Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à vous pour Midi News.
00:00:04Voici le programme chargé du jour.
00:00:06Emmanuel Macron a appelé hier au courage, à l'âme de la nation.
00:00:10Il a affirmé que nous n'allions plus toucher les dividendes de la paix.
00:00:13Et son allocution a provoqué un débat, un véritable schisme,
00:00:17entre ceux qui y ont vu une harangue en faveur de la guerre
00:00:20et d'autres au contraire qui pensent qu'il faut avoir ce ton martial
00:00:23pour éviter la guerre et aller vers la paix.
00:00:26Alors nous en parlerons tandis que se prépare,
00:00:28comme vous le voyez sur ces images, un sommet européen
00:00:32à Bruxelles avec le président Zelensky.
00:00:36Pendant des années, nos armées se sont vues dépouillées
00:00:38par des coupes budgétaires injustes.
00:00:40Et voilà qu'aujourd'hui, on s'aperçoit que tous les efforts
00:00:43doivent être consacrés à la défense, aux armées.
00:00:45Mais alors qui va payer ?
00:00:47C'est le temps des arbitrages difficiles.
00:00:48Le régalien et le sécuritaire vont dévorer nos finances publiques
00:00:52nécessitant des choix.
00:00:54Comme d'habitude, le premier réflexe de la classe politique sera...
00:00:58L'impôt !
00:00:59Mais attention, on nous promet que non.
00:01:01Et puis pendant ce temps, on ne parle plus pouvoir d'achat,
00:01:03de menaces islamistes et plus largement des besoins des Français.
00:01:06L'Europe avant la France ? Point d'interrogation.
00:01:09Emmanuel Macron, leader de l'Europe et la France dans tout cela.
00:01:13Voilà pour le programme.
00:01:14Mais tout d'abord, place au journal.
00:01:15Bonjour à vous, cher Somaïa Labide.
00:01:17Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:19À la une de l'actualité, vous le disiez,
00:01:21alors qu'un sommet extraordinaire se tient à Bruxelles,
00:01:25il prend la défense du président sur la dissuasion nucléaire française.
00:01:28Sébastien Lecornu a clarifié les propos d'Emmanuel Macron,
00:01:32propos tenus hier lors d'une allocution solennelle consacrée à l'Ukraine.
00:01:37Si le président de la République avait vraiment dit
00:01:39« je vais partager la dissuasion nucléaire française »,
00:01:42le débat aurait été légitime.
00:01:43Et d'ailleurs, moi-même, je n'aurais pas été d'accord avec cela.
00:01:46Mais il n'a pas dit ça.
00:01:47Et donc en matière de dissuasion, y compris si on est patriote,
00:01:49il faut choisir ses mots avec précaution.
00:01:51Il n'a jamais dit qu'il y aurait un partage,
00:01:54ni des armes, ni de la présédition.
00:01:55En revanche, est-ce que les intérêts vitaux français
00:01:57sont enfermés dans les frontières françaises ?
00:02:00Depuis le général De Gaulle, on sait que non.
00:02:01Or, au moment où toutes les capitales européennes,
00:02:04et non des moindres, Berlin, Dimé, c'est quoi ?
00:02:07Qu'est-ce que la France peut apporter
00:02:09comme contribution à la sécurité collective ?
00:02:11Ben pardon, on ne va quand même pas s'excuser
00:02:13d'être une puissance militaire et nucléaire.
00:02:15Donc il y a quelque chose aussi d'un peu curieux,
00:02:17avoir aussi certains avoir peur au fond
00:02:19que nous soyons une véritable puissance.
00:02:21Le refrain du déclin et autres
00:02:24était peut-être plus confortable pour tout un chacun.
00:02:27En tout cas, là-dessus, il est évident
00:02:29qu'après les Etats-Unis,
00:02:31l'armée la plus crédible dans l'OTAN,
00:02:33en tout cas dans l'espace européen, c'est la France.
00:02:35Ça, je peux vous le confirmer.
00:02:37Dans le reste de l'actualité,
00:02:38après l'officialisation hier,
00:02:40l'heure est à la passation de pouvoir.
00:02:43Clément Beaune remplace François Bayrou
00:02:45à la tête du Haut-Commissariat au plan.
00:02:47L'ancien ministre des Affaires européennes et des Transports
00:02:49dirigera donc une institution fusionnée avec France Stratégie
00:02:52chargée des réflexions prospectives du gouvernement.
00:02:57Et puis, l'actualité, c'est aussi ce complice
00:03:00de Mohamed Amra transféré aujourd'hui en France,
00:03:03interpellé fin février dans une luxueuse villa de Malaga en Espagne.
00:03:08Fernando Dey ferait partie du commando
00:03:10qui a permis à la mouche son évasion
00:03:12spectaculaire et mortelle de l'année dernière.
00:03:15Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité à midi, Sonia.
00:03:19Merci Sonia, je vous dis à tout à l'heure pour le rappel titre.
00:03:22Vous parliez dans votre journal du Haut-Commissariat au plan
00:03:25puisqu'on cherche des économies partout.
00:03:27Vous voyez venir, il y a une piste d'économies toutes trouvées.
00:03:31Bonjour Jonathan Sigmond. Bonjour Sonia.
00:03:32Merci d'être là, Gabriel Plusette.
00:03:34Plaisir de vous recevoir, Paul Melun.
00:03:36Merci de votre présence. Bonjour Sonia.
00:03:38Bonjour cher André Valigny. Bonjour Sonia.
00:03:40Merci d'être là.
00:03:42Alors, vous avez vu le débat, va-t'en guerre, va-t'en paix.
00:03:45Vous allez me dire dans quel camp vous êtes.
00:03:47Est-ce que ce sont deux camps irréconciliables aujourd'hui ?
00:03:50Est-ce que, comme certains l'affirment, Emmanuel Macron et d'autres
00:03:53veulent prolonger la guerre et amplifier la menace
00:03:57ou alors elle est bien réelle finalement ?
00:03:59Mais tout d'abord, direction Bruxelles où se prépare
00:04:02un énième sommet européen décisif, comme on dit.
00:04:04Sauf que, Donia Tengor, cette fois-ci aussi, on veut montrer l'image
00:04:08surtout en ce moment, d'Européens unis.
00:04:11C'est bien cela ?
00:04:14Effectivement, Sonia, nous sommes ici à Bruxelles, au Conseil européen
00:04:19où se tient un sommet extraordinaire, une réunion autour de 27 chefs d'État
00:04:24avec le président français Emmanuel Macron
00:04:27qui doit arriver dans à peu près une demi-heure.
00:04:30Là, ce que je peux vous dire, c'est que Volodymyr Zelensky est arrivé.
00:04:33Il est là, en tout cas.
00:04:39Nous avons un léger problème de connexion.
00:04:41Nous reviendrons vers vous tout à l'heure chez Erdogan.
00:04:43Emmanuel Macron, justement, qui a appelé hier au courage, à l'âme de la nation.
00:04:47Il a affirmé que nous n'allions plus toucher, vous savez, les fameux dividendes de la paix
00:04:51et son allocution hier a provoqué un véritable débat au-delà, d'ailleurs, de notre classe politique.
00:04:57Faut-il avoir ce ton martial ? Certains disent même exagéré.
00:05:00Où est-ce la réalité, une lucidité qui commandent le chef de l'État ?
00:05:04Retour sur cette prise de parole et le débat juste après.
00:05:08C'était une prise de parole attendue.
00:05:11Depuis le palais de l'Elysée, le président de la République s'adresse aux Français.
00:05:16Le ton est grave, le moment solennel.
00:05:19La Russie est devenue, au moment où je vous parle et pour les années à venir,
00:05:23une menace pour la France et pour l'Europe.
00:05:25Notre prospérité et notre sécurité sont devenues plus incertaines.
00:05:30Il faut bien le dire, nous rentrons dans une nouvelle ère.
00:05:34Dans cette nouvelle donne internationale, le chef de l'État l'assure,
00:05:38la France et l'Europe ne resteront pas de simples spectateurs.
00:05:42L'heure est au réarmement.
00:05:44Nous aurons à faire de nouveaux choix budgétaires et des investissements supplémentaires
00:05:49qui sont désormais devenus indispensables.
00:05:52Des financements communs massifs seront décidés pour acheter et produire sur le sol européen
00:05:57des munitions, des chars, des armes.
00:06:00Alors qu'il avait suscité la polémique en évoquant l'extension de la dissuasion nucléaire française,
00:06:05Emmanuel Macron a tenu à préciser ses propos.
00:06:09J'ai décidé d'ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion
00:06:14de nos alliés du continent européen.
00:06:17Quoi qu'il arrive, la décision a toujours été et restera entre les mains du président de la République.
00:06:24Ce jeudi, une réunion extraordinaire du Conseil européen se tiendra à Bruxelles.
00:06:30Et c'est en ce moment même.
00:06:32Regardez cette image, je voudrais vous la faire commenter.
00:06:34Vous voyez le président Zelensky, à ses côtés notamment la président de la commission Ursula von der Leyen.
00:06:40Selon vous, est-ce qu'il arrive en chef de guerre ou alors, comme certains le disent aussi,
00:06:45en politique suppliant pour récupérer, Gabriel Cluzel, ces territoires désormais conquis
00:06:51et pour tenter d'entrer dans l'OTAN, voire l'Union européenne ?
00:06:55C'est vrai que c'est difficile de se faire une idée juste parce qu'il y a le Zelensky avec l'Europe
00:07:02et il y a le Zelensky avec Trump, puisque nous avons appris qu'après la passe d'armes
00:07:09qui a beaucoup marqué, il faut le dire, avec Donald Trump et J.D. Pence,
00:07:15Zelensky était revenu en disant, écoutez, moi je suis prêt à discuter avec lui.
00:07:19Mais néanmoins, quand il est dans un contexte européen, alors est-ce que c'est lui
00:07:23ou est-ce que c'est le rôle qu'on veut lui donner ?
00:07:25Eh bien, il apparaît bien plus décidé à continuer.
00:07:31Donc sur Zelensky, je ne saurais dire et je ne saurais m'avancer.
00:07:36Ce qui est certain, c'est que l'Europe essaie de jouer sa partition.
00:07:38Et on aimerait bien savoir, parce que c'est quand même ce qui nous intéresse au premier chef,
00:07:41ce que va être la France là-dedans.
00:07:43Alors on nous dit, oui la France, et c'est vrai, je partage cette idée,
00:07:47la France est la première armée après l'armée américaine, la seule armée sans doute crédible.
00:07:52Il y a l'Angleterre qui ne fait pas partie de l'Union Européenne, stricto sensu,
00:07:55mais vraiment la France a un rôle à part.
00:07:58Mais on voudrait savoir ce qui va se passer.
00:08:01Certes, c'est un poisson pilote, mais il ne faudrait pas qu'il devienne le dindon de la farce.
00:08:04C'est-à-dire que si c'est pour perdre justement cette supériorité,
00:08:10cet atout particulier pour le partager avec les autres,
00:08:14ce serait bien dommage pour la France.
00:08:16Si c'est pour au contraire renforcer ce que nous sommes, notre défense,
00:08:21et nous aurions dû le faire depuis bien longtemps,
00:08:23si nous avions écouté Philippe Lévillier.
00:08:25Là, c'est autre chose, et pourquoi pas.
00:08:28Mais c'est vrai que ce qui pose un problème,
00:08:31c'est qu'Emmanuel Macron a quand même une présomption d'européolaterie forcenée.
00:08:37Donc tout d'un coup, ses accents hier, moi c'est vrai que j'étais très frappée.
00:08:40Il a parlé de patrie, il a parlé de nation, force d'âme, même l'âme il a l'air d'y croire.
00:08:45Est-ce qu'on peut compter tout ça dans un fédéralisme européen ?
00:08:47Voilà, alors si à la fin c'est pour nous conduire au fédéralisme,
00:08:50on aura l'impression d'avoir été un peu roulé dans la farine.
00:08:53Justement, c'est ça toute la question, c'est comment va s'articuler ce réarmement.
00:08:57Parce que d'abord, il y a un prisme français quand on parle de nos entreprises.
00:09:01Il y a des fleurons industriels français qui produisent des armes,
00:09:05qui sont de très haut niveau, qui vont créer de l'emploi,
00:09:08qui vont aussi créer une certaine forme de prospérité économique là où ils seront.
00:09:11Et puis ensuite, il y a des mécaniques de solidarité ou de travail avec des coopérations européennes.
00:09:16Et ça, ça ne veut pas forcément dire le saut fédéraliste.
00:09:18Il y a deux façons.
00:09:19Où on confie à la Commission européenne le soin de coordonner notre défense.
00:09:23Et là, je vous le dis, je suis très inquiet si on choisit cette option-là.
00:09:26Parce que je ne fais pas du tout confiance à Mme von der Leyen
00:09:29pour appuyer sur je ne sais quel bouton et déclencher je ne sais quelle guerre
00:09:31et je ne sais pas avec quelle légitimité elle ferait ça.
00:09:33En revanche, si c'est une Europe des nations de la défense
00:09:36où il y a des coopérations, ça existe déjà.
00:09:38Il y a le traité de Lancaster entre la France et le Royaume-Uni, ça marche très bien.
00:09:41On peut faire pareil.
00:09:42Il faudrait peut-être commencer parce que les Allemands n'achètent pas des avions américains
00:09:45mais achètent français, qui est une préférence européenne dans les achats d'armes.
00:09:49Donc, il peut y avoir des logiques d'alliance et de travail
00:09:52avec toutes les nations européennes qui voudront le faire.
00:09:54Certaines nations européennes préféreront être sous la protection des États-Unis d'Amérique.
00:09:58Nous allons en parler.
00:09:59Mais pour l'heure, quand vous voyez cette image, est-ce que vous vous dites
00:10:01tout se joue ici ou est-ce que vous dites c'est un théâtre d'ombre ?
00:10:04Pendant qu'en réalité, nous allons avoir un strapentin et encore un, je l'espère,
00:10:09à la table des négociations entre le prison américain, probablement le leader russe
00:10:13et quand même, ça l'intéresse au premier plan, le président ukrainien.
00:10:16Le point le plus délicat, ce n'est absolument pas l'Union européenne,
00:10:19c'est l'adhésion ou non de l'Ukraine à l'OTAN.
00:10:21C'est la ligne rouge fixée par la Russie.
00:10:23Si vous me posez la question à titre personnel,
00:10:26je suis pour vivre dans un monde où la Russie et les États-Unis ne se font pas la guerre.
00:10:30Si c'est la ligne rouge qu'il va falloir négocier, c'est-à-dire voir
00:10:35quels sont les ajustements possibles pour l'Ukraine de ne pas adhérer à l'OTAN
00:10:40mais de pouvoir tout de même avoir une protection européenne, pourquoi pas ?
00:10:44On a vu avec quelle négligence, si je puis dire, Donald Trump a dit
00:10:48il est hors de question que l'Ukraine adhère à l'OTAN.
00:10:51En revanche, toute adhésion à l'Union européenne, allez-y, ça ne pose pas de problème.
00:10:54Mais dites pourquoi l'OTAN ? Parce qu'on serait à touche-touche, pardonnez-moi.
00:10:58La Russie a mis depuis des années et des années, c'était même depuis dix ans
00:11:02le point de départ de cette guerre.
00:11:04Ce n'est pas depuis trois ans, c'est depuis plus de dix ans.
00:11:07La Russie exclut toute éventualité d'avoir une frontière avec un pays membre de l'OTAN.
00:11:12On peut l'entendre, tout en étant par un soutien inconditionnel de Vladimir Poutine.
00:11:17Il y a quelque chose en Russie, de l'histoire de la Russie, qui fait qu'on peut le concevoir.
00:11:21Et donc effectivement, peut-être que les Européens aujourd'hui réunis à Bruxelles
00:11:25vont pouvoir réaffirmer leur soutien indéfectible à Volodymyr Zelensky.
00:11:30C'est de bonne alloi, ça serait la suite logique de ce que nous a raconté et expliqué
00:11:36le Président de la République avec des infographies hier.
00:11:39C'était, à ma connaissance, inédit dans un discours présidentiel.
00:11:42Il y avait le Covid aussi, on avait eu les courbes quand même.
00:11:45D'ailleurs, il y avait beaucoup de comparaisons.
00:11:48Je doute que ce soit aujourd'hui à Bruxelles que beaucoup de choses vont se jouer
00:11:53pour l'avenir de la stabilité et de la paix sur le territoire européen.
00:11:57D'ailleurs, à comparaison, on voit des liens avec le discours sur le Covid.
00:12:02C'est vrai qu'on a déclaré la guerre à beaucoup de choses ces derniers temps.
00:12:05André Vallina, la guerre au Covid, la guerre à l'islamisme.
00:12:08Enfin, on déclare la guerre matin, midi et soir.
00:12:10Et quand on vient à la télévision face à des millions de Français sur un ton martial,
00:12:14est-ce que d'abord, est-ce que c'est un ton exagéré ?
00:12:17Et est-ce qu'aujourd'hui, on se dit vraiment, il peut y avoir un risque d'embrasement ?
00:12:22Vous posez deux questions.
00:12:24A la première question, je trouve au contraire qu'Emmanuel Macron,
00:12:28contrairement à ce qu'il a fait pendant le Covid, n'en a pas trop fait hier soir.
00:12:32Je l'ai trouvé plutôt sobre.
00:12:34À la fin, il a parlé de la patrie, de la force d'âme.
00:12:37Ça ne m'a pas choqué.
00:12:38Au contraire, j'ai trouvé ça bienvenu dans sa bouche et assez inhabituel.
00:12:41Mais j'ai trouvé qu'il était plutôt sur un registre grave et sans en rajouter.
00:12:46Sur la deuxième question, tout le monde sait bien que les choses vont se jouer entre Moscou et Washington.
00:12:54Moi, je suis très heureux, je suis très européen.
00:12:57Je suis heureux de voir Zelensky obtenir aujourd'hui à nouveau le soutien.
00:13:01Vous êtes européen jusqu'où ?
00:13:02Moi, je pense qu'on nous le sommes au nom de cette table.
00:13:05Moi, jusqu'à très loin.
00:13:06Jusqu'à une défense nucléaire mutualisée.
00:13:09Oui, oui, jusque-là.
00:13:10Une dissuasion nucléaire, pardonnez-moi.
00:13:12Oui, avec les pays qu'ils souhaiteront et qui pourront partager la charge financière que ça représente.
00:13:17Moi, je suis fédéraliste, donc je l'assume.
00:13:19Je suis profondément européen.
00:13:21Je pense qu'Emmanuel Macron...
00:13:23On a un loup dans le poulailler, on a un fédéraliste.
00:13:26Sur ce sujet, Emmanuel Macron est d'une cohérence totale depuis le début.
00:13:31Depuis 2017, depuis son discours de la Sorbonne qu'il a réitéré à la Sorbonne en 2024.
00:13:37Je pense que c'est vers ça qu'il faut aller et ça prendra beaucoup de temps, évidemment.
00:13:41Je crois beaucoup à cette formule.
00:13:44La France est ma patrie et l'Europe est notre avenir.
00:13:47Alors, quel avenir ?
00:13:48Avenir de guerre ou avenir de paix ?
00:13:50Quand madame Ursula von der Leyen, moi ça m'a beaucoup intéressée, dit
00:13:53il faut se réarmer.
00:13:54Celle-là même qui tenait les cordons de la bourse en nous obligeant quelque part,
00:13:58même si les nations l'ont fait, à couper dans les budgets militaires.
00:14:02Vous avez raison.
00:14:03En plus, il y a un an, Ursula von der Leyen disait
00:14:05pas besoin de se réarmer, on a l'OTAN.
00:14:07Donc si vous voulez, en termes de vision stratégique, confier à des gens qui,
00:14:11depuis des années, des décennies, nous ont mis sous le parapluie otanien
00:14:15et nous ont expliqué que ça ne sert à rien de s'armer,
00:14:17c'est la doctrine un peu de la défense allemande,
00:14:19ça ne sert à rien de s'armer parce que les États-Unis nous défendent.
00:14:21Quand on a un Trump qui arrive et qui est isolationniste et qui dit en gros
00:14:25l'Union européenne est là pour enquitiner les Américains,
00:14:28ce qui n'est pas vrai, enfin qui est américain,
00:14:30mais les Américains ne fonctionnent pas comme ça depuis Roosevelt.
00:14:33Il y a eu le plan Marshall, il y a plein de choses.
00:14:35Ils n'ont jamais fonctionné comme ça.
00:14:36C'est le premier à être aussi isolationniste et peut-être,
00:14:38oserais-je le mot, nationaliste.
00:14:39Et donc, nous les Européens, on se réveille avec un peu la gueule de bois
00:14:43et on se dit, en fait, le roi est nu.
00:14:45On ne peut pas se défendre face à des puissances ennemies.
00:14:48Avec les velléités européennes d'élargir l'OTAN élu,
00:14:51pardonnez-moi, est-ce qu'on a pris le risque, je sais que cette question,
00:14:54vous dites ça, vous passez pour une poutinophile,
00:14:57est-ce qu'on a pris le risque de faire sortir l'ours russe de sa tanière ?
00:15:01Et vous connaissez la fameuse phrase de Talleyrand,
00:15:03il y a mille manières de faire sortir l'ours,
00:15:05mais pour le faire rentrer, il en connaissait pas Talleyrand.
00:15:09Il est déjà un peu sorti l'ours de sa tanière.
00:15:11C'est comme les dentifrices dans le tube,
00:15:13c'est plus facile de le faire sortir que de le faire rentrer.
00:15:16Il y avait plein de dentifrices du temps de Talleyrand.
00:15:18L'ours, ça fait un peu peur, votre histoire.
00:15:20Non, mais moi, ce qui me frappe, c'est que l'Union européenne
00:15:25se prend tout d'un coup pour ce qu'elle n'est pas.
00:15:28Il faut rappeler ce qu'elle était, l'union du charbon et de l'acier.
00:15:30C'était à l'époque une union commerciale.
00:15:32C'est un peu comme si Félix Potin se disait
00:15:35« Je vais devenir le chevalier Bayard ».
00:15:37C'est un peu ce qui m'inquiète.
00:15:39Je ne vois pas très bien ce que Ursula von der Leyen va faire là-dedans.
00:15:42Sachant qu'on a déjà du mal à nous définir nous-mêmes.
00:15:44Qu'est-ce que l'Europe ?
00:15:45Je rappelle qu'il n'y a pas si longtemps, on en parle moins,
00:15:47mais on projetait de mettre la Turquie dans le coup.
00:15:50L'Europe, c'est un peu tout et rien.
00:15:53Je vous rappelle qu'on n'a pas inscrit non plus nos racines chrétiennes.
00:15:56On peine beaucoup, nous peinons à nous définir nous-mêmes.
00:15:59C'est quand même assez compliqué.
00:16:01Moi, ce que je vois, et ce que je redoute,
00:16:04c'est qu'Emmanuel Macron, voilà l'opportunité d'apparaître en chef de guerre.
00:16:08Que ça lui serve politiquement, personnellement aussi,
00:16:12parce que ça lui redonne de l'aura,
00:16:15pour une guerre à l'ancienne, si j'ose dire, conventionnelle,
00:16:18que d'ailleurs connaît son électorat,
00:16:20vous savez, celui qu'on appelle communément « les boomers ».
00:16:23Cette guerre contre l'ennemi russe, on la connaît,
00:16:26donc elle lui est familière.
00:16:27En revanche, si vous voulez, c'est une opération de diversion
00:16:32qui permet de ne plus voir nos problèmes intérieurs.
00:16:35Et il y a une guerre à l'intérieur.
00:16:37Une guerre larvée, une guerre qui ne dit pas son nom,
00:16:39une guerre qu'on ne veut pas reconnaître.
00:16:41Mais il y a une forme de guerre.
00:16:42Nous pouvons déployer des ogives nucléaires,
00:16:44comme nous voulons, vers la Russie.
00:16:46Ce n'est pas pour ça que nous empêcherons un type
00:16:48avec une voiture-bélier ou un couteau
00:16:50d'aller assassiner des Français.
00:16:52Vous voyez, il y a quelque chose de terrifiant
00:16:55dans cette dichotomie.
00:16:57Par ailleurs, dans ce qui va se passer, moi, j'ai quelques doutes.
00:16:59Parce que le couple franco-allemand, on le connaît par cœur.
00:17:02On est tous d'accord qu'on ne l'a pas compris.
00:17:06Et pour le nucléaire civil, il faut voir ce qui s'est passé.
00:17:09Moi, j'ai lu récemment un rapport très intéressant
00:17:12de l'école de guerre économique qui montrait
00:17:15à quel point l'Allemagne, ayant lâché elle-même le nucléaire,
00:17:18avait décidé de forcer la France,
00:17:21avait décidé de saper la France sur ce point.
00:17:23On l'imagine mal dire, on va vous financer,
00:17:25on va vous donner plein d'argent pour que vous nous serviez
00:17:28de parapluie, de parapluie nucléaire également.
00:17:31Mais tous les avantages, vous les gardez.
00:17:34Le bouton, vous le gardez.
00:17:36Pardon, mais j'ai du mal à le croire quand on sait
00:17:38qu'Olaf Scholz a demandé le partage, en 2018,
00:17:42du siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies.
00:17:46J'ai du mal à croire qu'ils se contenteront
00:17:49simplement d'un bout de parapluie, d'un bout de nucléaire.
00:17:53Nous donnons l'argent et vous gardez le bouton.
00:17:55Oui, allez-y.
00:17:56Parce qu'André Valény, fédéraliste...
00:17:59Non, mais ça c'est à long terme.
00:18:01Vous avez fait une démonstration déjà à court terme.
00:18:04Il faut faire une Europe concentrique,
00:18:06un cercle concentrique.
00:18:08Ceux qui veulent aller plus loin ensemble
00:18:10doivent pouvoir le faire à 5 ou 6.
00:18:12L'Europe des 6 d'ailleurs, l'Europe des 9,
00:18:14ensuite avec la Grèce, le Portugal et l'Espagne.
00:18:16Je pense qu'il faut qu'on fasse une Europe
00:18:18à géométrie variable.
00:18:20A 27, on ne peut pas avancer tous du même pas.
00:18:22Ça c'est la première chose, surtout avec des gens
00:18:24comme les Hongrois qui ne veulent pas avancer du tout.
00:18:26Deuxièmement, sur la Réunion d'aujourd'hui.
00:18:28Je suis d'accord avec Gabrielle Cluzel.
00:18:30L'Europe n'a pas la compétence de défense.
00:18:33Les choses militaires ne sont pas dans la compétence
00:18:35de l'Union européenne.
00:18:36Tout ce qu'elle peut faire, l'Union européenne,
00:18:38je crois que c'est ce qui va se passer aujourd'hui,
00:18:40d'après ce qu'on peut savoir, c'est qu'elle va
00:18:42permettre des financements aux pays qui le souhaiteront
00:18:44en levant un grand emprunt européen
00:18:46et en redonnant l'argent
00:18:48aux pays qui souhaiteront s'armer.
00:18:50Précisons à nos téléspectateurs,
00:18:52un emprunt européen,
00:18:54ça veut dire plus de dettes,
00:18:56françaises notamment.
00:18:58Parce que ce n'est pas de l'argent magique
00:19:00qui vient de l'Europe.
00:19:02On se réarme en s'en détendant.
00:19:04Ou alors on augmente les impôts.
00:19:06Je crois qu'il vaut mieux s'en détecter
00:19:08que d'augmenter les impôts.
00:19:10Il n'y a pas d'autre solution.
00:19:12On pourrait imaginer que la Banque centrale européenne
00:19:16puisse prêter directement aux Etats membres
00:19:18sur le sujet de la défense, par exemple,
00:19:20à un taux à zéro.
00:19:22Pendant des années, vous le savez,
00:19:24combien de spécialistes de défense,
00:19:26quel que soit leur bord politique,
00:19:28sont venus nous dire que ça suffit.
00:19:30On coupe dans les armées, on coupe dans les budgets.
00:19:32On se réveille un peu tard, on est d'accord,
00:19:34mais on vaut mieux tard que jamais.
00:19:36C'était quoi son désaccord avec Pierre de Villiers ?
00:19:38C'était là-dessus.
00:19:40La ORN a beau jeu de rappeler ça aujourd'hui,
00:19:42mais pendant la campagne électorale de 2017,
00:19:44Marine Le Pen avait dit qu'il faut pousser
00:19:46dès 2018, bulser 22% du PIB,
00:19:48et dès la fin du quinquennat,
00:19:503%.
00:19:52La petite vidéo qu'ils font circuler,
00:19:54encore une fois, c'est leur jeu politique,
00:19:56mais elle est intéressante à regarder.
00:19:58Tout le monde lui a rionné à l'époque.
00:20:00La citation de Baudelaire avec le diable,
00:20:02la plus belle ruse du diable,
00:20:04c'est de faire croire qu'il n'a jamais existé.
00:20:06La guerre, c'est un peu pareil.
00:20:08On a l'impression que la guerre
00:20:10était sortie de notre horizon.
00:20:12Là, elle revient au pas de course,
00:20:14mais le problème, c'est qu'on ne la prépare pas
00:20:16quand on est face au mur.
00:20:18C'est quand même un vrai sujet crucial.
00:20:20Les Français sont quand même inquiets
00:20:22pour leur épargne.
00:20:24Ils sont inquiets pour leurs enfants,
00:20:26pour leur épargne.
00:20:28Avant-hier, lors de la grande interview
00:20:30où Jean-François Copé me dit
00:20:32qu'il est à sa place,
00:20:34mais il me dit
00:20:36qu'il ne voit qu'une solution,
00:20:38c'est l'épargne privée.
00:20:40Vous avez entendu le chef de l'État
00:20:42hier dans son intervention.
00:20:44Il a dit, et il s'en félicitait,
00:20:46que le financement de l'armement
00:20:48de chaque pays européen ne serait pas calculé
00:20:50dans le déficit de chaque État.
00:20:52En gros, ça veut dire que c'est formidable,
00:20:54on va s'endetter, mais ça ne me comptera pas.
00:20:56On va s'en mettre à tête.
00:20:58Il y a une armoise magique qu'on nous a cachée
00:21:00même avant les gilets jaunes.
00:21:02Je suis très inquiet par ça.
00:21:04Ce n'est pas un détail.
00:21:06Le financement de l'armement
00:21:08de chaque pays membre
00:21:10est le financement de l'union.
00:21:12Comment on se réarme ?
00:21:14Pardonnez-moi, parce qu'on dit
00:21:16qu'on se réarme. Combien il faut de temps
00:21:18pour fabriquer du temps ?
00:21:20Ce n'est pas quand on est face à l'obstacle
00:21:22qu'on se réarme.
00:21:24Ne nous concentrons pas que sur les contraintes,
00:21:26pensant aussi que c'est très important
00:21:28de se réarmer.
00:21:30Si on fait la liste à l'après-vert
00:21:32dans ce cas-là, c'est le temps des arbitrages difficiles.
00:21:34Vous dites aux Français de travailler plus.
00:21:36Vous coupez dans les dépenses sociales ?
00:21:38Il faut regarder
00:21:40dans quoi est-ce qu'on peut couper.
00:21:42Je ne pense pas que les dépenses sociales soient une bonne idée.
00:21:44Mais il y a d'autres choses.
00:21:46Il y a des choses qu'on peut supprimer.
00:21:48On peut faire des économies.
00:21:50Oui, voilà.
00:21:52On va croire qu'on vise
00:21:54rien de personnel.
00:21:56Jamais chez nous.
00:21:58Une courte pause et on se retrouve.
00:22:02Merci d'être avec nous.
00:22:04La suite de Midi News,
00:22:06le débat alors que nous avons un oeil
00:22:08sur ce qui se passe à Bruxelles
00:22:10avec ce sommet européen.
00:22:12Toujours décisif les sommets européens.
00:22:14Le mot décisif est toujours racolé
00:22:16à sommet européen.
00:22:18On attend la venue d'Emmanuel Macron
00:22:20qui s'exprimera de nouveau dans la journée.
00:22:22Nous dit-on pour une conférence de presse.
00:22:24Pour le moment, je vous le disais,
00:22:26pendant des années, nos armées se sont vues dépouillées
00:22:28par des coupes budgétaires injustes.
00:22:30On s'aperçoit que tous les efforts,
00:22:32une grande partie, doivent être consacrés
00:22:34à la défense, aux armées.
00:22:36C'est ce qu'a encore précisé tout à l'heure
00:22:38le Premier ministre François Bayrou.
00:22:40Écoutons-le.
00:22:42C'est notre responsabilité.
00:22:44Et notre responsabilité,
00:22:46plus que jamais,
00:22:48c'est de choisir
00:22:50les priorités
00:22:52et les hiérarchies.
00:22:54La défense est désormais une priorité
00:22:56évidente pour tous.
00:22:58Il faut renouveler complètement
00:23:00la vision,
00:23:02les projets pour l'avenir.
00:23:04On va le faire.
00:23:06Sans rien abandonner.
00:23:08Le modèle social fait partie
00:23:10de l'identité française.
00:23:12Nous ne laisserons aucun des problèmes
00:23:14du pays de côté.
00:23:16J'aurai l'occasion de m'exprimer
00:23:18dans les jours qui viennent
00:23:20sur les choix que le gouvernement
00:23:22a l'intention de porter
00:23:24et de mettre en oeuvre.
00:23:26Sans augmenter les impôts,
00:23:28sans toucher au modèle social,
00:23:30comment va-t-on faire ?
00:23:32On va en parler avec nos invités
00:23:34et Éric Derritte-Mathenne.
00:23:36Merci d'être là, chère Éric,
00:23:38qui nous a rejoints.
00:23:40Elle était l'invitée ce matin
00:23:42dans la grande interview
00:23:44où Manon Aubry,
00:23:46eurodéputée à l'EFI,
00:23:48pour elle, derrière l'expression
00:23:50économie de guerre,
00:23:52se cache surtout,
00:23:54c'est qu'il a préparé les esprits
00:23:56à une économie de guerre.
00:23:58Il a dit sur un ton
00:24:00extrêmement grave
00:24:02qu'il faudra faire des sacrifices,
00:24:04des réformes structurelles
00:24:06pour financer la guerre.
00:24:08Je pose la question ce matin.
00:24:10S'il refuse d'augmenter les impôts
00:24:12des plus riches pour financer la guerre,
00:24:14quels seront les sacrifices sociaux
00:24:16qui vont en découler ?
00:24:18Il y a toujours de la flexibilité budgétaire
00:24:20quand il s'agit de dépenses militaires,
00:24:22mais pas quand il s'agit de financer nos besoins.
00:24:24Qui va payer ?
00:24:26Dans quelles poches ?
00:24:28Qui va sortir le chéquier, chère Éric,
00:24:30de Rythmathène ?
00:24:32Quand il n'y a plus de sous dans la caisse,
00:24:34il faut faire des économies.
00:24:36La France est incapable de faire des économies aujourd'hui.
00:24:38On a une dette de 3 200 milliards,
00:24:40c'est de la folie.
00:24:42Pas augmenter les impôts, j'allais dire heureusement,
00:24:44parce qu'on a quand même le record de l'OCDE,
00:24:46des prélèvements obligatoires.
00:24:48On doit être à 47 ou 48 % de prélèvements.
00:24:50Les entreprises,
00:24:52n'oublions pas, hier matin, j'étais chez Dassault,
00:24:54ils payaient 25 % d'impôts,
00:24:56avec la surtaxe créée par le gouvernement, ça monte à 35 %.
00:24:58Franchement, vous trouvez ça,
00:25:00bien sûr, pour les grosses entreprises
00:25:02qui font des gros bénéfices, bien sûr,
00:25:04pas pour tout le monde.
00:25:06Donc le problème, c'est où prendre l'argent ?
00:25:08C'est la grande question, surtout qu'on a bien compris
00:25:10que le modèle social n'allait pas être remis en cause.
00:25:12Bien sûr que ce ne serait pas bien de remettre en cause le modèle social,
00:25:14mais il y a peut-être quand même quelques petites économies à faire.
00:25:16Le social, c'est un tiers de la richesse de la France,
00:25:18de ce que crée la France comme richesse.
00:25:20C'est un tiers de son PIB.
00:25:22C'est énorme.
00:25:24Est-ce qu'on ne peut pas un peu renier sur certaines dépenses,
00:25:26revoir, se serrer un peu la ceinture ?
00:25:28Sinon, qu'est-ce qui va se passer ?
00:25:30Eh bien, c'est le déficit
00:25:32qui va encore déraper.
00:25:34Vous savez qu'actuellement, on est à 5,4.
00:25:36L'an dernier, c'était 6 % le déficit par rapport au PIB.
00:25:38On va être à 5,4 cette année.
00:25:40Il faudrait qu'on soit à 3.
00:25:42Et on commence à dire, finalement,
00:25:44les critères de masse riche, on les laisse tomber.
00:25:46Attention, avec quand même,
00:25:48je ne sais pas si vous partagez cet avis,
00:25:50mais Agnès Verdier-Molligny avait tiré la sonnette d'alarme
00:25:52sur un risque de mise sous tutelle
00:25:54par le FMI.
00:25:56Ce n'est pas bien.
00:25:58Sauf qu'on commence à dire, terminer,
00:26:00même Mme van der Leyen a dit,
00:26:02les critères de masse riche, ce n'est pas si important que ça.
00:26:04On va les laisser de côté.
00:26:06Ça veut dire qu'en France, on est parti.
00:26:08Je dis que c'est surtout grave pour la France,
00:26:10parce qu'on a déjà une dette monumentale,
00:26:12un déficit qui va continuer de s'accroître.
00:26:14Comment on va payer ça demain ?
00:26:16Comment nos enfants feront pour gérer tout ça ?
00:26:18Est-ce qu'on va solliciter,
00:26:20je ne crois plus au référendum,
00:26:22vous avez vu, ça fait partie des sujets
00:26:24qui sont partis aussi vite qu'ils sont arrivés,
00:26:26mais est-ce qu'on va demander,
00:26:28quand les parlementaires débattent
00:26:30ces 100 votes à l'Assemblée nationale,
00:26:32est-ce qu'on va demander l'avis de tous,
00:26:34de nous-mêmes ?
00:26:36Est-ce qu'on s'engage vers une économie de guerre,
00:26:38une défense plus forte,
00:26:40ou est-ce qu'on prépare autre chose ?
00:26:42Je vais répondre rapidement.
00:26:44Les questions d'augmenter la dépense militaire,
00:26:46de passer de 2 % de notre richesse créée
00:26:48à 3 %,
00:26:50ça fait déjà 25 milliards à trouver.
00:26:52Et si Emmanuel Macron
00:26:54confirme ce qu'il a dit,
00:26:56on va monter peut-être à 4 %,
00:26:58on va arriver à 100 milliards de dépenses.
00:27:00Je précise que Donald Trump voudrait
00:27:02que les pays de l'OTAN atteignent 5 %,
00:27:04c'est-à-dire que c'est inatteignable.
00:27:06Je pense qu'on n'a pas l'argent pour.
00:27:08C'est ce que font les Polonais,
00:27:10par exemple.
00:27:12Dans les années 50, la France dépensait
00:27:147 ou 8 % de son FIB.
00:27:16Mais il y avait eu la Seconde Guerre mondiale
00:27:18qui nous avait ruiné jusqu'avant.
00:27:20Mais les dépenses sociales n'étaient pas les mêmes.
00:27:22Oui, mais on construisait aussi
00:27:24à ce moment-là l'État-providence.
00:27:26On mettait en place la Sécurité sociale, par exemple.
00:27:28Et je suis d'accord avec ce que disait François Bayrou,
00:27:30nos dépenses sociales font aussi partie de notre identité.
00:27:32Je suis sûr que si on est un peu innovant,
00:27:34on peut trouver des financements intelligents.
00:27:36Par exemple, la Banque centrale européenne
00:27:38peut prêter directement aux États
00:27:40pour financer notre réarmement.
00:27:42Elle peut prêter à un taux minime,
00:27:44quasiment un taux zéro.
00:27:46Et comme ça, la France peut financer son réarmement.
00:27:48Réarmement qui ?
00:27:50Si on finance ce réarmement, ces usines
00:27:52permettront aussi de créer de l'emploi,
00:27:54de créer de la richesse nationale,
00:27:56d'alimenter nos grandes entreprises.
00:27:58Je ne vise personne,
00:28:00mais les mêmes qui disent qu'il faut se réarmer
00:28:02et investir sont...
00:28:04Ce sont ceux qui nous ont désarmés.
00:28:06Est-ce que vous saviez,
00:28:08là encore je l'ai lu dans le livre d'Agnès Verdier-Molligny,
00:28:10par exemple, vous avez, je ne sais pas,
00:28:12100 millions qui va pour des dépenses militaires
00:28:14très souvent, 50 millions
00:28:16ne sont pas investis.
00:28:18Parce qu'on a décidé,
00:28:20on a un arbitrage au dernier moment,
00:28:22de se dire, finalement...
00:28:24C'est ce qu'on appelle les gels budgétaires en cours d'année.
00:28:26Ça tombe toujours sur la défense.
00:28:28On vote des lois de finances qui ne sont jamais appliquées.
00:28:30Je ne savais pas que c'était possible.
00:28:32Oui, c'est possible, bien sûr.
00:28:34On passe par le Parlement, mais le Parlement laisse faire.
00:28:36Il faut dire que,
00:28:38tout à l'heure vous parliez du général de Villiers,
00:28:40Emmanuel Macron a été vexé
00:28:42parce que le général de Villiers,
00:28:44en 2017, a dit qu'il fallait réarmer
00:28:46davantage. Et j'ai l'impression
00:28:48que c'est surtout psychologiquement que Macron
00:28:50n'a pas supporté cette
00:28:52demande du général de Villiers
00:28:54parce qu'au fil des deux quinquennats
00:28:56d'Emmanuel Macron, les dépenses militaires ont beaucoup
00:28:58augmenté. Moi j'ai été au Parlement à l'époque,
00:29:00il y a eu deux lois de programmation militaire qui ont été votées
00:29:02et qui ont fait beaucoup augmenter le budget
00:29:04de la défense nationale en France.
00:29:06Donc il faut aller plus loin aujourd'hui,
00:29:08on a déjà commencé à réarmer.
00:29:10Et sur ces lois de programmation militaire, il faut dire que
00:29:12le gouvernement avait réussi à convaincre la droite
00:29:14qui n'était pas sûre de tout ce qu'il y avait.
00:29:16Les députés LFI ont voté contre.
00:29:18Nous on a voté pour.
00:29:20Le Rassemblement national a hésité, mais je crois que c'est
00:29:22abstenu. Donc on n'a pas
00:29:24une unanimité, une union nationale,
00:29:26derrière notre rapport de défense.
00:29:28Il y a une philosophie quand même en France. Moi je suis frappée de voir que la gauche
00:29:30c'est très va-t-en-guerre, c'est très bien.
00:29:32Enfin, c'est très bien.
00:29:34Ça dépend sur quel sujet.
00:29:36Mais c'est quand même, ontologiquement,
00:29:38elle est quand même anti-militariste
00:29:40par principe depuis des dizaines d'années.
00:29:42Donc le budget de la défense,
00:29:44ça lui passait largement au-dessus du chigard.
00:29:46Pourquoi on renie tout ça aussi ?
00:29:48Pourquoi ? Bah écoutez...
00:29:50Jean Jaurès, ça fait un livre qui s'appelait L'arme du Nouvel
00:29:52au début du XXe siècle.
00:29:54Moi je me souviens quand même de ces titres
00:29:56des journaux de gauche
00:29:58avec les bidasses qui avaient
00:30:00des idées aussi courtes que leurs cheveux.
00:30:02Il y a quand même cette
00:30:04philosophie-là très forte.
00:30:06Libération, dès qu'ils peuvent taper sur l'armée, ils le font, on ne va pas se mentir.
00:30:08Et puis, on peut rogner sur leur budget,
00:30:10ils n'ont pas le droit de grève, c'est vachement pratique.
00:30:12Ah oui, c'est la grand muette.
00:30:14Le général de Villiers, moi je crois
00:30:16qu'il a servi d'électrochoc quand il a dit
00:30:18au président ce qu'il avait à lui dire.
00:30:20Donc de fait,
00:30:22ça lui a coûté son poste, mais au moins
00:30:24il a servi à cela. Après, vous avez raison,
00:30:26les budgets augmentés, sans doute un peu tard
00:30:28et sans doute pas en conditions suffisantes, mais c'est un fait.
00:30:30Et le général Burka,
00:30:32qui est le chef d'état-major des armées,
00:30:34quand il est arrivé en 2021, avant le déclenchement
00:30:36de la guerre en Ukraine, il a dit
00:30:38il faut gagner la guerre avant la guerre.
00:30:40Ce qui revient à dire, si tu veux
00:30:42la paix, prépare la guerre.
00:30:44Et ça n'a pas été fait.
00:30:46C'est maintenant qu'on se rend compte de cela.
00:30:48Par ailleurs, si on doit servir
00:30:50de défense pour tout le continent,
00:30:52ça va être payé.
00:30:54C'est très intéressant. Par exemple,
00:30:56l'affaire ou la proposition
00:30:58de piocher dans les
00:31:00avoirs russes gelés.
00:31:02On prend déjà les intérêts
00:31:04de l'ordre de 2,5 à 3 milliards.
00:31:06Mais alors si on prend toute la somme,
00:31:08c'est 300 milliards.
00:31:10Eric Lombard est totalement contre.
00:31:12Le gouvernement est contre.
00:31:14Le droit international l'interdit.
00:31:16Il a notre crédibilité.
00:31:18Il faudrait vendre les yachts des oligarques,
00:31:20leurs maisons, vous imaginez ce que ça représente.
00:31:22C'est vrai qu'on avait mis l'économie russe à genoux.
00:31:24Parce que c'est nous
00:31:26qui sommes à genoux pour supplier d'avoir un peu d'argent.
00:31:28Sur cette question, c'est vrai que
00:31:30le droit international l'interdit.
00:31:32Mais dans la mesure où Poutine lui-même
00:31:34viole le droit international, est-ce qu'on n'a pas
00:31:36finalement toute légitimité
00:31:38à s'autoriser ?
00:31:40Ça remet en cause tous les débats.
00:31:42Parce que si l'autre fait...
00:31:44Non pardon, il n'y a plus de limite.
00:31:46Le problème c'est qu'après on va...
00:31:48Moi je pense qu'on devrait
00:31:50vraiment réfléchir à l'idée d'utiliser
00:31:52les avoirs russes.
00:31:54Pas seulement les intérêts, mais le capital.
00:31:56Avec l'Algérie, on est très attentif
00:31:58au droit international, à l'état de droit, etc.
00:32:00Et puis avec la Russie, on l'est plus.
00:32:02C'est un peu
00:32:04la géométrie variable. Surtout que je voulais simplement
00:32:06faire un tout petit point, parce que je trouve qu'il n'est jamais
00:32:08abordé. On remarque quand même qu'Emmanuel Macron
00:32:10est faible avec l'Algérie, fort avec la Russie.
00:32:12Mais être faible
00:32:14avec l'Algérie, c'est être faible aussi avec la Russie.
00:32:16Parce que ce sont des pays qui se rapprochent
00:32:18très fortement.
00:32:20Mais c'est pour ça que tout est lié.
00:32:22C'est vrai que
00:32:24la Russie, ne soyons pas candides non plus,
00:32:26la Russie a aidé à ce que les Français soient
00:32:28bootés hors de l'Afrique subsaharienne.
00:32:30La Russie, avec les milices
00:32:32Wagner, a commis...
00:32:34Ils nous ont quand même bien aidés.
00:32:36La Russie a déstabilisé toute la zone.
00:32:38Un détail, c'est un sujet qui me tient à cœur.
00:32:40La francophonie, par exemple, en Afrique
00:32:42ou au Maghreb, on ne mise rien,
00:32:44on ne fait rien. C'est aussi une manière
00:32:46de se retirer.
00:32:48Vous avez raison.
00:32:50Ça n'empêche que
00:32:52les milices Wagner ont causé
00:32:54notre perte. Ce n'est pas un hasard.
00:32:56Dans à peu près toutes les révoltes de
00:32:58plusieurs pays d'Afrique subsaharienne, il y avait des drapeaux russes qui flottaient.
00:33:00Ce n'était pas un hasard.
00:33:02De la même manière, lorsque le président
00:33:04de la République hier a parlé des cyberattaques
00:33:06et de la déstabilisation des Russes,
00:33:08ça a été dit aussi ce matin à la radio par le ministre
00:33:10des Armées, il n'y a pas un seul agent de la
00:33:12DGSE qui ne va pas vous dire à quel point la Russie
00:33:14est une menace permanente, notamment
00:33:16sur nos intérêts cyber. Donc on est en train de réfléchir
00:33:18à des trucs extravagants pour
00:33:20essayer de faire en sorte que les Russes
00:33:22n'utilisent pas l'ensemble de nos réseaux sociaux,
00:33:24ne déstabilisent pas nos sites internet
00:33:26gouvernementaux, etc. Et nos hôpitaux.
00:33:28Il y a une vraie guerre numérique,
00:33:30une guerre d'influence avec des pays...
00:33:32On a une guerre sur notre sol avec l'islamisme.
00:33:34Par exemple, l'ancien Premier ministre François Fillon
00:33:36a hiérarchisé, si je puis
00:33:38dire, les menaces. Il a dit oui.
00:33:40J'assume de dire
00:33:42que la menace islamiste est plus importante,
00:33:44plus prégnante que la menace
00:33:46russe. Est-ce que vous souscrivez ou est-ce que
00:33:48vous dites non, il n'y a pas de hiérarchie à faire ?
00:33:50Indépendamment de ce que vient de dire
00:33:52Paul concernant le continent africain
00:33:54et autres,
00:33:56ça n'est absolument pas Vladimir Poutine
00:33:58ou ses sbires qui égorgent
00:34:00des fidèles et des prêtres dans des églises en France.
00:34:02Ce ne sont pas les envoyés
00:34:04de Vladimir Poutine qui
00:34:06décapitent des professeurs. Ce ne sont pas
00:34:08les gros bras
00:34:10du pays de l'Est
00:34:12qui vont taguer des croix gammées
00:34:14à la demande de la Russie sur les murs de Paris
00:34:16qui font fuir les français-juifs
00:34:18de leur quartier, voire même de France.
00:34:20Il y a quand même une hiérarchie à faire
00:34:22et je trouve que François Fillon l'a fait
00:34:24parfaitement bien et je pense que
00:34:26la voix qu'il porte dans le débat public
00:34:28actuellement
00:34:30à écouter très sincèrement
00:34:32et très sérieusement parce que, justement, pour une question
00:34:34d'équilibre, pour que tout le monde ait
00:34:36une idée plus que précise
00:34:38et équilibrée de la situation,
00:34:40il faut écouter François Fillon.
00:34:42Mais les deux ne sont pas à mettre sur le même plan.
00:34:44C'est comme si, par exemple, vous compariez
00:34:46la mainmise du numérique des Chinois
00:34:48et la volonté impérialiste que vont avoir les Chinois
00:34:50en mer du Pacifique avec l'islam politique en France.
00:34:52Bien sûr, il y a une menace immédiate, tout de suite,
00:34:54du coin de la rue. C'est l'islam politique qu'on est d'accord.
00:34:56Tout le monde n'est pas d'accord avec vous.
00:34:58Les faits parlent pour eux. Il y a plus de morts de l'islamisme
00:35:00parant sur le sol français que de Vladimir Poutine.
00:35:02C'est une banalité confondante
00:35:04de dire ça, mais je le dis quand même.
00:35:06Il y a cette menace, mais ce n'est pas parce qu'il y a une menace
00:35:08du coin de la rue qu'il n'y a pas une menace pour dans 10,
00:35:1020 ou 30 ans et une menace de fond qui est très redoutable.
00:35:12Le coin de la rue, avec souvent, évidemment,
00:35:14une toile d'araignée internationale, en Afrique
00:35:16notamment. A Bruxelles,
00:35:18nous retrouvons notre journaliste Dunia Tengour.
00:35:20Dunia, nous parlions tout à l'heure des enjeux
00:35:22d'un tel sommet, avec l'arrivée
00:35:24tout à l'heure d'Emmanuel Macron,
00:35:26de Volodymyr Zelensky
00:35:28qui s'entretiennent tête à tête.
00:35:30Évidemment, il va y avoir ce sommet.
00:35:32Est-ce qu'on connaît les objectifs
00:35:34d'un tel sommet ? Est-ce qu'il pourrait y avoir
00:35:36un communiqué final ?
00:35:40Écoutez, Sonia,
00:35:42nous sommes toujours à Bruxelles, au Conseil européen
00:35:44où se tient ce sommet extraordinaire.
00:35:46Une réunion autour de 27
00:35:48chefs d'État avec le président français
00:35:50Emmanuel Macron qui est arrivé.
00:35:52Il y a eu aussi la prise de parole
00:35:54importante du président ukrainien
00:35:56Volodymyr Zelensky
00:35:58qui a tenu tout d'abord à remercier
00:36:00les européens de leur soutien.
00:36:02Il a également demandé à ne pas relâcher
00:36:04la pression sur la Russie.
00:36:06Au cœur des discussions,
00:36:08le soutien à l'Ukraine, bien sûr,
00:36:10et comment il se traduit.
00:36:12L'autre volet de cette rencontre,
00:36:14c'est le renforcement
00:36:16de la défense européenne.
00:36:18L'objectif de cette rencontre,
00:36:20c'est de trouver une nouvelle voie
00:36:22face à cette Amérique de Donald Trump
00:36:24plus offensive sur le dossier
00:36:26ukrainien. Dans son allocution,
00:36:28vous en avez parlé sur votre plateau,
00:36:30Sonia, cette allocution au français
00:36:32hier soir d'Emmanuel Macron
00:36:34qui a donné le ton.
00:36:36La Russie serait, selon lui, une menace.
00:36:38Une menace non seulement pour l'Europe
00:36:40mais aussi pour la France.
00:36:42L'Europe doit avancer seule
00:36:44et mettre sa souveraineté en avant
00:36:46notamment sur le plan
00:36:48militaire et sécurité.
00:36:50La paix en Ukraine, mais pas
00:36:52sous la forme d'une capitulation
00:36:54pour les Ukrainiens. Reste à savoir
00:36:56si ce message d'Emmanuel Macron
00:36:58sera entendu par les autres
00:37:00chefs d'État européens.
00:37:02Merci Donia Tengor en direct
00:37:04depuis Bruxelles. J'ai une question,
00:37:06elle peut paraître simple à énoncer
00:37:08mais elle me paraît
00:37:10moins importante. Comment
00:37:12Emmanuel Macron hier,
00:37:14en chef de guerre, nous dit que la menace est proche ?
00:37:16C'était quand même un ton martial.
00:37:18Derrière la télévision, on se dit
00:37:20mais qu'est-ce qui va nous arriver ?
00:37:22Et au même moment, d'ailleurs on voit
00:37:24les différentes arrivées,
00:37:26vous allez les voir,
00:37:28et au même moment,
00:37:30Russes et Américains
00:37:32vont s'asseoir autour de la table
00:37:34pour discuter de paix.
00:37:36Expliquez-moi ce paradoxe.
00:37:38Alors la paix sera imparfaite ?
00:37:40Elle sera peut-être déraisonnable ?
00:37:42Elle sera bancale ?
00:37:44Elle sera peut-être faite sur le dos de l'Ukraine
00:37:46avec des territoires qui sont perdus ?
00:37:48Comment on parle de guerre au moment où
00:37:50eux vont s'asseoir pour parler de paix ?
00:37:52C'est à Washington que l'avenir d'un pays européen est en train de se passer.
00:37:54Ce n'est pas une petite affaire.
00:37:56Je vous pose l'action différemment.
00:37:58Vous préférez une paix et qu'on en soit
00:38:00exclus ?
00:38:02Ou vous préférez la guerre mais on est assis autour de la table ?
00:38:04Évidemment qu'il faut la paix.
00:38:06Le président de la République l'a dit hier, il a dit qu'il fallait aller vers la paix.
00:38:08Il l'a dit quand il a vu Donald Trump, semble-t-il aussi.
00:38:10Après, la question, par exemple,
00:38:12quand il a parlé des forces d'intervention
00:38:14anglaises et françaises, de certains pays européens,
00:38:16il ne s'agissait pas de forces d'intervention
00:38:18qui allaient prendre les armes
00:38:20je ne sais où. Il s'agissait d'une force
00:38:22militaire déployée une fois
00:38:24que la paix serait signée. Il l'a dit, d'ailleurs,
00:38:26une fois que la paix sera signée, il pourra y avoir
00:38:28des forces d'interposition, comme
00:38:30la finule, comme les forces, les casques bleus.
00:38:32Je suis d'accord avec ça.
00:38:34Quand vous dites forces d'interposition,
00:38:36pardonnez-moi, on a appelé
00:38:38quelques généraux et militaires,
00:38:40ils ne vont pas arriver dans un pays
00:38:42où on va juste leur dire, c'est la paix,
00:38:44donc tout va bien, vous serez tranquille.
00:38:46C'est extrêmement dangereux.
00:38:48La moindre étincelle,
00:38:50c'est l'embrasement.
00:38:52C'est une question qui nous lie.
00:38:54Dans cette situation, il y a une chose
00:38:56en plus, si cette force d'interposition
00:38:58annoncée par Emmanuel Macron devait
00:39:00être opérationnelle,
00:39:02les européens demandent l'aide des Etats-Unis
00:39:04pour assurer la protection
00:39:06aérienne de ces soldats.
00:39:08C'est là où l'équation
00:39:10est totalement faussée.
00:39:12Mais Trump a dit qu'il ne s'opposait pas à ce qu'est cette force
00:39:14d'interposition.
00:39:16Pardonnez-moi, mais on fait le sale boulot ?
00:39:18On est sur le terrain ?
00:39:20C'est un risque pour nos soldats.
00:39:22Oui, mais la Russie vient de déclarer
00:39:24en plus que s'il y avait
00:39:26des européens sur la ligne de front
00:39:28pour essayer de maintenir la paix,
00:39:30elle considérait que les pays européens
00:39:32concernés seraient co-belligents.
00:39:34Elle le dit depuis le début.
00:39:36Mais moi je pense qu'il faut le faire.
00:39:38Est-ce qu'on doit...
00:39:40Il faut quand même répondre à leur avis.
00:39:42Je suis frappée des commentaires sur les réseaux sociaux
00:39:44que je trouve à la limite de l'abjection.
00:39:46Parce qu'il y a des gens qui disent
00:39:48quand on leur pose la question,
00:39:50des journalistes, je ne vais pas les citer,
00:39:52par confraternité,
00:39:54on leur dit
00:39:56vous iriez vous là-bas vous battre ?
00:39:58Faire partie de ces soldats ?
00:40:00A défaut de vous battre, faire soldat d'interposition ?
00:40:02Non, on a une armée de métiers pour ça.
00:40:04Elle est faite pour ça.
00:40:06Non mais pardon,
00:40:08c'est des petits gars de France aussi.
00:40:10Ils ont des parents.
00:40:12C'est pas de la chair à canon.
00:40:14Et vous avez raison de le dire.
00:40:16On l'a vu d'ailleurs avec la finule, c'est dangereux.
00:40:18Et puis il y a un risque d'instrumentalisation.
00:40:20Parce que d'un camp ou de l'autre,
00:40:22il y a un risque d'embrasement.
00:40:24Parce que s'il y a une balle perdue,
00:40:26t'es les guidés ou pas d'ailleurs,
00:40:28qui finalement fait que l'Europe n'a pas d'autre choix
00:40:30que de rentrer en belligérance.
00:40:32Déjà soldats non belligérants, c'est comme boucher vegan,
00:40:34ça n'existe pas. Ils sont armés pour tuer.
00:40:36C'est létal.
00:40:38Ils ont des armes létales.
00:40:40Mais c'est quand même l'objet même.
00:40:42C'est au centre de la mission.
00:40:44Je suis frappée, je répète.
00:40:46Est-ce qu'on peut demander l'avis des Français ?
00:40:48On parle de référendum depuis des mois,
00:40:50mais je vous assure que ce sujet-là,
00:40:52j'ai l'impression qu'on ne va pas leur demander.
00:40:54Ce que j'allais dire, c'est que...
00:40:56C'est pas une histoire.
00:40:58Est-ce que vous voulez des troupes françaises
00:41:00au sol ukrainien pour garantir
00:41:02l'accord de paix qui vient d'être signé ?
00:41:04Cette question n'a jamais été posée dans l'histoire.
00:41:06Peut-être que les Français majoritairement vont dire oui.
00:41:08Les sondages montrent le contraire.
00:41:10Les sondages montrent que les Français à 66%
00:41:12sont pour qu'on augmente encore l'aide à l'Ukraine.
00:41:14L'aide à l'Ukraine, mais pas de soldats au sol.
00:41:16Eh bien oui.
00:41:18Si vous me posez la question
00:41:20des soldats au sol, c'est trop flou.
00:41:22Si vous dites aux gens...
00:41:24J'aurais répondu non aussi.
00:41:26Envoyer des troupes militaires françaises
00:41:28en Ukraine maintenant, bien sûr que je suis contre.
00:41:30Par contre, les troupes d'imperposition
00:41:32sous l'égide des Nations Unies
00:41:34avec des casques bleus une fois que la paix est signée,
00:41:36ils suivent comme vous l'actualité.
00:41:38Ils ont compris que c'était pour garantir la suite.
00:41:42Faut-il envoyer des troupes en Ukraine maintenant ? Non.
00:41:44Le Président a été très clair hier.
00:41:46On n'envoie pas de soldats faire la guerre.
00:41:48On n'envoie pas de soldats faire la guerre.
00:41:50Mais la question est stupide.
00:41:52La question est stupide.
00:41:54On ne précise pas si c'est pour faire la guerre
00:41:56ou pour s'interposer entre deux camps.
00:41:58On ne va pas insulter l'intelligence des gens.
00:42:00Ils suivent les débats matin, midi, soir.
00:42:02Est-ce qu'on envoie des troupes pour faire la guerre aux Russes
00:42:04ou est-ce qu'on envoie des troupes pour maintenir la paix
00:42:06entre la Russie et l'Ukraine ?
00:42:08La question est beaucoup trop générale.
00:42:10C'est une différence de taille.
00:42:12Les Polonais sont quand même les premiers visés
00:42:14si on considère que le conflit devrait s'étendre
00:42:16à d'autres pays européens.
00:42:18Donald Tusk a dit
00:42:20qu'on aidera,
00:42:22qu'on donnera des moyens,
00:42:24mais pas de soldats.
00:42:26Ils ont une armée relativement conséquente.
00:42:28Ils ne veulent pas envoyer de soldats.
00:42:30Il faut se dire...
00:42:32Pour moi, c'est encore en discussion.
00:42:34La fameuse coalition.
00:42:36Quelle est votre vision du terrain de la guerre ?
00:42:38Je n'en ai pas plus que vous,
00:42:40mais je lis comme vous des livres sur ce sujet.
00:42:42Il n'y a pas un jour
00:42:44la guerre se termine et il ne se passe rien après.
00:42:46Il y a, pendant un certain temps,
00:42:48des risques qui sont réels.
00:42:50Quand vous mettrez les troupes françaises,
00:42:52le risque ne va pas disparaître.
00:42:54Dans tous les conflits
00:42:56récents, contemporains, depuis 30 ans,
00:42:58lorsqu'une paix a été signée,
00:43:00un certain nombre de soldats,
00:43:02souvent sous l'égide des Nations Unies,
00:43:04ont été déployés pour vérifier que la paix se passait.
00:43:06Ça peut être parfois d'aller vérifier
00:43:08que les élections se déroulent bien quand il y a un vote d'indépendance.
00:43:10Ça peut être des médicaments
00:43:12ou des hôpitaux militaires.
00:43:14Ça peut être plein de choses.
00:43:16Il ne faut pas être dans la caricature.
00:43:18Ça ne veut pas dire que nos soldats vont être sur le front
00:43:20entre un million de Russes d'un côté
00:43:22et je ne sais combien de centaines de milliers d'Ukrainiens
00:43:24avec des fusils mitrailleurs.
00:43:26Vous vous rendez compte que les soldats russes
00:43:28dans certains territoires conquits
00:43:30nous seront à nez contre nez,
00:43:32arme contre arme.
00:43:34Simplement.
00:43:36Ce n'est pas tout à fait des pays ordinaires.
00:43:38C'est un conflit.
00:43:40C'était la guerre de 14-18,
00:43:42plus les drones, plus le spectre nucléaire,
00:43:44de l'arme nucléaire.
00:43:46Ce n'est pas la Bosnie-Herzégovine
00:43:48qui était déjà compliquée.
00:43:50Il y avait eu des classes de blocs qui avaient été déployées.
00:43:52C'est vrai que ça paraît très léger.
00:43:54Je vous renvoie
00:43:56à un livre que j'ai lu,
00:43:58d'Élite Saint-Marc, il y a très longtemps.
00:44:00Il parlait de la guerre. C'est un vieux soldat
00:44:02qui a fait l'Indochine, l'Algérie.
00:44:04Je crois même qu'il avait fait la guerre de 40.
00:44:06Ce n'est pas beau la guerre.
00:44:08Je crains qu'Emmanuel Macron,
00:44:10qui n'ait pas fait son service militaire,
00:44:12en ait une idée comme moi du reste.
00:44:14Très livresque et romantique.
00:44:16À l'inverse, supposons que j'aille dans votre sens.
00:44:18On ne met personne, aucun soldat
00:44:20et on dit juste,
00:44:22comme on peut croire en la parole de Poutine,
00:44:24qu'il ne va mettre aucun soldat
00:44:26et qu'il va dire aux Ukrainiens,
00:44:28qui vont eux baisser les armes,
00:44:30puisque le cessez-le-feu aura été signé.
00:44:32On imagine vraiment que Poutine ne va pas abuser de ça
00:44:34pour récupérer deux, trois trucs,
00:44:36avancer un peu plus.
00:44:38Personne ne croirait à ça.
00:44:40Il est évident que pour valider
00:44:42la véracité de ce cessez-le-feu,
00:44:44il faut quand même qu'il y ait des garanties
00:44:46qui soient mises en place.
00:44:48Est-ce que les Américains y participeront ?
00:44:50Ce serait souhaitable.
00:44:52Au Canada, les États-Unis sont déjà tournés
00:44:54vers la Chine.
00:44:56Vous avez raison.
00:44:58Les États-Unis sont tournés vers la Chine,
00:45:00mais la Chine est tournée vers la Russie.
00:45:02Ils sont dans un trio.
00:45:04Pour la petite histoire,
00:45:06nos confrères Outre-Rhin,
00:45:08bien avant la guerre,
00:45:10Ursula von der Leyen avait été nommée
00:45:12ministre de la Défense en 2013
00:45:14à Berlin.
00:45:16Pourquoi est-elle nommée ministre de la Défense ?
00:45:18C'est parce que c'est la plus incompétente
00:45:20de la coalition.
00:45:22A l'époque, l'Allemagne n'y était pas du tout.
00:45:24Il n'y avait pas la guerre en Ukraine.
00:45:26Ce qui se murmurait dans le monde
00:45:28journalistique allemand,
00:45:30c'était qu'elle n'y comprenait rien.
00:45:32Vraisemblablement, ce n'est pas elle
00:45:34la chef de guerre.
00:45:36Ça m'intéresse,
00:45:38puisque nous avons évoqué largement
00:45:40l'Europe.
00:45:42Donald Trump a marqué une pause.
00:45:44Est-ce que pour vous,
00:45:46c'est le nouvel homme fort de l'ordre mondial
00:45:48de Moscou ?
00:45:50Un spécialiste des Etats-Unis va nous rejoindre.
00:45:52On répond après.
00:45:54On est bien élevés.
00:45:56A tout de suite.
00:45:58Ça prend du temps, mais on va y arriver.
00:46:00Merci d'être avec nous.
00:46:02La suite de Midi News.
00:46:04Vous allez voir les images en ce moment même
00:46:06du sommet européen à Bruxelles
00:46:08avec tous les dirigeants, chefs d'Etat,
00:46:10premiers ministres qui sont sur place
00:46:12et le président ukrainien
00:46:14qui va beaucoup parler d'Europe
00:46:16mais aussi et surtout des Etats-Unis.
00:46:18Je remercie Gérald Dolivier d'être avec nous.
00:46:20Merci à vous, grand spécialiste
00:46:22de ce sujet.
00:46:24Journaliste franco-américain,
00:46:26auteur à succès avec ce livre Cover Up.
00:46:28Et tout d'abord, il est 13h, place au journal.
00:46:30Bonjour à vous. Rebonjour.
00:46:32Cher Somaya Labidi.
00:46:34Bonjour Sonia. Bonjour à tous.
00:46:36Vous le disiez, au cœur de l'actualité,
00:46:38un sommet extraordinaire en ce moment même à Bruxelles
00:46:40en présence de Volodymyr Zelensky.
00:46:42Et le chef de guerre a tenu à remercier
00:46:44les Européens de leur soutien
00:46:46malgré le gel des aides américaines.
00:46:48Écoutez.
00:46:50Nous sommes très reconnaissants de ne pas être seuls
00:46:52et ce ne sont pas que des mots.
00:46:54Nous le ressentons.
00:46:56C'est très important.
00:46:58Vous avez envoyé un signal fort au peuple ukrainien,
00:47:00aux combattants ukrainiens, aux civils,
00:47:02à toutes nos familles
00:47:04et c'est formidable de ne pas être seul.
00:47:06Nous le ressentons et nous le savons.
00:47:08Merci beaucoup pour tout.
00:47:10Dans le reste de l'actualité,
00:47:12après l'officialisation hier,
00:47:14l'heure est à la passation de pouvoir.
00:47:16Clément Beaune remplace François Bayrou
00:47:18à la tête du Haut Commissariat au plan.
00:47:20L'ancien ministre des Affaires européennes
00:47:22et des Transports dirigera donc
00:47:24une institution fusionnée avec France Stratégie
00:47:26chargée des réflexions prospectives
00:47:28du gouvernement.
00:47:30Et puis, on l'a appris
00:47:32en fin de matinée, elle jette l'éponge.
00:47:34Le temps est venu de passer la main.
00:47:36Martine Aubry, maire PS de Lille
00:47:38depuis 2001, annonce sa démission
00:47:40mi-mars, décision qui intervient
00:47:42à un an des prochaines élections
00:47:44municipales.
00:47:46Voilà ce qu'il fallait retenir
00:47:48de l'actualité à 13h, Sonia.
00:47:50Merci beaucoup, chère Somaya.
00:47:52L'actualité se joue en ce moment même
00:47:54à Bruxelles avec ce sommet européen.
00:47:56Vous avez vu l'arrivée des différents
00:47:58dirigeants successifs
00:48:00ou ex-dirigeants.
00:48:02Je voyais Olaf Scholz ou entre les deux
00:48:04parce que c'est vrai que c'est assez étonnant.
00:48:06Il y a eu une passation ?
00:48:08Pas encore.
00:48:10Gérald Olivier, avant-hier,
00:48:12Donald Trump a répété
00:48:14qu'il fallait aller vers la paix
00:48:16affirmant aussi avoir eu des signants concrets,
00:48:18tangibles, positifs de la part de Poutine.
00:48:20Je voudrais qu'on réécoute
00:48:22le président américain avant d'en parler.
00:48:26Un peu plus tôt dans la journée,
00:48:28j'ai reçu une lettre importante de la part
00:48:30du président Zelensky, le président ukrainien
00:48:32pour nous faire savoir que l'Ukraine est prête
00:48:34à venir à la table des négociations
00:48:36le plus possible pour atteindre la paix.
00:48:38Nous avons un accord sur les minerais
00:48:40et sur les questions de sécurité.
00:48:42L'Ukraine est prête à le signer,
00:48:44n'importe quand.
00:48:46Dans le même temps, nous avons eu des discussions
00:48:48très sérieuses avec la Russie
00:48:50et avons reçu des signaux forts
00:48:52indiquant qu'ils étaient prêts pour la paix.
00:48:54Les Européens ne savent pas
00:48:56comment appréhender Donald Trump,
00:48:58sa politique, son personnage.
00:49:00Gérald Olivier est-il le nouvel homme fort
00:49:02de l'ordre mondial ?
00:49:04Ou est-il tout simplement l'homme
00:49:06pour lequel les Américains l'ont porté au pouvoir ?
00:49:08Il est l'homme des Etats-Unis.
00:49:10Il est d'abord l'homme des Etats-Unis.
00:49:12Ce qui est très clair,
00:49:14c'est qu'en effet,
00:49:16les Américains aujourd'hui,
00:49:18l'administration Trump, au-delà du président,
00:49:20veut un nouvel ordre mondial
00:49:22parce qu'elle estime que l'ordre actuel
00:49:24n'est plus à son avantage
00:49:26et qu'elle en est même victime.
00:49:28Marco Rubio en est un des représentants,
00:49:30c'est le secrétaire d'Etat.
00:49:32Mais vis-à-vis de l'Ukraine,
00:49:34Donald Trump, pour moi,
00:49:36il est très simple à comprendre.
00:49:38Il veut la paix.
00:49:40Il l'a toujours dit.
00:49:42Il a fait campagne,
00:49:44et la campagne américaine a duré
00:49:46suffisamment longtemps pour qu'on puisse l'entendre.
00:49:48Il a fait campagne sur une paix en Ukraine,
00:49:50une paix qu'il pensait facile
00:49:52et qu'il découvre plus difficile.
00:49:54Non pas parce que le personnage difficile,
00:49:56à savoir Vladimir Poutine,
00:49:58est difficile à convaincre.
00:50:00C'est un avantage vu que la guerre
00:50:02est très pénible pour les Ukrainiens,
00:50:04très douloureuse sur le plan humain
00:50:06et qu'ils seraient prêts à faire la paix.
00:50:08Or Trump s'aperçoit que le personnage
00:50:10récalcitrant, c'est plutôt Zelensky.
00:50:12C'est pourquoi on a eu un clash
00:50:14la semaine dernière à la Maison Blanche.
00:50:16Mais là où l'Amérique démontre
00:50:18sa force, son pouvoir
00:50:20et sa capacité d'influence,
00:50:22c'est qu'on a
00:50:24un clash vendredi.
00:50:26Lundi, les Etats-Unis annoncent
00:50:28qu'ils suspendent leur aide à l'Ukraine,
00:50:30y compris leur aide sur le renseignement.
00:50:32Et mardi, Zelensky
00:50:34fait totalement volte-face
00:50:36et dit non, je suis prêt à faire la paix
00:50:38et a signé ce fameux accord commercial
00:50:40qui est impréalable pour les Etats-Unis
00:50:42parce qu'il garantit une forme
00:50:44de continuité
00:50:46au-delà de la paix.
00:50:48Mais la puissance américaine
00:50:50a été clairement visible.
00:50:52Lorsque les Européens vous disent
00:50:54qu'ils ne comprennent pas Donald Trump,
00:50:56je ne vois pas pourquoi ils ne le comprennent pas.
00:50:58Quelqu'un qui veut faire la paix n'est plus le soutien
00:51:00inconditionnel qui était le cas de l'administration
00:51:02précédente, c'est quelqu'un qui
00:51:04veut être médiateur et qui donc
00:51:06est prêt à parler aux deux côtés.
00:51:08Et on verra ce sur quoi les négociations...
00:51:10C'est important ce que vous dites, parler aux deux côtés.
00:51:12Ce que craignent les Européens, c'est une paix expéditive,
00:51:14bancale, déraisonnable.
00:51:16On verra, mais pour l'instant on n'est même pas...
00:51:18Les négociations n'ont pas véritablement commencé.
00:51:20Si les négociations se font,
00:51:22elles peuvent durer, elles peuvent s'étendre.
00:51:24On verra sur quoi elles débouchent,
00:51:26mais même s'il y a un cadre général
00:51:28à la paix, on n'en connaît pas les détails aujourd'hui.
00:51:30Ce qui est quasiment...
00:51:32Ce qui est inédit, c'est quasiment la première fois
00:51:34que je parle sur votre contrôle dans l'histoire
00:51:36des Etats-Unis, que les Etats-Unis ne regardent vraiment ailleurs.
00:51:38En tout cas plus du côté de l'Europe.
00:51:40Plus du tout, du tout, du tout.
00:51:42Non, parce qu'en vérité, cette paix, c'est pas un objectif
00:51:44final pour Donald Trump.
00:51:46Il y a un objectif au-delà. L'adversaire des Etats-Unis,
00:51:48c'est la Chine.
00:51:50C'est une obsession, véritablement, qu'on le comprenne.
00:51:52C'est une obsession, oui,
00:51:54parce qu'elle est économique, elle est idéologique,
00:51:56elle est stratégique.
00:51:58Et sur les trois plans,
00:52:00les Etats-Unis ont plutôt perdu du terrain
00:52:02depuis 20 ans qu'ils n'en ont gagné face à la Chine.
00:52:04Et ça, c'est vraiment ce qu'ils ont envie d'inverser.
00:52:06Et donc, l'une de leurs priorités
00:52:08aujourd'hui, c'est de
00:52:10couper cette alliance russo-chinoise.
00:52:12On pourrait y rajouter
00:52:14d'autres pays divoyous,
00:52:16l'Iran et la Corée du Nord, par exemple.
00:52:18Mais il a vraiment envie de couper
00:52:20le lien et de se ravibocher
00:52:22avec la Russie. Et donc, pour se
00:52:24rapprocher un petit peu de la Russie,
00:52:26réintégrer la Russie dans une forme,
00:52:28je dirais, de relations commerciales
00:52:30et stratégiques plus favorables,
00:52:32la paix en Ukraine est essentielle.
00:52:34Et cette paix, pour lui,
00:52:36elle devait être facile et elle ne sera
00:52:38pas une mauvaise paix. C'est là où les gens
00:52:40se trompent. On entend
00:52:42des hommes politiques français qui vous disent
00:52:44que c'est une trahison. Non, ce n'est pas une trahison,
00:52:46parce qu'ils l'avaient toujours annoncé et qu'on a quand même
00:52:48changé d'administration aux Etats-Unis
00:52:50à l'issue des élections du 5 novembre.
00:52:52Donc, ce n'est pas du tout une trahison. Et ce n'est pas
00:52:54non plus un abandon de l'Ukraine. Parce qu'un abandon
00:52:56de l'Ukraine n'est pas du tout dans les intérêts américains.
00:52:58De même que les Etats-Unis, aujourd'hui,
00:53:00ne sont pas prêts à abandonner ou sortir
00:53:02de l'OTAN. On n'en est pas là.
00:53:04Par contre, une réévaluation du rôle de chacun,
00:53:06de la participation de chacun
00:53:08des membres de l'OTAN au budget
00:53:10de la défense de l'OTAN, ça, ça peut être réévalué.
00:53:12Une réévaluation qui se fait, oui.
00:53:14Et les Européens, ils sont manifestement prêts
00:53:16parce qu'ils ne cessent de le dire. Donc, on n'est
00:53:18pas du tout sur un moment... Donc, tout le monde savait ce qui allait
00:53:20arriver, mais on est tous surpris, malgré tout,
00:53:22sidérés. Oui, on prétend être surpris, alors que c'est
00:53:24exactement ce qui avait été écrit. Alors, c'est très intéressant
00:53:26ce que vous dites. Rapprochement idéologique,
00:53:28politique et économique.
00:53:30En tout cas, volonté pour les Etats-Unis
00:53:32de se faire rembourser.
00:53:34C'est la fameuse phrase, mais appliquée à Donald Trump.
00:53:36I want my money back dans les terres rares.
00:53:38Expliquez-nous. Moi, j'ai appris, je ne savais
00:53:40pas que la Chine possédait
00:53:42quasiment 80% des terres rares,
00:53:44avec ces matériaux extrêmement
00:53:46utiles que vous pouvez retrouver partout.
00:53:48Donc, on voit l'enjeu pour Donald Trump
00:53:50par rapport aux terres rares en Ukraine.
00:53:52Moi, ce que je lis et ce que
00:53:54certains spécialistes disent, c'est que
00:53:56les terres rares, elles ne sont pas si rares que ça,
00:53:58mais elles sont très, très difficiles à obtenir.
00:54:00Et en fait, il faut investir beaucoup de temps
00:54:02et beaucoup d'argent pour aller les chercher.
00:54:04Elles sont essentielles aux hautes technologies.
00:54:06Les hautes technologies sont essentielles à l'économie américaine.
00:54:08Donc, elles sont essentielles aux Etats-Unis.
00:54:10Et les Etats-Unis ne veulent pas dépendre de la Chine
00:54:12pour leurs terres rares, parce que c'est un moyen
00:54:14de pression qui serait beaucoup trop puissant.
00:54:16Donc, ils ont besoin d'en avoir ailleurs.
00:54:18Et l'Ukraine en possède. Et donc, il y a là
00:54:20une forme de lien durable
00:54:22entre les Etats-Unis et l'Ukraine.
00:54:24Et une présence de compagnies américaines
00:54:26sur des minerais aussi stratégiques
00:54:28que ceux-là, c'est en soi une forme de garantie
00:54:30de sécurité. C'est pour ça que ça
00:54:32irrite Donald Trump quand
00:54:34Zelensky vient lui dire « mais je veux des garanties de sécurité »,
00:54:36alors qu'elles sont implicites
00:54:38dans l'accord qu'ils sont en train de négocier.
00:54:40Et moi, j'ai lu et entendu
00:54:42des gens qui disent « mais c'est du racket,
00:54:44il est en train de racketter l'Ukraine ».
00:54:46Ça n'a rien à voir. D'abord, les Etats-Unis se sont toujours
00:54:48fait payer lorsqu'ils sont venus aider
00:54:50leurs alliés. En 1940.
00:54:52Franck Roosevelt s'est fait payer
00:54:54en 1940 par des concessions
00:54:56sur un certain nombre d'îles britanniques
00:54:58où les Américains ont ensuite placé des bases.
00:55:00Et à l'époque, Churchill
00:55:02et le Royaume-Uni,
00:55:04ils avaient la tête qui était à peine hors de l'eau.
00:55:06Donc, ce n'est pas du tout une forme de racket.
00:55:08Au contraire, c'est comme ça que se font les choses.
00:55:10Et puis, Donald Trump est un président
00:55:12transactionnel. Il y a toujours une transaction.
00:55:14Il faut qu'il y ait un accord.
00:55:16Il faut qu'il y ait un aller-retour. Il faut qu'il y ait du donnant
00:55:18et quelque chose en retour.
00:55:20Donc, cet accord
00:55:22dont j'espère qu'il sera signé très rapidement
00:55:24permettra de faire la paix et puis
00:55:26après, je dirais, d'assurer
00:55:28une forme de continuité économique et stratégique
00:55:30qui maintiendra les Etats-Unis
00:55:32impliqués dans l'Europe.
00:55:34On va continuer avec votre analyse.
00:55:36Je vais vous faire participer également.
00:55:38Il est vrai qu'après avoir vu
00:55:40le moment extrêmement tendu qui s'est passé
00:55:42dans le bureau Oval et puis voir juste après
00:55:44comme vous l'avez décrit Zelensky, dire
00:55:46mais pas du tout, les liens ne sont pas rompus.
00:55:48On se dit mais il a davantage
00:55:50compris que les Européens
00:55:52finalement que sans l'aide américaine.
00:55:54Point de salut. Rien n'est possible.
00:55:56Mais comme
00:55:58disait très justement mon voisin,
00:56:00Donald Trump, c'est l'homme du deal.
00:56:02Il a écrit un bouquin là-dessus.
00:56:04Il est toujours dans cette perspective
00:56:06de donnant-donnant.
00:56:08Et souvent d'ailleurs,
00:56:10il frappe fort avant de
00:56:12fixer les termes du contrat.
00:56:14Finalement, c'est dans un schéma
00:56:16assez traditionnel que tout cela s'est
00:56:18passé.
00:56:20C'est vrai que les Européens jouent une partition
00:56:22un petit peu étrange
00:56:24de ce fait parce qu'on se demande si
00:56:26ils ne
00:56:28continuent pas
00:56:30à souffler sur des braises
00:56:32quand l'un des principaux belligérants
00:56:34lui-même ne souhaite
00:56:36pas le faire. J'oublie pas,
00:56:38pardon d'y revenir, mais qu'il y a eu
00:56:40un nombre de morts
00:56:42pas comparables mais dans l'ordre de
00:56:44grandeur si un peu quand même
00:56:46à la Grande Guerre.
00:56:48Ce n'est pas comparable exactement.
00:56:50Mais ce que je veux dire c'est que quand on parle d'un million
00:56:52en tout morts et blessés,
00:56:54c'est énorme.
00:56:56Donc si vous voulez,
00:56:58on comprend que ne serait-ce que sur le plan
00:57:00de l'économie, de la vie humaine,
00:57:02il faut que cette guerre s'arrête.
00:57:04Donc la partition européenne
00:57:06n'est pas très lisible et surtout
00:57:08on se dit mais que va tirer la France
00:57:10de là ? Moi j'avoue que je suis un peu choqué
00:57:12de voir que, moi ça ne me choque pas que les Etats-Unis
00:57:14jouent leur partition.
00:57:16Ça ne me choque pas, c'est leur partition.
00:57:18Même au moment du plan Marshall,
00:57:20ils se sont servis aussi.
00:57:22La reconstruction, ils ne l'ont pas faite,
00:57:24c'était pas pour catholique.
00:57:26Donc ils l'ont faite
00:57:28pour leurs intérêts propres.
00:57:30Le problème, et c'est là où nous sommes perdants,
00:57:32c'est que nous, nous n'avons personne pour défendre nos intérêts propres.
00:57:34Justement.
00:57:36Juste une question, et c'est à vous Paul Melun et vous tous.
00:57:38Gérard, je l'ai posé tout à l'heure, au moment où il est vrai
00:57:40aux Russes et Américains,
00:57:42même si ça nous déplait,
00:57:44ça déplait en tous les cas aux dirigeants
00:57:46et à certains vont s'asseoir pour discuter de paix,
00:57:48nous n'avons jamais autant parlé de guerre.
00:57:50Notamment hier,
00:57:52dans le discours du Président.
00:57:54Oui, le discours du Président était très très
00:57:56antirusse, très antipoutine,
00:57:58très violent.
00:58:00On peut comprendre historiquement
00:58:02ce point de vue, parce que
00:58:04on peut considérer que la Russie est l'agresseur
00:58:06au départ.
00:58:08Et l'Ukraine...
00:58:10Tout le monde a
00:58:12trahi les intérêts de tout le monde à différents moments.
00:58:14De toute façon, l'ancien ministre Pierre Lelouch
00:58:16dit que sur les accords de
00:58:18Minsk, il y a quand même, sans
00:58:20réécrire l'histoire, il y a un agresseur
00:58:22et un agressé, mais il y a eu des...
00:58:24Non, vous n'êtes pas d'accord sur ça ?
00:58:26On peut faire la généalogie de ce qui a conduit Poutine à envahir
00:58:28l'Ukraine, mais je crois que là maintenant,
00:58:30c'est moins... On peut le faire, ça a été fait
00:58:32d'ailleurs.
00:58:34L'idée c'est de ne pas répéter les erreurs de l'histoire.
00:58:36Bien sûr, mais là aujourd'hui, je pense, et j'étais pas d'accord
00:58:38avec ce que disait Gabrielle quand elle disait que l'Europe
00:58:40était illisible. Je pense que l'Europe et la France
00:58:42ont été parfois illisibles
00:58:44au plan de leur défense
00:58:46et de leur sécurité, mais que précisément,
00:58:48on devrait se réjouir parce que depuis
00:58:50le coup de semence de cette
00:58:52discussion très tendue et de
00:58:54la violence avec laquelle, je trouve,
00:58:56Trump et Vance ont parlé à Zelensky à Washington,
00:58:58il y a eu une prise de conscience,
00:59:00un réveil français et européen.
00:59:02Pourquoi est-il si tard ? Donald Trump le disait pendant...
00:59:04Il y a plusieurs choses. D'abord, constatons que,
00:59:06selon moi, on n'est plus lisibles qu'on ne l'a
00:59:08jamais été ces dernières années et que ça va
00:59:10dans le bon sens, parce qu'on a dit
00:59:12sur ce plateau et sur tous les plateaux, moi je le dis
00:59:14depuis longtemps et je sais que beaucoup de gens le disent,
00:59:16surtout d'ailleurs dans le camp conservateur et
00:59:18plutôt à droite, de dire, nous ne sommes pas assez
00:59:20armés, l'Europe n'est pas assez armée, il faut
00:59:22se réarmer, il faut de la souveraineté,
00:59:24il faut de l'indépendance, on doit se réarmer.
00:59:26Et là, le président de la République
00:59:28arrivait hier à 20h et nous dit tout ça. La patrie,
00:59:30il faut se réarmer, il faut réinvestir
00:59:32dans notre défense. Et Madame
00:59:34von der Leyen dit, on va mettre
00:59:36800 milliards. Et nous, pareil, les mêmes, depuis des années,
00:59:38on dit, il faut réinvestir, il faut que l'Europe finance
00:59:40l'effort de guerre, etc. Là, depuis
00:59:4224h, tout ça est en train d'être fait
00:59:44et on dit, oui, mais
00:59:46quand même, Trump et Poutine vont
00:59:48négocier la paix, c'est quand même formidable.
00:59:50Au milieu, qu'est-ce qu'on ne fait pas,
00:59:52nous, les Européens, etc.
00:59:54Précisément, face à Trump, qui parle
00:59:56le langage quand même aussi de la guerre économique,
00:59:58en tout cas, et parfois de la guerre tout court,
01:00:00et Poutine, qui parle le langage de la guerre toute
01:00:02l'année, nous, les Européens, on dit,
01:00:04civis pacem para bellum, on se
01:00:06protège, on met en place des choses pour être
01:00:08autonomes. On vous entend. Gérard et Gabriel.
01:00:10L'Europe, malheureusement,
01:00:12paie le prix de sa faiblesse.
01:00:14C'est-à-dire que, dans ces négociations,
01:00:16ce qui déplait à l'Europe, c'est la
01:00:18perspective de voir l'agresseur récompenser
01:00:20de son agression. Et ça, c'est contraire
01:00:22à la règle du droit qu'ils ont voulu appliquer
01:00:24et qui s'est appliquée, plus ou moins,
01:00:26depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
01:00:28Donc, si la paix se fait avec,
01:00:30je dirais, une carte géographique
01:00:32changée, et
01:00:34la Russie, qui conserve
01:00:36une partie, et va en conserver
01:00:38à mon avis, une grande partie des
01:00:40territoires conquis militairement,
01:00:42ce sera une défaite idéologique et philosophique
01:00:44pour l'Europe. Ce sera la fin de ce monde
01:00:46basé sur la règle du droit et le respect du droit.
01:00:48Mais ce respect du droit, il doit être soutenu
01:00:50par la force. C'est quand même négatif, tout ça.
01:00:52Vous le reconnaissez ? C'est négatif, oui,
01:00:54mais à condition de ne pas être naïf.
01:00:56Ce que je veux dire par là, c'est que les Européens
01:00:58ont toujours mis en avant cette règle du droit.
01:01:00Mais ils l'ont mis en avant, pourquoi ?
01:01:02Parce qu'ils avaient derrière le parapluie américain
01:01:04et qu'ils estimaient que ça, c'était acquis.
01:01:06Et c'est là où ils ont eu tort. Parce que
01:01:08le discours qui est tenu aujourd'hui par les Européens,
01:01:10soyons honnêtes, il n'est pas nouveau.
01:01:12Ça fait 20 ans qu'on dit que l'Europe doit se réarmer.
01:01:14Vous confirmez, c'est 20 ans qu'on me le dit en interview.
01:01:16Madame von der Leyen,
01:01:18elle ne disait pas ça il y a un an.
01:01:20Arrêtez d'en faire la patine de l'Europe.
01:01:22On verra ce qu'il en adviendra.
01:01:24C'est un peu la présidente de la Commission européenne quand même.
01:01:26Moi, je n'ai pas voté pour elle. Moi non plus.
01:01:28Je n'aurais pas voté pour elle, d'ailleurs.
01:01:30Ça, ce que vous mettez dans l'Europe, ça vous regarde.
01:01:32Il y a une forme de défaite
01:01:34de l'Europe dans cette paix, dans la façon
01:01:36dont elle se dessine, et c'est ça qui chiffonne les Européens.
01:01:38Maintenant, il peut très bien en advenir
01:01:40quelque chose de plus positif.
01:01:42Jérôme, pardonnez-moi.
01:01:44J'ai repris les déclarations il y a encore
01:01:46deux mois.
01:01:48Il s'agissait de gagner. La Russie ne peut pas
01:01:50gagner. L'Ukraine doit gagner.
01:01:52Oui, mais ça, c'était des illusions aussi.
01:01:54Oui, mais est-ce qu'ils ont bercé d'illusions
01:01:56également le président Zelensky ?
01:01:58Ce n'était pas ce qu'on voyait sur le terrain.
01:02:00Bien sûr.
01:02:02Je vous rappelle même que Poutine pensait arriver à Kiev
01:02:04en 15 jours, et que trois ans après, il n'y est toujours pas.
01:02:06L'Ukraine n'a pas perdu la guerre.
01:02:08L'Ukraine n'a pas perdu la guerre.
01:02:10L'Ukraine n'a pas perdu la guerre.
01:02:12La guerre va s'arrêter parce que Trump laisse tomber
01:02:14l'Ukraine. C'est aussi simple que ça.
01:02:16Au mépris de toutes les règles du droit international.
01:02:18Au mépris de toutes les règles morales du droit
01:02:20public international. Mais si.
01:02:22La morale et la guerre ?
01:02:24La morale, ça compte, même dans les relations internationales.
01:02:26Ce n'est pas bon ménage.
01:02:28Il y a un dictateur russe qui est en train de gagner
01:02:30la guerre sans l'avoir gagnée militairement.
01:02:32Il la gagne politiquement grâce à
01:02:34une espèce d'illuminé qui est à Washington
01:02:36pour quatre ans, hélas.
01:02:38L'illuminé, c'est quand même
01:02:40notre allié, quand même.
01:02:42Ah bon ? Les États-Unis, non ?
01:02:44Trump est notre allié ? Je ne crois pas, non.
01:02:46Ah, les États-Unis ? Mais c'est le président américain.
01:02:48Mais pas Trump. En tout cas, il se comporte
01:02:50autant comme notre allié quand il augmente nos taxes,
01:02:52autant que les Chinois, par exemple.
01:02:54Cher monsieur, entretenir un bourbier
01:02:56et un charnier, je ne sais pas si c'est moralement
01:02:58très défendable non plus.
01:03:00Je pense depuis le début qu'on aurait dû aider
01:03:02beaucoup plus et beaucoup plus vite l'Ukraine.
01:03:04D'accord. Et elle aurait gagné.
01:03:06Maintenant, sans les États-Unis,
01:03:08l'Ukraine n'aurait jamais tenu trois ans.
01:03:10Bien sûr. Elle n'aurait pas tenu une semaine.
01:03:12Les États-Unis sont une démocratie
01:03:14avec des élections
01:03:16qui arrivent régulièrement
01:03:18et des administrations qui peuvent changer.
01:03:20Et à partir de là, des alliances
01:03:22qui peuvent évoluer. Donald Trump a
01:03:24toujours signifié ce qu'il allait faire.
01:03:26Et d'une certaine façon, l'élection
01:03:28du 5 novembre, c'était un référendum
01:03:30américain sur l'implication en Ukraine.
01:03:32Non, je ne crois pas.
01:03:34C'était sur l'inflation. C'était sur le walkie.
01:03:36Il n'y avait pas un thème.
01:03:38Il y avait l'immigration,
01:03:40il y avait l'inflation et il y avait l'Ukraine.
01:03:42Et on a considérablement parlé de l'Ukraine
01:03:44pendant la campagne électorale.
01:03:46Aujourd'hui, un homme parle, la guerre s'arrête.
01:03:48Je peux me tromper. On peut ne pas être l'homme.
01:03:50On peut se dire qu'on va perdre. Mais c'est la réalité.
01:03:52Qu'est-ce qu'on fait par rapport à cette réalité ?
01:03:54On est lucide ou on se berce d'illusion ?
01:03:56On est lucide en ce moment.
01:03:58On n'a jamais été aussi
01:04:00les yeux grand ouverts.
01:04:02Vous, on vous dit la défense européenne, ça y est.
01:04:04Vous vous levez, vous applaudissez.
01:04:06D'abord la défense française et ensuite la défense européenne.
01:04:08Mais il ne faut pas être la grenouille qui se fait aussi grosse que le bœuf.
01:04:10Donc c'est des fêtistes.
01:04:12On est trop petit, on est trop faible.
01:04:14On doit demander aux Américains de nous protéger.
01:04:16On doit signer des accords avec Trump.
01:04:18Paul Molin dit
01:04:20que la partition de l'Europe est très lisible.
01:04:22Au contraire. Mais vous dites que depuis 20 ans
01:04:24on appelle à réarmer.
01:04:26Je ne suis pas tout à fait d'accord.
01:04:28Il y a eu à un moment,
01:04:30il y a quelques années,
01:04:32après l'épisode Pierre de Villiers,
01:04:34cette idée qu'il fallait réarmer.
01:04:36On a fait un petit effort.
01:04:38Mais on a parlé de tout.
01:04:40On a eu une gabegie épouvantable sur le plan financier.
01:04:42Mais on ne s'est pas occupé de réarmement.
01:04:44Ce n'est pas vrai.
01:04:46Et tout d'un coup, là, au pied du mur,
01:04:48on se dit qu'on va réussir à remplacer les Américains.
01:04:50Mais c'est chimérique de se dire ça.
01:04:52C'est ce qu'a dit François Bayrou.
01:04:54Il a dit qu'on va compenser le gel.
01:04:56Oui, on est plus forts qu'on ne croit.
01:04:58Mais qu'est-ce qu'on fait ?
01:05:00On se met sous la protection de quelqu'un
01:05:02qui ne veut plus nous protéger.
01:05:04Moi, ce que je trouve intéressant
01:05:06dans le discours d'Emmanuel Macron d'hier,
01:05:08c'est le fait de réarmer
01:05:10si ça sert,
01:05:12si on saisit l'opportunité pour la France
01:05:14de se renforcer.
01:05:16On est d'accord.
01:05:18Mais bien sûr que la France se renforcera.
01:05:20Si on nous parle de patrie pour faire du fédéralisme,
01:05:22là, je ne suis pas d'accord.
01:05:24Le sujet, c'était de dire
01:05:26la France en locomotive.
01:05:28Quand on est patriote
01:05:30et qu'on aime son pays,
01:05:32on dit la France en locomotive.
01:05:34La France doit être leader.
01:05:36La France est la première armée
01:05:38du continent européen.
01:05:40La vocation à l'être toujours plus
01:05:42et à être un protecteur pour les autres pays européens.
01:05:44Pardon, cher Jonathan.
01:05:46Je voulais simplement pointer un point
01:05:48sur lequel les Ukrainiens ont gagné.
01:05:50Quels que soient les termes de la paix
01:05:52qui sera d'une façon ou d'une autre
01:05:54dictée par les Russes et les Américains dans quelques jours.
01:05:56Là où Zelensky,
01:05:58qu'il soit encore en poste demain ou pas,
01:06:00il a fait quelque chose.
01:06:02Il a, entre guillemets, inventé une nation ukrainienne
01:06:04qui n'existait pas avant la guerre.
01:06:06L'Ukraine, depuis son indépendance en 1991,
01:06:08était entrée dans l'histoire, si je puis dire,
01:06:10en étant le pays qui avait donné
01:06:12le plus d'exilés en temps de paix.
01:06:14Plus de 10 millions d'Ukrainiens
01:06:16s'étaient exilés pour fuir la corruption,
01:06:18pour fuir des conditions de vie matérielle
01:06:20déplorables de ce qui était
01:06:22un satellite de l'URSS.
01:06:24Et il n'y avait pas de nation ukrainienne
01:06:26telle que nous, nous pouvons l'entendre.
01:06:28Et ces 10 ou 3 années de guerre,
01:06:30ça dépend où vous vous placez dans le pays,
01:06:32a créé ce ferment
01:06:34qui n'existait pas.
01:06:36Donc que Zelensky
01:06:38ne soit pas réélu lorsqu'il y aura
01:06:40des élections après-guerre
01:06:42ou pas, ou reconduit,
01:06:44il aura en tout cas créé ce
01:06:46ferment d'une nation ukrainienne
01:06:48et en plus, et ce n'est pas un détail,
01:06:50nourrie contre la Russie,
01:06:52contre le voisin russe.
01:06:54Donc c'est là où c'est aussi quelque chose
01:06:56d'important, quels que soient les termes
01:06:58de la paix qui sera signée bientôt, parce qu'il y aura la paix.
01:07:00C'est très dur ce que vous dites.
01:07:02Oui, bien sûr.
01:07:04Je pense que les Ukrainiens ne seraient pas d'accord.
01:07:06Je pense que les Ukrainiens vous diraient qu'il y avait une nation
01:07:08ukrainienne avant 2022.
01:07:10Et ce n'est pas Zelensky qui a créé la nation ukrainienne,
01:07:12c'est Poutine.
01:07:14C'est Poutine qui a créé une réaction nationaliste
01:07:16qui n'est pas aussi prononcée qu'elle est aujourd'hui.
01:07:18Maintenant, les Ukrainiens vous disent qu'ils ont une nation depuis 200 ans
01:07:20et même beaucoup plus.
01:07:22Et c'est pour ça qu'ils veulent prétendre
01:07:24à une forme d'indépendance.
01:07:26Ce que vous dites est quand même très dur vis-à-vis d'eux.
01:07:28Mais pour en revenir à l'Europe,
01:07:30si vous voulez,
01:07:32le problème
01:07:34c'est qu'en effet, qui veut la paix
01:07:36prépare la guerre et l'Europe n'aurait jamais
01:07:38dû se laisser désarmer au point où
01:07:40elle s'est laissée désarmer.
01:07:42Je suis entièrement d'accord là-dessus.
01:07:44Qu'elle va être capable de se substituer
01:07:46aux Américains comme l'affirme
01:07:48le Premier ministre M. Béroud,
01:07:50ça c'est une illusion totale.
01:07:52C'est même un mensonge éhonté parce que ce n'est pas possible.
01:07:54Et Zelensky le sait très bien.
01:07:56La preuve c'est qu'en 24 heures, quand on lui a dit
01:07:58on vous supprime les aides américaines,
01:08:00et bien il change d'opinion.
01:08:02Il dit non, je me range derrière moi.
01:08:04Il reconnaît très bien qu'il ne peut rien faire sans.
01:08:06Et l'aide européenne,
01:08:08c'est très gentil, mais c'est des tapes dans le dos.
01:08:10Je ne sais jamais rien d'autre.
01:08:12J'ai été offusqué à raison de la brutalité
01:08:14et de l'humiliation subie par M. Zelensky,
01:08:16mais je note que M. Zelensky lui-même
01:08:18a pris sur lui et a pris les devants
01:08:20pour dire que les liens n'étaient pas rompus
01:08:22avec les Américains.
01:08:24Il n'avait pas le choix.
01:08:26Il a subi un chantage épouvantable,
01:08:28une humiliation épouvantable.
01:08:30Il a le choix de retourner vers les Européens
01:08:32ou plutôt dire qu'il peut se remplacer.
01:08:34Je ne suis pas d'accord du tout.
01:08:36Votre lecture est anti-américaine,
01:08:38elle n'est pas du tout justifiée.
01:08:40Je ne vois vraiment pas
01:08:42où il y a un chantage.
01:08:44Prendre les minerais, encore faut-il
01:08:46aller les chercher.
01:08:48Ce n'est pas pour la beauté
01:08:50des paysages ukrainiens
01:08:52ou pour la paix dans le monde.
01:08:54Je veux bien qu'on se réjouisse
01:08:56de tout,
01:08:58mais que les Américains
01:09:00occupent des concessions
01:09:02et prennent le sol d'une autre nation
01:09:04qui n'est pas la leur,
01:09:06j'ai du mal à me réjouir de ça
01:09:08pour la paix et les lendemains qui chantent
01:09:10et les peuples amis.
01:09:12On l'oublie, mais le deal sur les minerais
01:09:14a été proposé par l'Ukraine
01:09:16bien avant que Trump le reprenne
01:09:18à son compte.
01:09:20L'Ukraine savait très bien qu'elle avait besoin
01:09:22d'une monnaie d'échange pour avoir l'aide
01:09:24pas seulement des Américains mais d'autres
01:09:26et cette idée d'aller chercher les terres rares
01:09:28elle a toujours été là, d'autant qu'une partie
01:09:30de ces gisements se trouve justement dans le Donbass
01:09:32et que c'était l'excuse pour espérer
01:09:34préserver l'ensemble du territoire.
01:09:36Il faut pas oublier qu'à partir du moment où les Etats-Unis
01:09:38exploitent ces minerais, ils vont les sécuriser.
01:09:40Et bien c'est ça, je suis d'accord avec ça.
01:09:42C'est ça, c'est ça.
01:09:44Merci, c'est passionnant.
01:09:46Merci Gérald Doliv, il est passionné,
01:09:48comme vous l'êtes, merci.
01:09:50Alors exceptionnellement, Midi News est un peu écourtée
01:09:52parce que nous allons écouter, ce sont des avis
01:09:54très différents, on va écouter à la grande
01:09:56interview de l'invité, c'était Manon Aubry,
01:09:58eurodéputée LFI, vous allez voir, elle a encore
01:10:00autre son de cloche à suivre.
01:10:02Je vous remercie, c'était un plaisir de vous avoir
01:10:04autour de cette table. Restez avec nous
01:10:06juste après la pause, c'est la grande interview
01:10:08sur CNews.
01:10:10Bonjour Manon Aubry.
01:10:12Bonjour.
01:10:14Et bienvenue à la grande interview sur CNews Européen.
01:10:16Vous êtes eurodéputée La France Insoumise
01:10:18lors de son allocution hier soir.
01:10:20Le président de la République, Manon Aubry,
01:10:22d'abord il a appelé à l'âme
01:10:24de la nation, il a affirmé
01:10:26que nous n'allons plus, nous n'allons pas,
01:10:28toucher les fameux dividendes de la paix,
01:10:30et surtout sur un ton grave, il a dit que
01:10:32nous étions entrés dans une nouvelle ère où la Russie
01:10:34nous menace directement.
01:10:36Est-ce qu'il a raison sur cette menace ?
01:10:38La Russie est une menace,
01:10:40c'est évident,
01:10:42c'est une menace pour nos démocraties
01:10:44qu'ils essaient de déstabiliser,
01:10:46c'est une menace pour l'Ukraine
01:10:48de manière immédiate,
01:10:50raison pour laquelle il faut trouver une issue
01:10:52diplomatique le plus rapidement à cette guerre.
01:10:54Mais ce que je retiens de l'intervention
01:10:56d'Emmanuel Macron hier,
01:10:58c'est qu'il a surtout préparé les esprits
01:11:00à une économie de guerre.
01:11:02Il a dit sur un ton
01:11:04extrêmement grave qu'il faudra faire
01:11:06des sacrifices, qu'il faudra faire
01:11:08des réformes structurelles pour
01:11:10financer la guerre. Donc moi je pose la question
01:11:12ce matin. S'il refuse
01:11:14d'augmenter les impôts des plus riches pour financer
01:11:16la guerre, alors quels vont être les sacrifices
01:11:18sociaux qui vont en découler ?
01:11:20Est-ce qu'on va demander aux Françaises
01:11:22et aux Français de travailler jusqu'à 70 ans
01:11:24comme le veut le président du MEDEF ?
01:11:26Est-ce qu'on va prendre de l'argent dans nos hôpitaux,
01:11:28dans nos écoles, dans notre système de protection
01:11:30sociale ? Et vous voyez,
01:11:32en cela, moi je ne suis absolument
01:11:34pas d'accord. Et j'observe
01:11:36qu'il y a toujours de la flexibilité
01:11:38budgétaire quand il s'agit de dépenses
01:11:40militaires, mais pas quand il s'agit de financer nos besoins.
01:11:42Ça c'est sur l'économie de guerre. Mais je note
01:11:44que vous dites aujourd'hui que la Russie est une menace
01:11:46directe pour l'Europe et la France.
01:11:48J'ai dit que la Russie était une menace
01:11:50pour nos démocraties, est une menace pour l'Ukraine.
01:11:52Ce n'est pas une menace militaire
01:11:54aux portes de l'Union Européenne. Je pense qu'il faut
01:11:56raison garder
01:11:58dans la manière d'apprécier...
01:12:00Je viens de vous dire que la Russie
01:12:02est une menace pour l'Union Européenne.
01:12:04Elle est une menace pour la paix. Elle est une menace
01:12:06pour nos démocraties. Ce n'est pas une menace
01:12:08militaire aux portes de la France.
01:12:10Emmanuel Macron a aussi insisté, Manon Brice,
01:12:12sur le fait que la paix ne doit pas être synonyme
01:12:14de capitulation pour l'Ukraine.
01:12:16Et dans le cas d'un accord, je précise,
01:12:18s'il y a un accord de paix,
01:12:20eh bien il envisage, c'est une hypothèse,
01:12:22des troupes européennes sur le sol
01:12:24ukrainien pour le maintien de la paix.
01:12:26Dans de telles conditions, est-ce que vous y êtes favorables ?
01:12:28Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs.
01:12:30Avant qu'il y ait une force
01:12:32de maintien de la paix pour s'assurer
01:12:34des conditions de sécurité mutuelles
01:12:36qu'il ne faut pas exclure, il faut
01:12:38d'abord un accord de paix. Et honnêtement,
01:12:40hier, Emmanuel Macron aurait
01:12:42presque dû présenter des excuses.
01:12:44Qu'a fait la France ? Qu'a fait... Des excuses ?
01:12:46Qu'a fait la France ? Qu'a fait l'Union Européenne
01:12:48depuis trois ans ? D'abord, ils ont pensé
01:12:50qu'il y avait une issue militaire
01:12:52à cette guerre. Vous le voyez comme moi,
01:12:54qu'au bout de trois ans, il n'y a pas d'issue militaire
01:12:56à cette guerre. Ensuite, ils s'en sont remis
01:12:58aux Etats-Unis d'Amérique pour essayer de trouver
01:13:00une solution à la guerre. Et enfin, ils se disent
01:13:02peut-être qu'il faudra envisager une issue
01:13:04diplomatique, mais que de temps perdu. C'est un million
01:13:06de morts qui sont morts sur le front
01:13:08ukrainien parce que la France et l'Union
01:13:10Européenne se sont contentées d'un soutien
01:13:12financier qui était nécessaire et bienvenu,
01:13:14mais ont refusé les issues diplomatiques. Un soutien financier
01:13:16et donc militaire bienvenu, mais pour lequel
01:13:18quand même, les députés de la France Insoumise
01:13:20ont voté contre. Non, c'est faux.
01:13:22En mars 2024,
01:13:24les députés LFI ont voté contre
01:13:26la livraison d'armes. Il faut être précis,
01:13:28j'ai voté au Parlement Européen
01:13:30et c'est essentiellement là que ça se joue, plus d'une
01:13:32trentaine de résolutions en faveur du soutien,
01:13:34y compris d'un soutien financier
01:13:36à l'Ukraine, mais nous avons toujours dit
01:13:38que l'envoi d'armes... L'Assemblée Nationale.
01:13:40Non mais pardonnez-moi pour être trop précoce. Et à l'Assemblée Nationale,
01:13:42j'y arrive, il y a deux raisons pour lesquelles nous n'avons pas
01:13:44voté ce texte. Le premier, c'est sur
01:13:46l'envoi d'armes de longue portée qui ferait
01:13:48de nous des co-belligérants. Nous avons toujours dit
01:13:50que nous étions favorables à un soutien
01:13:52militaire à trois conditions. La première,
01:13:54qu'il y ait un débat démocratique. La deuxième,
01:13:56que ça ne touche pas en profondeur
01:13:58le territoire russe. Et la troisième,
01:14:00que ça ne greffe pas
01:14:02nos propres capacités nationales.
01:14:04Et donc, ces trois conditions n'étaient pas remplies.
01:14:06Par ailleurs, nous n'étions pas favorables
01:14:08à l'entrée de l'Ukraine dans l'Union Européenne. C'est les deux
01:14:10raisons pour lesquelles... Et sur ceux-là, vous vous tenez encore, mais...
01:14:12Oui, je le dis encore, parce que ça créerait
01:14:14du dumping social,
01:14:16environnemental. Je veux dire, en Ukraine,
01:14:18on produit du poulet quatre fois moins cher qu'en Europe.
01:14:20Donc, évidemment, pour nos agriculteurs, ce serait terrible.
01:14:22Ce qui n'empêche pas de soutenir
01:14:24l'Ukraine, comme nous le faisons.
01:14:26Vous n'avez pas voté
01:14:28le soutien à l'Ukraine. En tout cas, les députés français...
01:14:30Ce n'est pas le soutien à l'Ukraine.
01:14:32Soyons précis. Nous avons, par exemple,
01:14:34voté 50 milliards...
01:14:36En mars 2024, les députés LFI n'ont pas voté.
01:14:38Je n'ai pas rêvé en lisant
01:14:40la dépense. Ce n'est pas un texte qui
01:14:42dit, texto, on va soutenir l'Ukraine.
01:14:44C'est un texte qui a des implications
01:14:46très concrètes. Quand on fait de la diplomatie,
01:14:48Sonia Mabrouk, il faut être précis.
01:14:50Il faut être concret. Quand on a
01:14:52voté au Parlement européen, 50 milliards
01:14:54d'euros d'aide à l'Ukraine, je l'ai voté.
01:14:56Quand il a fallu voter le gel
01:14:58des avoirs russes, je l'ai voté.
01:15:00Quand il a fallu voter un soutien
01:15:02logistique et humain, je l'ai voté.
01:15:04Mais par contre, quand il s'agit de
01:15:06créer une escalade, quand il s'agit
01:15:08de mettre de côté l'issue diplomatique qui est
01:15:10nécessaire et auxquelles la France, l'Union européenne
01:15:12devront se résoudre, là nous disons
01:15:14que l'Union européenne prend
01:15:16une fausse route si elle pense que seule l'issue
01:15:18militaire permettra de sortir de cette situation.
01:15:20Sur le gel des avoirs russes, est-ce que vous êtes prêtes
01:15:22à aller plus loin ? Certains,
01:15:24par exemple l'ancien Premier ministre, Gabriel Attal,
01:15:26affirment qu'il faudrait l'utiliser pour aider l'Ukraine,
01:15:28notamment dans la reconstruction.
01:15:30Je précise déjà que l'Union
01:15:32européenne utilise les profits des intérêts.
01:15:34Pourquoi ne pas utiliser cette main ?
01:15:36Il y a plusieurs choses. D'abord,
01:15:38vous avez raison de dire qu'ils sont déjà gelés,
01:15:40ces avoirs, et qu'on utilise ces intérêts, c'est à peu près
01:15:423 milliards d'euros par an,
01:15:44et ça, j'y suis favorable, j'ai voté pour
01:15:46au niveau européen. Sur la saisie
01:15:48des avoirs, ce qui est la deuxième étape,
01:15:50donc on confisque, entre guillemets,
01:15:52il y a différents types d'avoirs, il y a les avoirs des
01:15:54oligarques et les avoirs de la banque
01:15:56centrale de Russie.
01:15:58La question qui nous est posée, c'est comment
01:16:00le faire dans le cadre du droit international,
01:16:02c'est pour ça qu'il faut être prudent,
01:16:04et comment le faire de telle sorte
01:16:06à ce qu'il n'y ait pas de représailles de la Russie.
01:16:08Ce n'est qu'un obstacle juridique pour vous,
01:16:10ce n'est pas une question de principe ?
01:16:12Il y a des obstacles juridiques,
01:16:14des obstacles politiques pour éviter
01:16:16une escalade, mais je vais vous dire,
01:16:18pour moi, il y a une forme d'hypocrisie totale.
01:16:20On parle de
01:16:22la saisie des avoirs
01:16:24russes, et dans le même temps,
01:16:26est-ce que vous savez, Sonia Mabrouk, que la France
01:16:28finance la Russie pour sa guerre ? Parce que la France
01:16:30est le premier importateur européen
01:16:32de gaz naturel
01:16:34liquéfié, du GNL,
01:16:36les importations ont augmenté de 80%
01:16:38l'an dernier, et ça représente près de 3 milliards
01:16:40d'euros par an. Vous me direz tout à l'heure comment on peut diversifier,
01:16:42si c'est par l'Algérie, par exemple,
01:16:44nous en parlerons. C'est une des pistes,
01:16:46et je pense qu'il faut aussi réduire notre utilisation
01:16:48de gaz naturel liquéfié, qui est par ailleurs pas très écologique.
01:16:50Pourquoi continue Manu Ambré ? Parce qu'il apparaît
01:16:52en tous les cas désormais urgent à tous les Européens
01:16:54d'augmenter leurs dépenses militaires
01:16:56pour se défendre, pour nous défendre,
01:16:58comme l'a rappelé hier Emmanuel Macron,
01:17:00et d'ailleurs Ursula von der Leyen,
01:17:02madame l'eurodéputée, explique qu'il est désormais
01:17:04impératif de le faire, et il va y avoir
01:17:06une flexibilité budgétaire.
01:17:08Vous dites chiche ?
01:17:10J'observe qu'il y a de la flexibilité
01:17:12budgétaire pour nos chars d'assaut,
01:17:14mais pas quand il est question
01:17:16des hôpitaux. Donc il y a quand même
01:17:18aujourd'hui une forme de géométrie
01:17:20variable dans les
01:17:22flexibilités budgétaires.
01:17:24Moi, vous savez, au Parlement européen,
01:17:26je me suis battue
01:17:28contre ces règles budgétaires qui précisément
01:17:30ne permettent pas de répondre à nos besoins.
01:17:32Moi, ce que je souhaite, plutôt qu'une
01:17:34économie de la guerre, c'est une économie de la paix
01:17:36qui est fondée sur nos besoins.
01:17:38Quels sont nos besoins ? Quels sont nos objectifs
01:17:40de guerre ? Quels sont nos objectifs sociaux ?
01:17:42Nos objectifs économiques ?
01:17:44Est-ce que, oui ou non, vous soutiendrez l'industrie d'armement française ?
01:17:46Mais c'est une question différente, saute Diama-Brouk, parce que là aussi
01:17:48il y a une hypocrisie totale.
01:17:50L'industrie...
01:17:52Je suis là pour dire
01:17:54quelques vérités ce matin à votre antenne,
01:17:56et vous savez, quand
01:17:58la France et l'Union européenne ont abandonné
01:18:00notre industrie française européenne,
01:18:02je suis allée, il n'y a pas longtemps, en déplacement,
01:18:04à côté de Grenoble, voir une entreprise
01:18:06qui s'appelle Arkema. Arkema,
01:18:08comme Vancorek, ce sont deux entreprises
01:18:10qui ont été abandonnées, qui servent
01:18:12notamment à la production de missiles
01:18:14balistiques pour le nucléaire. Ces entreprises,
01:18:16vous avez des salariés
01:18:18qui sont sur le carreau, l'État qui refuse
01:18:20de nationaliser, et dans le même temps, on dit
01:18:22on va réindustrialiser, alors que 50%
01:18:24de nos dépenses militaires en Europe
01:18:26ont été achetées des armes américaines.
01:18:28Non, on n'est pas d'accord, Sonia Mabrouk,
01:18:30puisque la France l'a abandonnée.
01:18:32Les députés LFI ont voté contre le projet
01:18:34de loi de programmation militaire pour la période 2024-2030.
01:18:36Oui, et est-ce qu'ils prévoyaient
01:18:38une reprise en main de notre industrie militaire
01:18:40française et européenne ? Ben non, vous voyez
01:18:42la conséquence directe ? Comment ça se fait qu'une entreprise...
01:18:44Attendez, c'est pour 2024-2030.
01:18:46La preuve par les faits. Comment ça se fait qu'une entreprise
01:18:48comme Arkema et Vancorek est en train de...
01:18:50Alors est-ce que vous vous engagez pour la suite à les soutenir ?
01:18:52Comment ça se fait ? Ces entreprises-là, évidemment.
01:18:54Et l'effort militaire aussi ?
01:18:56Comment ça se fait ? Ce sont deux questions différentes.
01:18:58Oui, mais ma question porte sur l'effort militaire.
01:19:00L'industrie, de la même manière,
01:19:02pour produire des chars d'assaut,
01:19:04il faut de l'acier.
01:19:06Et pour avoir de l'acier, il faut des hauts fourneaux.
01:19:08Nous n'en avons plus que quatre en France
01:19:10qui sont là aussi en grande difficulté
01:19:12et ArcelorMittal est en train de les abandonner.
01:19:14Donc il faut de la cohérence,
01:19:16il faut une reprise en main de l'État,
01:19:18une véritable planification.
01:19:20Et ensuite, pour l'effort budgétaire,
01:19:22il faut clairement, face à ces besoins,
01:19:24combien ça coûte, examiner combien ça coûte
01:19:26et en toute hypothèse.
01:19:28Je refuse que les Françaises et les Français aient à se sacrifier
01:19:30financièrement pour financer la guerre,
01:19:32qu'ils aient à travailler jusqu'à 70 ans,
01:19:34qu'ils aient à sacrifier leur protection sociale
01:19:36et leur protection...
01:19:38Nous avons des armées meurtries par des années de coupes budgétaires.
01:19:40Et notre pays dépense chaque année
01:19:42quatre fois plus pour la protection sociale
01:19:44de nos concitoyens que pour la défense nationale.
01:19:46Ça, c'est un fait.
01:19:48Est-ce que demain, vous,
01:19:50le Parlement européen et vos camarades
01:19:52à l'Assemblée nationale, vous voterez pour
01:19:54ces projets de programmation militaire ?
01:19:56Est-ce que vous savez que
01:19:58le budget des militaires
01:20:00a déjà été doublé ces dix dernières années ?
01:20:02Ce n'est pas suffisant, apparemment.
01:20:04Le Président de la République l'a rappelé lui-même.
01:20:06Quand, dans le même temps, vous parlez des dépenses sociales,
01:20:08elles, les dépenses sociales, ont baissé.
01:20:10Donc aujourd'hui, je vous le redis,
01:20:12ce qu'il faut partir,
01:20:14c'est quels sont nos besoins.
01:20:16Les dépenses sociales ont baissé quatre fois plus,
01:20:18mais on ne va pas rentrer dans une bataille de chiffres.
01:20:20Vous le voyez bien que le budget pour nos hôpitaux,
01:20:22le budget pour nos écoles,
01:20:24les remboursements en matière de santé,
01:20:26les Françaises et les Français l'expérimentent au quotidien.
01:20:28Quand ils vont chez le médecin, quand ils achètent des médicaments,
01:20:30tout coûte plus cher.
01:20:32On a repoussé l'âge de départ à la retraite.
01:20:34Vous voyez bien, on demande
01:20:36des sacrifices sociaux aux Françaises et aux Français
01:20:38sans jamais mettre à contribution les plus riches
01:20:40et les grandes entreprises multinationales
01:20:42de notre pays. Moi, ce que je demande,
01:20:44ce n'est pas aux gens de payer en travaillant plus.
01:20:46Ce que je demande, c'est qu'on mette enfin à contribution
01:20:48par exemple les plus grands milliardaires.
01:20:50Si vous mettez à contribution d'une taxe de 2%,
01:20:52ceux qui ont plus de 100 millions d'euros.
01:20:54Ce ne sont pas les gens qui nous écoutent ce matin,
01:20:56sauf Bernard Arnault ou Vincent Bolloré.
01:20:58Vous n'augmenterez pas les impôts dans ce cas-là ?
01:21:00Non, il ne faut pas augmenter les impôts
01:21:02des Françaises et des Français qui travaillent.
01:21:04Il ne faut pas sacrifier. Moi, ce que je suis en train
01:21:06de vous dire, c'est que cette économie de la guerre,
01:21:08elle prépare une autre guerre qui est une guerre sociale
01:21:10et qui est extrêmement dangereuse
01:21:12et à laquelle, oui, je m'opposerais de toutes mes forces.
01:21:14Ukraine, Russie, le Président n'a pas parlé
01:21:16hier d'un autre dossier brûlant
01:21:18qui est celui de l'Algérie.
01:21:20Je voudrais vous faire réagir aux propos de Rima Hassan.
01:21:22Est-ce que vous diriez,
01:21:24comme votre camarade,
01:21:26que l'Algérie est la Mecque des révolutionnaires
01:21:28et des libertés ? La première partie de l'expression,
01:21:30elle est historique, mettons-la de côté.
01:21:32Est-ce que pour vous, l'Algérie est la Mecque des libertés ?
01:21:34Écoutez, moi, je ne défends absolument pas
01:21:36le régime algérien
01:21:38qui viole régulièrement
01:21:40les droits humains.
01:21:42Et donc...
01:21:44Vous avez deux positions bien différentes.
01:21:46Non, mais vous prenez une phrase sortie...
01:21:48Je ne prends pas une phrase. Elle est essentielle.
01:21:50Une phrase sortie de son contexte.
01:21:52J'observe aussi, par ailleurs,
01:21:54qu'il y a un certain nombre
01:21:56d'attaques en grand nombre
01:21:58sur ma collègue Rima Hassan.
01:22:00On va en parler.
01:22:02Vous avez quand même
01:22:04des ministres qui demandent la déchéance
01:22:06de nationalité d'une eurodéputée
01:22:08française, Rima Hassan.
01:22:10Vous ne pouvez pas dire qu'il n'y a pas
01:22:12de racisme dans ces attaques ?
01:22:14Je peux vous racer la phrase de Rima Hassan ?
01:22:16Racisme dans les attaques des ministres ?
01:22:18La lutte armée menée par le Hamas
01:22:20contre Israël, légitime
01:22:22du point de vue du droit international.
01:22:24Sonia Mabrouk, sortez
01:22:26une phrase de son contexte.
01:22:28Madame Manon Brion.
01:22:30Elle parlait de...
01:22:32La lutte armée menée par le Hamas contre Israël,
01:22:34légitime du point de vue du droit international.
01:22:36Ouvrez les guillemets.
01:22:38J'ajoute, parce que je suis totalement objectif,
01:22:40tout en précisant, fort heureusement j'allais dire,
01:22:42que les procédés comme les prises d'otages
01:22:44ou les exactions ne le sont pas.
01:22:46Je pense que peut-être...
01:22:48Sonia Mabrouk,
01:22:50elle dit une chose qui est évidente
01:22:52en droit international,
01:22:54que résister contre l'occupation est légitime,
01:22:56mais bien entendu,
01:22:58les actes du 7 octobre sont illégitimes.
01:23:00Ce sont des crimes de guerre.
01:23:02Elle l'a dit.
01:23:04Réécoutez l'interview dans son intégralité.
01:23:06La France est la lutte armée
01:23:08menée par le Hamas contre Israël
01:23:10est légitime du point de vue international.
01:23:12J'en ai marre des attaques
01:23:14systématiques contre ma collègue
01:23:16parce que
01:23:18c'est une Française
01:23:20d'origine palestinienne
01:23:22qu'on renvoie toujours à ses origines
01:23:24et on ne peut pas dire que dans ces attaques-là
01:23:26il n'y a pas une dimension de racisme.
01:23:28Vous auriez dit la même chose.
01:23:30Vous auriez réagi de la même manière.
01:23:32Non, parce qu'il y a aujourd'hui
01:23:34une obsession
01:23:36contre ma collègue Rima Hassan
01:23:38qui a parlé la langue du droit international.
01:23:40Elle a redit,
01:23:42et je le redis ici à votre antenne,
01:23:44que les actes du 7 octobre...
01:23:46Vous vous rendez compte ?
01:23:48La trahison ?
01:23:50Vous reprenez les termes
01:23:52qui sont utilisés,
01:23:54y compris par les ministres,
01:23:56qui parlent de trahison.
01:23:58Je vous ai repris là, ce matin.
01:24:00Ce sont les termes
01:24:02qui sont utilisés par des ministres.
01:24:04Je vous pose la question.
01:24:06Est-ce que parler de légitimité pour le Hamas
01:24:08est une forme de trahison ?
01:24:10Elle n'a pas parlé de légitimité pour le Hamas.
01:24:12Elle a parlé de légitimité à la résistance à l'occupation.
01:24:14Vous le savez comme moi.
01:24:16L'occupation israélienne
01:24:18viole le droit international.
01:24:20Aujourd'hui, en droit international,
01:24:22le gouvernement israélien
01:24:24ne peut ni occuper la Cisjordanie
01:24:26ni commettre des massacres de masse
01:24:28comme elle le fait dans la bande de Gaza.
01:24:30Les actes du 7 octobre commis par le Hamas
01:24:32sont légitimes en droit international ?
01:24:34La réponse est non.
01:24:36Il y a d'ailleurs la Cour pénale internationale
01:24:38qui a lancé un mandat d'arrêt international
01:24:40contre des dirigeants du Hamas
01:24:42pour les crimes qui sont commis le 7 octobre
01:24:44qui sont absolument abjects.
01:24:46Je vous le redis, qui sont abjects.
01:24:48En aucun cas, une prise d'otage n'est légitime.
01:24:50En aucun cas, le massacre
01:24:52de population civile est légitime.
01:24:54Et vous voyez, moi je parle la langue du droit international.
01:24:56Une vie humaine, qu'elle soit israélienne
01:24:58ou qu'elle soit palestinienne,
01:25:00a la même valeur pour moi.
01:25:02Pour conclure, tandis que les députés insoumis,
01:25:04écologistes et socialistes
01:25:06se sont abstenus au moment du vote
01:25:08à la commission des affaires étrangères
01:25:10à l'Assemblée sur une proposition
01:25:12de résolution européenne
01:25:14appelant à la libération immédiate
01:25:16et inconditionnelle de Boalem-Sensal.
01:25:18Pour conclure, il dit
01:25:20les plus dangereux sont ceux
01:25:22qui ne rêvent pas.
01:25:24Ils ont l'âme glacée.
01:25:26Peut-être se joindre
01:25:28et vous joindre à ce rêve, qu'il soit libéré ?
01:25:30Bien sûr, et je le redis à votre antenne,
01:25:32j'ai déjà eu l'occasion de l'exprimer, y compris ici.
01:25:34Nous sommes en faveur de la libération de Boalem-Sensal.
01:25:36Nous avons d'ailleurs déposé des amendements
01:25:38dans ce sens.
01:25:40La résolution que vous évoquez,
01:25:42elle ne parle pas simplement
01:25:44de la libération de Boalem-Sensal que, je redis, nous soutenons.
01:25:46Elle vise à une montée des tensions
01:25:48avec l'Algérie en menaçant l'accord
01:25:50entre l'Union européenne et l'Algérie.
01:25:52Et j'observe que d'ailleurs, les socialistes
01:25:54et les écologistes qui nous donnaient des leçons au Parlement européen
01:25:56pour ne pas avoir voté la résolution pour les mêmes raisons
01:25:58ne l'ont pas votée à l'Assemblée nationale
01:26:00précisément en dénonçant
01:26:02cette montée des tensions qui, je pense,
01:26:04ne sera pas le meilleur moyen de ramener Boalem-Sensal
01:26:06en France et de le libérer, ce que je souhaite.
01:26:08Comment vous le décrivez, Boalem-Sensal ?
01:26:10C'est un écrivain.
01:26:12C'est tout ? Point et la ligne ?
01:26:14Oui, c'est un écrivain qui n'a rien à faire dans une prison
01:26:16comme l'ensemble des écrivains du monde entier.
01:26:18Vous l'avez qualifié d'extrême droite ?
01:26:20Ce n'est pas la question qui est posée.
01:26:22Il peut raconter ce qu'il veut.
01:26:24Je suis pour la liberté d'expression, la vôtre, la mienne
01:26:26et, a fortiori, celle des écrivains.
01:26:28Surtout quand il dit qu'il se bat contre l'islamisme.
01:26:30L'islamisme radical, ce n'est pas forcément une bonne chose.
01:26:32Par contre, pointer du doigt
01:26:34l'ensemble des personnes
01:26:36de confession musulmane
01:26:38juste pour être musulmans,
01:26:40ça, je le refuse. Ça s'appelle du racisme.
01:26:42Ça l'est fait bien trop souvent
01:26:44dans le débat public.
01:26:46C'est pour ça qu'il faut faire...
01:26:48C'est vous qui parlez d'islamisme,
01:26:50je n'ai pas parlé d'islamisme.
01:26:52Il se bat contre l'islamisme, mais vous vous dites qu'il l'utilise...
01:26:54Moi, je me bats
01:26:56quand une religion est dévoyée,
01:26:58quelle que soit sa religion,
01:27:00pour atteindre les droits fondamentaux.
01:27:02Et ça vaut quelle que soit la religion.
01:27:04Boalem Sansal, algérien, français...
01:27:06Boalem Sansal doit être libéré, je viens de vous le dire
01:27:08et je vous le redis à cette antenne.
01:27:10J'espère qu'il le sera le plus rapidement possible.
01:27:12Et je vous le redis, on doit utiliser tous les canaux diplomatiques.
01:27:14J'avais dit une fois à Éric Coquerel en finissant,
01:27:16que Rima Hassan appréciera.
01:27:18On l'entend.
01:27:20Elle l'a dit à plusieurs reprises.
01:27:22Bien sûr, elle l'a dit.
01:27:24Merci à vous, bonne journée.