Censuré par l'Assemblée nationale ce mercredi, le Premier ministre Michel Barnier était reçu ce jeudi à l'Elysée pour remettre sa démission à Emmanuel Macron. Ce dernier s'adressera aux Français à 20 heures. Éric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis, réagit à cette actualité politique sur BFMTV.
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00:00— Je sais pas très bien. Enfin si, j'ai compris. Mais moi, je les appelle un peu à revenir à la raison
00:07au lieu d'entretenir une espèce de fiction qui serait que tout d'un coup, on pourrait créer avec l'accord de M. Macron
00:15une espèce de coalition qui... Je sais pas très bien sur quel programme, parce que c'est ça qui est derrière
00:22le courrier aussi du Parti socialiste. Moi, ce que j'ai vu à l'Assemblée depuis quelques semaines, c'est un Macronisme,
00:30c'est un bloc central qui n'a accepté aucun compromis sur l'abrogation de la réforme des retraites, sur par exemple
00:39la taxation des ultra-riches. C'était ceux qui étaient le plus opposés sur les dépenses et les investissements
00:46nécessaires en matière écologique. Je vois pas très bien pourquoi on entretient cette fiction, en fait.
00:51— On pourrait vous rétorquer la même chose. C'est-à-dire qu'il y a 3 mois, vous disiez c'est Lucie Castex ou rien,
00:57c'est le programme du NFP ou rien. Vous non plus, vous n'avez pas l'air d'être dans la culture du compromis.
01:01— Mais non, nous, on n'a pas dit ce que vous êtes en train de dire. On a dit que Lucie Castex, un gouvernement NFP,
01:08devait porter le programme du NFP. Ça, c'est normal. Et après, les compromis, on les trouve à l'Assemblée.
01:13C'est toujours ce qu'on a dit. D'ailleurs, c'est ce qu'on a fait concrètement. C'est-à-dire qu'on a transformé
01:17totalement le budget en première lecture de M. Barnier. On l'a rendu ce qu'on appelle NFP-compatible.
01:24C'était pas tout notre programme. Mais on peut considérer quelque part que c'était les compromis trouvés avec l'Assemblée
01:28qui nous permettaient, en dégageant 58 milliards de recettes, d'appliquer notre programme. Nous, on a toujours dit ça.
01:35Et ça, M. Macron ne nous le permet pas. Il ne permet pas de respecter le choix des Français. Donc il imagine
01:40je ne sais quelle combinaison. En réalité, pourquoi faire ? C'est surtout pour pouvoir continuer à mener sa politique
01:46d'offre, de compétitivité en faveur des ultra-riches qui nous emmènent dans le mur. Donc moi, je ne crois pas.
01:52Et c'est ça que je reproche quelque part au Parti socialiste, où j'ai vu Mme Tendelier hier faire la même proposition.
01:57C'est d'entretenir vis-à-vis de nos concitoyens la fiction qu'il pourrait y avoir finalement un terrain d'entente
02:02avec ceux qui pratiquent cette politique depuis des années. J'ai cru comprendre qu'ils étaient peut-être prêts à le faire
02:07avec le Rassemblement national. Mais avec la gauche, c'est impossible. Ou alors la gauche abdique son programme de gauche.
02:14Mais ça, c'est pas nous qui le ferons. — Vous pensez que l'alliance NFP va survivre à cette censure ?
02:20On voit de plus en plus des accords entre vous et le PS. — Oui, c'est compliqué. Je vais pas vous faire de langue de bois.
02:27Et ça m'inquiète depuis hier les réactions qui sont celles du PS. Je l'espère, très sincèrement. D'abord parce qu'on a quand même
02:35été élus pour ça, je le rappelle, par nos concitoyens, par les électeurs. Deuxièmement parce que je le constate sur le terrain,
02:40les gens tiennent aux NFP, c'est-à-dire pas seulement une alliance de la gauche mais une alliance de la gauche sur une base de rupture.
02:46Donc moi, je souhaitais que, par exemple, après la censure, on tape tous sur le même clou en exigeant un gouvernement NFP.
02:56C'est clair qu'en ne le faisant plus, par exemple du côté du PS, on facilite le travail de M. Macron. Moi, j'ai l'impression
03:02qu'on a censuré M. Barnier, on a mis M. Macron à terre et que certains lui tendent la main pour essayer de ressusciter
03:09le macronisme d'une espèce de gauche et de droite. Je suis quand même atterré à ce niveau-là parce que le moins qu'on puisse dire,
03:16c'est qu'au moins je pensais qu'on avait fini avec ça et de ne pas lui donner un second souffle. Je les appelle à la raison et à revenir
03:23à ce qui a fait à la fois le succès du NFP et ce qui nous engage vis-à-vis de nos électeurs.