Avec Bruno Alomar, ancien haut fonctionnaire à la Commission européenne, auteur de "La réforme ou l’insignifiance : 10 ans pour sauver l’Union européenne" (Editions École de guerre, 2018)
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00:00— Vous disiez... Bah il ne faut pas que l'Europe tout à coup découvre une situation qu'elle n'avait pas... Qu'elle n'a pas anticipée.
00:09— Exactement. Et si vous prenez par exemple la question des dépenses militaires à l'OTAN... Regardez pour vos identités.
00:16En 2018, les Européens dépensaient 1,5% de leur PIB en questions militaires. Aujourd'hui, ils sont à 2.
00:28Il y a un pays qui s'appelle la Pologne. Il est passé de 2 à 4. Ça, c'est un pays qui a compris qu'il fallait qu'ils parlent.
00:35— C'est le seul pays d'Europe... C'est le seul pays d'Europe, Bruno Allemare, qui a compris qu'il fallait augmenter ses dépenses militaires.
00:42— Alors c'est pas le seul, parce qu'en France, par exemple, il y a quelque chose qui s'appelle la loi de programmation militaire, etc.
00:47— C'est vrai. On augmente en France aussi. — Mais tout est une question de mesure. Tout est une question de mesure.
00:52Les États-Unis d'Amérique dépensent et n'ont pas cessé de le faire de l'ordre de 3,5% de leur PIB. Les Européens, c'est moins de 2.
01:00Et donc à partir d'un certain moment, le nombre d'obus, le nombre de chars, le nombre de soldats sur le champ de bataille, ça compte et ça va compter.
01:08— Ça compte et ça va compter. Mais ça va compter pourquoi ? Vous êtes inquiétant, Bruno Allemare. Ça veut dire qu'une guerre est possible en Europe,
01:20extension, en quelque sorte, de ce qui se passe en Ukraine ? — Ah bah écoutez, moi, je suis pas en train de jouer les oiseaux de mauvaise augure.
01:27Ce que je crois, c'est que ceux qui vont se réunir aujourd'hui autour du président de la République, ils le font pas juste pour le plaisir.
01:34Ils le font parce qu'ils ont des inquiétudes. Et quand une partie du continent européen – j'ai pas dit de l'UE – mais du continent européen,
01:42qui est l'Ukraine, est en guerre depuis le début de l'année 2022, il y a de quoi compter. Ce que je voudrais dire aussi, quand même,
01:47si vous permettez une espèce de remarque, la première, c'est que tout ça, c'est un formidable retour au rêve, parce qu'on s'est beaucoup,
01:54notamment en France, réjouis du Brexit. Mais on peut pas faire sans les Britanniques. Et ça, c'est la première chose. Et ça, c'est une vraie indication.
02:02Et puis une autre chose que je voudrais dire, c'est que derrière tous ces raisonnements, il y a quelque chose qui va consister à dire
02:11qu'il faut faire plus d'UE, plus d'UE, plus d'UE. Je voudrais être très clair là-dessus. Il n'y a pas d'argent à l'UE pour les questions militaires.
02:20Il n'y en a pas pour deux raisons. Parce que d'abord, il n'y a pas d'argent magique. Ça n'existe pas. L'argent qu'il faudra trouver pour s'armer,
02:26il est dans les poches des Français, des Allemands, des Italiens, des Espagnols et des autres. Et par ailleurs, communautariser les questions de défense,
02:34c'est poser un problème fondamental pour la France, dont l'armée, à cause du fait nucléaire, est différente.
02:40Je vous entends mal. Je vous entends mal, Bruno Halomar. Malheureusement, c'est pénible. D'ailleurs, ces questions de téléphone,
02:46je ne sais pas pourquoi, ça ne fonctionne pas bien. Mais je comprends très bien ce que veut dire Bruno Halomar.
02:52C'est que c'est chaque pays qui doit décider. Et il n'y a pas aujourd'hui de fonds financiers, de fonds communs au niveau européen pour s'armer.
03:03Il n'y en a pas. Il n'y a pas d'Europe de la défense. Ça n'existe pas. Et puis nous, comme les Britanniques, nous possédons l'arme nucléaire.
03:11Est-ce que nous devons mettre l'arme nucléaire au service de l'Europe ? Est-ce que... Je ne sais pas. Les Anglais doivent se poser
03:18exactement la même question que nous. Vous pensez que ça marche mieux, là ? — Je n'ai pas entendu. — Oui, je disais Bruno Halomar.
03:27Je disais la question pour les Britanniques comme pour nous. C'est l'arme nucléaire. Est-ce que nous devons mettre
03:32cette arme nucléaire au service de toute l'Europe ? — Oui. Alors ça, c'est une question qui est une question extrêmement compliquée.
03:41Moi, je crois que la réponse aujourd'hui, elle est à la fois non et à la fois oui. Elle est non parce qu'une arme nucléaire,
03:48c'est la colonne vertébrale d'un État. Et on n'a pas décidé de supprimer le royaume britannique. Et on n'a pas décidé de supprimer la France.
03:57En revanche, quand la France a une arme nucléaire sous son propre contrôle, et le Royaume-Uni a une arme nucléaire sous son propre contrôle
04:04avec des subtilités quand même parce que le Royaume-Uni n'est pas la France, évidemment que c'est aussi une garantie de sécurité qui,
04:12comme le disait Michel Debré, déborde nos frontières. Donc ça existe, ça. Mais encore une fois, le débat sur la nucléarisation
04:21et l'extension de l'arme nucléaire à toute l'UE, c'est des débats absolument fondamentaux. Et le contraire de ce qu'il faut faire,
04:28c'est faire ça dans l'urgence. Le contraire de ce qu'il faut faire. — Mais je comprends. Mais en quelque sorte, Emmanuel Macron
04:34avait pressenti tout cela lorsqu'il disait que l'OTAN, c'était mort ou presque. — Non, je crois qu'il n'avait pas pressenti tout ça
04:43lorsqu'il disait que l'OTAN était mort. Ce qu'il disait avec soulagement à lui, c'était que... Et là-dessus, il avait raison.
04:51C'était que les Européens ne pouvaient pas éternellement préjuger de l'intérêt des Américains à les défendre coûte que coûte,
04:57surtout depuis que Barack Obama avait le thème du pivot. Eh bien c'est comprendre au monde que le destin de l'Amérique et son destin militaire
05:07notamment se jouerait en grande partie dans la zone Asie-Pacifique. Mais c'est comme l'UE. Si M. Macron était sincère dans ses propos,
05:19il aurait plus rarement armé la France depuis 7 ans. Ça n'est pas le cas. Et il y a les autres États de l'UE qui disent
05:27« On veut de l'UE de défense », « On veut défendre plus », etc., mais qu'ils commencent par s'armer.
05:33— Je comprends, je comprends. Il n'y a que la Pologne vraiment qui ait fait l'effort considérable. D'ailleurs, c'est peut-être devenu
05:39la première armée européenne. Bien. Merci beaucoup, Bruno Halomar, sur ces questions de défense. Nous y reviendrons.
05:45Puis le monde est désinhibé avec ces initiatives de Donald Trump. Le monde est désinhibé.