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00:00Encore des icônes montantes, ici même, à Europe Un Soir, bonsoir Georges Fenech, ancien magistrat et icône montante d'Europe Un Soir.
00:15Bonsoir Louis Oselter, journaliste politique au Figaro et bonsoir à vous Laurent Jacobelli.
00:20Merci d'être avec nous, vous êtes député de Moselle, député RN, porte-parole du Rassemblement National,
00:26qui est ouverte pour menaces de mort envers la famille de Priska Tevno.
00:31Elle a reçu des messages comme quoi ses enfants seront démombrés.
00:36L'ancienne porte-parole du gouvernement affirme être cible de cyberharcèlement depuis la publication d'un tweet de Rima Hassan commentaire.
00:44C'est inacceptable, et d'ailleurs j'apporte tout mon soutien à Priska Tevno, on n'est pas d'accord sur grand chose,
00:49mais on peut au moins être d'accord sur le fait qu'on doit pouvoir être un personnage public et faire de la politique sans être menacé.
00:55On doit pouvoir critiquer Rima Hassan dont les positions sont quand même très critiquables sans avoir derrière à subir un déferlement de haine.
01:02La haine en réseaux sociaux aujourd'hui est la norme. Malheureusement ce qui arrive à Priska Tevno arrive à beaucoup de personnalités exposées
01:08et il est temps effectivement que la justice tombe sur ses jambes parce qu'une menace de mort, même à travers les réseaux, est une menace de mort.
01:14Et ça doit être sévèrement puni.
01:16Jordan Bardella, après les différentes couloirs de nage différents sur le voile dans les épreuves sportives au sein de l'exécutif,
01:29a apporté une autre version ou en tout cas une autre façon de voir l'existence du voile islamique en France. On l'écoute, Jordan Bardella.
01:38Je considère que le voile n'est pas un symbole de liberté, je considère qu'il est un symbole de soumission
01:43et que cette vision profondément discriminante et inégale entre l'homme et la femme ne fait pas partie de la culture française et de la culture européenne.
01:51Et c'est vrai que quand on voit par exemple en Iran des femmes qui sont persécutées, violentées parce qu'elles souhaitent retirer le voile
01:56et que de l'autre, dans certaines banlieues françaises, des jeunes françaises, parce qu'elles sont de nationalité française, se battent pour mettre le voile,
02:03oui, je ne comprends pas cela. Moi je pense que le port du voile devrait être interdit, notamment dans les bâtiments publics.
02:11Je pense que la loi de 2004 devrait s'étendre non seulement à l'université mais aussi aux mairies, aux écoles, aux accompagnatrices scolaires,
02:19cela avait été évoqué il y a deux semaines, je pense que c'est un objectif à terme.
02:24Objectif à terme, interdire le voile dans la rue, dit Jordan Bardella, est-ce que vous pensez pareil ?
02:30Bien sûr, à terme il le faut parce que le voile aujourd'hui...
02:33Bien sûr, ça a l'air évident, c'est la première fois qu'on en parle.
02:35Bien sûr que je pense pareil que Jordan Bardella, parce que le voile aujourd'hui n'est plus ce qu'il a pu être pour des générations anciennes,
02:42un élément traditionnel, presque culturel aujourd'hui, c'est un élément de revendication, un outil de volonté de montrer que, effectivement,
02:51l'islam politique est partout dans la rue, il est à l'école, il est sur les terrains de sport, il est dans les administrations.
02:57Et évidemment, notre démocratie doit se protéger de l'islam radical. Bien évidemment, nous devons protéger les femmes de France, quelle que soit leur origine.
03:04Mais que le voile, du coup, ou également la kippa, les grandes croix...
03:08Les signes religieux, mais on ne va pas tourner autour du pot. Aujourd'hui, l'idéologie radicale à tendance religieuse qui sévit en France, c'est l'islam radical.
03:18Mais comment on fait avec la laïcité ? Parce qu'à la limite, au nom de la laïcité, on peut interdire effectivement tous signes religieux,
03:24et dans ce cas-là, on peut les tendre éventuellement, comme le suppose Jordan Bardella, à tous les lieux publics et même dans la rue.
03:31Mais dans ce cas-là, ça sera bon pour la kippa ou pour les grandes croix ?
03:36Evidemment, mais reconnaissez quand même que...
03:38Les soutanes ?
03:39Les soutanes, c'est réservé a priori aux personnes qui exercent le signe religieux, c'est différent.
03:44On peut en parler, mais dans ce cas-là, par extension, on peut aussi demander aux prêtres de ne plus...
03:48Vous savez, quand il y a eu Vigipirate, on a demandé aux militaires de ne plus venir en uniforme pour des questions de sécurité.
03:53Je vais vous dire, il faut être très clair, il faut arrêter les petits arrangements à quotidien.
03:59On a accepté les menus séparés dans les cantines, on a accepté les horaires séparés dans les piscines, on a tout accepté.
04:05Et aujourd'hui, les frères musulmans essayent partout d'imposer leur logique, donc il faut que nous nous protégions.
04:11Nous, nous avons le courage de le dire.
04:13Les premières urgences, c'est effectivement l'interdiction du voile dans le sport, à l'école, à l'université, chez les accompagnatrices.
04:20Moi, je suis stupéfait de voir qu'il y a aujourd'hui des ministres qui nous expliquent qu'effectivement, le voile, c'est normal,
04:26que le voile, il ne faut pas le cacher et qu'il faut le porter quand on fait du sport.
04:30Il y a une cacophonie au sein de ce gouvernement qui n'est pas à la hauteur des enjeux.
04:34Il y a une offensive islamiste en France et nous devons y résister, c'est très clair.
04:39Donc nous, notre position, elle est simple et elle est liée à des principes fondamentaux, l'égalité de l'homme et de la femme.
04:46Vous savez que le voile, c'est fait pour cacher la femme, un pur qui est là pour tenter l'homme.
04:52Ce n'est pas la vision que nous avons de la femme. Nous, on a une autre vision, qu'elle est l'égale de l'homme.
04:57C'est comme ça la France et si on n'accepte pas les coutumes et les règles de la France, alors on ne vient pas ou on ne reste pas.
05:03Georges Fenech ?
05:04Non, franchement, Laurent Jacobi, vous vous trompez et je regrette vraiment que vous ayez cette position maximaliste.
05:11Il n'y a d'abord dans aucun pays au monde, cette mesure n'existe, nulle part, déjà.
05:17Vous savez, le principe, c'est la liberté. Sur la voie publique, vous êtes libre, sauf à, évidemment, troubler l'ordre public.
05:26C'est pour ça que nous avons fait une loi pour interdire la burqa, parce que, effectivement, ça dissimule le visage et c'est une question d'ordre public, de sécurité publique.
05:34Et le reste, qu'on soit ostentatoire, un costume, un fichu, un tissu, n'importe quoi sur la voie publique, on est dans une démocratie.
05:43J'aimerais que ce soit la loi de la République et jamais la charia qui s'applique en France.
05:48Vous voyez, vous débordez là.
05:50Mais non !
05:51Non, mais si, il n'est pas question d'accepter.
05:53Il y a une offensive, vous l'avez vu, vous le remarquez.
05:55Je suis absolument conscient qu'on n'est pas du prisme religieux et je suis pour l'interdiction dans le sport, je suis pour l'interdiction pour les accompagnatrices,
06:04parce qu'il faut protéger le monde de l'école, bien entendu, mais sur la voie publique, vous imaginez le message que vous envoyez au monde,
06:11à toutes les femmes, aussi musulmanes, qui viennent librement passer leurs vacances chez nous.
06:16Mais ce n'est pas sérieux.
06:17Je pense qu'en Afghanistan, je pense qu'en Iran, on nous entend.
06:20Mais là, encore une fois, vous dérivez.
06:21Mais non, je ne dérive pas.
06:22Mais là, on parle de la France.
06:24Mais vous parlez d'Iran, évidemment.
06:26Il y a des femmes, il y a beaucoup de femmes dans le monde qui veulent se séparer de ce voile.
06:31Maintenant, je vais vous dire, et ça va peut-être vous rassurer, si on contrôle l'immigration, si on fait en sorte que l'assimilation redevienne la règle,
06:39si on fait en sorte qu'effectivement, l'islam politique soit réfréné,
06:44eh bien, naturellement, le problème va se régler.
06:46Donc, il n'y a pas une question de limiter les libertés.
06:50Je crois qu'aujourd'hui, il y a une telle explosion du voile partout, parce qu'il y a une offensive derrière.
06:55Mais que si on prend les moyens contre cette offensive, qu'on est très strict, vous avez raison, dans les lieux administratifs, à l'école, etc.,
07:02le problème va se régler de lui-même.
07:05Mais il faut pour ça une politique volontariste.
07:07J'ai une question sur l'application, parce que cette mesure n'est pas nouvelle.
07:10Elle figure au programme de Marine Le Pen depuis assez longtemps, je crois au moins deux campagnes présidentielles.
07:14En revanche, elle n'est pas vraiment assumée en tant que telle.
07:17Par exemple, dans votre programme de 2022, ce n'est pas l'une des 22 mesures pour 2022 que Marine Le Pen avait mises en avant.
07:22Et Jordan Mardela, ça m'a interpellé ce matin, on vient de m'entendre, dit « à terme ».
07:26Il dit que c'est un objectif et il dit « à terme ».
07:28Ça veut dire quoi « à terme » ?
07:29Ça veut dire que quand Marine Le Pen arrive au pouvoir, si elle arrive au pouvoir,
07:32elle ne le fait pas tout de suite, elle le fait plus tard,
07:34sachant que c'est plus dur de faire une réforme plus tard dans un quinquennat qu'au début.
07:39Qu'est-ce que veut dire « objectif à terme » ?
07:41Est-ce que c'est une promesse de campagne, une mesure qui sera appliquée si le RN arrive au pouvoir ou pas ?
07:47« À terme », ça veut dire que ce n'est pas une priorité maintenant,
07:50puisqu'il y a d'autres lieux où ce voile se porte et où il est une priorité de l'interdire.
07:55Moi, je pense que dans le sport, par exemple, c'est tout à fait anormal d'avoir des gens, des dames,
08:00qui viennent aujourd'hui voiler pour faire leur sport, alors qu'il y a encore dix ans, il n'y en avait pas.
08:05Donc, il y a des urgences.
08:07Mais notre idée n'est pas de brusquer la société.
08:11Notre idée est de faire les choses de manière raisonnable, mais dans le bon sens.
08:15Et comme je vous le dis, si demain nous faisons en sorte que les prêcheurs de haine dans les mosquées
08:19soient renvoyés chez eux lorsqu'ils sont étrangers,
08:21si on fait en sorte que les gens des réseaux sociaux qui prônent la haine en ligne soient renvoyés en Algérie,
08:28par exemple, et on pourra peut-être y revenir,
08:30si on fait en sorte que dans les lieux administratifs il n'y ait plus le voile
08:35et que l'assimilation et le contrôle de l'immigration soient à nouveau mis en place,
08:38je pense qu'à terme, le problème se réglera de lui-même.
08:42C'est ce que j'essaye de vous expliquer.
08:44Il n'est pas question de violenter la société.
08:47Il est question de dire que dans une société française qui fonctionne,
08:51le voile dans les rues doit rester quelque chose de très rare.
08:54Il y a des vieilles dames qui ont été élevées comme ça pour que c'est traditionnel.
08:57Mais aujourd'hui, dans certains quartiers, le voile est la norme.
09:00Et excusez-moi, il est normal de le dire, ce n'est pas la tradition française.
09:03Jean-Noël Barraud était à l'Assemblée nationale aujourd'hui.
09:07Il a répondu à David Guiraud sur une charge de Bruno Retailleau.
09:12En l'occurrence, c'est le ministre des Affaires étrangères qui a pris la parole.
09:16Ce même ministre des Affaires étrangères qui hier est allé à la grande mosquée de Paris.
09:20On en a beaucoup entendu parler, on en a beaucoup parlé aussi sur Europe 1.
09:24Le fait qu'il aille dans le contexte franco-algérien qu'on connaît à cette cérémonie à la grande mosquée de Paris.
09:32Écoutez Jean-Noël Barraud répondre à David Guiraud à l'Assemblée nationale tout à l'heure sur l'Algérie.
09:38Les tensions que connaissent la France et l'Algérie, nous n'en sommes pas à l'origine.
09:43Et nous voulons qu'elles puissent être résolues durablement.
09:46Mais ce n'est pas la France qui détient arbitrairement un ressortissant franco-algérien aujourd'hui.
09:51Ce n'est pas la France qui refuse de réadmettre des ressortissants qui se trouvent en situation irrégulière sur notre sol.
10:00Alors même que les accords qui régissent notre relation prévoient que ces réadmissions puissent se faire sans difficultés particulières.
10:08Est-ce qu'il y a une seule voie au gouvernement sur le dossier algérien ?
10:12Bien sûr que non. Il y a la voie de Bruno Retailleau qui est la voie de la fermeté, en tout cas le croit-il.
10:18Il dit qu'il faut maintenant qu'on règle même de manière graduée, je ne sais pas ce qu'il veut dire par là,
10:22mais en tout cas qu'on règle la question avec l'Algérie pour qu'elle reprenne enfin ses ressortissants sous OQTF, ses terroristes.
10:30Mais vous y croyez encore ? Vous pensez que l'Algérie va reprendre ?
10:33Moi je sais qu'on pourrait le faire en revanche. Je n'y crois pas avec ce gouvernement parce qu'effectivement il y a des voies dissonantes.
10:38Quand je vois M. Barrault qui est le prêtre de la soumission aujourd'hui, qui est celui qui va rompre le jeûne à la mosquée de Paris,
10:46qui tout le monde le sait est tenu par les Algériens, c'est terrifiant comme message.
10:50C'est dire à l'Algérie, humiliez-moi encore un petit peu et je serai encore un peu plus soumis.
10:55Ce n'est plus un ministre des affaires étrangères qu'on a aujourd'hui.
10:59Le chef de la diplomatie, est-ce qu'il n'essaie pas de faire de la diplomatie sachant, encore une fois,
11:03faut-il le rappeler que Bolem Sansalle est dans les joies algériennes ?
11:05La diplomatie ça se fait debout et avec fierté, rarement à plat ventre ou à genoux.
11:10Donc clairement aujourd'hui il faut prendre des mesures contre le gouvernement algérien,
11:15des mesures qui vont faire écho aux déclarations de ce gouvernement.
11:20Arrêter les visas, tout simplement.
11:22Ils ne reprennent pas leurs QTF, je ne vois pas comment un citoyen algérien pouvait arriver à nouveau en France.
11:27Arrêter de soigner les oligarques algériens.
11:31Arrêter les flux financiers vers l'Algérie.
11:33Il y a des mesures à prendre.
11:35Mais pour ça il faudrait un gouvernement uni.
11:37Or aujourd'hui on a un fantôme en guise de ministre des affaires étrangères,
11:41incapable de régler la question algérienne,
11:43incapable de régler la question des Comores qui jouent la submersion migratoire à Mayotte,
11:47incapable de s'imposer dans le jeu de négociations de paix entre l'Ukraine et la Russie.
11:51On a une diplomatie évanescente.
11:53Est-ce que vous diriez que Jean-Noël Barraud obéit au président de la République
11:57qui a pour domaine réservé la politique étrangère,
11:59et qui du coup n'est pas sur la même ligne que François Bayrou et Bruno Retailleau sur le dossier algérien ?
12:05Le président de la République qui qualifie la période française de l'Algérie de crime contre l'humanité,
12:09oui c'est sûr qu'il envoie un signal très fort à l'Algérie qui est
12:13nous faisons repentance, fouettez-nous.
12:15Mais je pense qu'il va falloir que ça cesse,
12:17parce qu'aujourd'hui, je le rappelle, il y a Amulus, un terroriste algérien,
12:21qui aurait dû être envoyé chez lui 14 fois et qui a tué.
12:24Et pour 14 fois l'Algérie a refusé le dossier.
12:27Plutôt que de ménager la susceptibilité des classiques algériens,
12:31on ferait mieux de protéger les français.
12:33Dans un quart d'heure pour le rappel de l'actualité.
12:38C'était un secret de police finale que Sophie Binet,
12:41dont on savait qu'elle allait apparaître au 20h de France 2,
12:44c'était pas pour parler de la pluie et du beau temps,
12:47mais du départ de la CGT, on va y venir dans un instant,
12:50mais je ne résiste pas à vous faire écouter Laurent Jacobelli,
12:54parce qu'elle était à votre place très précisément ici hier,
12:57Aurore Berger, ministre de l'égalité femmes hommes
13:01et de lutte contre les discriminations.
13:03Elle apprenait, je lui apprenais, que Jean-Noël Barraud
13:08allait à la rupture de l'Aïd, à la grande mosquée de Paris.
13:11Écoutez.
13:12Je ne me rends jamais dans des manifestations religieuses,
13:15quelles qu'elles soient.
13:16Par principe, parce que je considère que c'est un principe de laïcité,
13:19parce que je pense que la religion, elle relève de l'intime et du privé,
13:23mais que quand on est un personnage public et politique,
13:26forcément, tout prend une autre connotation et une autre tournure.
13:29Donc, je reçois des personnalités qui sont du monde religieux,
13:34parce que je crois aussi au dialogue interreligieux, évidemment,
13:36et la laïcité, ce n'est pas l'effacement des religions,
13:38c'est par contre le primat du politique et le primat du droit.
13:42Qu'est-ce que vous dites à Aurore Berger ?
13:44Venez prendre votre carte d'URN.
13:46Écoutez, non.
13:47Je dis simplement que je crois qu'elle a raison,
13:49et je partage plutôt son opinion,
13:51moi, ce que je vois, c'est que dans ce gouvernement,
13:53sur tous les sujets, c'est la cacophonie.
13:55Chaque ministre a son opinion et ne représente que lui-même.
13:58Mme Prima a parlé d'un gouvernement d'assemblage,
14:01pour reprendre une expression viticole.
14:04Oui, alors, ça ressemble vraiment à une piquette.
14:07Le vin qui est donné à la fin, ça n'a pas de goût,
14:09et ça fait mal par où ça passe ?
14:11Simplement, j'ai l'impression qu'il n'y a plus de chef d'orchestre,
14:14M. Berrou est totalement absent,
14:17le président de la République, dont plus personne ne veut, reprend la main,
14:20et chacun joue sa petite carrière en tant que ministre.
14:23Moi, je veux être président de la République,
14:24moi, je veux être chef de parti, d'ailleurs, parfois, c'est les mêmes.
14:26Moi, je veux rester ministre, moi, je veux devenir maire.
14:28Et donc, il n'y a plus aucune coordination,
14:31et c'est grave, parce qu'on devrait avoir un pack solide
14:34pour lutter contre la dette, pour lutter contre l'inflation,
14:37pour lutter contre l'immigration, pour lutter contre l'insécurité,
14:40les crises diplomatiques qui sont partout.
14:42On devrait avoir une équipe soudée.
14:44On a une équipe de débutants, de stagiaires,
14:47qui cohabitent avec des vieux crocodiles,
14:49et chacun joue sa carte.
14:50C'est quand même très dommage.
14:52J.-L. M. Moi, j'ai le sentiment, quand même,
14:53qu'on a une relation quasi névrotique, en France, avec la religion.
14:57Écoutez, moi, quand j'étais député dans ma circonscription,
15:00j'allais à l'IFTAR quand on m'invitait,
15:02et on m'invitait régulièrement,
15:04j'allais à la messe parce que c'est ma religion,
15:07évidemment, j'allais aussi faire shabbat avec la communauté juive, etc.
15:12Je veux dire, vous vous rendez compte qu'on est les seuls au monde
15:15à avoir cette névrose, je dirais, par rapport à la religion.
15:18Mais c'est récent, vous voulez dire ?
15:20Comment ?
15:21C'est récent, vous voulez dire ?
15:22Ça a changé par rapport à...
15:24Ça s'est exacerbé depuis, évidemment,
15:27tout ce qui s'est passé, l'antrisme de l'islamisme politique,
15:30contre lequel nous combattons à juste titre,
15:32mais pour autant...
15:33Il y a eu quand même le 7 octobre,
15:35il y a eu des événements, il y a eu le pataclan...
15:37Il y a eu une crispation, si vous voulez,
15:39mais arrêtons, si vous voulez, de regarder la religion comme ça,
15:44pour ne pas y toucher.
15:45La laïcité, ça n'est pas ça.
15:47La laïcité, ça n'est pas la négation des religions.
15:50C'est au contraire permettre à toutes les religions de s'exprimer.
15:53Je suis sûr que là-dessus, on est d'accord.
15:55Un détail près, Georges Fenech,
15:57ce n'est pas n'importe qui qui va n'importe où.
15:59C'est le ministre des Affaires étrangères,
16:01en pleine crise diplomatique avec l'Algérie,
16:03qui va dans une amie...
16:05Là, il y a un contexte politique...
16:07Je réagissais à ce que disait Aurore Bergé.
16:09Oui, mais je pense que c'est ce que vous voulez dire.
16:11Elle dit non.
16:12Jamais, jamais, etc.
16:13Reconnaissez que c'est au mieux maladroit...
16:16Pour Jean-Noël Barreau, je vous l'accorde.
16:18Il y a un signal qui est envoyé dans le bras de fer
16:20qui devrait s'annoncer avec l'Algérie.
16:22Je pense qu'en diplomatie,
16:24il n'est pas interdit d'être intelligent
16:26et de faire la riposte graduée.
16:28C'est ce qu'a dit Retailleau.
16:30Pour l'instant, c'est à peu près aligné
16:32pour la mettre en oeuvre
16:34sous réserve du délai
16:36de l'ultimatum qui a été lancé par François Bayrou.
16:38On en est à peu près à la moitié
16:40de cette période de six semaines.
16:42Il faut bien avoir en tête
16:44dans le fait de graduer cette riposte.
16:46C'est qu'à court terme,
16:48nous n'obtiendrons rien des Algériens.
16:50Rien du tout.
16:52Jean-Noël Barreau le sait, Emmanuel Macron le sait,
16:54François Bayrou commence à le comprendre.
16:56Bruno Retailleau le sait parfaitement.
16:58L'Algérie se braque comme prévu.
17:00Elle va continuer à se braquer comme prévu.
17:02Ils vont reprendre petit à petit 0%
17:04d'OQTF, d'Algériens censés
17:06quitter le territoire.
17:08À court terme, il n'y aura aucun
17:10résultat politique à ça.
17:12Au contraire, il faut le faire
17:14parce que pour la première fois, sans doute,
17:16les Algériens comprendront que le gouvernement français
17:18est prêt à ne pas se laisser marcher
17:20sur les pieds. En revanche, ce qu'il faut faire,
17:22c'est mettre en œuvre les mesures
17:24qui permettront d'assurer la sécurité des Français
17:26dans cette situation. Parce que qu'est-ce qui se passe
17:28dans les centres de rétention ? Il y a de plus en plus d'Algériens.
17:30L'Algérie ne les reste pas. Elle les reprend de moins en moins.
17:32Elle n'en reprenait pas beaucoup. Elle va en reprendre quasiment
17:34aucun. Il y a de plus en plus d'Algériens dangereux.
17:36Les places vont être de plus en plus
17:38saturées. Les centres vont être de plus en plus
17:40saturés. On a de plus en plus de risques
17:42de voir des hommes se balader dans la nature
17:44au profil dangereux et donc devoir
17:46se répéter un drame comme celui de Mulhouse
17:48où il y a eu un mort.
17:50Il faut juste prendre la mesure
17:52de ce qui est en train de se passer, accepter
17:54cette dégradation de la relation
17:56qui va atteindre des proportions
17:58énormes parce que c'est comme ça. C'est une crise diplomatique.
18:00Elle a des grades. On n'en est pas au bout.
18:02Le bout, c'est le rappel de l'ambassadeur
18:04et la rupture des relations diplomatiques. Peut-être que ça va arriver.
18:06Il faut juste prendre les mesures intérieures
18:08qui permettent d'assurer la sécurité dans notre contexte.
18:10J'aimerais qu'on parle aussi du conclave
18:12qui n'est plus. Feu, le conclave.
18:14L'Algérie, ça ne va pas s'arranger
18:16du jour au lendemain. Donc on a une question
18:18sécuritaire. Je profite qu'on a un parlementaire ici.
18:20Il y a trois choses qu'il faudrait faire.
18:22C'est rétablir le délit de séjour
18:24irrégulier, déjà. Il faut
18:26prolonger la durée
18:28de la rétention administrative.
18:30Il y avait une proposition de loi. Je me demande
18:32pourquoi 180 jours alors que l'Europe,
18:34le lien européen, l'autorise jusqu'à
18:3618 mois. Et c'est le cas en Grèce,
18:38en Allemagne, etc. Il faut l'élargir
18:40au maximum. Déposer des amendements là-dessus.
18:42Et puis, séjour irrégulier,
18:44rétention administrative. Et puis, pourquoi
18:46pas réfléchir à ce qu'ont fait l'Italie
18:48et la Grande-Bretagne. Trouver un pays
18:50tiers de façon à adresser ses
18:52étrangers. Et oui. Comme l'Albanie pour l'Italie.
18:54Écoutez, pourquoi pas ?
18:56Ce qu'ils ont essayé de faire. Mais ils y arriveront.
18:58Les juges pour l'instant sur eux.
19:00Sur les deux premières
19:02mesures, le délit de séjour
19:04irrégulier. Et puis, effectivement, l'allongement
19:06de la rétention ANCRA, c'est dans notre
19:08programme. Donc, je prends. Sur la
19:10troisième solution, c'est vraiment impis à aller. Quand
19:12vraiment on a tout essayé et que ça ne marche pas,
19:14je pense qu'il est plus sage de rétablir des
19:16relations diplomatiques sereines avec
19:18des pays dont l'immigration
19:20est un des moteurs. Comme l'Algérie.
19:22Parce que sinon, vous aurez une île ou un
19:24pays qui recevra énormément d'Algériens demain.
19:26Donc, je pense qu'il faut quand même régler le problème.
19:28Et que c'est vraiment impis à aller.
19:30Alors, François Bayrou avait tué le problème
19:32dans l'oeuf en disant qu'il n'y aurait
19:34pas de retour de l'âge départ à
19:3662 ans. Le conclave, évidemment,
19:38a pris une toute autre tournure
19:40ou une toute autre mayonnaise. Mayonnaise
19:42qu'il ne prenait pas. Sophie Binet
19:44de la CGT a donc
19:46pris les devants et s'en
19:48est confiée au téléspectateur
19:50du 20h de France 2. On écoute.
19:52La CGT a décidé ce soir de quitter
19:54ses concertations et d'appeler
19:56les salariés à se mobiliser.
19:58Le Premier ministre et le
20:00patronat ont malheureusement définitivement
20:02enterré ce conclave.
20:04Et c'est très grave parce que
20:06le Premier ministre s'était
20:08engagé à ce que ces discussions soient sans totem
20:10ni tabou. Et il nous a
20:12dit ce week-end qu'il y avait un tabou
20:14les 62 ans. Or, les 62
20:16ans, c'est la question centrale.
20:18En disant cela, non seulement le Premier
20:20ministre trahit sa parole, mais il
20:22trahit des millions de salariés qui se sont
20:24mobilisés pour l'abrogation de la réforme des
20:26retraites pendant six mois. Ce que je veux
20:28dire solennellement au Premier ministre ce soir,
20:30c'est que la question des retraites, ça peut
20:32être un petit sujet politicien parmi d'autres.
20:34C'est une question très concrète pour
20:36nous, pour nos vies. Cette réforme, elle
20:38s'applique seulement depuis un an
20:40et elle fait déjà des ravages pour des
20:42millions de salariés. Commentaire Laurent Jacobelli.
20:44Écoutez, je me suis souvent
20:46demandé comment qualifier M. Bayrou, qui est un personnage
20:48un peu insaisissable comme ça. Je crois qu'on peut le définir
20:50par ce terme, c'est un macroniste gaffeur.
20:52Un macroniste parce qu'il a cru qu'en
20:54créant un conciliabule,
20:56un comité, une convention
20:58supplémentaire sur les retraites, il allait
21:00noyer le poisson et puis ça allait durer un peu
21:02de temps et ça allait lui permettre de durer.
21:04C'est la technique Macron, le grand débat,
21:06etc. C'est vraiment du
21:08macronisme pur. Et puis gaffeur parce que
21:10au détail d'une interview, probablement pas préparé,
21:12il a laissé passer ce qu'il pensait,
21:14c'est-à-dire qu'il ne reviendrait pas sur la réforme
21:16des retraites et donc il a dévoilé son jeu,
21:18moi je le crois, malgré lui. Et puis ça
21:20prouve aussi qu'on a de l'autre côté des chiquiers
21:22politiques, des socialistes qui sont prêts à
21:24tout croire pour maintenir leur poste. Ils ont
21:26voulu négocier le fait de ne pas
21:28censurer le gouvernement. C'était
21:30un peu l'appât qui leur était tendu,
21:32tellement affamés...
21:34Mais sur le fond, vous êtes pour les 62 ans ?
21:36Sur le fond, 60 ans, 40 ans quand vous avez commencé
21:38à travailler tôt, 62 ans,
21:4042 ans progressivement,
21:42quand vous avez commencé à travailler plus tard,
21:44mais sûrement pas à 64.
21:4662 ans, c'est
21:48une possibilité et si vous voulez travailler
21:50plus, c'est votre choix et bien sûr
21:52nous le respecterons et vous avez raison de dire
21:54que c'est un départ à la retraite plus jeune que dans
21:56d'autres pays européens, mais vous savez, on a
21:58un taux de cotisation qui est le double de certains
22:00pays. On a un taux de cotisation qui est le double
22:02de certains pays. Alors il faut être logique, soit
22:04on cotise moins et on part plus tard,
22:06soit on continue à être
22:08tapé fiscalement et socialement,
22:10et bien on part plus tôt. Mais on ne peut pas avoir
22:12la double peine, payer plus que les autres
22:14et partir en même temps. Louis Heselter ?
22:16En fait, c'est un peu le jeu
22:18de dupe qui s'effondre sur ce conclave
22:20parce que personne, sérieusement,
22:22n'envisageait que cela puisse aboutir
22:24à un abaissement de l'âge de la retraite à 62 ans,
22:26ce qui serait revenir à la situation
22:28exemptée
22:30avant la réforme
22:32Macron de
22:342023. La question, c'est
22:36est-ce que ce qui reste du conclave,
22:38parce qu'il y a une réunion qui est toujours prévue demain,
22:40ils se réunissent tous les jeudis, les partenaires sociaux
22:42concernés se réunissent tous les jeudis,
22:44il n'y en a plus beaucoup puisque l'union LUDEP
22:46qui représente les petits patrons
22:48a claqué la porte. La CFDT a dit
22:50on reste, en général la CFDT reste toujours dans la salle
22:52quand il y a eu une discussion
22:54mais en disant le gouvernement a rompu la règle
22:56du jeu, on part sur un autre cadre
22:58etc. Bref, ce conclave ne ressemble plus
23:00du tout au format tel qu'il avait été créé.
23:02Mais en réalité, la vraie question pour François Bayrou,
23:04c'est pas que la CGT s'en aille, c'est pas que LUDEP s'en aille,
23:06c'est pas que la CFDT râle dans l'immédiat,
23:08c'est que la gauche ne bouge pas.
23:10Pour l'instant, le parti socialiste n'a pas
23:12déposé sa motion de censure
23:14parce que c'était l'unique raison
23:16de ce conclave. C'était d'acheter
23:18du temps auprès du parti socialiste
23:20pour qu'il ne joigne pas ses voix
23:22aux Mélenchonistes et au RN
23:24pour le renverser. Et pour l'instant,
23:26le parti socialiste, qui est par ailleurs dans un congrès
23:28qui s'annonce à sa sanglante
23:30entre certains de ses leaders, qui arrivera
23:32en juin, pour l'instant, le parti socialiste
23:34n'est pas au clair sur le fait qu'il
23:36donne un coup au gouvernement
23:38maintenant en prenant prétexte de l'acclamation
23:40de ce conclave. Vous me tendez la perche
23:42toute trouvée à Laurent Jacobelli. Est-ce que vous allez
23:44censurer François Bayrou ?
23:46Écoutez, si demain, il y a une motion de censure
23:48et qu'on continue à ne pas
23:50vouloir toucher à la retraite, qu'on
23:52piquetine dans les négociations avec
23:54l'Algérie, qu'il n'y a pas de mesures fortes
23:56prises sur le pouvoir d'achat, parce que là, il y a des mesures
23:58très terribles qui arrivent sur l'énergie, avec le plan
24:00pluriannuel qui va renchérir le coût
24:02de l'énergie, il commencera
24:04à y avoir un faisceau d'indices qui nous indiquent
24:06qu'il faut censurer. Donc,
24:08je crois qu'on s'en raccroche, plus qu'on s'en éloigne.
24:10C'est à court terme, là ?
24:12Je ne suis pas devin, je ne sais pas ce que va faire le Premier ministre
24:14demain, je ne sais même pas si lui le sait.
24:16Mais on avisera en fonction
24:18d'un faisceau d'indices.
24:20Mais là, pour l'instant, sur le fait qu'il n'y ait plus de conclave,
24:22ce n'est pas suffisant pour une motion de censure ?
24:24On n'a pas acté pour l'instant
24:26qu'on cassait l'idée de
24:28retravailler la réforme des retraites.
24:30Quand ce sera le cas, on verra. Mais moi, je suis très inquiet
24:32sur une mesure, on parlait du plan pluriannuel
24:34de l'énergie. Attention, c'est inscrire
24:36dans le marbre que nous ne sommes plus indépendants
24:38en matière de fixation de prix,
24:40l'énergie en France va être très chère.
24:42Or, c'était un de nos éléments concurrentiels
24:44par rapport notamment à l'Allemagne.
24:46C'était un élément de perte de pouvoir d'achat
24:48que la hausse de l'électricité, par exemple, pour les Français.
24:50Et si on fige
24:52le fait que l'électricité et l'énergie en France
24:54seront chères, là, pour nous, ça pourrait être un point de rupture.
24:56Merci beaucoup, Laurent Jacobelli,
24:58d'avoir été avec nous dans Europe Un Soir.
25:00A tout de suite pour le reste de l'actualité.
25:02Merci, Rudy. A tout à l'heure, 21h,
25:04pour votre journal.
25:06Europe Un Soir.
25:08Pierre De Villeneuve.
25:10Dernière partie d'Europe Un Soir avec Georges Fenech et Louis Oselter
25:12du Figaro. Je voudrais qu'on aille
25:14à cognac. Je ne sais pas si vous êtes
25:16amateur.
25:18On peut dire que c'est une boisson
25:20patrimoniale française.
25:22C'est un alcool.
25:24C'est un alcool, oui, certes.
25:26Mais ça reste quand même
25:28quelque chose auquel on tient.
25:30Et alors, vous avez suivi quand même
25:32le processus. C'est-à-dire qu'on a eu
25:34le début de la guerre
25:36sur les droits de douane.
25:38D'abord, il y a eu l'acier et l'aluminium.
25:40Les Etats-Unis ont dit
25:42qu'on allait taxer l'aluminium
25:44et l'acier. L'Union Européenne
25:46a dit que si c'est comme ça, on allait taxer
25:48le bourbon. On se demande d'où ça sort.
25:50Parce qu'honnêtement, je ne sais pas s'il y a beaucoup d'amateurs
25:52de Jack Daniels, mais
25:54c'est assez pinote.
25:56En France, on a suffisamment. Nous, on boit du vin,
25:58on boit du bon.
26:00Et quand on boit un whisky, on boit plutôt
26:02un bon whisky écossais,
26:04un bon single malt
26:06et pas leur saloperie de Jack Daniels.
26:08C'est quand même très mauvais.
26:10Le bourbon, c'est dégueulasse.
26:12Du coup,
26:14qu'est-ce qui s'est passé ?
26:16Les Américains ont dit
26:18qu'ils voulaient taxer le bourbon. Très bien. Nous, on va taxer
26:20à 200% les vins espiritueux
26:22français, dont le cognac
26:24qui est massivement exporté
26:26dans deux pays qui sont la Chine
26:28et les Etats-Unis.
26:30Écoutez ce producteur de cognac,
26:32Christophe Véral,
26:34qui est très inquiet, on l'écoute.
26:36Déjà, la Chine, c'est un gros problème.
26:38Mais si on a les taxes Trump,
26:40c'est l'arrêt immédiat du cognac.
26:42Notre famille, on vend du cognac depuis
26:441841. Ce sera fini.
26:46Et que ce soit les petites, les moyennes, les grosses ou les très grosses
26:48exploitations, tout le monde va passer
26:50à la trappe. Alors, le raccourci est un peu
26:52rapide parce que M. Véral, je crois, malheureusement,
26:54ne comprend pas qu'il n'est pas forcément
26:56une victime de Donald Trump et
26:58est une victime des mauvais choix
27:00de l'Union Européenne.
27:02Oui, parce que vous avez parfaitement
27:04raison de resituer l'enchaînement des faits.
27:06Alors, comme on dit dans la cour de récré,
27:08c'est lui qui a commencé. C'est quand même Donald Trump
27:10qui a commencé. C'est lui.
27:12La guerre commerciale, c'est lui. Mais il n'est pas
27:14interdit d'être intelligent, comme on parlait de diplomatie
27:16tout à l'heure. Quand on est en guerre commerciale, il n'est pas non plus
27:18interdit de répliquer
27:20un petit peu finement. Il faut évidemment répliquer.
27:22Pour une fois, l'Europe l'a fait.
27:24Sauf qu'ils ont ressorti une liste de produits
27:26qui est sur le site de la Commission Européenne.
27:28On peut lire tous les produits américains,
27:30toutes les importations américaines qui vont être taxées.
27:32C'est très détaillé.
27:34Ils ont effectivement mis le bourbon.
27:36Personne ne boit du bourbon en France
27:38ou presque. D'ailleurs, les exportations
27:40de vins espiritueux entre Europe et
27:42Etats-Unis, c'est quasiment à sens unique. C'est-à-dire que c'est l'Europe
27:44qui exporte plusieurs milliards
27:46de dollars de vins espiritueux vers les Etats-Unis
27:48et absolument pas l'inverse.
27:50Et comme Donald Trump, qui ne connaît pas grand-chose
27:52en la matière, a vu que l'Europe taxait le bourbon,
27:54il s'est dit, puisque c'est comme ça,
27:56200% de taxes.
27:58Il ne boit pas non plus.
28:00Il ne boit rien.
28:02Mais sa réaction
28:04sanguine a été de dire, puisque c'est pour ça,
28:06menace de 200% de taxes sur l'ensemble
28:08du secteur de vins espiritueux.
28:10Et là, on comprend la détresse de
28:12ce secteur, qu'il soit mécontent contre
28:14Donald Trump et contre la maladresse
28:16de la Commission Européenne,
28:18parce que c'est un secteur qui a un souvenir traumatique
28:20déjà des taxes
28:22du premier mandat Trump. À ce moment-là,
28:24il avait payé pour la guerre commerciale aéronautique,
28:26pour les échanges de sanctions entre
28:28Boeing et Airbus, donc rien à voir avec le vin.
28:30Le cognac, puisqu'on en parle, paye
28:32déjà parce que la Chine
28:34a répliqué
28:36en lisant le cognac, parce que nous, on taxe
28:38ces voitures électriques. On a plutôt raison d'ailleurs de le faire.
28:40Mais encore une fois, il paye pour des secteurs
28:42qui n'ont rien à voir avec ce qu'ils produisent.
28:44Après les Chinois qui boivent du cognac, ils le payent
28:4650 ou 150.
28:48Voilà, on est sur un marché
28:50assez haut de gamme. Par contre, les Américains...
28:52Non, ça existe.
28:54Il y a les vins aussi. Aux Etats-Unis,
28:56ils ont le vin californien, ils ont le vin chilien...
28:58Mais ça va marcher.
29:00En plus, dans un contexte de baisse de la consommation en France,
29:02c'est un marché crucial.
29:04Je pense qu'il faut... Moi, j'aime bien le cognac.
29:06Oui, oui.
29:08Raisonnablement, bien sûr.
29:10Non, je crois que Trump nous a
29:12habitués à être capables d'un revirement
29:14en deux jours.
29:16Vous vous souvenez, par exemple,
29:18il avait coupé le renseignement militaire
29:20à l'Ukraine et il l'a rétabli quasiment
29:22le lendemain. C'est l'art du deal.
29:24C'est quelqu'un qui est très...
29:26Kim Jong-un. Rocket Man.
29:28Après, c'était son meilleur ami. Il aime bien qu'on lui donne raison.
29:30Il est sensible. Il y a un côté...
29:32Il faut faire avec un personnage.
29:34Je pense que la Commission serait peut-être bien avisée
29:36de revenir sur la taxe Bourbon.
29:38Rien n'interdit de penser
29:40qu'à ce moment-là, il reviendrait, lui.
29:42Et on sauverait toute une filière du cognac.
29:44Donc, je pense qu'il faut faire avec
29:46le personnage. Il est comme ça.
29:48Je pense qu'effectivement, nous avons commencé
29:50autant le reconnaître.
29:52C'était peut-être pas judicieux, cette taxe.
29:54Et voilà.
29:56C'est là que je rejoins Pascal
29:58qui parle des petits hommes gris
30:00dans l'Union Européenne.
30:02Là, pour le coup, je concours parce que
30:04t'as envie de dire...
30:06Trouvez-moi...
30:08Trouvez-moi le type
30:10qui a trouvé l'idée.
30:12Trouvez-moi le type qui a eu...
30:14Vous savez, j'ai une idée.
30:16En fait, on devrait taxer
30:18le Bourbon.
30:20En plus, c'est sur une liste.
30:22C'est un élément sur une liste qui comporte
30:24des centaines de produits. Donc, si ça se trouve,
30:26ça n'a même pas été pensé.
30:28C'est-à-dire que ça n'a pas été fait exprès.
30:30C'était une liste qui peut-être traînait dans un placard
30:32et qui a été ressortie, que sais-je.
30:34En attendant, c'est tout un secteur
30:36qui risque de trinquer. Il y a quand même une inquiétude
30:38d'avoir à long terme, au-delà
30:40des rebondissements de cette guerre commerciale
30:42pour ce secteur des vins et spiritueux
30:44parce que la consommation intérieure
30:46baisse. C'est structurel, ça dure depuis
30:48des années. Le marché français n'est plus
30:50ce qu'il était pour le vin
30:52et pour le spiritueux. On boit moins.
30:54On boit moins. De toute façon.
30:56C'est comme ça en France, c'est comme ça en Europe.
30:58Et c'est quelque chose de...
31:00Et on arrache des vignes. En France, on arrache des vignes.
31:02Dans le Bordelais, il y a des primes à l'arrachage
31:04parce qu'il y a une surproduction, notamment
31:06de la part des petits producteurs
31:08qui produisent le vin qui était le vin de table.
31:10Le problème, c'est que le vin de table, le petit rouge qu'on voit
31:12au déjeuner tous les jours, c'est terminé.
31:14À la cantine, à une époque, il y avait du vin
31:16à la cantine. On n'a pas connu ça, nous.
31:18Je me souviens du kiravi.
31:20Qu'est-ce que c'est que ce truc-là ?
31:22C'est un vin de table. Très...
31:24Très qualité, très fameux.
31:26Vous avez eu des aventures incroyables.
31:28C'était la boisson
31:30dans tous les ménages
31:32un peu moins aisée, je dirais, en français.
31:34On buvait du kiravi à l'époque.
31:36On parle de ça il y a une quarantaine d'années.
31:38L'avantage, c'est qu'on monte en qualité, mais on baisse en quantité.
31:40C'est comme ça, la consommation
31:42française fait qu'on baisse
31:44en quantité.
31:46Il faut des marchés
31:48à l'export, si on veut avoir le même volume
31:50de production.
31:52L'un des principaux marchés à l'export, c'était effectivement
31:54les Etats-Unis. C'est pour ça, la situation
31:56est très compliquée pour le secteur, parce qu'elle se contracte à la fois
31:58sur le plan intérieur et sur le plan extérieur.
32:00Et que ça, c'est structurel.
32:02Vous savez que tout ce qui est vin, je crois que c'est George Fenech.
32:04Troisième rentrée de devise
32:06en France après l'aéronautique
32:08c'est le luxe.
32:10C'est très important pour nous.
32:12Je vous signale qu'il y a quand même une grande maison de luxe
32:14qui a dans son hache
32:16énormément
32:18de vins espérés.
32:20Il y a quand même une galaxie de marques
32:22de champagne, de maisons de champagne
32:24et de maisons de cognac, justement.
32:26Concrètement, aux Etats-Unis,
32:28les 200% de droits de douane
32:32une bouteille qui serait à 10€ en France
32:34elle est déjà vendue 20€ aux Etats-Unis
32:36avec les frais d'exportation, les taxes qui existent déjà, etc.
32:38ça la fait passer à 60€
32:40sur les rayons américains.
32:42Ça devient prohibitif. On sort complètement de la gamme de prix
32:44qui est prête à débourser un consommateur, même américain
32:46pour une bouteille
32:48de cette gamme-là.
32:50Vous avez raison de souligner que nous n'en sommes pas encore là.
32:52Pour l'instant, les taxes ne sont pas en vigueur
32:54et que sous son premier mandat
32:56la négociation avait fait
32:58que finalement, on était revenu
33:00sur les droits de douane qui avaient été imposés
33:02Donc il faut crier plus fort que lui
33:04parce que c'est l'art du deal.
33:06Il faut jouer le bras de fer.
33:08Au lieu de faire des petites listes sans les relire
33:10à Bruxelles, il vaut mieux mettre le bras sur la table
33:12pour jouer le bras de fer intelligemment.
33:14Voilà, c'était la chronique viticole
33:16J'ai beaucoup aimé
33:18votre allusion, le secteur qui trinque
33:20ça a été bien amené.
33:22Merci Louis Eusalter, on voit bien les plumes du Figaro.
33:24J'ai passé la journée.
33:26Et les icônes montantes d'Europe un soir.
33:28Merci Georges Fenech, merci Louis Eusalter.