.
05:02Alors, on ne va pas donner son nom parce qu'il ne souhaite pas que son nom soit divulgué.
05:07Philippe Baptiste, ce chercheur dans le domaine spatial, je crois, c'est bien ça ?
05:11Absolument.
05:12Il a été refoulé.
05:14Et dans son téléphone, pourquoi refouler des États-Unis ?
05:16Parce que dans son téléphone, il y avait des échanges avec des collègues
05:19et il parlait de la politique de l'administration Trump. Est-ce cela ?
05:23Effectivement, en tout cas, les éléments, les premiers éléments dont on dispose...
05:27Vous l'avez eu au téléphone ?
05:29Le ministère travaille avec lui. Le ministère le suit.
05:32Son employeur le suit.
05:34Et aujourd'hui, moi, je ne l'ai pas eu personnellement.
05:36Le ministère travaille avec lui aujourd'hui.
05:38Par contre, on est préoccupés parce que c'est quand même extraordinairement atypique.
05:44Ce ne sont pas des choses qui arrivent tous les jours
05:46quand on a des chercheurs qui vont aux États-Unis.
05:48Et puis, je voudrais rappeler que les décisions qui ont été prises,
05:52ça a porté sur des discussions qui sont des discussions
05:55quand même essentiellement d'ordre privé autour d'opinions qu'il a pu émettre sur...
06:01Du terrorisme, ont dit les autorités américaines.
06:04Non, je crois que... J'ai pas de commentaire à faire là-dessus.
06:08Mais en tout cas, les discussions dont on parle aujourd'hui,
06:12ce sont des discussions sur le positionnement par rapport à la science,
06:16le positionnement de l'administration américaine sur la science et sur les coupes.
06:22Donc, atteinte à la liberté d'expression ?
06:24En tout cas, je voudrais rappeler mon attachement aux libertés académiques,
06:29aux libertés à la liberté d'expression à titre individuel, évidemment.
06:33Maintenant, après, chaque pays est aussi libre de réguler ses frontières.
06:36Et donc, c'est évidemment la liberté des États-Unis de choisir qui peut rentrer sur son sol ou pas.
06:41Mais malgré tout, c'est un objet de préoccupation.
06:44Rappelons quand même notre attachement aux valeurs
06:47qui sont des valeurs de liberté, de liberté d'expression, de liberté de discussion
06:52et puis les valeurs académiques qui sont aussi simplement que la vérité, la science,
06:56elle se construit avec des opinions qui se frottent.
06:59Bien, Donald Trump censure, il baisse les budgets de recherche aux États-Unis,
07:07de nombreux chercheurs ont été licenciés à la NASA, par exemple, et dans d'autres domaines.
07:14Vous connaissez bien, vous avez dirigé la NASA, la NOAA, bien sûr.
07:19C'est quoi ? C'est une atteinte à la recherche mondiale ?
07:23Exactement, c'est-à-dire que le problème, ce n'est pas seulement un problème américain,
07:26ce n'est pas seulement quelque chose qui peut être dramatique pour telle ou telle personne,
07:30même s'ils sont nombreux, mais c'est aussi que les États-Unis jouent un rôle absolument fondamental
07:35aujourd'hui dans la recherche mondiale sur plein de champs.
07:37Et en arrêtant des programmes de manière unilatérale extrêmement brutalement,
07:40en fait, on met en danger des pans entiers de la recherche mondiale.
07:43Mais pour des choses très concrètes, ça veut dire que c'est simplement sur des questions...
07:48Par exemple, sur des grandes bases de données autour de la santé et du suivi d'épidémies.
07:53Aujourd'hui, les grandes bases du NIH, qui brutalement,
07:56donc l'équivalent, si vous voulez, de l'INSERM américain,
07:58qui brutalement, du jour au lendemain, n'était plus disponible,
08:01puis après, des mots-clés qui sont interdits.
08:03Mais de quoi parle-t-on ?
08:05Tout ça est quand même absolument sidérant.
08:07Et puis, c'est vrai aussi pour l'observation de la Terre, pour le climat,
08:10c'est-à-dire comprendre le climat de demain.
08:11On voit aujourd'hui la NOAA, qui est une très grande agence américaine,
08:15justement, sur la météo, sur le climat,
08:17qui permet de comprendre les évolutions de la Terre,
08:19et qui se retrouve saignée, brutalement, des programmes internationaux qui sont arrêtés.
08:23Elon Musk, qui nous dit,
08:25écoutez, on va arrêter la station spatiale en 2027.
08:27Mais de quoi on parle ?
08:28Elle fait l'objet d'un traité international.
08:30Et qui est en train de parler ?
08:31C'est le patron de SpaceX ou c'est le gouvernement américain ?
08:34Donc tout ça pose quand même des questions qui sont très fondamentales.
08:38Un mot sur les conséquences sur la recherche,
08:41notamment la recherche française.
08:4331e sidaction, aujourd'hui.
08:47Est-ce que l'arrêt des financements américains a des conséquences
08:51sur la recherche française, sur le sida ?
08:53Mais bien sûr, parce qu'en fait,
08:55vous êtes aujourd'hui dans une recherche qui est une recherche monde.
08:59C'est-à-dire qu'évidemment, on a des programmes nationaux,
09:01on a des chercheurs nationaux, on a des instituts nationaux,
09:03on en est très fiers, on a une très bonne recherche en France et en Europe.
09:06Mais ces gens-là, ils travaillent en permanence avec leurs collègues.
09:09Avec leurs collègues, qu'ils soient américains ou qu'ils soient à l'autre bout du monde.
09:12Et mettre des coups d'arrêt brutaux à des programmes
09:16qui se construisent sur des décennies,
09:18ça porte des conséquences qui sont des conséquences majeures.
09:21Cette base de données dont je vous parlais tout à l'heure,
09:23c'est des bases de données qui sont utilisées par des gens partout dans le monde
09:26et qui ont été construites par des chercheurs européens.
09:28Alors ça nous pose aussi une question derrière, en miroir.
09:31C'est pourquoi on est dans cette situation aujourd'hui ?
09:34Est-ce qu'on est assez autonome en France et en Europe sur ces questions ?
09:37Et évidemment, ça va nous amener à reconsidérer nos positions
09:39sur de nombreux champs disciplinaires.
09:41Oui, et accélérer l'unité européenne en matière de recherche.
09:45Évidemment !
09:47Vous connaissez bien, Musk a dirigé le CNES.
09:50Musk, c'est un génie dans le domaine de l'espace.
09:53C'est un entrepreneur qui a une vision.
10:00Il a une vision, il a une capacité aussi à dérouler ses programmes qui est phénoménale.
10:04Il a bénéficié de soutiens, on ne le dit pas assez,
10:07mais par contre, je vais quand même le dire de manière très très claire,
10:09il a bénéficié de centaines de milliards d'argent public américain
10:14pour développer ses programmes.
10:16Mais il l'a fait avec une forme de génie un peu fou,
10:19mais une forme de génie, donc ça c'est évident.
10:21Et c'est aussi quelqu'un qui a remis le spatial au cœur de l'intérêt du monde.
10:26De ce point de vue-là, c'est quelqu'un qui est vraiment très intéressant.
10:29Mais à côté, il porte une vision du spatial,
10:32qui est aussi une vision très commerciale,
10:34avec aussi un rêve sur Mars,
10:36qui ne correspond pas forcément à une vision qui est la nôtre,
10:38qui est une vision où le spatial est au service de la Terre,
10:41il est au service de tous les hommes, de tous les citoyens,
10:43et puis il est au service aussi de la compréhension du monde,
10:45et de l'univers, et de la science.
10:47Et envoyer des hommes sur Mars demain matin,
10:49c'est la priorité d'aucun scientifique dans le monde.
10:51Bien, Philippe Baptiste,
10:53ces scientifiques américains sont accueillis en Europe à bras ouverts,
10:57et notamment en France, on a commencé à en accueillir ?
10:59Oui, absolument.
11:00Combien, on sait ?
11:01D'abord, la première chose, c'est que ce mouvement des cerveaux,
11:05enfin, on en parlait tout à l'heure avec l'Algérie,
11:08mais ce mouvement des cerveaux, c'est un mouvement international.
11:10Et donc, des scientifiques américains qui viennent en France,
11:12on en a depuis tout le temps,
11:14et on va accélérer.
11:16Alors, on va accélérer, qu'est-ce que ça veut dire ?
11:17Ça veut dire concrètement, aujourd'hui, il y a des initiatives,
11:19aujourd'hui, vous savez, moi je reçois, je suis un ancien chercheur,
11:22je reçois encore des mails de chercheurs aujourd'hui,
11:24qui viennent me dire, c'est pas possible,
11:26il faut qu'on ouvre les vannes,
11:28et accueille des chercheurs américains, on en a besoin, etc.
11:31Tous les présidents d'universités se sont mobilisés,
11:34ils ont ouvert un certain nombre de crédits et de postes,
11:37et on va les soutenir,
11:39on va avoir des initiatives qui seront annoncées dans les jours qui viennent.
11:41Combien sont déjà arrivées ? On a des chiffres, déjà ?
11:43Alors, aujourd'hui, juste pour vous donner des exemples,
11:45mais c'est le tout début,
11:47mais il y a quelques jours,
11:49l'université d'Aix-Marseille a ouvert un appel à candidature,
11:52en quelques jours, ils ont eu une quarantaine de candidatures,
11:54et il y a déjà plusieurs personnes qui ont été sélectionnées.
11:57Mais on est juste en train d'entrer dans le mouvement...
11:59Mais il n'y a qu'Aix-Marseille, ou partout en France ?
12:01Non, non, non, Central-Supélec, par exemple,
12:03hier encore, on me disait qu'ils avaient ouvert quelque chose,
12:05donc il y a plusieurs universités qui sont en train de faire ça,
12:07et puis, à côté de ça, on va les soutenir,
12:09il y aura des lignes budgétaires ad hoc qui seront dédiées pour ça,
12:11et puis, on a aussi mobilisé nos collègues européens,
12:14j'ai été à Varsovie, il y a une dizaine de jours,
12:17pour voir l'ensemble des ministres de la Recherche d'Europe, aujourd'hui,
12:21et il y aura une initiative, qu'on a beaucoup poussée,
12:23pour, justement, accueillir des chercheurs...
12:25Vous dites qu'on va ouvrir des crédits, mais je croyais que la recherche française n'avait pas d'argent...
12:28Non, non, non...
12:31630 millions d'euros, 630 millions d'euros en moins dans le budget !
12:35Non, pas du tout, pas du tout...
12:37Mais s'il fait des bâtistes !
12:39Absolument pas !
12:41Le budget des universités a progressé cette année de 300 millions d'euros,
12:45et je vais vous donner un seul chiffre,
12:47depuis qu'on a fait la loi de programmation de recherche,
12:51de 2020 à 2025,
12:53cette loi de programmation de recherche,
12:55c'est 6 milliards en plus qui sont arrivés dans les universités,
12:57dans les laboratoires,
12:59dans les organismes de recherche,
13:01c'est des revalorisations des salaires les plus bas,
13:03qui sont massives, et quand je dis massives,
13:05je vais vous donner un deuxième chiffre,
13:07c'est, par exemple, des jeunes chercheurs qui arrivent,
13:09ils ont vu leur salaire progresser
13:11de plus de 600 euros par mois !
13:13Enfin, je veux dire, on n'est pas en train de parler de...
13:15Alors, est-ce qu'on est allé assez loin ?
13:17Il faut probablement aller plus loin,
13:19bien sûr, il faut continuer à faire des efforts...
13:21Mais de tout temps, j'ai entendu que les chercheurs français sont mal payés en France,
13:23ils partent à l'étranger, aux Etats-Unis,
13:25bon, c'est moins maintenant...
13:27Ils partent et ils reviennent.
13:29Alors, après, évidemment, le problème de l'attractivité,
13:31le problème des salaires, moi je suis très mobilisé là-dessus,
13:33je pense que c'est fondamental. Il faut qu'on ait des gens
13:35qui soient bien payés, c'est important,
13:37parce que c'est quelque part qu'il y a une attractivité mondiale
13:39de la recherche, et donc il faut
13:41qu'on soit attractifs, et il ne faut pas paupériser
13:43les métiers de la recherche. Et donc ça, moi je suis
13:45très très très mobilisé là-dessus.
13:47La loi de programmation, moi je vous parlais, elle a permis
13:49de remonter les salaires très significativement,
13:51il faut continuer cet effort,
13:53et justement...
13:55Et j'ai appelé à une revoyure, justement,
13:57une clause de revoyure de cette loi de programmation
13:59recherche, parce qu'aussi les priorités
14:01mondiales ont radicalement changé. Donc c'est
14:03non seulement les questions RH, mais c'est aussi
14:05la recherche pour notre souveraineté, la recherche pour
14:07notre défense, la recherche pour le futur
14:09de l'industrie française et européenne,
14:11et donc c'est ces grandes questions
14:13qu'il faudra discuter dans les semaines qui viennent avec le Parlement.
14:15Oui, et pendant ce temps-là, dans les
14:17universités, ça ne marche pas toujours très bien.
14:19J'ai vu... Oui, bah si.
14:21Je vous écoute, je vous écoute.
14:23Je vois qu'il y a des universités bloquées
14:25à Bordeaux... Il y a toujours des universités bloquées.
14:27Ah bon ? Oui, d'accord. Non, mais attendez,
14:29mais les universités, aujourd'hui, moi je vais vous
14:31parler, la grande majorité des universités qui sont
14:33autour de la science et de la technologie, elles ne sont jamais bloquées,
14:35je veux dire, elles fonctionnent, il faut arrêter le discours
14:37misérabiliste, etc. Il y a quelques universités
14:39qui effectivement... Lesquelles ? C'est quoi ?
14:41C'est les sciences sociales ? C'est quoi ?
14:43Qui facilement se mobilisent, effectivement,
14:45autour de ces sujets-là, et...
14:47Psychosociaux, philosophes... Mais après,
14:49aujourd'hui, qu'il y ait des mouvements dans les universités,
14:51il y a des mouvements, aujourd'hui, qui ne sont pas des mouvements
14:53massifs, aujourd'hui, mais il y a des mouvements dans un certain
14:55nombre d'universités, beaucoup autour de la question
14:57israélo-palestinienne et autour
14:59de Gaza... J'ai vu des étudiants en keffier
15:01dans le hall de Sciences Po...
15:03Mais moi, ce que je dois vous dire, c'est que
15:05le débat... On a vu des trotskistes...
15:07Dans l'ancien temps...
15:09Alors, ce débat, le fait
15:11qu'il y ait débat, et le fait qu'on puisse débattre
15:13de la situation à Gaza,
15:15du conflit israélo-palestinien, mais
15:17heureusement, le cadre de l'université, c'est
15:19bien le cadre du débat.
15:21Et il est légitime, et moi, je le défendrai
15:23tout le temps. Mais ce débat, d'abord, c'est un débat
15:25qui doit respecter la loi, je rappelle
15:27au cas que, en particulier,
15:29les propos antisémites, ils ne sont pas tolérables,
15:31et d'ailleurs, ils sont illégaux,
15:33c'est pas l'objet de débat, donc c'est un cadre
15:35qui doit être un cadre respectueux de la loi,
15:37et puis c'est un cadre aussi, qui doit être un cadre
15:39respectueux du pluralisme.
15:41Pour qu'il y ait débat, il faut qu'il y ait des gens
15:43qui viennent avec des opinions qui soient différentes,
15:45et pour qu'en frottant les deux cas, ça fasse des étincelles.
15:47Et c'est pas toujours le cas.
15:49Et c'est pas toujours le cas, et moi,
15:51je me félicite de constater qu'aujourd'hui,
15:53de plus en plus d'universités ont mis en place
15:55des chartes qui permettent justement d'organiser
15:57ce débat, et d'être sûr qu'il va se passer dans
15:59des conditions qui sont des conditions sereines,
16:01et des conditions équilibrées.
16:03Et ce travail-là, moi, je serai toujours là,
16:05je serai toujours là, pour vérifier
16:07non seulement qu'évidemment, le cadre reste
16:09le bon, et qu'il n'y a pas de place
16:11pour des propos qui seraient des propos racistes,
16:13antisémites, ou des violences sexistes
16:15ou sexuelles, ça c'est fondamental,
16:17c'est absolument central, et à côté de ça,
16:19une fois que ça s'est posé, moi je suis très ouvert
16:21à l'organisation de débats.
16:2336% des étudiants obtiennent leur licence en 3 ans.
16:253 ans ? C'est pas le bon chiffre.
16:27C'est la Cour des Comptes.
16:29Ils sont trompés à la Cour des Comptes.
16:31Mais non, pas du tout, mais le chiffre de 3 ans.
16:33Moi, ce que je vais vous dire, c'est qu'il y a beaucoup d'étudiants
16:35qui arrivent, et qui font pas leur parcours en 3 ans.
16:37Ils vont le faire en 4 ans, ils vont le faire en 5 ans.
16:39Pourquoi ? Parce qu'en fait, par exemple,
16:41il y en a énormément qui rentrent et qui se réorientent.
16:43Mais oui,
16:45mais la réorientation, je pense que ça aussi,
16:47c'est un truc dont il faut sortir.
16:49Ça coûte cher à l'État, quand même.
16:51Bien sûr, mais en même temps,
16:53comprendre quel va être
16:55votre métier de demain,
16:57quel va être votre choix d'orientation, c'est quelque chose qui n'est pas forcément simple.
16:59Je ne sais pas quel est votre parcours,
17:01et peut-être que votre parcours a été parfaitement linéaire,
17:03et que du jeu à, vous voyez,
17:05le mien non plus, on a le droit de se tromper,
17:07on a le droit de changer, et ça c'est fondamental.
17:09Et donc la bonne mesure, c'est pas de savoir
17:11si on fait sa licence en 3 ans,
17:13et si on a bien sa licence à 21 ans,
17:15comme il se doit, parce qu'on a fait aucun échec.
17:17Vous contestez l'étude de la Cour des comptes ?
17:19Non, pas du tout.
17:21Mais ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas le seul bon chiffre.
17:23Il faut progresser, je ne dis pas que tout va bien à l'université,
17:25et il faut progresser. Et en particulier,
17:27je voudrais dire quelque chose de très très important,
17:29c'est qu'à l'université, aujourd'hui,
17:31c'est un endroit où on accueille des publics
17:33extraordinairement variés. Vous savez, par exemple,
17:35des bacheliers professionnels s'inscrivent à l'université.
17:37C'est leur droit, parce qu'ils ont le baccalauréat,
17:41c'est-à-dire des bacheliers professionnels dont,
17:43je rappelle quand même que 25% d'entre eux
17:45ont parfois des difficultés, qui sont des difficultés
17:47pour lire un texte simple,
17:49parce que ce n'est pas la formation
17:51qui a été...
17:53Enfin, ce n'est pas là-dessus qu'a porté leur formation
17:55dans les dernières années. C'est une très grande difficulté
17:57aujourd'hui pour l'université. Et donc, je pense
17:59qu'il faut travailler, et le Premier ministre l'a dit
18:01en particulier dans sa déclaration de politique générale,
18:03sur des mécanismes, des propédotiques,
18:05des mécanismes qui permettent de remettre au niveau
18:07les étudiants...
18:08Vous parlez de réorientation. Pourquoi ?
18:10Parce qu'aussi, Parcoursup
18:12désoriente. Vous parliez de
18:14réorientation, moi je dis que Parcoursup
18:16désoriente les parents.
18:18Beaucoup de parents, et notamment dans les familles
18:20modestes, et notamment dans les zones
18:22rurales. Pourquoi ? Parce qu'ils ne savent
18:24pas se servir de Parcoursup.
18:26Parcoursup, vous savez, c'est une plateforme.
18:28C'est une plateforme. Il faut l'améliorer, non ?
18:30Mais elle s'améliore tous les ans.
18:32Un peu plus de transparence.
18:34Lorsqu'il y a un refus, par exemple.
18:36Parcoursup, c'est une
18:38plateforme. Qu'est-ce qu'elle fait ? Elle met
18:40en relation des étudiants, d'un côté
18:42qui cherchent une formation, et des formations
18:44qui cherchent des étudiants.
18:46Et elle fait simplement, quelque part,
18:48l'association des deux.
18:50La plateforme, en soi,
18:52on ne peut être ni pour ni contre, c'est juste...
18:54...
18:56...
18:58...
19:00...
19:02...
19:04...
19:06...
19:08...
19:10...
19:12...
19:14...
19:16...
19:18...
19:20...
19:22...
19:24...
19:26...
19:28...
19:30...
19:32...
19:34C'est ça le vrai sujet. Le vrai sujet c'est pas de savoir si on est pour ou contre la plateforme, si on veut trouver un autre.
19:38Mais le vrai sujet c'est comment on construit l'orientation.
19:43Et cette orientation elle doit se construire tout au long du lycée, elle doit être souple,
19:47ça veut dire qu'on doit avoir aussi, et ça ça revient au sujet précédent, il faut donner le droit à l'erreur aux gens.
19:52C'est-à-dire que c'est pas parce que vous choisissez quand vous avez 18 ans de faire tel type d'études supérieures
19:58que vous avez pas le droit de changer d'avis deux ans après. Il faut laisser ce droit à l'erreur, il est fondamental.
20:04Parce que quelque part, en allant à l'université, en allant dans une école, vous vous construisez.
20:07Et vous avez le droit de faire des allers-retours.
20:09Et bien je voulais être avocat et finalement ce qui m'intéresse c'est l'astrophysique.
20:12Et bien allons vers l'astrophysique si c'est ça qui m'intéresse.
20:16Et je prends volontairement d'un exemple caricatural, mais il faut donner de la liberté au système.
20:22Bien, Philippe Baptiste...
20:23...intéresse...
20:25...un exemple...
20:27...donner...
20:29...le système.
20:31Je vais terminer...
20:33...qui est au coeur...
20:35...à l'université...
20:37...favorable. Il était à votre place il y a deux jours, ici même, Bruno Retailleau est favorable à l'interdiction du port du voile
20:43et de tout signe religieux à l'université.
20:45Ce débat, je crois, a été tranché...
20:47...le premier...
20:49...alors absolument pas, mais je crois que ce débat a été tranché par le premier ministre de manière extrêmement claire.
20:53Aujourd'hui, l'université, c'est...
20:55...le cadre de la laïcité à l'université, c'est pas le même que celui des établissements scolaires.
21:01Pourquoi ? Parce que vous accueillez à l'université des gens qui sont des adultes.
21:05Qui sont des adultes, et ils viennent avec leur conviction, leur conviction politique, et aussi leur appartenance religieuse.
21:13Et vous pouvez venir avec votre kippa, avec votre voile, ou avec votre croix quand vous êtes étudiant à l'université,
21:21et dans le cadre d'un respect mutuel, et ça c'est fondamental, et évidemment sans faire d'entrée, etc.
21:27C'est évidemment fondamental, mais vous pouvez venir, et vous pouvez avoir des débats autour de ça.
21:33Parce que vous avez affaire à des adultes...
21:35Donc on ne doit pas toucher à cela ?
21:37Mais non, bien sûr que non, et d'ailleurs aucun établissement ne s'en plaint aujourd'hui.
21:39Ce n'est pas une question...
21:41Et l'antrisme des frères musulmans, ça existe ?
21:43Ce n'est pas une question aujourd'hui.
21:45Je pense qu'aujourd'hui c'est un sujet qui existe dans la société, et évidemment il faut lutter contre ça.
21:51Il peut y avoir à l'université...
21:53Vous savez, l'université, on accueille énormément d'étudiants.
21:55C'est des millions d'étudiants qui sont à l'université.
21:57Je vois Aurore Berger qui dit antisémitisme, antrisme des musulmans extrémistes...
22:03Avec Aurore Berger, nous avons exactement les mêmes positions.
22:07Le témoignage remonte quotidiennement.
22:09Mais ça existe, mais évidemment.
22:11Et je vais vous dire, l'antisémitisme à l'université, le problème, il y a des remontées.
22:15Il y a des remontées de l'antisémitisme à l'université.
22:17On a en ce moment une quarantaine ou une cinquantaine de faits remontés par an.
22:23C'est très très peu.
22:25Qu'est-ce que ça veut dire ?
22:27Ça veut dire que déjà on ne les voit pas tous.
22:29Et donc ça c'est un premier sujet.
22:31Ça veut dire qu'il y a un ressenti de la communauté israélite aujourd'hui
22:37qui aujourd'hui vit mal de temps en temps sa présence à l'université.
22:41Et ça c'est très très important, il faut qu'on y soit extraordinairement attentif.
22:45J'ai réuni les présidents d'universités pour parler de ça dès mon arrivée,
22:49et on a eu plusieurs réunions de travail.
22:51On a identifié les sujets, ce qu'il fallait faire.
22:53Il faut donner en particulier aux universitaires la capacité de réunir des conseils de discipline
22:59qui permettent de travailler rapidement et efficacement,
23:01et parfois à l'extérieur de l'université, sous l'autorité du rectorat.
23:05Et ça, ça a été fait.
23:07Et ça c'est un travail qui est en cours, qui est déjà lancé et qui va changer beaucoup de choses.
23:11Une grande réactivité des universités.
23:13C'est aussi mobiliser derrière les préfets et aussi l'autorité judiciaire
23:18pour être sûr que quand il y a un article 40 qui est fait par l'université,
23:21un article 40, pardon, ça veut dire c'est une saisie du procureur sur un fait antisémite,
23:25et bien derrière, on est toute l'autorité judiciaire qui se mobilise
23:28et qui fasse un retour au président de l'université.
23:30On est très très très mobilisés sur ce sujet,
23:32parce que c'est quelque chose qui est intolérable et on ne laissera rien passer sur l'antisémitisme.
23:36Et sur l'antrisme, même chose.
23:38Mais antisémitisme, c'est aussi les questions sur le racisme en général,
23:42c'est fondamental et il faut être très vigilant sur ces questions.
23:46Merci beaucoup Philippe Baptiste d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio 8h58.
23:52Patrick Roger, après les infos de 9h.

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