INTROSPECTION du 13 mars 2025
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00:00Laurent Collet-Billon, bonjour. Bonjour Lucie Desjonckers. Merci d'avoir accepté mon invitation parce que je suis très très heureuse
00:121. de vous recevoir et 2. de donner la possibilité aux gens qui nous écoutent de mieux vous connaître.
00:18Je suis très heureux de participer également en tout cas. Vous êtes un haut fonctionnaire. Vous avez travaillé dans la défense toute votre vie.
00:26Et aujourd'hui, évidemment, on va parler du secteur de la défense qui reste un secteur méconnu pour beaucoup.
00:34Et puis on va parler de l'homme, de l'homme que vous êtes, du père, de l'époux et du grand sportif.
00:40Alors on va commencer il y a quelques années. C'était hier lorsque vous étiez un petit garçon. Où étiez-vous ? Que faisiez-vous ? Étiez-vous heureux ?
00:48Alors je suis né dans une famille dont mon père était ingénieur militaire déjà. Donc je suis né à Paris, mais pour rejoindre tout de suite
00:58le lieu d'affectation de mon père, qui est Vernon, où il y avait un établissement de ce qui deviendra plus tard la délégation générale pour l'armement.
01:07Un établissement donc d'ingénieur militaire en gros. Et j'ai passé de 0 à 11 ans de ma vie à Vernon. C'était une vie extrêmement heureuse, très facile.
01:15Il y avait des collèges César-le-Maître, des tas de copains. Enfin c'était la campagne, donc c'était absolument merveilleux.
01:21A 11 ans, déménagement lié à une nouvelle affectation de mon père, qui rejoint un nouveau service technique, qui s'occupe de ce qu'on appelle à l'époque
01:30des engins balistiques, ce qui deviendra les missiles stratégiques à un certain moment. Et donc j'atterris en région parisienne, très exactement à Arcueil.
01:39Arcueil, c'est le lycée Lacanal pour moi, où je fais mes études secondaires, y compris une petite partie de classe préparatoire en maths sup.
01:49– Et c'était un peu mon père ce héros que vous vouliez faire ? – Pas du tout, pas du tout.
01:53J'avais une perception assez sévère de mon père. Nous étions une famille nombreuse, 8 enfants.
01:59Donc tout ça a été très organisé par ma mère quelque part, bien davantage que mon père sur le plan de la vie pratique et d'un certain nombre de choses.
02:08Mon père s'occupait de vérifier les résultats scolaires de l'ASMALA assez régulièrement, avec des jugements assez lapidaires parfois,
02:19ne comprend rien aux maths, ne fera jamais rien. – Comme quoi, comme quoi ça ne veut rien dire.
02:25– Voilà, mais tout ça a été au fond assez heureux. Le lycée Lacanal m'a permis de découvrir le rugby,
02:33parce que nous avions des professeurs d'éducation physique et sportive, c'était le nom de l'époque,
02:39qui étaient tous des spécialistes du rugby et qui sont tous devenus entraîneurs de club à l'ISU.
02:44– Oui, puis c'est quelque chose qui a marqué votre vie, je crois.
02:47– Ah oui, tout à fait, j'ai pris le virus à ce moment-là.
02:50– Et alors vous avez rejoint un club vous-même ?
02:53– D'abord la pratique dans le milieu scolaire, les compétitions scolaires, y compris le championnat de France.
02:59Et puis j'ai rejoint, au moment où j'ai quitté le lycée, j'ai rejoint un club qui était en tennis-sport,
03:05pas très loin de Sceaux, où est le lycée Lacanal, et où étaient d'ailleurs mes condisciples de Lacanal, foncièrement.
03:14– Et c'est une passion pour vous ce rugby ? Ça a accompagné votre vie ?
03:18– Elle continue aujourd'hui encore. – Et ça continue.
03:20Je crois que vous êtes reparti sur une civière plusieurs fois, donc…
03:23– Jamais, jamais. On a simplement fait plusieurs voyages d'un bout à l'autre du visage,
03:28mais ça c'est assez habituel, surtout dans les postes que j'occupais.
03:33J'ai d'ailleurs un excellent ami qui partage la même passion et qui occupait à peu près les mêmes postes que moi,
03:38c'est Marouane Lahoud, qui est du même milieu également.
03:42J'espère que vous aurez l'occasion de le rencontrer parce que c'est un personnage également.
03:45– C'est prévu, c'est prévu. Donc après le lycée, qu'est-ce qui se passe, le rugby continue ?
03:50– Le rugby continue bien sûr, mais ce qu'il faut dire c'est que mon père tenait absolument
03:54à ce que je devienne médecin à l'issue de mes études secondaires.
03:58Moi je n'étais absolument pas décidé à devenir médecin pour des tas de raisons,
04:02enfin je ne sentais pas très bien ce métier en tout cas, même si je le trouvais éminemment respectable.
04:07Et donc un peu par hasard, j'entre en classe préparatoire, voilà,
04:13au lycée de la Canale toujours, et puis le prof de maths a ses entrées à Louis-le-Grand
04:20et à la fin de l'année me dit, ben voilà, ton cas est réglé, tu vas faire maths P à Louis-le-Grand.
04:26Je suis parti à Louis-le-Grand faire maths P, bon c'est ce qu'il y a de…
04:28– Le pire comme lycée.
04:30– C'était assez sympa aussi, je dois dire que j'ai trouvé la vie en classe préparatoire plutôt agréable,
04:35mine de rien, c'est une vie assez austère et disciplinée, mais au fond ça a son mérite.
04:40– Ça vous allait bien ?
04:41– Oui, ça a son mérite, je continuais à jouer au rugby pendant ce temps-là,
04:44donc je trouvais que les choses se réunissaient assez bien, quelque part.
04:47– C'était une soupape pour quand même supporter…
04:50– Il peut y avoir de ça, effectivement, il peut y avoir de ça.
04:53– C'est important de faire du sport quand on est sous pression.
04:55– Donc je ne suis pas médecin, en résumé.
04:58– Non, vous n'êtes qu'ingénieur, mais ce n'est pas bien grave.
05:00– Bon, les concours se passent, j'atterris dans une école qui est les super héros à Toulouse,
05:07d'abord parce que j'étais intéressé par le résultat des concours évidemment,
05:11par l'aéronautique et également parce qu'à Toulouse,
05:15on est quand même dans la patrie du rugby également,
05:17donc tout ça se conjugue assez bien.
05:20Et ça m'a permis de jouer au Stade Toulousain qui est un grand club de rugby quand même,
05:26j'étais junior à l'époque encore, les juniors étaient plus âgés que maintenant probablement,
05:33et tout a continué là, et puis au fond les choses s'enchaînent,
05:38j'atterris à super héros, une année se déroule,
05:42et au bout de quelques mois dans cette année, je me dis mais au fond,
05:46dans deux ans tu sors de l'école, pépère, qu'est-ce que tu vas faire ?
05:50– Question.
05:51– Question, et puis je réfléchis, je fais mon tour,
05:55je vais quand même voir mon père, je lui en reparle,
05:57et puis de fil en aiguille, il avait été très surpris que je fasse maths P déjà,
06:02donc il me dit au fond peut-être que tu pourrais réfléchir à entrer au service de l'État,
06:09donc je regardais, ça m'a semblé assez intelligent ce qu'il faisait,
06:15les projets auxquels il était mêlé, qu'il conduisait d'ailleurs pour une grande partie,
06:21et donc ça m'a incité à passer le concours d'ingénieur de l'armement,
06:25ce que je suis devenu du premier coup,
06:28et donc j'ai continué ma scolarité à super héros,
06:30non plus en tant qu'élève civile mais en tant qu'élève ingénieur militaire,
06:35et c'était l'entrée dans la DGA en fait.
06:38– C'est déjà à ce moment-là où vous pénétrez dans la DGA.
06:42– Exactement.
06:43– Eh bien on arrive à la fin de cette première partie,
06:46et ça tombe très bien parce que vous avez fini vos études,
06:50et on va vous suivre sur l'aspect plus opérationnel de votre carrière, à tout de suite.