Éric Coquerel, président de la commission des Finances à l'Assemblée nationale et député La France insoumise, était l'invité du Face à Face sur RMC et BFMTV ce mercredi 26 février, alors que François Bayrou convie un conseil interministériel sur l'immigration à Matignon avec plusieurs enjeux, dont la maîtrise des flux migratoires et l'efficacité de la politique d'éloignement.
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00:00Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrault, qui nous annonçait hier sur BFMTV que des mesures de restriction de circulation
00:06ont été prises contre des dignitaires algériens, ce matin, il dit qu'il veut embarquer les partenaires européens pour que
00:13des mesures de restriction de visa puissent être décidées au niveau communautaire. Eric Coquerel, est-ce la bonne réponse à apporter face au refus
00:20d'un certain nombre de pays, de l'Algérie notamment, de reprendre ces ressortissants illégaux ?
00:25Alors on va parler de l'Algérie d'abord, si vous voulez.
00:27C'est le pays dont on parle le plus en ce moment.
00:29Parlons de l'Algérie. Moi, je pense que ce qu'est en train de faire la France vis-à-vis de l'Algérie, c'est une bêtise rare et une faute historique.
00:36Pourquoi une bêtise et pourquoi une faute ?
00:38Je vous explique, parce qu'on a deux histoires communes, pas avec le même rôle évidemment, on est des deux côtés de la Méditerranée,
00:45il y a, si je ne me trompe pas, 900 000 franco-algériens, avec leur descendance, ça doit faire 6 millions de personnes si on va jusqu'aux petits-enfants,
00:54donc notre histoire, elle est profondément liée.
00:56Nos intérêts historiques, nos intérêts économiques, nos intérêts, j'allais dire presque en tant que nation, c'est d'avoir des bonnes relations avec l'Algérie et non pas...
01:05Sauf qu'elles ne sont pas bonnes.
01:06Oui, bien sûr, mais la faute de qui ? Qui est en train, quelque part, d'utiliser tous les sujets pour tendre avec l'Algérie ?
01:13Ça a commencé, je ne me prononce pas sur le fond, mais vous comprenez bien que quand cet été,
01:18et ça a été refait il y a quelques jours par Gérard Larcher hier, je crois, va au Sahara occidental en expliquant qu'il est pour un Sahara occidental marocain,
01:29alors que tout ça est dans les mains de l'ONU, c'est-à-dire qu'il y a un travail qui est fait dessus,
01:35c'est des choses qui, évidemment, pour Alger, est vécue comme une provocation.
01:39Je ne me prononce pas encore, je pense que la France ne devrait pas s'engager, ne serait-ce que par justement les franco-marocains ou les franco-algériens,
01:46elles devraient faire attention, justement, à ne pas ouvrir des cicatrices et, finalement, à agir en tant que puissance encore néocoloniale.