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Mardi 14 janvier 2025, SMART TECH reçoit Jean-François Deldon (auteur de “Guide de l’IA en entreprise” et PDG, Yakadata) , Gaël Sérandour (directeur des infrastructures à la direction de l’investissement, Banque des Territoires) et Jean-Paul Smets (PDG, Rapid.Space)

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00:00Bonjour à tous. Tour d'horizon des infrastructures numériques. Quels sont les grands enjeux aujourd'hui ?
00:13Quels investissements cela représente du côté de la Caisse des dépôts en particulier ?
00:17On va s'intéresser à la feuille de route 2025 avec la grande interview de Gaëlle Serrandour
00:23qui est le nouveau directeur du département infrastructure. Voilà pour le sujet à la une de Smartech.
00:29Dans cette édition également, notre rendez-vous avec le monde du libre.
00:33Vous allez découvrir un logiciel de musique assez étonnant et absolument unique en son genre.
00:37Mais d'abord, trois questions sur l'IA dans les PME. Est-ce qu'il nous faut un manuel de survie ?
00:44C'est tout de suite dans Smartech.
00:50Alors voilà, j'ai avec moi le guide de l'IA en entreprise, manuel de survie pour les PME
00:56qui est paru chez First Interactive. Et à distance, j'ai la chance d'être connecté avec l'un de ses co-auteurs.
01:02Bonjour Jean-François Deldon.
01:04Bonjour Delphine.
01:05Vous êtes PDG de Yakadata. Pourquoi un guide de l'IA serait un manuel de survie pour les PME ?
01:13Dans le monde actuel, en tout cas, surtout depuis l'arrivée de Chet-GPT,
01:17l'IA s'impose à toutes les entreprises et pas que les grandes.
01:20Parce que chez les grandes, ça a commencé depuis longtemps.
01:22Mais maintenant, qu'on installe les climatisations ou qu'on soit une entreprise industrielle,
01:27on doit faire face à l'IA. Soit parce qu'on est un dirigeant, on veut l'utiliser,
01:31mais on ne sait pas trop comment embarquer ses employés dans la démarche.
01:34Soit parce qu'en fait, on ne sait pas trop comment l'utiliser, mais par contre, les employés ont commencé.
01:38Et donc, il faut arriver à naviguer dans ces retroubles où on ne maîtrise pas tous les aspects,
01:43on voit des outils, mais il y a un fort impact humain.
01:45Donc, on a essayé de retracer ça dans le manuel de survie avec Luc.
01:49Survie, c'est un mot fort. Ça veut dire qu'il y a des pièges mortels ?
01:53Il y a des pièges auxquels on ne pense pas forcément.
01:56Déjà, il y a tout un tas de règlements sur les données privées, l'IA Act qui arrive,
02:01et les PME ne sont pas préparés en tout cas à faire face à tout ça, ni les utilisations.
02:06Je donne un exemple tout simple. Dans la cabine de gestion de patrimoine,
02:09on se dit qu'on va utiliser la retranscription automatique des réunions.
02:13Mais à partir du moment où les gens vont dire des données sensibles sur leur santé ou quoi que ce soit,
02:17ça tombe sous le coup de ces réglementations-là, et donc il faut savoir appréhender ça.
02:21Vous animez un groupe de travail sur l'IA générative au sein du Hub France IA.
02:26Quels sont les premiers retours d'expérience que vous recevez dans ce groupe ?
02:32Dans ce groupe, ce qu'on a comme premier retour d'expérience, c'est qu'il y a beaucoup d'outils,
02:37et qu'il y a beaucoup de questions qui se posent au-delà de l'utilisation de ces outils
02:41sur comment les employés doivent les utiliser.
02:44On a essayé de fournir un guide qu'on a sorti il y a quelques temps
02:48sur comment choisir son modèle d'IA générative,
02:51parce que dans la multitude de solutions qui existent,
02:54elles n'ont pas toutes les mêmes conditions d'utilisation, les mêmes tarifs,
02:57les mêmes implications écologiques non plus.
03:00Et donc il y a un certain nombre de considérations comme ça qu'on essaye de simplifier
03:03pour essayer de donner de la clarté de ce qui manque aujourd'hui sur ces modèles-là.
03:07Vous sentez un a priori positif, négatif justement, de la part des dirigeants ?
03:13Ça dépend vraiment des entreprises.
03:15C'est-à-dire qu'il y a des dirigeants qui veulent y aller à fond,
03:17et parfois même qui se heurtent plutôt aux réticences des employés,
03:20qui se posent des questions, soit sur leur emploi,
03:23sur simplement qu'est-ce que ça va leur apporter au jour le jour.
03:26Et donc c'est pour ça que dans le manuel, justement,
03:28on essaye de retracer comment préparer les équipes,
03:31comment identifier les cas à valeur ajoutée,
03:33valeur pour l'entreprise, mais aussi pour les employés,
03:35pour qu'ils se disent qu'est-ce que ça m'apporte au jour le jour.
03:38Et parfois, par contre, il y a des dirigeants qui sont un peu réticents
03:41et qui se disent, tiens, où mes données vont aller ?
03:44Qu'est-ce que ça va faire ?
03:46Et est-ce que je ne vais pas perdre mon avantage dans l'entreprise ?
03:49C'est là où ça bloque sur le niveau d'appropriation ?
03:53En fait, c'est plus une inquiétude qu'une réticence à utiliser un nouvel outil ?
04:00Alors, il peut y avoir un peu des deux.
04:03Il y a des situations où les employés, en fait,
04:05sont habitués à la façon dont ils fonctionnaient avant
04:07et ils n'ont pas forcément envie de changer d'outil.
04:09C'est pour ça que je parle de valeur pour l'employé,
04:11c'est qu'il faut les convaincre de pourquoi, en fait,
04:13c'est un gain pour eux de passer à ces nouveaux outils.
04:16Et puis, il y a quand même quelque chose qui est très fort,
04:18qui est la confidentialité, le fait de perdre un petit peu de son savoir d'entreprise
04:23qui est présent dans la tête de pas mal de dirigeants.
04:25Donc, il faut essayer de rationaliser ça et d'expliquer
04:28comment on peut le faire de la bonne façon.
04:30Et j'ai envie de dire, tant mieux, si ça permet de prendre des précautions
04:34sur quelles sont les données que l'on partage et avec qui.
04:37Ça, c'est plutôt une bonne chose, en fait, d'être en éveil là-dessus.
04:40Mais combien ça coûte pour une PME qui veut se mettre à l'IA ?
04:44En fait, quand on veut se lancer, on a toujours l'impression
04:47que c'est des montants astronomiques, mais on peut se lancer
04:49avec des montants assez faibles.
04:50Et ce qu'on essaye aussi de retranscrire dans le manuel,
04:52c'est qu'il y a beaucoup d'aides qui existent.
04:54Par exemple, si on utilise des dispositifs comme le Diagnostic Data IA
04:58du programme IA Booster de BPI France, pour un montant de 6500 euros
05:02avec les 6500 euros supplémentaires d'aide de la BPI,
05:06on peut faire un diagnostic de 10 jours qui est clair
05:08sur les sujets qu'on va faire.
05:10Avec des dispositifs comme le PAC IA en Ile-de-France
05:12et qui est en train de se développer un peu partout
05:14grâce au Hub France IA, justement, pour des montants
05:17de quelques milliers, quelques dizaines de milliers d'euros,
05:19on arrive déjà à faire de premiers projets IA.
05:21Et c'est vraiment ce qu'on essaye de proposer dans le livre.
05:23C'est une approche itérative où on identifie,
05:26on fait des premiers projets et après on grossit
05:28en fonction de l'intérêt et de la valeur qu'on trouve.
05:30Et c'est vrai qu'il y a beaucoup d'aides en France sur ces projets,
05:33donc c'est important de les connaître.
05:35Il y a aussi un quiz à la fin pour savoir
05:37quel genre d'innovateur on est, c'est ça ?
05:39Oui, effectivement, à la fin du livre,
05:41il y a quelques éléments.
05:43Alors il y a un élément qui est la prompte académie
05:45parce qu'on ne pourrait pas quand même faire un livre
05:47sans parler un peu de concrets et d'outils,
05:49même si on parle beaucoup d'humains.
05:51Et puis un petit quiz autour de quel innovateur on est
05:53parce que justement, vu qu'on a beaucoup focalisé
05:55ce livre sur la partie humaine,
05:57on veut donner toutes les clés aux dirigeants
05:59pour pouvoir embarquer leur équipe au mieux.
06:01Et alors, ça donne quoi, Jean-François, pour vous ?
06:03Vous êtes quel genre de PDG ?
06:05Je suis très, très créatif.
06:07Donc clairement, en fait,
06:09pour ma compagnie,
06:11il faut avoir un profil plutôt
06:13de gens qui me ramènent sur le concret
06:15et qui vont aller plus sur la partie
06:17logistique, organisation.
06:19Merci beaucoup, Jean-François Deldon.
06:21Je rappelle que vous êtes le PDG de IACadata
06:23et puis l'auteur de ce guide de l'IA
06:25en entreprise paru
06:27chez First Interactive.
06:29Merci beaucoup. Allez, tout de suite,
06:31c'est l'heure de la grande interview. Aujourd'hui, je reçois
06:33Gaël Serrandour de la Caisse des dépôts.
06:41Quels sont les grands enjeux
06:43en matière d'investissement dans nos infrastructures
06:45en France ? Quels investissements, d'ailleurs,
06:47cela représente la feuille de route
06:49de l'État pour 2025 ? On va voir tout ça avec mon
06:51grand invité aujourd'hui dans Smartag.
06:53Gaël Serrandour, bonjour. Bonjour.
06:55Vous êtes le nouveau directeur du département infrastructure
06:57à la direction de l'investissement de la Banque des Territoires
06:59du groupe Caisse des dépôts.
07:01Alors, d'abord, bienvenue dans
07:03cette émission. Vous coordonnez
07:05les investissements dans les grandes infrastructures du pays
07:07mais pas uniquement sur le numérique, bien évidemment.
07:09Vous êtes passé à l'échelle plus
07:11large. Cela dit, moi, je vais vous ramener
07:13à ce sujet du numérique parce qu'on est
07:15dans Smartag et vous avez longtemps travaillé sur les
07:17investissements vraiment dédiés à ce secteur
07:19au sein du groupe la Caisse des dépôts.
07:21Alors, quels investissements cela représente
07:23aujourd'hui ? On parle de quel montant
07:25quand on parle d'infrastructures numériques
07:27à la Caisse des dépôts ?
07:29Alors, merci pour l'invitation.
07:31Tout d'abord, Delphine, alors peut-être pour vous répondre
07:33et pour avoir la proportion de ce que peuvent
07:35représenter des investissements dans les infrastructures
07:37numériques, juste vous donner
07:39une indication déjà du montant d'investissement
07:41globalement
07:43pour la Banque des Territoires chaque année.
07:45C'est à peu près entre 1,5 et 2 milliards
07:47d'euros d'investis
07:49dans les territoires sur
07:51différents projets.
07:53Quand par ailleurs, dans les métiers
07:55de la Banque des Territoires, nous sommes à la fois
07:57prêteurs pour les collectivités territoriales
07:59et les organismes de logements sociaux,
08:01ça c'est entre 15 et 20
08:03milliards d'euros de prêts que l'on octroie
08:05chaque année, des prêts de très long terme.
08:07On utilise l'épargne des Français
08:09pour des services
08:11utiles et d'intérêt général.
08:13Et puis, il y a donc cette activité d'investissement
08:15en parallèle de cette activité de prêts.
08:17Et aujourd'hui, le portefeuille
08:19de la Banque des Territoires en matière d'investissement,
08:21c'est 8 milliards d'euros.
08:23Et à l'intérieur de ces 8 milliards d'euros, les infrastructures
08:25représentent 1 milliard d'euros.
08:27Donc c'est déjà en termes de proportion
08:29ce que la Caisse des dépôts, la Banque des Territoires
08:31a consacré aux infrastructures
08:33numériques ces dernières années.
08:35Je disais justement que vous avez longtemps travaillé
08:37sur ces questions d'infrastructures numériques.
08:39Comment vous avez vu les choses évoluer dans le temps ?
08:41Alors, il y a eu
08:43différentes phases
08:45en matière d'infrastructures numériques.
08:47D'abord en montant
08:49d'investissement et puis aussi sur la nature des projets
08:51eux-mêmes.
08:53Le véritable
08:55signal et la modification
08:57sur le marché en France
08:59a été tout de même la constitution
09:01et la définition par le gouvernement
09:03d'un programme, d'un plan, le plan
09:05France Très Haut Débit, année 2010,
09:07qui a permis d'organiser
09:09entre les opérateurs privés,
09:11opérateurs de télécommunications,
09:13et la puissance publique,
09:15l'État et les collectivités territoriales,
09:17l'organisation de ce qui a été
09:19l'un des plus grands chantiers, finalement, d'investissement
09:21dans les infrastructures
09:23et dans les infrastructures numériques ces dernières années.
09:25Alors, on était très en retard dans les années 2010.
09:27Aujourd'hui, on peut même...
09:29Sur la fibre optique.
09:31Aujourd'hui, on peut même se féliciter
09:33parce qu'au niveau européen, la France est désormais
09:35sur le podium
09:37en matière de taux de
09:39couverture en Très Haut Débit
09:41des foyers français et des entreprises
09:43et également en taux de souscription.
09:45Donc, il faut aussi avoir
09:47des sentiments de fierté.
09:49Il y a vraiment eu une bascule à partir de 2010
09:51et un grand plan d'investissement
09:53qui s'est donc déroulé ces dernières années.
09:55Alors, il y a encore, quand même,
09:57ce chantier qui n'est pas totalement terminé.
09:59On parle de tous les problèmes
10:01autour de la fin du cuivre
10:03et de ce 100%
10:05qu'on devrait pouvoir réussir à atteindre
10:07en France
10:09sur la fibre optique.
10:11On ne va peut-être pas rentrer dans ce débat
10:13parce qu'on ne va pas avoir le temps,
10:15mais on est quand même pratiquement à la fin
10:17de ce plan France Très Haut Débit.
10:19Quels sont les nouveaux enjeux en matière d'infrastructure numérique ?
10:21Quelle est la prochaine étape ?
10:23Les prochains investissements majeurs ?
10:25Tout de même, et ça ne fera que 5 secondes,
10:27donner la proportion.
10:29En fait, on est déjà à 90% de l'objectif.
10:31Les collectivités avaient en charge
10:3318 millions de foyers
10:35de français qu'il fallait rendre raccordables
10:37au Très Haut Débit en fibre optique.
10:39Nous, Banque des Territoires, on avait
10:41mobilisé de l'argent pour 13 millions de français
10:43et aujourd'hui, sur notre empreinte,
10:45sur notre activité d'investissement,
10:47je rappelais le milliard d'euros
10:49que l'on a consacré à ce chantier-là,
10:51on a réussi la construction de 12 millions de foyers.
10:53Donc vous voyez, on est à 12 millions sur 13 millions,
10:55on est quasiment au bout,
10:57mais c'est vrai, vous l'avez rappelé Delphine,
10:59il restera des petits sujets qu'il faudra régler.
11:01Au-delà de ce sujet du chantier
11:03de la fibre optique, en fait, ce que l'on voit
11:05poindre et arriver
11:07assez naturellement dans les territoires
11:09de la part des PME, des ETI
11:11et des collectivités, c'est que finalement
11:13ce chantier a créé quand même
11:15une infrastructure, un socle
11:17qui permet d'accéder à
11:19du Très Haut Débit, de la connectivité
11:21de nouveaux services
11:23et en prolongement de cela, on voit
11:25de plus en plus des entreprises qui ont besoin
11:27d'héberger leurs données, des collectivités
11:29locales qui ont besoin de superviser
11:31leurs données, de déployer
11:33des capteurs pour vérifier l'hygrométrie
11:35des sols pour les
11:37agriculteurs, pour surveiller
11:39le CO2 dans les écoles
11:41ou pour monitorer l'éclairage public
11:43parce que post-Covid et avec
11:45les sujets de délestage d'énergie
11:47ces trois dernières années, il y a eu
11:49une mobilisation très importante des
11:51collectivités pour transformer
11:53leur éclairage public, le rendre moins
11:55consommateur, plus sobre, et ça
11:57il faut le piloter, il faut le piloter avec de l'énergie
11:59avec des capteurs, et donc c'est là que
12:01le numérique est venu aider à cette
12:03transformation. Donc ce sont ces mouvements
12:05que l'on voit dans les territoires.
12:07Du secteur classique
12:09où vous travaillez avec des opérateurs de télécom
12:11des réseaux de télécommunication
12:13pour aller sur un champ d'infrastructure
12:15plus large dans lequel je vais
12:17intégrer par exemple des data centers
12:19c'est ça ? Exactement. Donc l'investissement
12:21dans des data centers ça fait partie des
12:23missions aujourd'hui de la Caisse des dépôts ?
12:25On a réalisé, et aujourd'hui
12:27d'ailleurs, dans le prolongement
12:29je vous illustre avec le département de la SART
12:31qui avait déployé
12:33et on était investisseurs
12:35pour déployer la fibre optique
12:37et l'étape d'après pour eux assez naturelle
12:39ça a été de dire je veux doter mon territoire
12:41d'un data center pour l'ensemble des acteurs
12:43du territoire, et puis déployer
12:45un réseau
12:47bas débit, un réseau radio bas débit pour
12:49déployer tous ces capteurs. Il y a d'autres
12:51territoires en France aussi
12:53qu'on pourrait citer. C'est un exemple, oui.
12:55Ça va jusqu'aux
12:57supercalculateurs aussi, ces infrastructures ?
12:59Alors aujourd'hui la France
13:01a besoin de toute façon, là
13:03on dépasse l'échelle territoriale
13:05la France, le pays, a besoin
13:07de grandes puissances de calcul
13:09c'est le sujet intelligence artificielle
13:11LLM, Mistral
13:13pour lesquels on a besoin
13:15d'objets qui viennent héberger
13:17ces équipements pour faire tourner
13:19les algorithmes et les apprentissages
13:21donc ça dépasse la simple
13:23initiative locale
13:25et aujourd'hui ce qui va se passer
13:272025, 2026, 2027, on est quand même
13:29sur plusieurs années, on va avoir cette articulation
13:31on va voir émerger
13:33finalement à la fois des
13:35gros calculateurs et des campus
13:37quelque part, et puis
13:39des toutes petites capacités d'hébergement
13:41réparties sur le territoire. On va avoir cette dualité.
13:43Et ça veut dire aussi que vous avez
13:45de nouveaux interlocuteurs, puisqu'on
13:47sort du simple champ,
13:49c'était pas forcément si simple, ce plan
13:51foncerait au débit, mais du champ des opérateurs
13:53de télécommunications pour adresser
13:55d'autres types d'opérateurs qui sont
13:57en charge d'infrastructures pas forcément numériques
13:59au départ. Tout à fait, alors c'est vrai que
14:01nos contreparties, partenaires,
14:03co-investisseurs étaient les opérateurs
14:05de télécommunications, on est
14:07aujourd'hui plutôt avec des industriels
14:09des services numériques, dans le bâtiment aussi
14:11des ESN
14:13des NG, parce que
14:15quand on parle de datacenters ou des
14:17Dalkia, groupe EDF, parce que
14:19on parle d'efficacité énergétique,
14:21on parle de mix énergétique aussi pour
14:23ces nouveaux datacenters
14:25pour lesquels tout le monde aujourd'hui
14:27veut évidemment baisser la consommation
14:29d'énergie, qu'il soit efficace
14:31et donc il y a aussi une dimension
14:33avec ces acteurs de l'énergie
14:35alors qu'on est dans le champ
14:37finalement de l'infrastructure de données.
14:39Alors je voulais faire quand même
14:41une parenthèse sur Mayotte
14:43parce que comment ça se passe là après
14:45ce cyclone Shidou qui a ravagé
14:47totalement Mayotte, il y a
14:49tout le sujet de la reconstruction des
14:51infrastructures, y compris
14:53numériques, on a entendu une première polémique
14:55avec le choix de Starlink en urgence
14:57mais au-delà de ça
14:59est-ce que la question
15:01du plan France Très Haut Débit se pose
15:03aussi à Mayotte, est-ce qu'on va passer
15:05par de la fibre optique ou on va
15:07trouver des solutions peut-être plus
15:09légères, plus rapides ?
15:11Alors ça n'est pas un sujet léger, malheureusement
15:13parce que la situation a été
15:15assez dramatique et sur
15:17les trois volets, l'eau, l'énergie
15:19et les télécommunications
15:21en urgence, et ça n'est encore
15:23pas fini évidemment pour l'eau
15:25l'énergie, on espère
15:27que fin janvier
15:29l'ensemble du re-raccordement des
15:31particuliers ou des entreprises sur
15:33Mayotte sera fait par l'électricité de Mayotte
15:35et puis en urgence les opérateurs de
15:37télécommunications ont aussi rétabli
15:39un minimum de couverture mobile
15:41sur l'ensemble
15:43de l'île, et en effet la question
15:45qui va se poser, chacun avait
15:47son plan d'investissement, ses opérations
15:49qui étaient prévues, tout est venu
15:51être bousculé et percuté
15:53et donc là désormais le sujet c'est
15:55plutôt de repenser de manière
15:57concertée, de manière mutualisée
15:59pour que les infrastructures
16:01de l'île, encore une fois qu'elles
16:03soient eau, énergie ou télécom soient
16:05pensées de manière coordonnée
16:07d'abord parce que ça peut permettre de faire baisser
16:09le coût de la reconstruction
16:11c'est quand même important
16:13et puis par ailleurs parce que finalement
16:15les choses sont de plus en plus liées
16:17et de repenser aussi les choses
16:19avec une visée de résilience
16:21on a eu malheureusement aussi l'expérience
16:23post-ouragan Irma sur les Antilles du Nord
16:25avec Saint-Martin
16:27donc on a aussi une petite courbe
16:29d'apprentissage que l'on pourra
16:31partager, proposer à
16:33tous les acteurs maorais
16:35pour la reconstruction, mais juste pour illustrer
16:37par exemple Mayotte, il y a deux ans
16:39on a inauguré, c'est l'un des premiers
16:41investissements de la Banque des Territoires
16:43à Mayotte, un data center
16:45qu'on avait conçu de manière
16:47sécurisée, en hauteur
16:49sur les hauteurs de Mamoudzou, avec un certain nombre
16:51de prescriptions techniques
16:53ça fait partie des infrastructures
16:55qui finalement n'ont pas été tellement
16:57perturbées, certes il y a eu un petit peu
16:59de dégâts des eaux
17:01dans les bureaux, attenant
17:03mais les équipements qui étaient hébergés
17:05dans le data center de Mayotte
17:07ont tenu, les opérateurs
17:09télécoms qui étaient venus
17:11se faire héberger dans le data center
17:13ont au moins eu ces équipements
17:15secourus et préservés
17:17et le centre hospitalier de Mayotte qui d'un point
17:19de vue immobilier a malheureusement
17:21énormément souffert, toute son infrastructure
17:23informatique qui était logée dans ce data center
17:25a été préservée, donc c'est
17:27ça aussi, repenser des infrastructures
17:29de manière globale et coordonnée, ça va être
17:31ça aussi, c'est de se dire comment je
17:33reconstruis, mais je reconstruis de manière
17:35sécurisée et résiliente
17:37pour limiter au maximum
17:39les éventuels aléas futurs. Et pas
17:41uniquement à Mayotte, dans les
17:43critères, j'imagine aujourd'hui
17:45justement d'investissement et
17:47de prêts dans les infrastructures numériques
17:49le critère de la résilience s'impose
17:51évidemment, mais
17:53y compris en métropole. Absolument
17:55et c'est vrai que nous, après
17:57finalement la grande vague d'investissement
17:59dans les réseaux fibres, aux côtés
18:01des opérateurs, on en a parlé tout à l'heure
18:03on a invité
18:05les collectivités territoriales
18:07à penser la résilience
18:09de leur territoire, on a proposé
18:11aujourd'hui il y a une trentaine de territoires
18:13que l'on accompagne, on co-finance
18:15des études ou des schémas directeurs
18:17de résilience à l'échelle
18:19d'un département ou de plusieurs départements
18:21donc le mouvement est parti et ces
18:23collectivités finalement, elles vont
18:25définir un nouveau plan d'investissement
18:27elles vont se rendre compte que
18:29il faut déplacer peut-être
18:31certains équipements
18:33de télécommunication et demander
18:35au syndicat d'énergie de se coordonner
18:37pour eux aussi modifier
18:39parce qu'il y a une zone
18:41accidentogène, voilà
18:43et donc ça c'est un enjeu qui est effectivement
18:45pas uniquement pour les territoires ultramarins, il existe aussi
18:47évidemment, on a eu plusieurs tempêtes
18:49ou événements climatiques
18:51dramatiques aussi en métropole. Et ça en parlait
18:53de la cybersécurité
18:55aussi. Qui est un autre sujet, qui est moins palpable
18:57qui est moins infrastructure hard mais qui est
18:59tout aussi présent évidemment. Et alors
19:01bon, tout ça, ça fait quand même beaucoup d'investissements
19:03nécessaires
19:05donc la fin de ce plan France Très
19:07Haut Débit ne va pas nous permettre de faire des économies
19:09si je vous entends bien parce qu'il va falloir continuer
19:11à investir, notamment dans
19:13l'IA, dans la résilience. Il y a des
19:15incertitudes aujourd'hui au niveau du
19:17PLF, le projet de loi
19:19de finances qui n'est toujours pas voté.
19:21Qu'est-ce qui est encore incertain ?
19:23Alors il y avait une mesure très
19:25concrète qui était prévue
19:27dans le projet de loi de finances
19:292025 qui semblait ne pas poser
19:31de problématiques politiques
19:33au sens de l'approbation des
19:35différentes formations politiques.
19:37C'était une enveloppe que le gouvernement avait proposée
19:39pour résoudre ce que Delphine
19:41vous évoquiez au tout début, pour achever le plan
19:43France Très Haut Débit, de résoudre
19:45le raccordement final dans des situations très
19:47compliquées, très complexes. Et donc
19:49il y avait une ligne budgétaire
19:51de 16 millions d'euros qui était prévue
19:53pour amorcer
19:55finalement la résolution de ces
19:57cas complexes et problématiques.
19:59Il faudra voir dans le nouveau projet
20:01de finances 2025 que le gouvernement
20:03prépare si cette ligne est
20:05évidemment maintenue.
20:07Et si ce n'est pas le cas, on a un plan B ?
20:09On aura de toute façon collectivement
20:11le problème à résoudre avec
20:13une équation financière de toute façon.
20:15Et sur, je parlais des
20:17critères aujourd'hui pour la
20:19Banque des Territoires, la Caisse des dépôts en matière
20:21d'investissement, le critère de la souveraineté.
20:23C'est un nouveau critère ?
20:25Alors la souveraineté
20:27l'a toujours été pour la Caisse des dépôts
20:29ne serait-ce que parce que
20:31les souverainetés économiques,
20:33industrielles ou alimentaires
20:35ont fait partie
20:37de nos préoccupations
20:39au niveau de la Caisse des dépôts.
20:41La Banque des Territoires qui s'inscrit,
20:43qui est l'un des métiers
20:45de la Caisse des dépôts, s'inscrit évidemment dans
20:47cette stratégie globale du groupe Caisse des dépôts
20:49et on a réalisé
20:51un certain nombre d'investissements qui
20:53résonnent avec les sujets de souveraineté.
20:55On est actionnaire avec DocaPost,
20:57Dassault Systèmes et Bouygues Télécom
20:59NumSpot, le grand projet
21:01de cloud souverain.
21:03Il existe d'autres
21:05fournisseurs de solutions
21:07françaises d'ailleurs pour répondre
21:09à ces besoins très particuliers.
21:11On n'est pas en train d'adresser
21:13100% des besoins d'hébergement de données
21:15mais on est en train de parler des hébergements critiques
21:17pour la finance, pour le secteur de la santé,
21:19de l'éducation
21:21ou des collectivités territoriales
21:23et de la puissance publique.
21:25On a déjà engagé des mouvements
21:27en matière de souveraineté numérique
21:29et c'est vrai que les sujets
21:31de souveraineté énergétique
21:33seront aussi évidemment au cœur des investissements
21:35futurs que l'on fera.
21:37Et si vous deviez me dire juste le mot-clé de votre feuille de route
21:39pour 2025 ?
21:41Engagement.
21:43Très bien, merci beaucoup Gaël Serrantour
21:45d'avoir joué le jeu de la grande interview dans Smartech.
21:47Je rappelle que vous êtes le directeur des infrastructures
21:49à la direction de l'investissement de la Banque des Territoires
21:51du groupe Caisse des dépôts.
21:53Merci beaucoup.
21:57On termine cette édition
21:59avec Le Monde du Libre
22:01et Jean-Paul Smets,
22:03PDG de Rapid Space. Bonjour Jean-Paul.
22:05Alors aujourd'hui, tu vas nous faire découvrir
22:07un logiciel libre de création musicale
22:09qui est absolument unique en son genre.
22:11Oui, surtout il vient d'un développeur particulièrement
22:13original, Denis Staroff
22:15qui a créé une théorie, un solfège
22:17de la musique fondée sur les couleurs
22:19plutôt que sur les gammes chromatiques
22:21et a décidé de tout publier en libre,
22:23le manuel d'enseignement comme les logiciels
22:25et tout ça, ça se passe
22:27entre Paris, Moscou, Berlin,
22:29Pouquet et même à Kiev.
22:31Alors tu nous racontes peut-être un petit peu
22:33l'histoire de ce Denis. Alors Denis
22:35naît en 87, fait des études
22:37d'ingénieur chimique à l'université
22:39Mandelyef. Son prof
22:41essaye de le pousser vers les matériaux composites
22:43pour faire des bombes mais ça ne lui posait
22:45pas beaucoup en termes moraux donc il est vite
22:47parti dans le trading chimique où il a fait
22:49les systèmes de gestion d'une entreprise
22:51de trading chimique. Puis au bout
22:53d'un certain temps il s'est mis, quand tout marchait,
22:55à développer des logiciels libres lui-même.
22:57Puis il a trouvé qu'il y avait un peu trop de propagande
22:59en Russie, il voulait un contexte plus international
23:01avec plus de centimètres création.
23:03Il est parti à Pouquet en Thaïlande.
23:05Il a aussi participé au projet
23:07Oulay qui est un projet de
23:09maker en fait en
23:11Russie où on fabrique des équipements
23:13pour salles de sport. Et puis à chaque
23:15fois qu'il fabriquait des équipements,
23:17il faisait de la menuiserie ou coupait le métal.
23:19En fin de journée tout le monde se réunissait pour faire un
23:21concert. Donc Denis a fait de plus en plus de musique
23:23comme batteur. Puis il a essayé de passer à la mélodie
23:25et là ça n'a pas marché. Il ne comprenait
23:27pas le solfège. Son professeur de piano
23:29n'arrivait pas à lui enseigner et il s'est dit
23:31on va créer une nouvelle théorie, une théorie
23:33musicale fondée sur les couleurs.
23:35Oui parce qu'on parle de couleurs musicales.
23:37Oui mais lui c'est les couleurs physiques.
23:39Parce qu'en fait son gros problème c'était pourquoi
23:41le la 440 du diapason
23:43c'est le a en anglais ? Pourquoi a
23:45c'est la première note qui est le la pour nous qui n'est pas la
23:47première et pourquoi pas le do ?
23:49Il ne comprenait pas et il s'est dit on va prendre le la
23:51440 hertz et on va le transposer.
23:53Chaque fois qu'on transpose d'une octave
23:55on multiplie la fréquence par deux.
23:57Si on transpose de 33 octaves
23:59on passe de la musique aux fréquences
24:01de la 5G. Si on transpose de
24:0340 octaves on passe de la musique
24:05aux fréquences de couleurs. Et là
24:07comme par magie le la ça devient
24:09le rouge, le si ça devient
24:11un jaune, le do
24:13ça devient du vert et on trouve
24:15toutes les couleurs de l'arc-en-ciel qui
24:17sont en fait la transposition du
24:19la au la dans le domaine de la musique.
24:21Et il a comme ça créé Chromatome
24:23la musique fondée sur les couleurs.
24:25En quoi c'est utile
24:27et ça peut l'aider à composer de la musique ?
24:29Ce que je peux dire
24:31c'est que lui ça lui a permis d'apprendre la
24:33musique, il n'y arrivait pas avant donc au moins
24:35ça a servi à une personne.
24:37Puis après chaque fois qu'il apprenait
24:39un élément de théorie il écrivait
24:41une page web pour expliquer
24:43par exemple le cycle des quintes
24:45puis il expliquait par exemple dans le cas du cycle
24:47des quintes comment ça
24:49se transpose en couleurs
24:51puis il a écrit un logiciel pédagogique pour jouer avec
24:53le cycle des quintes et il a fait ça pour toute la théorie
24:55musicale jusqu'à ce qu'il a un système
24:57complet de plusieurs centaines de pages
24:59avec des dizaines d'applications libres, des synthétiseurs
25:01virtuels qui permettent d'apprendre
25:03la musique fondée sur les couleurs plutôt que sur les
25:05gammes chromatiques. Et pourquoi
25:07décide-t-il de publier tout son travail en licence
25:09libre ? Alors quand vous créez une nouvelle
25:11théorie pédagogique alors qu'il y a des personnes
25:13qui ont passé plusieurs siècles à apprendre
25:15la musique selon une théorie
25:17classique, vous menacez
25:19en quelque sorte cet investissement
25:21et donc il faudra peut-être une, deux, trois
25:23générations pour que même on s'y intéresse.
25:25Si le contenu pédagogique
25:27est libre, peut-être que dans une, deux, trois
25:29générations on va pouvoir s'y
25:31intéresser et par ailleurs si
25:33les logiciels sont faits en HTML5
25:35on a la garantie qu'on pourra continuer à les utiliser
25:37dans 100 ans. Et alors
25:39qui travaille avec Denis ? Alors vous avez
25:41une société en fait qui a été je crois
25:43créée à Paris, entre Paris et Berlin, qui s'appelle
25:45Playtronica, qui fabrique des instruments
25:47de musique qui fonctionnent avec le toucher. Donc j'en ai apporté un
25:49qui ressemble à ça et vous
25:51touchez. Donc c'est un pad ?
25:53Oui c'est un pad, puis vous caressez.
25:55Et donc
25:57on voit les couleurs
25:59qui défilent sur le pad et ça génère
26:01de la musique en fait au toucher ? Oui, puis ça montre
26:03les couleurs et Denis, c'est Sacha Pass
26:05qui est le créateur, se sont mis ensemble
26:07pour montrer en fait comment on peut
26:09combiner couleurs et toucher
26:11avec la plus grosse librairie mondiale
26:13de synthétiseurs virtuels,
26:15complètement en ligne, que tout le monde peut utiliser depuis
26:17son Mac, sa machine Windows, son Android, son iPhone
26:19sans rien installer et apprendre comme ça
26:21à la fois la musique par les couleurs et
26:23l'électro. Et Denis, lui en fait
26:25tous les Jeux d'Histoire, à Pouquet, au Café
26:27Bohemia, montre tout son talent
26:29dans des jam sessions. Alors avant de l'écouter
26:31je voulais savoir, vous vous l'utilisez pour composer ?
26:33Moi ça y est je commence à l'utiliser
26:35je vais inclure ça dans tous les
26:37titres que j'écris et ça va être
26:39vraiment une solution magnifique.
26:41Génial, bon ben maintenant on écoute
26:43La Star, Denis.
27:07Fait qu'il a rajouté.
27:37Superbe, merci beaucoup
27:39pour cette découverte Jean-Paul.
27:41Merci. Je rappelle que vous êtes
27:43le PDG de Rapid Space, c'était Le Monde du Libre
27:45dans Smartech. Merci à vous de nous suivre
27:47avec une grande fidélité. Je vous souhaite
27:49encore une très bonne année, mes meilleurs voeux
27:51et à bientôt sur la chaîne BeSmart for Change.

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