• il y a 10 mois
Avec Christophe Béchu, Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-02-15##

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News
Transcription
00:00 (Générique)
00:07 - Bonjour, bonjour à toutes et à tous les Français veulent savoir, parlons vrai ce matin avec Christophe Béchu,
00:14 ministre de la Transition écologique, de la cohésion des territoires.
00:18 Christophe Béchu, bonjour. - Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:20 - Grève à la SNCF, comment qualifiez-vous ?
00:24 Alors grève à partir de ce matin, pendant quatre jours, en pleine vacances scolaires,
00:30 comment qualifiez-vous cette grève des contrôleurs SNCF en pleine vacances scolaires ?
00:36 Est-ce de la provocation ?
00:37 - D'abord, merci de rappeler que ce n'est pas toute l'entreprise qui se met en grève.
00:41 Ce sont les contrôleurs appartenant au syndicat Sudrail SGT.
00:46 Je considère qu'empêcher des centaines de milliers de Français de partir en vacances,
00:53 de se retrouver, de pouvoir vivre ces moments qui sont importants, qui sont des temps de respiration.
00:57 Non pas pour la défense de mesures sociales, mais de mesures catégorielles.
01:02 Une prime mensuelle plus élevée.
01:04 Ça n'est pas un service à rendre à la SNCF, ça n'est pas un service à rendre à leurs collègues,
01:12 et ça n'est ni digne ni responsable.
01:16 - Ce n'est ni digne ni responsable ? - Oui, je veux insister sur ce point.
01:19 Vous savez, je pense qu'il y a énormément de cheminots qui ont beaucoup de mal à comprendre
01:23 que des organisations syndicales de cette maison décident de ce mode d'action à ce moment-là.
01:29 Le sujet, ce n'est pas le droit de grève, c'est son éventuel abus.
01:33 Le sujet, ce n'est pas d'avoir le droit de contester, de demander, de revendiquer.
01:38 C'est la façon et le moment où vous le faites.
01:42 Aujourd'hui, dans notre pays, nous savons qu'on a besoin d'augmenter l'offre ferroviaire,
01:48 le nombre de trains, d'améliorer la ponctualité des trains, de remettre de l'argent sur le réseau.
01:54 Et faire passer ce type de message, sincèrement,
01:57 c'est marquer un but contre l'équipe du ferroviaire, contre l'équipe de la décarbonation, contre la SNCF.
02:04 - Travailler est un devoir, disait le Premier ministre hier.
02:08 Encadrer le droit de grève dans les transports publics pendant les vacances scolaires, est-ce envisageable ?
02:14 - Je ne veux pas entrer là-dedans pour deux raisons à ce stade.
02:17 Un, il y a un dialogue théorique. - À ce stade ?
02:19 - Oui, chaque mot compte et je sais que vous y êtes attentif.
02:22 Ce que je dis c'est un, il y a un dialogue, il y a un mouvement dont je veux croire qu'il va être extrêmement rapide
02:29 et que la raison va rapidement revenir dans un contexte où le président de la SNCF n'est pas resté inactif.
02:35 Il a fait des propositions, il y a eu des primes qui ont été proposées, beaucoup de choses qui ont bougé.
02:39 Donc on ne peut pas dire qu'il n'y a pas de dialogue. Il y a eu au cours de ces derniers mois beaucoup d'avancées.
02:44 Deux, ceux qui font le plus la publicité de la nécessité de réfléchir à une évolution du droit,
02:52 c'est ceux qui n'ont pas eus du droit de grève mais qui en abusent.
02:56 Et je le redis, c'est une chose de défendre des mesures sociales,
03:00 c'en est une autre de donner le sentiment que pour des mesures catégorielles,
03:03 vous pouvez bloquer des départs en vacances dans un moment comme celui-là.
03:07 On a eu ce débat le 24 décembre. - Est-ce qu'il faut aménager le droit de grève alors ?
03:10 Je dis aménager, j'emploie ce mot, mais il y a par exemple une proposition de loi au Sénat
03:15 qui dit que le gouvernement pourrait avoir à sa disposition 60 jours d'interdiction de droit de grève dans l'année
03:23 et utiliser ces 60 jours au moment des vacances, par exemple, pour éviter la situation que nous sommes en train de vivre.
03:32 - Ça ne m'a évidemment pas échappé que le groupe centriste du Sénat avait déposé cette proposition.
03:37 Et ça émane du groupe centriste, de gens qui sont plutôt modérés
03:41 et qui témoignent par ce débat de proposition de loi d'une forme d'exaspération.
03:46 Elle a été déposée hier en fin d'après-midi et pour être très honnête, j'en ai vu le titre,
03:51 pas le contenu et j'ai pas l'habitude, uniquement sur la base d'un titre, ni de m'engager à cette personne-là d'aller plus loin.
03:57 - Faut-il restreindre le droit de grève ? Je dis restreindre maintenant, j'emploie un autre mot, en période de vacances.
04:03 - Ou pendant les Jeux Olympiques. Il y a aussi un député Renaissance que vous connaissez, qui s'appelle Karl Olive,
04:09 qui dit qu'il faut interdire les grèves dans les transports pendant les Jeux Olympiques, c'est ce qu'il propose.
04:15 - Écoutez, à chaque fois qu'on a une grève, on a maintenant le marronnier potentiel de se poser la question de savoir si on doit légiférer.
04:24 Ce que je dis de manière très simple et très calme ce matin, c'est que si certaines organisations syndicales
04:33 pensent que c'est en multipliant des grèves pour des motifs dont l'opinion pense à raison que ce sont davantage des sujets catégoriels
04:43 que des sujets d'intérêt général ou grand public, nous ne pourrons pas faire l'économie de ces questions.
04:48 - Mais à la minute où nous nous parlons... - Donc, pas l'économie de ces questions, ça veut dire réfléchir à un aménagement du droit de grève.
04:57 - M. Bourdin, ça veut dire ce que ça veut dire. Je dis ce matin, de façon très calme, très posée,
05:06 le sujet ce n'est pas le droit de grève, c'est le fait de savoir jusqu'où on n'en abuse pas.
05:11 - Et quand on l'exerce. - Et ça a évidemment un impact sur le moment.
05:15 Je dis aussi qu'il ne faut pas aller faire de la SNCF bashing sur ce sujet.
05:20 On est sur une petite minorité qui utilise le moment dans lequel nous sommes pour essayer de faire avancer des revendications catégorielles.
05:29 Je ne souhaite pas franchement qu'on jette là au propre sur la totalité d'une entreprise qui est en ce moment en train dans des travaux,
05:37 dans des régénérations d'avancée et au quotidien, ma responsabilité, elle est davantage de regarder comment on met fin à des anomalies
05:44 de retard sur une ligne comme Paris-Clairmont, comment on est capable de réinvestir dans des petites lignes,
05:48 comment on investit sur des RER métropolitains. Le gouvernement s'est engagé en 2023 à mettre 100 milliards d'euros.
05:54 Ce n'est pas le gouvernement, ce sont les français, les contribuables, vous, moi, tout le monde,
05:58 à dire qu'il faut un nouveau pacte ferroviaire dans ce pays, que certaines organisations syndicales prennent la responsabilité
06:03 pour des motifs catégorielles, d'abîmer l'image de l'entreprise, ça n'est pas responsable.
06:08 - Et pour garantir la liberté de circulation, il va falloir peut-être un jour ou l'autre aménager le droit de grève.
06:13 Pardon, vous le pensez ?
06:16 - J'ai parfaitement entendu votre opinion et je serais ravi que vous m'auriez invité dans quelques mois pour évoquer le sujet.
06:20 J'ai été très clair sur le sujet, monsieur Bourdin.
06:22 - Oui. Bon. Christophe Béchut, oui. Vous êtes un peu échappé, là.
06:26 Bon, Christophe Béchut, je vais parler d'autre chose, je vais parler des voitures électriques en France,
06:31 et je vais penser aux classes moyennes. Des voitures électriques. Alors, regardons les faits.
06:36 D'abord, regardons la réalité. Depuis janvier, les ventes de voitures électriques sont en train de baisser.
06:42 Vous avez vu les chiffres ? Vous confirmez ces chiffres ?
06:44 - Je n'ai pas tout à fait la même lecture.
06:46 - Ah bon, d'accord. Bon.
06:48 - Mais je vais vous répondre de façon très précise, dès que j'aurai compris la question.
06:51 - D'accord, d'accord. Dès que vous avez la question.
06:53 Interdiction d'immatriculation de véhicules neufs thermiques en 2035.
06:57 Faut-il accorder un délai supplémentaire ?
07:00 - Alors, un... Non.
07:02 - Non. Il n'y aura pas de délai supplémentaire. On ne va pas...
07:05 Je ne sais pas... On dit 2035 aujourd'hui, on pourrait dire 2040. Non.
07:09 - Non. Je vais vous dire pourquoi.
07:11 Je pense que l'Europe a bien fait prendre ses décisions.
07:13 Il est bon ton de taper sur l'Europe, sur des décisions.
07:16 Quelle était la situation, il y a encore deux ou trois ans ?
07:18 Un marché de l'électrique qui, aux Etats-Unis et en Chine, s'appuyait sur des constructeurs,
07:22 et des constructeurs européens qui, pour la plupart, continuent à faire du thermique.
07:25 Le signal envoyé par l'Union Européenne de dire "il faut investir sur l'électrique" porte ses fruits.
07:29 Les chiffres de vente des immatriculations de voitures électriques,
07:34 il a progressé en 2023, tous les mois.
07:36 On a commencé en janvier dernier à 12, on a terminé à 20.
07:40 Nous repartons en janvier à 16, mais le mois de janvier, traditionnellement,
07:44 est un mois où la part des ventes de véhicules thermiques est plus élevée.
07:47 Donc oui, on a moins vendu de voitures électriques en janvier qu'en décembre,
07:51 mais quand je compare janvier 24 à janvier 23, j'ai 25% d'immatriculations électriques en plus.
07:58 - Voilà une bonne nouvelle.
07:59 - Et dans le même temps, Jean-Jacques Baudin, nous avons eu, au cours de ces six premières semaines de l'année,
08:03 le succès incroyable du leasing. - J'allais y venir.
08:07 Alors ce leasing, tiens, puisque vous me parlez du leasing,
08:10 voitures électriques à 100 euros par mois, c'est fini depuis mardi, ce leasing, on est bien d'accord.
08:16 Plus de 50 000 commandes validées, vous confirmez tous ces chiffres.
08:19 - Parfait. - Première vague, donc.
08:21 Est-ce qu'il y aura une autre vague de leasing en 2024 ?
08:26 - La question se posera en toute fin d'année.
08:28 Ce qui est sûr, c'est qu'il y aura d'autres vagues de leasing.
08:31 - Le candidat... - La question se posera en fin d'année,
08:33 ça veut dire que dès janvier 2025, nouvelle vague de leasing.
08:36 - Alors, le candidat Emmanuel Macron a promis, dans le cadre de sa campagne électorale,
08:40 qu'il y aurait au moins 100 000 leasing de véhicules électriques.
08:45 Cette promesse sera intégralement tenue.
08:47 - Donc il y aura une autre vague. - On imaginait que la première vague ferait 25 000,
08:50 on a fait une première vague à 50 000 compte tenu de son succès.
08:53 On sait qu'à la fin de l'année, il y aura de nouveaux modèles,
08:55 notamment produits par Renault, comme l'R5, qui vont sortir.
08:58 On sait que d'autres constructeurs, précisément compte tenu du succès,
09:01 font en sorte de travailler à des modèles.
09:03 Notre objectif, je vous le rappelle, c'est de soutenir l'industrie automobile française et européenne.
09:07 Puisque seuls les véhicules qui sont produits en France et en Europe
09:10 sont éligibles dans le cadre de ce bonus.
09:12 On souhaite donc, avec les constructeurs, qu'une deuxième vague puisse se préparer.
09:15 Ça va être aussi l'occasion de faire le bilan exact de cette première vague.
09:18 Qu'est-ce qu'on a bien réussi, qu'est-ce qu'on peut améliorer,
09:20 qu'est-ce qu'on peut moraliser. - Donc, deuxième vague, début 2025.
09:23 - Toute fin d'année 2024 ou début 2025, il y aura une deuxième vague.
09:27 - Il y aura une deuxième vague, fin 2024 ou début 2025.
09:30 Bien. 4 000 euros, le bonus écologique de base, abaissé à 4 000 euros.
09:34 - Il est passé de 5 000 à 4 000 et il est resté, pour les 50%, les plus modestes, à 7 000 euros.
09:39 - Je pense aux classes moyennes.
09:41 Quels sont les aides pour les classes moyennes ?
09:45 - Elles sont précisément celles-là.
09:47 Elles sont de 4 000 euros auxquelles vous ajoutez,
09:50 si vous faites en plus un changement de véhicule,
09:53 une prime à la conversion qui varie en fonction des revenus
09:56 et qui varie entre 5 000 et 1 500 euros en fonction de votre situation.
10:00 - Elle ne bougera pas cette prime à la conversion.
10:02 - Elle a été, elle aussi, rabotée de 1 000 euros dans un contexte où on a aujourd'hui...
10:05 - On rabote ces aides.
10:07 - On les rabote dans un contexte, Jean-Jacques Bourdin,
10:09 où le prix moyen des voitures électriques est aussi en train d'être raboté ou baissé.
10:14 Au moment où l'Allemagne a totalement supprimé ses aides aux voitures électriques,
10:18 il y avait des aides qui étaient de 3 000 et 4 500 euros,
10:21 elles ont été supprimées au 1er janvier en prenant prétexte aussi de la baisse des prix
10:25 et du fait que le soutien de l'État n'était plus aussi nécessaire.
10:27 Nous, on est sur une politique d'accompagnement
10:30 dans laquelle pour assurer l'augmentation de l'électrification du parc,
10:33 on assume de baisser au fur et à mesure les aides,
10:36 mais en maintenant des aides identiques pour la moitié des Français les moins aisés.
10:41 - La fast fashion, ça m'intéresse beaucoup parce que je le vois partout,
10:48 sur les réseaux sociaux, il y a des placards publicitaires,
10:52 partout les vêtements à bas prix et de qualité médiocre.
10:54 Bien souvent importés d'Asie.
10:57 Vous voulez freiner cette frénésie de consommation de vêtements à bas coût. Comment ?
11:05 - 97% des vêtements en France que nous achetons, on les importe.
11:11 C'est vertigineux de mesurer ce que l'industrie textile aujourd'hui représente quand on regarde en arrière.
11:16 Et le sujet c'est pas seulement ce qu'on importe, c'est le type de vêtements qu'on apporte.
11:21 Aujourd'hui, l'industrie du textile c'est devenu le troisième motif de consommation d'eau dans le monde.
11:28 Dans un contexte où on a une multiplication des sécheresses.
11:30 Donc il y a un enjeu écologique, 4 milliards de tonnes de CO2 émises par cette industrie textile,
11:35 avec des vêtements qui viennent de loin, avec des bateaux pour les acheminer, des avions.
11:40 Il y a un problème d'impact environnemental quant au fait de la manière dont on les fait.
11:43 Et un chiffre que je vais vous donner.
11:45 En l'espace de 10 ans, nous Français, on a augmenté de 30% le nombre de vêtements qu'on achète.
11:51 Et pourtant, on ne se change pas plus souvent dans la journée.
11:54 Avec en particulier des marques qui n'existaient pas il y a quelques années
11:58 et qui se mettent à proposer 10 000, 12 000, 15 000 nouvelles références par mois.
12:04 Avec de la vente dématérialisée.
12:06 Et un impact qui est réellement problématique.
12:08 Il y a une prise de conscience autour de tout ça.
12:10 Il y a même maintenant des députés de droite qui ont déposé une proposition, vous savez, il y a 6 mois.
12:14 Même pas.
12:15 Je me souviens avoir été attaqué parce que j'avais défendu le fait qu'on ait un spot de l'ADEME
12:20 incitant à se poser la question de la consommation responsable.
12:23 Je me réjouis aujourd'hui de voir des députés de tous bords qui déposent des propositions.
12:28 Le parti Horizon en particulier a déposé une proposition de loi qui sera examinée au mois de mars
12:32 et qui dit qu'il faut qu'on arrive à moraliser cette ultra fast fashion pour faire passer le message que...
12:38 Alors comment ?
12:39 Alors, il y a plein d'idées.
12:41 Il y a des questions qui tournent autour de l'affichage environnemental.
12:43 Il y a des questions qui tournent autour de bonus, malus en faisant en sorte qu'on...
12:47 En quelque sorte, on demande à celui qui produit un vêtement à bas coût
12:50 de mettre sur la table une partie de ce que ça va nous coûter ensuite, de le retraiter.
12:55 Chaque mois, chaque mois, il y a 15 millions de vêtements européens
12:59 qui sont jetés sur les plages du Ghana avec les conséquences que ça a en matière de faune et de flore.
13:05 Donc vous allez agir ?
13:06 Ah mais je vous le confirme.
13:07 On va agir parce qu'on ne peut pas continuer à regarder un scandale à la fois écologique...
13:11 À interdire certaines publicités, ça veut dire, comme vous le dites, des bonus, malus...
13:17 Comment allez-vous agir ? Qu'allez-vous décider ?
13:20 Moi, je me méfie au moment où on explique qu'il faut qu'on simplifie
13:24 de ce qui consisterait à prendre plein de nouvelles normes, si on est honnête.
13:27 Et en même temps...
13:28 Alors, on va simplifier et donc bien agir.
13:29 En mars, il y aura des textes et des propositions qui vont arriver à l'Assemblée.
13:33 Dans ces textes, il y a quoi ?
13:35 Il y a cette idée par exemple poussée par Mme Violland qui consiste à dire
13:39 qu'il faut qu'on interdise ou qu'on oblige en termes de publicité
13:44 à préciser l'impact environnemental.
13:46 Il y a des gens qui pensent qu'il faut qu'on augmente le prix avec un dispositif spécifique.
13:51 Il y a des règles qu'on pourrait poser...
13:53 Mais qu'allez-vous décider ?
13:55 On va avoir ce débat avec le Parlement.
13:57 Je suis profondément attaché à ce que la représentation nationale,
14:00 quand elle décide non pas de vociférer, comme c'est parfois le cas pendant la question au gouvernement,
14:04 mais qu'elle ait décidé de se saisir de son rôle de législateur,
14:07 on puisse avec elle avancer, on ne pourra pas ne pas légiférer sur le sujet.
14:12 - Bien, Christophe Béchy, vous parliez d'Horizon.
14:14 Horizon qui veut revenir sur le cumul des mandats.
14:18 Vous aussi, vous êtes favorable au cumul des mandats ?
14:23 À rétablir le cumul des mandats ?
14:25 - Je pense qu'on est passé d'un extrême à l'autre.
14:27 On est passé d'une situation dans laquelle globalement
14:29 on pouvait cumuler la présidence d'une région avec la présidence d'un groupe au Parlement
14:33 à une situation aujourd'hui où vous n'avez pas le droit d'être adjoint au maire d'un village de 200 habitants et député.
14:39 Est-ce que l'Assemblée nationale, depuis qu'il n'y a plus de maire, depuis qu'il n'y a plus d'élu,
14:43 la façon dont elle a travaillé a radicalement changé ?
14:48 Le fond de ma pensée, c'est qu'on doit aujourd'hui permettre à nouveau
14:52 à des femmes et des hommes qui exercent des mandats exécutifs
14:54 de pouvoir exercer des responsabilités parlementaires.
14:57 Je le dis en vous mettant très à l'aise.
14:58 Je considère qu'il ne faut pas élargir ça à des maires de grandes villes,
15:01 à des présidents de départements et des présidents de régions.
15:04 - Oui, à des maires de petites communes, bien sûr, qui pourraient être députés en même temps.
15:08 - Exactement, et qu'on retrouve une forme d'équilibre.
15:10 C'est en tout cas, et ma position à titre personnel, et celle du parti auquel j'appartiens, Edouard Philippe.
15:15 - Et celle du gouvernement ?
15:16 - Non, ce n'est pas la position du gouvernement, c'est celle d'Horizon.
15:18 - Et c'est la vôtre.
15:19 - Et c'est la mienne.
15:20 - Et c'est la vôtre.
15:21 Bien, l'agriculture, le plan Eco-FITO est en pause.
15:26 Nous sommes le 15 février, dans 9 jours.
15:28 Ouvre le salon de l'agriculture, un nouvel indicateur de mesure de l'usage des pesticides sera-t-il mis en place avant le salon ?
15:36 - Nous y travaillons, nous terminons...
15:38 - Oui ou non ? Est-ce qu'un nouvel indicateur sera mis en place ? C'est dans 9 jours le salon.
15:42 - Les propositions seront faites avant le début du salon aux organisations syndicales, je vous le confirme.
15:46 - Et vous allez mettre en place un nouvel indicateur ?
15:48 - Je vais être très clair avec vous Jean-Luc Bordeaux.
15:50 - Oui, parce qu'aujourd'hui il y en a un.
15:51 - Oui.
15:52 - Il y en a un, indicateur.
15:53 - Le nodu.
15:54 - Le nodu.
15:55 - Bah français, mais il y a aussi un indicateur européen possible.
15:58 - Tout à fait.
15:59 Le HRI 1.
16:01 - Oui.
16:02 - Donc si je vous fais les choses de manière plus simple, lundi après-midi, avec le ministre de l'agriculture,
16:06 dans une instance qui réunit toutes les parties prenantes,
16:09 - Oui.
16:10 - On a dit, on laisse la semaine à tout le monde pour nous faire remonter les propositions.
16:14 On est jeudi, la semaine se termine demain.
16:16 Ma prudence, elle est liée au fait que demain, en fin de journée, nous allons relever les copies des organismes ou des structures.
16:23 - Mais il y aura un nouvel indicateur.
16:25 - Bien sûr.
16:26 On ne fait pas une consultation pour ensuite décider de ne pas décider.
16:29 Il y aura une décision prise, le débat il est légitime.
16:32 Est-ce qu'on peut continuer ?
16:33 - Je ne vais pas vous demander quel indicateur, mais il y aura un nouvel indicateur.
16:36 - La réponse est oui.
16:37 - Il y aura un nouvel indicateur.
16:39 Bon, ça c'est très intéressant parce que les agriculteurs attendent beaucoup.
16:42 Et les écologistes aussi, d'ailleurs ils ne sont pas en phase sur la question.
16:46 - Ça ne m'avait pas totalement échappé.
16:48 - Oui, oui, oui.
16:49 - Alors, pas d'interdiction de pesticides sans solution alternative.
16:56 Vous approuvez j'imagine ?
16:59 - Vous savez, dans ce débat, je lis et j'entends plein de choses.
17:04 Le Premier ministre n'a pas annoncé qu'on allait réautoriser des molécules.
17:08 Il n'a pas modifié les règles de distance d'épandage par rapport au riverain.
17:12 Il dit "on met sur pause et on se laisse du temps pour discuter des sujets qui sont au cœur de ce plan éco-phyto".
17:17 Il y a une ligne rouge, c'est la santé publique.
17:19 Il y a des choses dont on peut débattre, c'est ce qui est à l'intérieur.
17:22 En clair, est-ce que c'est normal qu'on interdise en France des molécules
17:25 et qu'on les autorise dans les pays qui sont autour de nous et qu'on laisse entrer ?
17:28 Dans les rayons de nos supermarchés, des produits qui sont faits avec des molécules
17:31 qu'on interdit à nos propres agriculteurs.
17:33 Ou c'est pas bon pour la santé et on les interdit pour tout le monde,
17:35 ou ça ne pose pas de difficultés, il faut qu'on révise nos règles.
17:38 Donc, pas de surtransposition.
17:39 Deux, on a mis sur la table 250 millions d'euros pour trouver des alternatives aux pesticides.
17:44 - Oui, c'est insuffisant.
17:45 - Mais on n'arrive pas à les dépenser. À la minute où on se parle,
17:47 on a une difficulté sur le fait d'organiser le travail.
17:50 - Il faudrait des milliards.
17:52 - Mais on commence déjà par utiliser cet argent et par trouver des solutions
17:55 et il y a par filière un travail à organiser.
17:57 Ensuite, les indicateurs.
17:59 Le débat globalement entre les écologistes et les agriculteurs, on peut le résumer ainsi.
18:02 Les agriculteurs disent "nous avons considérablement baissé l'usage des pesticides les plus à risque".
18:07 Les écologistes disent "le nombre global de pesticides n'a pas assez baissé".
18:11 Et les deux ont raison.
18:13 97% des pesticides les plus à risque dans ce pays
18:17 ont été éradiqués au cours de ces cinq dernières années.
18:20 Et ça, il n'y a pas suffisamment de gens qui saluent à la fois ce que les agriculteurs,
18:24 mais pour le coup ce que le gouvernement et les pouvoirs publics ont fait dans le domaine.
18:27 Et en même temps, nous avons à diminuer la dose globale de pesticides
18:31 qui a des conséquences y compris sur la biodiversité.
18:33 - 58 à 70 000 tonnes de pesticides par an en France utilisées.
18:37 - Voilà.
18:38 Christophe Béchut, l'objectif de baisser de moitié l'utilisation des pesticides d'ici 2030 est maintenu j'imagine.
18:45 - Le Premier ministre l'a dit.
18:46 - Il est maintenu.
18:47 - Oui.
18:48 - Bon. L'eau. L'eau.
18:50 Un exemple.
18:51 Le département des Pyrénées-Orientales,
18:54 qui est en sécheresse extrême.
18:56 Et j'ai entendu les agriculteurs, j'ai entendu les maraîchers,
19:01 ils veulent par exemple des pipelines pour amener l'eau.
19:05 Ils ont besoin d'eau.
19:06 Qu'allez-vous faire ? Est-ce que vous allez prendre des mesures d'urgence pour ce département
19:09 et d'autres qui seraient dans la même situation ?
19:12 - D'abord je veux dire, heureusement il n'y a pas d'autre département dans cette situation,
19:17 mais vous avez raison de dire à quel point elle est catastrophique.
19:20 Nous avons un état de sécheresse qui fait que 90% de retard sur l'humidité des sols dans cette période.
19:29 Ça fait 20 mois consécutifs que ce département est en crise.
19:32 Il ne pleut quasiment pas.
19:33 - Oui.
19:34 - J'aurais l'occasion d'aller là-bas au mois de mars.
19:36 On a autorisé 7 projets de réutilisation d'eau usée.
19:40 On est en train de regarder sur des sujets de retenue, d'accompagnement.
19:43 Il y a ces projets beaucoup plus importants,
19:46 qui d'ailleurs consistent parfois à relancer des choses qui ont été localement bloquées.
19:50 Il y avait, il y a une dizaine d'années, des perspectives de pipelines arrivant de plus haut,
19:54 qui n'ont pas trouvé d'accord de la part des élus locaux à l'époque.
19:57 Et aujourd'hui on se propose de relancer certains projets qui n'avaient pas pu aboutir il y a une dizaine d'années.
20:03 - Pipeline.
20:04 - Donc ce que je dis de façon très claire,
20:06 c'est que sur ce sujet, sur la nature des restrictions,
20:09 sur la façon d'accompagner l'année en cours,
20:11 je retournerai dans les Pyrénées-Orientales dans quelques jours.
20:14 On a là-bas un préfet qui vient de présenter un plan haut avec des mesures d'accompagnement.
20:18 - Oui, j'ai vu.
20:19 - Il faut bien mesurer, et des habitants et des collectivités qui jouent le jeu.
20:22 L'été dernier, il y a eu une baisse de la consommation d'eau
20:25 par les gens avec des mesures de sobriété qui a permis de diminuer de 30% la consommation
20:30 sur un territoire par exemple comme le Grand-Perpignan.
20:33 - Alors, sur les pêcheurs, la pêche va-t-elle bientôt reprendre dans le golfe de Gascogne ?
20:37 - Bien sûr. L'interdiction se termine le 20 février.
20:41 J'aurai l'occasion de me rendre en tout début de semaine avec Hervé Bervid, mon secrétaire d'État à la biodiversité et à la mer,
20:45 pour aller à leur rencontre.
20:47 Le conseil d'État, à la fin du mois de décembre, a considéré que les bateaux de plus de 8 mètres
20:51 ne devaient pas sortir pour qu'on arrête d'avoir autant de dauphins qui soient capturés
20:55 parce qu'il y avait un risque pour la survie de l'espèce.
20:57 On s'est mobilisés, 85% du chiffre d'affaires sera indemnisé.
21:01 On a mis en place un dispositif pour les maréeurs.
21:03 - 90 millions d'euros ? Ça nous a coûté 90 millions d'euros, disent les pêcheurs ?
21:07 - C'est ce que... - Ils seront indemnisés à quelle hauteur ?
21:09 - 85% de 90 millions ? - Ah non.
21:13 - Ah non ? - 85% de leur chiffre d'affaires,
21:15 en considérant qu'il y a évidemment une part de dépenses qu'ils n'ont pas eue,
21:17 c'est-à-dire la totalité de leurs préjudices.
21:19 On accompagne les maréeurs. - C'est-à-dire, quelle indemnisation ?
21:22 80% de leur chiffre d'affaires, ça représente quoi ?
21:24 - Je pourrais vous le dire dans 15 jours, puisque la plateforme...
21:27 - Ils demandent entre 70 et 90 millions ?
21:29 - On le saura mercredi. C'est mercredi que la plateforme des demandes d'aide ouvre.
21:33 On s'est assuré auprès de la Commission européenne que nous pourrions avoir des réponses rapides
21:37 et qu'on pourrait mettre en paiement dès le début du mois de mars les sommes dont on parle.
21:41 - Un mot du bâtiment. Pour les artisans du bâtiment,
21:44 est-ce que le label RGE, reconnu garant de l'environnement, deviendra gratuit ?
21:53 - Dans 34 minutes, j'ai rendez-vous avec la CAPEB et avec la FFB
21:58 pour précisément discuter avec eux de ce sujet et de d'autres.
22:01 Comment on simplifie la rénovation et le prix du rénov ?
22:04 - Les artisans demandent, ça leur coûte 500 euros ?
22:06 - Il n'y a pas que la question du coût. Certains pointent aussi la lourdeur
22:08 en disant que pour une grande entreprise, ce n'est pas cher et ce n'est pas compliqué.
22:12 Pour une petite, ce n'est pas seulement que ça coûte de l'argent.
22:15 C'est aussi que c'est des papiers en plus, c'est de l'administration.
22:18 Et nous, on doit trouver le bon niveau entre ce qui permet d'éviter
22:21 qu'on se retrouve avec des gens qui abuseraient du système.
22:25 - Oui, ce label.
22:27 - Et d'autres qui, à l'inverse, à raison, disent
22:30 "mais on ne m'a jamais reproché la qualité de mon boulot
22:32 et maintenant on vient me demander un certificat administratif".
22:34 - Mais il ne deviendra pas gratuit.
22:35 - Vous saurez ça en fin de matinée.
22:37 - Non, mais bon, il deviendra gratuit.
22:39 - Je vois la CAPEB et je réserve aux artisans et aux dialogues que nous allons avoir
22:44 la primeur des annonces malgré l'amitié que je vous porte, Jean-Jacques Bourdin.
22:47 - La CAPEB n'écoute pas, là. Vous savez ?
22:49 - Non, mais... Bon.
22:51 Allez, je vais terminer sur la loi SRU, c'est très critiqué.
22:54 Dans les 25% de logements sociaux, il y aura des logements intermédiaires.
23:02 Quel pourcentage, à peu près ?
23:04 Vous allez fixer des limites ?
23:06 - La loi SRU, qu'on se comprenne bien, elle est parfois très critiquée,
23:09 mais elle a une vertu.
23:11 C'est d'assurer l'amicité sociale.
23:13 Il y a plein de situations dans ce pays.
23:15 Et vous savez très bien, tous les jours, en parlant vrai,
23:17 les détresses dans lesquelles les gens peuvent se retrouver,
23:19 les parcours de vie qui font qu'on peut se retrouver avec des besoins,
23:21 les situations de maman solo, de famille précaire...
23:24 Bref, si nous n'avons pas un parc social dans ce pays,
23:27 c'est un peu de notre contrainte, de notre mixité et de notre cohésion que nous menaçons.
23:30 Mais les besoins, ils sont multiples.
23:33 Ils sont sur du très social et puis ils sont parfois sur du logement qui est abordable.
23:37 Quand le Premier ministre explique qu'il faut qu'on regarde
23:40 comment le logement intermédiaire, qui est une forme de logement abordable,
23:43 doit participer à une offre de mixité,
23:45 il pointe la question technique, mais qui n'est pas du parcours résidentiel.
23:49 Notre sujet aujourd'hui, c'est quelle est la bonne part de très social, de social, d'abordable ?
23:54 - Est-ce que vous allez fixer une part de logement intermédiaire ?
23:56 - On va discuter avec l'ensemble des acteurs.
23:58 Moi, je suis très attaché à ce qu'il y ait une part de logement social
24:00 qui soit conséquente dans ma ville.
24:02 - Donc on pourrait 25%, 20% de logements sociaux
24:05 et 5% de logement intermédiaire, par exemple ?
24:08 - Il y a plein de manières d'imaginer ce type de calcul,
24:11 en flux, en stock, je ne vais pas entrer dans le détail.
24:13 - Oui, mais déjà que c'est compliqué...
24:15 - Le message que je vais vous faire passer, c'est...
24:17 - ...c'est qu'il ne faut pas complexifier, quand même.
24:19 - Ça n'est vraiment pas l'objet.
24:20 - Je sais, oui, c'est pour ça.
24:21 - Quelques jours après avoir simplifié sur les étiquettes,
24:23 quelques minutes avant de recevoir les artisans pour regarder comment on simplifie,
24:26 l'enjeu c'est de simplifier, mais c'est de ne pas remettre en cause l'objectif.
24:29 Et l'objectif, c'est la mixité.
24:31 Est-ce qu'on considère que dans ce pays,
24:33 on vit de mieux en mieux les uns avec les autres ?
24:36 Il m'arrive d'avoir des jours où j'en doute.
24:38 Et donc, dans ce contexte, je ne veux pas fragiliser
24:40 des dispositifs qui sont des filets de solidarité,
24:42 je veux les rendre plus compréhensibles et plus acceptables.
24:45 - Oui, avec une part de logement intermédiaire.
24:47 - Y compris, pour qu'on puisse, avec les maires...
24:49 - Dans l'obligation.
24:51 - Et en faisant en sorte de redonner aux maires un pouvoir
24:54 sur l'attribution des logements sociaux.
24:56 Ça fait partie de la même annonce,
24:58 parce qu'on sait aussi que si on permet à des maires
25:01 de pouvoir mieux accompagner des familles qui sont à l'étroit,
25:05 ça pourra parfois les inciter à signer les permis de construire,
25:07 parce qu'ils verront bien la façon dont ça répondra.
25:10 - Ce sont donc les maires qui décideront.
25:12 - Exactement.
25:13 - Merci Christophe Béchut d'être venu nous voir ce matin,
25:15 il est 8h58, vous êtes sur Sud Radio 0826-300-300,
25:19 juste après les informations.
25:21 Vous réagissez évidemment comme tous les jours.

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