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Depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir, les crises s’enchaînent : Gilets Jaunes, révolte des agriculteurs, Covid-19, et maintenant la guerre en Ukraine. Un mode de gouvernement par la peur qui paralyse les peuples et renforce le pouvoir. Mais jusqu’à quand ? Pour l’heure, la propagande bat son plein. Les médias reprennent en chœur la prétendue menace russe agitée par le président de la République pour faire avaler la pilule de la Défense européenne et ses coûts pharaoniques. Une opération diversion dangereuse pour les Français et la démocratie.

Dans ce nouvel épisode du Samedi Politique, nous décryptons ces bouleversements avec Michel Onfray, philosophe, essayiste et co-fondateur de la revue Front Populaire. Auteur de très nombreux ouvrages dont Entendez-vous dans nos campagnes ? aux éditions du Plénitre, disponible sur la boutique TVL : https://boutiquetvl.fr/accueil/michel-onfrayveronique-le-floc-h-entendez-vous-dans-nos-campagnes, il nous éclaire sur :

🔹 Les déclarations belliqueuses d’Emmanuel Macron : Pourquoi agite-t-on la menace russe ?

🔹 Le retour de Donald Trump : Une aubaine pour faire avancer les projets européistes ?

🔹 La propagande médiatique : Quel rôle jouent les médias dans le contrôle social ?

🔹 La défense européenne : Un nouveau projet pour appauvrir les Français ?

🔹 Agriculteurs, Gilets jaunes : Quel bilan ?

🔹 La colère populaire : Quel mode d’expression reste-t-il ?
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Transcription
00:00:00– Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
00:00:03– Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver pour ce nouveau numéro du Samedi politique.
00:00:21Cette semaine, nous allons observer l'actualité avec un peu de hauteur.
00:00:25Depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, les crises se sont enchaînées.
00:00:29La crise des gilets jaunes, la crise des agriculteurs, le Covid-19
00:00:34et à présent la guerre contre la Russie.
00:00:36C'est un gouvernement par la peur qui paralyse les peuples et renforce le pouvoir.
00:00:42Mais jusqu'à quand cette colère peut-elle être créatrice ?
00:00:45C'est ce que nous allons voir dans un instant.
00:00:47Mais avant, vous le savez, je compte infiniment sur vous pour le succès de cette émission.
00:00:52Alors pensez à m'accorder juste une petite seconde pour cliquer sur le pouce en l'air.
00:00:56Pensez évidemment à m'écrire dans les commentaires vos suggestions, vos impressions.
00:01:01Et puis bien sûr, abonnez-vous à la chaîne de TVL
00:01:04en cliquant sur la petite cloche pour recevoir les notifications.
00:01:08C'est parti, à tout de suite.
00:01:09– Générique –
00:01:20– Et à mes côtés aujourd'hui pour cette nouvelle émission, Michel Onfray.
00:01:23Bonjour Monsieur. – Bonjour.
00:01:25– Merci beaucoup d'être avec nous.
00:01:26Alors, je ne vous présente pas très longuement, mais tout le monde le sait,
00:01:29vous êtes philosophe et séisme.
00:01:31Vous êtes également cofondateur de la revue Front populaire, une revue souverainiste.
00:01:35Vous avez publié d'ailleurs le 20e numéro qui porte sur les vrais fascistes,
00:01:39j'allais dire, parmi les signatures de ce numéro, Marcel Gauchet,
00:01:42Vincent Coucedière, Jean Sevilla, également Jacques Sapir
00:01:45qui était à votre place la semaine dernière sur ce siège.
00:01:48Vous avez également publié récemment un petit livre aux côtés de Véronique Lofloch,
00:01:52la présidente de la coordination rurale.
00:01:55Entendez-vous dans nos campagnes, c'est aux éditions du Plénitre,
00:01:59c'est disponible sur la boutique de TVL sur TVL.fr.
00:02:02Alors Michel Onfray, mon intention, c'est de vous interroger un peu
00:02:06sur cette colère qui monte depuis si longtemps en France,
00:02:09notamment depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron,
00:02:12avec des crises successives, je l'ai dit.
00:02:15Avez-vous le sentiment qu'on est dans une période pré-révolutionnaire ?
00:02:19– Oui, je le dis depuis très longtemps d'ailleurs.
00:02:22Je parle d'une guerre civile à bas bruit,
00:02:24maintenant j'enlève bas bruit, nous y sommes.
00:02:26Quand vous faites le compte des morts, régulièrement,
00:02:28si vous regardez ces news tous les matins,
00:02:30vous avez un égorgement, un coup de couteau, un coup de tournevis,
00:02:33une agression, le tout est filmé maintenant,
00:02:36tout le monde ayant la possibilité d'être un journaliste
00:02:38avec son téléphone portable, on voit des gamins de 17 ans
00:02:41qui rentrent dans un collège ouvert à tous les vents
00:02:43et qui donnent des coups de couteau à un autre qui a 13 ans,
00:02:46et qui repartent, qui s'en retournent, etc.
00:02:48Enfin, si ce n'est pas ça la guerre civile,
00:02:50le nombre des… l'autre jour, je quittais Paris pour aller
00:02:53dans ma Normandie, il y avait un monsieur qui était président,
00:02:56je crois, d'une association d'anciens militaires,
00:02:59il m'a donné sa revue, il me dit, ah bah tenez, je vous donne ça,
00:03:01il y avait dans sa revue le nombre des policiers morts dans l'année,
00:03:05policiers, gendarmes, etc.
00:03:06On se dit, mais on passe tout ça sous silence,
00:03:08on le dit, oui, puis une information chasse l'autre, puis c'est terminé.
00:03:10C'est-à-dire que quand vous faites le total,
00:03:12ce n'est pas la police qui tue, c'est la police qu'on tue.
00:03:14Et donc, quand la police n'est pas respectée,
00:03:17quand la gendarmerie n'est pas respectée,
00:03:18quand les jeunes donnent aujourd'hui des coups de couteau,
00:03:21des coups de tournevis, quand ça ne fonctionne pas non plus
00:03:24à la Kalachnikov ou à la grenade, on se dit,
00:03:26mais si ce n'est pas une guerre civile qui est là,
00:03:29très présente, vraiment, c'est quoi ?
00:03:31Je pense que quand on fait de l'histoire de France,
00:03:33ce qu'on ne fait plus, on voit qu'il y a eu de multiples jacqueries
00:03:36et qui ont toutes été matées.
00:03:39Et, comparaison n'est pas raison, mais si vous dites,
00:03:41regardez comment les bonnets rouges, les gilets jaunes, etc.,
00:03:45comment ça s'est passé à chaque fois ?
00:03:46On les a matés, on arrache des yeux,
00:03:48on fait sauter des mains, on met en prison,
00:03:51je parle des gilets jaunes,
00:03:53vous faites la même chose avec les paysans,
00:03:55c'est-à-dire que les paysans disent, on souffre, on est malheureux,
00:03:58il y a des suicides tous les jours, etc.
00:03:59– Ce livre d'ailleurs commence avec une lettre de Véronique Lefloque
00:04:02qui vous explique comment la première manifestation à l'Arc de Triomphe
00:04:06est accueillie, j'allais dire, par le pouvoir d'Emmanuel Macron,
00:04:09c'est-à-dire par plus de 80 gardes à vue,
00:04:11parce qu'ils ont déposé une gerbe, globalement, sur l'Arc de Triomphe
00:04:14en hommage aux agriculteurs suicidés.
00:04:16– Absolument, absolument, et même Bruno Retailleau,
00:04:18dont une partie de la droite trouve qu'il est formidable,
00:04:21fantastique, merveilleux, etc.,
00:04:23n'a pas autorisé les paysans, la dernière fois, à se rassembler dans Paris,
00:04:26il aurait pu très bien dire, écoutez, il y a un champ de Mars
00:04:29sur lequel vous allez pouvoir vous installer,
00:04:30vous ne gênez pas la circulation, vous entrez dans Paris, on gère ça,
00:04:34les paysans ne sont pas des casseurs,
00:04:37ils ne sont pas la famille Traoré ou ce genre de choses,
00:04:39ce ne sont pas des gens qui mettent le feu à des abribus,
00:04:41qui mettent le feu à des poubelles ou qui cassent les banques
00:04:44ou ce genre de choses, on négocie, vous venez et vous allez raconter des trucs,
00:04:48peut-être même vous allez pouvoir faire goûter du lait, des pommes,
00:04:50des fruits, je ne sais pas quoi, de la viande, faites des barbecues,
00:04:53ou si vous voulez, rencontrez les gens, ils vont vous rencontrer,
00:04:55vous allez pouvoir dire, pas du tout,
00:04:57dès qu'ils sont arrivés avec les tracteurs, on a dit, allez hop,
00:04:59on envoie les CRS, on envoie la gendarmerie,
00:05:01on envoie les blindés, on envoie l'armée, donc il y a une succession…
00:05:04– Arrêtons-nous, pardon, Michel Onfray, mais arrêtons-nous sur un terme où dites
00:05:07on a envoyé on, c'est qui on ?
00:05:09– J'ai parlé de Bordeaux-Rotaillot.
00:05:11– Oui, mais c'est qui on, finalement ? Qui mate toujours ces révoltes ?
00:05:14– Il y en a un qui s'appelle Emmanuel Macron, c'est lui,
00:05:17le pauvre Rotaillot, il fait ce qu'il peut,
00:05:18dans un gouvernement avec un baillot, il fait ce qu'il peut aussi,
00:05:21et Macron, lui, décide de tout, vous ne pouvez pas faire…
00:05:24quand vous êtes ministre de l'Intérieur, le patron, c'est le chef de l'État,
00:05:29donc la police, c'est la même chose, si la police elle tape,
00:05:31c'est parce qu'on lui demande de taper,
00:05:32si elle ne tape pas, c'est parce qu'on lui demande de ne pas taper,
00:05:35moi j'étais devant ma télévision quand il y avait les manifestations
00:05:38des Gilets jaunes et que je regardais ce qui se passait à Paris,
00:05:40on avait parfois un plan fixe, sur CNews ou sur BFM,
00:05:44et on voyait des gens qui étaient en train de dépaver la rue,
00:05:46c'est pas compliqué, si des journalistes peuvent filmer quelqu'un qui dépave,
00:05:50la police sait qu'il y a des gens qui dépavent,
00:05:51si vous dépavez, il y a un moment donné, ces pavés vont se retrouver
00:05:56sur le casque d'un CRS, voire dans une vitrine d'un magasin de luxe
00:05:59des Champs-Élysées, donc si vous laissez faire,
00:06:00c'est que vous avez intérêt à laisser faire,
00:06:02et si la police, on lui dit, allez-y, ils y vont,
00:06:05si on leur dit, attendez, ils attendent,
00:06:06si on leur dit, cognez fort, ils vont cogner fort,
00:06:08si on leur dit, ne cognez pas, mais soyez présents, etc.,
00:06:12ils obéissent aux ordres, donc moi, je n'incrimine jamais la police,
00:06:15je n'incrimine jamais la gendarmerie, je n'incrimine jamais l'armée,
00:06:19ils obéissent, et ils obéissent à des ordres.
00:06:21– Et on obéit jusqu'à quand alors ?
00:06:23– Là, vous parlez de la gendarmerie ou de l'armée,
00:06:25là, vous perdez votre boulot si vous n'obéissez pas,
00:06:27si vous dites, ce sont des camarades, je n'y fais pas, donc je comprends.
00:06:29– Droit de réserve, il y a d'autres métiers qui en font état ?
00:06:32– Si vous êtes CRS et qu'on vous demande de disperser une manifestation,
00:06:36vous avez fait ce boulot-là pour cette raison-là,
00:06:38donc vous faites respecter l'ordre républicain,
00:06:40le problème, ce n'est pas de savoir si les gens qui manifestent ont raison ou pas raison,
00:06:43le problème, c'est de savoir si on vous a dit taper ou taper pas,
00:06:45tolérer ou ne tolérer pas,
00:06:46et puis si vous faites une sociologie à la bourdieuse,
00:06:48je dirais, de tout ce personnel, c'est comme les gardiens de prison,
00:06:51ce n'est pas des bacs de plus 5,
00:06:52ce sont des gens, ils ne disent pas quand ils se réveillent le matin
00:06:55ou quand ils ont 10 ou 12 ans, quand je serai grand,
00:06:58je serai gardien de prison, ou l'aide par défaut,
00:07:00vous avez envie de faire autre chose, c'est comme les journalistes,
00:07:02vous ne me dites pas quand vous avez 12 ans,
00:07:03je voudrais tellement être journaliste à Ouest-France,
00:07:06vous avez envie de bosser au monde,
00:07:07mais si vous êtes à Ouest-France un jour, vous n'avez pas pu travailler au monde.
00:07:11– Je ne sais pas si je dois bien le prendre, ce que vous êtes en train de me dire.
00:07:12– Non, pas vous, parce que vous, vous êtes une presse d'idées,
00:07:16donc ce n'est pas exactement la même chose,
00:07:17les autres, je veux dire, moi j'ai travaillé à Ouest-France,
00:07:19donc je peux le savoir, quand je me payais mes études,
00:07:22je faisais cette rubrique-là,
00:07:23mais je ne me suis jamais pris pour un journaliste
00:07:24quand je disais que M.Machin avait reçu une médaille,
00:07:27que Mme Bidule avait trouvé une citrouille de 13 kilos dans son jardin,
00:07:31ou que les enfants étaient partis en vacances scolaires grâce à un don, etc.
00:07:36C'est du journalisme si on veut, mais…
00:07:39Non, je pense que, pour revenir à votre question première,
00:07:42je pense qu'il y a des jacqueries, qu'elles sont matées,
00:07:44et que quand vous faites l'histoire des jacqueries,
00:07:46il y a un moment donné où ça génère une révolution française, en l'occurrence.
00:07:50Vous ne savez pas pourquoi ça marche, pourquoi une jacquerie n'est qu'une jacquerie,
00:07:52et pourquoi une jacquerie devient un jour une révolution.
00:07:55Alors si on sait, maintenant, moi j'ai une partie très importante
00:07:58dans la bibliothèque qui est consacrée à la révolution française,
00:08:01parce que c'est quand même une énigme, comment ça fonctionne,
00:08:03pourquoi ça démarre, qu'est-ce qui fait que ce jour-là,
00:08:06il n'y a pas ça, mais pas trois ans plus tôt, etc.
00:08:08Alors après, vous avez des considérations particulières,
00:08:10en 1788, il y a beaucoup de pluie, il y a des grêles,
00:08:14ça détruit la culture, et quand vous n'avez pas de blé,
00:08:18vous n'avez pas de pain, si vous n'avez pas de pain,
00:08:19vous avez la famine, et la famine, ça vous met dehors,
00:08:21vous dites, on voudrait manger, s'il vous plaît.
00:08:23Et donc, il y a des gens qui disent, on va gérer ça,
00:08:26puis il y a des gens qui vont faire de l'argent sur le blé,
00:08:28qui vont spéculer, etc.
00:08:29Vous voyez comment ça marche ? Mais ça ne suffit pas.
00:08:31Il s'est passé des choses en amont, après il y a le rôle des intellectuels,
00:08:34le rôle de la philosophie des Lumières, les bobos de l'époque,
00:08:39si vous voulez, les salons dans lesquels on faisait comme si…
00:08:42– Ils étaient déjà là.
00:08:43– Oui, les gens qui vous servaient, et puis les repas,
00:08:47et puis qui étaient là, et qui écoutaient les discussions,
00:08:50et de tous ces gens qui disaient, la liberté, l'égalité, la fraternité,
00:08:54il faut en finir avec l'esclavage, la servitude, etc.
00:08:56Vous entendez ces choses-là ?
00:08:58Et puis après, vous avez tous les ratés, tous les gens qui…
00:09:01Faites par exemple la sociologie des députés de la France Insoumise,
00:09:04ce ne sont pas des gens qui brillaient avant d'avoir été député d'ailleurs,
00:09:06depuis qu'ils sont députés, ils ne briguent plus,
00:09:08mais le trajet social de ces gens-là, ce n'est pas terrible,
00:09:11ce n'est pas Bac plus 5 non plus,
00:09:13ce sont des gens qui sont des ratés sociaux,
00:09:14donc ils fonctionnent au ressentiment.
00:09:16Et il y a un grand nombre d'intellectuels de la Révolution française
00:09:19qui sont des ressentimenteux.
00:09:21– Il y a des gens qui sont très instruits quand même
00:09:23dans les rangs de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon,
00:09:24on ne peut pas dire que ce soit une…
00:09:26– Très instruit, vous rigolez, enfin, non, il n'est pas très instruit,
00:09:29il est agrégé de quoi, certifié de quoi, docteur en quoi,
00:09:31Mélenchon, non, non, et puis serait-il agrégé, certifié de je ne sais quoi,
00:09:35qu'il doit avoir un CAPES ou quelque chose dans ce goût-là,
00:09:38mais ce n'est pas être très cultivé,
00:09:40vous décrochez un CAPES de, je ne sais pas quoi, d'histoire,
00:09:43on a dit de philo, je ne sais pas, ça ne suffit pas.
00:09:45Vous êtes agrégé d'anglais, vous ne dites pas que vous êtes anglais,
00:09:49vous dites que vous êtes prof d'anglais,
00:09:50aujourd'hui un agrégé de philo, il dit qu'il est philosophe,
00:09:51non, il est agrégé de philo, il n'est pas forcément philosophe,
00:09:54et puis le diplôme ne fait pas l'intelligence,
00:09:56mon père a été ouvrier agricole, il n'a pas lu de livres de philosophie,
00:09:59il menait une vie philosophique, donc je pense que ce n'est pas…
00:10:02c'est celui qui fait peut-être la plus d'impression, Mélenchon,
00:10:05mais il a une culture très petite, très étroite,
00:10:07moi je l'ai rencontré une fois,
00:10:09il n'avait jamais été candidat à la présidence de la République,
00:10:12donc ça remonte à il y a très longtemps,
00:10:14et on a parlé de la Révolution Française,
00:10:15mais il ne connaît rien à la Révolution Française,
00:10:17il a été trotskiste, donc on lui a appris deux ou trois choses,
00:10:20mais avec des journalistes qui ont un électroencéphalogramme plat,
00:10:22c'est facile de briller, donc les trois références…
00:10:24– Merci à nouveau !
00:10:26– Un journaliste, un, non, un journaliste de l'Ibée,
00:10:29un journaliste du Monde, un journaliste de l'Obs,
00:10:31ou je ne sais quoi, ou de France Inter,
00:10:32les Asalémés si vous voulez des noms, des gens comme ça,
00:10:35évidemment la culture n'est pas là,
00:10:36donc vous pouvez toujours faire illusion,
00:10:38lui il a lu Mathiès et Soboul,
00:10:40qui sont les deux historiens communistes de la Révolution Française,
00:10:42et il ne connaît que ça,
00:10:43quand j'ai commencé à lui parler de Charles Cordé,
00:10:45la contre-révolutionnaire, etc.
00:10:47je lui ai dit n'importe quoi, c'est faux,
00:10:48ce n'est pas ça Charles Cordé, elle était girondine,
00:10:51donc pas du tout du côté des contre-révolutionnaires,
00:10:53en plus de ça, elle était contre le roi Louis XVI,
00:10:55en estimant que… etc.
00:10:57enfin il y a un toast qu'elle porte en présence d'amis,
00:11:00vous ne savez rien de tout ça, donc non, la culture,
00:11:02ce n'est pas ce que vous débitez devant des gens incultes,
00:11:04parce que vous les auriez appris dans l'école du parti,
00:11:06ou parce que quand vous étiez à la Ligue Communiste Révolution,
00:11:10non il n'était pas à l'LCI, il était à l'OCI ou quelque chose comme ça,
00:11:13enfin quand il était chez les trotskistes,
00:11:15il y avait une espèce de bourrage de crâne,
00:11:17mais en dehors de ce bourrage de crâne, il ne connaît pas l'enjeu.
00:11:19– La culture ce n'est pas la régurgitation.
00:11:21– Non et puis c'est un accompagnement perpétuel la culture,
00:11:23ce n'est pas un truc que vous avez appris à l'école des cadres,
00:11:25à l'école du parti ou à l'école des gauchistes,
00:11:27et que vous ressortez sans cesse, vous impressionnez des gens,
00:11:30parce que je ne connais pas ça, donc il est vraiment très cultivé,
00:11:33non, pas très cultivé.
00:11:35– Revenons-en à ce terrain pré-révolutionnaire,
00:11:38Michel Onfray si vous le voulez bien,
00:11:40vous nous avez cité plusieurs exemples qui font selon vous
00:11:44que la France est en pré-guerre civile, voire en guerre civile maintenant,
00:11:47j'ai compris que vous mettiez au cœur de tout cela la question de l'insécurité,
00:11:51c'est une question qui est très rarement dans la bouche d'Emmanuel Macron,
00:11:54ces derniers temps, on l'a bien compris,
00:11:56Emmanuel Macron est préoccupé essentiellement par la situation extérieure,
00:12:00je vous propose tout de suite d'écouter une de ses dernières allocutions.
00:12:04– Au-delà de l'Ukraine, la menace russe est là et touche les pays d'Europe,
00:12:09nous touche, la Russie a déjà fait du conflit ukrainien un conflit mondial,
00:12:13elle a mobilisé sur notre continent des soldats nord-coréens,
00:12:17des équipements iraniens, tout en aidant ces pays à s'armer davantage.
00:12:23La Russie du président Poutine viole nos frontières pour assassiner des opposants,
00:12:28manipule les élections en Roumanie, en Moldavie,
00:12:31elle organise des attaques numériques contre nos hôpitaux
00:12:34pour en bloquer le fonctionnement.
00:12:36La Russie tente de manipuler nos opinions avec des mensonges diffusés
00:12:40sur les réseaux sociaux et au fond elle teste nos limites,
00:12:42elle le fait dans les airs, en mer, dans l'espace et derrière nos écrans.
00:12:47– La Russie est partout, derrière toutes les menaces,
00:12:56qu'est-ce que ces déclarations présidentielles vous évoquent ?
00:12:58C'est quoi ? C'est le bouc émissaire ?
00:13:01– Ce qui est formidable, c'est qu'il nous dit que la Russie menace la France,
00:13:05la preuve, elle tripote les élections roumanes.
00:13:08C'est à bon, tiens, et même chose en Moldavie,
00:13:10la France c'est la Moldavie, la France c'est la Roumanie,
00:13:12c'est quoi ce truc ?
00:13:14Et eux, avec Soros et avec d'autres, ils ne manipulent pas les gens,
00:13:17ils ne bricolent pas les élections, ils ne se débrouillent pas
00:13:20pour empêcher que les élections soient libres et non faussées.
00:13:23Ça relève de la concurrence libre et non faussée,
00:13:25quand on nous dit que Marine Le Pen est formidable,
00:13:27elle est très sympathique, elle aime les chats,
00:13:28et puis on va l'inviter, et puis on se serre la main,
00:13:31elle est de tous les débats, il n'y a aucun problème.
00:13:33Et puis quand elle est au deuxième tour, hors Haddour-Surglane,
00:13:35voyez-vous, et puis la Shoah, pensez,
00:13:38d'un seul coup, on peut mêler les chats et hors Haddour-Surglane,
00:13:41c'est quoi le problème ?
00:13:42Si vraiment elle est dangereuse, faites un procès,
00:13:44mettez-la en prison, et puis l'affaire est réglée,
00:13:46et puis faites des rafles, et puis mettez tous les militants
00:13:49du Rassemblement National en prison, si vraiment il y a un danger,
00:13:52si vraiment c'est la Waffen-SS, si vraiment les gens qui collent
00:13:56des affiches pour le Rassemblement National,
00:13:57c'est la division Das Reich, faisons le nécessaire
00:14:00pour que ça ne continue pas.
00:14:02On ne fait pas ça, on fait le contraire,
00:14:03on la fait monter, on la fait monter, on la fait monter,
00:14:05et puis après, on change de scénario entre les deux tours,
00:14:07puis on dit, tout de même, Jean Moulin et Klaus Barbie,
00:14:11il va falloir choisir, Jean Moulin, c'est Macron,
00:14:14Klaus Barbie, c'est Marine Le Pen, et elle laisse faire aussi,
00:14:16Marine Le Pen, dans cette façon de laisser dire les gens
00:14:20et de laisser instrumentaliser la Shoah, etc.,
00:14:22on peut interpeller la communauté juive en disant,
00:14:24mais vous n'êtes pas gênés par le fait qu'Emmanuel Macron
00:14:27se serve de la communauté juive, se serve de la Shoah,
00:14:30se serve d'Oradour-Surglane,
00:14:31est-ce que j'ai une gueule d'Oradour-Surglane,
00:14:32elle devrait pouvoir dire des choses comme celle-ci,
00:14:34ça n'est pas fait, et vous avez toujours après,
00:14:37l'arc républicain, au deuxième tour, qui fait que, comme par hasard,
00:14:40un Gabriel Attal se met à voter avec la France insoumise,
00:14:43je crois qu'Attal est juif, mais il vote avec la France insoumise
00:14:45qui elle-même défend le Hamas, ça ne les gêne plus, là.
00:14:48Madame Borne, je crois aussi, c'est dans la même logique,
00:14:51qui est dans la même logique que le maire du Havre,
00:14:53ils finissent par nous dire,
00:14:55Édouard Philippe, on va quand même voter avec les communistes,
00:14:57c'est comme, bah oui, voter avec les gens du pacte germano-soviétique,
00:15:00c'est quand même beaucoup mieux que de voter avec les gens
00:15:03qui ont défendu l'Algérie française, par exemple.
00:15:05Donc il y a un moment donné où il faut calmer tout ce jeu-là
00:15:07en disant non, on ne fausse pas les élections,
00:15:11tant qu'on n'arrive pas à donner de leçons aux Russes
00:15:12qui manipuleraient les élections roumaines,
00:15:15puisque en France, tous ces gens manipulent les élections.
00:15:18Vous avez une espèce de goulot d'étranglement,
00:15:19vous avez des journaux, vous avez du Figaro à l'humanité,
00:15:22en passant par Le Point, le Nouvel Obs, l'Express,
00:15:26vous avez des journaux divers et multiples, Libération, Le Monde, etc.
00:15:29Et puis vous dites, ah mais c'est quand même un panel,
00:15:31il y a quand même une liberté d'expression.
00:15:32Oui, sauf que tous disent qu'in fine, il faut voter pour Macron.
00:15:37Alors les uns disent parce que c'est le meilleur,
00:15:39d'autres disent parce que dans notre camp, c'est le meilleur,
00:15:42d'autres disent parce qu'il y a un arc républicain,
00:15:44et puis d'autres disent pour finir,
00:15:45parce qu'il faut surtout éviter Auradour-sur-Glane et Das Reich.
00:15:48Si ça ne s'appelle pas manipuler les élections, ça, le cerveau des gens,
00:15:52parce que les gens, ils ont autre chose à faire
00:15:54que de faire de la politique comme les journalistes
00:15:57ou comme les gens dont c'est le métier de savoir,
00:15:59de décortiquer, de démonter,
00:16:01de faire des micro-trottoirs aujourd'hui sur l'Ukraine.
00:16:03Les gens veulent faire un truc très simple,
00:16:05on va prendre une carte, vous allez nous placer l'Ukraine.
00:16:07Carte muette, mettez-nous la Russie quelque part,
00:16:10mettez-nous l'Ukraine là où elle est,
00:16:12et puis un peu éventuellement la Moldavie qu'on rigole,
00:16:14la Biélorussie ou ce genre de choses.
00:16:16– Et la Crimée, tiens, allons-y, soyons fous.
00:16:19– Prenez une carte de l'Ukraine et vous dites,
00:16:20voilà, le Donbass, la Crimée.
00:16:21Bon, donc, quand on est un culte, on n'a pas des avis sur le monde,
00:16:25on travaille avant, on peut le faire.
00:16:27Mais comment vous pouvez vous faire des avis sur ces questions-là ?
00:16:30En regardant les chaînes d'info continue qui, elles-mêmes,
00:16:32font exactement, sauf le groupe Bolloré, mais les autres…
00:16:35– Sauf ? – Ben oui.
00:16:36– Vous êtes corporel, c'est bien.
00:16:38– Non, non, non, mais moi je n'y suis pas par hasard.
00:16:40Je ne suis pas interdit de ces chaînes-là par hasard
00:16:42et je ne suis pas sollicité pour aller faire une émission
00:16:45avec Laurence Ferrari par hasard non plus,
00:16:47ce n'est pas moi qui ai demandé.
00:16:48– Vous êtes interdit des autres chaînes ?
00:16:49– Je suis interdit théoriquement de services publics
00:16:53depuis 8 ans de services publics, alors il se peut que…
00:16:56– Qu'est-ce que vous avez fait pour mériter ça ?
00:16:58– Ah, je ne sais pas, vraiment, je suis sincère.
00:17:00C'est-à-dire, on a coupé l'Université Populaire de Caen,
00:17:03on m'a viré de France Culture où mes émissions faisaient
00:17:06un million de podcasts chacune, et je n'ai jamais eu d'explication.
00:17:09Je ne sais pas, vraiment, sincèrement, je ne sais pas.
00:17:13Parce que je n'ai jamais dit, votez Marine Le Pen.
00:17:15J'ai juste dit, elle n'est pas nazie, je pense que ça peut se dire.
00:17:19J'ai une hypothèse, je pense que c'est parce que je m'oppose à l'Europe,
00:17:23de Maastricht, parce que quelqu'un comme Finkielkraut
00:17:28a toujours une émission d'une heure tous les samedis à France Culture
00:17:31et personne ne l'a jamais débarquée, et tant mieux.
00:17:34Et il n'a jamais été question de débarquer, et tant mieux encore.
00:17:37Pourtant, il a dit des trucs que moi je n'ai pas dit.
00:17:38Je n'ai jamais fait le compte des Noirs dans les équipes de foot de France.
00:17:40Je n'ai jamais rien dit qui ressemble à ce genre de choses.
00:17:44Je ne suis pas allé au tribunal pour des questions.
00:17:46Et pourtant, c'est moi qu'on interdit.
00:17:48Alors, je ne sais pas.
00:17:49Je sais que dans l'émission que nous faisons, Laurence Ferreri et moi,
00:17:52on est très écoutés par les lisés.
00:17:54J'ai appris ça.
00:17:55Et que donc, il y a des notes, il y a des fiches, ça circule, etc.
00:17:58Donc, il y a un contrôle des pensées libres.
00:18:01J'ai failli faire une conférence sur ce livre,
00:18:04sur la question de la paysannerie dans un lycée hôtelier en périphérie de Caen.
00:18:10Et donc, j'avais fait ça pour faire plaisir à un garçon qui m'a dit,
00:18:13ah, ce serait le plaisir de ma mère de vous inviter, etc.
00:18:14Je dis, c'est chose faite, j'habite Caen, donc je prends ma voiture,
00:18:17puis je me déplace, donc il n'y a aucun problème.
00:18:19Eh bien, le proviseur a dit oui.
00:18:21Donc, je devais faire quelque chose sur l'avenir de l'agriculture
00:18:23dans un lycée hôtelier.
00:18:25Il y a donc eu des affiches.
00:18:27Et puis, deux ou trois profs, notamment un prof d'histoire
00:18:29de la France insoumise, a dit, non, il n'est pas question
00:18:31qu'Onfray fasse sa conférence.
00:18:34Et donc, le proviseur qui lui avait dit oui, il aurait pu dire,
00:18:36mais il n'est pas question que j'interdise chez Onfray
00:18:39de faire une conférence que j'ai autorisée.
00:18:41Donc, il sera là, vous pourrez vous le payer si vous le voulez.
00:18:43Vous allez lui poser des questions, même en étant agressif si vous le souhaitez.
00:18:46Mais il vous répondra.
00:18:47Et puis, ça s'appelle un débat, et vous allez débattre.
00:18:49Non, le proviseur a dit, on annule la conférence.
00:18:52Donc, la conférence a été annulée.
00:18:54Et donc, c'est comme ça que ça fonctionne aujourd'hui,
00:18:57la censure, la tyrannie.
00:18:59Alors, on ne peut pas donner des leçons à Poutine.
00:19:02Ce n'est pas possible.
00:19:03Moi, je ne défends pas Poutine.
00:19:04Je dis juste que quand le conflit a commencé,
00:19:08moi, j'ai été un des rares à le dire, mais Spoutnik a été fermé.
00:19:11Russian Today a été fermé.
00:19:13J'ai dit, c'est inacceptable.
00:19:14Il n'y a eu personne, là, pour dire, oui, c'est vrai, vous avez raison.
00:19:17– Soit dit en passant, d'ailleurs, je fais l'insiste,
00:19:19mais j'ai constaté l'autre fois, je ne sais plus à quelle occasion,
00:19:21qu'il y avait des envoyés de LCI qui étaient toujours à Moscou.
00:19:26Donc, la Russie, elle, n'interdit pas les chaînes françaises de travailler là-bas.
00:19:30– Oui, bien sûr.
00:19:31Et donc, quand on a fermé ces deux chaînes, j'ai dit, mais attention.
00:19:35Et Al Jazeera, on n'a pas fermé Al Jazeera.
00:19:38Donc, ça y est toujours.
00:19:39Moi, j'ai une télévision sur laquelle je peux écouter Al Jazeera
00:19:42qui fait de la propagande.
00:19:43Et ça ne me gêne pas, je sais, les gens sont au courant.
00:19:46Si je veux avoir une version russe qui me permettra de faire mon avis personnel,
00:19:51non pas de me dire, je vais penser comme les Russes,
00:19:52mais simplement, quelle est la formule des Russes,
00:19:55pourquoi ils vous expliquent, etc.
00:19:56Ce n'est pas possible.
00:19:57Et donc, après, c'est C-News, après, c'est C-8.
00:20:00Et puis, dans la ligne de mire, ça va être C-News.
00:20:04Et puis, moi, j'ai des signalements, et Laurence Ferrari et moi-même
00:20:06avons des signalements parce que nous avons dit ceci,
00:20:08parce que nous avons dit cela, etc.
00:20:09Donc, on ne donne pas de leçons de démocratie aux autocrates
00:20:12quand on est soi-même un autocrate.
00:20:14– Mais pourtant, Emmanuel Macron semble avoir la Russie
00:20:17de Vladimir Poutine en ligne de mire.
00:20:19Aujourd'hui, on a ces grands projets d'Europe de la défense,
00:20:23800 milliards qui vont être débloqués, on ne sait trop comment,
00:20:26ou malheureusement, on sait trop comment, justement.
00:20:29Pourquoi Emmanuel Macron met-il le paquet, j'allais dire,
00:20:33sur cette menace russe et pourquoi semble-t-il obsédé
00:20:37par cette question internationale ?
00:20:39– Alors, je pense que lui, il va être au chômage dans deux ans
00:20:43et qu'il prépare son avenir.
00:20:45– Quel type d'avenir ?
00:20:48– L'Europe.
00:20:49S'il fabrique une Europe vraiment nationale,
00:20:52ce que j'ai signalé depuis très longtemps,
00:20:54maintenant, j'ai entendu Marine Le Pen récemment parler de l'Etat européen,
00:20:58de l'Europe qui se constitue comme un opérateur.
00:21:00– Ça a commencé avec la souveraineté européenne,
00:21:02en Suède, il n'y a pas eu ça.
00:21:03– Mais c'est en 92 que ça commence, cette histoire.
00:21:05Moi, je dénonce ça depuis 1992.
00:21:07Elle, elle y vient, bon, tant mieux.
00:21:09Mais telle qu'elle est fabriquée, elle est problématique.
00:21:11Vous savez, c'est Kissinger qui disait,
00:21:12mais l'Europe, quel numéro de téléphone ?
00:21:14Et de fait, si vous dites, j'appelle l'Europe,
00:21:16vous appelez qui, Mme Ursula von der Leyen ?
00:21:18Donc, il faudrait un président de la République,
00:21:20et je pense qu'il a dans la tête, il ne va pas nous le dire, bien sûr,
00:21:22mais l'idée de fabriquer une Europe comme un État
00:21:25et il y aurait un chef d'État dont il pense qu'il pourrait être
00:21:28le meilleur, premier chef d'État.
00:21:30– C'est d'ores et déjà un peu la présidente de la Commission.
00:21:34– Oui, mais ce n'est pas exactement comme ça que ça fonctionne.
00:21:35– Celle qui négocie les contrats pour les vaccins,
00:21:37celle qui négocie maintenant l'armement.
00:21:38– On est d'accord, mais là, ça pourrait être une autre figure
00:21:43avec une Europe qui deviendrait une espèce de nation avec son armée.
00:21:46Elle a déjà son drapeau, son hymne, sa monnaie, etc.
00:21:49Et lui, il se dit, mais bon, quand vous avez été présidente
00:21:51de la République deux fois, qu'est-ce que vous pouvez espérer ?
00:21:53Soit vous quittez, et puis vous reprenez la banque,
00:21:57soit vous faites comme Hollande et comme Giscard d'Estaing,
00:22:00vous dites, je recommence par la base,
00:22:01et puis je vais essayer de revenir jusqu'au sommet.
00:22:03On a vu ce que ça a donné chez Giscard,
00:22:04qui a fini par être président de l'Europe, lui aussi, à sa manière.
00:22:07Mais on voit chez Hollande, une espèce de pitoyable personnage
00:22:10qui a été chef de l'État et qui est là, sur les bons,
00:22:13en train de faire des mamours à sa voisine,
00:22:14et puis il se dit, mais après avoir été président de la République…
00:22:17– Et qui donne des conseils pour gérer le conflit en Ukraine,
00:22:19qu'il a remarquablement géré, d'ailleurs, il faut le dire.
00:22:21– Qu'il a même ravagé, en n'obéissant pas…
00:22:23– Avec plus que deux, bien sûr.
00:22:24– Absolument, et donc les gens oublient quand même,
00:22:26quand il s'agit de Poutine, qu'il y a eu des accords,
00:22:29que les accords ont été signés en sachant très bien qu'ils seraient violés.
00:22:32Angela Merkel le dit dans ses mémoires, et Hollande l'a dit lui aussi,
00:22:36il y a beaucoup parlé, simplement quand vous dites, à la face du monde,
00:22:39que les accords ont été signés de façon à ne pas être respectés,
00:22:43juste pour pouvoir permettre à l'Ukraine de s'armer,
00:22:47si vous avez l'impression que Poutine n'entend pas ce que vous êtes en train de dire,
00:22:49vous êtes un crétin.
00:22:50Donc évidemment, dans les chanceleries, l'information remonte,
00:22:52et Poutine, il se dit, voilà, ils m'ont tubé,
00:22:55eh bien, ce n'est pas compliqué, on y va.
00:22:57Et donc, je ne dis pas qu'il faut aller massacrer les populations d'Ukraine,
00:23:00je ne dis pas ça, je dis simplement que si on veut comprendre,
00:23:02dans le travail du philosophe, pourquoi on en arrive là,
00:23:04eh bien, regardez un petit peu ce qui s'est fait en amont,
00:23:06on pourrait même remonter jusqu'en 1989,
00:23:08chute du mur de Berlin, fin de l'Union soviétique,
00:23:10propositions faites par Poutine d'arrimer la Russie à l'Europe de l'Ouest,
00:23:18vous savez, la vieille leçon des slavophiles, des occidentalistes,
00:23:20enfin, qui se rejouent là, et les Mitterrands et autres qui disent à l'époque,
00:23:24trop petit, mon ami, quoi, ça ne nous intéresse pas,
00:23:27on envoie le FMI, on ravage la Russie,
00:23:29moi, j'ai connu une dame un jour qui m'a dit,
00:23:32oh, vous ne m'aimeriez pas si vous saviez ce que je fais comme métier, etc.
00:23:35Je lui ai dit, racontez-moi, elle me dit, je travaille pour le FMI.
00:23:38Ah bon, et alors, ça consiste en quoi ?
00:23:39Elle me dit, on arrive avec des valises,
00:23:42et puis on débarque dans une aciérie, et puis on dit qui est le patron de l'acierie.
00:23:47Alors, c'est le plus crétin du KGB qui fait ce boulot, évidemment,
00:23:50c'est le plus inculte, c'est le plus alcoolique,
00:23:52et puis le type, il dit, c'est moi, c'est le type du parti,
00:23:54quand il a toutes les médailles,
00:23:56alors évidemment, c'est vous le patron de l'acierie,
00:23:57il dit, oui, donnez-moi un rouble, et bien, vous êtes désormais le propriétaire.
00:24:01C'est ainsi qu'on a fabriqué les oligarchies.
00:24:03– Bien sûr.
00:24:04– Alors, on a fabriqué des oligarchies, c'est-à-dire des gens très riches,
00:24:07donc des gens très pauvres, vous fabriquez du ressentiment,
00:24:10dans une Russie comme celle-ci, c'est un peu l'effet du traité de Versailles,
00:24:13vous humiliez des gens, et vous avez un type qui arrive,
00:24:15et puis un agent Adolf Hitler qui dit, moi, je vais vous rendre l'honneur perdu.
00:24:19Et ça marche, et bien, ça marche aussi avec Poutine qui dit,
00:24:22moi, je vais vous rendre l'honneur perdu.
00:24:24On a eu peur de l'armée rouge, on n'a plus peur de l'armée rouge,
00:24:26on se moque de la Russie, on aura peur à nouveau d'une armée rouge
00:24:29sous l'empire grand russe qu'il est en train de reconstituer.
00:24:35– Mais il faut avoir peur, justement, de cette armée russe ?
00:24:36– Non, parce que ce sont des gens qui font de l'histoire,
00:24:39Macron ne fait pas d'histoire, il est très inculte lui aussi,
00:24:43c'est-à-dire que quand vous écoutez Trump…
00:24:45– Mais il n'y a pas de culture française, déjà.
00:24:46– Déjà, donc il parle pour lui, je n'ai pas de culture française,
00:24:49mais qu'il ne le dise pas, il n'y a pas de culture française.
00:24:52Et Poutine, par exemple, il connaît la philosophie russe,
00:24:55il connaît Soloviev, Berdiaiev, il a distribué ça autour de lui.
00:24:59J'ai lu ça dans des livres de gens qui ne sont pas des poutiniens.
00:25:02– Bien sûr.
00:25:02– Donc, vraiment, c'est la même chose avec un Trump
00:25:07qui, récemment, expliquait comment l'Amérique avait fabriqué son entité.
00:25:12C'est-à-dire que quand le Mayflower arrive en 1620 sur la côte est des États-Unis,
00:25:16ils vont conquérir, conquérir, conquérir, conquérir.
00:25:19Et lui, il revient, ça veut dire quoi ?
00:25:20Make America Great Again, refaire la Grande Amérique ou l'Amérique Grande ?
00:25:24C'est ça.
00:25:25C'est pourquoi, quand il arrive, il dit, bon, on a fait l'Amérique comme ça.
00:25:28Elle s'est constituée, c'est une puissance.
00:25:29– C'est la reconquête de l'Ouest.
00:25:30– Non, c'est la reconquête de Panama, c'est la reconquête du Groenland,
00:25:34c'est la reconquête du Canada, et puis on refait un empire comme ça.
00:25:38Trump n'a pas en tête, s'il veut refaire l'empire américain,
00:25:43d'aller conquérir le Portugal.
00:25:45Ça n'a aucun sens pour lui.
00:25:46– Mais alors justement, est-ce que le retour de Trump,
00:25:48il n'est pas très opportun pour ses ambitions fédéralistes en Europe ?
00:25:53– Si, sauf qu'il est trop petit, trop petit, mon ami,
00:25:56pour que tu puisses jouer dans notre cours.
00:25:58Il est là en train de dire, je vais appeler Poutine,
00:26:00puis je vais appeler Trump, puis on va voir ceci.
00:26:02Puis Poutine et Trump disent, on n'en a rien à faire d'Emmanuel Macron,
00:26:05le type qui est photographié avec des blacks
00:26:08qui font des doigts d'honneur aux Antilles,
00:26:10ou avec des gens qui sont en résille les jours de fête de la musique
00:26:13ou ce genre de choses.
00:26:14C'est pas très crédible, le type qui montre à la télévision française,
00:26:18à 20 heures, ce que l'intelligence artificielle peut faire,
00:26:21et il y a des images de lui en train de se refaire des bigoudiers,
00:26:23des frisettes, une autre image où il est en femme peroxydée,
00:26:26et il dit, oh, ça c'est bien fait, etc.
00:26:28Il dit, d'accord, très bien, mais tu es président de la République,
00:26:29c'est la France qui parle là.
00:26:31Et si vous pensez que des gens comme Trump ou comme Poutine
00:26:35n'ont jamais vu ces images de Macron disant,
00:26:39je me trouve très belle avec ces trucs, c'est assez bien fait, etc.,
00:26:41c'est très drôle, eh bien, vous n'êtes pas crédible.
00:26:44Vous mettez 30 ans à faire un crédit et 3 secondes à le perdre.
00:26:48Et lui, le crédit, il a été fabriqué par des gens
00:26:50pour lesquels je n'ai pas forcément de la sympathie, mais enfin,
00:26:52disons qu'après, moi j'aime De Gaulle, mais après De Gaulle,
00:26:56vous dites, Pompidou, ça allait, Giscard, ça allait,
00:26:59Mitterrand, Chirac, ça pouvait aller, quoi.
00:27:01Après, je pense qu'avec Sarkozy et Hollande,
00:27:05on n'a pas eu forcément beaucoup de chance non plus,
00:27:07mais avec lui, avec Macron, ça a été terrible.
00:27:10Donc, ce crédit qu'avait la France, on l'a perdu.
00:27:12Et ce crédit perdu ne se reconstitue pas.
00:27:15Alors, sauf à remettre, pardon, sur le trône,
00:27:19enfin, remettre à l'Élysée quelqu'un qui serait à la hauteur
00:27:21et qui dirait, bon, on a nettoyé les écuries d'Ogias.
00:27:23Mais je ne vois pas qui et je ne vois pas comment.
00:27:26– On a l'impression également que cette guerre, encore une fois,
00:27:29agit un peu comme un paratonnerre pour cacher les problèmes
00:27:32du quotidien des Français.
00:27:33Pourtant, il semble s'annoncer un nouveau problème,
00:27:36c'est celui économique qui vient s'ajouter.
00:27:39Et je vous propose tout de suite d'écouter à présent
00:27:41le ministre de l'Économie, Éric Plomba.
00:27:44– Il y a un réveil qui est en train de se produire
00:27:46à la suite des événements tragiques qui se déroulent en Ukraine
00:27:50et qui nous oblige, dorénavant, à prendre en main notre destin,
00:27:54y compris en matière de défense.
00:27:55Et nous travaillons à tous les niveaux.
00:27:57J'étais pendant deux jours à Bruxelles
00:27:59avec nos collègues de l'Union européenne,
00:28:01où nous avons décidé à l'unanimité un plan de soutien
00:28:05à notre industrie de défense.
00:28:08En France, nous avons ce soutien qui est ancien,
00:28:11avec un budget de la défense dans le cadre de la loi
00:28:13de programmation militaire qui est ambitieux,
00:28:16qui va continuer à croître.
00:28:18Et vous posez la question des financements nouveaux
00:28:21et notamment des financements privés.
00:28:23Nous allons mobiliser effectivement l'épargne privée.
00:28:25Je peux vous dire que le 20 mars, vous vous demandez quand,
00:28:29avec mon collègue ministre des Armées,
00:28:30nous allons réunir à Bercy les investisseurs
00:28:34et les entreprises de la base industrielle
00:28:36et technologique de défense.
00:28:38Afin de mobiliser l'épargne privée
00:28:40et afin que cette épargne finance notre effort de défense
00:28:44qui va s'accroître.
00:28:46Je préfère garder pour cette journée du 20 mars
00:28:48l'ensemble des annonces,
00:28:50mais puisque vous me posez une question précise,
00:28:52je ne suis pas sûr qu'un livret dédié soit une solution,
00:28:55puisqu'il y a déjà beaucoup d'outils d'épargne qui existent,
00:28:58que ce soit les fonds du livret A,
00:29:00gérés, comme vous le savez, par la Caisse des dépôts,
00:29:01ou les fonds qui sont sur l'ensemble
00:29:03des véhicules d'investissement gérés par les banques,
00:29:05par les assureurs, par les gestionnaires d'actifs.
00:29:08Et c'est surtout cette épargne que nous souhaitons mobiliser,
00:29:10afin que les Françaises et les Français participent à cet effort.
00:29:14– Générique
00:29:16– Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
00:29:20– Alors ce qui est bien avec Emmanuel Macron,
00:29:22il y a une réelle constance,
00:29:23c'est que depuis qu'il est arrivé au pouvoir,
00:29:25à chaque fois qu'on imagine le pire,
00:29:27on peut toujours être certain qu'il arrive.
00:29:29– Oui, d'ailleurs, dans l'extrait que vous avez choisi,
00:29:33la sémantique est importante,
00:29:33trois fois il utilise le mot mobiliser,
00:29:36vocabulaire de guerre, s'il en est.
00:29:37C'est-à-dire, vous avez une vie normale,
00:29:39et du jour au lendemain, on sonne le toxin et c'est la guerre.
00:29:41Donc on mobilise.
00:29:43Je ne suis pas spécialiste de la loi Sapin,
00:29:45mais je crois me souvenir que cette loi Sapin,
00:29:47faite par le ministre socialiste que nous savons,
00:29:49permettait d'aller taper directement dans la caisse des épargnants personnels.
00:29:53Vous avez de l'argent, au-delà d'une certaine limite,
00:29:56c'est un peu obscène et un peu trop,
00:29:57donc on doit pouvoir, en cas de besoin,
00:29:59aller taper dans cette caisse-là, personnelle.
00:30:01Il faudrait que j'aille revoir un peu le texte, précisément.
00:30:04Mais je ne souviens qu'à l'époque, je m'étais dit,
00:30:06ça, ça veut dire qu'un jour, on peut très bien voir arriver
00:30:09le patron des impôts, parce que l'État s'effondre,
00:30:10mais sauf les impôts.
00:30:12Vous avez remarqué que…
00:30:12– On est le pays qui recouvre le mieux l'impôt.
00:30:14– Absolument, il n'y a pas d'État,
00:30:16quand il s'agit de se faire obéir dans les écoles…
00:30:17– Ce qui doit d'ailleurs justifier une partie des notes
00:30:19des agences de notation, qui ne sont jamais catastrophiques,
00:30:22parce qu'on a une capacité…
00:30:23– Bien sûr, et puis quand vous recevez un courrier
00:30:26avec le drapeau bleu, blanc, rouge, vous avez peur.
00:30:29Vous vous dites, c'est la République française,
00:30:30je ne devrais pas avoir peur, mais vous vous dites,
00:30:31oh là là, j'ai un redressement fiscal,
00:30:32je n'ai pas dû me peindre les volets de la bonne couleur,
00:30:35ou une amende parce que vous avez traversé à 52 km heure un village.
00:30:40Là, il y a l'État qui peut vous retrouver et qui va recouvrer,
00:30:43et il n'y aura aucun problème.
00:30:44Donc on se dit, l'État, s'il veut, quand il veut,
00:30:46comme il peut, il fonctionne.
00:30:47Il n'y a pas une disparition de l'État,
00:30:48il y a simplement un désengagement de l'État
00:30:50sur un certain nombre de sujets,
00:30:51parce que justement, on laisse faire le marché.
00:30:53Et puis parce qu'il s'agit de détruire tout ce qui peut être national,
00:30:56tout ce qui peut être local, régional.
00:30:58Il faut fabriquer une espèce de grand État européen
00:31:01qui, le jour venu, alors c'est un peu problématique avec Trump,
00:31:03mais pourra se fondre dans l'Empire américain.
00:31:06C'est un peu problématique, mais en même temps, ça peut faire son affaire.
00:31:09Pour l'heure, Trump dit, l'Europe a été faite pour ennuyer.
00:31:14Ce n'est pas le mot qu'il utilise, mais les États-Unis, c'est faux.
00:31:17C'est Jean Monnet qui organise cette Europe-là,
00:31:19elle est faite justement pour dire, on arrive, on s'offre.
00:31:23Trump dit, mais moi, je vais aller chercher le Groenland.
00:31:24Là, la France, elle se serait offerte.
00:31:26L'Europe, elle s'offrirait avec l'Europe de Jean Monnet,
00:31:28qui est l'Europe de Mitterrand.
00:31:29Je rappelle que le Mitterrand de la Francisque
00:31:33permet à Jean Monnet de rentrer au Panthéon.
00:31:35On a panthéonisé Jean Monnet, qui, lui, pendant la guerre,
00:31:38disait que la France devrait disparaître en s'alliant avec l'Angleterre.
00:31:41La France aurait dû devenir une province de l'Angleterre.
00:31:43C'est quand même cet homme-là qu'on a collé au Panthéon, point faux.
00:31:45Mais donc, non, cette Europe…
00:31:47– Le Panthéon a beaucoup souffert.
00:31:49– Mais il continue, surtout aujourd'hui.
00:31:50Je crois que, je n'ai pas les chiffres en tête,
00:31:53mais De Gaulle a dû panthéoniser une personne,
00:31:55je crois que c'était Jean Moulin, c'est à peu près tout.
00:31:57Et Macron, il panthéonise tous les six mois.
00:31:59Et puis, à chaque fois, voilà, il faut trouver des lesbiennes,
00:32:03des ceci, des cela, des blagues, des créolisés, des ceci, des communistes.
00:32:08Il n'y a aucun problème.
00:32:08Les communistes ont beau collaborer pendant deux ans
00:32:10avec le pacte germano-soviétique, ce n'est pas un problème.
00:32:12On peut quand même envisager que ce sont des héros de la France.
00:32:16Et donc, c'est tout Macron, évidemment.
00:32:19C'est comme ça que fonctionne Macron.
00:32:22– On parlait de la colère tout à l'heure, justement, de la révolte.
00:32:26Et vous releviez à raison ce terme de mobiliser, mobiliser l'épargne,
00:32:30mais évidemment, mobiliser physiquement pour aller à la guerre.
00:32:33Est-ce que cette mobilisation, d'abord économique,
00:32:37pourrait mettre le feu aux poudres et pourrait pousser les Français,
00:32:40véritablement, à se fâcher et à dire stop ?
00:32:43– On n'ira pas si loin que ça.
00:32:45C'est-à-dire que Macron va se retrouver dans les cordes très rapidement.
00:32:48Si Poutine claque des doigts en disant, on négocie, et je négocie avec Trump,
00:32:53il ne va pas dire à Macron, vous avez une place à la table,
00:32:56Macron, il sera obligé de faire avec.
00:32:58Il a déjà dit d'ailleurs, Poutine, qu'il n'accepterait pas du tout
00:33:02de présence européenne sur le territoire de l'Ukraine.
00:33:06– Mais ils auront lancé cette Europe de la défense,
00:33:08ces 8 milliards d'euros qu'ils doivent trouver, ces 800 milliards.
00:33:12– Mais elle ne se fera pas, elle ne s'est déjà pas faite
00:33:13quand elle pouvait se faire.
00:33:15C'est-à-dire, à une époque où…
00:33:16– Si je peux me permettre, ce n'est pas parce qu'elle ne se fera pas
00:33:17qu'ils ne prendront pas les fonds pour la faire.
00:33:19– Oui, mais ça, justement, je pense qu'ils prendront les fonds,
00:33:22bien sûr, quand elle se sera levée, ce sont des voleurs.
00:33:24Donc, ils auront volé l'argent des Français, ou l'argent des contribuables,
00:33:27et puis après, ils en feront je ne sais quoi, mais sûrement pas.
00:33:30Et puis après, ils détourneront, ils réfléchiront sur un certain nombre
00:33:33d'autres projets.
00:33:35Mais cette Europe, elle était susceptible d'être faite de manière très concrète.
00:33:38C'est-à-dire, quand l'Allemagne vient acheter ses avions de chasse,
00:33:41pourquoi est-ce qu'elle achète des avions de chasse américains ?
00:33:43En pleine Europe, frétillantes, je dirais, et pas du tout les rafales,
00:33:48même chose avec la Pologne.
00:33:49Il n'y a personne, ce jour-là, pour dire, non, non,
00:33:51il n'y a pas un chef d'État pour dire à cette époque-là,
00:33:53non, vous achetez nos rafales, sinon, nous sortons, nous, Français,
00:33:56de l'Europe, et nous, Français, sortons de l'Europe, il n'y a plus d'Europe.
00:33:59Non, il n'y a pas eu un chef d'État.
00:34:00Ah, vous voulez, dans l'Europe, ne pas acheter d'avion européen,
00:34:04mais acheter un avion américain, je vous en prie, allez-y, il n'y a pas de problème.
00:34:06– Ils viennent d'apprendre, là, qu'ils avaient à peu près un mois
00:34:13en même temps, c'est-à-dire, quand ils fournissent du matériel,
00:34:15vous pensez bien qu'il y a des ingénieurs qui ont fait le nécessaire
00:34:17pour que le matériel, il puisse être anéanti ou neutralisé en cas de besoin.
00:34:22Vous appuyez sur un bouton, puis il y a probablement un microprocesseur
00:34:25dans cet avion qui fait de telle sorte que l'avion, il reste au sol,
00:34:28il ne bouge plus, voilà.
00:34:29Donc, heureusement que les Américains pensent comme ça.
00:34:32Nous, pas du tout, nous, on a envie de donner notre bouton atomique
00:34:34à Angela Merkel, Angela, viens par là, ça te ferait plaisir d'avoir les codes,
00:34:38tiens, je te les donne.
00:34:39– Alors, ça, c'est un peu méchant, parce que ce n'est pas ce qu'a dit
00:34:41le Président Macron, il a dit que seule la France serait décisionnaire.
00:34:46– Récemment, mais il a aussi dit, il y a quelques temps,
00:34:50qu'il voulait envisager le partage du nucléaire et le partage du siège à l'ONU.
00:34:55– Mais le déclenchement nucléaire serait entre les mains du Président français,
00:34:59cela dit, je ne sais pas si c'est une nouvelle.
00:35:00– Je vous dis simplement que précédemment, je n'ai pas la mémoire des dates,
00:35:02mais il y a au moins deux ans, il a envisagé le partage nucléaire.
00:35:06Là, il l'envisage à nouveau en disant, oui, mais enfin, ça va être mutualisé.
00:35:09C'est-à-dire, c'est mutualisé, mais comment c'est mutualisé ?
00:35:11Il y a combien de pays qui décident ?
00:35:12Et c'est la majorité ? Est-ce que c'est la totalité ?
00:35:15Est-ce que c'est 50 plus 1% ? Ou est-ce que c'est 100% ?
00:35:18Et qui appuie sur le bouton, vous dites, la France, elle est contre ?
00:35:21Mais en même temps, tous les autres pays ont voté pour,
00:35:23et le Président de la République, il va appuyer sur le bouton nucléaire,
00:35:26alors qu'il serait personnellement contre,
00:35:27et que ce serait contre les intérêts de la France.
00:35:29Enfin, qu'est-ce que c'est que cette chose ?
00:35:30Ça n'a pas de sens, on ne peut pas mutualiser ce qui fait notre force.
00:35:34Sauf à vouloir la disparition de la France, de la nation, des frontières,
00:35:38et c'est ce que je dis, fabriquer un État post-national, ce que veut Macron.
00:35:42Et il se sert de manière opportuniste, c'est un animal opportuniste.
00:35:45Donc, il se sert de cette situation pour dire, j'avance mes pièces.
00:35:49Puis après, l'Ukraine, on s'en moque, c'est comme Trump,
00:35:53je prends, je ne prends pas, je laisse, je ne laisse pas,
00:35:56je soutiens, je laisse tomber, enfin voilà.
00:35:58Ah, puis je soutiens à nouveau.
00:36:00Ah, terminé, l'Ukraine, il n'y a plus rien.
00:36:02Puis après, vous revenez dans la négociation,
00:36:04bon, on vous remet en route le système satellitaire
00:36:06qui vous permettra les guidances, etc.
00:36:09Le guidage peut-être plutôt.
00:36:10Donc, vous voyez comment les choses fonctionnent.
00:36:13Simplement, nous ne sommes plus crédibles.
00:36:15Macron n'est plus crédible, la France n'est plus crédible.
00:36:17La France n'est même pas capable de sortir Boilems-en-Salle d'une jôle,
00:36:20alors que c'est un citoyen français, franco-algérien, mais français.
00:36:24– Il n'arrive pas non plus à réexpulser les ressortissants
00:36:26qui devraient l'être.
00:36:27– Il n'y a le reste.
00:36:28C'est-à-dire qu'on voit bien que si justement,
00:36:31Théboune appuyait sur un bouton en disant,
00:36:33allez hop, la communauté algérienne militante et islamo-radicalisée,
00:36:39allez-y, il y aurait une armée sur le terrain
00:36:41qui serait tout à fait prête à montrer sa haine de la France.
00:36:43C'est déjà le cas quand il s'agit d'agiter des drapeaux algériens,
00:36:48quand il s'agirait de fêter une fête française,
00:36:50une victoire d'une coupe du monde, ou j'en sais rien, ce genre de choses.
00:36:53On voit bien comment tout ça fonctionne.
00:36:55C'est assez clair, me semble-t-il.
00:36:57Il ne cache pas son jeu, Macron, et quand il ne peut plus le cacher,
00:37:00les gens devraient pouvoir comprendre, et ils ne comprennent pas.
00:37:03– Justement, vous dites qu'il avance petit à petit,
00:37:05mais comment se fait-il qu'il puisse avancer aussi facilement ?
00:37:09Alors, est-ce que c'est lié par exemple
00:37:11à l'accompagnement global de la sphère médiatique ?
00:37:15– Non, c'est lié au fait que les gens ne descendent plus dans la rue
00:37:17parce qu'ils savent que ça ne sert à rien.
00:37:19Ils se disent, mais de toute façon, Macron a montré qu'il était capable
00:37:21de tenir très longtemps dans la rue en s'opposant,
00:37:23en disant, ils vont se fatiguer avant moi.
00:37:25Et de fait, matériellement, quand vous êtes un gilet jaune,
00:37:28et que vous êtes, moi j'ai toujours pensé
00:37:29que les gilets jaunes n'auraient jamais dû quitter leur rond-point.
00:37:32Ils sont inattaquables,
00:37:32vous ne pouvez pas attaquer tous les rond-points en même temps.
00:37:34Si vous montez à Paris pour vous retrouver sur les Champs-Elysées,
00:37:36c'est très facile à attaquer les Champs-Elysées.
00:37:38On dit, voilà, vous faites de la guérilla quand vous n'êtes pas faits de police.
00:37:40– Il y a de fortes raisons que Paris a été dessiné pour mater les révolutions.
00:37:43– Ça a été fait pour ça, bien sûr, et donc, vous avez raison.
00:37:46Et donc, à partir de ce moment-là, les gens se sont dit,
00:37:49on y va une fois, deux fois, trois fois, dix fois,
00:37:51et puis ils disent, ça coûte cher d'aller à Paris.
00:37:52Il faut prendre le train, ou prendre la voiture,
00:37:54c'est de l'essence, ou louer un car, il faut manger sur place,
00:37:57même si vous voulez aller aux toilettes, il faut rentrer dans un café,
00:38:00on vous dit, c'est 5 euros pour aller faire pipi, ou je ne sais quoi.
00:38:03Ces gens, ils ne peuvent pas, et puis après,
00:38:04il faut soit rentrer dans la nuit, ou alors dormir à Paris,
00:38:07je ne parle pas d'une chambre d'hôtel.
00:38:08– Ou en garde-vue.
00:38:09– Oui, oui, donc les gens se disent, à un moment donné, ça ne sert à rien.
00:38:12Ça fait deux mois, trois mois qu'on manifeste tous les samedis,
00:38:14on perd beaucoup d'argent.
00:38:16Les paysans, c'est la même chose, vous bloquez un truc,
00:38:18et qui va traire les vaches, qui va s'occuper des animaux,
00:38:21qui va s'occuper des chèvres, des moutons, pour les nourrir, etc.,
00:38:25qui va s'occuper des terres.
00:38:26Évidemment, il y a des moments où la terre, elle ne bouge pas,
00:38:28parce qu'elle est tranquille pendant l'hiver,
00:38:30mais il y a un moment donné, si c'est la moisson,
00:38:32vous ne pouvez pas aller manifester comme ça.
00:38:36Donc, il joue la montre, Macron.
00:38:39Alors, il n'y a vraiment qu'à la CGT ou au PC, dans les services publics,
00:38:42où vous pouvez dire, on fait grève, et puis, ça s'arrête.
00:38:44Puisque après, dans les négociations, normalement, vous perdez votre salaire,
00:38:47mais dans les négociations, il y a toujours un truc du genre,
00:38:49sans perte de salaire, oui, bien sûr, on prend le travail dans ces cas-là.
00:38:54Mais autrement, vous épuisez, c'est ce qui fait que les jacqueries s'effondrent.
00:38:58Il y a un moment donné où vous dites, moi, je ne peux plus,
00:39:01je n'ai plus l'argent, je n'ai plus les moyens, je n'ai plus le temps,
00:39:03je n'ai plus l'énergie, puis j'ai ma famille qui m'attend,
00:39:05je ne peux pas passer mon temps comme ça.
00:39:07Et donc, il joue toutes ces cartes-là, les unes après les autres.
00:39:09Après, vous dites, vous avez l'élection, alors là, vous pouvez toujours voter.
00:39:12Ah, vous faites un référendum.
00:39:13En 2005, vous dites, non, on a compris cette Europe.
00:39:15En 92, les gens n'ont pas forcément compris,
00:39:17il fallait lire, chercher, comprendre et dire, attention,
00:39:19il s'est passé des trucs, on perd notre souveraineté.
00:39:21Alors que les autres, en face, disaient, vous êtes des nationalistes.
00:39:23Et puis, c'est vrai que les communistes et Jean-Marie Le Pen,
00:39:26ça fonctionnait comme un épouvantail.
00:39:27Bon, et encore, en 92, ce n'est pas non plus un raz-de-marée, le oui.
00:39:31Et en 2005, les gens ont dit, ah non, on a compris votre Europe-là.
00:39:33Ça y est maintenant, entre 92 et 2005, on a le temps de voir.
00:39:36Vous nous avez vendu une idée, maintenant, on juge une réalité.
00:39:39Donc, on vote contre, massivement, 54 et quelques.
00:39:41Qu'est-ce qui se passe ?
00:39:42Trois ans après, traité de Lisbonne, aujourd'hui, vous l'aurez quand même.
00:39:45Messieurs les députés, messieurs les sénateurs,
00:39:47vous allez voter contre le peuple.
00:39:48Il n'y a pas eu un seul député, il n'y a pas eu un seul sénateur
00:39:50qui a dit, il n'est pas question que nous votions contre le vote du peuple.
00:39:54– Alors, le contre-argument, si je peux me permettre, Michel Onfray,
00:39:57je ne vais pas défendre Nicolas Sarkozy sur ce dossier,
00:39:59mais il a fait campagne en disant qu'il ferait le traité de Lisbonne.
00:40:03Les gens ont voté pour Nicolas Sarkozy.
00:40:04– Oui, mais vous votez pour un paquet.
00:40:07– Le paquet, c'était dedans.
00:40:08– Oui, mais c'est compliqué, avec un Sarkozy qui a tellement promis
00:40:11et qui a si peu fait, moi je savais qu'il le ferait,
00:40:14puisque c'est dans son ADN, c'est un mastricien aussi, Sarkozy,
00:40:18donc je savais bien que ça serait partie des priorités
00:40:21et que ça, ça n'irait pas à la poubelle.
00:40:22Le Karcher, oui, ça irait à la poubelle, mais pas ça.
00:40:26Donc, les gens se disent, mais ça ne sert à rien.
00:40:28La dernière fois qu'ils ont voté, au moment des législatives,
00:40:31ils ont voté pour Marine Le Pen.
00:40:34Globalement, vous prenez les voix, c'est ça ?
00:40:35Vous répondez, oui, mais non, si vous faites le calcul,
00:40:38la France insoumise, c'est quand même beaucoup plus que Marine Le Pen.
00:40:40D'abord, ce n'est pas beaucoup plus, mais ensuite, vous dites,
00:40:41ah oui, mais non, c'est un parti qui arrive en tête,
00:40:43puis après, c'est un groupement de partis.
00:40:46Ah oui, mais si vous groupez les partis après, comme même avant,
00:40:49ça ne suffit pas.
00:40:50Donc, de toute façon, imaginez que c'est le Rassemblement national,
00:40:54la France insoumise et Macron.
00:40:56Qu'est-ce qui se passe ? Et les macroniens ?
00:40:57Qu'est-ce qui se passe ? C'est évidemment pas Macron,
00:40:59c'est le Rassemblement national.
00:41:00C'est pas non plus la France insoumise, ils se sont fait avoir.
00:41:03Ils ont eu quoi ? Ils ont eu Michel Barnier.
00:41:05Puis après, ils ont eu quoi ? Ils ont eu François Bayrou.
00:41:08C'est-à-dire très exactement l'idéologie contre laquelle ils ont voté.
00:41:11Donc, les gens, ils disent, mais si on descend dans la rue,
00:41:13on se fait tabasser, si on vote, notre vote est méprisé.
00:41:16Qu'est-ce qui reste ?
00:41:17– Justement, qu'est-ce qui reste ? – La colère.
00:41:20– Mais la colère, forcément rentrée ?
00:41:21– Oui, elle est rentrée, bien sûr.
00:41:23Tous les gens que je vois me disent, mais c'est plus possible,
00:41:24c'est inacceptable, il va falloir que ça déborde,
00:41:26c'est plus possible que ça continue comme ça, etc.
00:41:29Puis après, tous les jours, on ferme C8,
00:41:32on traite de fascistes, quiconque ne pense pas, etc.
00:41:34La France insoumise fonctionne dans l'antisémitisme à plein pot,
00:41:38et on trouve ça tout à fait normal.
00:41:40On estime qu'il y a un danger antisémite, il est dans l'extrême droite.
00:41:43On rêve, combien de morts, combien de Juifs ont été assassinés
00:41:46par des gens d'extrême droite ?
00:41:48Combien de Juifs ont été assassinés par des islamo-gauchistes ?
00:41:50Et on a un Mélenchon qui nous dit, l'antisémitisme, il réside belle.
00:41:54– Oui, mais vous expliquez tout à l'heure que l'antisémitisme
00:41:56était aujourd'hui un instrument utilisé politiquement,
00:41:59comme vous le disiez tout à l'heure avec Marine Le Pen,
00:42:01qui d'un seul coup était l'opposante, qui était tout à fait acceptable,
00:42:06et puis d'un seul coup, on l'accusait de tous les maux.
00:42:09Tout le monde joue là-dessus.
00:42:11– Ah oui, hélas, hélas.
00:42:13Et avec le silence de la communauté juive, mais c'est ça que je n'ai pas compris.
00:42:16Moi, j'aurais été juif, je suis partiellement d'ailleurs,
00:42:19mais je n'aurais pas accepté qu'on puisse jouer avec Hitler,
00:42:23avec la Shoah, avec Horadour Surglan, en disant non, s'il vous plaît, s'il vous plaît.
00:42:27Et par exemple, Serge Klarsfeld et son fils, Arnaud,
00:42:31font des choses formidables, courageuses, en disant,
00:42:33mais regardez la réalité, arrêtez Jean-Marie Le Pen,
00:42:36c'est ce qu'on a fait, vous avez parlé de Front populaire tout à l'heure.
00:42:38On vient de faire un numéro sur qui est fasciste ou qui est d'extrême droite.
00:42:41Oui, moi j'ai fait un très long papier, j'ai lu les mille pages de mémoire
00:42:45de Jean-Marie Le Pen, il est antisémite, et il est sur plein de sujets,
00:42:49plein d'occasions, la défense de Brasiliak, la défense de l'Algérie française,
00:42:54la défense de la torture, la défense du maréchal en permanence,
00:42:57la haine du général de Gaulle, enfin c'est clairement dingue.
00:43:00– On peut détester le général de Gaulle sans être antisémite.
00:43:02– Non, non, je vous dis d'extrême droite, d'extrême droite.
00:43:05Non, oui, on vous a raison, j'avais parlé de l'antisémitisme.
00:43:07– On est d'accord.
00:43:08– On peut le détester, oui c'est vrai, mais non,
00:43:11sur la question du général de Gaulle, vous avez raison,
00:43:13c'est ce que je pensais à la célébration perpétuelle du maréchal Petain,
00:43:16et en relation, détestation du général de Gaulle.
00:43:19Mais vous avez raison, oubliant le général de Gaulle,
00:43:20ça n'a rien à voir avec la question juive.
00:43:23Je me suis laissé emporter par moi-même,
00:43:25mais tellement emporter que je ne sais plus à quoi je répondais comme question.
00:43:28– On va poursuivre, Michel Onfray, si vous voulez bien,
00:43:31parce que ce qui m'intéresse, c'est d'essayer de comprendre
00:43:33pourquoi cette colère ne déborde-t-elle pas encore,
00:43:35malgré la situation en France.
00:43:38Alors, on va peut-être rapidement parler de ces agriculteurs
00:43:43auxquels vous avez accordé cet ouvrage, en compagnie de Véronique Lofloch,
00:43:47donc président de la coordination rurale.
00:43:49C'est un livre où vous échangez des lettres,
00:43:51qui commence avec cette fameuse manifestation à l'Arc de Triomphe.
00:43:57On se rend compte, finalement, qu'on a un peu le sentiment
00:44:00que Véronique Lofloch vous raconte sa réalité,
00:44:02ses difficultés, ce qu'elle rencontre au quotidien,
00:44:04et que vous, finalement, vous mettez des idées politiques
00:44:07sur ce qu'elle rencontre au quotidien.
00:44:09Mais on a l'impression, encore une fois,
00:44:10qu'elle plaide pour une agriculture d'il y a 50 ans,
00:44:13une agriculture de ses grands-parents, de ses parents,
00:44:16qui n'a plus vraiment sa place aujourd'hui.
00:44:19– Ah non, au contraire, je pense que ça a sa place aujourd'hui.
00:44:21Simplement, je suis un peu plus pessimiste qu'eux,
00:44:24parce qu'ils pensent, et c'est normal, ils font du syndicalisme,
00:44:27donc on ne peut pas dire, je suis syndicaliste,
00:44:28mais je ne crois pas à la cause que je défends dans mon syndicat.
00:44:30Donc, ils veulent sauver l'agriculture.
00:44:33Je leur dis simplement, mettez en perspective
00:44:36l'agriculture d'aujourd'hui et l'agriculture de demain.
00:44:38L'agriculture de demain ne sera pas l'agriculture d'hier.
00:44:41Ce n'est pas possible, vous avez aujourd'hui
00:44:42une industrialisation de l'agriculture.
00:44:45Donc, vous avez des écolos qui vous disent que les vaches,
00:44:47ça pète, ça trouve la couche d'ozone et que c'est problématique.
00:44:50Un kilo de viande, c'est je ne sais combien de litres d'eau,
00:44:52c'est complètement faux, c'est une légende urbaine,
00:44:56qui vous disent que le réchauffement climatique…
00:44:57En fait, tous les discours qu'on tient sur ce sujet-là.
00:45:00Mais je dis, mais savez-vous que…
00:45:02Alors, la souffrance animale, par exemple,
00:45:04que le projet de l'Europe maastrichtienne,
00:45:06c'est d'industrialiser l'agriculture, c'est-à-dire de cloner les cellules
00:45:10qui vous permettront d'avoir des viandes sans animaux.
00:45:13C'est-à-dire, vous aurez de la viande de bœuf
00:45:15qui n'aura jamais vu un seul bœuf.
00:45:17Simplement parce que vous aurez pris des cellules d'un bœuf
00:45:18que vous aurez cloné, vous aurez fait de la viande tumorale, du cancer.
00:45:22Et on vous dira un jour, voilà un steak.
00:45:24Et vous direz, non, je ne mange pas de viande, souffrance animale.
00:45:26– L'agriculture aujourd'hui, telle qu'on la connaît,
00:45:28elle fait déjà pas mal de cancers.
00:45:30– Ah oui, bien sûr, mais pour la productivité.
00:45:33C'est-à-dire, dès que les Américains sont arrivés le 6 juin 1944,
00:45:35ils sont arrivés avec leur moteur militaire,
00:45:37mais avec leur moteur civil et leur tracteur.
00:45:40Mon père qui était ouvrier agricole, il a bourré avec les bœufs,
00:45:42puis il a bourré avec les chevaux,
00:45:43puis il a commencé à aller chercher avec les chevaux,
00:45:46un tracteur en pièce détachée, un Marshall, qu'on appelait Marshall,
00:45:49disait mon père, en fait c'était un McCormick,
00:45:51mais Marshall parce que plan Marshall.
00:45:53Et donc le plan Marshall qui disait aux paysans,
00:45:55arrêtez tout ça, les paysans à l'ancienne, c'est fini.
00:45:58Donc on va mettre des tracteurs, puis après on dit,
00:45:59mais arrêtez avec la nature, c'est-à-dire mettez des produits,
00:46:04mettez des intrants, vous avez un blé qui est haut comme ça,
00:46:06si vous mettez vraiment des intrants,
00:46:08vous allez avoir une productivité supérieure, donc des gains supérieurs.
00:46:11Si vous avez des gains supérieurs,
00:46:12vous allez pouvoir acheter une moissonneuse batteuse, etc.
00:46:14Formidable, la banque est là, elle donne de l'argent,
00:46:16puis à un moment donné, vous êtes pris à la gorge
00:46:19et vous êtes devenu non plus un paysan, mais un exploitant agricole,
00:46:23comme on disait à l'époque, exploitant, le mot était bien trouvé.
00:46:26Simplement ce qui se passe aujourd'hui, c'est une autre révolution,
00:46:28vous avez été virgilien, de Virgile jusqu'à mon père par exemple,
00:46:32si je puis me permettre le raccourci,
00:46:33mais jusqu'à l'après Deuxième Guerre mondiale.
00:46:37Après on a commencé un productivisme incroyable,
00:46:40et là on se dit, il faut en finir avec les animaux,
00:46:43la souffrance animale, il faut relâcher les animaux dans la nature.
00:46:46– C'est un peu caricatural.
00:46:49– Non.
00:46:50– Certains sont caricaturaux,
00:46:51mais lutter contre la souffrance animale,
00:46:54ça peut se faire sans pour autant nier l'agriculture.
00:46:56– J'ai mis une virgule en disant, et vous ajoutez,
00:47:00le souci d'être vegan, le souci de ne plus manger de ceci,
00:47:03de ne plus manger de cela,
00:47:05il ne faut plus de course de chevaux, il ne faut plus d'animaux domestiques,
00:47:08et on fait quoi avec ces animaux-là ?
00:47:10C'est-à-dire, le jour où vous avez décidé,
00:47:12vous avez mis Sandrine Rousseau chef de l'État,
00:47:14qu'est-ce qu'elle fait avec les animaux domestiques ?
00:47:16Vous avez des chevaux en Normandie,
00:47:18on fait des courses avec les chevaux de course,
00:47:19et là vous dites, finis les chevaux de course,
00:47:21vous les mettez dans la nature.
00:47:22– Sur l'autoroute.
00:47:23– Ben oui, les porcs, vous les mettez dehors,
00:47:25les vaches, vous les mettez dehors,
00:47:27et vous avez l'impression que la nature, ça ne va pas se passer comme ça.
00:47:31– Une grosse arge de Noé.
00:47:32– Mais oui, ces gens sont des industriels de l'alimentation,
00:47:36et ils disent, mais quand on aura 4 ou 5 boîtes en France
00:47:39qui feront, et puis après ce sera une ou deux sur la planète,
00:47:42mais qui fabriqueront de la viande cellulaire,
00:47:44à quoi bon s'ennuyer avec des paysans,
00:47:46avec des politiques agricoles communes,
00:47:48des gens qui veulent absolument des produits propres, etc. ?
00:47:51Non, ce n'est pas ce que veulent ces gens-là.
00:47:53Des gens comme Niel et autres,
00:47:54ils ont déjà investi dans la viande cellulaire.
00:47:57Alors la viande cellulaire, ça suppose des réfrigérateurs,
00:47:59ça suppose des ordinateurs,
00:48:02ça suppose plein d'instruments, des centrifugeuses,
00:48:04qui utilisent beaucoup d'électricité, et c'est très polluant.
00:48:07Et ça, personne n'en parle.
00:48:09Si vous dites, mais vous savez, un téléphone portable, c'est polluant,
00:48:12un moteur électrique, c'est polluant, un ordinateur, c'est polluant,
00:48:15alors ça, on n'a pas le droit.
00:48:17Si vous dites, en revanche, la vieille voiture de quelqu'un
00:48:19qui est en campagne et qui est un vieux diesel,
00:48:22alors ça, c'est très dangereux pour la nature,
00:48:24mais en revanche, vous pouvez avoir autant d'ordinateurs que vous voulez, etc.
00:48:26C'est-à-dire que les fermes post-modernes,
00:48:30je dirais qu'ils remplaceraient, qu'ils remplaceront.
00:48:32La ferme classique et traditionnelle,
00:48:34ce serait un immense laboratoire dans lequel on aurait des chimistes
00:48:37qui vous fabriqueraient, à partir de quelques cellules, des poulets,
00:48:41ce ne seront même plus des poulets en batterie, on vous fabriquera,
00:48:43on sait aujourd'hui fabriquer des pattes, des cuisses de poulets,
00:48:46des cuisses sans l'animal, fabriquer tout ça dans une boîte de pétri,
00:48:51les qui vendent une boîte de pétri, ça existe.
00:48:53– On fait des enfants comme ça aussi, maintenant, dans une boîte de pétri.
00:48:56– Bien sûr, c'est exactement la même chose, mais vous avez raison,
00:48:58le modèle vétérinaire est impliqué aux femmes aujourd'hui.
00:49:00L'allocation des utérus, la vente et l'achat des enfants,
00:49:03c'est vétérinaire, ça.
00:49:05J'ai écrit un livre qui s'appelle le fétiche et la marchandise
00:49:07qui m'a fait lire très précisément un contrat de location d'utérus,
00:49:12mais c'est un contrat vétérinaire, vraiment,
00:49:14parce que vous avez le droit de le faire ou de ne pas faire,
00:49:16le devoir de faire ou de ne pas faire, quand vous êtes mère porteuse,
00:49:18on passe les détails, vous n'avez même pas le droit d'avoir un chat chez vous,
00:49:21parce que vous pouvez avoir, dans les déjections du chat,
00:49:24des maladies qui seraient transmises aux enfants.
00:49:27– Ça c'est pour l'hygiénisme aussi en même temps.
00:49:28– Oui, il faut faire du sport, mais pas n'importe quel sport,
00:49:32les relations sexuelles sont codifiées, l'alcool, le tabac, etc.
00:49:36Et puis après, comme on vous dit, quand l'enfant arrive,
00:49:37vous ne le regardez pas, vous ne le touchez pas,
00:49:39vous ne le portez pas dans vos mains, dans vos bras,
00:49:41enfin aucun contact, puis vous donnez très vite à quelqu'un…
00:49:44Tout ça est signé, contre-signé.
00:49:46Puis on dit, s'il y a des problèmes, alors si vous perdez un utérus,
00:49:49on vous donne tant d'argent, si vous perdez des ovaires,
00:49:51un ovaire tant d'argent, deux ovaires c'est multiplié par deux.
00:49:54Si vous avez des problèmes de nature psychologique,
00:49:56parce que vous dites, je suis quand même porté un enfant pendant 9 mois
00:49:58et là il s'est passé quelque chose, donc il y a un suivi psychologique
00:50:01et on vous fait un suivi psychologique pendant X mois.
00:50:04Tout ça est écrit.
00:50:06Vous dites, mais c'est un contrat vétérinaire.
00:50:09Ça ne pose aucun problème.
00:50:10– Précisément, là encore, ça ne pose aucun problème.
00:50:13Comment expliquez-vous cela ?
00:50:14Et surtout, on a le sentiment qu'il y a une forme de sidération
00:50:18maintenant dans la population, avec cette agitation des peurs,
00:50:22cette casse systématique de la voix par les élections
00:50:28qui ne sont pas forcément respectées.
00:50:30On l'a vu, vous l'avez rappelé tout à l'heure, en 2005 avec 2008,
00:50:36on l'a vu aussi, tiens d'ailleurs, je voulais le souligner,
00:50:38on a vu que Véronique Leflocq, à la coordination rurale,
00:50:41avait réussi à imposer son syndicat dans à peu près 14 départements,
00:50:45sauf erreur de ma part.
00:50:47On voit aujourd'hui que la FNSEA cherche à récupérer les présidents
00:50:50d'une partie de ses territoires, alors qu'elle n'est pas majoritaire.
00:50:53En réalité, il n'y a plus d'échappatoire.
00:50:57Pour l'heure, non.
00:50:58Hélas, je crois qu'il n'y a que la rue ou la violence
00:51:02qui pourrait faire changer d'avis Emmanuel Macron.
00:51:05Il fait le fier à bras, chaque fois, venez me chercher, etc.
00:51:09Et quand, il y a toujours 50 policiers autour de lui,
00:51:12il y a toujours le GIGN qui est à côté,
00:51:13il y a des sous-marins en dessous dans les égouts,
00:51:18après ça, il y a des hélicoptères au-dessus de sa tête,
00:51:19alors là, venez me chercher, etc.
00:51:22C'est Sarkozy, disons, descends, toi, est-ce que tu n'es pas content ?
00:51:24Et puis, quand les gilets jaunes arrivent avec, par exemple,
00:51:28un Fenwick, les petits instruments, et qui défoncent,
00:51:31je ne sais plus quelle porte, je ne sais plus…
00:51:33– C'est Benjamin Griveaux.
00:51:34– C'était Griveaux, qui est connu pour d'autres grivoiseries.
00:51:36Et là, d'un seul coup, on dit, on a failli faire tomber la République.
00:51:40Mais là, ils ont peur.
00:51:42C'est-à-dire, il semblerait que, dans les moments chauds,
00:51:44les samedis les plus chauds des gilets jaunes,
00:51:46il y avait un hélicoptère qui attendait Emmanuel Macron
00:51:48pour pouvoir l'exfiltrer, pour partir dans le genre Baden-Baden.
00:51:51– La fuite à Varennes.
00:51:52– Oui, Varennes, enfin, Varennes, allons-y, si vous voulez.
00:51:57Mais ça veut dire qu'il ne craint que ça.
00:52:00Il ne craint que la foule qui déboulerait dans l'Élysée,
00:52:04et puis qui ferait l'équivalent de ce qui s'est passé au Capitole, si vous voulez.
00:52:07Donc, c'est voilà pourquoi le Capitole, il a fallu absolument en fabriquer ça,
00:52:09comme une espèce de tentative de coup d'État.
00:52:12Imaginez qu'effectivement, il y a des gens qui rentrent dans l'Élysée
00:52:15et qui cherchent Brigitte et Manu, et qui les trouvent.
00:52:18Je n'assurerais pas leur sécurité comme ça, quoi.
00:52:21Donc effectivement, hélas, hélas, hélas, il fait tout ce qu'il faut
00:52:24pour que, après avoir humilié les gens, après les avoir insultés,
00:52:27après les avoir méprisés, après les avoir négligés,
00:52:31il arriverait à une espèce de situation révolutionnaire.
00:52:33Il y a des gens qui arriveraient avec des piques,
00:52:34et il se pourrait que leur tête soit au bout des piques.
00:52:36Il faut juste faire un peu d'histoire.
00:52:38Et quand ce monsieur dit, il n'y a pas de culture française,
00:52:40et il n'y a pas d'histoire française non plus,
00:52:42on voit bien qu'il est un culte et qu'il parle pour lui.
00:52:44Mais si vraiment il avait la connaissance de ce qu'est l'histoire de France,
00:52:47ça bascule vite une révolution, ça bascule très vite.
00:52:50Ce n'est pas le gentil 1789 et les méchants 1793.
00:52:53Je rappelle que la prise de la Bastille, le gouverneur se fait quand même décapiter.
00:52:56On lui met du foin dans la bouche, on met la tête sur une pique,
00:52:58et puis on trimballe tout ça dans les rues de Paris.
00:53:00Donc, 93, ça commence en 1789.
00:53:03Et donc, c'est comme ça que ça se passe.
00:53:04Khojev disait ça, dès que le sang coule, on peut enfin parler de révolution.
00:53:09Ce n'est pas forcément vrai, il y a eu une révolution métaphysique,
00:53:12je dirais, en mai 68, le sang n'a pas coulé.
00:53:15Sauf une ou deux exceptions, un type qui est tombé d'un toit,
00:53:17Pierre Auvergné, mais globalement, dès que le sang se met à couler,
00:53:22le sang appelle le sang.
00:53:23Je ne l'appelle pas, entendons-nous bien.
00:53:25Je dis simplement que dans un état de désespoir,
00:53:28où le vice est récompensé et la vertu maltraitée,
00:53:31où les gens qui travaillent sont méprisés,
00:53:34où d'autres qui sont des délinquants sont célébrés,
00:53:36ont avec eux les magistrats, la justice, etc.,
00:53:39un certain nombre d'avocats et autres.
00:53:41On se dit, alors je sais très bien qu'il y a des avocats,
00:53:44mais à un moment donné, quand ils pèsent tellement lourd
00:53:46qu'il ne faut pas d'avocats pour les victimes,
00:53:48parce que les victimes sont des… c'était quoi le tableau ?
00:53:51Le mur des cons, si je me souviens bien, sont des cons.
00:53:55Vous avez envie parfois de dire, bon, on va régler le problème nous-mêmes,
00:53:57puis on y va, on est énervés, on est en colère.
00:54:00C'est ça la Révolution, c'est-à-dire que vous distribuez,
00:54:03vous mettez de la poudre partout, puis à un moment donné,
00:54:05c'est une allumette qui fait exploser tout ça.
00:54:08Moi, j'aime beaucoup Tenn et les origines,
00:54:10l'histoire qu'il donne de la Révolution française.
00:54:14Et les origines de la France contemporaine,
00:54:17c'est vraiment un très beau livre dans lequel il y a un gros chapitre,
00:54:19j'ai plusieurs éditions, mais un ou deux volumes
00:54:23sur l'état de la France avant la Révolution.
00:54:26Et c'est très, très intéressant.
00:54:28– Ça ressemble à aujourd'hui ? – Mais oui, complètement.
00:54:30Le portrait du Jacobin, ce que font les Jacobins,
00:54:32comment la Révolution est née, pourquoi ça marche les Jacobins.
00:54:36Et Mélenchon qui connaît ça, qui ne connaît que ça,
00:54:40c'est-à-dire les Jacobins, l'histoire des Jacobins et des sans-culottes.
00:54:43Son nom de militant, c'était Santerre à Mélenchon.
00:54:48Ça fait sens, c'est le personnage qui était un radical,
00:54:51c'est celui qui a dénoncé le roi dans la fuite à Varennes,
00:54:53et c'est celui qui, au moment où le roi veut dire quelques mots
00:54:56sur l'échafaud, on aurait aimé entendre les derniers mots du roi,
00:55:01donne l'ordre que les tambours sonnent,
00:55:04je ne sais pas si on dit que les tambours soient envoyés,
00:55:07et donc on couvre la parole, c'était ça Santerre.
00:55:10Donc quand vous choisissez déjà ce pseudo,
00:55:12déjà vous expliquez quel est votre camp dans la Révolution française.
00:55:15On peut choisir qu'il en voudra, je dirais,
00:55:18de Lafayette ou Mirabeau, à Saint-Just et Marat par exemple,
00:55:23en passant par un certain nombre d'autres, Danton ou Robespierre ou je ne sais quoi.
00:55:26Quand vous choisissez un type qui est un délateur,
00:55:29et un type qui interdit la parole d'un homme qui va mourir trois secondes plus tard.
00:55:36– Finalement on n'a pas le choix,
00:55:37entre les oppresseurs et les révolutionnaires, il n'y a pas de bon camp.
00:55:41– Moi je ne choisirais pas, non bien sûr, mais, enfin si je choisirais,
00:55:46je pense que je pourrais le dire,
00:55:47peut-être que l'info va être sectionnée pour le coup et circulée,
00:55:51mais s'il fallait choisir entre Macron et Mélenchon,
00:55:55en disant voilà, tout le monde a voté, il ne reste plus qu'une voix,
00:55:58je voterais Macron, je ne dirais pas, je ne vais pas voter, etc.
00:56:02Non, je crois que, je n'aime pas beaucoup Macron,
00:56:04ça la chose est claire.
00:56:05– Ça va encore vous faire des amis cette déclaration.
00:56:07– Oui, peu importe, mais Macron ce n'est pas l'homme,
00:56:12moi je dis du mal de tous les chefs d'État depuis que j'écris,
00:56:14donc c'est facile à voir, je n'en ai pas sauvé un,
00:56:18Macron il va disparaître et puis il y en a un autre qui prendra sa suite,
00:56:21et si c'est la même pensée que Macron, on continuera, ce sera la même chose,
00:56:24mais Mélenchon non, je ne peux pas imaginer quelqu'un qui reprenne les clichés,
00:56:30même pas les clichés, mais les thèses de l'antisémitisme
00:56:32et puis cette repouvoir en France, qui nous disent que la police tue,
00:56:35qu'il faudrait désarmer les policiers,
00:56:38que la gendarmerie se réveille le matin en ayant envie de massacrer des gens de couleur,
00:56:42je ne peux pas imaginer, et qui nous dit que Cuba n'est pas une dictature,
00:56:46qui a soutenu pendant très longtemps Poutine,
00:56:47maintenant il ne peut plus le faire aussi clairement,
00:56:49et qui a soutenu les dictateurs, non, non, je ne peux pas imaginer,
00:56:54quand il faut choisir le danger,
00:56:56il y a effectivement une espèce de pourriture démocratique,
00:56:59et puis de l'autre côté, une espèce d'autocratie
00:57:03qui ne s'embarrasserait pas beaucoup de droits de l'homme,
00:57:05ça je dois vous dire qu'avec l'islamo-gauchisme au pouvoir,
00:57:09on n'aurait sûrement pas beaucoup de ligue des droits de l'homme,
00:57:11de défense, de droit à la défense, voyez comment ils se comportent
00:57:14quand il s'agit de couper la tête symbolique d'un intellectuel
00:57:18en interdisant qu'il parle, en interdisant qu'il prenne la parole,
00:57:20en interdisant qu'il publie, en interdisant qu'il fasse des conférences,
00:57:23ou je ne sais quoi, quand vous en êtes là,
00:57:25où vous faites des affiches avec la tête d'Adanuna en disant
00:57:27regardez la tronche du juif, etc., quand vous en êtes là…
00:57:30– Ce n'est pas ce qui est écrit sur l'affiche, si je ne me perds pas.
00:57:32– Si vous faites un peu de décodage, et la chose a été faite d'ailleurs
00:57:36sur CNews, où on met côte à côte des affiches des années 30
00:57:40qui reprennent le cliché du juif et le travail qui a été fait
00:57:44de rebricolage esthétique à partir du visage d'Adanuna,
00:57:49on ne peut pas imaginer que le maquettiste n'y a pas pensé,
00:57:53alors après je veux bien, eux disant mais on n'est pas du tout antisémite,
00:57:56c'est CNews qui est antisémite en disant qu'on est antisémite,
00:57:58non, non, s'il n'y avait qu'une occurrence,
00:58:01mais depuis que le Hamas est gentil, sympathique, formidable et résistant,
00:58:05depuis qu'Israël est génocidaire, depuis que, etc., etc.,
00:58:09bon, l'antisémitisme n'est évidemment pas résiduel,
00:58:12comme dit Mélenchon, c'est très exactement le contraire,
00:58:14il est en pleine puissance,
00:58:16et moi je n'ai pas envie d'un gouvernement antisémite,
00:58:18je n'ai pas envie d'une persécution pour le coup des juifs,
00:58:21parce que si on y fait le coup de la persécution des musulmans,
00:58:23je veux bien, où sont les lois anti-musulmanes ?
00:58:25Les plénels qui nous disent les musulmans aujourd'hui
00:58:27vivent ce que vivaient les juifs dans les années 30, d'accord,
00:58:30il y a une liste incroyable de textes de pétains contre les juifs,
00:58:36interdit d'être professeur, enseignant, avocat, médecin, confiscation des biens,
00:58:41est-ce qu'il y a quelque chose comme ça ?
00:58:43Est-ce que par exemple, il y a un texte de loi, qu'on me donne un, un, un seul…
00:58:46– Si je peux me permettre Michel Onfray,
00:58:48on a beaucoup parlé de cette lutte de communauté,
00:58:51de communautarisme que vous dénoncez chez la France Insoumise,
00:58:55mais on ne parle pas beaucoup de la communauté française,
00:58:58des Français du quotidien qui sont souvent très éloignés de ces considérations,
00:59:02comme on l'a vu au fil de cette émission,
00:59:04qui sont inquiets pour réussir à donner à manger à leurs enfants,
00:59:08de plus en plus pour se chauffer, pour…
00:59:12Est-ce que finalement vous ne faites pas un peu, je suis désolée de vous le dire,
00:59:14mais le jeu du pouvoir en faisant diversion quelque part,
00:59:18en évoquant ce choc des civilisations,
00:59:23qui finalement est un peu un dérivatif par rapport aux questions
00:59:26que Véronique Le Floc et ses collègues peuvent se poser,
00:59:30que Mme Bitru au coin de la rue peut se poser,
00:59:33et qui sont aujourd'hui beaucoup plus brutaux
00:59:37comme sujet pour la société française ?
00:59:41– Moi je fais mon travail de philosophe,
00:59:42c'est-à-dire que j'essaie de prendre un peu de hauteur sur des questions d'actualité.
00:59:45Quand je parle de crise de civilisation, je suis à un niveau,
00:59:48mais je peux être à un autre niveau en disant,
00:59:50elle est manifeste cette crise de civilisation sur le terrain de l'agriculture,
00:59:53de l'éducation, de la prison, etc.
00:59:56Moi j'essaie de faire de la théorie,
00:59:58dans un certain nombre de mes livres ou de mes prises de position,
01:00:00je suis un peu là pour ça,
01:00:01je ne vais pas raconter ce que racontent les chaînes d'info continue tous les jours,
01:00:05les gens savent ça, j'essaie de faire un travail philosophique,
01:00:07et dans ces cas-là vous êtes bien obligés de penser en termes de civilisation,
01:00:10en termes d'effondrement de civilisation, de culture, etc.
01:00:13Je ne fais pas diversion, je dis la même chose,
01:00:15j'ai simplement un degré au-dessus,
01:00:16en disant si on fait un peu de philosophie de l'histoire,
01:00:18si on pense un peu à partir de Spengler, de Toynbee, de Montesquieu,
01:00:23sur le texte qu'il écrit sur la grandeur et la décadence des Romains,
01:00:27et que je fais ce travail-là,
01:00:28j'ai même fait un travail sur la question de la décadence chez Saint-Augustin,
01:00:33sur la question de l'effondrement des civilisations,
01:00:35je fais ce travail-là, mais je dis, ça c'est la théorie,
01:00:38maintenant pratiquement si vous voulez, on peut y aller,
01:00:40et la pratique c'est ça, c'est un livre comme celui-ci,
01:00:42ou ce sont d'autres interventions que je peux faire,
01:00:45par exemple je vous parlais tout à l'heure du fétiche et de la marchandise,
01:00:47le combat que je peux avoir contre la gestation pour autrui par exemple,
01:00:51me semble procéder d'une théorie de l'effondrement civilisationnel,
01:00:54je ne fais pas d'inversion, c'est la même chose à un degré supplémentaire,
01:00:58alors je ne dis pas degré au sens,
01:00:59moi je fais des choses que vous ne savez pas faire,
01:01:03la preuve c'est que je les écris et que je les publie et que j'en donne la théorie,
01:01:07mais ce qui m'intéresse en philosophie,
01:01:08c'est l'articulation entre la théorie et la pratique,
01:01:11l'idée qu'on puisse se faire une idée du monde,
01:01:13et cette idée aussi que le monde n'est pas qu'une idée,
01:01:16et il faut que ça coïncide,
01:01:17ça ne sert à rien d'avoir une théorie qui n'a rien à voir avec la pratique.
01:01:20– C'est comme la géopolitique et la réalité militaire.
01:01:22– Mais c'est ça, bien sûr.
01:01:25– Je vous remercie beaucoup Michel Onfray d'être venu jusque nous à nouveau,
01:01:28je rappelle aux téléspectateurs qui peuvent faire l'acquisition de ce livre,
01:01:31entendez-vous dans nos campagnes,
01:01:33c'est donc Michel Onfray et Véronique Lefloque aux éditions du Plénitre,
01:01:36c'est sur TVL.fr, vous pouvez également retrouver Michel Onfray
01:01:39si vous le souhaitez dans sa revue Front populaire.
01:01:42Chers amis, j'espère que cette émission vous a plu, ça change,
01:01:45j'espère également que vous aurez pris le temps d'écrire votre petit commentaire
01:01:48juste en dessous, que vous avez cliqué sur le pouce en l'air
01:01:51pour m'aider à assurer le succès de cette émission.
01:01:53En tous les cas, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine
01:01:55pour une prochaine émission, en attendant, portez-vous bien.

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