Avec Marc Ferracci, ministre de l’Industrie et de l’Énergie
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NewsTranscription
00:00— SUDRADIO, l'invité politique Jean-Jacques Bourdin.
00:07— Notre invité ce matin, Marc Ferracci, ministre de l'Industrie. Marc Ferracci, bonjour. — Bonjour.
00:11— Merci d'être avec nous. Le glaçant réchauffement entre les États-Unis et la Russie titre ce matin le journal Les Échos.
00:19« Nous nous sommes entendus », a dit Sergei Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères.
00:26« Nous nous sommes entendus » sur le dos de l'Ukraine et de l'Europe. Marc Ferracci.
00:30— Ce qui est certain, c'est que la discussion entre les États-Unis et la Russie, elle ne pourra pas aboutir à quoi que ce soit
00:37concernant la situation de l'Ukraine, concernant l'intégrité territoriale de l'Ukraine sans associer les Ukrainiens et les Européens.
00:43Ça, c'est un élément très clair qui a été posé notamment par le président de la République quand il a accueilli à l'Élysée
00:50l'ensemble des dirigeants européens et la Commission européenne. Pourquoi ? Parce que d'abord, l'Ukraine est un État souverain.
00:55Et l'exclure des discussions, c'est évidemment absurde. Et ensuite parce que les Européens sont partie prenante de la résolution du problème.
01:03Les Européens, parce que l'Ukraine est à nos portes, parce que depuis maintenant presque 3 ans, la guerre est à nos portes,
01:10ont besoin d'être associés aux discussions et notamment ont besoin d'être associés à ce que l'on appelle les garanties de sécurité qu'on donne à l'Ukraine.
01:16— Pardon, Marc Ferrati, je vous interromps, mais Trump et Poutine n'en ont rien à faire de tout cela. Trump et Poutine vont se partager.
01:25Ne risque-t-il pas de se partager le gâteau, si je puis dire ? Aux Russes, les territoires annexés, un pouvoir à Kiev qui est très compatible
01:35avec ce que veut Poutine, Terzhenetsky s'en va, et aux Américains, les ressources minières de l'Ukraine. Et vous, Européens,
01:42eh bien passez votre chemin. Vous n'allez rien avoir là-dedans. — Mais c'est précisément la raison pour laquelle il fallait agir, il fallait réagir,
01:50il fallait se réunir et il fallait le faire extrêmement vite. Vous savez, tout ça... — Oui, mais que peut-on faire après le stade suivant ?
01:57— Mais d'abord mettre autour de la table tout le monde. Vous savez, quand vous avez un État souverain dont tout le territoire aujourd'hui
02:07est menacé par la Russie, c'est le cas de l'Ukraine, parce qu'il n'y a pas que les territoires occupés qui sont menacés par la Russie.
02:11Il faut se souvenir qu'au début de la guerre, Poutine avait l'ambition d'aller prendre Kiev.
02:16— Mais il a toujours l'ambition de chasser Zelensky. — Très probablement, évidemment. Donc ça, ça suppose de réagir en Européen.
02:24Et j'insiste parce que tout ce qui est en train de se passer aujourd'hui valide la vision qu'avait posée le président de la République en 2017.
02:31Vous vous souvenez quand il parlait d'autonomie stratégique, de défense européenne ? Tout cela, aujourd'hui, se concrétise.
02:37Nous avons besoin de renforcer la défense européenne. Nous avons besoin – et vous voyez que le débat existe aujourd'hui – de réfléchir à la manière
02:46dont nous soutenons militairement l'Ukraine. Et la question des troupes au sol a fini par se poser, parce que les lignes bougent précisément
02:54du fait de ce dialogue entre Poutine et Trump. Donc moi, je pense qu'aujourd'hui, nous avons à la fois un risque d'une déstabilisation profonde,
03:04mais nous avons aussi une opportunité pour agir et pour consolider les liens qui nous unissent entre Européens, et en particulier pour aller
03:11plus vite vers une défense qui soit véritablement européenne. — Pour la première fois depuis 1945, une guerre est possible en Europe ?
03:18— D'abord, la guerre a eu lieu en Europe, je vous le rappelle, en ex-Yougoslavie. — C'est vrai. C'est vrai.
03:23— Malheureusement, ça n'est pas quelque chose de profondément nouveau. Mais la situation n'a pas changé. C'est une situation dangereuse.
03:30C'est une situation dangereuse. Et moi, je comprends que j'étais à Varsovie il y a quelques jours pour un conseil européen.
03:35Je comprends l'inquiétude des pays qui sont limitrophes de l'Ukraine. Je comprends l'inquiétude des pays baltes.
03:41Je comprends l'inquiétude de la Pologne. Et je pense que c'est ici que la solidarité européenne doit jouer, précisément pour affirmer
03:47des garanties de sécurité pour l'ensemble des pays, en particulier ceux qui sont membres de l'UE.
03:52— Bien. Mais alors pourquoi, alors que des sanctions touchent la Russie, pourquoi est-ce qu'un tiers des importations de gaz naturel liquide...
04:02Pourquoi ces importations viennent de Russie ? Et premier endroit où l'on importe ce gaz, c'est en France.
04:13— Alors vous savez que le gaz rentre par la France. Parce que la France est le portail par lequel les importations de gaz,
04:19qu'elles viennent de Russie ou d'ailleurs, rentrent en Europe parce que les terminaux métalliers sont en France.
04:25Mais ça ne signifie pas que nous consommons le gaz russe. Ça, c'est un point très important.
04:28Le deuxième point que je veux souligner, c'est qu'il y a 3 ans, le gaz russe représentait 45% des importations.
04:36Aujourd'hui, ça représente seulement 18%. Ça veut dire que les sanctions, elles fonctionnent.
04:42— Oui, mais dis-toi... — Et la stratégie... Pardonnez-moi. Je vais jusqu'au bout du raisonnement.
04:45La stratégie consistant à se dérisquer – c'est le terme qu'on utilise –, c'est-à-dire à être moins dépendant du gaz russe,
04:50c'est une stratégie qui fonctionne. Et c'est une stratégie que nous allons poursuivre. L'objectif, c'est à l'horizon 2027
04:56de ne plus être du tout dépendant du gaz russe. — Vous allez poursuivre – je ne sais pas – mais je vois plus 81% d'importations
05:02en 2024 par rapport à 2023. C'est ce que je vois. — Encore une fois, moi, ce que je regarde, c'est en valeur absolue.
05:07— L'Europe a versé à la Russie 2,7 milliards d'euros pour ce gaz. Combien d'Ukrainiens civils et militaires tuent avec cet argent ?
05:15— Quand vous avez des entreprises qui ont des contrats, des contrats avec des producteurs de gaz ou avec des producteurs de pétrole,
05:22ces contrats sont honorés. Sans quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? Les entreprises sont obligées de payer des pénalités
05:26qui peuvent les mettre à genoux. Donc on est dans la continuité de l'exécution de ces contrats. Mais ces contrats, à un moment ou à un autre,
05:33ils vont se voir substituer d'autres contrats avec d'autres importateurs ou d'autres exportateurs de gaz, en particulier provenant du Golfe,
05:40avec lesquels les relations sont meilleures et avec lesquelles, eh bien évidemment, les valeurs ne sont pas les mêmes qu'avec la Russie.
05:46Et donc la stratégie, elle est très claire. Elle est progressivement de se désengager, de devenir moins dépendant du gaz russe.
05:53Et c'est une stratégie qui fonctionne. — Pourquoi, en 2024, la France a-t-elle perdu plus d'usines qu'elle n'en a ouverts ?
06:00— D'abord, ces chiffres, ça ne correspond pas à ce que le baromètre industriel de l'État nous fournit. Il y a un cabinet de conseil
06:06qui produit ces chiffres. Mais je vais pas... — En janvier, 20 fermetures d'usines en France.
06:12— Je vais pas rentrer dans la méthodologie des chiffres. Ce que je veux dire, c'est que depuis 2017, l'emploi industriel a progressé en France.
06:18Depuis 2017, plus d'usines ont ouvert que d'usines non formées. Et ça, c'est... — Mais la tendance est inversée.
06:25— Non. Ça, justement, au premier semestre 2024, eh bien il y avait toujours plus d'usines qui ouvraient en France que d'usines qui fermaient.
06:33— Mais maintenant, qu'est-ce qui se passe dans notre pays et qu'est-ce qui se passe pour notre industrie, Jean-Jacques Bourdin ?
06:38Il se passe qu'il y a des filières qui vont bien et des usines qui ouvrent. Il y a aussi des emplois qui se créent.
06:45Puis il y a des filières qui sont en difficulté. C'est une situation contrastée. C'est une situation contrastée parce que vous avez
06:51l'automobile, vous avez la chimie, vous avez la sidérurgie, qui sont des filières confrontées à une concurrence internationale
06:57qui est extrêmement féroce, qui est parfois déloyale et qui, d'ailleurs, nécessite qu'on agisse au niveau européen pour mettre
07:02plus de protections. Et moi, j'y prends ma part en proposant et en essayant de convaincre les interlocuteurs européens
07:07et la commission de Bruxelles d'être moins naïfs dans notre approche commerciale et d'associer la politique industrielle
07:14et la politique commerciale. C'est ce que je défendais notamment à Varsovie. Je vous en parlais il y a quelques instants,
07:19il y a quelques jours. Donc on a besoin d'agir pour les filières en difficulté. Mais on ne doit pas faire comme si tout allait mal,
07:25parce que moi, je vais dans les territoires. Il y a des entreprises qui vont bien, qui investissent. Il y a des usines qui ouvrent.
07:30Il y a des entreprises qu'on sauve aussi. — Mais il y en a qui ferment. — J'étais... Oui, mais vous savez, on parle souvent
07:35des entreprises qui ferment. — Je vais revenir. Oui, oui, mais... — On parle souvent des entreprises qui ferment. Moi, je veux vous dire
07:38qu'il y a quelques jours... — Vous voulez qu'on parle des entreprises qui ouvrent ? — Il y a quelques jours, il y a quelques jours, j'étais...
07:42Et puis il y a des entreprises qu'on sauve. Et ça, c'est important de le dire aussi. J'étais à Arc, dans le Pas-de-Calais, visiter le plus grand
07:48site verrier au monde... — Oui, je connais. — ...que nous avons sauvé. 4 000 emplois. 4 000 emplois, nous l'avons sauvé avec l'État,
07:54les collectivités territoriales, avec les actionnaires et les créanciers. Tout le monde s'est mis autour de la table.
07:58Et ça, c'est un élément qu'il faut arriver à raconter aussi, parce que tout ne va pas mal dans notre industrie. Nous avons aussi
08:04des atouts. Et ces atouts, nous devons capitaliser dessus et les consolider. — Alors j'aimerais savoir où en est le programme
08:11de construction nucléaire, par exemple, où en sont les financements. Dites-nous où est-ce qu'on en est, les fameux EPR,
08:18petits EPR promis par le président de la République. — Tout à fait. Alors c'est pas les petits EPR. Les EPR, ce sont les gros réacteurs.
08:24— Des gros réacteurs. Oui, des EPR, oui. Exactement. Oui, mais c'est un peu sur le... — C'est ce qu'on appelle le nouveau nucléaire français.
08:32C'est ce que le président de la République a annoncé à Belfort en 2022, l'idée qu'on allait construire 6 réacteurs nucléaires de type EPR.
08:44Ces réacteurs, eh bien nous sommes aujourd'hui en train d'en finaliser le schéma de financement. Je discute quasiment chaque semaine
08:52avec EDF, avec les services de l'État. Et nous allons annoncer d'ici quelques semaines que le schéma de financement est désormais bouclé.
08:59Ce schéma de financement, il est compliqué, parce que c'est un schéma qui engueule. — Ils seront-ils implantés ?
09:04— Alors ils sont implantés à 3 endroits différents, à Penly, à Gravenines et au Buget. — Bien.
09:11— 3 paires de réacteurs qui vont sortir de terre dans les prochaines années. C'est à la fin de la décennie 2030.
09:19C'est là que les premières tranches de réacteurs seront opérationnelles, parce que ça prend du temps de construire des réacteurs.
09:24Et c'est aussi la raison pour laquelle on a besoin dans l'intervalle... J'en discutais hier à l'Assemblée nationale avec les députés.
09:30On a besoin dans l'intervalle des énergies renouvelables pour assumer cette transition, parce que les réacteurs nucléaires...
09:34— Je vais y revenir. — ...mettent du temps à sortir de terre. — Le coût ? — Alors le coût, il est aujourd'hui en dizaines de milliards d'euros.
09:42Nous sommes en discussion pour voir si... — Ça veut dire quoi ? C'est pas très précis, ça. « Dizaines de milliards d'euros », ça veut dire quoi ?
09:47— Moins de 100 milliards d'euros. — Moins de 100 milliards. Entre 80 milliards, quoi. — Ce sont les ordres de grandeur.
09:53— 80 milliards. — Mais nous discutons pour faire en sorte que le plan de financement s'appuie aussi sur une réflexion opérationnelle.
10:00C'est comment on fait pour baisser le coût des réacteurs. C'est la raison pour laquelle je ne vous réponds pas de manière si précise que ça.
10:06On a besoin, au fond, de regarder toutes les options pour que les réacteurs coûtent le moins cher possible.
10:11Vous savez, le premier réacteur que vous construisez, il coûte très cher. D'ailleurs, c'est les réacteurs de Flamanville qui ont coûté très cher,
10:15parce qu'il y a eu des délais, il y a eu des retards. Bon, on a l'ambition qu'au fur et à mesure qu'on en construit,
10:20il coûte de moins en moins cher. C'est la raison pour laquelle le sixième réacteur coûtera moins cher que le premier.
10:26— Bien. J'ai une question un peu régionale. Quand est-ce que la première usine européenne de paracétamol verra le jour et ouvrira à Toulouse ?
10:35— Alors d'abord, il y a du paracétamol qui sera produit à Toulouse dans le courant de l'année 2025, et aussi...
10:43— Courant 2025. — ...en Isère, à Séquence, dans l'usine de Séquence. — Oui, à Séquence aussi, oui.
10:46— Toujours courant d'année 2025. C'est ça, le calendrier. Nous allons le tenir. Tout à fait. — Ça, c'est promis. Ce sera fait. Ce sera tenu.
10:52Bien. 25% de plus sur l'importation de l'acier et de l'aluminium. C'est ce que veut et ce que va imposer Donald Trump à partir du 12 mars.
11:02Que va faire l'Europe ? Est-ce que nous allons répliquer ? — Alors d'abord, se dire que la France, vis-à-vis des États-Unis,
11:10n'est pas une grande exportatrice d'acier et d'aluminium. Mais effectivement, nous devons réagir en européen.
11:16C'est aussi le Canada qui est un grand exportateur. Donc nous avons besoin de réagir en européen là-dessus.
11:22Effectivement, Donald Trump a une approche très agressive de la politique commerciale. Nous, nous devons dans un premier temps riposter.
11:30Avant de négocier, il faut riposter. Ça, c'est un élément très important. — Alors nous allons riposter comment ?
11:33— Avec des tarifs douaniers qui vont s'appliquer à un certain nombre de produits. — Sur quoi ?
11:37— Ah bah justement, ça, la question, c'est de savoir qu'est-ce qui fait mal à l'économie américaine. Et donc on a aujourd'hui
11:43la Commission européenne, puisque c'est au niveau européen que se prennent les décisions, a des listes de produits
11:48sur lesquels les Américains sont exportateurs en Europe. Et l'idée, c'est d'avoir des sanctions qui correspondent en valeur
11:54aux sanctions qui sont appliquées par les États-Unis sur les produits européens. — Donc l'Europe va donc riposter et imposer
12:01des droits de douane sur un certain nombre de produits américains. On est bien d'accord ? — Tout à fait. C'est exactement cela.
12:07Et d'ailleurs, la présidente de la Commission européenne l'a réaffirmé. Moi, je souhaite que cette riposte, elle, soit claire,
12:12ce qui ne fait pas obstacle à ce que dans un second temps, on négocie avec les Américains, parce qu'au fond, la guerre commerciale,
12:19ça ne sert personne, Jean-Jacques Bourdin. Ça ne sert personne. Ça va détruire des emplois aux États-Unis.
12:23Ça va détruire des emplois en Europe. Donc nous avons besoin – et on le sait – de discuter avec Trump. Trump, c'est quelqu'un
12:29qui est très transactionnel, qui aime bien faire des deals. On le sait. Et c'est probablement ça, d'ailleurs, qu'il cherche en menaçant
12:36d'appliquer des tarifs douaniers. Mais moi, ce que je dis – je l'ai encore dit en Europe –, c'est qu'il ne faut pas rentrer
12:42dans la discussion avec Trump en faisant des concessions préalables et en disant « Regardez, nous avons une offre à vous proposer.
12:46Nous allons vous acheter par exemple plus de gaz. Nous allons faire ci et cela ». Nous devons d'abord affirmer la force de l'Europe.
12:53L'Europe, c'est 450 millions de consommateurs. C'est un marché dont les États-Unis ne peuvent pas se passer. Et donc il faut affirmer
12:58ce rapport de force. Il faut être – je le disais tout à l'heure – moins naïf. Et ensuite, il faut assumer ce rapport de force.
13:06Je le dis et je le redis. Et je sais qu'un certain nombre de pays européens sont parfois un peu réticents à cela parce qu'ils ont
13:11une tradition de proximité avec les États-Unis aussi sur des questions qui peuvent être liées à la défense, à autre chose.
13:17Mais là, les lignes bougent. On le voit. Les États-Unis sont un allié qui est plus incertain qu'il ne l'était il y a encore quelques mois.
13:25Et donc il faut que ça nous amène à réagir en européen. — Bien. Dites-moi, les énergies renouvelables dont vous me parliez, la transition,
13:33il faut cette transition parce que j'ai vu ce qu'a décidé l'Europe. Le nucléaire n'est pas une énergie verte, alors.
13:40— Absolument pas. Alors là, ça, c'est un élément. Ça, c'est un erreur. D'abord, de quoi est-ce qu'on parle ? On parle de la possibilité
13:47de financer avec des fonds européens de l'hydrogène produit à partir de l'électricité nucléaire. Vous savez que pour produire
13:53de l'hydrogène, il faut beaucoup beaucoup d'électricité. Nous avons une stratégie d'indépendance énergétique qui va notamment
14:01s'appuyer sur la filière hydrogène. Et nous, ce que nous défendons en France, c'est de pouvoir produire de l'hydrogène avec de l'énergie nucléaire
14:08et de bénéficier pour cela d'un soutien financier. C'est ça qui est en jeu au niveau européen. J'ai discuté avec l'ensemble des acteurs,
14:16et en particulier avec la Commission européenne. Et nous poussons et nous allons, je l'espère, obtenir que le nucléaire puisse faire l'objet
14:24de financements européens lorsqu'il sert à produire des énergies vertes, et en particulier de l'hydrogène. Donc ça, il faut être précis là-dessus.
14:31Des annonces seront faites dans les prochains jours par la Commission européenne. Donc nous saurons. Nous saurons ce que seront les décisions,
14:37en tout cas ce que seront les propositions de la Commission européenne sur la manière dont on finance la politique énergétique.
14:42Mais nous, nous poussons pour une politique qui affirme le nucléaire comme une industrie absolument essentielle.
14:48— Pour vous pousser. Mais l'Europe et d'autres pays en Europe, eux, ne poussent pas, et notamment les Espagnols.
14:54— Non, non. Hier matin, j'étais avec une douzaine de pays européens dans une réunion en visioconférence autour de ce que l'on appelle
15:03l'alliance européenne pour le nucléaire que nous avons, France, lancée il y a déjà un peu plus de 2 ans avec ma collègue de l'époque,
15:10Agnès Pannier-Runacher. Qu'est-ce que c'est ? C'est une alliance de pays qui soutiennent le nucléaire. Et il y a ici les Pays-Bas, il y a la Pologne,
15:18il y a des pays qui sont des pays importants et qui défendent l'idée que le nucléaire doit être au cœur du mix énergétique européen
15:25et ne doit pas être traité... — Mais pourquoi est-ce que dans le pacte pour une industrie propre, le déploiement de l'énergie nucléaire
15:32en Europe n'est pas inscrit ? — Mais le pacte pour une industrie propre n'a pas encore été annoncé. Il le sera le 26 février.
15:38Et donc au moment où nous nous parlons, eh bien nous mettons la pression sur la Commission européenne pour que les fonds européens
15:46financent l'intégralité des technologies propres, ce qu'on appelle les clean technologies, qui incluent le nucléaire.
15:52Et c'est là notre combat. Et je pense que nous allons le gagner. — Donc développer les industries renouvelables, les énergies renouvelables,
15:59on est bien d'accord. Panneaux photovoltaïques, on n'en fabrique plus en France. C'est fini.
16:04— Non, si, bien sûr. Il y a encore des panneaux photovoltaïques en France. — Mais on en fabrique de moins en moins.
16:09— Qu'est-ce qu'on a autour des panneaux photovoltaïques ? On a une filière qui s'est développée, mais qui s'est développée pendant longtemps,
16:17en important des panneaux qui étaient pour la plupart produits en Chine, parce que produits à moindre coût et ainsi de suite.
16:23On a au fond alimenté des emplois en Chine, alors que notre ambition, c'est de créer des emplois en France. Donc sur le photovoltaïque,
16:32nous avons une position qui est constante. Ça fait partie de notre mix énergétique. Nous avons des objectifs d'augmentation de la part
16:39du photovoltaïque dans la production d'énergie et dans la consommation d'énergie à horizon 2030, à horizon 2035.
16:46C'est ce qu'on appelle la programmation pluriannuelle de l'énergie. Les choix que nous faisons autour de l'énergie,
16:52ils sont toujours guidés par un principe assez simple. C'est qu'on doit créer des emplois industriels en France.
16:57— Alors combien d'usines aujourd'hui fabriquent des panneaux photovoltaïques en France ?
17:03— Bon, écoutez, j'ai pas le chiffre exact des usines qui fabriquent. Mais il y en a de moins en moins.
17:09— Ce que je vous dis, c'est qu'on défend l'idée que sur le photovoltaïque, sur l'éolien, et c'est vrai aussi sur le nucléaire,
17:17on a besoin de créer une énergie qui structure nos filières industrielles. — Non mais ça, on est bien d'accord.
17:22— Mais moi, je suis concret. Combien d'usines qui fabriquent des panneaux photovoltaïques en France ?
17:29— Écoutez, je n'ai pas le chiffre, là, sous les yeux. — Vous n'avez pas le chiffre ? Vous savez pourquoi ?
17:33Parce qu'il y en a pratiquement plus. — Mais Jean-Jacques Bourdin, on est en train de discuter avec des acteurs.
17:38— On veut développer l'énergie solaire. Et on ne fabrique pas de panneaux en France.
17:42— On a besoin de se doter d'une capacité de production. Mais tous les panneaux photovoltaïques qui seront installés en France
17:49ne seront pas produits en France. Il ne faut pas être dans une logique... — Oui. Dommage. Oui. Je comprends ce que vous voulez dire.
17:56Mais le problème, c'est qu'aujourd'hui, on n'en fabrique pas. — Jusqu'au boutiste. Nous avons aujourd'hui des projets d'investissement.
18:01— Il y a des projets, oui. — Oui, mais nous avons des projets d'investissement qui demandent le concours de l'État
18:05sur le photovoltaïque. Non, mais je vais aller au bout, parce que vous êtes en train de me dire qu'on n'a pas de filière
18:11sur le photovoltaïque. On a aujourd'hui besoin d'avoir une capacité de production. Cette capacité de production,
18:18elle ne permettra pas d'équiper l'intégralité de notre territoire en photovoltaïque. Mais nous avons besoin d'avoir
18:25une capacité de production qui nous donne un peu d'indépendance sur le photovoltaïque. Et nous allons le faire.
18:30Et je vous le dis, parce que nous allons le faire, y compris en aidant fiscalement d'ici la fin de l'année la production
18:36et l'achat de panneaux photovoltaïques en appliquant un taux réduit de TVA. Donc nous avons aussi une stratégie...
18:41— Un taux réduit de TVA sur quoi ? Sur l'achat de photovoltaïques à l'étranger ? Ou sur la fabrication de...
18:49— On ne peut pas, Jean-Jacques Bourdin, on ne peut pas appliquer un taux réduit de TVA en fonction de l'endroit où c'est produit.
18:58Donc soyons concrets pour les gens qui nous écoutent. Nous allons continuer à soutenir le photovoltaïque,
19:04notamment en baissant la fiscalité sur les panneaux. Nous allons faire en sorte que des projets d'investissement sur le photovoltaïque
19:12sortent de terre. Et nous apportons un soutien et une contribution de l'État à ces projets. Voilà. — Des aides de l'État.
19:17Les tarifs de revente de l'électricité solaire vont-ils baisser ? — Ils vont baisser pour les petites installations.
19:26— C'est-à-dire je produis de l'électricité solaire que je revends. Je produis chez moi de l'électricité solaire que je revends.
19:32Bah ça va baisser. Les tarifs de vente vont baisser. — Ils vont baisser pour les petites installations, précisément.
19:37Et vous l'avez bien identifié, parce que ce que nous souhaitons soutenir, c'est l'autoconsommation.
19:43On a aujourd'hui des grandes installations photovoltaïques qui produisent de manière assez compétitive de l'électricité.
19:51Et nous avons de plus petites installations qui nécessitent évidemment d'être raccordées au réseau. Et c'est bien normal,
19:57qu'elles soient en autoconsommation ou pas, d'ailleurs. Le choix que nous faisons dans un contexte budgétaire que vous savez contraint,
20:07nous avons besoin de faire des choix. Nous avons besoin de faire des choix. Et le choix que nous faisons, c'est effectivement
20:12de privilégier l'efficacité économique pour le consommateur. Dans un contexte où nous sommes également exportateurs d'électricité,
20:19il faut le savoir, nous avons exporté près de 20% de notre production électrique l'année dernière. Nous faisons le choix de privilégier
20:26l'autoconsommation. Et c'est le sens également de la baisse de TBA que j'évoquais tout à l'heure. Et pour cela, nous allons effectivement
20:36modifier les tarifs de revente. Il y a un décret qui est mis en consultation. Moi, j'attends la fin de cette consultation.
20:42Nous dialoguons également avec les acteurs. Peut-être que des ajustements seront faits. Mais fondamentalement, la stratégie,
20:47c'est de privilégier des installations photovoltaïques qui ont de l'efficacité économique.
20:53— Demain, le gouvernement soutiendra la proposition de loi interdisant une partie des PIFAS, ces composants chimiques polluants éternels,
21:02dit-on, utilisés partout. Partout, absolument partout. On va interdire tous les PIFAS ?
21:09— Non. Il y aura la loi qui est sortie du Sénat. Alors d'abord, qu'est-ce que c'est, les PIFAS ? C'est effectivement des composants
21:15qui rentrent dans la composition d'un certain nombre de biens, de biens d'équipement, des biens industriels.
21:20Ça peut être les poils. Ça peut être les ustensiles de cuisine. Il y a beaucoup de choses.
21:23— Le textile, l'automobile, enfin bon, etc., etc. — Ça rentre dans beaucoup de choses. Et effectivement, certains de ces PIFAS,
21:29c'est là que la complexité intervient, tous ont potentiellement présent des risques à long terme pour la santé.
21:38On a donc besoin sur ce sujet d'être dans une approche fine, c'est-à-dire de permettre certaines dérogations pour certains composants,
21:50de permettre également d'interdire ceux qui sont attestés comme étant négatifs pour la santé. Et moi, vous savez, j'ai une approche assez simple.
22:00Il faut se fonder sur la science. Il faut se fonder sur des études qui ont été produites par des scientifiques indépendants.
22:05Et il faut nourrir le débat avec une approche qui soit fondée là-dessus. — Mais là, il s'agit déjà d'interdire, hein, une bonne partie des PIFAS.
22:12— Mais bien sûr qu'il s'agit d'interdire. Moi, en tant que ministre de l'Industrie, je défends une approche... — Vous partagez ?
22:17— Non, je défends pas le principe d'une interdiction générale. Je défends l'idée que certaines de nos industries nécessitent des PIFAS.
22:24— Agnès Pannier-Runacher défend une interdiction générale. — Pardonnez-moi. L'usine Solvay à Salindre va être obligée de fermer.
22:35— Va être obligée de fermer du fait de sa production de PIFAS. Donc on voit bien qu'il y a des conséquences potentielles à l'interdiction.
22:43Il faut faire attention à cela. Il faut trouver un équilibre. Moi, je serai toujours du côté de ceux qui recherchent un équilibre.
22:49L'équilibre doit être fondé sur l'analyse scientifique. Quels sont les composants, en manière précise, qui sont dangereux, qui ne sont pas dangereux ?
22:55Est-ce qu'on laisse le temps à l'industrie de s'adapter ? Il y a une loi qui est sortie du Sénat, qui est une loi, je trouve, équilibrée,
23:01qui permet certaines dérogations. Et moi, je suis en soutien de cette approche équilibrée. — C'est-à-dire que le textile français risque de mourir
23:09alors qu'on importe de Chine. Vous êtes bien d'accord avec moi ? Ou là, les PIFAS, on va pas voir s'il y a utilisation ou pas ?
23:18— On a besoin de réciprocité dans notre politique commerciale. Et lorsque l'on importe des choses qui ne respectent pas nos normes,
23:25qu'elles soient sanitaires, qu'elles soient environnementales, eh bien on doit mettre des barrières. C'est ce que nous faisons au niveau européen.
23:31C'est le contenu des traités commerciaux. Le traité du Mercosur, vous savez, dont on parle beaucoup, eh bien la France ne le signe pas,
23:36parce qu'il n'y a pas cette réciprocité, parce qu'il n'y a pas cette idée qu'on doit appliquer aux exportateurs en Europe les mêmes règles
23:43que ceux qui produisent chez nous. Et donc c'est exactement ce que nous devons appliquer, ce que nous allons appliquer au niveau européen
23:50sur l'ensemble des contraintes sanitaires ou environnementales. — Merci, Marc Ferracci, d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
23:57Il est 8 h 59. Allez, Patrick Roger, après les infos de 9 heures.