Mathieu Bock-Côté propose un décryptage de l’actualité des deux côtés de l’Atlantique dans #FaceABockCote
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00:00Quasiment 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour Face à Mathieu Bocoté, cher Mathieu, bonsoir.
00:06Bonsoir.
00:07Bonsoir Arthur de Vatrigan, ravi de vous retrouver, on commence l'émission dans un instant mais avant cela c'est le point sur l'information avec Isabelle Piboulot.
00:14Bonsoir Isabelle.
00:15Bonsoir Elliot, bonsoir à tous.
00:16A la une, soulagement pour les familles de trois otages israéliens libérés après 484 jours de captivité à Gaza.
00:23Yarden Bibas, Casey Gull et le franco-israélien Ofer Calderon sont rentrés en Israël
00:29après avoir été remis au comité international de la Croix-Rouge.
00:33En contrepartie, 182 détenus palestiniens et un autre égyptien ont été relâchés.
00:38Il s'agit du quatrième échange de la sorte depuis la trêve du 19 janvier.
00:42En France, l'heure est au recueillement en hommage à Elias.
00:46Une minute de silence est observée ce week-end lors des compétitions nationales, régionales et départementales de football,
00:52un sport que pratiquait l'adolescent de 14 ans.
00:55Dans le 14e arrondissement de Paris, de nombreuses personnes se sont rassemblées au stade Jules-Noël,
01:00près duquel Elias avait été poignardé pour son téléphone portable.
01:04Et puis la décrue s'annonce lente en Ille-et-Vilaine.
01:07Une vingtaine de communes, dont celle de Redon, auront accès à un dispositif de reconnaissance d'état de catastrophe naturelle accéléré,
01:14a annoncé le ministre de l'Intérieur.
01:16Les démarches pourront se faire en ligne.
01:18Une première réunion se tiendra jeudi prochain.
01:21Notez que huit départements du Nord-Ouest sont toujours en vigilance orange pour crues.
01:25Merci Isabelle pour le point sur l'information.
01:28A la une de face à Mathieu Bocoté, la vague Trump qui a submergé les Etats-Unis va-t-elle traverser l'Atlantique pour inonder l'Europe ?
01:37Un slogan est déjà en vogue, MEGA, Make Europe Great Again,
01:42tandis que la semaine prochaine se tiendra un grand rassemblement patriote à Madrid.
01:47Alors le tropisme européen sera-t-il trumpiste dans quelques semaines ou quelques mois ?
01:52On en parle dans un instant.
01:54A la une également de la honte, les images de la honte à la Trinité-sur-Mer,
01:59à la tombe de Jean-Marie Le Pen profanée à coups de masse,
02:02alors qu'une enquête est en cours et que le ou les auteurs sont activement recherchés.
02:06En prenant du recul, cet acte barbare est-il dans la continuité de ce que nous avons vu Place de la République
02:12où des centaines de personnes s'étaient réunies pour célébrer sa mort ?
02:15Élément de réponse dans cette émission.
02:18Enfin, vous recevez ce samedi, cher Mathieu Bocoté, le journaliste et auteur Jean Sevilla.
02:2225 ans après la publication du terrorisme intellectuel,
02:27Jean Sevilla réédite son ouvrage « Qu'est-ce que le terrorisme intellectuel ? »
02:32qui l'alimente, élément de réponse dans cette émission.
02:35Voilà le programme de face à Mathieu Bocoté.
02:37Mathieu Bocoté, c'est parti, nous parlons donc de MEGA.
02:40C'est un slogan qui commence à se faire entendre.
02:42MEGA, Make Europe Great Again.
02:44J'espère que j'ai le bon accent.
02:46Bien sûr.
02:47C'est autour de lui que se sont rassemblés à Bruxelles cette semaine
02:50plusieurs hommes politiques, journalistes et intellectuels de droite
02:53auxquels participait Marion Maréchal d'ailleurs.
02:55De même, le 8 février se tiendra à Bruxelles un rassemblement des Patriotes pour l'Europe,
03:00le groupe auquel appartient les députés du RN de Marine Le Pen.
03:05Autrement dit, la référence devient transpartisane.
03:08L'Europe, Mathieu Bocoté, est-elle en train de connaître son propre trumpisme ?
03:12Alors la tentation de l'affirmer sera forte parce qu'on va vouloir tout trumpiser dans les prochains temps.
03:18Je pense que le trumpisme sans Trump n'existe pas.
03:22Ça, il faut le comprendre.
03:23Ensuite, il y a un mouvement dont Trump a été le vecteur, a été l'incarnation.
03:28Et ça, ce mouvement, effectivement, il prend forme des deux côtés de l'Atlantique
03:33en tenant compte des diverses cultures nationales.
03:36Et quel est ce mouvement ?
03:38Alors intellectuellement, on l'appelle depuis quelques années le national-conservatisme.
03:42Le national-conservatisme, c'est la volonté d'affranchir la droite de la domination mentale de la gauche.
03:49On en parlera dans un instant avec Jean Sevilla.
03:51Donc d'affranchir la droite de la domination mentale de la gauche,
03:54de faire en sorte que la droite ne soit plus simplement l'entreprise de réparation des fautes commises par la gauche.
04:02Donc une droite qui poserait son propre diagnostic sur la société
04:06et qui ne se verrait plus seulement comme une gauche pâle ou une gauche au ralenti.
04:10Cette droite, qui a pris forme intellectuellement, on peut penser à Yoram Azzouni, par exemple.
04:16On peut penser à Patrick Dunning.
04:18On peut penser à John Fante.
04:23Plusieurs autres, aux États-Unis, des deux côtés de l'Atlantique, cherchent à la porter.
04:27Mais au cœur de cette droite, Make America Great Again, Make Europe Great Again,
04:32qu'est-ce qu'on trouve?
04:33On trouve l'idée surtout de diagnostic.
04:35Pour qu'on redevienne grand, on doit d'abord constater que nous sommes en déchéance.
04:40Pour ne pas dire en décadence.
04:41Et c'est le constat de décadence qui est à l'origine, je crois, de cette droite qui pourrait se réinventer des deux côtés de l'Atlantique.
04:47Quels sont les éléments, on pourrait dire, des descriptifs, des critères
04:50qui permettraient d'évaluer aujourd'hui la décadence relative du monde occidental des deux côtés de l'Atlantique?
04:55Premier élément, je reviendrai un peu plus tard, la noyade migratoire.
04:58Évidemment, quand vous perdez le contrôle de vos frontières, ça fait terriblement penser à la fin de l'Empire romain.
05:02C'est-à-dire, la perte des frontières, ça fait penser à ce qu'on appelait autrefois les invasions barbares.
05:07Le même terme ne s'appliquerait évidemment pas aujourd'hui.
05:10Mais à l'échelle de l'histoire, c'est le grand basculement, c'est le tsunami démographique qui peut faire tomber un empire.
05:15Il y a la paralysie du pouvoir politique.
05:17Et ça, je trouve que c'est assez intéressant.
05:19On l'a vu, on critique beaucoup Trump en ce moment parce qu'il gouverne par décret.
05:24Mais ce qu'il fait en gouvernant par décret, c'est qu'il veut redonner de la substance au pouvoir politique,
05:28paralysé par ce qu'on appelle aux États-Unis l'état administratif.
05:31Donc, redonner du pouvoir à celui qui a reçu un mandat pour réformer le pays,
05:35qu'il ne soit pas tout de suite entravé par la camisole de force juridique et technocratique
05:40accumulée par nos sociétés depuis quelques années.
05:42Donc, redonner de la vigueur au pouvoir politique.
05:45C'est aussi condamner, critiquer, démanteler la caste, non seulement la caste, la nomenclatura qui nous dirige,
05:51mais aussi le fait, il ne faut pas l'oublier, que la gauche aujourd'hui dans nos sociétés,
05:55une de ses forces, c'est qu'elle n'a plus besoin de partis politiques pour le porter.
05:58Et par différents systèmes de subvention, combien sont-ils ces groupes aujourd'hui
06:03qui, sous prétexte de défense des cis, des ça, de tels droits, de telles causes,
06:07avec l'argent public, il y a une forme de parti de gauche intégré à la société civile
06:11qui ne se présente pas comme un parti, mais qui se présente comme un lobby au service des droits des uns et des autres.
06:15Ça, c'est un problème aussi.
06:17Donc, faire tomber ce parti qui ne porte pas son nom, mais qui fait un travail de harcèlement idéologique sur nos sociétés.
06:25L'effondrement psychique et le perte de rapport à la réalité.
06:30On a parlé cette semaine de ce gynécologue qui est poursuivi, qui a été suspendu en fait,
06:35parce qu'il a refusé d'examiner un patient qui est un homme biologique en transition pour devenir une femme.
06:40Il dit non, je suis désolé, je ne suis pas spécialiste de ça.
06:42Et là, il est suspendu pour ne pas avoir voulu, finalement, faire un travail qui n'était pas le sien.
06:47C'est très particulier.
06:49Autre exemple, l'effondrement culturel de nos sociétés avec l'art-propagande.
06:53Notez, une des bonnes nouvelles, je crois, cette semaine, c'est l'effondrement en salles du film Toute pour Une.
06:59Le navet qui fait la promotion, en quelque sorte, de la version woke des Trois Mousquetaires.
07:06Donc, ça vaut la peine de le dire.
07:08L'effondrement culturel d'une société, ça se voit aussi à ça.
07:11La perte de puissance, qui est très visible en Europe aujourd'hui,
07:14et un écologisme nihiliste, qui me semble important de le mentionner,
07:17c'est-à-dire qui paralyse nos sociétés sur le plan économique,
07:20mais qui aussi traite l'être humain comme une espèce de vermine de trou qui nuirait à la planète.
07:25Alors, il y a aussi, dans le trompisme américain, on verra si c'est le cas en Europe,
07:29un changement d'élite. Et ça, c'est très important.
07:32Le parti républicain qui gouverne en ce moment n'est pas le parti républicain traditionnel.
07:36Il y a un changement d'élite.
07:37On prend des hommes, des femmes, qui ne viennent pas de la machine.
07:41On croit que c'est nécessaire pour être capable de revitaliser les élites américaines.
07:45Alors, ce mouvement, évidemment, inquiète, on le sait, la caste européiste.
07:49Et je pensais à ça cette semaine. J'ai compris une forme de comparaison.
07:53Pourquoi en Europe, aujourd'hui, on veut à tout prix bloquer X?
07:57On veut le limiter avec le DSA.
07:59On veut limiter l'accès à certains réseaux sociaux.
08:02Mais c'est ce que j'appelle ça le mur de Berlin médiatique qu'on est en train de reconstruire.
08:05On veut empêcher l'accès à certaines informations qui nous laisseraient croire
08:09qu'ailleurs dans le monde, un autre modèle est possible que ce qui se passe aujourd'hui
08:12dans la décadence du vieux monde.
08:14Donc, on fait tout pour qu'on ne puisse pas en parler.
08:17Mais ce qui est certain, c'est que la référence commence à porter les deux côtés de l'Atlantique,
08:21retrouver sa grandeur.
08:22Mathieu Bocoté, la question de l'avenir économique de l'Europe,
08:26et plus particulièrement de la France,
08:28s'est aussi invitée dans l'actualité française cette semaine,
08:31avec l'appel de Bernard Arnault.
08:34Un appel très important, je crois.
08:36Très important parce que Bernard Arnault a profité de la position qui est la sienne
08:39pour dire je ne parle pas qu'au nom des très grands patrons,
08:42je parle au nom tout simplement de tous ceux qui sont les créateurs de richesses,
08:45les investisseurs, les forces économiques vivent en ce pays.
08:49Je suis parfaitement conscient qu'il y a une différence d'intérêt
08:51entre les très grands patrons et le petit patron.
08:54Mais il y a toujours cette idée qu'une société sur-administrée,
08:57sur-normée, sur-encadrée est une société finalement étouffée.
09:02C'est un appel assez intéressant.
09:04Et d'autant, vous savez depuis des années, ça ne va pas changer,
09:07j'étais passionné par les questions identitaires et culturelles.
09:10Je croyais, je crois encore qu'elles sont fondamentales.
09:12Vous allez avoir une économie qui va bien ou qui s'effondre,
09:15si vous perdez votre identité comme peuple,
09:17si vous devenez minoritaire chez vous,
09:19que votre prospérité devient presque secondaire.
09:22Mais une fois qu'on a reconnu l'importance de l'enjeu identitaire,
09:25la question économique, la question financière
09:27redevient aujourd'hui une question politique à part entière.
09:30La question du budget n'est plus une question strictement technique,
09:33c'est une question qui redevient politique.
09:35Alors, on nous dira depuis quelques années, c'était vrai,
09:37avec la question du pouvoir d'achat.
09:39On parlait sans arrêt du pouvoir d'achat.
09:41Et c'est vrai, mais la question du pouvoir d'achat,
09:43tel qu'on l'a traité ces dernières années,
09:45c'était dans une logique très socialiste.
09:47Ça consistait à dire, distribuons des chèques aux uns et aux autres,
09:50faisons rouler la machine à imprimer des chèques
09:53pour les uns et pour les autres,
09:55plutôt qu'être capable de créer des conditions
09:58d'une véritable prospérité,
10:00une prospérité qui repose inévitablement sur l'initiative économique,
10:03qui repose sur la liberté des uns et des autres
10:05de créer sans être écrasé par la patrace administrative tout le temps.
10:08Et je ne sais combien de contrôles,
10:10contrôles auxquels sont très attachés M. Éric Lombard,
10:12qui est le nouveau ministre des Finances,
10:14qui, lui, ne croit pas, il faut le dire,
10:16il ne croit pas qu'en France, il y a trop de taxes,
10:18il y a trop de règlements, il pense qu'il manque d'entrepreneurs.
10:20Et il ne fait pas le lien entre l'idée que s'il manque d'entrepreneurs,
10:22c'est peut-être parce que les entrepreneurs français vont ailleurs,
10:24parce que la France est en train de devenir, hélas,
10:26un milieu hostile à la création de richesses en ces matières.
10:30Et on renverse donc la question économique.
10:33La question économique aujourd'hui, c'est comment déburocratiser,
10:36comment faire tomber tous ces interdits administratifs qui écrasent la société,
10:40comment redonner de l'oxygène aux contribuables, comme on les appelle.
10:44Donc, il y a une forme de tentation libertarienne à droite.
10:47Le mot libertarien, on le connaît mal en français de France,
10:50quand on dit qu'il faut libertaires, ultralibérales.
10:52Non, libertariens, puis ça va toujours trop loin.
10:54Le libertarianisme a quelquefois le réflexe d'être tout simplement
10:57contre l'État et contre le politique.
10:59Mais on a cette idée qu'il y a une nécessaire thérapie de choc aujourd'hui
11:03pour revitaliser nos sociétés, pour faire tomber ce socialisme technocratique invisible
11:08auquel on s'est tellement habitués, mais qui nous a engourdis,
11:12non seulement économiquement, mais même culturellement.
11:15Parce que le socialiste, lorsqu'il nous habitue à l'assistanat,
11:18lorsqu'il nous habitue à cette politique du chèque,
11:20lorsqu'il nous habitue à cette politique du « on doit toujours conserver ces petits acquis,
11:25mais ne jamais chercher à redonner cette vitalité qui permet à une société d'être prospère »,
11:29on remet en question, assez ouvertement, et c'est une bonne surprise, je crois,
11:34ce socialisme européen invisible, ce socialisme mental auquel nous étions habitués.
11:38Je note qu'il y a en France, certains intellectuels, certains politiques
11:41qui ont posé la question du libéralisme au fil du temps,
11:44mais ils étaient normalement laissés de côté.
11:45Charles Gave, qu'on a déjà reçu sur ce plateau,
11:47Philippe Némeux, qu'on a aussi reçu sur ce plateau,
11:50David Lysnard en politique aujourd'hui.
11:52Donc certains, finalement, nous ont dit, nous disent,
11:56« L'étatisme tue une société, tue une nation. »
11:59Louis Powell le disait aussi autrefois.
12:01Mais peut-être, est-ce qu'on est prêts à les entendre?
12:03Parler de l'avenir de l'Europe, Mathieu Bocoté, c'est aussi parler d'immigration,
12:07ou plutôt de submersion, pour reprendre la polémique de la semaine.
12:11Alors, François Bayrou a osé parler du sentiment de submersion
12:15qui fait suite au sentiment d'insécurité.
12:18Alors, on commence par nommer les choses en disant,
12:20c'est un ressenti, mais vous savez, c'est peut-être pas vrai,
12:22finalement, c'est peut-être un peu vrai.
12:24Alors oui, il a dit sentiment de submersion.
12:26Il a cherché ensuite à rétropédaler, en disant,
12:28« Non, je parlais de maillot, mais pas que de maillot. »
12:30Et tout le monde a très bien compris qu'il ne parlait pas que de maillot.
12:33Et ce qui est intéressant avec ce concept de submersion,
12:35c'est qu'on pose enfin la question du peuple français.
12:38Quand on parle de manière très vague de l'assimilation des valeurs,
12:41l'assimilation au principe de la République,
12:43tout ça est très désincarné.
12:45Et là, il a posé clairement, François Bayrou,
12:47la question de la submersion du peuple français dans sa terre historique,
12:50la mise en minorité du peuple historique français chez lui.
12:54Il n'a pas été jusque-là dans sa manière de le formuler.
12:56Mais c'est ce qu'il voulait dire, et c'est ce que nous avons compris.
12:59Il l'a d'autant plus dit que, je crois que c'est un rapport de L'Off-Prat cette semaine
13:03qui nous disait que potentiellement, sur Terre,
13:05il y a 580 millions de personnes dans le monde
13:07qui sont éligibles pour avoir le droit d'asile en France.
13:09Est-ce qu'on se rend compte que si ça arrivait,
13:11il y aurait la mort immédiate de la France,
13:13l'extinction du peuple français par délire humanitaire.
13:16Donc, quelquefois, il faut faire de telles projections
13:18pour voir quelle est la réalité.
13:20Je note que la question de l'immigration est capable même
13:22de faire tomber le cordon sanitaire, ou à moitié.
13:24On l'a vu en Allemagne cette semaine.
13:26Un vote, d'abord, entre la CDU et l'AFD au Bundestag
13:30pour avoir restreint ou resserré les lois sur l'immigration,
13:34sur l'accueil, sur les migrants.
13:36Et là, tout le monde est étonné.
13:37Le cordon sanitaire vient de tomber.
13:39Cette majorité d'idées peut se transformer en majorité politique
13:41jusqu'à ce qu'Angela Merkel n'intervienne pour dire
13:45voter avec l'AFD, c'est moralement condamnable,
13:48ce n'est pas un parti démocratique.
13:50Nous ne devons pas permettre à cette majorité d'idées
13:52de prendre forme à la manière d'une majorité politique au Parlement.
13:55Et ça nous rappelle une chose qui me semble importante.
13:58Le consentement à la submersion migratoire
14:00est vraiment le marqueur absolu de la capitulation
14:02des élites européistes et de leur retournement contre leur peuple.
14:05580 millions d'étrangers éligibles au droit d'asile.
14:08C'était l'observatoire de l'immigration de Nicolas Pouvrot-Monti.
14:10Contesté, vous savez par qui ?
14:12Il dit que c'est un scandale cette étude.
14:14Najat Vadelot-Belkacen.
14:15La grande démographe.
14:17Arthur de Vatrigan.
14:19Mega.
14:20Make Europe Great Again.
14:22J'imagine que ce slogan vous plaît.
14:24Absolument pas.
14:26Je le savais.
14:28Non, tout ce qui est anglais ne plaît pas,
14:30mais ce n'est pas grave, ce n'est pas le sujet.
14:32On constate depuis quelques semaines,
14:34depuis la victoire de Trump,
14:36qu'il y a pour certains Européens
14:38un espoir de grands changements en Europe.
14:40Et donc ce rassemblement, ce colloque,
14:42en est un exemple.
14:44Il y a plusieurs raisons à ça.
14:46La première raison, qui est assez basique,
14:48c'est de dire que tout ce qui se passe en Amérique
14:50arrive en Europe.
14:52On se dit que la grande marche progressiste
14:54sortie du cerveau malade des Américains
14:56qui a déversé sa poubelle en Europe,
14:58l'international réactionnaire,
15:00qu'a dénoncé Emmanuel Macron presque pour nous faire plaisir,
15:02pourrait donc produire les mêmes effets,
15:04en Europe.
15:06Le premier bémol, c'est que si le réactionnaire
15:08ou plutôt le conservateur, qui serait le qualificatif
15:10plus juste, s'oppose au progressiste,
15:12c'est justement parce qu'il refuse
15:14l'universalisme fictif et désincarné.
15:16Donc dupliquer la méthode progressiste
15:18qui consiste à inoculer le virus
15:20à haute dose via les canaux officiels
15:22qui sont la culture,
15:24l'université, l'école, les médias,
15:26ça ne marche pas.
15:28Mais la bonne nouvelle, c'est que les conservateurs
15:30n'auront pas besoin de ce stratagème
15:32parce que la deuxième raison,
15:34c'est que le mythe diversitaire
15:36s'est dévoilé
15:38aux yeux de tout le monde.
15:40Tout le monde, en tout cas en grande partie,
15:42commence à s'en apercevoir.
15:44Prenons quelques exemples sur la politique de la diversité.
15:46Aux Etats-Unis, il y a eu les incendies
15:48de Los Angeles qui a montré
15:50la dangerosité de la politique de Cota.
15:52Je rappelle que la chef de service de pompiers
15:54s'était vanté de faire la diversité
15:56une priorité absolue.
15:58On a vu des victimes de l'incendie
16:00qui ont été victimes parce qu'il y avait
16:02des gens qui n'étaient pas recrutés
16:04selon leurs compétences ou sur le côté pratique
16:06mais par idéologie.
16:08Sur le multiculturalisme, on a vu le plus gros
16:10scandale du XXIe siècle, à savoir
16:12l'affaire des Grooming Bang en Angleterre.
16:14C'est-à-dire que le mythe du vivre-ensemble
16:16s'est effondré parce qu'au nom du vivre-ensemble
16:18on a permis de violer des milliers
16:20de jeunes filles, jeunes femmes blanches
16:22et prolétaires. D'ailleurs en France,
16:24le vivre-ensemble a aussi une rançon
16:26et on le dévoilera dans notre magazine
16:28la semaine prochaine avec des dizaines
16:30et des dizaines de milliers de victimes
16:32de cette idéologie-là.
16:34Sur les migrations, Mathieu l'a rappelé,
16:36même François Bayrou, même s'il parle de sentiments,
16:38a quand même sorti le mot tabou, submersion.
16:40Et puis sur la théorie du genre et les obsessions
16:42du bistouri, on voit qu'en Angleterre
16:44et en Suède, par exemple, qui était
16:46à la pointe de la transition de genre pour les mineurs,
16:48ils font marche arrière.
16:50Donc si vous voulez, le mythe diversitaire, le rêve diversitaire
16:52commence de plus en plus à ressembler à un cauchemar.
16:54Mais il y a une troisième raison,
16:56c'est qu'on sait que l'Europe est un supplétif américain.
16:58On le sait depuis très longtemps malheureusement
17:00et que la politique de Trump aura des conséquences
17:02évidemment difficiles pour un Européen, d'un point de vue économique
17:04ou d'un point de vue militaire.
17:06Mais il y a une donnée fondamentale, c'est qui a la confiance
17:08de Donald Trump aujourd'hui en Europe ?
17:10C'est Orban et c'est Meloni.
17:12Ça veut dire que culturellement, le rapport de force
17:14est inversé. Avant, ils allaient puiser
17:16du côté de Washington pour imposer leur idéologie.
17:18Là, Washington, c'est plus trop
17:20les progressistes au pouvoir.
17:22Et donc on montre qu'il n'y a pas de sens de l'histoire
17:24et que tout est une question de volonté politique.
17:26Alors malheureusement, la France
17:28est à la remorque. Forcément, 40 ans de soumission,
17:30ça ne se guérit pas en une journée.
17:32On l'a vu avec l'arrêt Wade Road aux Etats-Unis,
17:34je vous rappelle qu'il y a eu pour conséquence en France
17:36l'entrée ou l'inscription de l'IVG
17:38dans la Constitution. Donc moi, je vous parie
17:40le nouveau costume en tweet que Mathieu n'a pas voulu mettre
17:42aujourd'hui, que pour faire fond au nazisme
17:44que Jacques Weber dénonce courageusement
17:46sur une radio,
17:48notre beau pays risque de rapidement
17:50dépasser la Belgique
17:52sur le podium de l'asile diversitaire.
17:54Mathieu Bocotte, autre sujet à présent,
17:56il fallait apparemment s'y attendre,
17:58la tombe de Jean-Marie Le Pen
18:00a été saccagée avant-hier.
18:02Que représente pour vous ce geste ?
18:04Est-il anecdotique ?
18:06Est-il significatif ?
18:08Je vais vous avouer que je n'ai pas été surpris.
18:10Parce que quand on pense à ceux qui ont
18:12dansé le soir de la mort de Jean-Marie Le Pen,
18:14je sais ce qu'on pense du personnage.
18:16On pouvait le combattre politiquement,
18:18on pouvait combattre profondément ses idées.
18:20Il a été répandu par plusieurs,
18:22même les morts ont droit au respect.
18:24Qu'est-ce qu'on a vu à travers cela ?
18:26C'est la volonté,
18:28on ne sait pas encore qui a commis le crime,
18:30mais on peut supposer qu'on est devant des gens
18:32qui ne tolèrent pas l'idée
18:34qu'un homme est droit même
18:36à son dernier repos.
18:38C'est-à-dire que même dans l'au-delà,
18:40même six pieds sous terre, si on veut être très matérialiste,
18:42il n'a pas le droit au dernier repos
18:44et d'avoir frappé,
18:46d'avoir cherché à détruire à la masse
18:48la pierre tombale et pas seulement,
18:50quand on sait que ce n'est pas seulement
18:52celle de Jean-Marie Le Pen en passant,
18:54c'est l'ensemble de la famille.
18:56Sur plusieurs générations,
18:58on décide de souiller,
19:00on décide de détruire
19:02parce qu'on ne tolère pas l'existence même
19:04de l'autre même lorsqu'il n'est plus de ce monde.
19:06Il y a le désir de troubler l'homme
19:08jusque dans son dernier sommeil
19:10et je ne peux m'empêcher, quand je pense à ceux
19:12qui se sont permis de faire cela,
19:14de me dire qu'il y a des gens que j'associe,
19:16des gens qui jouissent en souillant,
19:18qui jouissent en humiliant,
19:20qui jouissent en déféquant
19:22et lorsqu'ils se permettent de faire cela,
19:24que nous disent-ils,
19:26il n'y a rien de sacré
19:28et l'homme que nous avons vomi,
19:30mais même dans la mort,
19:32nous allons chercher à le détruire
19:34une fois pour toutes.
19:36Ça me fait penser à une forme d'écho
19:38de ce qu'on appelait la machination de Carpentras
19:40en 90, on s'en souvient,
19:42qui avait joué un grand rôle
19:44dans l'histoire du Front National,
19:46on avait dit que c'était des gens du Front National
19:48qui ont fait profaner le cimetière juif de Carpentras,
19:50on a appris après coup
19:52que ce n'était pas le cas du tout,
19:54le FN n'avait rien à voir avec cela,
19:56mais c'est une légende qui continue
19:58d'habiter l'espace public,
20:00vous noterez que Marion Maréchal,
20:02auquel je faisais référence plus tôt,
20:04elle-même s'est lancée en politique
20:06pour laver le nom Le Pen suite à l'affaire Carpentras
20:08en gagnant son élection là-bas.
20:10Mais qu'est-ce qu'on voit ici,
20:1225 ans plus tard,
20:14la tombe que l'on profane,
20:16c'est celle du chef historique
20:18du Front National,
20:20qui, encore une fois,
20:22on n'a même pas la décence élémentaire
20:24due au défunt.
20:26Je note que c'est une manière à gauche,
20:28décidée de ne pas tolérer
20:30jusqu'au dernier souvenir, la dernière stèle,
20:32la dernière sépulture.
20:34On me dira que cette gauche extrême
20:36ne représente pas toute la gauche,
20:38c'est vrai, mais la gauche officielle
20:40Est-ce que cela ne devrait pas
20:42nous amener à croire que la haine
20:44en politique n'est pas
20:46nécessairement là où on la croit ?
20:48Je suis obligé de constater qu'il existe,
20:50depuis la Révolution, une gauche haineuse.
20:52Je vous invite à relire
20:54les pages que Jean Raspail
20:56consacre à la profanation des tombes
20:58de la basilique Saint-Denis au moment de la Révolution.
21:00Dans, je pense, le livre, c'est le roi au-delà des mers.
21:02Il décrit ça avec
21:04une finesse, mais c'est absolument effrayant,
21:06c'est une finesse dans la description,
21:08c'est une fin horrible où on voit que la Révolution,
21:10pour être capable d'aller jusqu'au bout d'elle-même,
21:12doit déterrer le passé, l'anéantir,
21:14anéantir jusqu'aux souvenirs.
21:16Alors c'est la version extrême de la gauche
21:18telle qu'on la connaît, je l'ai dit,
21:20donc je ne pense pas que le social-démocrate
21:22ordinaire sera coupable de cela.
21:24Mais j'aimerais qu'une fois,
21:26la gauche dite modérée
21:28marque un désaveu total
21:30de la gauche antifa en disant
21:32que nous n'avons rien à faire avec eux.
21:34Or, trop souvent, quand on est devant cela,
21:36il y a des figures importantes à gauche
21:38marquer leur dégoût
21:40devant cette profanation.
21:42Je note cela dit, ça vaut la peine de le dire,
21:44que Bruno Retailleau, qui ne partageait pas
21:46les combats de Jean-Marie Le Pen, a eu une attitude
21:48tout à fait exemplaire à travers cela.
21:50Pourquoi cette attitude exemplaire,
21:52on ne l'a pas retrouvée de l'autre côté du spectre politique?
21:54Et il n'y en a pas eu beaucoup à droite
21:56qui ont réagi.
21:58Mais j'ai nommé celui qui compte et qui a eu cette décence.
22:00Gérard Larcher, président du Sénat, a réagi.
22:02Arthur de Vatrigan,
22:04pourquoi le saccage de cette tombe est-il le nom?
22:06Eh bien, il est le nom de deux symptômes
22:08ou plutôt de deux causes.
22:10La première, c'est l'abandon de la sacralité de l'homme
22:12par les post-modernes.
22:14Ce qui caractérise notre civilisation occidentale,
22:16c'est notre rattachement non négociable
22:18à la dignité de l'homme.
22:20Mais la dignité de l'homme ne cesse
22:22depuis des années, depuis des décennies,
22:24d'être contestée, déconstruite,
22:26redéfinie, au point que certains
22:28affirment qu'un homme peut perdre sa dignité.
22:30Et c'est cette idée à la fois effrayante
22:32que la dignité est liée non pas à la nature
22:34mais liée à un état physique,
22:36mental, est liée à des actes
22:38ou est liée à des idées.
22:40Et c'est là qu'intervient le deuxième symptôme
22:42ou la deuxième cause, c'est la diabolisation
22:44de Jean-Marie Le Pen. Parce que la diabolisation
22:46c'est quoi? C'est retirer la dignité humaine
22:48à quelqu'un. Parce qu'un diable, on ne discute pas.
22:50Un diable, on ne combat pas.
22:52Un diable, on l'élimine.
22:54Mais tuer ne suffit pas. Il faut
22:56souiller comme un barbare, il faut danser
22:58comme une charonne sur son cadavre.
23:00Et pour finir, par la
23:02danatio memoriae.
23:04C'est-à-dire l'oubli éternel.
23:06On bannit toute race, on élimine
23:08la mémoire, sauf que si j'oublie quelque chose
23:10c'est que la danation
23:12de l'autre commence par s'oublier
23:14soi-même.
23:16Dans un instant, Jean Sevilla
23:18sera notre invité sur le terrorisme intellectuel
23:20et ça rejoint
23:22peut-être ce climat qu'il peut y avoir
23:24et dans les médias et dans la rue ou encore
23:26dans la classe politique. On en parle dans un instant
23:28après la pause, c'est dans un instant.
23:30Sur CNews, restez avec nous.
23:34Quasiment 19h30 sur CNews
23:36pour la suite de Face à Mathieu Bocoté,
23:38toujours avec Mathieu, bien sûr, et Arthur de Vatrigan.
23:40Jean Sevilla nous a
23:42rejoints sur le plateau. Bonsoir Jean Sevilla.
23:44Je rappelle votre ouvrage,
23:46le terrorisme intellectuel, les habits neufs
23:48du terrorisme intellectuel
23:50et je me tourne tout de suite vers vous Mathieu Bocoté.
23:52Pourquoi avoir invité ce soir
23:54Jean Sevilla ? Parce que c'est un livre très
23:56important, tout simplement, les habits neufs du terrorisme intellectuel.
23:58La première édition parue il y a
24:0025 ans je crois,
24:02le terrorisme intellectuel et
24:04Jean Sevilla a pris la peine de poursuivre
24:06le récit jusqu'au temps présent
24:08et nous sommes obligés de constater que le terrorisme intellectuel
24:10existe encore. Jean Sevilla, bonsoir.
24:12Alors la question rituelle inévitable
24:14pour commencer, comment définiriez-vous
24:16le terrorisme intellectuel ? Qu'entendez-vous
24:18par ce concept ? C'est une machine
24:20qui consiste à
24:22délégitimer l'adversaire au lieu de
24:24discuter avec l'adversaire. Au lieu
24:26de débattre des sujets de fond,
24:28on va coller à son contradicteur
24:30une étiquette qui est
24:32une étiquette infamante.
24:34Alors l'étiquette elle a changé selon les époques.
24:36En 1950
24:38l'étiquette infamante c'était d'être
24:40anticommuniste parce qu'à l'époque le communisme était bien vu
24:42chez les intellectuels. Ensuite
24:44on va le traiter de colonialiste,
24:46on va le traiter de raciste, on va le traiter
24:48etc. Il y a une centaine
24:50de qualificatifs comme ça qui
24:52ont varié selon la dominante
24:54de l'époque. Mais c'est un système qui consiste
24:56à ôter le droit à la parole
24:58à son adversaire, comme ça on ne parle pas
25:00des sujets qui fâchent. Alors c'est un ouvrage
25:02d'histoire intellectuelle et moi ce qui
25:04me frappe, parce que j'ai eu l'occasion d'entendre plusieurs personnes
25:06me le dire autour de moi, il y a une
25:08forme de nostalgie dans les milieux
25:10intellectuels en disant ah la gauche a changé.
25:12Autrefois la gauche défendait la liberté d'expression,
25:14la gauche avait le souci du pluralisme
25:16et depuis peu la gauche aurait changé.
25:18Or quand on vous lit, on constate que dès l'après-guerre
25:20le terrorisme intellectuel
25:22commence et il naît très bien à gauche.
25:24Il est très bien à gauche, c'est un système
25:26qui naît sous la pression des communistes à l'époque.
25:28Dans les médias d'après-guerre
25:30le parti communiste occupe
25:32une position hégémonique dans le monde
25:34intellectuel, dans le monde universitaire
25:36et donc c'est un système
25:38pré-totalitaire parce qu'il est
25:40lié au stalinisme de l'époque.
25:42Tout ça a été lié avec une manipulation
25:44c'est dans la mesure où
25:46Staline a été dans le camp du bien
25:48parce qu'il avait gagné contre Hitler
25:50je pense qu'il fallait bien gagner contre Hitler
25:52tant mieux, parce que ça revenait
25:54à classer le stalinisme
25:56le communisme et l'URSS dans le camp du bien
25:58donc ce qui était une manipulation.
26:00Alors il y a
26:02le livre paraît une première fois en 2000
26:04il paraît aujourd'hui en 2025 comme je disais
26:06avec plusieurs nouveaux chapitres, vous avez prolongé le récit
26:08jusqu'au temps présent. Je vous poserai la question
26:10que veut dire publier ce texte en 2000
26:12et que veut dire de le publier aujourd'hui
26:14en quoi le contexte de réception est-il différent?
26:16Alors il y a des éléments différents
26:18d'abord quand j'ai publié mon
26:20premier livre en 2000
26:22les chaînes d'information en continu
26:24étaient balbutiantes
26:26il n'y avait pas ce système de débat permanent
26:28qu'on a aujourd'hui, les réseaux sociaux
26:30n'existaient pas
26:32alors il y avait quand même un mouvement
26:34qui était apparu, ce qu'on appelait
26:36les néoriacs qui étaient dénoncés par
26:38Daniel Lindeberg notamment un homme de gauche
26:40c'est-à-dire qu'il y a un certain nombre d'hommes qui venaient de la gauche
26:42penseurs qui venaient de la gauche
26:44Raphaël Fickelkraut, Michel Onfray
26:46qui s'étaient
26:48très largement démarqués de la gauche
26:50qui commençaient à raisonner sur la question de l'école
26:52sur la question de l'autorité, sur la question
26:54de l'identité nationale
26:56sur la question de l'immigration
26:58à raisonner avec une pensée
27:00que Lindeberg, les dénonçants
27:02les qualifiaient de conservatrices
27:04et puis à partir des années de 2010
27:06on a un moment conservateur
27:08ça a été le manif pour tous
27:10et l'émergence médiatique d'Éric Zemmour
27:12qui a été un briseur de tabous à son époque
27:14et puis toute une pléiade
27:16de jeunes essayistes
27:18de journalistes qui vont arriver
27:20à ce moment-là dans un paysage
27:22profondément nouveau du point de vue technique
27:24il y a aussi la technologie
27:26qui compte aussi, il y a le smartphone
27:28aujourd'hui
27:30tout le monde a un smartphone dans sa poche
27:32qui est à la fois un téléphone, un ordinateur
27:34une télévision et une radio
27:36c'est-à-dire qu'il y a une surmultiplication des canaux
27:38d'informations, de commentaires, de l'actualité
27:40qui sont autant d'entrées
27:42pour le politiquement correct, mais c'est aussi autant d'entrées
27:44pour la résistance au politiquement correct
27:46donc le paysage est nouveau de ce point de vue-là
27:48alors vous avez
27:50retracé cette époque, vous avez parlé d'un moment conservateur
27:52moi je me souviens même il y a quelques années
27:54c'était presque une petite fierté
27:56j'ai sorti un droit qui disait
27:58l'hégémonie intellectuelle a changé
28:00quand la droite aujourd'hui
28:02est intellectuellement dominante
28:04je ne pense pas me tromper en disant que vous n'avez jamais véritablement cru
28:06à ce récit. Je n'ai pas cru une seule
28:08seconde à ce récit. De même qu'il y a eu
28:10un mythe comme quoi les années 80
28:1290
28:14ont été un petit peu pacifiés sur le plan du débat
28:16intellectuel, ça je ne le crois pas. Non
28:18c'est vrai qu'il y a
28:20un courant conservateur qui s'est affirmé
28:22mais enfin dans les profondeurs de la société
28:24si on étudie la sociologie
28:26des milieux par lesquels passe
28:28le monde des idées si vous voulez
28:30le monde du journalisme, le monde de l'édition
28:32le monde de l'université, le monde
28:34de la recherche universitaire, les grandes institutions
28:36culturelles, tous ces organes-là
28:38de la société penchent
28:40majoritairement à gauche. Alors
28:42disons-le, moi c'est le droit
28:44des citoyens français que sont les journalistes
28:46de voter à gauche. Mais quand
28:4880% d'une profession vote à gauche
28:50enfin à part croire que ça n'a pas
28:52une incidence sur le contenu de l'information.
28:54Donc il y a
28:56une prépotence de la gauche qui demeure
28:58dans le fond de la société
29:00si vous allez faire un sondage
29:02sur n'importe quel sujet, dans une
29:04salle de prof, d'un collège moyen
29:06de la région parisienne
29:08ou de la province d'ailleurs, c'est la même chose
29:10vous aurez une tonalité qui est celle du politiquement
29:12correct. C'est-à-dire donc, alors effectivement
29:14il y a un discours au niveau du sommet
29:16il y a la droite, les conservateurs
29:18peu importe l'étiquette, une parole
29:20qu'ils n'avaient pas il y a 30 ans, on entend une parole
29:22mais enfin dans le fond de la société
29:24les positions n'ont guère changé.
29:26Arsene Vatrigan.
29:28Mais est-ce que les positions n'ont pas
29:30changé dans ce fond de la société
29:32dans les domaines que vous avez listés, l'école, l'université
29:34la culture
29:36est-ce qu'ils n'ont pas changé
29:38parce que la droite ou les conservateurs
29:40ont déserté ces milieux depuis
29:42bien longtemps. C'était plutôt affaire
29:44à une école de commerce, soit pas prof, soit pas infirmière
29:46soit pas universitaire, soit pas comédien.
29:48Alors ça c'était tout à fait, on ne l'a pas
29:50accordé c'est évident.
29:52La droite
29:54ça date de la 5ème république, ça date des
29:56belles années du gaullisme
29:58on va dire, à cette époque-là
30:00la droite institutionnelle
30:02se préoccupait de
30:04géopolitique, se préoccupait
30:06de la gestion économique du pays
30:08mais abandonnait le champ de la culture
30:10à la gauche en pensant qu'on
30:12donne un os à ronger
30:14aux chiens. Donc
30:16la gauche a toujours dominé
30:18ce domaine-là
30:20avec la complicité
30:22passive, de facto, de la
30:24droite, c'est certain.
30:26Maintenant
30:28au fond
30:30ça a guère
30:32changé aujourd'hui.
30:34Il y a une baisse du niveau général
30:36de la classe politique
30:38qui est liée dans ce sens à
30:40la baisse du niveau de l'école
30:42et il y a
30:44le niveau moyen des hommes politiques
30:46leur formation générale, leur formation philosophique
30:48leur formation historique, leur formation littéraire
30:50tout ce qui donne un arrière-plan
30:52à une véritable pensée politique, à une véritable
30:54pensée de la nation
30:56pensée de l'Europe, pensée du monde, etc.
30:58C'est très, très, très pauvre.
31:00On est frappé
31:02si on parle avec certains hommes
31:04politiques de second degré
31:06je ne veux pas être méchant avec les gens
31:08et puis on ne va pas citer aucun nom, mais le niveau
31:10n'est pas le même. Et c'est vrai à gauche
31:12comme à droite, il y a une baisse de niveau.
31:14Jean Jaurès ou Léon Blum
31:16ce ne sont pas mes amis, mais ce sont des gens
31:18qui disaient le latin et le grec
31:20couramment. Est-ce qu'on a l'équivalent
31:22à gauche ? On ne l'a plus et on ne l'a
31:24pas à droite non plus.
31:26Vous avez dit que le récit commence avec
31:28l'hégémonie du communisme d'après-guerre.
31:30Aujourd'hui, qui dirait de la France
31:32qu'elle porte encore en elle, sans le savoir
31:34l'empreinte du communisme, aurait l'air
31:36probablement le nurluberlu intellectuel.
31:38Je pose néanmoins la question, est-ce que le communisme
31:40a laissé une trace dont nous ne sommes plus
31:42conscients dans la structuration du débat
31:44public, dans la structuration mentale de la société ?
31:46Oui. On reste
31:48avec cette idée qui reste forte que
31:50le communisme était
31:52une belle idée, une idée généreuse.
31:54Elle a peut-être été dévoyée ça et là,
31:56mais ça reste une belle idée.
31:58Rappelez-vous l'accueil
32:00qui avait été fait en 1997.
32:02Ce n'est pas si vieux que ça, bientôt
32:04une trentaine d'années. Ce n'est pas la préhistoire.
32:06Au livre noir du communisme,
32:08le livre collectif lié par
32:10des universitaires, des spécialistes du communisme
32:12et préfacé par Stéphane Courtois, il y a eu
32:14tout un scandale autour de ce livre. Ce livre a été très mal
32:16accueilli à gauche parce qu'il ne fallait pas dire
32:18du mal du communisme.
32:20On a en France un parti communiste,
32:22on n'aurait pas un parti national socialiste.
32:24Je ne souhaite pas qu'on ait un parti national
32:26socialiste. L'intitulé
32:28même du parti communiste pose
32:30une question de fond. Est-ce qu'on accepte
32:32ou pas l'idée que le communisme
32:34a été un système intrinsèquement
32:36pervers, selon une formule célèbre,
32:38ou qui a été un système profondément totalitaire ?
32:40Ça n'est pas reconnu dans l'espace public.
32:42Donc, il y a cette idée, cette inégalité
32:44de traitement, cette hémiplégie, disait
32:46Annick Riegel, entre la gauche
32:48et la droite, entre
32:50du point de vue là, il y a une sorte
32:52de prime à
32:54la pensée de gauche, un progressisme immanent.
32:56Justement, je voulais
32:58vous y conduire. Quand on raconte l'histoire
33:00des 70 dernières années,
33:0280 dernières années intellectuellement,
33:04quand on dit par exemple qu'il y a le moment antitotalitaire
33:06qui arrive, fin des années 70, les nouveaux philosophes.
33:08En fait, c'est une écriture très particulière
33:10de l'histoire. C'est quand la gauche
33:12elle-même sait être trompée
33:14qu'on peut considérer alors que le
33:16communisme est totalitaire. Mais pendant
33:18tout ce temps, on a trouvé à droite,
33:20auparavant, des intellectuels, des journalistes
33:22qui eux-mêmes faisaient ce diagnostic, mais ils n'étaient pas
33:24entendus. Est-ce que, de ce point de vue,
33:26on peut dire qu'il y a une autre histoire
33:28qui pourrait être racontée ? Celle des témoins
33:30qui ont été étouffés, des témoins
33:32qu'on n'a pas voulu entendre, mais qui ont vu en temps réel
33:34ce qui se passait ?
33:35Il y a un vrai témoin, un grand témoin
33:37par rapport à la gauche totalitaire, dont on voit
33:39on a manipulé le personnage, c'est
33:41Alexandre Solzhenitsyn. Il a publié
33:43son Archipel de Goulag en 1973.
33:46Et il y a toute une gauche antitotalitaire
33:48qui va soutenir Solzhenitsyn.
33:50Le Nouvel Observateur va soutenir
33:52Solzhenitsyn. Solzhenitsyn qui est
33:54chassé du RSS en 1974.
33:56Il s'installe aux Etats-Unis.
33:58Et là, il commence à dévoiler l'ensemble
34:00de sa pensée. On s'aperçoit que Solzhenitsyn a
34:02une pensée critique, non seulement
34:04à l'égard du communisme, évidemment, il en vient,
34:06mais à l'égard du capitalisme, au sens
34:08du consumérisme, de la société
34:10matérialiste. Et on s'aperçoit que
34:12la pensée profonde de Solzhenitsyn, c'est celle d'un
34:14patriote russe et celle d'un chrétien.
34:16Alors là, les nouveaux
34:18philosophes et les amis de gauche
34:20de Solzhenitsyn ne parlent plus de lui.
34:22On l'enterre, en quelque sorte. On le considère
34:24comme une espèce de vieux sauvage
34:26qui divale dans son coin.
34:28Et on a oublié,
34:30volontairement, il y a toute une gauche qui a d'abord
34:32porté Solzhenitsyn, quand elle s'aperçut
34:34du véritable fond de la pensée
34:36de ce grand écrivain russe, et bien,
34:38a voulu s'en défaire.
34:40Arthur de Vatrigan. Votre livre, ou la version
34:42réédité augmentée, s'appelle
34:44« Les avis neufs ». Alors, quels sont
34:46ces nouveaux habits ou ces nouveaux visages
34:48du terrorisme, depuis 25 ans ?
34:50Alors, depuis 25 ans, sur le plan idéologique,
34:52le fond
34:54idéologique, globalement, reste le même.
34:56Ce qui est nouveau, c'est l'inflexion
34:58sur les questions sociétales,
35:00qui est extrêmement forte, la question du gender,
35:02etc., du genre, qui n'avait
35:04pas ce poids dans le débat d'idées en France
35:06dans les années 85-86. L'autre élément,
35:08c'est le wokisme, et encore qu'on pourrait
35:10trouver que le wokisme, si on l'analyse
35:12philosophiquement, c'est la pensée
35:1468 développée à son bout,
35:16et au-delà, on pourrait remonter
35:18jusqu'à Jean-Jacques Rousseau. Enfin, on est passé
35:20aujourd'hui de Jean-Jacques Rousseau à Sandrine Rousseau,
35:22c'est pas le même niveau. Mais
35:24les...
35:26les...
35:28ce qui est nouveau,
35:30la nouveauté, je le disais,
35:32les questions sociétales, et dans le wokisme,
35:34il y a quelque chose qui est nouveau,
35:36qui est le racialisme.
35:38La gauche, c'était traditionnellement universaliste,
35:40enfin, à gauche, c'était globalement
35:42un discours universaliste,
35:44et là, le racialisme, cette
35:46espèce de néo-racialisme qui consiste à classer
35:48les gens en fonction de leur origine,
35:50à tenir,
35:52à prendre la couleur de la peau
35:54comme un facteur
35:56d'analyse sociale,
35:58et on a tout ce mouvement, voilà, des associations
36:00qui organisent des sociétés
36:02où les racisés,
36:04non, les non-racisés sont
36:06interdits,
36:08c'est profondément nouveau,
36:10c'est profondément en rupture
36:12avec la pensée de gauche, c'est profondément, pour moi,
36:14c'est extrêmement dangereux, c'est profondément en rupture
36:16avec l'idée nationale, parce que
36:18traditionnellement, la France, l'idée française,
36:20la France, c'est pas une race, c'est une nation,
36:22et une nation, ça peut,
36:24par définition, ça recueille des gens
36:26qui sont d'origines différentes.
36:28– Alors, vous venez de dire un mot très important, l'idée nationale.
36:30Alors, quand on raconte, encore une fois,
36:32l'histoire du totalitarisme, deuxième moitié
36:34du XXe siècle, on a l'impression que
36:36la seule opposition possible au totalitarisme,
36:38c'est une forme de
36:40libéralisme modéré,
36:42mais sans transcendance,
36:44sans enracinement national,
36:46sans patriotisme existentiel,
36:48vous avez référé à ce Jenny Steen,
36:50quand on a découvert qu'il était à la fois orthodoxe
36:52et patriotrusse, on s'est dit, ah là là, mais c'est presque
36:54aussi pire que ce qu'il dénonce.
36:56Alors, j'aimerais vous poser la question, sur quelle base
36:58peut-on véritablement résister au totalitarisme
37:00intellectuel ? Est-ce que le libéralisme
37:02suffit ? – Je ne le pense pas,
37:04mais je pense qu'il y a des moments
37:06où le réel joue des tours
37:08à l'idéologie, et on va prendre un exemple assez récent
37:10qui est la question de la renaissance de la catérale
37:12Notre-Dame de Paris. Certains voulaient
37:14n'y voir qu'un édifice de pierres,
37:16et à travers les…
37:18on a fait évidemment
37:20des cérémonies d'ouverture qui étaient officielles,
37:22laïques, le président de la République,
37:24les institutions de l'État, etc. Enfin,
37:26transperçait au-delà
37:28la dimension
37:30spirituelle de la catérale
37:32de Notre-Dame de Paris, qui n'échappait
37:34à personne, et que les ouvriers
37:36eux-mêmes, même s'ils ne croyaient ni en Dieu
37:38ni en diable, ils sentaient bien que ce n'était pas simplement
37:40un tas de pierres qu'ils étaient en train
37:42de restaurer, qu'il y avait un esprit, un chouvre
37:44qui était lié à notre histoire,
37:46et avec, oui, une transcendance.
37:48Mais même les non-croyants
37:50sentaient bien que ce n'était pas
37:52quelque chose de banal.
37:54Et donc, je pense en effet que c'est sur
37:56cette base-là qu'on peut profondément
37:58renouer
38:00le lien social, essayer de renouer
38:02le lien social, qui est toujours très abîmé
38:04en France, et qu'on peut combattre sur le fond
38:06le terrorisme intellectuel. Parce que
38:08ces valeurs-là, elles s'adressent
38:10à tous les Français, quels qu'ils soient, d'où qu'ils viennent.
38:12– Arthur de Matrigan.
38:14– Vous avez également, vous coécris notamment
38:16dans Historiquement correct, si je ne me trompe pas, sur l'Algérie.
38:18– Oui. – Est-ce que, peut-on
38:20expliquer la soumission
38:22ou, si on va être gentil, la grande prudence
38:24de l'État français vis-à-vis de l'Algérie
38:26accouche seulement d'un
38:28terrorisme intellectuel ? – Oui, parce que
38:30malheureusement, la classe politique française
38:32a au fond intériorisé l'idée
38:34que nous serions coupables d'avoir été une nation
38:36colonisatrice. Alors,
38:38il ne s'agit évidemment pas de dire
38:40que la colonisation de l'Algérie a été
38:42parfaite, ni que la réussite de la présence
38:44française dans l'Algérie était 100%
38:46parfaite. Évidemment qu'il y a eu des pages sombres,
38:48mais enfin, il y a des pages
38:50lumineuses dont on ne parle pas aujourd'hui.
38:52Et la classe politique française
38:54est, notamment à droite,
38:56très complexée sur cette question-là, donc
38:58laisse le champ, une fois de plus, à la gauche,
39:00qui tient un discours diabolisateur.
39:02Et puis, on n'a pas
39:04sûr que la classe politique française
39:06manque la notion
39:08de courage. C'est une notion
39:10qui a souvent été oubliée.
39:12– Alors, je me pose une question plus personnelle
39:14et j'espère ne pas être impudique.
39:16Vous écrivez ce livre-là, vous le publiez
39:18il y a 25 ans.
39:20Vous l'avez dit, à ce moment-là, il n'y a pas
39:22d'environnement intellectuel, médiatique
39:24qui s'est développé, qui peut accueillir favorablement
39:26un tel livre. À certains égards,
39:28il y a des marges, il y a probablement
39:30quelques interlocuteurs, mais peu de gens.
39:32Quel est l'état d'esprit d'un homme qui décide
39:34de publier en 2000 ce livre-là ?
39:36Est-ce que c'est parce qu'il doit, tout simplement,
39:38il n'en peut plus, il ne tolère plus cette hégémonie,
39:40il veut tout simplement se donner lui-même son propre oxygène
39:42pour respirer ? Vous n'étiez pas si nombreux
39:44que ça à l'époque, si je peux me permettre.
39:46Vous étiez parmi les rares, parmi les seuls.
39:48Quel est votre état d'esprit à ce moment ?
39:50Écoutez, moi, j'ai parlé de Solzhenitsyn,
39:52alors je ne me compare évidemment pas à lui,
39:54nous, dans le Q2, on serait rares,
39:56mais je me suis dit, Solzhenitsyn,
39:58c'est un système terrible,
40:00et il a résisté seul, vous voyez,
40:02à la résistance intérieure.
40:04Moi, à ma petite place, en 2000,
40:06de journaliste écrivain, je me suis dit,
40:08je vais faire un acte de résistance,
40:10ce sera ma participation à la résistance.
40:12Je ne me suis jamais pris pour l'homme
40:14qui était le résistant à Solzhenitsyn.
40:16Je me suis dit, c'est une pierre que je pose
40:18pour s'il faut construire un mur,
40:22pour que la France redevienne
40:24un déficit solide.
40:26C'était ma part
40:28aux nouvelles générations,
40:30aux futures générations, en tout cas.
40:32Alors, vous avez dit, les profondeurs
40:34de la société française sont quelquefois
40:36travaillées par le terrorisme intellectuel,
40:38le politiquement correct,
40:40mais sur un autre geste,
40:42et vous êtes connu pour ça,
40:44non seulement vous publiez vos livres,
40:46que ce soit 12, que ce soit 200,
40:48chaque fois, vous allez rencontrer vos lecteurs.
40:50Est-ce que ça ne veut pas dire aussi
40:52qu'il y a une vraie résistance populaire
40:54à ce terrorisme intellectuel,
40:56à cette hégémonie de la gauche?
40:58Est-ce que, finalement, le commun est mortel
41:00pour peu qu'on lui donne une parole de vérité,
41:02il peut se réveiller assez rapidement?
41:04Ah oui, c'est évident.
41:06En plus, c'était une réalité qui transcende
41:08la gauche et la droite.
41:10Moi, je n'ignore que je suis un homme de droite,
41:12bien entendu, mais j'ai aussi rencontré
41:14des gens qui n'étaient pas toujours d'accord.
41:16Vous nous avez fait réfléchir.
41:18Et puis, sur tout un tas de sujets,
41:20depuis les années 2000, depuis longtemps,
41:22j'ai constaté cette espèce de fracture
41:24entre l'opinion dominante et la réalité du pays.
41:26Aujourd'hui, ça devient frappant.
41:28Comment dire que l'immigration
41:30ne pose aucun problème en France
41:32alors que tout le monde sait le contraire?
41:34Comment dire que l'insécurité
41:36n'est qu'un sentiment
41:38quand toute femme qui se promène
41:40la rue le soir sait que ce n'est pas un sentiment,
41:42c'est une réalité, etc.?
41:44Donc, il y a le choc du réel.
41:46Et la question de savoir,
41:48c'est jusqu'à quand ce système-là va perdurer.
41:50Je n'ai pas la réponse. Je suis historien.
41:52Je ne suis pas un devin.
41:54Maintenant, on a quand même
41:56un sentiment
41:58d'un système
42:00qui est à la fois très assis
42:02et en même temps qui a ses fragilités.
42:04Alors, je me souviens d'un ouvrage de Serge Odier,
42:06La pensée anti-68,
42:08qui vous rendait hommage involontairement.
42:10Vous savez, les intellectuels de gauche
42:12qui passent à droite, on en connaît quelques-uns,
42:14on s'en inquiète, mais il y en a un qui a eu
42:16beaucoup d'influence, mais on ne l'a pas suivi
42:18parce qu'il vient de la droite.
42:20Donc, puisqu'il ne vient pas de gauche,
42:22on ne l'identifiait pas comme un des nôtres,
42:24c'est Jean Sevilla, qui depuis longtemps
42:26a contesté l'idéologie dominante.
42:28Et il y a beaucoup plus d'influence
42:30qu'on ne le reconnaît. Il faut quand même
42:32s'en inquiéter. N'était-ce pas une manière
42:34de vous rendre hommage il y a quelques années?
42:36C'est-à-dire, quelqu'un dans l'autre camp
42:38avec le sourire. Alors, il se trouve en effet,
42:40même à 16 ans, même à 18 ans,
42:42je n'ai jamais été de gauche. C'est comme ça,
42:44j'ai toujours été de droite et ça ne m'a jamais posé
42:46aucun problème. Même si l'étiquette,
42:48je suis d'abord français, chrétien aussi.
42:50Pour moi, c'est des qualificatifs
42:52beaucoup plus importants que
42:54la catégorie gauche-droite.
42:56Maintenant,
42:58la satisfaction de mon travail, moi, c'est que
43:00j'ai aussi beaucoup de jeunes lecteurs.
43:02Tous mes livres, au bout de quelques mois,
43:04sont toujours paresse en édition de poche
43:06et il y a beaucoup de jeunes gens
43:08qui me lisent.
43:10Stabilo bosse mes livres
43:12et il y a même des écoles où on fait lire
43:14mes livres. Donc,
43:16si j'ai été un passeur de la vérité
43:18sur tel ou tel point,
43:20ça sera ma grande récompense.
43:22Il nous reste 30 secondes. Après avoir lu
43:24les habits neufs du terrorisme intellectuel,
43:26un jeune lecteur veut prendre un autre de vos livres. Lequel?
43:28Peut-être
43:30l'Histoire passionnée de la France,
43:32l'Histoire d'un pays.
43:34Merci Jean Sevilla.
43:36Merci d'être venu sur le plateau
43:38de CNews et de face à Mathieu Bocoté.
43:40Mathieu, Arthur, à la semaine prochaine.
43:42Dans un instant, c'est l'heure des Pro 2.
43:44A tout de suite.