• la semaine dernière
Avec Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII)

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
______________________________________

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
______________________________________

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2025-02-05##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04— Nous avons la chance d'avoir avec nous en direct Didier Leschi, qui est directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration.
00:11Didier Leschi, bonjour. — Bonjour.
00:13— Merci d'être avec nous. Le ministère de l'Intérieur a publié les chiffres de l'immigration en France en 2024. Alors je vais regarder les chiffres.
00:21On va prendre quelques chiffres comme ça pour essayer de préciser les choses. On a besoin de précision.
00:29Je rappelle que vous êtes totalement impartial. Je rappelle que vous connaissez parfaitement le sujet.
00:35Alors regardons. Baisse de la demande d'asile, baisse de la demande d'asile de 5,5%. Comment expliquer cette baisse, Didier Leschi ?
00:46— Alors cette baisse, elle résulte de trois choses, je dirais. Une baisse du nombre de Syriens qui sont arrivés en 2024.
00:56Une baisse aussi des demandeurs turcs. Une baisse des traversées dans la Méditerranée centrale,
01:03puisque les politiques menées en Italie ont fait baisser de 60% les passages entre la Libye, la Tunisie et l'Italie.
01:13Et beaucoup de ceux qui arrivaient venaient après en France. Donc on a une baisse sensible, disons, avec quand même un chiffre qui reste très haut.
01:23— Oui, avec un chiffre qui reste très haut, puisqu'on est à 157 947 demandes d'asile en 2024 contre 167 000 en 2023.
01:36Moins d'une demande d'asile sur deux a été acceptée en 2024. Moins d'une sur deux, c'est une évolution ?
01:46— Alors c'est une évolution, je dirais... Avant, c'était moins d'une sur trois, je dirais. Alors pourquoi cette évolution ?
01:56C'est parce que l'OFPRA a beaucoup protégé des Afghans qui sont arrivés de manière importante. Et puis dans cette demande d'asile qui est apparue en 2024,
02:05il y a une nationalité qui est maintenant en tête. Et ça, c'est nouveau. Ce sont des Ukrainiens. 13 000 Ukrainiens ont demandé l'asile l'année dernière.
02:13Et là, on comprend pourquoi on leur offre une protection internationale. — Baisse des régularisations de sans-papiers en baisse de 10% ?
02:26— Oui, baisse des régularisations de sans-papiers, en particulier sur l'item du travail. Vous savez qu'il y avait plusieurs critères qu'on appelait
02:34les critères de la circulaire Valse. Il y a maintenant une nouvelle circulaire Rotaïo. Et donc on comprend bien que dans une situation, je dirais,
02:45de ralentissement économique que connaît le pays, on a sur certains secteurs qui pourraient... Et malheureusement, qui emploient des personnes sans titre de séjour,
02:54on a un ralentissement. On peut penser aux bâtiments, même du reste à la restauration. Il suffit de voir dans certaines villes les fermetures.
03:03Et on comprend qu'il y a un problème. — Oui. Beaucoup de sans-papiers étaient régularisés ces dernières années parce qu'on avait besoin de main-d'œuvre,
03:09tout simplement. Augmentation des expulsions, même si le nombre d'étrangers en situation irrégulière recondue à la frontière est assez bas.
03:1821 000 étrangers en situation irrégulière recondue à la frontière l'an dernier. Une hausse. — Une hausse. C'est ce qu'on appelle les éloignements,
03:26avec deux choses. Il y a ceux qui acceptent de repartir d'eux-mêmes. C'est ce qu'on appelle les éloignements spontanés.
03:34Là, ils sont en hausse de 66%. Les éloignements aidés qu'organise l'OFI, aussi, plus 61%. Et on a une hausse des reconduites, je dirais, forcées.
03:45Là encore, beaucoup moins faible. Mais l'important, c'est de comprendre que dès lors que les personnes sentent qu'elles ne peuvent plus rester
03:54de manière irrégulière, elles peuvent accepter des retours spontanés ou aidés. Et ça, c'est une bonne nouvelle. Et il faut continuer à amplifier la chose
04:03parce que bien évidemment, 21 600 personnes par rapport à, je dirais, plus de 140 000 personnes ayant été à un moment donné interpellées en situation irrégulière,
04:15c'est un effort notable. Mais il faut continuer à l'accentuer. — Voilà. Il faut l'accentuer. Et c'est faible, encore, 21 000 sur 140 000.
04:22Alors la hausse des premiers titres de séjour. Il y a des baisses partout. Mais là, il y a une hausse des premiers titres de séjour.
04:28La France a délivré 336 700 premiers titres de séjour l'année dernière, un chiffre en hausse de 1,8% par rapport à 2023. Comment se fait-il ?
04:39— Alors on a toujours une très forte arrivée d'étudiants, plus de 109 000 étudiants, une légère hausse. On a une petite baisse de l'immigration familiale,
04:50moins 1%, disons. Et toujours une hausse, là encore, de l'immigration économique, justement, qui concerne des travailleurs qualifiés,
05:03puisque le problème que nous avons, c'est certes un besoin de travailleurs qualifiés mais pas un besoin de travailleurs ou de personnes
05:10qui n'ont pas une qualification suffisante pour le marché du travail. Ça renvoie à la question des sans-papiers.
05:16Mais donc on fait un effort comme d'autres pays d'Europe pour attirer des travailleurs qualifiés. Ça pose parfois des problèmes
05:23aussi pour les pays de départ. On peut penser aux médecins qui peuvent manquer alors qu'on les fait venir ici. — Bien sûr.
05:28— Didier Leschi, les demandes de titre de séjour sont d'abord les Marocains, devant les Algériens, les Tunisiens, ensuite les Chinois,
05:35les États-Unis et les Afghans, les Américains et les Afghans. — Oui. Alors les Afghans, c'est le titre de séjour que l'on donne aux personnes
05:44qui ont obtenu l'asile. Les Américains, c'est très... Enfin pour la moitié d'entre eux, ce sont des étudiants.
05:52— D'accord. — Et du reste, les Chinois aussi. On a un retour des Chinois à la fois dans les visas. C'est le tourisme. Et ça, c'est une bonne nouvelle
06:01pour notre économie. Et puis les étudiants chinois. Après, en ce qui concerne les Maghrébins, les 3 nationalités, c'est 89 000 titres de séjour.
06:10Et là, c'est essentiellement de l'immigration familiale. — Voilà. 89 000 sur 336 000. Merci beaucoup, Didier Leschi.
06:18— Merci à vous. — Merci. Ces chiffres avaient besoin d'être détaillés. Encore une fois, sans passion. Calmement, froidement,
06:26regardons les chiffres. Ensuite, chacun, politiquement, les interprétera comme il le souhaite.

Recommandations