Christophe Barbier, éditorialiste politique à BFMTV, s'exprime sur la stratégie du Premier ministre, Christophe Barbier, pour créer des alliances en vue du vote du budget de l'État pour l'année 2025.
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00:00Vous commencez, Christophe Barbier, avec la bataille autour du budget.
00:03Il faut trouver une majorité, ça on a bien compris, c'était le cas avant la censure,
00:06c'est encore plus le cas maintenant.
00:08Et visiblement, le gouvernement a une petite idée.
00:10Pour y arriver, c'est de se tourner vers la gauche.
00:13Oui, le meilleur moyen de se défaire d'un ennemi, c'est d'en faire un ami.
00:18Qui disait cela ?
00:19Je ne sais pas, vous allez nous le dire.
00:20Henri IV, Bruton III, François de Navarre.
00:24François Bayrou, biographe d'Henri IV, aime ce modèle.
00:26Et il essaye de faire la même chose, François Bayrou.
00:28Il a des ennemis, les oppositions qui ont renversé Barnier.
00:31Il va essayer non pas de s'en faire des amis, ce serait trop,
00:34mais d'essayer d'avoir le moins d'ennemis possible à l'Assemblée nationale.
00:37C'est tout simple, il a le droit à 288 ennemis.
00:41Au 289ème, la majorité est atteinte par la censure, le gouvernement tombe.
00:45C'est ce qui est arrivé à Michel Barnier, 331 censeurs.
00:48Et donc, François Bayrou essaye de se faire des non-ennemis.
00:52Et on le sait depuis ce matin, avec les conférences d'Éric Lombard,
00:55homme de gauche, c'est un ami, à même dire...
00:57Ministre de l'Économie.
00:58Ministre de l'Économie, on le sait, la stratégie du gouvernement,
01:01c'est d'essayer de désamorcer la censure éventuelle des socialistes.
01:06De faire plaisir aux socialistes, de ne pas les fâcher pour les neutraliser.
01:11Mais évidemment, si vous faites les yeux de chimène aux socialistes,
01:14vous allez fâcher l'extrême droite.
01:16Par exemple, Marine Le Pen, elle ne l'a pas cachée, on peut l'écouter.
01:21Quand on a un ami comme M. Lombard, mieux vaut avoir un ennemi.
01:24Voilà ce que j'ai envie de dire au Premier ministre,
01:26parce que le ministre de l'Économie, qui commence, avant même toute discussion,
01:31à dire qu'il y a quand même beaucoup de chances
01:33qu'on arrive à trouver des points communs avec la gauche,
01:37et beaucoup moins avec le Rassemblement National,
01:40avant toute discussion, moins qu'on puisse dire,
01:42c'est que ça n'est pas très diplomate, dirons-nous.
01:46– Vous l'avez vu, elle est bleue marine, bleue outre-mer, à Mayotte,
01:50mais elle est surtout rouge de colère, elle n'aime pas ça.
01:53Et c'est important, parce que si l'ERN s'additionne au Nouveau Front Populaire,
01:58il y a une majorité pour une censure,
02:00pas forcément dès la mi-janvier avec la motion de censure
02:03que veut déposer la France Insoumise,
02:04mais après, au moment du vote du budget.
02:07Je vous l'ai dit, 331 censeurs ont fait tomber Michel Barnier,
02:10ERN et ses alliés, Nouveau Front Populaire.
02:12Si vous faites 331 moins 66, c'est-à-dire les socialistes, il reste 265.
02:18Et là, il n'y a pas de censure,
02:20et sauvé !
02:21Les 66 socialistes accepteront-ils de ne pas voter la censure ?
02:26On peut écouter Olivier Faure, après sa première réunion à Bercy.
02:31– Nous avons rappelé quelles étaient nos priorités, nos engagements,
02:35et que nous n'étions pas prêts à nous vendre.
02:38Et que s'il n'y avait pas de concessions qui étaient des concessions remarquables
02:43pour les Françaises et les Français,
02:45eh bien nous étions prêts, à nouveau, à prendre nos responsabilités,
02:48y compris par la censure.
02:50– Voilà, l'ami d'Éric Lombard, Olivier Faure,
02:53quand on lui dit « venez faire vos confessions à Bercy »,
02:56il répond « des concessions ».
02:58– Oui, juste une petite chose, convaincre la gauche,
03:00ça veut dire notamment faire un geste, un vrai geste sur les retraites ?
03:03– Voilà, c'est-à-dire qu'on parle budget,
03:05mais la gauche dit « la concession, ça sera sur les retraites ».
03:08Et Éric Lombard l'a dit, oui, on est prêt à corriger la réforme des retraites.
03:11Elle n'est pas dans le budget 2025, c'est une loi qui a déjà été votée,
03:14mais peut-être que le budget sera sauvé sur un autre champ de bataille.
03:17Ça aussi, c'est très Henri IV.
03:19– Amélie ?
03:20– Mais d'ailleurs, Éric Lombard, notre ministre de l'économie désormais,
03:23ami d'Olivier Faure, qui le définit comme un homme de gauche,
03:26était lui-même pas opposé sur le fond à la réforme des retraites,
03:29mais en tout cas sur la manière dont ça a été conduit et sur la forme.
03:32Donc peut-être qu'il sera capable de donner une concession à son ami.