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Mathieu Bock-Côté, dans sa préface, écrit : "Nous avons tous une dette à l’endroit de Jean Sévillia". Depuis plus de 25 ans et la parution de "Terrorisme intellectuel", Jean Sévillia bataille ferme pour dévoiler la tyrannie derrière le consensus progressiste et la gauche totalitaire qui monopolise le débat public. Dans son nouvel ouvrage : "Les habits neufs du terrorisme intellectuel", l’historien et journaliste reprend le texte de référence publié en 2000 en y ajoutant de très nombreux chapitres inédits. Et Jean Sévillia démontre que ce totalitarisme du temps présent n’a pas faibli et s’est même aggravé en dressant le tableau édifiant de notre vie des idées et de notre vie politique : projet européen dénaturé et détourné en une machine oublieuse de la personnalité de chaque peuple, culture de l’excuse face à l’explosion de la délinquance, encouragement au communautarisme et développement de l’islamisme, perte de contrôle de l’immigration, bouleversements anthropologiques interprétés comme des progrès de la modernité, wokisme et radicalisme d’extrême gauche, attribution extensive de l’étiquette infamante d’extrême droite à toute personne ou toute pensée dissidente.
Jean Sévillia exhume les sources profondes de l’intolérance idéologique que nous subissons et raconte trois quarts de siècle de terrorisme intellectuel : une synthèse indispensable pour ceux qui aiment vraiment la liberté de penser.

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Transcription
00:00Journaliste, essayiste, historien, son nom est associé au Figaro Magazine et au Figaro
00:10Histoire et il publie les habits neufs du terrorisme intellectuel, c'est aux éditions
00:16Perrin et c'est en vente sur TVL.fr, sur la boutique de TV Liberté.
00:21Un texte de référence, de référence enrichi de très nombreux chapitres inédits et d'une
00:27préface de Mathieu Bockcôté.
00:29Mathieu Bockcôté, je vais vous dire comment il parle de vous, mais tout d'abord, bonjour
00:34Jean Sévillat.
00:35Bonjour, merci.
00:36Mathieu Bockcôté dit d'entrée de jeu, notre dette à l'endroit de Jean Sévillat,
00:42notre dette.
00:43Et c'est vrai que depuis plus de 25 ans, c'est-à-dire la parution de terrorisme intellectuel
00:47en 2000, on vous doit d'avoir bataillé ferme pour dévoiler la tyrannie derrière le consensus
00:53progressiste de cette gauche devenue totalitaire et qui monopolise le débat public, alors
00:59je suis d'accord avec Mathieu Bockcôté, on a une dette à votre endroit.
01:02Merci de souligner, écoutez, ça fait 25 ans que je travaille, voilà, beaucoup, mais
01:10là à la fois j'essaie d'écrire, de travailler comme un historien et d'écrire comme un journaliste.
01:15Voilà, donc c'est un petit peu peut-être ma touche, c'est que je fais des livres de
01:18fonds référencés, il y a eu travail en archive, des documents, et puis que ce soit
01:25lisible pour le grand public et lisible dès le plus jeune âge, une des choix de réuniversité,
01:31c'est que je sais qu'il y a beaucoup de jeunes gens, très jeunes gens qui me lisent, mes
01:36livres restent tous en poche après quelques mois, et donc pour moi d'avoir un jeune public
01:40c'est aussi très important parce que c'est l'avenir.
01:41Comment est venue l'idée des habits neufs du terrorisme intellectuel ? Vous avez dit
01:45Est-ce qu'il fallait une remise à jour du terrorisme intellectuel ou est-ce qu'il y avait sur le fond
01:52des notions qu'il fallait que je revoie ?
01:54Alors il y a les deux, il y a les deux, d'une part je voulais prolonger ce livre qui était
01:58devenu une sorte classique de la littérature de droite pour faire court, mais il avait 25 ans,
02:04donc il s'est passé beaucoup de choses depuis 25 ans, donc je voulais reprendre et raconter
02:08les événements survenus depuis l'année 2000 et en même temps faire état du nouveau.
02:12Alors qu'est-ce que c'est le nouveau, le très schématique ?
02:14Quand j'ai publié mon livre en 2000, les chaînes d'information en continu n'existaient pas,
02:20la télévision, les réseaux sociaux n'existaient pas, or tout ça a introduit une démultiplication
02:27des moyens de communication, on a tous dans la poche un smartphone qui est à la fois
02:32un téléphone, un ordinateur, une télévision, une radio, c'est-à-dire que c'est aussi,
02:38c'est un champ d'entrée pour le terrorisme intellectuel, avant on avait les mensonges
02:42par la télévision, les trois chaînes de télévision, quand ça c'est du temps déjà lointain,
02:47mais enfin, quels les journaux, maintenant on peut avoir du mensonge partout, voilà.
02:52En même temps, et nous en avons tous profité, cette mutation technologique a permis à toute
02:58une pensée conservatrice, de droite, non politiquement correcte, on pourrait trouver 50 qualificatifs,
03:06de s'exprimer, et puis toute une jeune génération de jeunes journalistes, il y en a chez vous,
03:11il y en a dans la presse écrite, il y en a à la télévision, à la radio, il y a
03:18toute une jeune génération de jeunes gens qui vont prendre notre succession, que le
03:23jour où ils ne seront plus là, on n'en est pas là, mais absolument, et donc je suis
03:32content de préparer ce travail-là, et donc il fallait raconter cela, cette mutation,
03:37aujourd'hui je pense qu'on a fait bouger un peu le mur du terrorisme intellectuel,
03:41on n'est plus tout à fait à la situation, il y a des sujets dont on peut parler, même
03:45s'ils sont tabous, dans, on va prendre par exemple l'immigration, ça reste un sujet
03:50un grand tabou, enfin il y a beaucoup de gens, il y a à 30 ans, il y avait que Jean-Marie
03:54Le Pen qu'on vient d'enterrer, qui avait lancé aux 30 ans, aux 40 ans, qui avait lancé
03:58le débat sur la question migratoire, et le terrorisme intellectuel s'est beaucoup
04:02servi de lui justement, parce que comme il était, une fois qu'il a été diabolisé,
04:07il ne fallait pas parler comme Le Pen, et donc la droite institutionnelle s'était
04:10interdite de parler d'immigration pour ne pas parler comme Le Pen, mais malgré tout,
04:14aujourd'hui il y a beaucoup de gens, y compris à gauche, qui disent que la pression migratoire
04:18est devenue totalement folle, et donc il y a des sujets qui sont plus libres qu'ils
04:24n'étaient en 2000.
04:26– Et vous avez d'ailleurs dans les actes de lutte contre le terrorisme intellectuel
04:31ajouté dans un chapitre les notions de presse alternative qui jouent ce rôle, et vous avez
04:36la gentillesse de citer TV Liberté parmi les acteurs de cette presse alternative.
04:40Alors 25 ans plus tard, bien en 2025, avec les habits neufs de ce terrorisme intellectuel,
04:46où en sommes-nous exactement ? Est-ce que l'on peut, comme le dit Mathieu Boccotté,
04:50affirmer que la situation s'est radicalisée, ou est-ce qu'elle est restée identique,
04:55ou comme vous l'indiquez, il y a des fissures dans l'édifice de ce mur du terrorisme ?
05:02– C'est priorisément parce qu'il y a des fissures dans ce mur du terrorisme que
05:05la situation s'est radicalisée, paradoxalement, parce qu'au fond le système s'est senti
05:10menacé, commence à se sentir menacé, et dès qu'il se sent menacé, il sort l'écrou,
05:15il devient méchant, il y a notamment ce qui est très frappant, une judiciarisation croissante
05:21du débat politique, évidemment, la 17e chambre ce n'est pas nouveau, on connaissait ça
05:26dans les années 1994-1990, mais aujourd'hui, enfin, vous devez voir le moindre mot dissonant,
05:32la pensée dissonante lancée sur un réseau social ou un média libre peut vous amener
05:38une menace de procès, voire un véritable procès, donc il y a cette menace-là, il
05:44y a la menace qui peut devenir une menace physique, le terrorisme intellectuel peut
05:48conduire au terrorisme physique, sur tout un tas de sujets, pas forcément directement
05:54politiques, il y a aussi les questions anthropologiques, toutes les questions de genre, etc., on voit
05:58des jeunes femmes aujourd'hui qui ont fait, il y a quelques mois, un livre dans lequel
06:04elles dénoncent tout le problème du transgenre, ce ne sont pas des bonnes sœurs catholiques
06:09d'extrême droite, et pourtant elles se font pourchasser et menacer physiquement, parce
06:15qu'elles ont menacé une idéologie dominante.
06:17– Oui, Jean-Céline, c'est un des thèmes qui apparaissent dans l'ouvrage et une notion
06:20qui apparaît par rapport à l'an 2000, c'est que ces questions de genre sont devenues
06:27importantes, c'est vraiment pour vous, vous le dites, une entreprise de subversion
06:32anthropologique ?
06:33– Oui, je le pense.
06:34– Tant que cela ?
06:35– Tant que cela, oui, ça a commencé, bon, ça a été toute la chaîne du Pacte, etc.,
06:40à partir de cela, les milieux réactifs, on sentit le danger, mais on n'a pas vu
06:47à quel point ça allait, ça irait vite, et si vite, et si loin, voilà, la question
06:53du transgeorisme est une question à laquelle on ne se songeait pas il y a 20 ou 25 ans,
06:58moi-même, j'avoue que je n'aurais pas imaginé cela, voilà, donc il y a vraiment
07:02une volonté, oui, alors c'est un micro-milieu, mais ce micro-milieu a une telle audience
07:06médiatique, des telles complicités médiatiques, des telles complicités politiques aussi,
07:12que ça lui donne une puissance tout à fait considérable, et malheureusement il y a beaucoup
07:16de braves gens en France qui avalent ce discours-là et qui finissent par s'en convaincre, oui,
07:21c'est normal, c'est naturel de changer de sexe si l'on veut, je suis monsieur,
07:26je peux devenir madame ou inversement, or ces questions-là sont des questions très
07:30intimes et moi je n'ai pas d'animosité à l'égard des gens qui subissent des transformations
07:34de ce type, ce sont des gens qui subissent un déséquilibre et il faut les aider, médicalement,
07:40psychologiquement, il ne faut pas les abandonner, mais enfin dire que c'est tout à fait naturel,
07:45non, ce n'est pas vrai, il y a des questions qui se posent, or ces questions, on n'a pas
07:47le droit de les poser.
07:48– Quand on voit qu'il y avait « il » et « elle » et qu'aujourd'hui, d'instinct,
07:53on peut dire « il » et on arrive maintenant à définir ça, est-ce que là c'est une
07:57bataille perdue encore ?
07:58– Elle n'est pas perdue, mais enfin c'est une bataille qui commence par le langage,
08:02vous prenez ce bon exemple de « il », c'est le mot qui devient interdit, souvent la bataille
08:07des mots, la sémantique a son importance considérable, elle précède souvent la
08:12révolution des idées ou elle accompagne, elle introduit la révolution des idées,
08:17ça se répand très facilement.
08:19– Alors autre thème essentiel, un peu lié aussi, le hockisme, la cancel culture, avec
08:22une vision racialiste, vous dites, des sociétés, dans le Figaro d'ailleurs, vous dites même
08:27que ce courant racialiste et communautariste de la gauche radicale n'était pas là dans
08:31la filiation des révolutionnaires français, ça, ça m'a intéressé.
08:35– Ah oui c'est vrai, si vous voulez, les révolutionnaires français, c'est pas ma
08:38tasse de thé, mais enfin ils ont une vision universaliste, si vous voulez, c'était la
08:42vision de Jules Féris, on va prendre les gens, quel que soit leur milieu, qui soient
08:48d'ailleurs, ça accompagnait aussi la vision coloniale, c'était l'idée, on va, quelle
08:53que soit la couleur des gens, la couleur de peau, leur religion, on va en faire des citoyens
08:57égaux, universels, autour d'un idéal qui est celui de la révolution française, c'était
09:01un idéal universaliste, or là, le hockisme, c'est un repli sur les identités raciales,
09:08les basse-baume, enfin les couleurs de peau, c'est ça, quand on tient des réunions qui
09:12sont interdites aux blancs, c'est ça, et puis les identités religieuses, l'islamo-gauchisme,
09:18c'est un racisme, c'est-à-dire que par un renversement ailleurs c'est extraordinaire,
09:22ces antiracistes ont abouti à un racialisme qui est en fait un racisme à l'envers,
09:28c'est très extraordinaire à observer.
09:30– Et ces notions-là n'existaient pas dans la religion française,
09:32elles ont un racisme anti-religieux peut-être par exemple ?
09:35– On avait de l'antichristianisme si vous voulez, mais on n'avait pas cette espèce de renversement,
09:41cette idée qui est un renversement complet, et puis l'idée de…
09:46on devient, l'islamo-gauchisme est un islamisme, c'est une forme d'islamisme,
09:52chez des gens qui sont, certains sont issus de l'immigration,
09:55il y en a qui sont des enfants de Gaulois qui tiennent ce discours.
09:59– Plusieurs chapitres évoquent le sujet de l'immigration extra-européenne d'origine musulmane,
10:03c'est un sujet que l'on sait économique, social, culturel, politique,
10:08dans quoi il illustre le terrorisme intellectuel en 2025, selon vous ?
10:12– Écoutez, parce que de ce point de vue-là,
10:14c'est le même discours que depuis les années 80-90,
10:17c'est-à-dire qu'on est vraiment dans l'idée d'un sans-frontierisme,
10:19l'idée que le monde appartient, la terre appartient à tout le monde,
10:23et qu'au fond on peut arriver dans un pays avec ses valises
10:27comme si on était là depuis quelques centaines d'années,
10:31donc il y a l'idée d'une interchangeabilité des hommes, des cultures,
10:36c'est au fond, c'est une volonté de morceler les identités,
10:39même de nier les identités historiques,
10:42et donc c'est une véritable idéologie, c'est l'idéologie immigrationniste
10:48qui s'est imposée à partir des années 80,
10:52à partir de toute la théorie antiraciste des années 80,
10:56touche pas à mon pote, etc.,
10:57et c'est resté très profondément ancré dans l'imaginaire des milieux culturels,
11:02donc vouloir mettre un frein à l'immigration serait raciste
11:07parce que tous les hommes, quels que soient leurs origines,
11:10ont le droit de venir s'installer en France,
11:12au fond c'est une négation de la nation,
11:15le fait national n'a plus d'importance aux yeux de certains.
11:21– Alors, je reviens à la première question,
11:23parce que pour vous le terrorisme intellectuel, il n'a pas faibli,
11:26c'est ce que vous avez redit à l'instant,
11:29c'est d'ailleurs pour cela qu'il fallait raconter la suite de ce terrorisme intellectuel,
11:34il n'a pas faibli, il s'est même aggravé,
11:36et je trouve qu'il y a quand même des signes,
11:38peut-être suis-je trop candide, mais qui rassurent,
11:43vous avez évoqué par exemple le rôle de la presse,
11:45de nouvelles chaînes d'information, de presse de transition,
11:48de presse alternative, et il y a aussi d'autres signes qui ne tombent pas,
11:51par exemple je regardais, la polémique, le dégoût,
11:54l'incompréhension populaire,
11:56après la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques avec Thomas Joly,
12:00et d'un autre côté l'engouement tout aussi populaire pour la réouverture de Notre-Dame,
12:05voilà, est-ce que c'est un signe pour vous ?
12:07– Oui c'est un signe, mais c'est-à-dire que de toute façon
12:09un peuple n'est jamais totalement unanime,
12:11et puis il peut y avoir des contradictions,
12:13c'est-à-dire qu'à la fois les gens sont profondément influencés
12:16par une certaine idéologie dominante,
12:18et en même temps ils sont attirés par le beau, par le vrai,
12:22et puis il y a racine, ça compte,
12:24les gens à la fois sont déracinés aujourd'hui,
12:26et en même temps ils ont besoin de racine,
12:27et la réouverture de Notre-Dame c'était une symbolique extraordinaire
12:31parce que c'est à la fois un sanctuaire chrétien par définition,
12:34c'est un sanctuaire chrétien, l'un des plus vieux sanctuaires de notre pays,
12:37et puis c'est aussi un monument national,
12:40c'est l'histoire de France,
12:43depuis les rois jusqu'à Napoléon,
12:46alors jusqu'à Gérald de Gaulle, la Libération,
12:48enfin cette cathédrale était liée à notre histoire,
12:52et donc il y a eu,
12:54l'affaire Notre-Dame, j'en parle dans le livre,
12:57va être très importante parce qu'on a vu,
12:59l'incendie de 2019 a été une sorte de traumatisme national,
13:03et la réouverture au mois de décembre
13:06a été un moment de joie pour tout le monde,
13:09alors que l'année 2024 n'a pas été très réjouissante
13:12sur le plan politique par ailleurs.
13:13– Et en même temps pour les cérémonies
13:15qui avaient du bicentenaire de la Révolution française,
13:17étaient déjà, en termes de terrorisme intellectuel,
13:21c'était déjà du terrorisme.
13:22– Le défilé de Jean-Paul Goude anticipait ou annonçait
13:25celui de Thomas Joly au mois de juillet dernier.
13:29– Nous sommes parfaitement d'accord,
13:31sauf qu'en 1989, la réprobation populaire est moins forte,
13:37alors qu'elle apparaît très forte en 2024,
13:39et pas seulement dans certains politiques,
13:41mais vraiment au plus profond des peuples,
13:43des gens qui se disent, ça c'est plus supportable.
13:47– Oui, alors il y a aussi une évolution globale
13:49de la société française, en 1989,
13:52en 1988 François Mitterrand a été réélu par les Français,
13:57aujourd'hui la France, politiquement, est à droite,
14:00majoritairement à droite, il se trouve que notre système
14:02est bloqué, enfin très majoritairement, le pays est à droite.
14:05– Et ils sont capables d'identifier les moments woke ?
14:08– Bien sûr, et…
14:09– Donc ils ont maintenant la clé de compréhension ?
14:11Alors c'est à vous d'ailleurs ?
14:12– Je l'espère en tout cas.
14:15Et puis il y a surtout, et là c'est encore un aspect peut-être plus positif,
14:20une forme de révolution conservatrice qui a été entreprise
14:22aux États-Unis par Donald Trump,
14:24qui peut peut-être durablement reconquérir l'intolérance idéologique
14:29que subissaient les Américains en priorité,
14:32et puis indirectement par ricochet les Européens,
14:35et encore par ricochet plus particulièrement les Français.
14:38Est-ce que ça, vous pensez que des États-Unis peuvent arriver aujourd'hui,
14:41enfin, des bonnes nouvelles concernant cette lutte
14:44contre le terrorisme intellectuel ?
14:45Et pas seulement Mathieu Bockcôtter qui nous arrive…
14:48– Du Nord, dans l'Amérique.
14:51Écoutez, oui, mais en même temps je suis toujours un petit peu réservé.
14:54Les Américains restent des Américains, je veux dire…
14:57– Ça c'est important ce que vous me dites.
15:00– Moi je n'ai pas toujours l'enthousiasme de la droite française,
15:03la droite de la droite s'enthousiasme pour tout ce qui se passe derrière Trump.
15:08Moi je pense que Trump est d'abord, c'est d'abord,
15:11comme tous les Américains, c'est la patrie des Américains,
15:13et je pense que Trump fera une politique étrangère américaine des États-Unis
15:17qui ne sera pas radicalement différente de ses prédécesseurs.
15:21Enfin, il y a une évolution depuis Obama de la politique américaine
15:25qui est insemblable, qui va vers l'isolationnisme.
15:27Alors, ça et là, Trump pourra faire des bonnes choses qui vont dans le sens,
15:31mais il ne sera pas spécialement gentil avec les Français.
15:34Moi je n'attends pas de cadeau de Trump.
15:36Donc, je crois à l'existence des nations, moi.
15:39Les États-Unis sont une nation, une nation impériale.
15:42Nous sommes une nation, ça a été assez compliqué déjà de bâtir notre indépendance,
15:46d'essayer de les compliquer, de la maintenir,
15:47surtout que nous sommes un pays aujourd'hui faible et affaibli,
15:49avec un pouvoir politique faible.
15:52Je n'attends pas trop, trop, trop de l'enseignement.
15:54– Même sur ce combat des valeurs, aurait-il, Philippe Mélenchon ?
15:56– Ça peut jouer, ça peut jouer,
15:58mais il y a aussi les nations de l'Europe de l'Est illibérales.
16:03Enfin, je veux dire, depuis l'Hongrie jusqu'à, il y a tout un tas de petits pays,
16:07l'Autriche qui est un pays qui met cher, qui en ce moment bouge électoralement,
16:11enfin, il y a l'élocion des peuples, c'est-à-dire qu'on voudrait passer,
16:15les vieux peuples européens voudraient les passer à grande lessiveuse
16:17pour effacer leur identité par une immigration massive,
16:20par une massification, une uniformisation des mœurs, des mentalités.
16:26Les peuples résistent quand même.
16:28– Comment analysez-vous d'ailleurs, à l'aune de ce regard
16:31que nous portons sur les États-Unis, le parcours d'Elon Musk,
16:34démocrate il y a deux ans encore, ou d'Anne Zuckerberg,
16:36qui dénonce aujourd'hui la politique diversitaire ?
16:39Ils ont lu votre ouvrage qui avait lui-même été mis en place,
16:44d'ailleurs, dans le cadre de Facebook et de Twitter,
16:46nous le savons moins dans le cadre de Facebook, par le FBI, direct.
16:51Comme dans un roman ou dans un film.
16:54– Écoutez, moi, j'ai une petite résistance, on va attendre, il faut attendre,
17:01il faut attendre, bon, Trump va prendre ses pouvoirs,
17:05on va voir comment les choses se mettent en place, j'ai une petite réserve.
17:09– Quand vous apprenez que McDo supprime sa politique diversitaire,
17:11pas Apple par exemple, là aussi, vous dites, c'est un bon chemin,
17:16soyons encore prudents, toujours dans le même esprit que ce que vous me dites.
17:19– Je suis prudent, j'attends quelques mois.
17:22– Alors, il reste en fait un tout petit milieu en France
17:27qui impose ce terrorisme intellectuel,
17:29et on a envie de vous demander, à la lecture de l'ouvrage,
17:33et un peu en conclusion, comment on peut se débarrasser de ce milieu
17:37pour recouvrer la liberté ?
17:38Comment procède-t-on ? On y vote, il faut ça, c'est clair.
17:42– Oui, bien sûr, mais il faut de la lucidité, il faut du courage politique,
17:46il faut d'abord que les gens qui sont en réaction se travaillent,
17:52il y a beaucoup un peu de paresse intellectuelle,
17:54et moi, je me méfie un petit peu des réseaux sociaux,
17:56je suis moi-même sur certains réseaux sociaux personnels,
17:58mais ça ne suffit pas, on ne se forme pas politiquement,
18:01on n'apprend pas à penser le monde,
18:03uniquement avec des tweets de je ne sais plus combien de signes,
18:08– C'est une petite pierre dans le jardin des influenceurs, des youtubeurs…
18:12– Oui, c'est une grosse pierre dans le jardin,
18:14– Une grosse pierre, c'est bien compris comme ça.
18:15– Il faut travailler, moi, ça fait 25 ans que j'écris des livres,
18:18et c'est des livres, je ne dis pas ça pour mettre un exemple,
18:21mais je veux dire…
18:23– Vous voulez que ça apporte quelque chose, que ça compte.
18:25– Oui, que ça compte, mais je veux dire, ça ne m'est pas tombé du ciel,
18:29il y a des heures et des heures de lecture, de travail,
18:32de sacrifices personnels, sur ma vie de loisir, sur ma vie familiale,
18:36pour écrire ce type de livre, je crois qu'il faut passer par là.
18:40– Et recouvrer sa liberté, c'est la lecture, c'est le travail,
18:44il n'y a pas d'autre possibilité, le combat politique par exemple.
18:47– Le combat politique est une voie, oui.
18:48– Est-ce que ça c'est quelque chose que vous voulez ou vous considérez ?
18:52Je ne parle pas du combat pour un parti politique,
18:54mais le combat pour la défense de la cité.
18:56– Le combat politique est essentiel,
18:58et moi je ne suis pas un militant,
19:00parce que je parle à des gens qui ont différentes sensibilités,
19:04mais je soutiens, je pense qu'il faut faire de la politique,
19:08et j'encourage les gens à faire de la politique, tout à fait.
19:11– Les gens me disent que la politique c'est sale,
19:13ça ne conduit à rien, c'est pas nécessaire.
19:15– Oui, c'est l'histoire de Péguy, ils ont les mains propres,
19:18mais ils n'ont pas de main, non, il faut mettre les mains dans la pâte,
19:22alors on se salit un peu, mais on peut faire de la politique proprement,
19:25il y a comme des gens qui arrivent à faire de la politique proprement,
19:27ça existe, des élus locaux, des militants, ça existe,
19:30il y a du merci, il y a des gens qui se donnent au bien commun,
19:34sans, parfois et pas toujours pour attendre des places,
19:38non, non, il y a encore des ressources dans notre pays.
19:41– Dernière question Jean-Célia, qui sort un peu de cet ouvrage,
19:45encore que, il y a quelques jours, Mathieu Pigasse,
19:48qui est homme d'affaires et dirige de nombreux journaux,
19:53finance de nombreux journaux du Monde,
19:55au Nouvel Obs, en passant par C'est à vous,
19:57C'est dans l'air, Levington Post, etc.,
19:59a dit qu'il voulait que les journaux et les médias qu'il contrôlait,
20:06qu'il voulait que ces médias s'engagent dans la lutte contre la droite radicale,
20:10et vous avez travaillé, vous travaillez dans un immense journal
20:13qui est le Figaro Magazine, collé à un immense journal,
20:19quoiqu'on en pense, qui est un des plus grands journaux de la presse française,
20:22est-ce que vous vous souvenez-vous d'un Dassault venant vous dire,
20:25je vais contrôler cela, d'un air sans disant,
20:28je vais contrôler ce que vous dites ?
20:30Est-ce que ça, ça s'est présenté ?
20:32– Mais non, c'est un mythe de gauche, c'est un mythe de gauche,
20:35pourquoi, je veux dire, les journalistes,
20:38moi j'ai toujours fait partie,
20:40j'ai fait toute ma carrière dans le groupe Figaro,
20:42j'ai été, ma liberté a toujours été extrêmement respectée,
20:47il n'y a jamais un rédacteur en chef qui m'a dit,
20:49tu dois penser ça ou tu dois dire ça,
20:52comme homme de droite, j'ai toujours été très libre dans ce cadre-là,
20:56et donc les grands patrons de presse ne donnent pas,
21:00ne téléphonent pas tous les matins au directeur du journal pour dire,
21:05il faut faire ci, il faut faire ça, il y a ainsi une relation confiante.
21:07– Moi je n'avais pas le souvenir d'un oligarque ou d'un grand patron
21:11disant, la presse que je contrôle,
21:13je pense que ces termes-là n'avaient pas existé,
21:15et je posais cette question-là, et comment on ne réagit pas à ça,
21:18parce que là aussi, en retour, les journalistes qui sont impactés,
21:21comme on dit maintenant, c'est-à-dire qui sont touchés par cela,
21:23ne répondent pas, les journalistes du monde,
21:25les journalistes de référence, libres, etc.
21:27– Regardez la diabolisation qu'il y a aujourd'hui autour de Vincent Bolloré,
21:30qui est un très grand patron de grande entreprise,
21:32est-ce que vous pensez que Vincent Bolloré passe sa journée
21:36à prendre le téléphone pour donner des instructions
21:39au directeur des journaux que son groupe contrôle,
21:42c'est un homme qui a par exemple des immenses responsabilités industrielles,
21:45il a ses fils qui travaillent avec lui,
21:48ce sont des fantasmes de gauche.
21:52Est-ce que c'est du terrorisme intellectuel ?
21:53– C'est une forme de terrorisme intellectuel, oui, je le crois.
21:56– On peut penser que derrière des gens comme Kretinsky,
21:59comme Pigasse, comme Xavier Niel,
22:01il y a la volonté de contrôler les idées des journaux,
22:04non pas d'être un mécène, ou d'être un patron de presse,
22:08mais d'être quelqu'un qui est à scène.
22:11– Mais c'est une accusation qu'ils lancent contre les patrons
22:15qui soutiennent des titres de droite,
22:18parce que les titres de gauche sont…
22:20Il faut se rappeler que Libération a été soutenue il y a quelques années
22:23par un Rothschild qui avait investi dans Libération,
22:26on n'a jamais provoqué à ce monsieur de Rothschild
22:29de manipuler la rédaction de l'Ibée,
22:35donc cette accusation est à son unique.
22:39– On n'en a pas fini du terrorisme intellectuel.
22:42– On n'en a pas fini,
22:43donc il y aura peut-être un troisième volume dans quelques années.
22:46– Bon, et puis ce serait moi qui vous interrogerais,
22:48même s'il y a des jeunes journalistes aujourd'hui
22:50qui arrivent, comme on le voit sur TVL notamment.
22:52Merci beaucoup Jean Sévillers,
22:53je rappelle bien évidemment cet ouvrage précieux,
22:55les avis neufs du terrorisme intellectuel,
22:57préface de Mathieu Bocquete, c'est une édition Perrin,
22:59et c'est un ouvrage indispensable à mettre dans sa bibliothèque.
23:02Merci à vous, merci monsieur.
23:04– Merci, merci à vous.

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