Jeudi 6 février 2025, SMART PATRIMOINE reçoit Anne-Laure Frischlander-Jacobson (fondatrice, Evvest et enseignante à l’université Paris Dauphine) , Louisiane Guézel (Consultante climat et biodiversité) , Guillaume Dumans (Cofondateur, Feefty) et Benjamin Magny (Directeur général délégué, Groupe Orion)
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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Patrimoine, Smart Patrimoine, l'émission qui vous accompagne
00:12dans la gestion de vos finances personnelles, mais l'émission qui décrypte également
00:16avec vous les enjeux et les actualités du secteur de la gestion de patrimoine, une
00:20émission que vous pouvez retrouver tous les jours sur BeSmart4Change, sur les réseaux
00:24sociaux de BeSmart4Change et bien sûr, vous pouvez nous écouter en podcast sur toutes
00:28les plateformes de podcast. Au sommaire de cette édition, nous commencerons tout d'abord
00:32avec Investir Responsable, le rendez-vous dédié à l'investissement durable aux responsables
00:36de Smart Patrimoine et en l'occurrence, nous tenterons de comprendre ensemble quel est
00:40le lien qui peut exister entre biodiversité et économie, voire même finance. Nous poserons
00:45la question à Louisiane Geysel, consultante climat et biodiversité. Nous enchaînerons
00:50ensuite avec Enjeux Patrimoine, un enjeu patrimoine consacré à la stratégie à mettre en place
00:55en ce début d'année vis-à-vis de produits structurés. Une question que nous poserons
00:59à Guillaume Dumans, cofondateur de Fifty, mais aussi à Benjamin Mani, associé et directeur
01:03du développement de la financière d'Orion. Et puis enfin, dans la troisième partie de
01:07l'émission, dans l'œil de l'expert, nous ferons un focus sur le couple et l'argent,
01:12le couple et les finances avec Anne-Laure Frischlander-Jacobson, fondatrice d'Evest
01:17mais aussi enseignante à l'université Paris Dauphine. On se retrouve tout de suite sur
01:21le plateau de Smart Patrimoine.
01:26Et nous commençons tout de suite avec Investir Responsable, le rendez-vous dédié à l'investissement
01:30durable aux responsables de Smart Patrimoine. Et aujourd'hui, nous allons tenter de comprendre
01:34quel est le lien qui peut exister entre biodiversité et entreprise, économie, voire finance. Pour
01:39en parler, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine, Louisiane
01:43Geysel. Bonjour, Louisiane Geysel. Merci d'être avec nous aujourd'hui. Vous êtes consultante
01:47climat et biodiversité. Une question centrale, pourquoi aujourd'hui est-ce qu'il faut se
01:53préoccuper du sujet biodiversité et non plus seulement du sujet climat dont on parle
01:58beaucoup depuis maintenant une vingtaine d'années, Louisiane Geysel ? Oui, c'est vrai qu'on parle
02:02beaucoup du sujet du climat. On a tendance à oublier un peu le sujet de la biodiversité
02:05pour diverses raisons, mais notamment le GIEC a un équivalent sur le sujet de la biodiversité
02:12qui s'appelle l'IPBES et qui a été créé en 2012. Le GIEC a été créé en 1988, donc
02:19on voit qu'il y a une différence temporelle, on en a parlé moins. Ces derniers temps,
02:24on en parle de plus en plus parce que je pense qu'il y a une prise de conscience de la part
02:28des entreprises qui dépendent de la biodiversité. Leurs chaînes d'approvisionnement, notamment,
02:33dépendent de la biodiversité. Les investissements des institutions financières dépendent de
02:39la biodiversité, on y reviendra peut-être. Tout ça fait qu'aujourd'hui, s'il n'y a
02:43plus de biodiversité, il n'y a plus de business. C'est un vrai sujet à prendre en compte par
02:48les centraux. Mais c'est un sujet qui est indépendant du sujet climat, lié évidemment,
02:54mais c'est un deuxième sujet à prendre en compte quand on regarde l'impact d'une entreprise
02:57aujourd'hui. Quand on met en place une stratégie climat pour une entreprise, l'objectif maintenant
03:03c'est de réfléchir, est-ce que cette stratégie climat va avoir potentiellement des impacts
03:08négatifs sur la biodiversité ? Parce que ça peut être le cas. Parfois, agir sur le
03:12climat, certaines actions peuvent avoir un impact négatif sur la biodiversité. Et en
03:18l'inverse, si on ne prend pas en compte la biodiversité, dans ce cas Cerrode, or typiquement
03:26les arbres sont des réelles puits de carbone, si demain on n'a plus d'arbres, on empire
03:31le dérèglement climatique. Donc ne pas prendre en compte la biodiversité, c'est aussi se
03:36dire que ma stratégie climat ne va pas être robuste, parce que je ne vais pas protéger
03:41la nature qui est une véritable puits de carbone, qui apporte tant de bénéfices en
03:46termes de lutte contre le dérèglement climatique. En 2022 s'est tenue la COP 15, il y a eu
03:51la COP 16 depuis, mais en 2022 il y a eu cet accord Cumming-Montréal qui a pour la première
03:59fois montré finalement qu'il y avait une prise de conscience au niveau mondial de préserver
04:03la biodiversité, et surtout prévenir un effondrement de la biodiversité dans notre
04:07économie. Oui exactement, cet accord Cumming-Montréal a plein d'objectifs, mais notamment le fait
04:14de limiter l'érosion, la destruction de certains espaces naturels protégés, de continuer
04:21à préserver ceux qui sont déjà protégés, et surtout d'adresser des financements dans
04:25la préservation de la biodiversité. Aujourd'hui on estime qu'il y a environ 700 milliards
04:30par an de déficits de financement qui devraient aller pour préserver la biodiversité, et
04:37on sait en même temps qu'il y a des quantités astronomiques, environ 1000 milliards de financements,
04:42qui vont vers des subventions néfastes pour la biodiversité. L'objectif c'est de re-questionner
04:47tout ça, d'aller chercher des financements néfastes sur la biodiversité et de les réorienter
04:53pour préserver les écosystèmes naturels, lutter contre les pollutions, les pollutions
04:58de l'air, du sol, lutter contre la destruction des habitats, donc l'artificialisation des
05:02sols, etc. Donc il y a plein d'actions qui peuvent être mises en place aujourd'hui,
05:07et que n'importe quelle entreprise peut mettre en place, d'ailleurs même une entreprise
05:10de service, pour préserver la biodiversité. Il y a donc, si je comprends bien, une prise
05:15de conscience politique au niveau international, mais maintenant il y a comment est-ce que
05:19concrètement on fait pour rediriger ces financements ? Quand on est particulier, ce qui est peut-être
05:27un peu difficile à comprendre quand on est investisseur ou autre, c'est qu'une entreprise
05:30qui veut réduire ses émissions carbone, il y a un maître étalon qui est la tonne
05:35de carbone. Quand on parle de biodiversité, finalement, est-ce qu'il faut choisir son
05:39combat ? Est-ce qu'il faut choisir des partenaires qui connaissent bien le sujet, parce que c'est
05:42plus difficile à appréhender quand on est un particulier ? Comment est-ce qu'on met
05:46en place quelque chose de concret, Louisiane Guézel ?
05:48Effectivement, il n'y a pas la tonne de CO2 équivalent qui existe sur le sujet de la
05:53biodiversité. Il y a des métriques qui sortent petit à petit, il y a encore énormément
05:57de recherches là-dessus, je fais notamment partie d'une association qui s'appelle
06:00Organization for Biodiversity Certificates, qui travaille là-dessus. Moi je ne pense
06:07pas qu'il faut compter sur le fait d'avoir une seule métrique. La priorité c'est déjà
06:12comprendre que tous, particuliers et entreprises, on dépend de la biodiversité. Demain, il
06:17n'y a pas de biodiversité, on ne peut pas s'habiller, on n'a pas de coton, on ne peut
06:20pas se nourrir. Le bois sur lequel j'ai aujourd'hui mes mains posées, il n'existe plus.
06:27Oui, la biodiversité, on aurait peut-être dû commencer par ça, c'est le vivant, qu'il
06:29soit animal ou végétal.
06:30C'est la diversité des écosystèmes, la diversité des forêts, l'océan, etc. C'est
06:35la diversité des espèces, la faune, la flore, et au sein de chaque espèce, il y a une diversité
06:40génétique. C'est tout ça, la biodiversité. Si on prend en compte ces sujets-là, on se
06:46rend compte qu'aujourd'hui, on dépend de la biodiversité et en même temps, on peut
06:50agir. On est dans une période de sixième extinction de masse, qui est liée principalement
06:55à la destruction des écosystèmes parce qu'on artificialise, qui est liée aussi aux pollutions,
07:01qui est liée au dérèglement climatique. Le dérèglement climatique cause l'érosion
07:06de la biodiversité, qui est liée à différents aspects. Cette question, on ne peut pas rentrer
07:12dans tous les sujets aujourd'hui, c'est comment est-ce que je comprends déjà que je dépends
07:16de la biodiversité ? Et s'il y a un chiffre à garder en tête, c'est qu'il y a plus de
07:2055% du PIB mondial qui dépend des services rendus par la nature, qui dépend de la biodiversité.
07:28Pour son activité au quotidien ?
07:29Oui.
07:30Que ce soit une matière première utilisée ou un processus ?
07:32La nourriture, le bois, aujourd'hui, les chaînes d'approvisionnement dépendent de la biodiversité.
07:37La pollinisation, typiquement, c'est un service rendu par la nature. En Chine, on commence
07:41à polliniser à la main. Vous imaginez l'augmentation du prix de la nourriture, c'est astronomique.
07:47Les entreprises aujourd'hui sont conscientes de cette dépendance qu'elles peuvent avoir
07:51vis-à-vis de la nature ou de la biodiversité et du risque qu'elles pourraient avoir demain
07:56d'activité économique si jamais, effectivement, la biodiversité continue à s'effondrer ?
08:00Elles le sont de plus en plus. Moi, c'est mon combat quand je vais intervenir dans des
08:06Comex, c'est de prendre conscience du risque. Il faut savoir qu'il y a des entreprises qui
08:11le sont plus que d'autres. Typiquement, le secteur de l'agroalimentaire, du textile,
08:15le secteur de la finance comprennent qu'ils dépendent de la biodiversité. La Banque
08:19centrale européenne avait dit que 80% des prêts alloués aux entreprises sont alloués
08:24à des entreprises qui dépendent fortement des écosystèmes naturels. Typiquement, le
08:29secteur de la finance en empare de plus en plus. Mais c'est encore très progressif.
08:34Il y a beaucoup d'entreprises qui mettent en place une stratégie climat et ne réfléchissent
08:38pas encore à leur stratégie biodiversité. Or, il faut vraiment penser les deux de façon
08:42conjointe.
08:43Mais ce que vous nous dites, c'est que le secteur financier commence à avoir conscience
08:45effectivement d'un point de vue stratégie climat-biodiversité ou d'un point de vue
08:50risque économique pour les entreprises financées ?
08:52Je pense que la première chose, c'est déjà le risque. Et ça me va. Le sujet, c'est déjà
08:58prenons conscience qu'on dépend de la biodiversité. Et c'est comme ça, je pense, qu'on va vraiment
09:03se mettre en mouvement. Mais effectivement, pour l'instant, c'est plutôt une approche
09:06par le risque.
09:07Merci beaucoup, Louisiane Guézel, de nous avoir accompagnée dans Smart Patrimoine.
09:09Je rappelle que vous êtes consultante climat et biodiversité. Merci beaucoup.
09:12Merci à vous.
09:13Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans Enjeu patrimoine.
09:16Et nous enchaînons à présent avec Enjeu patrimoine. Nous allons tenter de comprendre
09:24ensemble quelle stratégie mettre en place en ce début d'année 2025 vis-à-vis des
09:29produits structurés. Et pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir deux experts
09:32du sujet sur le plateau de Smart Patrimoine. Nous avons le plaisir d'accueillir tout d'abord
09:36Guillaume Dumont. Bonjour Guillaume Dumont.
09:37Bonjour Nicolas.
09:38Vous êtes cofondateur de Fifty, une plateforme qui propose et recense des produits structurés.
09:43C'est bien résumé ainsi ?
09:44Exactement.
09:45Et à vos côtés, on a le plaisir d'accueillir Benjamin Mani. Bonjour Benjamin Mani.
09:48Bonjour Nicolas.
09:49Directeur général délégué du groupe Orion, qui détient notamment la financière d'Orion,
09:54qui accompagne ces clients dans les stratégies d'investissement au global. Et aujourd'hui,
09:58on va parler de produits structurés. Guillaume Dumont, on va peut-être commencer avec vous.
10:02Les produits structurés, vous les regardez, vous les scrutez toute la journée. Est-ce
10:06qu'il y a des tendances qui se dégagent en ce début d'année 2025 par rapport à un
10:09contexte de marché ou par rapport à une appétence d'investisseurs ?
10:12On a eu un début d'année qui était extrêmement sportif, notamment sur les marchés des taux,
10:17qui ont une tension liée notamment au contexte politique et géopolitique. Donc on a vu une
10:22tendance qui s'est réaffirmée sur ces produits à capital garanti et sur la partie marché
10:26actions. Il y a eu un petit peu une tendance aussi sur le marché de la tech, la tech US
10:31qui a été assez demandée par la part de nos utilisateurs. Donc voilà, on doit rester
10:35sur ces deux angles.
10:36Ça veut dire que si on parle actions ou tech, on va chercher un produit structuré, des
10:41thématiques qu'on va également chercher en actions classiques, si je comprends bien.
10:44C'est exactement ça. En fait, je vais chercher à me prémunir contre un risque potentiel.
10:47Si on prend un exemple assez marquant avec un Nvidia, par exemple, qui en investissement
10:51direct peut sembler la sensation trop forte, le produit structuré va me permettre de me
10:55prémunir contre une baisse de 40, 50, 60% sur l'action Nvidia. On parle vraiment bien
10:59d'un investissement très dynamique pour un investisseur qui est prêt à accepter
11:03quand même de la volatilité sur son investissement, à l'inverse de la partie capital garanti
11:08ou taux. Mais cette partie-là, effectivement, est assez demandée.
11:10Et en matière d'appétence d'investisseurs, c'est vrai que les produits structurés,
11:13on en parle souvent dans l'émission. On posera la question à Benjamin Many dans un instant
11:16sur le niveau de connaissance et d'appétence des investisseurs particuliers. Vous constatez
11:21que début 2025, il y a plus ou moins de monde sur le sujet que début 2023 ou début 2022 ?
11:26Il y a encore plus de monde. La collecte 2024, dans les chiffres qui transitent entre nous
11:32tous, est de 54 milliards d'euros. C'est monstrueux. En France, on est quasiment fois
11:37deux par rapport à ce qui se faisait il y a encore 18 mois. Donc, on a une collecte
11:40extrêmement forte sur les produits structurés, notamment grâce aux produits à capital garanti.
11:44Et nous, quand on l'observe au sein de Fifty, du groupe Harvest, on a vraiment une explosion
11:48des demandes qui sont faites aujourd'hui par nos utilisateurs sur la classe active.
11:51Benjamin Many, quand on monte une stratégie d'investissement pour des clients, aujourd'hui,
11:57les produits structurés, c'est devenu une catégorie à part entière ?
12:00On en a toujours beaucoup fait. Effectivement, c'est une croissance à deux chiffres chaque
12:05année depuis la création d'Orion en 2009. En 2024, ça représente 400 millions d'euros
12:10chez nous. Après, on en fait depuis longtemps, donc on n'a pas du tout cette croissance
12:18très forte du produit capital garanti. Et on fait aussi très peu de single stock parce
12:23que c'est très volatile et donc réservé à des gens assez sportifs qui ont bien conscience
12:28du risque d'être sur un seul titre. Donc, on a vraiment un cœur de gamme sur les indices.
12:35On fait pas mal de produits crédits. Après, on a un peu de capital garanti pour vraiment,
12:40en fait, c'est plus de la conquête de gens qu'on peut l'habitude de placer financièrement.
12:47Donc, c'est plus une arrivée sur le marché action qu'une volonté systématique de protéger
12:53ce capital parce que finalement, le capital garanti, on bat difficilement l'auto sans
12:57risque versus le temps bloqué du capital. C'est pas forcément ce qu'il y a de plus
13:04facile à faire, sauf dans le cas de quelqu'un qui a peur du risque et qui arrive pour la
13:09première fois sur le marché. Capital garanti, on parle de produits structurés en l'occurrence
13:14qui existent depuis un an, un an et demi, enfin qui existaient avant, mais qui commencent
13:18à devenir rentables à capital garanti depuis un an, un an et demi avec la hausse des taux.
13:22Et ça, ça n'a pas provoqué chez vous une augmentation ? C'est arrivé. D'accord.
13:27Effectivement, pendant 2-3 ans, un capital garanti, c'est un titre de créance. C'est
13:31systématiquement adossé à une obligation. Plus les taux augmentent, plus le prix des
13:34obligations baissent, donc plus votre zéro coupon vous prend peu de place dans le capital
13:39alloué, donc plus vous avez de l'espace disponible pour générer des options. Mais quand même,
13:44on reste sur des niveaux de taux d'intérêt assez faibles dans l'absolu et relativement
13:51aux taux sans risque. Donc, chez nous, le capital garanti, c'est 10-15% depuis qu'on
13:56peut en refaire, c'est-à-dire depuis 2 ans, mais ces 15% sur 400 millions n'augmentent
14:04pas. Ça reste 15%. C'est intéressant, Guillaume Dumont, parce que c'est effectivement ce
14:07que vous constatez au sein du groupe Orion, mais j'entends d'autres CGP qui me disent
14:12que justement, ils sont allés beaucoup sur le capital garanti. Vous l'avez constaté
14:15chez Fiftik ? Oui, totalement. On ne va pas enlever les 2000 utilisateurs qui utilisent
14:19la plateforme. Il y a une croissance extrêmement forte sur la partie capital garanti. Et je
14:22pense, comme l'évoquait Benjamin, c'est dans une logique de produit de conquête ou
14:25dans une logique d'arbitrage. D'accord. Ça permet de faire de la pédagogie sur les
14:28produits structurés ? Ça permet de mettre le pied à l'étrier sur la partie produits
14:32structurés. Et là, notamment, vous parliez tout à l'heure de fin 2024, début 2025,
14:35on voit les taux qui rebaissent un petit peu, notamment des rendements sur des fonds peut-être
14:39monétaires, sur des fonds très crédit court terme, qui commencent à décevoir en termes
14:43de rendement. Eh bien là, le capital garanti, le produit structuré peut amener, on va dire,
14:48un supplément de rendement de l'ordre de 5-6% par an en termes de rendement embarqué,
14:51quand même. D'accord. C'est assez significatif. J'affiche le capital garanti. J'accepte plus ou
14:56moins d'aléas sur ce rendement. Parfois, il est 100% garanti. Parfois, j'accepte un aléa. Mais
15:00il y a quand même des petites fenêtres de tir dans cette logique de « je mets le pied à l'étrier
15:04dans la classe active ». Alors, je rebondis sur ce que vous m'avez dit tous les deux pour poser
15:08cette question un petit peu. Quelle stratégie mettre en place début 2025 sur les produits
15:11structurés ? On a parlé de single stock. On a parlé d'indices. Ça ne veut pas dire que vous
15:14êtes l'un et l'autre, forcément, ambassadeur de single stock ou d'indices. Mais début 2025,
15:19dans le contexte actuel qu'on peut connaître, avec les différents drivers qui peuvent exister
15:25sur les marchés financiers, l'incertitude qui peut exister aussi, qu'est-ce qu'on fait en
15:31matière de produits structurés ? Est-ce qu'on va sur du capital garanti ou, au contraire,
15:35comme c'est un produit de conquête, ce n'est pas forcément la première chose à mettre en place ?
15:39Est-ce qu'on va plutôt sur des indices ? Est-ce qu'on va plutôt sur des valeurs ? Est-ce qu'on
15:42diversifie un maximum ? Je vous laisse répondre maintenant. On va commencer avec vous, Benjamin
15:45Many et ensuite Guillaume Dumont. Sur l'étagère de la financière d'Orion, il y a systématiquement
15:51tous les profits de risque. Ce qui est surtout important de retenir, c'est que grâce au taux
15:55d'intérêt, aujourd'hui, le capital garanti peut adresser tous les niveaux SRI de risque. Ça veut
16:01dire que vous allez du capital garanti jusqu'au single stock et après, finalement, chacun trouve
16:06son compte. Est-ce que single stock, c'est forcément le plus risqué sur l'étagère ?
16:10D'accord, oui. Une action et puis après, ça dépend de la volatilité de l'action. Vous allez pouvoir
16:15faire les capitaux garantis en fonction des taux d'intérêt. Le cœur de gamme indiciel que nous,
16:20on recommande systématiquement et c'est sur celui qu'on collecte le plus parce que tous les trois
16:24mois, on essaie de diversifier géographique, sectoriel, etc. C'était ma question, c'est quand
16:29on dit indiciel, ce n'est pas que MSCI World, ça peut être des indices européens ? Non, en Europe,
16:34un coup, on fait les Etats-Unis, un coup, on a un biais à basiques ressources, un coup, on a un biais
16:38plutôt tech, etc. Moi, mon but, c'est de diversifier nos clients tous les trois mois sur
16:45les produits de gamme et qu'ils rentrent un peu tout le temps, ils lisent le point d'entrée et
16:49ils sont investis tous les trois mois sur quelque chose de diversifié. Donc, ils ne gèrent pas du
16:53tout, en fait, c'est en gestion complètement déléguée ou pilotée les produits structurés ?
16:59Non, nos CGP qui se fournissent chez nous ont une gamme de produits disponibles et après,
17:05en fonction, ils choisissent. Ils ont un capital garanti, ils ont un produit sur indice et ils ont
17:11un produit single stock dans une moindre mesure et ça, pour le coup, le single stock, vous ne pouvez
17:16pas vraiment dire que c'est stratégique parce que la base, c'est quand même un stock où il y a de la
17:22volatilité parce que quand vous êtes sur un produit structuré, vous êtes vendeur d'options et donc
17:27quand vous êtes vendeur d'options, vous avez besoin que les options valent cher et donc pour
17:30que les options valent cher, il faut qu'il y ait de la vol. Donc, vous êtes quand même dans un
17:34univers restreint et donc là, systématiquement, on donne l'action, le niveau de dividende, les
17:41estimations des analystes, différents prix en fonction du dividende fixe qui est prélevé parce
17:46que vous savez que c'est souvent des actions avec des dividendes fixes prélevés et ensuite, on
17:49discute avec le CGP du meilleur couple rendement risque mais il a toutes les cartes dans sa main
17:54pour décider de la meilleure stratégie et on fait très très attention à ça sur le single stock.
17:58Guillaume Dumont, même question, on a parlé de produits à capital garantie, on a parlé d'indiciel,
18:02on a parlé de single stock, j'ai compris Benjamin que chez vous, la majorité, c'était quand même
18:06sur l'indiciel même s'il y a un peu aussi de capital garantie et de single stock et de crédit,
18:12et beaucoup de crédit. Guillaume Dumont, vous voyez-vous des tendances se dégager ou est-ce que
18:17vous avez l'impression qu'il faut se positionner de telle manière en ce début d'année sans donner
18:21du conseil mais en concentrant un petit peu ce que vous constatez dans les échanges que
18:26vous pouvez avoir avec les CGP ? Oui, alors on ne fait pas de conseil côté 50, on fait
18:31que des produits sur mesure, que des produits dédiés et c'est assez intéressant de voir un peu
18:34le comportement du cabinet et du CGP qui va s'adresser à nous. Certains vont être vraiment
18:39à la recherche de choses extrêmement dynamiques, je pense à du bitcoin par exemple, on arrive à
18:42faire des produits structurés sur le bitcoin, à loger dans un compte-titres et avec une approche
18:46du risque qui est 7 sur 7 voire 8 sur 7 si on parle de SRE comme on l'évoquait tout à l'heure.
18:51Oui donc là on est vraiment sur des... Ah là c'est extrêmement dynamique,
18:54extrêmement dynamique et voilà, bien évidemment ça ne s'adresse pas du tout à tous les investisseurs
18:59et de l'autre côté du spectre à cette partie capitale garantie qui est beaucoup demandée.
19:02Si maintenant on regarde aujourd'hui début 2025, on va avoir toujours des demandes donc sur cette
19:07partie capitale garantie qui est très très importante, de la logique indice mais dans
19:12une logique d'indice souvent thématique, un peu à l'image justement des thématiques bancaires
19:18par exemple ou thématiques sur l'automobile. L'automobile a été très fortement sanctionnée
19:23l'année dernière, est-ce qu'il n'y a pas un point d'intérêt à revenir dessus ? La thématique du luxe
19:27également qui a été très fortement sanctionnée donc on essaie de se diversifier comme ça sur
19:31des valeurs, pas forcément une seule valeur mais sur une thématique donnée afin aussi d'acquérir
19:37de la part du cabinet avec lequel on travaille une forme de conviction, une forme d'adhésion
19:41à la thématique dans laquelle il va investir et il va pouvoir lui-même diversifier ces différentes
19:46thématiques afin de se créer une sorte de portefeuille en fait de différents produits.
19:51Mais alors je suis CGP, j'écoute cette émission et j'entends effectivement que potentiellement je
19:56pourrais être convaincu d'une opportunité sur un secteur automobile, bon ça dépend de la
20:00conviction de chacun, pourquoi y aller en produits structurés plutôt que d'y aller en action
20:04directement ? Je vous ai posé la question au début mais c'est pour que ce soit clair l'usage de l'un
20:08ou de l'autre quand on est CGP. Pardon Guillaume Dumont et ensuite Benjamin Many.
20:13Il y a un point factuel et formidable dans le produit structuré, c'est que si j'investis en
20:19direct j'accepte tous les gains mais également tous les risques liés à ce support et liés à
20:23mon sous-jacent. Le produit structuré va me permettre de calibrer une protection,
20:26je me prémunis contre quelque chose. Souvent on évoque la métaphore de la mutuelle,
20:31mon produit structuré c'est une mutuelle, je m'assure contre quelque chose. Alors moi c'est
20:33la première fois que je l'entends mais... Je m'assure contre quelque chose, quand vous vous
20:37assurez contre le bris de glace dans votre voiture ou dans votre assurance habitation,
20:40vous vous assurez bien contre quelque chose qui peut arriver mais pas forcément et ça vous coûte
20:43quand même tous les mois. Là c'est pareil, dans un produit structuré je m'assure contre
20:47une potentielle contre-performance de mon sous-jacent, contre une potentielle
20:50contre-performance de mon secteur automobile. Si je pense que le secteur automobile va flamber
20:55en 2025, je dis ne sélectionnez pas les produits structurés, allez-y en direct.
20:59Si en revanche il y a encore une incertitude par rapport aux guerres économiques qu'on peut
21:02connaître en ce moment, je sélectionne un produit structuré qui va me permettre de me prémunir
21:05contre une baisse de 20, 30, 40, 50, 60% de baisse de ce secteur automobile. Forcément en face j'aurai
21:12un rendement qui sera affiché, qui sera peut-être non plus de 10, 12 ou 15% mais peut-être que
21:16simplement de 7, 8 ou 9%. Mais c'est un jeu d'équilibre et de curseurs qu'on peut piloter
21:20là aussi de façon sur mesure sur chaque produit. Benjamin Many, ça veut dire qu'on peut faire les
21:23deux ? Action et structuré ? Alors je reviens sur assureur. Mutuel ? Sur mutuel parce que moi je dis
21:28exactement l'inverse. D'accord. Les gens vont être complètement perdus. J'achète un produit
21:34structuré, qu'est-ce que je fais en fait ? Je suis assureur, moi, contre des scénarios extrêmes
21:40pour lesquels on va me verser une prime. C'est-à-dire que vous avez des systèmes économiques
21:45qui doivent s'assurer contre des catastrophes, obligatoirement. Donc contre des chutes de
21:50moins 50, moins 60, moins 70%. Et c'est pour ça qu'il y a une prime à cette vente de pote en fait,
21:56techniquement c'est ça, qui permet aux agents économiques de ne pas faire faillite dans des
22:05cas catastrophiques. Et donc quand j'achète un produit structuré, je suis assureur de scénario
22:10extrême et ça me permet de bénéficier de la prime de risque versée par ces agents économiques. Et
22:15c'est pour ça que ça fonctionne aussi bien et que les statistiques sont aussi bonnes. C'est-à-dire
22:19que quand je fais un structuré, je ne vais pas chercher le delta et faire des paris sectoriels
22:25sur une hausse très importante de tel ou tel secteur, de tel ou tel sous-jacent. Je veux juste
22:30un rendement très supérieur aux taux sans risque, qui préserve mon patrimoine de l'inflation, qui me
22:36permet d'assurer mon train de vie et ma succession, en étant assureur de scénarios extrêmes. Ce qui
22:41fait qu'en fait les structurés aujourd'hui, c'est quoi ? C'est 1% en perte des sous statistiquement
22:48depuis 25 ans. Donc je ne cherche pas à faire du 30%. Je cherche à faire en fonction de la
22:52volatilité, quand je prends un risque sur mon capital, entre 8 et 10% pour des produits raisonnables,
22:56en assurant des agents économiques contre des scénarios extrêmes. Donc je suis assureur. Et
23:00les assureurs en général, ils sont très riches. Merci Benjamin Magnot, on finira là-dessus. Je
23:06rappelle que vous êtes directeur général des délégués du groupe Orion. Merci également Guillaume
23:09Dumans. Je rappelle que vous êtes co-fondateur de Fifty. Merci beaucoup messieurs. Et quant à nous,
23:13on se retrouve tout de suite dans l'œil de l'expert.
23:19Comment sécuriser son patrimoine lorsque l'on est en couple ? Voilà le sujet qui va nous animer dans
23:24l'œil de l'expert. Et pour en parler, j'ai le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart
23:27Patrimoine Anne-Laure Frischlander-Jacobson. Bonjour Anne-Laure Frischlander-Jacobson.
23:31Bonjour.
23:31Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine. Vous êtes fondatrice d'Eves, mais également
23:35enseignante à l'université Paris Dauphine. Eves qui est une plateforme justement de gestion de
23:38patrimoine à destination des femmes, ou en tout cas de celles qui veulent s'intéresser...
23:42À viser du public féminin.
23:43À viser du public féminin. Et alors vous allez nous expliquer comment on peut sécuriser son
23:46patrimoine quand on est en couple, avec notamment l'illustration de cette fameuse théorie du pot
23:50de yaourt, Anne-Laure Frischlander-Jacobson.
23:53Savez-vous que dans un couple, lors d'une séparation, les femmes peuvent s'appauvrir
23:58jusqu'à 27% de leur revenu, contre 2% pour les hommes. Et effectivement, cette théorie du pot
24:05de yaourt qui a été mise en place, enfin illustrée par la journaliste Itou Lecoq, part du principe
24:11que dans un couple, les hommes participent généralement aux investissements, aux dépenses
24:18durables, la voiture, l'appartement, et les femmes compensent en participant aux dépenses courantes.
24:27D'accord. Donc elles dépensent des sommes moins importantes, mais plus régulières pour des
24:32achats de courses par exemple, et les hommes dépensent des sommes plus conséquentes, mais
24:35participent au logement, à l'achat de la voiture. Ce qui dure dans le temps. Ce qui dure dans le
24:40temps, voilà. Alors que les femmes partent du principe qu'elles compensent en investissement
24:47sur des dépenses qui sont périssables. D'accord. Notamment des pots de yaourt. D'où la théorie
24:50du pot de yaourt. D'où la théorie des pots de yaourt. Et généralement, quand il y a une séparation,
24:53l'homme repart avec sa voiture et son logement, et la femme reste avec ses pots de yaourt vides.
24:58Donc ça met vraiment en relief que certaines dépenses ne se valent pas. Et on va prendre par
25:06exemple l'histoire de Camille et Jean. Camille et Jean. Camille emménage avec Jean, qui a acheté son
25:12appartement avec ses biens propres à crédit. Il rembourse son crédit pendant qu'il est en couple
25:18avec Camille. Camille compense en achetant les dépenses courantes et en prenant le maximum
25:24d'argent. Arrive la naissance de leur enfant. Camille décide de travailler à mi-temps. Bien sûr.
25:31Jean a une situation confortable, donc ils se le permettent. Jean continue de rembourser son crédit
25:37et sa résidence principale. Camille met tout son argent pour payer la nounou et les dépenses
25:42courantes. N'épargne plus. Et voilà, malheureusement, il se retrouve qu'ils se séparent après quelques
25:49années. Jean aura passé finalement toute la situation du couple à rembourser son crédit de
25:57son bien propre. Bien sûr. Et Camille aura finalement travaillé moins et n'aura pas épargné. Et elle se
26:02retrouve dans une situation précaire. Alors comment aujourd'hui on peut se prémunir pour cette
26:07situation ? Déjà c'est d'en prendre conscience. Parce que souvent, les hommes n'ont pas forcément
26:13conscience. C'est le grand seigneur. Et on peut comprendre. Je participe au bien lourd. Ma chérie va
26:19chercher des courses, etc. C'est très noble. Oui, bien sûr. C'est l'idée de dire, je gagne plus,
26:25donc je peux acheter la voiture et je le fais pour nous deux. Mais ça, c'est quand tout va bien. Et
26:29c'est surtout ce manque de conscience qu'il peut y avoir une problématique après en cas de
26:35séparation. Et la séparation ne veut pas dire d'ailleurs que forcément une séparation de couple,
26:39ça peut être malheureusement aussi un décès. La deuxième chose, c'est l'importance, c'est de se
26:45dire, ce qui aurait été intelligent de faire, c'est de laisser Jean louer son appartement ou
26:53vendre son appartement et d'acheter en commun pour Jean et Camille. Pour que justement il y ait
26:58cette possibilité. Rembourser en commun, capitaliser en commun sur un bien immobilier. Qui aurait permis
27:04justement à Camille d'avoir la moitié de ce bien. Un contrat, bien sûr, un contrat de mariage. Oui,
27:10c'est ce que j'allais dire. Est-ce que le contrat de mariage ne peut pas justement venir rééquilibrer
27:13les choses dans un couple ? Le contrat de mariage peut, tout dépend de quel. Justement,
27:16donc il faut bien se faire ce conseiller par un notaire ou par un avocat de droit de la famille,
27:20de savoir quel est le bon contrat de mariage. Là, en l'occurrence, il s'agissait d'un bien
27:25propre qui était financé par Jean. Dans un contrat de mariage en communauté légale,
27:29Camille n'aurait pu avoir que finalement un remboursement partiel finalement de ce crédit
27:38qui aurait été financé pendant la partie commune. Donc c'est assez délicat. Et surtout la prise de
27:47conscience qu'aujourd'hui les dépenses courantes doivent être faites au prorata des revenus sur un
27:52conjoint et jamais financées entièrement par le conjoint qui a le moins de revenus disponibles. Et
27:59ne jamais arrêter d'épargner. Ça c'est très important. On a les règles des 50-30-20. C'est-à-dire
28:04toujours que 20% de ses revenus peuvent servir à épargner. On met de côté, on ouvre des contrats
28:11d'assurance-vie, on ouvre des comptes-titres et on met régulièrement de l'argent. Et pensez aussi
28:17que l'assurance-vie ne serait-ce que pour le conjoint, même pour Jean. Jean, supposons qu'il
28:24lui arrive un accident. Pour protéger Camille, il a tout intérêt à ouvrir un contrat d'assurance-vie
28:29et de mettre Camille en bénéficiaire. Surtout s'ils ne sont pas mariés. Pour protéger Camille
28:36en cas d'accident. Merci beaucoup Anne-Laure Frischlander-Jacobson de nous avoir accompagné
28:41dans ce point de patrimoine. Je rappelle que vous êtes fondatrice de EVEST, mais aussi enseignante
28:44à l'université Paris Dauphine. Merci beaucoup. Merci. Et quant à nous, on se retrouve très vite
28:48sur Be Smart For Change.