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Interrogé à l'Assemblée sur l'affaire Bétharram, le Premier ministre affirme n'être "jamais" intervenu, "ni de près ni de loin" et assure en outre que "d'autres savaient" dans le gouvernement de l'époque.

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Transcription
00:00Et on va tenter de démêler avec vous, Raphaël, les nombreux éléments de cette polémique pour mieux la comprendre.
00:08En réalité, il y a plusieurs affaires différentes.
00:10Oui, en fait, il y a trois affaires et il ne faut surtout pas les confronter.
00:13C'est ce que vous disiez notamment, Roselyne.
00:15Il y a trois scandales, notamment le premier scandale.
00:17En 1996, François Bayrou est ministre de l'Éducation nationale.
00:20Il y a l'un de ses enfants qui est notamment scolarisé à Notre-Dame-de-Pétarame.
00:24Il y a effectivement la plainte d'un parent d'élève pour coups et blessures.
00:28Alors, l'affaire, à l'époque, allait médiatiser.
00:31Justement, François Bayrou, il commande un rapport d'inspection.
00:33C'est exactement ce que vous disiez, M. Ramos.
00:36Donc, le rapport est plutôt favorable à l'établissement.
00:39En 1998...
00:40Le rapport est quand même très léger.
00:41Alors, il y a des critiques sur la méthodologie.
00:44Parce qu'on dit que c'est une gifle.
00:46Si j'ai bien compris, le gamin avait le teint sourd.
00:50C'est suite à cette plainte.
00:51Il y a notamment des critiques sur le fait de ne demander qu'à des élèves délayés.
00:55Enfin, il y a des critiques sur la méthodologie.
00:57Le rapport que reçoit François Bayrou sur son bureau est, à priori,
01:02il n'y a rien à reprocher de structurel à cet établissement.
01:05Par contre, en 1998, il y a un nouveau scandale.
01:08Et cette fois, c'est ce dont on parlait.
01:09L'ancien directeur, le père Caricard, qui est mis en examen,
01:12accusé de viol sur un élève de 10 ans,
01:14qui est ensuite à nouveau accusé de viol une seconde fois en 1999,
01:19et qui se suicide en 2000.
01:21Donc, cette fois, on parle bien de viol.
01:23Est-ce que François Bayrou était au courant ?
01:24Oui. Alors, là, François Bayrou n'est plus ministre.
01:26Mais oui, il est évidemment au courant. Pourquoi ?
01:28Parce que déjà, comme en 1996, l'affaire est médiatisée.
01:31Vous avez des papiers dans Le Monde.
01:33La femme de François Bayrou se rend aux obsèques du père Caricard en 2000.
01:38Et c'est ce que dit François Bayrou cet après-midi à l'Assemblée nationale.
01:43Il connaît le juge d'instruction, Christian Miranda, pour une raison simple.
01:46C'est que c'est son voisin. Écoutez-le.
01:48Il en parlait tout à l'heure à l'Assemblée nationale.
01:51Vous avez cité le nom du juge d'instruction, Christian Miranda.
01:55C'est mon voisin depuis 50 ans.
01:58Mais c'est en effet une amitié depuis très longtemps,
02:02avant même qu'il ne soit magistrat.
02:04Christian Miranda est un juge d'absolue intégrité.
02:09Et il n'a jamais communiqué le moindre élément du dossier.
02:14Et de nouvelles plaintes vont remettre ces affaires dans l'actualité.
02:18Finalement, le fond de la question, c'est pourquoi est-ce qu'on en parle maintenant ?
02:20Effectivement, là, il peut revenir il y a un an, fin 2023, un peu plus d'un an,
02:23avec la création de ce collectif d'anciennes victimes,
02:26le collectif qu'a rencontré François Bayrou samedi dernier.
02:30Et cette fois, effectivement, on change d'échelle.
02:33Depuis un an, 112 plaintes pour viol et violence, avec 14 mis en cause.
02:37Donc début février, il y a un article le 5 février de Mediapart
02:40qui s'émeut notamment que François Bayrou ne prenne pas la parole pour défendre les victimes.
02:44Mais le vrai début de l'affaire médiatique, c'est le 11 février dernier,
02:48à l'Assemblée nationale, avec la question du député LFI, Paul Vanier,
02:52qui interroge François Bayrou sur ces 112 plaintes, notamment.
02:56C'est vraiment le début de sa question.
02:59Et François Bayrou répond de façon peut-être trop générale. Écoutez.
03:03Évidemment, je n'ai jamais été informé de quoi que ce soit de violence
03:11ou de violence à fortiori sexuelle. Jamais.
03:16Vous disiez que François Bayrou n'a pas de communiquant.
03:19C'est vrai qu'il aurait peut-être dû en avoir.
03:20Parce qu'en fait, là, le problème, c'est que c'est cette réponse-là
03:22qui risque de lui coûter cher.
03:23En fait, il dit je n'ai pas été informé de quoi que ce soit.
03:26On peut imaginer qu'il réponde...
03:28De quoi que ce soit ? De violence sexuelle, dit-il ?
03:30Non, non, non. La première réponse.
03:33Le 11 février, il dit de violence en général et de violence sexuelle.
03:38On peut imaginer que dans son esprit...
03:40À fortiori. Alors qu'il y avait eu un grand reportage dans Le Monde un an ou pas avant.
03:45On peut imaginer que dans son esprit, il parle des 112 plaintes.
03:48Là, pour le coup, on ne peut pas lui reprocher grand-chose puisqu'elle date de 2024.
03:51Le problème, c'est que c'est ce qui ressort.
03:53C'est François Bayrou n'y avoir été au courant en 96, en 98, avant qu'il y ait été.
03:59Donc, on peut appeler ça une magistrale erreur de communication
04:01ou, selon le point de vue, un mensonge.
04:03Avec le mensonge, c'est ça qui est dur à comprendre.
04:06C'est évidemment la séquence.
04:08Avec la séquence de changements.
04:09Et la question de LFI a bien mélangé aussi tout ça.
04:12Et quand on relit la question de LFI et Paul Vanier,
04:15il mélange les 112 plaintes.
04:16Il évoque aussi les autres affaires.
04:18Mais c'est là où François Bayrou est pris dans un piège de communication
04:22où il répond globalement alors qu'il devrait faire la différence.

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