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Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Céline Landreau du 28 janvier 2025.

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Transcription
00:00Voilà, après 28 ans de bons et loyaux services, je m'en vais.
00:05Je pars avec le froid, avec le temps, mais aussi avec tous ces souvenirs que vous m'avez donnés.
00:12Je vous en porte avec moi.
00:13Vous m'oublierez ? Moi, non. Je vous aime.
00:17C'était le message de Catherine Laborde pour sa dernière météo en janvier 2017, en direct à la télévision.
00:27Ça avait été un moment très émouvant, nous le rappelait tout à l'heure Thierry, qui a fait le 30210, et qui n'a pas oublié.
00:32Thierry, c'est ça, vous n'avez pas oublié ce message cette fois ?
00:35Non, je n'ai pas oublié. Je suis en train de me rendre compte. C'est temps, mais pour moi, c'était hier, donc je n'ai pas oublié.
00:41Et puis, vous savez, pour moi, Catherine, elle est comme Jean-Pierre Pernaut, Michel Blanc, Alain Gilot-Pétré.
00:48Ce sont des gens que je ne connais pas, mais qui font partie de ma vie, parce qu'ils ont partagé des années de ma vie.
00:53Ils les regardent tous les jours, et Catherine, elle fait partie de ces gens-là, qui sont simples, qui sont humbles.
00:58Sûrement que Louis nous dira mieux que ça, parce qu'il les connaît mieux que moi, bien entendu.
01:03Mais ils font partie de nos vies. C'est des gens qui font partie de ma vie.
01:06Louis Baudin, justement, Thierry, restez. Louis Baudin est en ligne avec nous. Il donne la météo sur RTL.
01:13Louis, merci d'être avec nous. C'est une grande famille, les présentateurs météo, et ça, c'est un membre de votre famille, Louis,
01:22qui est parti. C'est Françoise Laborde, d'ailleurs, sa sœur, qui a rendu l'information publique aujourd'hui, en fin de matinée.
01:28Oui, exactement. C'est quelqu'un qui m'a accueilli. Elle était là bien avant moi, évidemment, quand, en 2010, j'ai rejoint cette équipe.
01:37Elle était là, et elle m'a accompagné. Elle m'a, j'allais dire, embrassé de toute sa bienveillance et de toute son expérience,
01:46pour que je puisse m'intégrer au mieux. Et ce que vous venez de dire, c'est exactement ça. Il y avait de la bienveillance, il y avait de la gentillesse.
01:54Il y avait cette voix. C'est une voix qui est très douce. On peut se dire dans les médias qu'il faut une voix quand même beaucoup plus affirmée.
01:59Ben non, avec cette douceur-là, mine de rien, elle arrivait à capter l'attention et à dire ce qu'elle avait à dire.
02:06Ça, ça montre très bien toute son implication, toute son honnêteté, toute sa transparence. Elle aimait les gens.
02:12Elle aimait, elle faisait ce métier-là, parce qu'elle aimait communiquer. D'ailleurs, on la connaissait à travers son métier de présentatrice météo,
02:20mais elle avait une vraie passion pour le théâtre, pour cet échange, pour les émotions qu'elle pouvait, comme ça, construire.
02:26Oui, elle n'avait pas, Louis, elle n'avait pas que la météo dans la vie Isabelle Mourini-Bosque.
02:30Oui, déjà, c'est vrai qu'en anglais.
02:32Ce n'était pas une personnalité toute lisse.
02:34Ah non ! Elle se revendiquait d'ailleurs comme coquine, et moi qui ai eu la chance de la côtoyer deux fois dans le grand concours des animateurs,
02:40qu'elle a gagné. Or, c'est le concours le plus difficile à gagner à la télévision.
02:45Fort Boyard, elle a mouillé le maillot, on disait « la petite Brindille, la petite Brindille ».
02:49Mais la petite Brindille, elle les a tous sidérées, notamment la plus jeune, Chéri Fallouna, qui était avec elle,
02:54et qui était effectivement une génération en dessous.
02:56Mais surtout, elle avait un sens de l'humour absolument ravageur.
03:00Moi, je me souviens, un jour, on devait déjeuner ici. Elle arrive à Rubaia.
03:04Elle arrive, et elle était morte de rire.
03:07Je lui dis « Pourquoi tu ris ? »
03:08Elle me dit « Je viens d'entendre une histoire que ma chambre-mairie raconte dans les grossesses qui me fait mourir de rire. »
03:13Elle était pliée en deux. L'histoire en question, c'était un petit garçon qui dit à son papa « Papa, de qui tiens-je mon intelligence ?
03:18Je tiens mon intelligence de maman ou de toi ? »
03:20Et le père répond « Sûrement de ta mère, parce que moi, j'ai encore la mienne. »
03:23Et ça, ça la fait rire pendant le déjeuner complet.
03:26Et une de ses phrases préférées, c'était la phrase de Guitry,
03:28ce qui m'embête le plus, en fait, qui m'est piqué ma femme, c'est que maintenant, il va voir de quoi je me contentais.
03:32Et ça, ça la faisait mourir de rire.
03:35Elle qui a écrit un livre sur la « joie » d'être trompée par son mari.
03:40Oui, qu'elle a fini par épouser.
03:42Tout à fait, qu'elle a fini par épouser en 2013.
03:45Et elle avait le sens de l'amitié, et elle avait aussi le sens des autres,
03:48puisqu'elle a participé à une émission sur…
03:50C'est elle qui a poussé la France Télévisions à faire la petite fille Trisomie qui présentait la météo.
03:55Elle était derrière, elle l'a soutenue, elle l'a entraînée.
03:58Non, c'était une femme.
03:59C'était infiniment plus complexe que ce qu'on en dit.
04:01Vous avez raison, complexité.
04:03À l'instant, Louis Baudin nous parlait de son amour pour le théâtre.
04:05C'est vrai que dans une période, comment pourrais-je dire les choses, de raidissement moral,
04:10elle avait fait ce livre dans lequel elle disait qu'elle,
04:14elle était pour une vision un peu libérée, libérale de l'amour.
04:18Elle disait tranquillement des choses pas tranquilles du tout.
04:21Et elle assumait absolument tout.
04:24En plus, une vraie intellectuelle, d'une famille d'intellectuels,
04:26et qui avait un vrai courage.
04:28Sa mère avait été résistante dans la résistance franco-anglaise.
04:32Et elle avait fait la grève,
04:34avait fait aux côtés d'Henri Verlogeux, le comédien,
04:37une grève pour le soutien des comédiens, une meilleure nana.
04:39Non, non, elle avançait toujours comme ça,
04:41avec ses petites mains qu'elle tenait serrées,
04:43comme ça, les doigts pris les uns dans les autres,
04:46comme un espèce de petit Rubik's Cube manuel.
04:48Mais elle allait de l'avant de façon incroyable.
04:51Et elle a tenu, Cyril Hanouna avait une passion pour elle.
04:53Il l'a prise d'Anti-PMP.
04:55On a compagnonné une année complète d'Anti-PMP.
04:58Et c'était une sacrée petite bonne femme.
05:00Hanouna était fou d'elle.
05:02Oui, oui, tout à fait.
05:04Comme beaucoup de gens qui regardent quand même les autres,
05:07ils aimaient les vieux et les jeunes,
05:09les vieux entre guillemets.
05:11Et elle, ce qui commençait à la perturber,
05:13c'est de constater que plus elle avançait en âge,
05:16plus elle se sentait pareille avant la maladie.
05:18Mais qu'effectivement, il y avait ceux qui venaient derrière.
05:21Elle disait, je vais être leur grand-mère bientôt.
05:24Et ça commençait à la perturber un petit peu.
05:26Mais intellectuellement, une machine de guerre
05:28qui a fait d'ailleurs plusieurs romans.
05:30Louis, vous confirmez ce portrait
05:32que nous dépeint Isabelle Morini-Bosque en studio.
05:35Derrière cette voix très douce qui nous enveloppait,
05:38il y avait une détermination très importante.
05:40Totalement.
05:42De toute façon, on ne fait pas cette carrière
05:44ou en tout cas, on ne fait pas ce chemin-là
05:46si on n'a pas une détermination, si on n'a pas une volonté,
05:48si on n'a pas une exigence,
05:50si on n'a pas en permanence
05:52cette idée de faire toujours mieux
05:54ou en tout cas de progresser.
05:56Donc, c'est évident que ce que je disais tout à l'heure,
05:58derrière cette voix très douce,
06:00on en a entendu un exprès,
06:02il y avait une grande douceur tout le temps.
06:04Mais oui, il y avait effectivement une vraie volonté.
06:06Il y avait une vraie envie d'échanger,
06:08de réussir le message.
06:10Oui, il y avait cette exigence.
06:12Alors effectivement, parfois,
06:14c'est un peu être anti-homélique.
06:16Quelqu'un comme ça, qui est doux, qui ne dépasse pas,
06:18qui effectivement avait souvent le corps
06:20un petit peu replié sur lui-même
06:22mais qui en fait n'en ont pas du tout.
06:24Il y avait une vraie volonté
06:26de progresser, d'apprendre, de transmettre.
06:28Oui, du savoir.
06:30Il y avait un grand savoir.
06:32Bon, effectivement, il y avait une famille qui permettait ça, peut-être.
06:34Mais en tout cas, il y avait une grande culture.
06:36Et une curiosité
06:38pour l'agrandir toujours un peu plus.
06:40Toujours un peu plus et puis cette envie de transmettre.
06:42Moi, je trouve ça important quand on fait ce métier-là,
06:44on le fait tous autour de cette table,
06:46d'essayer d'échanger,
06:48de parler, de transmettre.
06:50Et il y avait cette volonté-là.
06:52Moi, je trouve ça remarquable.
06:54Ça fait vraiment partie des éléments importants
06:56qui la caractérisent.
06:58Cette idée en permanence comme ça d'être avec l'autre.
07:00Merci à Louis Baudin qui a tenu à être
07:02en direct avec nous sur RTL pour évoquer
07:04la disparition que nous avons apprise
07:06ce matin de Catherine Laborde.
07:08On parlera d'ailleurs
07:10dans un instant de cette sororité
07:12incroyable, ces deux femmes très différentes,
07:14ces deux sœurs très différentes.
07:16Françoise Laborde, assez ferme,
07:18présentatrice du journal de 20 heures.
07:20Grâce à qui elle est rentrée à TF1 ?
07:22C'est Françoise qui avait milité pour qu'elle
07:24pose sa candidature au poste de présentatrice
07:26météo à TF1 en 1988
07:28si je me souviens bien.

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