Eliot Deval et ses invités décryptent l’actualité internationale dans #LHeureInter tous les jeudis à 16h
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00:00Il est quasiment 16 heures, merci d'être avec nous pour l'heure inter. C'est votre nouveau rendez-vous depuis jeudi dernier, à l'heure où le monde est bouleversé par les conflits, où les rapports de force changent.
00:11Traversons ensemble les frontières afin de mieux comprendre le mieux le monde qui nous entoure. Je vous présenterai les invités dans un instant, mais puisqu'il est 16 heures, c'est le moment du journal avec Augustin.
00:23Augustin, donne adieu, cher Augustin, bonjour, et on va commencer par l'actualité à Épinay-sur-Orge, où les habitants tentent de penser leur plaie.
00:32Oui, après les aveux du principal suspect et le récit glaçant des faits par le procureur de la République hier soir, les riverains sont nombreux à venir écrire un mot dans un livre de condoléances mis à leur disposition dans l'hôtel de ville.
00:43On va justement y retrouver Maxime Legay avec Laurence Ellarié. Vous constatez depuis le début de la journée qu'ils sont très nombreux à venir se recueillir ici à l'hôtel de ville.
00:53Oui, bonjour Augustin. Effectivement, nous sommes devant l'une des salles de recueillement qui a été mise en place par la commune de Longjumeau et d'Épinay-sur-Orge pour permettre aux habitants de venir déposer des fleurs, écrire quelques mots dans le livre d'or prévu à cet effet ou tout simplement se recueillir en silence.
01:11Des habitants qui sont soulagés, rassurés de savoir qu'ONL a été placé en détention provisoire mais qui reste abasourdi sous le choc de ce qui s'est passé, édifié par le récit des faits qui a été réalisé par le procureur de la République d'Evry hier soir.
01:28Une petite commune de près de 11 000 habitants qui va sans doute mettre du temps avant de retrouver un peu de sérénité. Des habitants qui sortent parfois de cette salle émus aux larmes, encore bouleversés, qui n'arrivent pas à réaliser ce qu'il s'est passé.
01:44Et puis du côté de la famille, notez qu'à ce stade, elle n'a pas prévu d'organiser de marche blanche pour pouvoir faire son deuil dans la plus stricte intimité.
01:55Merci Maxime Legay pour toutes ces informations. Actualité toujours en France, le théâtre de la Gaîté Lyrique à Paris va enfin être évacué. Il était occupé par 300 jeunes migrants depuis plusieurs semaines, Augustin.
02:07Et oui, le 10 décembre dernier, c'était 200 mineurs isolés qui avaient investi illégalement le théâtre. Depuis, d'autres les avaient rejoints.
02:14Saisi par la ville de Paris, propriétaire du théâtre, le juge estime que l'occupation illicite des locaux faisait courir aux jeunes un risque élevé en cas d'incendie ainsi qu'un risque sanitaire.
02:23Le porte-parole du théâtre de la Gaîté Lyrique annonce également avoir perdu plusieurs centaines de milliers d'euros en raison de l'annulation d'événements privés et publics depuis le début de l'occupation.
02:33Actualité politique à présent, le gouvernement a relancé aujourd'hui les assises de la lutte contre l'antisémitisme.
02:40Un moment d'action collective face à la recrudescence des actes antisémites qui reste à un niveau historique.
02:45Depuis les attaques terroristes du 7 octobre 2023, l'Education nationale a recensé 477 signalements d'actes antisémites au cours du premier trimestre de l'année scolaire 2024-2025.
02:57Je vous propose d'écouter Aurore Berger. Pour elle, il faut lutter déjà contre les thèses complotistes pour lutter contre ces actes antisémites.
03:06Je pense que les Français doivent entendre et comprendre que ces stéréotypes dont on est nourri, dont on est abreuvé, ces thèses complotistes dont on est abreuvé,
03:14elles nourrissent la haine, elles nourrissent le ressentiment, elles nourrissent l'antisémitisme et un antisémitisme aujourd'hui qui touche aussi directement les personnes.
03:22S'il y avait un seul chiffre à retenir, parce que pour moi c'est le plus glaçant, c'est que tous les trois jours, une personne juive dans notre pays est agressée physiquement.
03:33Donc ça veut dire qu'il y a les insultes, il y a les menaces, il y a le cyberharcèlement parce que les réseaux sociaux décuplent ça, il y a les tags, mais il y a aussi ces violences physiques
03:43et je trouve une trop grande indifférence de la société par rapport à ça.
03:47Direction Grenoble, à présent, après cette attaque dans un bar, l'incompréhension est totale sur place.
03:53Pourquoi une grenade a explosé au beau milieu des clients, faisant 12 blessés dont 6 en urgence absolue.
03:59Cette attaque résulte-t-elle d'une guerre entre bandes, d'un règlement de compte comme la cité grenobloise en a déjà connu ?
04:05L'enquête ne fait que démarrer. Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sera sur place demain lors d'une visite prévue de longue date sur le thème de la sécurité.
04:12Le ministre de la Santé Yannick Nedeur fait le point sur l'état de santé des blessés.
04:19Malheureusement, cette attaque est d'une violence assez extraordinaire.
04:24Il y avait une quinzaine de blessés. Il y a eu un certain nombre de blessés qui ont nécessité des interventions chirurgicales cette nuit.
04:32Il y en avait 6 qui étaient en urgence absolue et il y a encore des patients dont le pronostic vital reste engagé.
04:41Actualité politique à présent, puisque la présidence des Républicains compte un nouveau candidat.
04:47Sans surprise, Laurent Wauquiez vient de se déclarer Augustin.
04:50Au lendemain de l'annonce de Bruno Retailleau, qui lui aussi a décidé de se lancer dans la course à la présidence des Républicains.
04:56Regardez, je suis candidat à la présidence des Républicains. C'est le sens de toute l'action que je mène depuis des mois.
05:03Une candidature qui, souvenez-vous, ne ravissait pas Laurent Wauquiez, celle de Bruno Retailleau, dont l'entourage l'a accusé de relancer la guerre des chefs au sein de la droite républicaine.
05:14Et puis je pense aux téléspectateurs qui nous regardent, les fumeurs de PEUF, c'est terminé.
05:19Le Sénat vient d'adopter la proposition de loi visant à interdire définitivement la cigarette électronique jetable, également appelée donc PEUF.
05:28Et ces PEUF sont dorénavant illégales sur le territoire français.
05:31Les contrevenants qui continueront à les vendre s'exposeront à une amende de 100 000 euros, voire 200 000 euros en cas de récidive.
05:38La France devient ainsi le deuxième pays européen, après la Belgique, à interdire la commercialisation de ses PEUF.
05:44Le Royaume-Uni, quant à lui, a annoncé leur interdiction à la vente d'ici au mois de juin prochain.
05:50Moins de PEUF, plus de sport, Augustin. Ce n'est pas un message pour vous, bien évidemment, parce que je vous sais très sportif.
05:56Merci Augustin. Tout de suite, c'est l'heure inter.
06:08Au sommaire de l'heure inter, l'Allemagne sous le choc.
06:16Après cette attaque à la voiture bélier dans les rues de Munich, les autorités parlent d'un attentat.
06:21Le suspect est connu des services de police, demandeur d'asile, afghan de 24 ans.
06:25Les toutes dernières informations avec Régine Delfour et puis éclairage de Claude Modiquet,
06:29alors que Munich accueille les dirigeants du monde entier en marge de sa conférence annuelle sur la sécurité.
06:35A la une également de l'heure inter, Donald Trump et Vladimir Poutine sont sur le point de lancer des négociations immédiates
06:41pour mettre fin à la guerre en Ukraine.
06:43Le président américain entend mettre sa promesse de campagne à exécution.
06:47L'Europe s'inquiète de tout accord dans le dos de Kiev.
06:50Volodymyr Zelensky est-il discrédité ? La paix se profile-t-elle ?
06:54Éléments de réponse avec nos spécialistes Karim Abrik et Xenia Fedorova,
06:59ainsi que le général Bruno Clermont pour tout l'aspect militaire.
07:03Enfin, le Hamas va-t-il respecter l'accord de libération d'otages ?
07:07Donald Trump prévient et promet l'enfer aux terroristes si tous les otages n'étaient pas libérés.
07:11D'ici ce week-end, l'accord de cesser le feu reste extrêmement fragile.
07:16Notre grand reporter Régine Delfour nous expliquera tout dans cette émission.
07:21Voilà le programme de l'heure inter.
07:24L'heure inter c'est parti et je suis très heureux d'être avec Karim Abrik ce jeudi après-midi,
07:30comme la semaine dernière, chère Karima. Bonjour, Xenia Fedorova,
07:33merci d'être avec nous, spécialiste russe, merci d'être présente comme jeudi dernier.
07:37Et on accueille Régine Delfour, vous êtes envoyée spéciale à CNews,
07:41vous êtes grand reporter chez nous et on salue Rachel Kadd.
07:45Vous allez nous parler évidemment, puisque vous êtes allée de nombreuses fois sur le terrain,
07:49notamment en Israël, de la situation pour les otages.
07:52Mais avant cela, l'actualité internationale nous emmène à Munich,
07:56quelques heures seulement après cette attaque à la voiture-bélier.
07:59Le bilan est dramatique, on parle d'une vingtaine de blessés.
08:02Régine Delfour, quelles sont les toutes dernières informations dont nous disposons ?
08:06Les autorités locales parlent d'une probable attaque à la voiture-bélier.
08:10Il est aux alentours de 10h30, lorsqu'un individu fonce à bord d'une voiture,
08:15une Mini Cooper, sur une foule.
08:18En fait, c'était des personnes qui manifestaient à l'appel d'un syndicat Verdi,
08:23un syndicat de fonctionnaires, qui réclamait une hausse de salaire,
08:27mais aussi de jours supplémentaires.
08:30Il y avait au total à peu près 2500 personnes.
08:33Le conducteur a doublé le véhicule de police qui fermait la manifestation
08:38et a fauché par l'arrière les manifestants.
08:42Ce cortège était donc encadré par la police,
08:46ce qui a permis que le bilan soit évidemment moins élevé,
08:50et surtout de neutraliser le conducteur.
08:53Un tir a d'ailleurs été tiré sur le véhicule.
08:57On parle de 28 blessés, dont plusieurs dans un état assez grave,
09:03et surtout entre la vie et la mort, et aussi des enfants qui auraient été blessés.
09:08Cet appel à manifester a été largement relayé,
09:11donc on peut se demander si le conducteur n'a pas fait exprès de cibler cette manifestation.
09:18L'individu était un demandeur d'asile afghan, et il est âgé de 24 ans.
09:24Olaf Scholz, le chancelier allemand qui a parlé il y a une trentaine de minutes d'un attentat.
09:30On est en direct avec Claude Moniquet, merci d'être en direct avec nous dans l'heure inter.
09:34Claude Moniquet, vous êtes notre spécialiste des questions de sécurité et de terrorisme.
09:38On va prendre évidemment beaucoup de précautions cet après-midi,
09:42mais je voudrais qu'on revienne sur le profil du suspect,
09:45puisque de nombreux éléments permettent de privilégier, selon les autorités allemandes,
09:50la piste d'un attentat terroriste.
09:52Oui, Edith, en effet.
09:55Le premier élément, bien entendu, c'est le profil personnel de cet individu,
09:59qui est un candidat réfugié afghan de 24 ans, né en 2001 à Kaboul,
10:07qui avait vu sa demande d'asile en Allemagne rejetée,
10:10mais qui s'était vu, malgré tout, attribuer, accorder un permis de séjour temporaire.
10:16L'Office central de lutte contre l'extrémisme de la police de Munich, de la police de Bavière,
10:22vient de déclarer qu'il était connu pour des tendances extrémistes,
10:27ce qui probablement avait entraîné le refus de son asile politique.
10:31Et il aurait, dans les moments ou les heures précédant son action,
10:35il aurait posté des messages à contenu islamiste.
10:40Alors il est très probable que ce n'est pas la manifestation en tant que telle qui a été visée,
10:45mais simplement la foule.
10:46La foule allemande est dans un contexte très particulier,
10:49puisque l'incidence est produite à peu près un kilomètre d'un grand hôtel de Munich,
10:54le Bayerischer Hof,
10:56où doit se tenir à partir de ce soir la Conférence internationale de sécurité de Munich,
11:04qui est un énorme événement de taille mondiale.
11:08Donc c'est probablement cela qui était visé à travers cette attaque contre la foule allemande.
11:14Et on rappelle que l'Allemagne avait été frappée déjà par une attaque à la voiture Bélier
11:19le 13 décembre 2024 à Magdebourg,
11:23avec un bilan là aussi dramatique, faisant 5 morts et plus de 200 blessés.
11:27Je voudrais qu'on revienne sur le contexte sécuritaire en Allemagne
11:30et revenir sur cette conférence.
11:32Elle a lieu tous les ans, avec les plus hauts dirigeants du monde entier,
11:36sur les questions de sécurité.
11:38Là aussi, la question sécuritaire est une question majeure en Allemagne,
11:41à quelques jours d'une élection ô combien importante
11:45avec ces élections législatives anticipées.
11:48Oui Elliot.
11:49D'abord, la conférence, je l'ai dit, c'est un événement énorme.
11:53C'est le Davos de la sécurité, si on veut tenter une comparaison un peu rapide.
11:57C'est une conférence qui existe depuis le début des années 60,
12:01où viennent s'exprimer depuis très longtemps
12:04les plus hautes instances politiques, les meilleurs experts mondiaux.
12:09Cette année, par exemple, on aura le président Zelensky,
12:12on aura le vice-président américain James Vance.
12:15C'est vraiment un événement de très haut niveau.
12:18Effectivement, cet attentat qui intervient dans un contexte,
12:22vous l'avez rappelé, il y a eu l'attaque de Magdebourg.
12:24Il y en a eu d'autres.
12:25Il y a eu l'attaque au couteau de Salingen,
12:27qui a fait 3 morts l'été dernier.
12:29Il y a eu l'épouvantable attaque d'Aschaffenburg il y a 3 semaines,
12:33dans laquelle un enfant de 2 ans avait été poignardé à mort par un réfugié afghan.
12:39Il y a eu une tentative d'attentat contre le consulat d'Israël à Munich.
12:42Donc il y a un contexte sécuritaire qui a effectivement fait monter
12:46très fortement l'AFD, le parti d'extrême droite allemand.
12:50Alors l'AFD, qui est crédité aux élections du 23 février prochain,
12:55qui est crédité de 21 points.
12:57Ça en fait, dans les sondages en tout cas,
12:59le deuxième parti après la coalition de droite traditionnelle,
13:04la CDU-CSU, qui devrait faire 30%,
13:09et très loin devant les travaillistes du chancelier Scholz,
13:12qui sont autour de 16%.
13:14Donc effectivement, on est dans un contexte
13:16qui est à la fois un contexte sécuritaire extrêmement tendu depuis des mois,
13:20où l'Allemagne, comme la France,
13:22devient une cible manifestement prioritaire du terrorisme islamiste
13:27et dans un contexte politique qui, évidemment, sera impacté par ce drame.
13:32Merci beaucoup, Claude Moniquet, pour toutes ces précisions.
13:35Vous pouvez rester avec nous, parce qu'on va faire un premier tour de table.
13:38Je me tourne vers vous, Karima Brick,
13:40parce que concernant les attaques à la voiture bélier,
13:43elles se multiplient depuis 2016.
13:45On pense évidemment à Nice, mais la liste non exhaustive fait froid dans le dos.
13:49Munich, la Nouvelle-Orléans, Magdebourg, Anchine, Asouaï,
13:52Londres, Toronto, New York, Barcelone, Berlin, Londres une nouvelle fois,
13:57avec des mobiles qui sont parfois différents,
13:59mais je voudrais qu'on s'arrête avec vous du côté de la Nouvelle-Orléans.
14:05C'était le 1er janvier dernier, aux États-Unis,
14:09un attentat à la voiture bélier qui avait fait 14 morts et une trentaine de blessés.
14:13Le profil de l'assaillant pour cet attentat était celui d'un homme
14:16qui s'était radicalisé très rapidement, Karima.
14:18Oui, et c'est intéressant de vous parler de ces tristes événements.
14:24On l'a beaucoup vu en Europe, on avait beaucoup vu aux États-Unis.
14:28Bon, souvent, on parlait de tuerie de masse,
14:30mais cet événement, quand ça s'est déroulé, donc en Nouvelle-Orléans,
14:35c'est cette idée effectivement de cette menace terroriste aussi
14:39qui a frappé les États-Unis.
14:41Donc l'individu, il a été tué après l'attaque par les forces de l'ordre.
14:46Donc 1er janvier, quartier, on peut le voir, super touristique, hyper touristique.
14:51On est dans les célébrations de fin d'année.
14:54Et il y a cet individu, c'est un Américain de 42 ans.
14:58Le suspect s'appelait Shamsoud Din-Jabbar,
15:01citoyen américain de 42 ans, donc je le disais.
15:03Et il fonce dans la foule, il fait au total 14 morts.
15:08Il y a eu des dizaines et des dizaines de blessés, une onde de choc.
15:13Et on a réalisé, en fait, on avait retrouvé un drapeau de l'État islamique dans le véhicule.
15:19On avait retrouvé également des armes qui avaient été cachées,
15:23en fait des explosifs qui avaient été cachés un peu plus loin sur un boulevard.
15:27Finalement, on voit qu'il a été un peu amateur
15:29parce que ça aurait pu faire encore plus de dégâts, ces explosifs.
15:32Il n'a pas réussi à les activer.
15:34Et il y avait donc cette allégeance à l'État islamique.
15:38C'est un ancien de l'armée.
15:40Il avait des problèmes aussi personnels et tout ça.
15:43Et on voit qu'il y a eu cette radicalisation.
15:46Donc bref, un peu partout, on l'a vu énormément en Europe.
15:50On le revoit encore aujourd'hui, cette menace terroriste,
15:54cette menace islamiste dont on n'est pas venu à bout.
15:57Au contraire, malheureusement, ça frappe.
15:59Et on voit effectivement l'impact que ça peut avoir sur les politiques, sur les conséquences.
16:03On a parlé de l'AFD.
16:04On sait qu'il va y avoir des élections très, très prochainement.
16:07Ça a un impact aussi sur tout cet aspect sécuritaire.
16:10Et encore une fois, concernant Berlin, on va prendre énormément de précautions
16:13parce que pour l'instant, Olaf Scholz parle d'un attentat de Munich.
16:18Pardonnez-moi, j'ai dit Berlin, de Munich.
16:20Mais pour l'instant, il ne parle pas d'attentats terroristes et islamistes.
16:23Et là, je me tourne vers vous, Xenia Fedorova.
16:26Si l'expression de loup solitaire est toujours, là aussi, à prendre avec beaucoup de pincettes,
16:31mais là, c'est visiblement un homme qui prend une voiture et qui vient percuter une foule,
16:36il y a aussi des attentats de masse.
16:39C'est la Russie.
16:40Xenia avait été frappée par un attentat massif il y a quasiment un an, jour pour jour.
16:45On était en mars 2024.
16:46Quatre djihadistes pénètrent dans une salle de concert, le Crocus City Hall.
16:50C'était dans la banlieue de Moscou.
16:52Le bilan faisait l'état d'au moins 145 morts et plus de 500 blessés.
16:56Un an plus tard, du côté de la Russie, où en est la menace terroriste ?
17:00Et cette fois-ci, c'était une menace terroriste islamiste
17:04revendiquée par l'état islamique au Khorassan.
17:07Malheureusement, la Russie connaît cette menace islamiste radicale, terroriste, depuis longtemps.
17:16Depuis que la Russie a pris une position contre Daesh en Syrie.
17:21Mais même avant, on a eu des attaques terroristes assez graves.
17:26Je pense que c'est une menace qui est un peu partout dans le monde aujourd'hui.
17:31La Russie travaille beaucoup pour empêcher ces attaques terroristes.
17:36Moi, je vois ce matin, il y a eu un communiqué de FSB.
17:40Et en fait, il y a une tentative d'attaque terroriste qui était empêchée
17:44dans une ville de Russie qui s'appelle Pskov.
17:47Et les terroristes voulaient exploser un bâtiment des gares.
17:52Depuis le début de cette année, il y a eu 23 tentatives d'attaque terroriste.
17:57Donc c'est un vrai problème.
17:59Attendez, depuis le début de l'année 2025 ?
18:01Oui.
18:0223 attaques terroristes déjouées ?
18:04Oui, tentatives d'attaque terroriste qui étaient empêchées par les FSB.
18:08Donc ça nous montre les niveaux assez grands des menaces.
18:12C'est sûr, oui.
18:13Il ne faut pas oublier aussi...
18:14Mais c'est impressionnant, pardonnez-moi de vous couper.
18:16Pourquoi ? Parce que nous, en France par exemple,
18:19les autorités françaises disent souvent qu'on arrive à déjouer un attentat terroriste en France
18:23tous les mois, tous les mois et demi, depuis 2017.
18:26Et là, vous me parlez de 23 attentats déjoués en l'espèce d'un mois et demi.
18:29Je pense que c'est vraiment une situation assez compliquée avec la guerre en Ukraine,
18:33avec la partie, comme je dis, que la Russie a prise contre Daesh.
18:37Le FSB, vous savez, il ne part pas très souvent de leur travail.
18:42Mais de temps en temps, on a les communiqués.
18:44On vient d'apprendre ce qui a été évité, ce qui est très important.
18:48Donc on se sentait beaucoup plus protégés avant Krokus City.
18:53Mais après Krokus, c'est vrai que ce sentiment d'inquiétude, de peur est revenu.
18:59Bon, il faut dire qu'après ce qui est passé à Krokus,
19:02la justice a pris beaucoup de mesures pour que ça ne se répète pas.
19:08Et je pense que si on doit faire une comparaison entre l'Europe et la Russie,
19:13je pense qu'encore une fois, les mesures sont prises plus vite
19:18et elles sont plus dures qu'en Europe, j'ai cette impression.
19:21Voilà pour le premier sujet, c'était donc cette attaque du côté de Munich.
19:26Et on a pris un peu de hauteur pour revoir et reparler de ces attaques terroristes
19:30ces derniers mois du côté des Etats-Unis ou encore de la Russie.
19:34Sujet majeur après la publicité, on revient dans un instant,
19:38puisqu'on parlera de ce premier échange téléphonique entre Vladimir Poutine et Donald Trump.
19:44Quelles conséquences ? Est-ce qu'on arrive, on avance vers un processus de paix
19:49quid de l'Europe et de Volodymyr Zelensky ?
19:52C'est juste après la pub pour l'heure inter, à tout de suite.
19:58Il est quasiment 16h30 sur CNews, pour la suite de l'heure inter,
20:01on est toujours avec Régine Delfour, Karim Abrig, Zeynaf Ederova.
20:05Merci à toutes les deux parce que ça va être absolument passionnant ce qu'on va voir dans un instant.
20:09Pourquoi ? Parce qu'on va avoir deux visions peut-être divergentes,
20:12peut-être même convergentes de ce qui s'est passé ces 48 dernières heures,
20:17ce qui représente un véritable tournant dans les négociations, ou non,
20:21pour cesser le feu potentiel entre la Russie et l'Ukraine,
20:28puisque pour la première fois depuis le début de la guerre,
20:31le dirigeant russe a échangé par téléphone avec le dirigeant américain, Donald Trump.
20:38Faut-il comprendre que la paix en Ukraine est à portée de main,
20:41ou en sommes-nous ? C'est l'œil de Zeynaf.
20:47Alors Zeynaf, je le disais, c'est une première depuis le 24 février 2022,
21:00et donc le début de l'offensive russe en Ukraine.
21:02Les chefs d'État, Donald Trump et Vladimir Poutine,
21:05ont échangé directement d'un processus pouvant mettre fin à la guerre en Ukraine,
21:10annonce faite ce mercredi par le président Donald Trump.
21:13Je vous propose de l'écouter et on en parle juste après.
21:16Nous avons eu un grand appel, il a duré longtemps, plus d'une heure ce matin.
21:24J'ai également eu un très bon appel avec le président Zelensky après cela.
21:30Je pense que nous sommes sur la voie de la paix.
21:33Je pense que le président Poutine et le président Zelensky veulent la paix.
21:36Moi je veux la paix. Je veux simplement que les gens cessent de se faire tuer.
21:42Alors Zeynaf, en quoi cette déclaration est un tournant aujourd'hui dans ce conflit ?
21:48Déjà c'est très important que les deux dirigeants soient parlés.
21:54Parce que comme vous avez dit, depuis 2022, avec l'administration Biden,
22:00surtout il n'y a pas eu aucun échange entre les présidents américains et les présidents russes.
22:06Donc pour moi c'est un signe que Donald Trump a déjà appelé à Poutine en première,
22:11après il l'a appelé à Zelensky.
22:13Il a passé beaucoup de temps à échanger sur les sujets crucials.
22:17Ce n'était pas seulement l'Ukraine mais aussi le sujet de Gaza.
22:21Il y a eu beaucoup de choses, les relations entre les Etats-Unis et la Russie.
22:28Et je pense que ce qui est très important, c'est que la Russie n'est plus isolée.
22:35C'est-à-dire que s'il y a une volonté des deux côtés de trouver un accord de paix,
22:39je pense qu'on va y arriver.
22:42Après, évidemment, même si Donald Trump n'a pas dit que tout le monde veut la paix,
22:49c'est une grande question.
22:51Parce que si on regarde la réaction de l'Union européenne qui s'inquiète,
22:56qu'en fait cet accord peut exister sans l'Europe à côté, ça l'inquiète.
23:04Donc du côté de la Russie, en Russie on se pose la question qui veut vraiment la paix.
23:10Ça peut être intéressant.
23:12Donc là on a le regard du côté russe.
23:14Il faut avoir aussi le regard du côté des Etats-Unis avec vous, Karima.
23:19Est-ce que vous avez l'impression qu'à travers cet échange, à travers ces premières discussions,
23:25il y a effectivement un tournant, c'est-à-dire que la Russie n'est plus isolée.
23:29Mais en revanche, on peut se poser aussi la question,
23:31est-ce que les Etats-Unis tournent le dos à Volodymyr Zelensky?
23:35C'est un peu l'inquiétude en fait qui est soulevée.
23:38C'est-à-dire qu'on s'attendait quand même à ce que ça arrive.
23:41C'est-à-dire que Donald Trump avait déjà promis, il voulait régler la situation.
23:45Il s'était dit je veux m'impliquer, je veux accélérer justement pour arriver vers une paix.
23:52Il y a trop de morts des deux côtés.
23:54Et c'est le côté très pragmatique, rapport de force aussi des Etats-Unis.
23:58Et c'est aussi, sur la question de la sécurité, c'est l'inquiétude du côté des Européens.
24:03Parce que le secrétaire d'État américain a dit aussi,
24:07écoutez, vous allez devoir vous impliquer davantage aussi pour la sécurité de l'Ukraine éventuellement.
24:13Donc il y a un message qui est envoyé aux Européens.
24:16Il y a une certaine inquiétude de dire, OK, finalement,
24:18les États-Unis ne veulent plus payer pour la défense comme telle en Europe.
24:23C'est ce qu'ils disent. Ils veulent que l'Europe en fasse plus.
24:26Sur les discussions comme telles avec Vladimir Poutine,
24:30ce qu'on peut dire, c'est qu'en ce moment, on a l'impression quand même que du côté ukrainien,
24:35oui, ils sont en train de perdre.
24:39C'est-à-dire qu'initialement, on se rappelle au départ quand il y a eu,
24:45évidemment, le conflit au départ, la guerre qui a débuté,
24:49on entendait Vladimir Zelensky dire,
24:53non, nous, on va gagner quand on va reprendre les territoires.
24:56Il voulait même aller jusqu'à retrouver la Crimée, les frontières avant 2014.
25:01C'était le discours. On se disait avec les sanctions occidentales,
25:05la Russie va être complètement à terre.
25:08Et on se rend compte que trois ans plus tard, ça n'est pas arrivé.
25:11À cette étape-ci des discussions, c'est d'essayer de trouver finalement ce compromis.
25:18Et Donald Trump va dans cette accélération.
25:21Je vous donne la toute dernière dépêche qui vient de tomber,
25:24et c'est une dépêche Agence France Presse,
25:26une déclaration du Kremlin qui assure que l'Ukraine participera
25:30pour parler de paix d'une manière, je cite le Kremlin, ou d'une autre.
25:34Alors là, j'ai besoin de la traduction.
25:37D'une manière ou d'une autre.
25:40Déjà, il ne faut pas oublier que l'Ukraine a essayé
25:44de parler d'accord de paix sans la Russie.
25:48Vladimir Zelensky qui a interdit tout contact avec Vladimir Poutine
25:52à lui-même en 2022 et à son administration.
25:55Vladimir Zelensky qui ne voulait pas que Poutine participe
26:00dans les conférences autour de la paix.
26:03Donc je pense qu'avec ça, le Kremlin, je n'ai pas vu la dépêche en intégrale,
26:08mais je peux dire que...
26:09C'est une phrase, je ne peux pas vous le dire plus.
26:11C'est vraiment une phrase.
26:12L'Ukraine participera pour parler de paix, il y a des guillemets,
26:16d'une manière ou d'une autre.
26:17Oui, c'est-à-dire que la Russie n'est pas contre que l'Ukraine participe.
26:20Donc on ne va pas isoler l'Ukraine de ce processus de paix.
26:24C'est très important de dire aussi qu'après l'appel téléphonique
26:28avec Donald Trump, le Kremlin a précisé que ce qui est important,
26:32c'est nécessaire à remédier aux causes profondes du conflit.
26:36C'est-à-dire qu'il ne faut pas oublier pourquoi cette guerre a commencé,
26:40l'enlargement de l'OTAN vers les frontières de la Russie.
26:45Donc je pense qu'il y a beaucoup de choses qui sont sur la table aujourd'hui,
26:48mais en fait, ça avance, les négociations avancent.
26:55Donc ça, c'est une bonne chose.
26:56Et je suis sûre qu'on verra beaucoup de choses intéressantes à venir
27:02et aussi un rendez-vous entre Vladimir Poutine et Donald Trump,
27:06ce qui était en fait aussi discuté pendant cet appel téléphonique.
27:11Mais il y a deux éléments importants, je pense, à souligner.
27:14C'est que dans les discussions entre Vladimir Poutine et Donald Trump,
27:19et ce qui est ressorti notamment aussi avec le secrétaire d'État américain,
27:24c'est que les lignes rouges américaines, c'est-à-dire finalement
27:27que l'Ukraine intègre l'OTAN à l'heure où on se parle,
27:31ce n'est pas réaliste.
27:33Donc ça, c'est un élément qui est quand même très important.
27:36Et l'autre élément important aussi, qui est en défaveur des Ukrainiens,
27:41c'est de dire non, ça n'arrivera pas,
27:43tout le moins c'est aussi irréaliste de penser que l'Ukraine pourrait retrouver
27:48l'entière, si vous voulez, souveraineté territoriale qu'elle avait avant 2014.
27:53Donc ça, c'est deux éléments très importants.
27:55Les Américains ont quand même mis cette ligne rouge finalement aujourd'hui.
27:59Et dans les critiques qu'on peut entendre, c'est de dire mais pourquoi
28:02Donald Trump déjà, pourquoi les Américains mettent déjà ces deux éléments-là
28:07avant même que les négociations commencent, au fond,
28:10c'est comme s'ils s'étaient rangés du côté de Vladimir Poutine.
28:14C'est ce qu'on peut entendre beaucoup dans les médias américains.
28:18Je vais juste dire une chose, je pense que c'est plutôt...
28:21Au contraire, c'est parce que nous, on a les deux positions.
28:24Plutôt les médias qui sont donnés une idée
28:27que l'Ukraine est capable de gagner contre la Russie,
28:30même avec tous les soutiens qui viennent du côté de l'OTAN.
28:34Je pense que c'est très important aussi de regarder la situation
28:40avec Vladimir Zelensky.
28:42S'il y a un accord de paix, il va absolument faire une élection.
28:46Et à ma connaissance, il n'est pas hyper populaire dans son pays à ce moment,
28:51donc il ne va pas gagner les élections.
28:53Je pense que Vladimir Zelensky va faire beaucoup de...
28:56Il va essayer de tenir les discours pour continuer,
29:00pour faire les pressions, mais en fait, aujourd'hui, il ne peut plus.
29:03Parce que quand Donald Trump a dit qu'il faut faire la paix
29:06sans les Etats-Unis, ça sera hyper compliqué pour l'Ukraine
29:09de continuer cette guerre, et même avec le soutien de l'UE.
29:14Parce que l'UE, je pense que c'était Emmanuel Macron
29:17qui a dit qu'on serait toujours à côté de l'Ukraine,
29:20même s'il n'a pas les Etats-Unis.
29:22Je ne sais pas si c'est une bonne citation,
29:24mais c'est comme ça, je l'ai compris.
29:26Moi, je pose beaucoup de questions si c'est vraiment facile à faire.
29:30Peut-être une réponse carrément, ou...
29:32Non, mais c'est clair que...
29:34C'est une guerre du jour, c'est-à-dire qu'après 3 ans,
29:37il y a énormément de morts.
29:39On a vu aussi, en ce qui a trait justement à la défense des frontières,
29:42c'est très compliqué si on n'a pas le soutien total des Américaines,
29:46le soutien total de l'Europe.
29:48Donc, on arrive à une situation, après 3 ans,
29:50c'est une accélération avec Donald Trump.
29:52Et on le sait, quand il y a des accords qui doivent se mettre en place,
29:57on est dans une forme de compromis.
30:00Mais pour plusieurs, effectivement, analystes,
30:03quand je regarde, que ce soit côté européen ou côté américain,
30:07on se dit que du côté de Zelensky,
30:09il ne part pas du tout en position de force en ce moment.
30:12Alors que Volodymyr Zelensky a jugé pas très agréable
30:16que Donald Trump ait d'abord parlé à Vladimir Poutine.
30:20Et que la conversation était très courte apparemment
30:22entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump.
30:25Munich également, Berlin pardonnez-moi,
30:29a réagi en début de matinée en expliquant qu'il soutiendrait bien sûr l'Ukraine.
30:35L'aspect militaire, ça peut être intéressant aussi
30:37de voir ce qu'il se passe sur le terrain, sur le champ de bataille.
30:40Et c'est avec vous, Général Clermont,
30:42on a besoin de comprendre un peu où en sont les positions.
30:45Est-ce que l'Ukraine perd du terrain
30:48ou est-ce que justement c'est la Russie qui est en train de faire
30:52une sorte de statu quo, qui stagne sur le terrain ?
30:56Écoutez, il y a depuis le début deux guerres qui se superposent.
31:00La première guerre, c'est la guerre sur la ligne de front.
31:02C'est gagner du terrain, grignoter des kilomètres carrés
31:06avec de l'artillerie, avec des avions, avec des drones qui fondent au bombardement.
31:09Et de ce point de vue, on constate depuis plusieurs semaines
31:11que c'est la Russie qui avance tout doucement,
31:13qui grignote du terrain avec des difficultés,
31:15et d'ailleurs des difficultés qui sont assez incroyables
31:18parce que finalement, avec toutes les difficultés que rencontre l'Ukraine,
31:21l'Ukraine continue à résister.
31:23Mais c'est clairement la Russie qui avance tout doucement,
31:25en particulier dans la région de Donetsk et de Lugansk,
31:29pour avoir la totalité de ces territoires.
31:31Et puis il y a cette deuxième guerre qu'on entend parler de plus régulièrement,
31:35ce sont les frappes de missiles, les frappes de drones dans la profondeur,
31:38surtout du côté russe sur l'Ukraine.
31:40Mais il y a également régulièrement les Ukrainiens
31:42qui lancent des dizaines de drones sur des installations russes.
31:47Donc ce sont ces deux guerres qui se superposent,
31:49mais on voit bien que la difficulté aujourd'hui est des côtés des Ukrainiens,
31:53à la fois la puissance de feu des Russes est supérieure,
31:56et puis les Ukrainiens sont confrontés à des problèmes de mobilisation,
31:59qui n'est pas le cas des Russes,
32:00même si probablement les Russes perdent plus de soldats sur le terrain
32:03que les Ukrainiens actuellement.
32:05La difficulté des négociations, c'est ce qu'a dit Zelensky,
32:07c'est que pour l'instant les combats continuent.
32:09Donc lancer des négociations en période de combat, c'est compliqué,
32:12parce que ça peut donner envie à Poutine de continuer,
32:15d'accentuer son effort et de repousser ses négociations
32:18pour gagner de plus en plus de terrain.
32:20Donc oui, quand Trump dit « je veux arrêter les combats tout de suite »,
32:24la question c'est de savoir quand et tout de suite,
32:26et dans quelles conditions, à quel niveau de la ligne de front,
32:28les combats vont s'arrêter.
32:30Une dernière question générale, parce que Donald Trump a eu cette phrase
32:35en disant « il faut que cette guerre cesse,
32:37on n'en peut plus de voir ces morts, que ce soit du côté ukrainien ou du côté russe »,
32:42est-ce qu'après trois ans de conflits, on est capable de faire un bilan humain
32:47qui est effectivement dramatique ?
32:50Non, c'est sans doute le secret le mieux gardé de ce conflit,
32:53parce que ça participe de la guerre de l'information,
32:56donc chacun a intérêt à minimiser le nombre de morts,
32:59mais le chiffre d'un million de victimes, réparti globalement 50% côté ukrainien,
33:0450% russe, c'est à peu près le chiffre le plus fréquemment observé dans ce million,
33:10il y a au moins 20% de morts, donc vous voyez au moins 200 000 morts,
33:14au moins 100 000 ou 200 000 morts de chaque côté,
33:16donc le bilan est effroyable, c'est probablement une des raisons
33:20pour laquelle ces combats doivent s'arrêter.
33:23Maintenant je rappelle quand même qu'il s'est passé hier une chose importante,
33:26ce que Trump avait annoncé, il l'a fait, il l'a non seulement fait dans ce dialogue,
33:30cette communication avec Poutine qui est assez étonnante,
33:33parce qu'on a l'impression qu'il parle d'un avis,
33:34puisqu'il invite pratiquement à venir visiter les Etats-Unis,
33:37il va se rendre également en Russie, mais en parallèle il y a eu surtout,
33:40c'était évoqué par Karine Marre, l'intervention extrêmement précise,
33:44extrêmement détaillée, qui donnait l'impression que déjà l'accord de paix
33:47était presque signé, du secrétaire d'État à la Défense,
33:49Pete Exec, c'était dans Bruxelles, c'était dans l'OTAN,
33:52et là pratiquement en même temps, le secrétaire d'État américain
33:56a donné les conditions de la négociation sans que les Ukrainiens soient sollicités
34:00et sans que les Européens soient associés à toute forme de discussion.
34:03Donc là effectivement, on comprend que l'iraction aussi bien côté ukrainien
34:06que côté européen soit violente et marque une grande déception
34:09vis-à-vis de la façon dont Trump soigne ses alliés et traite ses alliés.
34:15Merci beaucoup Général Bruno Clermont pour toutes ces précisions,
34:19j'aurais aimé qu'on poursuive l'échange sur cette actualité qui est majeure,
34:23mais je n'ai aucun doute sur le fait que nous en parlerons dans les prochaines émissions.
34:28On revient dans un instant puisqu'on a d'autres thématiques à traiter ensemble.
34:31Avec vous, Régine Delfour, on parlera de la situation des otages
34:35entre les mains des terroristes du Hamas,
34:37avec un Hamas qui a tenté de perturber ses accords ces derniers jours,
34:44vite repris par un certain Donald Trump.
34:46Là encore, on écoutera le président américain tout de suite.
34:52On poursuit l'heure inter, toujours avec Karima Brick,
34:55avec Xenia Fedorova et Régine Delfour.
34:58Dans un instant avec Régine, on va parler de la situation des otages en Israël
35:02entre les mains des terroristes du Hamas.
35:04Mais avant cela, et on dit tout aux téléspectateurs,
35:06pendant la publicité, on échangeait tous les quatre
35:09et on se disait que l'actualité majeure de la semaine,
35:12c'est cet échange entre Donald Trump et Vladimir Poutine
35:16et qu'il manquait un peu de temps et qu'il fallait approfondir
35:20notamment l'une des déclarations phares,
35:22non pas de Donald Trump, non pas de Vladimir Poutine,
35:25mais de Pete Exet, qui est le secrétaire d'État à la Défense du côté des États-Unis
35:32et qui est revenu sur le poids de l'Ukraine
35:35et l'impossibilité pour l'Ukraine d'entrer dans l'OTAN.
35:38Je vous propose de l'écouter.
35:41Les États-Unis ne pensent pas que l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN
35:46soit une issue réaliste à un règlement négocié.
35:49En revanche, toute garantie de sécurité doit être soutenue
35:53par des troupes européennes et non européennes compétentes.
35:59Si ces troupes sont déployées en tant que soldats de la paix en Ukraine,
36:02à un moment donné, elles ne devraient pas l'être dans le cadre d'une mission de l'OTAN.
36:06Elles ne devraient pas être couvertes par l'article 5.
36:11La ligne de contact doit également faire l'objet d'une surveillance internationale rigoureuse.
36:16Pour être clair, dans le cadre de toute garantie de sécurité,
36:20il n'y aura pas de troupes américaines déployées en Ukraine.
36:25Alors que l'information vient de tomber, encore une fois,
36:29je vais citer le Kremlin, alerte Agence France-Presse,
36:32qui explique qu'aucune décision sur la date de la rencontre
36:35entre Donald Trump et Vladimir Poutine, cela pourrait prendre,
36:38je cite une nouvelle fois le Kremlin, prendre des mois.
36:41Alors revenons sur la déclaration de Pitexet et cette impossibilité,
36:47selon lui, d'avoir une Ukraine dans l'OTAN.
36:53Oui, je pense que, si je ne me trompe pas, il a utilisé le mot «unrealistic goal».
36:58Exactement, ce n'est pas réaliste.
37:00Oui, on n'a pas l'objectif réaliste et je pense que Vladimir Zelensky
37:04a mentionné beaucoup de choses qui ne sont pas réalistes.
37:07Par exemple, il a demandé à plusieurs reprises d'avoir les armes nucléaires.
37:13Et je pense que c'est très important, en fait, que ce message puisse passer.
37:18Et je pense que ce message était vraiment dirigé vers l'Union européenne,
37:22vers l'Europe, pas vers l'Ukraine, mais plutôt vers l'Europe.
37:27Et pour moi, le message aussi qui est la défense,
37:31qui c'est à l'Europe de faire la défense,
37:33et je pense qu'il a aussi dit qu'il faut investir plus,
37:37il faut investir 5% de PIB.
37:40Comme aujourd'hui, je pense que c'est à deux pour la défense.
37:43C'est aussi un message hyper important.
37:46Donc, pour moi, je pense que les choses sont assez claires.
37:49La décision a été prise par les États-Unis.
37:52Si l'Ukraine n'est pas dans l'OTAN, il y a moins de possibilités
37:55d'avoir une situation qui peut mener vers une guerre mondiale.
37:59Si vous me permettez, vous parlez de l'arme nucléaire du côté de Volodymyr Zelensky.
38:04La menace nucléaire a aussi été abordée du côté de Moscou.
38:08Ça a souvent été un sujet de discussion et de débat en France,
38:12même une inquiétude de savoir si, oui ou non, la Russie
38:16utiliserait ne serait-ce que l'arme nucléaire tactique, par exemple.
38:19C'est un peu une misinterprétation dans les médias,
38:25parce qu'en fait, ce que Vladimir Poutine a toujours dit,
38:28c'est que c'est possible dans les cas où la Russie sera obligée
38:31de l'utiliser en termes de défense.
38:34Donc, je pense que cette menace nucléaire, la Russie n'a vraiment jamais pas fait.
38:39Elle a dit vraiment que si la Russie est obligée de se défendre,
38:43la Russie va la faire.
38:45Karima.
38:46Oui, après, c'est la question de savoir justement des raisons.
38:51Est-ce que tout ça peut être justifiable?
38:54Donc, la réponse, c'est non.
38:55Évidemment, il n'y a personne qui a envie d'entrer dans une troisième guerre mondiale,
38:58d'entrer dans une guerre nucléaire.
39:00C'est une terreur.
39:02C'est absolument quelque chose que personne ne souhaite, je pense, sur cette terre.
39:07Cela dit, oui, c'est quand même une vraie douche froide
39:10pour plusieurs pays européens.
39:13On a vu les réactions après tout ça.
39:15Je regardais, par exemple, il y a Olaf Scholz, le chancelier,
39:19qui a dit qu'on ne peut pas faire une paix.
39:22Il a refusé une paix imposée à Kiev.
39:24Il a dit qu'il faut quand même le mettre au centre du jeu.
39:26On a l'impression qu'en ce moment, c'est plus Donald Trump qui discute avec Vladimir Poutine
39:30et qui va poser finalement les bases de ce qui sera la suite.
39:34Et ensuite, peut-être sur la réaction aussi des pays européens,
39:37l'inquiétude, c'est de savoir pour la stabilité de l'Ukraine par la suite.
39:42Qui va assurer cette stabilité de l'Ukraine?
39:45Est-ce qu'on peut garantir que les frontières vont être respectées une bonne fois pour toutes après?
39:50Et ce désengagement finalement aussi des États-Unis,
39:54qui était prévisible, qui avait déjà été avancé par Donald Trump,
39:59qui ne veut pas payer pour la défense, si vous voulez.
40:02Il souhaite que les pays européens mettent plus d'argent dans leur défense du continent européen
40:07et mettent plus d'argent aussi pour aider l'Ukraine.
40:10Mais il n'a pas envie de financer tout ça.
40:12Alors ça a été quand même reçu, je vous dirais, une douche froide.
40:16On parle de l'Allemagne, je regardais la chef de la diplomatie européenne,
40:19Mme Callas, qui a dit tout à corps sur l'Ukraine.
40:22Eh bien, sans l'Ukraine et dans notre dos, ça sera voué à l'échec.
40:29Et il y a eu plusieurs réactions de ce type.
40:32Et je rappelle la toute dernière information, puisque du côté du Kremlin,
40:35on explique qu'aucune décision n'a été prise sur la date d'une rencontre potentielle
40:42entre Donald Trump et Vladimir Poutine.
40:45Et que cette rencontre pourrait prendre des mois, du moins que la date pourrait prendre...
40:50Le Kremlin est toujours très prudente, n'a aucune information précise, garde les confidentialités.
40:56Donc je pense que c'est normal d'attendre ça.
40:58Mais je suis sûre que cet rendez-vous, j'espère que ça va prendre place.
41:02Juste une dernière chose que Karim a dit, en fait.
41:06Bon, pour le côté des garanties, je pense que la Russie aussi a envie d'avoir les garanties.
41:13C'est pour ça que Vladimir Poutine a dit à plusieurs reprises que la Russie veut une paix durable.
41:18Parce que si c'est un accord de paix qui n'est pas respecté,
41:22comme les accords de Minsk n'ont pas été respectés, ça ne sert à rien.
41:26Mais quand l'Europe dit qu'elle ne veut pas une paix comme-ci ou comme-ça,
41:30c'est quand même qu'on parle de vie des Ukrainiens et des Russes.
41:34Donc il faut avoir une paix le plus vite possible.
41:37Ce n'est pas à la place de l'Europe de dire non à ces moments.
41:40C'est vraiment à l'Ukraine, à la Russie et aux Etats-Unis de prendre les décisions le plus vite.
41:45Et nous parlerons évidemment, ce sera un sujet majeur que nous traiterons chaque jeudi ensemble.
41:52On poursuit leur inter avec un autre sujet brûlant, la question des otages détenus par le Hamas
41:58et la pression mise par Donald Trump.
42:00On va lever toutes les zones d'ombre avec les lumières de Régine.
42:12Régine Delfour, vous avez passé plusieurs semaines en Israël.
42:15Vous êtes le grand reporter à AC News.
42:17Le Hamas a laissé planer le doute sur une sixième libération d'otages.
42:23Et la réponse de Donald Trump a été extrêmement claire et ferme cette semaine.
42:28Je vous propose de l'écouter. Je vous donne la parole juste après.
42:34En ce qui me concerne, si tous les otages ne sont pas ramenés d'ici samedi à midi,
42:40je dirais annuler tout et qu'un véritable enfer se déchaîne.
42:48Je dis qu'ils doivent être rendus samedi à midi.
42:51Et pas au Kongout, pas deux, puis un, et trois, et quatre, et deux.
43:01Samedi à midi. Après cela, que l'enfer se déchaîne.
43:09Alors on a besoin de décoder cette déclaration parce que là,
43:12Donald Trump demande la libération de l'intégralité des otages encore présents dans Gaza.
43:17De tous les otages, c'est-à-dire les 70 otages.
43:20Et le Hamas explique que ce week-end, il libèrerait peut-être,
43:24il respecterait une partie des accords en libérant seulement trois otages.
43:28Racontez-nous un peu ce qui s'est passé cette semaine.
43:30Cette semaine, c'est le Hamas qui a commencé dès lundi à annoncer
43:34qu'il n'y aurait pas de libération d'otages pendant un certain temps
43:38puisqu'en fait, ils accusent Israël d'avoir violé le cessez-le-feu
43:45en ne respectant pas certaines choses, c'est-à-dire un acheminement de temps,
43:49de biolognes, de médicaments, de carburants, et puis d'alimentation.
43:54Donc Israël a immédiatement réagi par la voix du ministre de la Défense,
43:58qui est Israël Katz, et qui a donc positionné des troupes de TSAL
44:02tout autour de la bande de Gaza.
44:04Quand Trump fait cette déclaration, il faut savoir que Trump a permis
44:11au gouvernement israélien, à Benyamin Netanyahou, d'avoir ces bombes à haute capacité,
44:17ces 800 bombes qui avaient été refusées par l'administration Biden
44:20quand il y avait l'opération Arafat.
44:23Donc c'est pour ça qu'il y a aussi cette tension.
44:25Et le Hamas, l'Egypte avec le Qatar, les médiateurs,
44:31aujourd'hui, il semblerait donc que le Hamas ait dit
44:35on va suivre le calendrier puisqu'il y a un calendrier pendant cette première phase
44:39et on va suivre scrupuleusement ce calendrier.
44:42Il va y avoir 3 hommes qui devraient être libérés samedi.
44:46Donc 16 otages israéliens ont déjà été libérés sur les 33.
44:50Il en reste 17.
44:52Sur les 17, il y en a 8 qui sont morts.
44:57Donc ça veut dire qu'on ne sait pas sur les 9 vivants qui sont-ils.
45:01Vous imaginez quand même le côté extrêmement traumatisant et dur
45:06et insoutenable pour les familles.
45:08Moi qui suis en lien avec certaines familles d'otages,
45:11je me dis qu'on n'a pas de nouvelles.
45:13On ne sait pas ce qui va se passer.
45:15Donc là, il y a des camions au niveau d'Arafat qui devaient rentrer
45:21notamment avec les mobil-homes.
45:23Et l'Israël, le gouvernement israélien s'opposait à ce que des gros engins,
45:26des engins lourds, rentrent dans la bande de Gaza.
45:30Ils sont là pour que les mobil-homes puissent rentrer
45:33puisqu'en fait les bulldozers, c'est la deuxième phase de l'accord
45:37qui va permettre après la libération de tous les otages.
45:40Dans cette deuxième phase, il y aura les bulldozers
45:43pour pouvoir nettoyer la bande de Gaza.
45:45Merci beaucoup pour ces précisions
45:48et de nous avoir éclairé sur cette nouvelle semaine
45:51avec un accord qui est somme toute extrêmement précaire.
45:55Il est tellement difficile lorsqu'on négocie avec des terroristes.
45:58Je voulais juste ajouter quelque chose.
46:00Il est tellement précaire qu'il n'y a même pas 20 minutes,
46:02il y a eu un tir de roquette de la bande de Gaza sur Israël.
46:05Mais ce tir est retombé dans la bande de Gaza
46:07et d'ailleurs a tué un adolescent.
46:09Merci Régine pour ces précisions.
46:11Merci à Xéna Fédorova, merci également à Karim Abrik.
46:14On se retrouve la semaine prochaine.
46:16Merci à toutes les équipes qui ont préparé cette émission
46:18dont Sébastien Cacchinino.
46:20Dans un instant, c'est Punchline avec Laurence Ferrari
46:24qui commencera avec évidemment cette actualité dramatique
46:27autour de la petite Louise.
46:29ONL a donc été mise en examen écrouée,
46:32a passé sa première nuit en prison.
46:34On parle de tout ça dans un instant sur CNews.
46:36Restez avec nous.