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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Christian Estrosi, maire de Nice et vice-président de Horizons.
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Christian Estrosi, maire de Nice et vice-président de Horizons.
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00:00C'est sûr que ce n'est pas vous Christian Estrosi qui allez nous dire autre chose sur
00:05évidemment la qualité de la vie à Nice, dont vous êtes le maire depuis un petit bout
00:08de temps.
00:09Déjà, bonjour à vous.
00:10Bienvenue.
00:11Bonjour.
00:12Alors l'actualité, elle n'est pas que niçoise ce matin.
00:13Elle est aussi internationale avec les tensions entre la France et l'Algérie.
00:15Il y a quelques instants, le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, dit qu'il faut rappeler
00:19l'ambassadeur de France en Algérie après que l'Algérie a refusé la liste des ressortissants
00:25algériens que la France veut expulser.
00:27Est-ce qu'il a raison Gérald Darmanin ? Est-ce qu'il faut rappeler l'ambassadeur ?
00:29Il a tout à fait raison.
00:30Rien que dans ma ville, dans mon département, le consul général d'Algérie, puisque vous
00:37savez qu'on doit fournir la liste des ressortissants que nous voulons voir retourner chez eux
00:46parce qu'ils ont commis des infractions graves dans notre pays, par le biais des consulats
00:51généraux.
00:52C'est ce qu'on appelle après les laissés-passer consulés.
00:54Et le consulat général de Nice a fermé ses portes pour ne pas laisser le préfet
01:00lui porter la liste des ressortissants.
01:02Donc voilà, on est sur un point de non-retour.
01:05Il y a maintenant trois semaines, il me semble que Bruno Retailleau avait donné un ultimatum
01:10à six semaines pour que l'Algérie enfin trouve un accord pour accepter ces ressortissants.
01:17Il reste donc trois semaines.
01:19Il n'y a même pas besoin d'attendre puisqu'on a la réponse de l'Algérie.
01:21L'Algérie dit qu'on ne les reprend pas d'ailleurs.
01:24Ça veut dire qu'il faut se mettre en situation, tout de suite, pour le gel des avoirs des
01:29dignitaires dans notre pays, revenir et remettre en cause les accords de 1968.
01:36On ne peut pas avoir ces dignitaires qui, le matin, insultent la France depuis l'Algérie
01:41et qui prennent leur avion et qui arrivent à Charles de Gaulle l'après-midi pour profiter
01:46à la fois de leurs avoirs, à la fois de ne même pas avoir à présenter de visa et
01:53de montrer pas de blanche.
01:54Donc voilà, il faut être très ferme, mettre fin à l'aide au développement également.
02:00Vous voulez une fermeté totale ? Pour l'instant, Bruno Retailleau dit, riposte graduée, les
02:04hauts dignitaires auront besoin, enfin les titulaires de passeport diplomatique auront
02:08maintenant besoin de visa alors qu'ils n'en auront plus besoin.
02:10Est-ce que ça suffit de faire ça ou est-ce qu'il faut aller beaucoup plus loin ?
02:13Non, il faut aller beaucoup plus loin.
02:15Mais d'abord, Bruno Retailleau a raison.
02:17Il ne faut pas procéder par une étape, une autre, une autre et entrer…
02:22Il faut aller plus loin ou il faut s'en tenir à ce qu'il a dit hier ?
02:25Écoutez, moi je vais vous dire une chose.
02:28Prenons l'exemple de Boalem Sansal.
02:30Boalem Sansal, grand écrivain, grand auteur qui toute sa vie s'est battu pour la paix
02:37et la liberté et la fraternité, qui depuis plusieurs mois est au secret en prison en Algérie.
02:44Il présidait mon salon du livre il y a un an exactement sur le thème du courage à Nice.
02:50Aujourd'hui, il a 76 ans, il est atteint d'un cancer, il est au secret.
02:54Sa famille et ses médecins n'ont pas le droit de le rencontrer.
02:59C'est un régime dictatorial qui est insupportable.
03:02Et lorsque vous voyez cet exemple qui aujourd'hui veut nous imposer sa vision de politique migratoire,
03:09eh bien il appartient à la France maintenant de dire ça suffit et de se montrer fort.
03:12Justement, est-ce que vous êtes d'accord avec Marine Le Pen quand elle dit
03:14ça suffit, les déclarations d'intention, maintenant il faut agir pour de bon ?
03:19Marine Le Pen dit ce que je dis, ça suffit, il faut agir pour de bon.
03:22D'accord. Si la France ne va pas aussi loin, c'est parce qu'Emmanuel Macron n'est pas d'accord.
03:27On le sait, il n'est pas d'accord avec Bruno Retailleau là-dessus,
03:29pas d'accord avec François Bayraud quand il a rendu son arbitrage il y a quelques semaines.
03:32J'ai des accords avec le président de la République sur un certain nombre d'aspects
03:38qui touchent à notre politique internationale et étrangère,
03:41et notamment sur l'exigence de réarmement
03:45pour ne pas être pris en étau entre Trump et Poutine aujourd'hui, de soutenir l'Ukraine.
03:50Et puis il y a des points sur la politique internationale
03:54sur lesquels je peux avoir des désaccords avec le président de la République.
03:57Et c'est très clair sur l'Algérie, c'est un point de désaccord.
04:01Bruno Retailleau a dit qu'il partirait s'il n'était pas soutenu sur l'Algérie.
04:04Est-ce que vous pensez qu'aujourd'hui sa position est tenable ?
04:08Je comprends que Bruno Retailleau, qui est un excellent ministre de l'Intérieur
04:12et qui avance sur un tas de sujets dont on va peut-être parler,
04:16le narcotrafic, l'immigration et d'autres sujets aujourd'hui,
04:21ait besoin d'avoir les mains libres pour agir
04:24et qu'enfin nous puissions voir l'état de droit respecté dans notre pays.
04:28Donc vous comprendriez qu'il parte si la France ne va pas plus loin
04:32dans cette querelle avec l'Algérie ?
04:34On a besoin de lui, je ne souhaite pas qu'il parte,
04:37je souhaite qu'il tienne bon et que ce soit lui qui l'emporte.
04:40Et je pense qu'il peut l'emporter s'il y a une majorité de Républicains,
04:44de gauche, de centre-gauche, de centre-droite, de droite républicaine,
04:48qui aujourd'hui, au fond dans la représentation gouvernementale et sa diversité,
04:54font corps avec le ministre de l'Intérieur.
04:55Alors le ministre de l'Intérieur qui s'occupe évidemment des questions de sécurité,
04:58il y a eu une course-poursuite hier dans les rues de Nice
05:00avec deux de vos policiers municipaux qui ont été blessés
05:03au moment de l'arrestation du suspect, qui est un arrêt sédiviste.
05:08Et vous vous dites qu'il faut revenir aux peines planchées,
05:10est-ce que les peines planchées auraient permis d'éviter ça ?
05:12Mais justement ce que vous évoquez, c'est une conséquence du narcotrafic.
05:15Oui bien sûr.
05:16Vous savez que celui qui a été interpellé, je salue le procureur de la République
05:20qui a engagé aujourd'hui des poursuites contre cet individu
05:26pour tentative d'homicide, c'est un multirécidiviste
05:31qui conduisait sans permis de conduire,
05:34qui était sous emprise de stupéfiants,
05:38qui a renversé volontairement deux de mes policiers qui ont été blessés.
05:42Je remercie la police municipale de Nice qui a fini par l'interpeller
05:46après qu'il ait touché et accidenté près de 30 véhicules sur son parcours
05:53dans sa tentative de refus d'obtempérer.
05:56Moi je pense à l'adjudant Colin qui est mort dans cette tentative de refus d'obtempérer
06:03et à sa veuve, il va faire un peu de prison,
06:09il va manger des plats bien chauds, il va avoir sa PlayStation en prison
06:14et puis il va être libéré.
06:16Voilà pourquoi je dis que dans ce type de délit
06:18qui aujourd'hui sont des conséquences du narcotrafic,
06:21il doit y avoir des peines planchées pour être sûr que les peines soient accomplies.
06:26Il y a la loi sur le narcotrafic qui est en discussion en ce moment à l'Assemblée,
06:29il y a une partie des députés qui disent qu'elle restreint les libertés publiques cette loi.
06:32Vous comprenez cet argument ou pas ?
06:34Non, je ne le comprends pas du tout.
06:37Je ne comprends pas qu'il puisse y avoir encore dans notre pays cette forme d'angélisme
06:41alors que nous savons que la principale cause de l'insécurité dans notre pays
06:45c'est le narcotrafic qui est dirigé par des caïds
06:48qui quelquefois sont à l'extérieur de notre pays,
06:51en Tunisie et dans d'autres pays encore
06:54et qui utilisent des guetteurs qui sont des mineurs, des mineurs clandestins
06:59qu'on ne peut pas garder plus de 24 heures dans nos centres de rétention administrative.
07:02Ce sont des filières extrêmement organisées.
07:05Il y a un texte équilibré qui arrive du Sénat,
07:07il y a aujourd'hui cette gauche angélique, droit de l'homiste
07:11qui essaie de tout détricoter à l'Assemblée nationale.
07:15Eh bien je dis que non seulement nous devons être fermes sur ce sujet,
07:19c'est un impératif pour la sécurité de nos concitoyens
07:23mais en même temps rajouter des choses dans la loi
07:25que je peux appliquer aujourd'hui au plan réglementaire
07:27parce que j'ai un procureur de la République qui m'accompagne
07:31et je veux le remercier pour sa fermeté.
07:33Par exemple quand j'ai quelqu'un qui est récidiviste dans une famille
07:37qui occupe un logement social…
07:38– Vous le sortez du logement social.
07:39– J'en suis à près de 150 expulsions de familles de logements sociaux.
07:43– Un mot si vous le voulez bien quand même sur le conclave, sur les retraites
07:45parce que vous soutenez Édouard Philippe
07:47et on voit que le ton monte avec François Bayrou sur ce sujet.
07:49L'heure de la clarification sonne, nous dit les échos,
07:52Édouard Philippe dit le conclave il est hors sol, ça ne sert à rien.
07:55Est-ce que rapidement sur ce point il a raison ?
07:57– Édouard Philippe a totalement raison, vous savez en dix ans
08:02il manquera 15 milliards d'euros pour financer nos retraites.
08:05C'est-à-dire qu'aujourd'hui, soit parce que la discussion
08:09avec les partenaires sociaux est essentielle
08:10mais on est d'accord sur un point de départ
08:12et aborder des choses qui touchent à la pénibilité,
08:16qui touchent aux carrières longues etc.
08:18soit on est bien obligé ou de prolonger le temps de travail hebdomadaire
08:23ou le temps de travail sur la durée du travail des 62 ans et plus pourquoi pas
08:29ou alors de trouver un système mixte avec notamment un système par capitalisation.
08:34– Merci beaucoup Christian Estrosi,
08:36on précise que l'U2P, l'association patronale, a annoncé qu'elle quittait ce conclave.
08:40Merci beaucoup.
08:41– Merci à vous.
08:41– Merci à tous les deux et merci.