Les Vraies Voix avec Jean de Gliniasty, ancien ambassadeur de France en Russie, directeur de recherche à l’Iris et auteur de "Géopolitique de la Russie" qui vient de paraître aux éditions Eyrolles.
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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2025-02-13##
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NewsTranscription
00:00Vraie Voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:03-"Bien s'entendre avec la Russie est une bonne chose,
00:05pas une mauvaise."
00:06-"Le nouveau président est une personne intelligente."
00:09-"Le Kremlin a pu contribuer à faire que Trump
00:12arrive à la Maison-Blanche."
00:14-"Trump veut se débarrasser de la guerre."
00:16-"C'est une très mauvaise nouvelle pour l'Ukraine."
00:19...
00:21-"J'obtiendrai cet accord en 24 heures."
00:23...
00:25-"Avec Donald Trump, on ne peut rien exclure."
00:28-"Je leur promets le feu et la fureur."
00:30...
00:32-"Donald Trump et Vladimir Poutine vont se rencontrer
00:35pour négocier sur l'Ukraine,
00:37mais aussi de l'Europe qui craigne un accord
00:39dans le dos des Ukrainiens.
00:40Satisfaction du Kremlin, mais aussi de la Chine,
00:43Trump juge déjà irréaliste une adhésion de l'Ukraine à l'OTAN."
00:47-"Est-ce que l'Ukraine est devenue l'otage des grandes puissances ?
00:51Est-ce que l'Ukraine a raison de s'inquiéter
00:53d'un accord qui se ferait sur son dos
00:55ou d'une victoire en trompe-l'oeil de la Russie
00:57pour faire croire au monde entier qu'elle a gagné sa guerre
01:00et qu'elle voulait prendre Kiev en 3 jours ?
01:02On va en débattre avec notre invité qu'on accueille avec plaisir,
01:05Jean Deglin-Yastie. Bonjour et bienvenue.
01:07Bonjour.
01:08Bonsoir.
01:09Vous êtes ancien ambassadeur de France en Russie,
01:12directeur de recherche à l'IRIS,
01:13auteur notamment de ce livre,
01:15Géopolitique de la Russie,
01:16qui vient tout juste de paraître aux éditions Erol.
01:19On a même 40 fiches formidables illustrées
01:21pour comprendre le monde.
01:22Philippe Bilger.
01:24J'ai toujours été persuadé,
01:26mais ça n'est pas le signe de la validité de ce que je dis,
01:31que Donald Trump était capable de nouer ou dénouer
01:37un certain nombre de crises internationales
01:39pour le meilleur ou pour le pire.
01:42Et c'est évident que, depuis qu'il s'est penché sur l'Ukraine,
01:47eh bien, quelque chose est en train de bouger.
01:49Ce qui me fait très peur,
01:51pour répondre très directement à la question de Sud Radio,
01:55c'est que les modalités qu'il a choisies,
01:58c'est-à-dire un dialogue de très haut niveau
02:02entre l'envahisseur et lui-même,
02:06induit très profondément le fond dont on va débattre.
02:12Et j'ai très peur qu'en effet,
02:14il y ait un dindon international de la farce,
02:18que ce soit le président Zelensky,
02:21qui, pour que Donald Trump tienne une promesse,
02:24risque de perdre infiniment
02:27dans le dialogue de haut niveau qui va être mené.
02:31— Pierre-Éric Martin ?
02:32— Il y a aussi peut-être un deuxième dindon de la farce,
02:34c'est l'Europe, dans cette configuration internationale,
02:37parce que je suis un peu frustré
02:41de voir que l'Europe, diplomatiquement, n'existe pas du tout.
02:44Et je suis un peu très inquiet, comme vous, Philippe,
02:47de ce rapprochement américano-russe.
02:51Ça fait « on va régler ça entre nous deux ».
02:54— « Sans l'Allemagne, sans la France, sans bagarler ».
02:56— Et donc, du coup, il y a une vraie inquiétude
02:58sur la légitimité des autres acteurs, même l'Inde.
03:02Je ne sais pas quelle position elle peut prendre
03:04par rapport à ce concert international,
03:07mais il serait intéressant quand même que de grandes puissances
03:10puissent exprimer au moins leur tonalité sur ces sujets-là
03:14sans laisser faire le duo Trump-Putin.
03:17— Oui, mais en même temps, je veux dire,
03:19l'annexion du sud et de l'est de l'Ukraine,
03:22qui est pro-russe, elle est faite, déjà, je veux dire.
03:24Oui, elle est faite.
03:25Donc est-ce que ce n'est pas un compromis, à la limite,
03:28que voudrait laisser faire, je dirais, Zelensky ?
03:32Enfin, je ne sais pas, je vois les choses comme ça.
03:33— Pro-russe, ça reste un débat sur les qualités européennes.
03:35— Oui, je pense que c'est la meilleure solution,
03:37avec, évidemment, derrière, sûrement,
03:39des intérêts économiques aussi pour l'Ukraine.
03:41Je pense que Trump, encore une fois, mais tu l'as dit, Philippe,
03:44c'est qu'il a du poids par rapport à l'Europe.
03:47Il a à peine élu. Il dit qu'on va régler le problème.
03:50Et visiblement, c'est en train d'aboutir.
03:52— Jean-Douglas, il y a aussi... — Attendons un petit peu de voir.
03:54Est-ce qu'on est face à une première victoire diplomatique de la Russie ?
04:00— Moi, je crois que la première défaite de la Russie,
04:05c'est la défaite la plus grave.
04:07C'est celle qu'elle a souffert en février-mars 2022,
04:13quand elle n'a pas pu conquérir Kiev.
04:16Donc, ce jour-là, la Russie a perdu l'Ukraine.
04:20Elle n'a pas perdu toute l'Ukraine,
04:22mais elle a perdu l'essentiel de l'Ukraine.
04:25Elle n'a pas pu prendre Odessa.
04:27Et donc, nous avons, avec l'Ukraine,
04:30même dans ses frontières ou ses limites actuelles plus exactement,
04:33un pays autonome, pro-occidental,
04:38qui produit du blé des matières premières et qui peut les exporter.
04:42Donc un pays totalement viable et pro-occidental.
04:45Ça, c'est la défaite première, définitive.
04:48C'est ce qui restera, d'ailleurs, de cette guerre.
04:51Alors ensuite, il ne faut pas être surpris.
04:54Ça fait très longtemps que même Biden disait
04:57qu'il faudrait à un moment, en tout cas l'équipe de Biden,
05:02des concessions territoriales.
05:04Et même Biden ne voulait pas de l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN.
05:08Donc, en fait, la surprise des Européens actuellement
05:12est une surprise qui est surprenante, à vrai dire.
05:16Parce que ça fait quatre mois
05:17que même Biden disait la même chose que Trump.
05:20Sauf qu'évidemment, Trump le dit de façon plus brutale.
05:23Alors maintenant, ça ne veut pas dire
05:25que l'Europe soit entièrement hors-jeu.
05:28Bien sûr que Poutine se lèche les babines, si j'ose dire,
05:33de négocier directement avec Trump.
05:38Mais quand on en arrivera aux choses sérieuses,
05:41il faudra des garanties de paix.
05:43C'est ça ce qui fondera l'accord et la solidité de l'accord.
05:47Et ces garanties de paix, il n'y a que l'Europe qui peut les donner.
05:50D'ailleurs, les Américains ont dit eux-mêmes qu'ils ne le feraient pas.
05:53Donc, c'est aux Européens de garantir cette paix.
05:55C'est quoi une garantie de paix, Jean de Glignasti ?
05:57Parce qu'après tout, on demande des garanties de paix à la Russie.
06:00Sur une ligne de cessez-le-feu, c'est ce qu'on va demander.
06:03Alors même qu'elle ne respectait déjà pas les frontières avant la guerre.
06:05Donc...
06:07Oui, mais s'il n'y aura pas de garantie de paix
06:14sur une ligne de cessez-le-feu, il faudra un accord,
06:16parce que sinon, les Russes n'en voudront pas.
06:18Si c'est des garanties de paix qui sont considérées
06:22comme un contingent de 40 000 hommes,
06:24comme les Anglais et les Français l'ont envisagé,
06:27si c'est envisagé dans un cadre hostile
06:30et sans un accord de la Russie, ça n'est pas viable.
06:33C'est un acte face à risque de conduire à la guerre,
06:36à un affrontement entre les troupes occidentales
06:40et les troupes russes, dont personne ne veut.
06:42Donc ça sera dans un accord, dans le cadre d'un accord,
06:46et là, cet accord, les Russes y auront souscrit.
06:50Alors que les lignes de cessez-le-feu en 2014,
06:55dans le Donbass et le Donets,
06:56c'était des lignes de cessez-le-feu de facto.
06:59Elles n'ont pas été entérinées par quelque accord que ce soit.
07:02– Monsieur l'ambassadeur, j'entends bien
07:07que le précédent président était prêt aussi, peut-être,
07:12le moment venu, à faire des concessions,
07:15mais est-ce que, en voyant la relative complaisance
07:19de Vladimir Poutine à l'égard de ce président Donald Trump,
07:24est-ce que vous n'avez pas l'impression
07:27que le premier est persuadé que Donald Trump,
07:31pour obtenir un succès diplomatique,
07:35sera prêt à concéder au-delà de ce que l'Ukraine pourrait supporter ?
07:42– Alors, évidemment, d'abord, il y a la dimension du terrain.
07:47Jusqu'à présent, la pression sur le terrain était en faveur des Russes,
07:53et on pouvait penser que chaque jour qui passait,
07:56augmentait l'avantage russe.
07:58Alors, en ce moment, on est dans un point un peu bizarre,
08:01parce que, d'équilibre, parce que les Ukrainiens marquent des points,
08:05et donc, Poutine n'a peut-être pas intérêt, en tout cas,
08:11à faire durer le plaisir, de façon à marquer le maximum de points
08:16sur le terrain.
08:18Donc ça, c'est un élément important à prendre en compte.
08:20Deuxièmement, c'est clair que Poutine sait très bien
08:25que la priorité de Trump, c'est le dialogue avec la Chine,
08:29et que, pour lui, l'Ukraine, ce n'est pas si important que ça, finalement.
08:33D'ailleurs, Obama disait la même chose dans le temps.
08:36Et donc, il va en jouer aussi,
08:40et donc, il peut être tenté de tergiverser.
08:45Cela dit, Trump est en train d'attaquer, en tout cas, à menacer,
08:49il est en train d'attaquer, il a menacé d'attaquer plus fort,
08:53les Russes, dans un secteur qui est particulièrement sensible,
08:57qui est le secteur des ressources tirées des hydrocarbures,
09:01parce que le dernier paquet de sanctions américaines,
09:06pris par Biden, mais avec l'accord de Trump,
09:09c'est-à-dire les sanctions contre la flotte fantôme,
09:13ont conduit déjà à des premières conséquences assez graves,
09:17puisque les ports chinois et les ports indiens,
09:22qui sont le marché de remplacement de l'Europe pour le pétrole russe,
09:26n'acceptent plus les tankers fantômes.
09:30Et on a vu, à un moment, les ressources russes diminuer.
09:35Elles sont reparties à la hausse, d'ailleurs,
09:37dans les dernières semaines, curieusement,
09:40mais il n'en reste pas moins qu'il y a là un levier très fort
09:45qui n'a pas été utilisé complètement par Trump,
09:48et donc, il a des moyens de pression encore.
09:520,826, 300, 300. Cédric est toujours avec nous.
09:56Oui, je suis toujours là. J'écoute, j'écoute.
09:58Vous avez la parole, Cédric, justement.
10:00Moi, ce que j'aurais voulu entendre de la part de votre invité,
10:05c'est s'il pouvait répondre à la question.
10:07Alors, c'est vrai qu'il était ambassadeur de la France en Russie,
10:11mais ce qui a provoqué cette grosse panique,
10:14c'est parce qu'en fait, Boris Johnson et M. Biden
10:19ont dit, lorsque la Russie avait trouvé un accord avec...
10:23Je crois que c'était une semaine ou deux semaines après l'invasion,
10:27avec l'Ukraine,
10:29Biden et Boris Johnson ont dit,
10:32s'il y a accord, on ne vous aide pas.
10:34Donc, quelque part, il avait le cul dans la mer,
10:37de toute façon de parler.
10:38Donc, Zelensky, il a dit, je vais avoir du pognon de partout,
10:41donc, quelque part, je vais faire ça.
10:43Peut-être qu'on peut gagner, et puis voilà.
10:45Mais moi, je trouve ça d'une aberration complète.
10:48Et finalement, si on pâtit en Europe, c'est énormément...
10:51Et là, on ne peut pas me dire que je dis des bêtises,
10:53c'est l'agriculture française, notamment,
10:56parce qu'en fait, ils en profitent, l'Ukraine en profite
10:59pour balancer des millions de tonnes de transgéniques,
11:04de céréales transgéniques en France,
11:06des poulets qui n'ont ni queue ni tête,
11:09de toute façon, parler un peu de ça, c'est rigolo,
11:10mais ce n'est pas si drôle que ça,
11:12puisqu'en fait, on n'a pas les mêmes réglementations
11:15en France et en Ukraine,
11:16et nous, on se nourrit de ça,
11:18et ça fait plaisir à tout le monde, apparemment.
11:21Moi, je suis contre ça.
11:22Je suis dernièrement...
11:23Je suis allé, lorsque c'était la période de Noël,
11:25je suis allé chercher un gigot d'agneau
11:29qui avait marqué Nouvelle-Zélande.
11:31Et à Intermarché, pour ne pas l'écrire,
11:32ça ne vous dérange pas de marquer ça ?
11:34– Cédric, ce que vous dites de l'agriculture,
11:36c'est qu'on a peut-être raté une occasion
11:37de faire un cessez-le-feu plus tôt.
11:39Est-ce que c'est vrai, cette histoire, Jean Delignasti ?
11:43– Les avis sont très partagés là-dessus.
11:46Moi, je pense que oui, on a manqué une occasion.
11:49On a manqué une occasion, mais une demi-occasion.
11:52C'est-à-dire que je pense que Monsieur faisait allusion
11:57au quasi-accord, en tout cas,
11:59au résultat des négociations d'avril 2022 à Istanbul.
12:04Et là, en fait, d'après les révélations du New York Times,
12:09il restait en gros trois points à couvrir par un accord
12:13et qui étaient réservés à un sommet Zelensky-Poutine.
12:17Ces trois points, c'étaient justement les garanties
12:20de sécurité pour l'Ukraine, les effectifs de l'armée ukrainienne
12:24et une question d'interdiction de survol
12:28en cas de violation de l'accord.
12:30En fait, il semble que ce soit plutôt l'Ukraine
12:35qui ait refusé de participer au sommet
12:38après le massacre de Boucha et sous les conseils pressants
12:41de Johnson, qui lui disait qu'il allait gagner la guerre.
12:45Mais je ne suis pas sûr que les Russes
12:48aient été prêts à un sommet de ce genre.
12:51Il faut noter qu'à l'époque, l'Ukraine, quand même,
12:54gagnait du terrain après les défaits de l'offensive russe
12:58et que l'Ukraine était tentée de penser peut-être
13:03qu'elle pourrait aller plus loin et récupérer la Crimée.
13:05Mais on est passé, je crois, pas très loin d'un accord,
13:08c'est mon avis personnel.
13:09– Pierre-Yves Martin ?
13:10– Juste une question, M. l'ambassadeur,
13:12je reviens sur ce que disait Pierre-Yves Martin tout à l'heure
13:14et c'est vrai que tout le monde en parle,
13:16le silence finalement d'Ursula von der Leyen,
13:18le silence de Lavcholz, le silence d'Emmanuel Macron,
13:22aujourd'hui, ça veut dire qu'on ne pèse plus du tout.
13:26– Hors-jeu, oui.
13:29– Nous avons fait une erreur que malheureusement
13:33l'Europe fait souvent et qui est plus qu'une erreur,
13:37qui est la manifestation de l'impuissance de l'Europe,
13:40c'est-à-dire qu'on paie l'orchestre sans décider de la musique.
13:44– C'est joli, c'est pas mal, c'est joli ce que vous dites.
13:49– On a bien l'image, oui.
13:51– Voilà, alors cela dit, la cause n'est pas perdue
13:55parce que de même que l'accord de 2022,
13:59enfin le pseudo, le quasi-accord de 2022
14:02a échoué sur la question des garanties,
14:05cet accord-là ne sera valable que s'il y a des garanties
14:08de sécurité suffisantes.
14:09Or, comme les Américains ont dit qu'ils ne voulaient pas y participer,
14:13eh bien il ne reste plus que les Européens.
14:15Et donc certes, le cadre de l'accord sera défini sans nous,
14:21par les Russes et les Américains,
14:22peut-être un peu les Ukrainiens, on ne s'est pas sûr,
14:25mais en tout cas, le moment venu, le coup d'après,
14:29pour que l'accord soit valable, il faudra l'Europe.
14:31– Pierre-Yves Martin.
14:32– Oui, moi j'avais une question pour vous M. l'ambassadeur,
14:36est-ce que Zelensky, dans le cas où Trump et Poutine
14:41se mettent d'accord tous les deux,
14:44est-ce que Zelensky a la capacité de résister,
14:49de dire non à cet accord,
14:51et est-ce qu'il peut compter sur d'autres pays ?
14:55– Soutien.
14:56– Soutien, dans ce refus, dans ce non-alignement,
14:59ou est-ce que l'accord que pourraient trouver les deux pays,
15:03Amérique et Russie, sera de toute façon plus fort que tout, et voilà.
15:11– Alors, moi j'ai le sentiment que, pour une part de Zelensky,
15:16souhaite l'accord imposé par les Américains.
15:23Parce que Zelensky, il a incarné le patriotisme, l'indépendance,
15:29l'érection de l'Ukraine en tant que grand État indépendant.
15:34Mais il a aussi incarné la guerre,
15:37et cette guerre ça a fait des dizaines de milliers de morts,
15:41et ça a dévasté le pays.
15:43Donc il ne peut pas dire de lui-même,
15:46et c'est pour ça d'ailleurs que l'Union européenne a démissionné,
15:48quand elle a dit, nous aiderons l'Ukraine tant qu'elle le voudra,
15:53et tant qu'elle souhaitera de l'aide.
15:56Parce qu'en fait, Zelensky ne peut pas dire, on va arrêter,
16:00alors que le pays est complètement dévasté,
16:03qu'il a perdu des centaines de milliers.
16:05Alors finalement, quelque part, ça l'arrange,
16:08ça l'arrange qu'il puisse dire à ses compatriotes,
16:13vous savez, moi on a failli gagner, mais bien sûr les Américains sont là,
16:19et vous allez voir, on va avoir de l'argent,
16:21on va rentrer dans l'Union européenne, etc.
16:23Donc il y a un nouveau paquet politique qui se dessine,
16:27et qui permet à Zelensky de faire valoir
16:31qu'il n'a pas conduit son pays à l'échec.
16:34Dans quel état, Jean-Luc Gliniasty, la Russie sort de ces quatre ans ?
16:40Oui, est-ce qu'elle est affamée ?
16:43C'est pas encore joué.
16:46La Russie, contrairement à ce qu'on pense,
16:49a connu un renforcement très fort ces deux dernières années.
16:52D'abord sur le plan économique,
16:54parce qu'elle avait des taux de croissance
16:56qui sont plus du double de ceux des pays occidentaux,
16:59et on a récemment eu les chiffres de 2024, 4,1 %,
17:06c'est-à-dire 4 fois le taux de croissance de la France ou de l'Allemagne.
17:12Ensuite, le revenu réel des citoyens russes a augmenté
17:15pour la première fois depuis une dizaine ou une quinzaine d'années,
17:19donc la production a augmenté,
17:23ils ont contourné les sanctions,
17:25ils ont cristallisé un sud global hostile à l'Occident,
17:29donc un petit chef-d'œuvre diplomatique.
17:34Alors, ça, c'est jusqu'à maintenant,
17:36mais on sent bien que maintenant, il commence à y avoir des fissures,
17:41et que, bon, eh bien, effectivement,
17:45le pétrole se vend plus aussi facilement,
17:47et puis l'inflation, et puis les taux d'intérêt à 21 %,
17:51plus personne n'investit en Russie,
17:53il va falloir trouver, ils ont trouvé,
17:55mais c'est partiel, des formules pour inciter les gens à investir.
17:59Une victoire, donc, à l'empire russe.
18:00Et puis l'alliance de la Russie et de la Chine,
18:02l'accord ou l'amitié avec la Chine risque de devenir encombrante,
18:07et puis le manque de technologie,
18:09et puis peut-être que les Russes en ont assez d'un système
18:13qui est de plus en plus autoritaire,
18:15et dont le caractère de plus en plus autoritaire est justifié par la guerre.
18:19Et c'est d'ailleurs à lire dans votre livre,
18:20Jean de Glignasti, géopolitique de la Russie,
18:24qui vient tout juste de paraître aux éditions Erol.
18:27Merci beaucoup, monsieur l'ambassadeur.
18:28Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
18:30Vous restez là, Cédric, bien entendu.
18:32Dans un instant, le qui sait qui qui l'a dit.
18:34À tout de suite.