Avec Amir Reza-Tofighi, Président de la CPME
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NewsTranscription
00:00— SUDRADIO, l'invité politique Jean-Jacques Bourdin.
00:07— Notre invité ce matin, Amir Reza Tofili. Bonjour. — Bonjour, M. Bourdin.
00:12— Merci d'être avec nous. Alors beaucoup vont me dire mais qui est cet homme ? Je dis ça parce que vous n'êtes pas encore très connu.
00:20Qui est cet homme ? Eh bien cet homme est président de la CPME. La CPME, c'est la Confédération des petites et moyennes entreprises.
00:30C'est considérablement important dans ce pays. Vous savez que sur SUDRADIO, nous avons toujours défendu, j'ai toujours défendu moi-même les PME.
00:38Vous représentez 240 000 entreprises. Hein, c'est bien cela. Amir, ça veut dire « éternel » en persan. Je me suis pas trompé, non ? C'est éternel ou pas ?
00:49— En fait, ça veut dire « prince ». — Ça veut dire « prince ». « Prince », vous êtes éternel, « prince ».
00:54— Mais un prince est sûrement éternel, en effet. — Oui, un prince est sûrement éternel.
00:57— J'avais vu, en effet, que c'était écrit « éternel » dans un journal. — Oui, oui, oui. Alors vous êtes président de la CPME.
01:05Votre parcours – et on va beaucoup parler des problématiques des petites et moyennes entreprises dans ce pays – la concurrence internationale,
01:14le budget, tout ce qu'on impose aux PME de plus en plus souvent et beaucoup trop, malheureusement. Et nous allons parler de tout cela.
01:24Mais je voudrais commencer un peu par votre parcours, parce que votre famille a quitté l'Iran clandestinement pour s'installer en France.
01:34Vos parents ont fui d'abord le régime du chat et puis ensuite le régime des molas. C'est bien cela. Là, je dis pas de bêtises.
01:43— Exactement ça. Ils ont pas fui le régime du chat. Ils étaient contre le régime du chat. Mais du coup, ils étaient en prison à l'époque.
01:49— Ils étaient en prison à l'époque. Et ensuite, il y a eu les molas. Et là, ils sont partis clandestinement pour s'installer dans l'Essonne, à Grigny.
01:57— Exactement. — Exactement. À Grigny, dans l'Essonne. Là, vous avez vécu dans un petit appartement. Vous étiez nombreux.
02:04Vous avez fait vos études. Vous avez réussi vous-même professionnellement. Vous avez terminé à HEC. Et puis vous êtes devenu entrepreneur.
02:12En fait, vous avez toujours voulu être entrepreneur, quoi, si j'ai bien compris. — Exactement.
02:16— Oui. Depuis votre plus jeune âge. Bon. Et vous avez réussi dans l'entreprise, puisque vous présidez Vitalianz.
02:23Vitalianz, c'est une entreprise qui fait 200 millions d'euros de chiffre d'affaires, qui emploie 8 500 salariés, 150 agences.
02:30C'est le service à la personne. — C'est de l'aide à domicile pour les personnes dépendantes. Exactement.
02:34— Voilà. Exactement. De l'aide à domicile pour les personnes dépendantes. Vous êtes aussi actionnaire de Hitch.
02:39— Oui, j'ai cofondé Hitch. — Vous avez cofondé même, oui. — Avec des amis de l'école. — Oui, voilà. Hitch, application pour VTC.
02:46Bon, je vais arrêter là ce petit portrait. Pourquoi je l'ai fait ? Pour bien montrer que l'on peut réussir, d'abord,
02:55quand on part finalement de pas beaucoup, si ce n'est d'une éducation et d'une volonté parentale et d'une volonté personnelle.
03:04On peut réussir. Vous avez réussi. Et vous êtes devenu président de la CPME. Pourquoi avoir voulu représenter les petites
03:12et moyennes entreprises ? — Alors moi, j'ai toujours voulu être entrepreneur. Vous l'avez dit. Pourquoi j'ai toujours voulu être entrepreneur ?
03:19Parce qu'en tant qu'entrepreneur, je considère qu'on a un impact sur la vie des gens et on a un impact sur notre pays.
03:26Et c'est aussi le rôle de l'entrepreneur à chaque fois. Et donc j'ai été entrepreneur très jeune et j'ai été engagé très jeune aussi,
03:33puisque j'ai été président de la Fédération des services à la personne. Parce que je voulais aussi avoir un impact sur mon secteur.
03:39Je voulais aussi contribuer à accompagner les entrepreneurs. Et donc la CPME, c'est un peu la continuité de cet engagement.
03:45Moi, j'ai intégré le COMEX de la CPME, donc le comité exécutif de la CPME fin 2019. Et donc j'ai fait 5 ans au sein de ce comité exécutif.
03:53Et donc j'ai toujours voulu m'engager pour l'entrepreneuriat, parce que c'est aussi une forme d'engagement pour son pays.
03:58Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, j'avais souhaité me présenter pour la présidence de la CPME et que j'ai été élu.
04:03— Et vous avez été élu, largement et bien élu. Amir Reza Tofighi, bien élu. Vous représentez les entreprises et vous les défendez, les PME,
04:12parce que vous êtes là pour les défendre. Alors un mot, quand même. Avant, on a beaucoup parlé.
04:16On parle beaucoup d'Elon Musk depuis maintenant quelques semaines. Est-ce que vous l'admirez ?
04:21— Pas du tout. Pas du tout. Alors mais... — Mais alors pas du tout, pourquoi ?
04:25— Parce que j'ai beaucoup de respect pour l'entrepreneur qu'il est, beaucoup moins pour ce qu'il fait en tant qu'homme politique,
04:33puisqu'aujourd'hui, il est devenu homme politique. Je sais très bien de quoi vous faites allusion.
04:38Et vous me donnez l'occasion, justement, de revenir sur les propos qui me sont attribués.
04:42Qu'est-ce que j'ai dit ? J'ai dit qu'aujourd'hui, en France, on a un problème de dépenses publiques.
04:46On a un problème de déficit. Et que si on veut sauver notre modèle social, il faut s'attaquer à ce déficit.
04:53Et donc il faut s'attaquer à la dépense publique. Pas pour réduire notre modèle social, pas pour réduire notre protection sociale,
04:59mais pour l'améliorer, pour mettre de l'efficacité. Et donc j'ai proposé que des entrepreneurs puissent prendre la tête d'une commission
05:06qui sera en charge de réduire la dépense publique, mais tout en ayant dans le cahier des charges le fait de garder notre service public
05:13et de l'améliorer même. Et donc j'avais bien dit, attention, je n'adhère ni aux idées, ni aux valeurs d'Elon Musk et ni à sa façon de faire.
05:21Mais s'il y a bien une chose qui est positive, c'est d'avoir eu l'idée de mettre un entrepreneur, donc je parle aux Etats-Unis,
05:27un entrepreneur à la tête de cette commission. Malheureusement, ils n'ont pas forcément choisi celui qui avait les meilleures idées.
05:33— Est-ce qu'il faudrait en France faire la même chose et mettre à la tête d'une commission qui réfléchirait à limiter la dépense publique,
05:44mettre à la tête de cette commission un entrepreneur ?
05:47— Oui, parce que moi, ce que je vois aujourd'hui, c'est qu'on n'arrive pas à prendre les décisions nécessaires.
05:54On n'arrive pas aujourd'hui à réduire ces dépenses publiques. Et on a un paradoxe, c'est qu'on n'a jamais dépensé autant.
06:01Et en même temps, la qualité du service public qui est perçue par les citoyens est au plus bas niveau.
06:06Ça ne veut pas dire que le service public est mauvais, mais ça veut dire qu'aujourd'hui, il y a un décalage entre ce que les citoyens
06:10attendent et la réalité du service public, alors qu'on n'a jamais dépensé autant et alors qu'on n'a jamais prélevé autant.
06:16On a le premier taux de prélèvement obligatoire. Ça veut dire que le taux d'imposition sur les entreprises et les citoyens est le plus élevé du monde.
06:22Et pourtant, le service public aujourd'hui ne répond pas aux attentes des citoyens.
06:25— Mais alors que proposez-vous ?
06:28— Justement. Donc moi, je propose qu'on puisse, nous, entrepreneurs, agir et donc faire ce qu'on fait tous les jours dans nos entreprises.
06:38Qu'est-ce qu'on fait dans nos entreprises, concrètement ? Eh bien on a une organisation. On l'améliore.
06:42On fait de l'amélioration continue. On la rend plus productive. Et derrière, on garde le même niveau de service.
06:48— Il faut quoi ? Il faut rendre le service public plus productif, quoi.
06:51— Je vais vous donner un exemple. Aujourd'hui, en 20 ans, le nombre de fonctionnaires a augmenté de 20 %,
06:57alors que la population a augmenté de 10 %. Qu'est-ce que ça veut dire ?
07:00Ça veut dire qu'aujourd'hui, on a pensé que pour améliorer le service public, il fallait juste recruter des fonctionnaires.
07:06Comme si, finalement, la qualité du service public était strictement proportionnelle au nombre de fonctionnaires.
07:11Eh bien moi, je pense que c'est une erreur. Pourquoi ? Parce que la conséquence de ça, c'est que derrière, on n'a pas les moyens de mieux rémunérer les fonctionnaires.
07:18Donc moi, quand je dis ça, c'est pas contre les fonctionnaires. J'ai justement envie d'être à leur côté en disant
07:22que pour qu'on ait les moyens d'augmenter par exemple le salaire des fonctionnaires, il faut justement sortir de cette manie française
07:29qui est de toujours vouloir recruter plus, mettre plus d'argent, sans se rendre compte qu'il faut améliorer l'organisation.
07:35— Bien. Je vais prendre 2, 3 points précis qui concernent directement les PME. La facturation électronique, parce que ça, c'est nouveau,
07:45à partir du 1er septembre 2026 et puis obligatoire en 2027. C'est-à-dire... Ça veut dire quoi, la facturation électronique ?
07:54Obligatoire pour tous les PME, les artisans, les commerçants, tous ceux qui collectent la TVA. Ça veut dire quoi ?
08:01Ça veut dire si j'ai bien compris que je devrais dématérialiser toutes les factures, à la fois les factures reçues et les factures envoyées.
08:09C'est bien ça ? — C'est bien ça. — Ça va se passer comment ? — Aujourd'hui, il y a des plateformes qui ont été créées, des plateformes privées
08:16qui ont été créées pour accompagner les entreprises. L'État avait... — Ça sera obligatoire ? — Oui, ça sera obligatoire pour tout le monde.
08:24Mais c'est un peu comme ça avait été pour les fiches de paye. À une époque, les fiches de paye pouvaient être manuelles.
08:29Donc quelqu'un pouvait faire une fiche de paye sur board. Et puis il y a eu la DSN, qui est une nouvelle norme de l'État
08:34et qui a rendu obligatoire le fait d'avoir des fiches de paye qui soient déclarées automatiquement à l'État.
08:39Donc oui, ça sera obligatoire. L'État s'était engagé à avoir une plateforme gratuite, notamment pour les très petites entreprises.
08:46Finalement, il est revenu sur sa promesse. C'est quelque chose que nous, forcément, on n'a pas apprécié. Vous l'imaginez très bien.
08:52— Oui. Mais qu'est-ce que vous demandez à l'État ? Parce que les plateformes qui vont vous aider pour ces factures vont être payantes.
08:59— Bien sûr. — C'est-à-dire que c'est encore un coup pour la PME ou pour l'artisan, pour le commerçant ?
09:05— C'est encore un coup pour l'entrepreneur. Moi, le message que je passe, c'est qu'on n'est pas contre ces évolutions-là.
09:12On se rend compte qu'aujourd'hui, le sens de l'histoire, c'est quand même d'avoir... Tout à l'heure, je vous ai dit pour la fiche de paye,
09:18demain, la facturation électronique. C'est le sens de l'histoire. Et on le comprend. Maintenant, il faut accompagner ces très petites entreprises,
09:25ces entreprises qui n'ont pas forcément les moyens. Et donc ce que nous, on demande à l'État, c'est d'avoir un engagement,
09:30qu'on aura des plateformes dont le prix sera maîtrisé, contrôlé. L'engagement initial qu'on avait, c'est d'avoir une plateforme qui était gratuite
09:38pour les très petites entreprises. On voit que finalement, cet engagement-là n'avait pas été tenu, au moins qu'on soit sûrs qu'on ne va pas avoir
09:45pour les TPE et PME des plateformes qui coûteront très cher et qui, du coup, rendront compliqué pour elles.
09:50— Que doit vous dire l'État ? Engagement, ça veut dire ? Limiter les coûts ? Je sais pas, moi...
09:56— Ça pourrait être par exemple de réunir tous les prestataires qui ont l'agrément pour ça et de leur demander un engagement,
10:03notamment pour les très petites entreprises, un engagement de limitation du coût. — Un engagement tarifaire. — Exactement.
10:08— Bien. Autre sujet qui a fait beaucoup parler les auto-entrepreneurs, notamment, l'histoire de la TVA, la collecte de la TVA
10:20au-dessus de 25 000 € de chiffre d'affaires au lieu de 37 500 €. Bon, c'est suspendu. Vous demandez quoi ? Parce que d'un autre côté,
10:30les artisans disent « Mais attendez, les auto-entrepreneurs nous font une concurrence déloyale ». Que dites-vous ?
10:38— J'entends ce point-là, qui est vrai. Aujourd'hui, on a parfois une concurrence déloyale entre des artisans qui, eux,
10:45doivent facturer la TVA – donc le prix est plus cher pour le client final – et des auto-entrepreneurs qui ne doivent pas facturer la TVA.
10:52Et donc cette distorsion de concurrence, on peut l'entendre. Et en même temps, moi, j'entends beaucoup d'auto-entrepreneurs
10:58qui me disent « Nous, cette mesure, elle arrive comme ça. On la découvre. Et on était parfois à 30 000, 32 000. Et d'un coup,
11:09on va devoir rajouter 20 % sur la facturation ». — Alors c'est suspendu. — C'est suspendu. Nous, ce qu'on demande, c'est quoi ?
11:16Il faut prendre le temps ce mois de février pour trouver une voie de passage, une voie de sortie. Elle pourrait être par exemple de dire
11:23qu'il y a des métiers, peut-être, des métiers où cette distorsion de concurrence, notamment les artisans, donc dans le bâtiment, où cette
11:31distorsion de concurrence nécessite de revoir les règles. Parce que par exemple, dans le bâtiment, c'est pas 37 000, mais c'est 80 000 €,
11:37la franchise de TVA. Donc il faut dans certains métiers peut-être revenir sur des seuils beaucoup plus bas pour, en effet, qu'il n'y ait plus
11:44de distorsion de concurrence. Ça, on l'entend. — Est-ce que le budget est un budget anti-entreprise ? C'est ce que dit le MEDEF.
11:51Le MEDEF... Vous avez vu les déclarations du président du MEDEF. Vous êtes d'accord avec lui ?
11:57— C'est un budget qui est imparfait. C'est un budget qui est pas pro-entreprise, c'est sûr. C'est un budget qui rajoute de la fiscalité.
12:04Et surtout, c'est un budget qui n'est pas dans une logique de baisse de la dépense publique, mais qui est dans une logique de hausse de la fiscalité.
12:11On en a parlé. Il y a bien évidemment la surtaxe de l'IS qui touche principalement les grandes entreprises. Mais il y a la hausse du coût du travail
12:17pour les PME, le versement de mobilité. Il y a énormément de choses. Maintenant, je pense qu'il faut réussir à passer sur le budget 2026.
12:26Pourquoi je vous dis ça, aujourd'hui, alors que vous allez me dire qu'on est en février ? Attendez, le budget 2025 vient de se terminer.
12:30— Que demandez-vous pour le budget 2026 ? — Beaucoup de courage. Beaucoup de courage. Et je suis conscient qu'il va falloir beaucoup de courage.
12:36— Mais c'est-à-dire beaucoup de courage. Concrètement, ça veut dire quoi ? Parce que c'est bien beau, le courage, mais...
12:40— Je vais vous donner un exemple très concret. Aujourd'hui, on a 24 milliards de déficit sur la santé. 2025, le budget prévoit 24 milliards de déficit sur la santé.
12:5240% d'augmentation par rapport à 2023. Le coût des arrêts maladie, c'est 9 milliards d'euros. Alors je dis pas qu'il faut revenir sur les arrêts maladie,
13:00bien évidemment, mais il y a sûrement des abus sur les arrêts maladie. — Qu'est-ce que vous demandez, alors, sur les arrêts maladie ?
13:07— On a toujours demandé à ce qu'il y ait 3 jours de carence d'ordre public. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on puisse, dans le privé et dans le public,
13:14avoir 3 jours de carence obligatoire pour tout le monde. — Donc 3 jours de carence dans le budget 2026, puisque 2025, c'est fini.
13:21— Oui, bien évidemment. C'est une proposition qu'on fait. Également qu'il y ait plus de contrôle. Aujourd'hui, moi, je suis chef d'entreprise.
13:25Moi, je vois très bien qu'à chaque fois qu'on a des arrêts maladie qui sont suspicieux... Je dis pas que c'est toujours.
13:32Mais quand on a des arrêts maladie qui sont suspicieux, jamais il y a de contrôle. Et je vais vous dire, c'est un sujet d'équité, en fait,
13:38parce que qu'est-ce que nous disent nos salariés qui, eux, ne profitent pas de ces arrêts maladie qui peuvent être suspicieux ?
13:46Eh bien nous, ils nous disent qu'on comprend pas pourquoi nous, à chaque fois, on doit pallier ça.
13:51— Alors il y a une autre proposition que vous faites dans le cadre de la discussion sur la réforme des retraites, parce que là, vous allez être partie prenante.
13:59— Exactement. — Puisque vous allez vous retrouver autour de la table avec les syndicats de salariés, les syndicats patronaux, les syndicats de salariés
14:06et l'État pour trouver une solution dans cette réforme des retraites. Alors vous, vous dites qu'il faut supprimer 3 jours fériés par an.
14:14Eh bien oui, pour créer un compte capitalisation, c'est-à-dire que chaque salarié... Chaque salarié, donc, travaillerait 3 jours gratuitement,
14:25en quelque sorte, serait payé, mais serait obligé de mettre cet argent sur un compte capitalisation. C'est cela ?
14:33— Alors il travaillerait pas gratuitement, puisqu'il mettrait l'argent pour lui sur un compte. C'est comme aujourd'hui, des personnes qui ont des plans,
14:40épargnent tout ce qui existe et qui mettent de l'argent de côté. Moi, pour répondre à votre question...
14:44— Donc on supprime 3 jours fériés. Le salarié travaille pendant ces 3 jours. Et l'argent qu'il touche, il serait obligé de le verser,
14:53de cotiser sur un compte capitalisation privé. — Exactement. Pour vous expliquer cette idée et déjà pour vous dire que moi, je crois profondément
15:00au dialogue social. Et on a aujourd'hui une chance. C'est que l'État nous donne la possibilité de répondre à un problème majeur de notre société,
15:08qui est le financement des retraites. Le point de départ que nous, on dit à la CPME, c'est que si c'est juste pour aller parler de l'âge
15:16ou du nombre de trimestres, on va pas y arriver, parce qu'on a une réalité démographique aujourd'hui. La baisse de la natalité, l'espérance de vie qui augmente,
15:26le nombre d'actifs par rapport au nombre de retraités qui diminue. Donc cette réalité, elle nous impose de trouver des vraies solutions.
15:33Et donc nous, on croit au dialogue social et on croit qu'entre partenaires sociaux, on peut peut-être réussir ce que les politiques n'ont pas réussi.
15:39Et donc c'est quoi ? C'est de dire, sortons du débat sur les 64-63 ans, on n'y arrivera pas, on va gagner 3 ans. Moi, je souhaite qu'on gagne 50 ans
15:47et qu'on parle des 50 prochaines années. Et donc pour ça, qu'est-ce qu'on dit ? On dit que le système de retraite par répartition, qui est le système actuel,
15:53doit bien évidemment continuer. Mais qu'il faut y ajouter une brique qui soit une épargne populaire. Allez, je vais prononcer ce gros mot qui est la capitalisation.
16:01C'est un mot qui fait peur, mais qu'est-ce que veut dire ce mot-là ? Il veut juste dire que chaque salarié va mettre de l'argent de côté pour sa retraite.
16:09Et comment on fait pour faire ça ? Nous, on propose par exemple de mettre 3 jours fériés qui soient travaillés par les collaborateurs,
16:17mais que ces 3 jours fériés, l'argent de ces 3 jours fériés ne soit pas versé sur leur fiche de paye, mais sur un compte qui leur appartient à eux.
16:23C'est une des propositions qu'on fait, mais on est ouvert à d'autres propositions. Mais l'idée est de réfléchir à notre système de retraite de demain
16:29et de ne pas toujours être en train de jouer sur des curseurs parce que ça ne marchera plus aujourd'hui. On ne peut plus jouer avec notre système actuel.
16:33On ne peut plus jouer juste avec l'âge pour les 50 prochaines années.
16:36— Bon, ça, c'est vraiment très intéressant. Nous allons voir comment ça sera reçu par vos partenaires sociaux et même par le gouvernement.
16:44À propos des demandes des PME, il y en a beaucoup, comment lever les freins à l'embauche ?
16:51— Alors comment lever les freins à l'embauche ? Aujourd'hui, la vraie crainte pour un entrepreneur lorsqu'il recrute ses premiers salariés,
16:58c'est toujours de se demander... La complexité du code du travail aujourd'hui fait qu'on a toujours un peu cette crainte...
17:08— Donc il faut réduire le code du travail ?
17:10— Oui, il faut réduire le code du travail. Mais vous savez, moi, je pense qu'il ne faut pas avoir 8 000 pages pour définir la relation contractuelle
17:21entre un salarié et une entreprise. Et pareil, mes propos ont été caricaturés. Mais est-ce que si on met 16 000 pages, le salarié est deux fois plus protégé ?
17:29Non, je ne pense pas. Moi, je pense qu'il faut simplifier. Simplifier, ça veut dire quoi ?
17:33Ça veut dire qu'il faut qu'un chef d'entreprise et un salarié puissent définir ensemble contractuellement l'organisation de leur temps de travail,
17:41les modalités qui peuvent définir la fin de leur relation contractuelle. Eh bien ça, ça pourrait rassurer les chefs d'entreprise
17:47et ça pourrait permettre d'augmenter les recrutements. Parce qu'un chef d'entreprise, lorsqu'il a peur de recruter,
17:53tout simplement, il recrute moins. Mais si on peut le rassurer, il pourra recruter plus. On a d'autres propositions.
17:58Alors je sais qu'elles ne font pas l'unanimité, mais c'est d'augmenter les seuils. Par exemple, le seuil de 10, de 20, de 50 salariés,
18:05de les décaler. Parce qu'à chaque fois qu'on passe ces seuils-là, les chefs d'entreprise ont énormément d'obligations supplémentaires.
18:11Parfois, lorsqu'on a 49 salariés, on n'a pas envie de passer à 50 salariés parce qu'on sait qu'on va avoir beaucoup d'obligations supplémentaires.
18:17— Là, j'ai compris. Et le chômage, l'indemnisation du chômage. Là aussi, je regardais en Espagne, qui est un pays qui marche
18:24très bien économiquement en ce moment, 6 mois maximum en Espagne si vous n'avez pas d'enfants. Est-ce qu'il faut réduire
18:30la durée d'indemnisation en France ? Encore la réduire ? — À quoi répond le chômage aujourd'hui ? Il répond au fait de protéger
18:37une personne lorsqu'il va y avoir à un moment donné, dans un moment de sa vie, une problématique parce qu'il perd son emploi.
18:43Maintenant, aujourd'hui, on a parfois des bassins d'emploi où on n'a pas besoin de 18 mois pour retrouver un travail.
18:48On a parfois des formations qui font qu'on n'a pas besoin de 18 mois pour trouver un emploi. Moi, je vais vous poser une question.
18:54Est-ce qu'un cadre aujourd'hui diplômé qui habite à Paris, est-ce qu'il a besoin de 18 mois pour trouver un emploi ? Moi, je pense pas.
19:00Par contre, est-ce qu'une personne qui n'est pas diplômée et qui est en province dans une zone qui est sinistrée en termes économiques,
19:07elle a peut-être besoin de plus de 18 mois pour trouver un emploi ? — Alors comment faire ? — Je pense qu'il faut adapter les règles du chômage
19:13pour qu'elles soient beaucoup plus liées à la capacité de la personne à retrouver un emploi. Parce qu'en fait...
19:19— C'est-à-dire ? Comment on pourrait faire ? C'est-à-dire ? — Je vais vous donner un exemple.
19:22— En fonction des métiers, en fonction du lieu géographique par lequel on se trouve, en fonction de... Donc la durée d'indemnisation serait fluctuante.
19:30— Ça peut être, en effet. Aujourd'hui, on a rajouté une durée d'indemnisation qui est fluctuante pour tout le monde en fonction du taux de chômage.
19:36Avant, c'était 2 ans. Maintenant, en fonction du taux de chômage, on passe à 18 mois. Voilà. On peut remonter à 2 ans si le taux de chômage augmente.
19:41Moi, je pense qu'il faut aller plus loin. Encore une fois, la question de l'assurance chômage, c'est de protéger les gens.
19:47Et donc je prenais cet exemple-là, qui est de dire est-ce qu'on doit protéger pendant 18 mois un cadre sup à Paris
19:54alors qu'on sait qu'aujourd'hui, on peut facilement retrouver un emploi dans ces métiers-là ? La question se pose.
20:00— La question est posée. — Par contre, un ouvrier encore une fois dans une zone sinistrée industriellement, je pense que là, il faut le protéger peut-être encore plus.
20:07— On a beaucoup parlé de l'intelligence artificielle. Il faut la développer dans les PME, TPE, absolument.
20:14— Absolument. Mais c'est une opportunité gigantesque. — Mais parce que beaucoup disent « attention, danger, l'intelligence artificielle ».
20:20Ça vous fait peur ? Vous craignez ? Vous craignez ? Je ne sais pas, moi. Une soumission à la technique, aux nouvelles... Je sais pas.
20:28— Alors deux choses. Moi, ce que je crains, c'est qu'on soit déplacés par les entreprises qui vont l'utiliser et que nous,
20:35à force de vouloir ne pas l'utiliser, on soit plutôt décalés par rapport à l'évolution du monde. Moi, ce que je vois aujourd'hui,
20:42c'est qu'on est un des pays européens qui a des champions, qui a peut-être des champions du monde demain de l'intelligence artificielle.
20:48On a parlé du Mistral, par exemple, Mistral Eye, qui a été mis en avant pendant ce sommet. Moi, ce que je souhaite, c'est qu'on ait des champions européens.
20:56Et ce que je souhaite aussi, c'est que nos PME utilisent tous ces outils de l'IA. Aujourd'hui, on a un dirigeant sur deux dans les PME qui l'utilisent.
21:03Mais souvent, c'est utilisé une fois ou deux. Et après, parfois, on l'utilise plus. Eh ben notre rôle à nous, ces PME, c'est d'accompagner, de sensibiliser
21:11les dirigeants et aussi de favoriser l'émergence d'une offre européenne, parce que je crois qu'on doit avoir une offre européenne.
21:18C'est important de ne pas dépendre des acteurs américains. — Donc vous allez accompagner les PME ?
21:22— Exactement. On va sensibiliser les dirigeants, accompagner les PME. — Vous les sensibilisez ? Vous allez les aider concrètement ?
21:27— Exactement. Par exemple, en leur montrant les cas d'usage. À travers les cas d'usage, c'est de prendre des exemples d'autres entrepreneurs
21:34qui ont intégré de l'IA dans leur process, des PME, et donc de sensibiliser les dirigeants à cette utilisation.
21:41— Dernière chose. Il est temps de terminer. 66 000 faillites en 2024 de TPE-PME. 66 000. Combien en 2025 ?
21:52— Ça va dépendre du contexte politique aussi. Aujourd'hui, qu'est-ce qui inquiète les entrepreneurs ? C'est d'avoir le sentiment
21:58qu'on va à chaque fois de nouveau avoir un nouvel impôt, une nouvelle taxe, qu'on ne sait pas vers où on peut se projeter.
22:03Et en plus, on a un contexte international qui est inquiétant. On a les États-Unis. Aujourd'hui, on a l'impression qu'il n'y a plus aucune règle.
22:11Demain ne sera respecté par les États-Unis. Et donc on a besoin d'une Europe forte. Donc pour répondre à votre question,
22:16on a besoin d'avoir une Europe forte si on veut répondre à ce défi économique qui va être de redresser notre économie en 2025.
22:23On a besoin d'avoir des politiques qui font confiance aux entreprises et donc de retrouver une politique de l'offre.
22:29Et on a besoin d'avoir des signaux forts par rapport au budget 2026 sur le fait qu'on va avoir une politique de l'offre.
22:34Pour l'instant, aujourd'hui, ces signaux, j'ai l'impression de les entendre de la part du gouvernement. J'espère qu'ils seront confirmés dans les prochains mois.