François Bayrou, Premier ministre, a été interrogé sur l'affaire Bétharram lors des Questions au gouvernement ce mardi 18 février, à l'Assemblée nationale.
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00:00J'ai passé la journée de samedi, comme vous le savez peut-être, avec le collectif des victimes.
00:10Trois heures et demie ou quatre heures d'une émotion intense.
00:16C'était la première fois que quelqu'un les recevait et c'était d'ailleurs la première fois qu'ils étaient réunis.
00:27Et ils ont exprimé plusieurs choses qui étaient terriblement bouleversantes
00:36et qui naturellement font que nous ne pouvons pas sortir indifférents devant ce qu'ils ont vécu il y a des décennies parfois.
00:48Mais ils ont exprimé une chose, c'est qu'ils détestaient la récupération politique qui était en train d'être faite,
00:56qu'ils trouvaient ça haïssable parce que, disaient-ils, ça les privait de leur histoire.
01:10Une fois qu'on a dit ça, je vais répondre clairement à votre question.
01:16Est-ce que je suis jamais intervenu dans cette affaire comme dans d'autres affaires judiciaires ?
01:23La réponse est non, jamais. Ni de près, ni de loin.
01:29Et je vais vous en apporter la preuve.
01:33Vous avez cité le nom du juge d'instruction Christian Miranda, c'est mon voisin depuis 50 ans, dans mon village.
01:44Vous ne savez pas exactement où c'est, mais c'est en effet une amitié depuis très longtemps, avant même qu'il ne soit magistrat.
01:54Et donc, est-ce que nous avons pu parler avec le juge Christian Miranda de cette affaire ?
02:01Je doute, oui. Mais la preuve est absolue. Un magistrat n'a pas le droit, c'est un article central du code de procédure pénale,
02:16un magistrat n'a pas le droit, sous peine des sanctions disciplinaires les plus sévères fixées par le code de procédure pénale à trois ans de prison,
02:29un magistrat n'a pas le droit de communiquer le moindre élément du dossier dont il a la charge à quelque personne extérieure au dossier que ce soit.
02:39Et donc, Christian Miranda est un juge d'absolue intégrité et il n'a jamais communiqué le moindre élément du dossier.
02:51On a pu parler de l'ambiance, on a pu parler de l'établissement, jamais du dossier.
02:56Ensuite, le procureur général, monsieur Rousseau, je ne le connais pas, et il est mort il y a 22 ans.
03:05C'est très facile de pouvoir lui affecter les choses, mais la certitude pour moi est la même.
03:13Ce haut magistrat respectait exactement de la même manière les règles de sa profession, qui est d'ailleurs une vocation,
03:22et il n'a transmis à personne, il n'a eu aucune communication avec quelqu'un, avec qui que ce soit, sur ce dossier.
03:29Et la preuve ? La preuve, c'est que s'il n'a rien dit, je ne savais rien de cette affaire, je n'ai pas été associé en quoi que ce soit.