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00:00Je dispose de moins de 300 secondes pour tirer quelques enseignements du PLF 2025
00:06qui fut long comme un jour sans pain.
00:08Il suffit pour s'en persuader de s'arrêter sur quelques chiffres.
00:117%. C'était la prévision de déficit public en 2025 qui nous était promise
00:16si nous ne faisions rien pour corriger la trajectoire de la déconfiture budgétaire.
00:2110 jours, c'est le retard pris pour le dépôt du PLF hors délai.
00:261 rejet de la partie recette du budget 2025 par l'Assemblée nationale.
00:31164 heures de débat en séance publique au Sénat.
00:344545 amendements déposés au sein de notre Assemblée, 21% de plus que l'an passé.
00:40182 articles rajoutés au texte initial par le Sénat.
00:4414 heures de commission mixte paritaire sur 2 jours,
00:46soit la plus longue CMP pour un projet de loi de finances sous notre République.
00:51247 articles, 48 missions budgétaires restant à examiner en CMP.
00:55Et enfin, un accord.
00:57Adieu la censure, bienvenue et merci pour cet accord collectif de CMP.
01:02Alors, quel bilan tiré de tout ça ?
01:05Pour ma part, je tire trois enseignements.
01:07Le premier, en donnant un budget à la France, nous commençons à rassurer les Français,
01:13démontrant notre volonté et notre capacité de faire face
01:17à la dégradation vertigineuse de nos comptes publics depuis 2023.
01:21C'était essentiel.
01:23Le déficit public devrait se redresser en 2025 pour atteindre 5,4 points de PIB,
01:30ce qui n'a rien de glorieux, nous le savons bien,
01:32mais marque un coup d'arrêt à l'effondrement budgétaire passé
01:37pour entamer un indispensable redressement.
01:41Le solde budgétaire de l'Etat devrait s'établir autour de moins 140 milliards d'euros,
01:46toujours préoccupant, mais qui sera, pour la première fois depuis 2019,
01:51sous le seuil des 150 milliards.
01:54Deuxième enseignement,
01:56budget et instabilité politique ne font pas bon ménage.
02:00La loi spéciale n'est pas un budget, elle est un secours d'urgence.
02:03La gestion en régime de loi spéciale sans autorisation parlementaire est insatisfaisante.
02:09Elle pénalise l'investissement public.
02:11L'absence de PLF a un coût très élevé pour nos finances publiques,
02:15un coût très élevé pour les acteurs économiques et pour les collectivités territoriales.
02:20Alors le débat politique doit évidemment avoir lieu.
02:23Et à mon sens, pas au prix de priver la France d'un budget de visibilité et donc d'avenir.
02:31Troisième et dernier enseignement,
02:33malgré de très fortes contraintes, nous avons réussi à faire diminuer les dépenses de l'Etat.
02:39Mais je rappelle que ces économies viennent d'abord compenser des hausses.
02:43Et les hausses sont très importantes et ont plusieurs causes.
02:46La loi de programmation militaire, c'est elle seule,
02:493 milliards de hausses de crédit entre 2024 et 2025.
02:52La charge de la dette, c'est à peu près le même étiage.
02:55Cela fait donc déjà 6 milliards de hausses de dépenses,
02:59à compenser par des économies, avant même d'avoir réussi à améliorer le solde.
03:04Eh bien, si on ne prend pas en compte ces 6 milliards de hausses,
03:06ce budget présente plus de 14 milliards d'euros d'économies sur les dépenses de l'Etat par rapport à 2024.
03:14Réponse à ceux qui prétendent faussement que l'Etat ne fait pas d'économies.
03:19Et cela m'amène à ma conclusion.
03:21Non, un bon budget n'est pas pour un ministère, n'est pas par nature un budget qui augmente.
03:27La France, les Français, les gouvernants, les parlementaires que nous sommes doivent changer de culture.
03:33J'ai trop souvent rencontré pendant cette discussion budgétaire le réflexe pavlovien.
03:37Soutenir un secteur, un crédit d'impôt.
03:39Répondre à une demande, créer une dépense nouvelle.
03:42Un besoin, une niche fiscale.
03:44Qui peut croire que les 450 niches fiscales françaises sont toutes justes, utiles, nécessaires, bien contrôlées et bien ciblées ?
03:53Qui peut croire, dans les près de 500 milliards d'euros du budget de l'Etat,
03:58que rajouter ici un million d'euros sur telle ou telle sous-action de tel ou tel programme
04:02va de ce fait mécaniquement éclairer l'avenir de tel ou tel secteur économique ?
04:08La France, je le crois, doit sortir de cette inertie budgétaire.
04:13Les financements privés doivent être recherchés plutôt que l'argent public, dont je rappelle qu'il est l'argent des Français.
04:20L'épargne des Français est pléthorique.
04:22Eh bien, sachons la mobiliser pour financer les défis qui nous attendent dans ce monde en pleine transformation.
04:28Tel un athlète, l'Etat doit retrouver son poids de forme, se muscler pour être plus affûté.
04:33Alors il pourra plus facilement retrouver le goût de la victoire
04:37et entraîner ses partenaires vers de nouveaux succès collectifs pour donner aux Français confiance en l'avenir.
04:43En choisissant de donner un budget pour 2025 aux Français,
04:47nous avons ouvert une voie qui était restée fermée pour atteindre cet objectif.
04:51Alors, merci à vous. Poursuivons le travail.
04:53Il n'y a pas une seconde à perdre pour notre France.
04:56Elle le mérite tant. Sachons être à la hauteur. Merci.
04:59Merci Monsieur le rapporteur.
05:02La parole est maintenant à Monsieur Éric Lombard, ministre de l'Économie et des Finances.