Éric Coquerel, député (LFI) de Seine-Saint-Denis, Président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, est l'invité de RTL Matin.
Regardez L'invité de RTL Matin avec Stéphane Carpentier du 02 janvier 2025.
Regardez L'invité de RTL Matin avec Stéphane Carpentier du 02 janvier 2025.
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00:008h moins le quart, merci de nous rejoindre, l'invité de RTL Matin ce 2 janvier est député de la France Insoumise de Seine-Saint-Denis.
00:09Bonjour Eric Coquerel.
00:10Bonjour.
00:11Merci à vous d'être connecté en direct pour une nouvelle année qui débute après une version 2024 hors normes.
00:17D'ailleurs Eric Coquerel, c'est quoi pour vous l'objectif de l'année, faire partir plus que jamais le président Macron ?
00:24Arriver à tout simplement appliquer la politique qui a été majoritaire en juillet dernier, celle proposée par le Mouffon Populaire,
00:32ça aurait dû arriver dès juillet, c'est-à-dire qu'Emmanuel Macron aurait dû nommer un gouvernement de la coalition sortie en tête,
00:40c'était ce que quelque part l'usage lui obligeait, il ne l'a pas fait et donc si la solution est qu'il parte, il faudra qu'il y ait cette solution.
00:51Il y a la moitié des français qui le souhaitent, selon l'enquête du matin à TOLUNA, ARES Interactive pour RTL.
00:56Il y a une autre moitié qui est contre ?
00:58Oui, j'ai vu des sondages qui montraient encore un peu plus de gens en faveur du fait qu'ils le sondagent.
01:05Mais vous savez, je l'entendais proposer un référendum, alors qu'il n'a plus vraiment les moyens d'imposer quoi que ce soit d'ailleurs,
01:12mais il y a un référendum qui serait possible, j'ai envie de dire chiche, c'est ce que je dois partir, c'est-à-dire un référendum révocatoire.
01:19Il y a longtemps qu'on demande que ça intègre la constitution, pourquoi après tout ne permettrait-il pas aux français de s'exprimer sur le point de blocage qu'il constitue ?
01:30Voilà, ça serait une solution démocratique puisqu'il veut rendre le pouvoir au peuple,
01:34et bien qu'il propose en tout cas au peuple de choisir si celui-ci veut continuer ou pas son mandat.
01:41Vous le souhaitez ce départ du locataire de l'Elysée, soyez objectif Eric Coquerel, vous le savez bien qu'il ne partira pas, qu'il n'y aura pas de présidentiel anticipé.
01:49J'en sais rien, je ne suis pas sûr de ça, vous savez il y a quelques mois avant la dissolution,
01:53tout le monde disait on sait qu'il ne nous dissoudra pas, il n'y aura pas de dissolution, et puis à un moment donné il a été contraint de le faire.
01:59Vous savez quand vous avez vos oppositions qui exigent votre départ, c'est une chose,
02:04mais quand ça commence à monter de votre propre camp politique, et on a bien vu que plusieurs personnes s'étaient exprimées de cette manière-là,
02:11y compris ceux qui vous soutiennent, j'allais dire le milieu des affaires,
02:15commence à se dire que c'est plutôt un problème qu'une solution, quelqu'un peut être contraint effectivement à le faire.
02:20Et puis j'allais dire au chef de l'État, c'est aussi à lui de se rendre compte qu'il doit oeuvrer pour l'intérêt général du pays,
02:27et l'intérêt général du pays c'est le fait, il a raison, que le peuple retourne aux urnes.
02:31Je vous ai donné une proposition, c'est une proposition sérieuse ce que j'ai fait sur ce référendum,
02:36mais l'autre effectivement c'est une démission et qu'il parte.
02:39Et en attendant, il a demandé lors de ses voeux un ressaisissement collectif, Eric Coquerel,
02:43après des divisions causées par la dissolution, qu'il a reconnues n'étaient pas la meilleure idée d'ailleurs.
02:48Vous êtes prêts, vous, à la jouer collective, Eric Coquerel ?
02:51Avouez que c'est quand même assez étonnant de nous proposer un ressaisissement collectif
02:55au peuple qui s'est mobilisé à 70% pour aller voter dans les urnes.
03:01S'il y a un ressaisissement, c'est à lui qu'il faut le demander, c'est un ressaisissement individuel.
03:06C'est lui qui est en train de mettre le pays dans la situation que nous connaissons,
03:09parce qu'il nomme des gouvernements minoritaires qui n'ont pas les moyens d'appliquer leur politique à l'Assemblée,
03:14d'ailleurs la preuve, la motion de censure du gouvernement Barnier,
03:17et donc tout ça ne peut aller que dans l'impasse.
03:20Vous ne pouvez pas demander aux oppositions d'accepter un programme minoritaire, ça c'est impossible.
03:25Donc c'est à lui de résoudre cette équation et non pas de demander je ne sais quel ressaisissement collectif
03:31comme si le peuple, comme si les parlementaires étaient responsables de son problème.
03:35Éric Coquerel, on vous écoute ce matin sur RTL, ça veut dire quoi ?
03:38Qu'on repart en 2025 dans le même état d'esprit qu'en 2024, une voix sans issue,
03:42c'est vous qui venez de le dire, avec un grand bazar à l'Assemblée,
03:45c'est ça que vous dites aux Français ce matin ?
03:47Mais il n'y a pas eu de grand bazar à l'Assemblée d'ailleurs, on permet tout le monde de vous le dire.
03:50Ça s'appelle comment Éric Coquerel ça ?
03:53Je vais vous expliquer, il y a eu des débats très intéressants,
03:56beaucoup de gens les ont suivis d'ailleurs, plus que vous n'imaginez,
03:59et notamment par exemple, l'huilement de construire.
04:03Le Nouveau Front Popular, nous avions modifié considérablement le budget.
04:06Nous l'avions tellement amendé qu'à la fin,
04:09le socle commun allié au RN a voté contre le budget modifié.
04:13Donc il y a eu un travail constructif à l'Assemblée,
04:16des propositions pour faire en sorte d'avoir le budget
04:19qui corresponde manifestement à la majorité de ce que les gens veulent,
04:23et qui s'exprimait à l'Assemblée.
04:25C'est le chef de l'État, c'est son socle commun qui a refusé cette solution.
04:29Donc la façon de sortir de là-bas, c'est d'arrêter de vouloir imposer des politiques
04:33qui sont non seulement mauvaises pour le pays,
04:36qui nous emmènent dans le mur, mais qui sont en plus minoritaires.
04:39Emmanuel Macron a promis de consulter des Français, vous le disiez tout à l'heure,
04:42des Français qui vont devoir trancher sur des sujets lesquels on ne sait pas encore,
04:46mais des sujets, ça veut dire référendum, ce qu'il n'a jamais fait d'ailleurs en 7 ans.
04:50Ce n'est pas malgré tout un signe d'ouverture ça ?
04:53Ou c'est de la communication de l'Élysée selon vous ?
04:56C'est de la communication, parce que vous voyez bien d'abord qu'il n'a pas donné d'objet.
05:00Il s'est dit bon, mes voeux vont être vécus comme très vite,
05:05donc je vais mettre un objet, les gens vont en disputer, ça a bien marché.
05:08Les gens parlent de référendum, il n'y a pas d'objet.
05:10Il sait très bien qu'en plus, la Constitution fait que là, tel qu'il est,
05:13il ne peut pas choisir lui-même seul les sujets.
05:16Donc je pense que tout ça n'a pas de sens.
05:19Il va y avoir un prochain rendez-vous, je vous rappelle le 14 janvier,
05:23vers le discours de politique générale de M. Bayrou.
05:26Deux jours après, nous avons déposé une motion de censure,
05:29et moi je pense qu'il y a de peu de chance que cette motion de censure soit adoptée,
05:33parce que le gouvernement Bayrou arrive notamment avec le budget,
05:37sur le même budget que celui qui a été battu.
05:39Rendez-vous compte, c'est-à-dire on nous dit, j'ai entendu Éric Lombard
05:42qui propose que nous discutions du budget,
05:46que les groupes s'emparent collectivement du budget,
05:48mais il faut bien comprendre qu'il propose en réalité qu'on essaye de s'entendre
05:52pour faire passer le budget qui a été battu.
05:54Ils vont reprendre le même.
05:55Donc tout ça n'a pas de sens.
05:57Vous voyez bien que tout ça les conduit dans l'impasse,
05:59ils ne savent pas comment en sortir,
06:01et c'est d'ailleurs pour ça qu'on met la question du départ du président sur la table.
06:05Et encore une fois, si référendum il y a,
06:07qu'il en fasse un, est-ce que je dois partir ?
06:09Un référendum révocatoire serait parfait dans la période.
06:12Éric Lombard, c'est le nouveau ministre de l'économie que vous citez,
06:14qui souhaite inviter tous les partis à Bercy pour dialoguer,
06:17en espérant des compromis pour avancer sur ce fameux budget.
06:19Vous irez à Bercy si vous êtes convié ?
06:21Moi, en tant que président de la commission,
06:24oui, mon groupe, je ne sais pas,
06:26mais en tant que président de la commission, oui.
06:28Mais en gros, on veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
06:32C'est-à-dire, encore une fois, on nous dit,
06:34voilà, il y a un budget, il est très contraint,
06:37parce qu'il faut comprendre que quand vous reprenez un budget en cours,
06:40vous pouvez très peu le modifier,
06:42et donc chargez-vous de faire passer ce budget minoritaire.
06:44On vous propose de dialoguer quand même, justement.
06:47Oui, on nous propose de dialoguer sur un budget
06:50qui est le même que celui que l'Assemblée a refusé.
06:54Bon, il y a autre chose.
06:56On ne nous manque pas d'imaginer un budget à partir d'une feuille blanche.
07:00On nous propose de reprendre le budget de la Sécurité sociale,
07:03le budget de l'État, qui ont été battus,
07:05et en plus de ça, je le répète,
07:07ce sont des mauvais budgets pour le pays,
07:09qui ne permettent pas d'investir,
07:11qui ne permettent pas de réduire les déficits,
07:13qui ne permettent pas de relancer l'activité à partir de la bifurcation écologique.
07:16Tout ça, c'est un peu n'importe quoi.
07:18Éric Coquerel, comment on fait pour rassurer les Français,
07:20alors que 2025 démarre ?
07:22Parce que le pouvoir d'achat, ça reste leur priorité,
07:24pour ces Français, selon notre sondage du matin,
07:26Toulonard et Sainte-Héritie pour RTL.
07:28Comment on fait ?
07:29Et ils ont bien raison.
07:30C'est pour ça que nous avions fait un budget
07:32qui proposait d'aller prendre uniquement aux ultra-riches
07:35et aux très grandes entreprises pour le redistribuer
07:37à tous ceux qui produisent des richesses dans ce pays,
07:39que ce soit les salariés, les artisans, les commerçants,
07:42les PME, les TPE.
07:44Donc ils ont raison qu'avec le programme
07:46que M. Macron veut tenir coûte que coûte,
07:48parce que c'est ça le problème,
07:50il peut y avoir de quoi s'inquiéter,
07:52mais on va se battre, on va résister.
07:54Résister comment ? En censurant, c'est ça ?
07:56Bien sûr.
07:58C'est le moyen démocratique.
08:00Vous allez le faire, dès la prochaine occasion,
08:02vous allez censurer.
08:03Mais oui, parce que ce gouvernement
08:05est un gouvernement minoritaire.
08:06On ne peut pas continuer comme ça,
08:07imposer un gouvernement minoritaire aux gens.
08:09Ça, c'est quelque chose qui,
08:11dans n'importe quelle démocratie, ça n'existe pas.
08:13Il faut bien s'en rendre compte.
08:15François Bayrou, les trois quarts des Français
08:17pensent qu'il n'ira pas au-delà de l'été.
08:19Moi, je pense qu'il ne terminera pas l'hiver,
08:21si vous voulez mon avis.
08:23J'avais dit la même chose de M. Barnet
08:25début septembre,
08:27force à constater qu'il ne m'était pas beaucoup trompé.
08:29C'était une analyse politique.
08:31Et je pense que M. Bayrou va tomber pour les mêmes raisons.
08:33C'est-à-dire vouloir imposer une politique minoritaire
08:35avec, en plus, on le voit,
08:37un gouvernement qui s'est resserré
08:39sur du macronisme pur et dur.
08:41Donc, c'est les perdants
08:43qui veulent continuer à gouverner le pays.
08:45Ça ne marche pas.
08:47François Bayrou ne passera pas l'hiver, c'est ce que vous nous dites.
08:49Vous rêvez de départ d'Emmanuel Macron,
08:51d'élections présidentielles anticipées,
08:53comme le RN, d'ailleurs.
08:55Si votre rêve se réalise, vous avez déjà un candidat
08:57évident à proposer aux Français ?
08:59Dans des mois, à mon avis,
09:01je pense qu'il y aura un candidat
09:03France insoumise,
09:05c'est-à-dire la force qui est majoritaire aujourd'hui à gauche.
09:07Et je pense que Jean-Luc Mélenchon
09:09ferait un excellent candidat.
09:11Merci en tous les cas pour ça.
09:13Merci beaucoup d'avoir partagé
09:15votre situation du matin
09:17et votre regard sur la situation de la France en 2025.
09:19Merci Eric Coquerel,
09:21invité de RTL Matins.