Avec Agnès Pannier-Runacher, députée du Pas-de-Calais et ministre déléguée démissionnaire chargée de l’Agriculture
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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-09-05##
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Notre invité ce matin, il est 8h35, Agnès Pannier-Runacher qui est députée du Pas-de-Calais et toujours,
00:13je dis bien toujours, ministre déléguée chargée de l'agriculture, bonjour.
00:17Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:18Merci d'être avec nous, Agnès Pannier-Runacher, vous êtes toujours ministre ?
00:21Je suis toujours ministre, tout à fait.
00:23Donc vous êtes toujours au ministère, l'administration fonctionne ?
00:26Non parce que les français ne comprennent pas vraiment comment ça fonctionne aujourd'hui.
00:29Comment fonctionne le gouvernement aujourd'hui ?
00:32En fait, le gouvernement continue de travailler avec ses administrations parce qu'une action gouvernementale,
00:39c'est d'abord une animation d'équipe et on n'a pas besoin de texte de loi pour avoir une ministre de l'éducation nationale
00:45qui s'assure qu'il y ait bien des professeurs face aux élèves, qui s'assure que la rentrée scolaire se passe bien
00:51ou dans l'agriculture pour suivre la bonne application des textes,
00:54s'assurer que les subventions sont payées en temps et en heure, animer les directions qui sont sous notre responsabilité
01:02et donc faire en sorte que les affaires courantes, comme il est convenu de les appeler, continuent à se dérouler.
01:07En revanche, on n'a pas le droit de signer des décrets, on peut signer des décrets techniques,
01:13des choses qui s'imposent, qui sont naturelles, mais on n'a pas le droit de signer des décrets qui seraient politiques,
01:18qui marqueraient une inflexion dans une politique publique.
01:22Bon, l'État fonctionne, le citoyen va être rassuré.
01:26Et les membres du gouvernement sont au travail.
01:28C'est une question qu'on se pose tous.
01:30On l'a vu pendant les Jeux Olympiques, Jean-Jacques Bourdin, c'est-à-dire que ça s'est bien déroulé et forcément il y a une animation
01:36et tout l'enjeu c'est qu'il y a toujours quelqu'un au gouvernement pour travailler et faire travailler les administrations.
01:42Alors, avant de parler politique, vous êtes ministre délégué chargé de l'agriculture, la fièvre catarale,
01:48des éleveurs d'auvins ont manifesté hier devant la préfecture des Ardennes.
01:5250% disent que 50% de l'élevage d'auvins de cette région de France est touché par cette fièvre catarale.
02:00Il y a une vaccination depuis le 12 août, c'est bien cela, mais les éleveurs disent qu'on a vacciné beaucoup trop tard.
02:06C'est inquiétant, franchement. Est-ce que vous êtes inquiète ?
02:10Oui, je suis inquiète puisque à chaque fois que vous avez une épidémie, c'est un virus qui se transmet.
02:22Tout l'enjeu c'est d'arrêter cette transmission et vous savez qu'en plus, moi j'étais avec les producteurs laitiers encore mardi dernier,
02:31c'est que vous avez plusieurs maladies qui sont en train de toucher nos cheptels.
02:37Vous avez la fièvre catarale, mais vous avez également la MHE pour les troupeaux de bovins et vous avez des zones qui sont touchées.
02:45Mais est-ce que cette fièvre pourrait s'étendre à tous les troupeaux français ?
02:50L'enjeu il est double.
02:53C'est un, il faut vacciner parce que forcément ça freine immédiatement la propagation de la maladie,
02:58et deux, il faut être particulièrement vigilant et les marchands de bestiaux doivent notamment être particulièrement vigilants
03:05dans le transport des bêtes de façon à éviter cette transmission.
03:09On sait bien que dans certaines régions on n'en avait pas et forcément il y a eu une diffusion,
03:14et cette diffusion elle est aussi liée à des mouvements d'animaux.
03:16Est-ce que les éleveurs seront indemnisés ?
03:19Vous savez on a toujours accompagné, dans chaque fois qu'il y a eu ce type d'épisode, les éleveurs.
03:25On l'a fait pour la MHE et évidemment on sera au rendez-vous sur d'autres épisodes.
03:32On sera au rendez-vous sur d'autres épisodes mais aujourd'hui l'enjeu c'est d'avoir des doses,
03:36d'avoir des vétérinaires et de vacciner au plus vite,
03:39et Marc Fesneau est mobilisé sur ce sujet-là.
03:42Bien, un premier ministre.
03:45Oui, vous cherchez toujours un premier ministre, enfin pas vous, c'est pas vous.
03:48Moi en type personnel je ne cherche pas un premier ministre.
03:51Vous avez une petite info à nous donner ce matin, vous savez qui ?
03:54Vous ne le savez pas plus que moi je suis sûr.
03:57Si je le savais ça veut dire que le premier ministre serait nommé en toute logique.
04:02Vous pouvez savoir qui va être nommé.
04:04Je crois que ce qu'il faut se dire c'est qu'on a besoin, un, de nommer vite un premier ministre.
04:10Le message que nous ont envoyé les français dans ces élections, il est triple.
04:14Au premier tour, ils placent le rassemblement national en tête.
04:18Il faut l'entendre, il y a un besoin d'autorité et d'ordre dans ce pays,
04:23et tous les partis politiques doivent l'entendre.
04:26La deuxième chose c'est que les français nous disent, à nous, vous avez perdu.
04:30Nous voulons un changement de politique.
04:32Changement de politique, changement de casting, il faut une nouvelle équipe, ça aussi c'est naturel.
04:37Et au deuxième tour, ils nous disent qu'ils ne souhaitent pas que ce soit le rassemblement national qui dirige le pays,
04:43et donc il faut que les autres partis politiques trouvent un chemin.
04:47Ça ne veut pas dire faire une coalition...
04:49C'est ce que j'entends depuis 50 jours.
04:51Ça ne veut pas dire trouver une coalition à 11, ou à 10 en l'occurrence,
04:55puisque le 11ème c'est le rassemblement national,
04:58ça veut dire plus simplement faire en sorte, sur 4-5 points,
05:02de trouver un pacte de non-agression, de non-censure, pour pouvoir avancer.
05:07Jean-Jacques Bourdin, en Belgique, ils ont fait leur élection avant nous,
05:12ils n'ont toujours pas de gouvernement.
05:14C'est une situation classique.
05:16Nous sommes dans un régime présidentiel, pardon Agnès Pannier-Unaché, ça n'a rien à voir.
05:22Nous sommes dans un régime où le Parlement, aujourd'hui, a récupéré une grande partie du pouvoir,
05:28et je pense qu'il appartient.
05:30Ce que vous dites est assez juste au sens où les partis n'ont pas l'habitude
05:35de se comporter comme si on était dans un régime parlementaire.
05:38Ils n'ont pas cette tradition de coalition et de compromis.
05:43Est-ce qu'il faut un Premier ministre issu de la gauche, ou pas ?
05:46Ou issu de la droite ? Je ne sais pas.
05:49Les faits sont têtus. Aujourd'hui, vous avez plus de 190 députés à gauche,
05:54vous en avez 47 dans la droite républicaine,
05:58et vous avez un bloc central avec à peu près 160 députés autour du Président de la République,
06:04et une vingtaine qui sont liottes, donc vous avez à peu près 190 qui sont au centre,
06:10pour ou contre Emmanuel Macron.
06:12Ça veut dire que le pays ne penche pas à droite.
06:16Dès lors qu'on considère que le Rassemblement National n'a pas vocation à gouverner ce que nous ont dit les Français,
06:23ça veut dire qu'il faut le barrissant de l'Assemblée Nationale et plutôt à gauche.
06:28Mais la gauche modérée.
06:30Vous dites ce matin, il faut un Premier ministre issu de la gauche.
06:33Je rappelle que vous êtes membre de Territoires de Progrès,
06:36qui est un mouvement qui est à gauche dans la majorité centrale,
06:42qui est plutôt à gauche, donc vous dites aujourd'hui, il faut un Premier ministre issu de la gauche.
06:47Moi je dis qu'il faut effectivement un Premier ministre,
06:50mais c'est le barrissant de notre Assemblée, c'est les mathématiques, c'est pas parce que ça me fait...
06:54Mais je pense qu'il faut un Premier ministre issu de la gauche,
06:57et qui soit capable de ne pas hystériser, si je peux en utiliser ce terme, la droite,
07:02c'est-à-dire qui est capable d'incarner une figure d'autorité,
07:05puisque c'est un point sur lequel la droite est très attentive aujourd'hui.
07:09Vous êtes toujours un soutien de Bernard Cazeneuve, par exemple.
07:12Par exemple ou d'autres personnalités.
07:15Je pense qu'il appartient aussi aux partis qui composent,
07:18aux partis modérés qui composent le nouveau Front Populaire,
07:21parce qu'il n'y a rien à attendre de les filles,
07:23de trouver chemin et de faire des propositions.
07:26On ne peut pas être juste sur des lignes rouges comme le fait M. Ford.
07:29Xavier Bertrand qui vous a soutenu d'ailleurs, lors de la législative.
07:33Xavier Bertrand est une personnalité légitime politiquement.
07:36Il a été ministre pendant des années, il connaît parfaitement le territoire et le terrain.
07:41C'est en plus une figure politique qu'on ne peut pas...
07:45Enfin, il n'a eu aucune ambiguïté dans son combat contre le Rassemblement National.
07:49Mais précisément, son assise à l'Assemblée Nationale,
07:53sauf à ce que, et ça, ça serait une possibilité,
07:56l'EPS, les Verts, le Parti Communiste décident de le soutenir,
08:00n'est pas aussi large que quelqu'un qui pourrait venir de la gauche.
08:04Encore une fois, c'est des mathématiques.
08:06C'est-à-dire que la solution, elle est aussi dans la main des partis et des groupes politiques.
08:11Et ils ne peuvent pas renvoyer la responsabilité intégralement à Emmanuel Macron.
08:15Il faut aussi qu'il bouge.
08:16Je comprends.
08:17Alors, il paraît que Xavier Bertrand inquiéterait les milieux d'affaires,
08:21et notamment les plus riches de notre pays,
08:24les super-riches, comme on les appelle,
08:26qui ne voudraient pas de lui et qui préféraient Michel Barnier.
08:28Bien, mais tout ça, vous n'en savez pas plus que moi,
08:31peut-être un peu plus,
08:32mais à propos des super-riches, est-ce qu'il faut les taxer ?
08:35Est-ce qu'il faut une...
08:36Parce qu'à gauche, on avance cela.
08:40Est-ce que vous dites, vous, il faut surtaxer les super-riches ?
08:44Alors, il y a deux choses.
08:46Ce que propose dans son programme le Nouveau Front Populaire,
08:49c'est une augmentation d'impôts de 150 milliards.
08:52Quand vous faites une augmentation d'impôts de 150 milliards,
08:54vous ne taxez pas les super-riches.
08:56Vous taxez l'ensemble des Français.
08:58Et lorsque le Nouveau Front Populaire parle de revenir
09:01sur les impôts, la baisse des taxes que nous avons faites,
09:04je rappelle que ça va concerner, je pense,
09:07à la taxe d'habitation, la plupart des Français.
09:10Donc il faut sortir de cette idée...
09:12La gauche n'a pas dit qu'elle allait rétablir la taxe d'habitation.
09:15La gauche a dit qu'elle reviendrait sur les baisses d'impôts que nous avons faites.
09:19Je rappelle que la baisse d'impôts que nous avons faite,
09:21qui est la plus importante, c'est la taxe d'habitation.
09:23Je me souviens très bien, il l'avait annoncé avec moi, Emmanuel Macron.
09:27Donc, les 5 milliards d'euros de baisse de l'impôt sur le revenu,
09:32il porte sur les classes moyennes.
09:34Donc, attention à cette fausse idée...
09:36Vous ne répondez pas à ma question.
09:38Maintenant, je vais venir sur votre question.
09:40Est-ce qu'il faut taxer les super-riches ?
09:43Alors, la taxation sur les super-riches,
09:45si effectivement, on parle de taxer ou de rééquilibrer en fiscal
09:51les super-riches, c'est quelque chose qui peut être regardé.
09:55Vous n'êtes pas contre ?
09:57Encore une fois, tout système qui permet d'équilibrer notre budget,
10:02de mettre plus de justice fiscale,
10:05sans augmenter massivement les prélèvements obligatoires,
10:08parce que nous sommes les champions du monde des prélèvements obligatoires.
10:11On nous dit, regardez ce qu'il se passe aux Etats-Unis,
10:14il va y avoir des augmentations d'impôts,
10:16regardez ce que fait le Labour britannique,
10:18ils augmentent les impôts.
10:19Oui, sauf qu'aujourd'hui, les Britanniques payent beaucoup moins d'impôts que nous.
10:24Les Américains payent beaucoup moins d'impôts que nous.
10:26Donc, quand on est les champions du monde des impôts,
10:28avant d'augmenter les impôts, on fait un peu attention.
10:30Bien, Agnès Pannier-Runacher,
10:32justement, le budget, justement, la trésorerie de l'État,
10:36justement, ça ne va pas, ça ne va pas du tout.
10:40Le budget, finalement, était insincère.
10:44C'est ce que nous disait l'opposition, vous vous souvenez.
10:46Il était insincère, finalement, ce budget, non ?
10:49Quand je vois les déficits, quand je vois le creusement des déficits publics,
10:53il était insincère.
10:55Les gens qui vous expliquent ce que c'est insincère
10:58et qui savent, avant nous, comment va tourner l'économie
11:01et est-ce qu'on sera capable de prélever autant d'impôts qu'on l'avait prévu,
11:06c'est remarquable.
11:08Mais ils n'ont pas été capables de le formuler en temps et en heure.
11:11Donc, c'est une pétition de principe.
11:14Ce qui se passe aujourd'hui, c'est qu'effectivement,
11:16les ressources fiscales, ce n'est pas un dérapage du côté des dépenses.
11:22Les ressources fiscales ont dérapé.
11:25Elles ne rentrent pas au niveau qu'on espérait.
11:29C'est d'ailleurs un signal à envoyer au Nouveau Front Populaire.
11:32C'est que compter sur plus d'impôts, ça ne marche pas forcément, au passage.
11:36Donc, les impôts ne rentrent pas autant qu'on le pensait.
11:39C'est lié aussi à une situation macroéconomique,
11:42pas exactement là où on l'espérait.
11:44Et effectivement, il nous appartient en responsabilité
11:48de rééquilibrer ça et d'aller chercher des économies.
11:51Et là aussi, j'aimerais que tant le Nouveau Front Populaire
11:55que d'ailleurs les autres forces politiques nous expliquent
11:58comment à la fois elles font plus de mesures et de dépenses publiques
12:02sans dégrader les finances publiques.
12:05Les finances publiques. Bien.
12:07Deux sujets d'actualité.
12:09La loi sur l'assurance-chômage, avant le 31 octobre, va falloir décider.
12:14Est-ce qu'il faut l'appliquer, cette loi sur l'assurance-chômage,
12:20avec des conditions d'accès au chômage plus difficiles
12:24et une durée d'indemnisation réduite ?
12:26Alors, moi j'ai formulé très clairement
12:30qu'il me semblait que cette réforme n'était pas appropriée.
12:34Pourquoi ? Parce que la dernière fois qu'on a fait une réforme de l'assurance-chômage,
12:38nous avions pris une position qui était assez claire,
12:41qui consistait à dire que si la conjoncture économique se dégrade,
12:45il faudra l'accompagner parce que ça sera plus difficile
12:49pour les gens qui perdent leur emploi d'en retrouver un.
12:51Or, nous sommes plutôt dans une conjoncture économique
12:54qui n'est pas en plein boom.
12:57Donc je pense qu'il faut être très vigilant.
12:59Et puis la deuxième chose, c'est que diminuer la période d'indemnisation,
13:03et je pense notamment aux travailleurs seniors,
13:05sans avoir fait préalablement tout le travail,
13:08notamment dans la mise en place de France Travail,
13:10d'avoir des vrais accompagnants qui aient le temps
13:13et qui puissent faire en sorte que les personnes qui perdent leur emploi
13:16retrouvent le plus vite possible,
13:18et les meilleures formations le plus vite possible,
13:20je pense que c'est mettre la charrue avant les bœufs.
13:22Nous avons une vraie réforme...
13:23On suspend cette réforme ?
13:25Je pense qu'on peut suspendre cette réforme, tout à fait.
13:28C'est mon avis de député...
13:31J'ai compris, c'est votre avis de député, député de la majorité,
13:35de la gauche de la majorité.
13:37Agnès Pannier-Runacher, autre réforme, la réforme des retraites,
13:40est-ce qu'il faut là aussi la suspendre ?
13:42Non, la réforme des retraites...
13:43Est-ce qu'il faut revoir le dossier ? Rouvrir le dossier ?
13:47Aujourd'hui, vous avez des groupes politiques
13:49qui vous expliquent qu'on va abroger la réforme des retraites.
13:51Moi je leur demande s'ils comptent reprendre aux 1,7 million de Français,
13:56c'est pas rien 1,7 million de Français,
13:58qui ont entre 50 et 200 euros de plus sur leur compte en banque,
14:02tous les mois, cet argent.
14:04Est-ce qu'ils souhaitent le reprendre ?
14:06C'est ça qui est la question, première chose.
14:08Deuxième chose, la réforme des retraites,
14:10elle permet aujourd'hui de faire des économies.
14:12Pas des économies pour des dépenses somptuaires de l'État,
14:17mais des économies qui permettent à des jeunes
14:19qui rentrent aujourd'hui sur le marché du travail,
14:21de se dire qu'ils ont une chance raisonnable d'avoir une retraite
14:24à la fin de leurs 40 et quelques années de travail.
14:29Moi, je n'accepterais pas qu'on revienne sur une réforme des retraites
14:34pour empêcher ces jeunes d'avoir une retraite.
14:36Ensuite, si on doit ouvrir le sujet de la pénibilité,
14:39qui est un des reproches qui a été fait sur la réforme des retraites,
14:43pourquoi pas ?
14:44Mais il y a clairement deux sujets sur lesquels
14:47je ne vois pas comment on peut revenir dessus.
14:49Le premier sujet, c'est d'avoir un financement des retraites
14:53entre les jeunes et les seniors qui soit grosso modo équilibré.
14:57Et ça c'est difficile, parce que les gens vivent plus longtemps d'un côté
15:01et il y a moins de jeunes qui arrivent sur le marché du travail.
15:04C'est une donnée démographique, je veux dire,
15:06il ne s'agit pas d'une donnée de droite ou de gauche.
15:08Et la deuxième chose, c'est de faire en sorte que
15:10l'augmentation des retraites qu'a permis cette réforme
15:13soit maintenue pour ceux qui en profitent.
15:15Bien, Agnès Pannier-Runacher, j'ai deux, trois questions politiques pour terminer
15:18concernant Emmanuel Macron.
15:20Il y a cette demande de destitution d'Emmanuel Macron.
15:23LFI organise une manifestation le 7 après-demain, samedi.
15:27Est-ce que vous pensez que chez LFI,
15:29il y a une volonté de destituer ?
15:31Ce sera impossible au Parlement.
15:35L'article 68, c'est impossible, il faut les doter, etc.
15:39Mais c'est surtout que ça n'a pas de sens.
15:41Ça n'a absolument pas de sens.
15:43Mais est-ce qu'il y a une volonté d'LFI de destituer Emmanuel Macron par la rue ?
15:46Est-ce que vous pensez qu'à LFI, il irait jusque là ?
15:48Non, mais il y a une volonté constante et permanente d'LFI
15:52de contester le résultat de l'élection présidentielle
15:55qu'ils n'ont toujours pas avalé de 2022.
15:57Et M. Mélenchon n'aspire qu'à une chose,
16:00c'est d'essayer d'être président.
16:02Il pense que le front républicain va jouer pour lui.
16:04Mais ça n'existe pas.
16:06Et c'est irresponsable de sa part.
16:08Imaginons, Agnès Pannier-Runacher,
16:10qu'un nouveau Premier ministre soit choisi, qu'il soit vite censuré.
16:13Emmanuel Macron se retrouve dans une position très inconfortable.
16:18Est-ce qu'on ne peut pas penser qu'il risque d'y avoir une présidentielle anticipée ?
16:25Moi, je vais vous dire.
16:27En responsabilité aujourd'hui,
16:29une démission du président de la République,
16:31ce n'est pas bon pour nos institutions.
16:33Ce n'est pas bon.
16:34Ce n'est pas bon pour le poids que nous pouvons exercer au niveau de l'Europe
16:38dans les négociations internationales.
16:40Il ne faut pas perdre ça de vue.
16:41Ce n'est pas bon pour le fonctionnement du pays
16:43parce qu'on doit avancer.
16:45Et donc, c'est là où les partis politiques doivent agir en responsabilité.
16:49Ça serait un échec qu'il y ait une démission du président de la République.
16:52Ça serait un échec ou ça serait de la petite politique.
16:54C'est exactement ce à quoi aspire Mme Le Pen
16:57parce qu'elle est inquiète du jugement
16:59qui devra statuer sur les faits qui lui sont reprochés par la justice
17:06au niveau du Parlement européen
17:08et qui peuvent aller jusqu'à l'inéligibilité.
17:10Et c'est une position...
17:12Enfin, ça arrangerait Jean-Luc Mélenchon
17:15qu'il y ait aussi une élection présidentielle anticipée.
17:18Mais sinon, ça n'apporte rien aux Français.
17:20C'est plutôt le contraire.
17:22Alors, c'est le cas d'Edouard Philippe ?
17:24Edouard Philippe, en annonçant sa candidature, il anticipe, dites-moi, la démission
17:30éventuellement d'Emmanuel Macron ?
17:32Ce n'est pas un hasard ?
17:34Non, M. Bourdin, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit.
17:37Il y a deux choses.
17:39Tout à fait.
17:40Il y a ceux qui essayent de mettre le bordel dans les institutions
17:43et qui s'entendent très bien pour le faire.
17:45Et ça, c'est les extrêmes.
17:46Le Rassemblement national, sous couvert de bonne manière,
17:50en réalité, je le rappelle, a voté pour qu'il y ait deux vice-présidents
17:54Éléphi à l'Assemblée nationale.
17:56Et deux vice-présidents Éléphi à l'Assemblée nationale,
17:58ça ne correspond pas du tout au poids d'Éléphi dans l'Assemblée nationale.
18:02Et Éléphi, dans sa stratégie permanente de bordélisation,
18:06continue à essayer de créer des moments
18:09ou un espace pour leurs leaders maximaux.
18:12Et puis, vous avez des partis qui ont responsabilité,
18:15ont effectivement des leaders qui se positionnent.
18:17M. Bertrand ne cache pas son intérêt pour l'élection présidentielle.
18:21Est-ce que c'est pour ça qu'il veut la destitution du président ?
18:23Non, je ne le crois pas.
18:24Oui.
18:25Enfin, vous avez vu ce qu'a écrit Rachida Dati,
18:27vous allez me dire si vous êtes d'accord avec elle ou pas.
18:30L'élégance comme la reconnaissance
18:32devrait amener à plus de respect de l'institution présidentielle et de l'homme
18:37qui nous a permis d'agir et même d'exister sur le plan politique.
18:41Et c'est adressé à Édouard Philippe.
18:43Vous êtes d'accord ou pas avec ces propos-là ?
18:45Franchement, je trouve que c'est des discussions
18:49qui ne sont pas celles qui intéressent aujourd'hui les Français.
18:51Non, mais d'accord.
18:52Non, mais je vous le réponds parce que
18:54moi, ce qui m'intéresse aujourd'hui, c'est de travailler.
18:57Ce n'est pas de savoir si Pierre, Paul, Jacques
18:59se sont dits, sont d'accord, sont pas d'accord,
19:01s'entendent bien ou s'entendent pas bien.
19:03Ce n'est pas intéressant.
19:04Vous savez très bien que la vie politique est sclérosée
19:05par les ambitions présidentielles des uns et des autres.
19:07Précisément.
19:08Vous le dites vous-même.
19:09Donc, trouvons un premier ministre
19:10qui soit capable d'être au-dessus de la menée
19:12et trouvons des groupes politiques
19:14qui sortent de leur posture
19:15et que plutôt que de nous expliquer
19:17qu'est-ce qui est inacceptable,
19:19pour eux, nous disent ce qui est acceptable.
19:21Moi, j'ai négocié beaucoup de choses au niveau européen.
19:24J'ai vu comment fonctionnaient les coalitions européennes.
19:26Je ne comprends pas pourquoi on serait plus bêtes
19:29que d'autres pays européens
19:30et incapables de mettre en place
19:32les groupes politiques.
19:34Et les partis politiques ?
19:36Les partis politiques et les groupes politiques.
19:38Et je me mets dans le sac.
19:41Je considère que mon devoir,
19:42c'est d'essayer de discuter
19:44avec des gens de droite,
19:46avec des gens de gauche.
19:47Il ne s'agit pas de se mettre d'accord sur un programme.
19:49On ne sera pas d'accord.
19:50On ne porte pas les mêmes visions de société.
19:52Et c'est normal.
19:53Et c'est sain.
19:54Il s'agit de se dire
19:55quels sont les quatre sujets
19:56sur lesquels on ne se bloque pas
19:57et on fait en sorte d'avancer.
19:59Les sujets existent.
20:01L'école, la santé, le pouvoir d'achat, l'autorité.
20:05Et en plus, il y a cette réflexion
20:08sur une réforme de nos institutions,
20:10précisément pour tenir compte...
20:12Vous êtes favorable à la proportionnelle ?
20:14Je suis favorable à ce qu'on ouvre le débat.
20:17Maintenant, la proportionnelle,
20:19et la situation actuelle le montre,
20:21ce n'est pas la réponse qui fonctionne forcément.
20:25Peut-être parce que le compromis se fait avant ?
20:28Peut-être parce que le compromis se fait avant.
20:30En tout cas, c'est un sujet
20:31qu'on doit mettre sur la table
20:33pour essayer de faire en sorte
20:34que nos institutions fonctionnent bien.
20:36J'ai une dernière question.
20:37Il me paraît que vous refusez de prendre l'avion.
20:39C'est vrai ?
20:40Pour voyager ?
20:41C'est vrai que j'essaye de limiter au maximum
20:43mes trajets en avion dans le cadre personnel.
20:46Pour préserver la planète ?
20:48Ayant été ministre de la Transition énergétique
20:50et jonglé avec tous les chiffres d'émissions de CO2,
20:53j'essaye de m'appliquer moi-même
20:55ce que j'ai essayé de pousser
20:56au niveau national, européen et international.
21:00C'est-à-dire que quand il y a une alternative,
21:03le train notamment, c'est mieux de l'utiliser.
21:06Merci Agnès Pannier-Runacher
21:08d'être venue nous voir ce matin
21:09sur l'antenne de Sud Radio.
21:10Il est 8h56.
21:12Patrick Roger sera avec vous
21:13après les informations de 9h.