Avec Sylvain André, secrétaire départemental adjoint Alliance Police nationale du Bas-Rhin.
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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Frédéric Brindel.
00:047h40, allez, le dernier, le dernier rendez-vous de 2024.
00:09Après, on passe à 2025, c'est promis.
00:11Mais malheureusement, entre-temps, et je dis malheureusement,
00:14parce qu'il y a la nuit de la Saint-Sylvestre qui, en général,
00:16a tendance à exciter encore plus les violents ou les idiots.
00:19C'est comme on veut.
00:20Ces derniers jours à Strasbourg, 70 voitures ont été incendiées,
00:2418 personnes interpellées.
00:25Un phénomène qui inquiète Alliance Police Nationale
00:28à l'approche d'un nouvel an, traditionnellement,
00:30ou le, dans certains endroits, dont notamment à Strasbourg.
00:33Avec nous, Sylvain André, le secrétaire départemental adjoint
00:36d'Alliance Police Nationale du Barin.
00:38Bonjour, Sylvain André.
00:40Bonjour.
00:41Bon, une pensée, déjà, pour tous vos collègues,
00:45pour toutes vos équipes, parce que là, il y a des gens
00:48qui se disent, ce soir, on fait la fête.
00:49Vous, pas question.
00:51Non, comme ça arrive régulièrement, toutes les années,
00:55mes collègues seront en première ligne pour assurer
00:57la sécurité de nos concitoyens.
00:59Et malheureusement, on espère que, je veux dire,
01:02on aura encore le fameux constat de toutes ces voitures brûlées
01:06et de toutes ces exactions qui seront commises,
01:08malheureusement, encore ce soir, puisque le bilan de cette nuit
01:11est encore dramatique, avec plus d'une vingtaine
01:14de voitures brûlées et une dizaine d'interpellations.
01:17C'est terrible, parce que ça, bon, malheureusement,
01:20très régulièrement, dans les informations ces dernières années,
01:23on faisait tas de ces voitures brûlées lors de la nuit
01:26de la Saint-Sylvestre.
01:27Mais là, c'est quoi ? C'est une semaine avant ?
01:29C'est récent, cette affaire, ou pas ?
01:31Ça fait cinq nuits consécutives où nous sommes victimes
01:35sur l'agglomération de Strasbourg de violences urbaines.
01:38Et c'est la première année, ou déjà, ça s'était vu
01:41les années précédentes ?
01:42Non, c'est un fait inédit.
01:44On a l'habitude, malheureusement, d'avoir ce nouvel an explosif
01:47sur Strasbourg, qui est réputé pour son marché de Noël,
01:50mais malheureusement, réputé aussi pour son nouvel an.
01:53Mais on n'avait jamais eu de fait, auparavant,
01:57sur les nuits précédentes, le marché de Noël.
02:00Sylvain André, je rappelle, secrétaire départemental
02:03adjoint Alliance Police Nationale du Bas-Rhin.
02:05Qui sont ces fauteurs de troubles ?
02:08Essentiellement, des mineurs.
02:10Encore cette nuit, deux mineurs de 14 ans,
02:12je vous dis bien 14 ans, interpellés
02:17et porteurs d'engins explosifs, de type mortier.
02:21Effectivement, il y a quand même une question à se poser.
02:24Que font ces jeunes mineurs, dans la rue, à l'heure d'aujourd'hui ?
02:28En plus, il y a un système de guet-apens, a priori,
02:30qui est mis en place, avec des voitures incendiées.
02:32Et vos équipes se retrouvent souvent piégées, finalement.
02:37Oui, c'est le système du guet-apens.
02:39On met le feu à une voiture, on attend l'arrivée des secours.
02:41Les secours, c'est les forces de l'ordre, ainsi que les sapeurs-pompiers.
02:44Dès qu'il y a une présence de ces effectifs,
02:47on allume des mortiers et on tire volontairement.
02:50Donc, il s'agit d'actes criminels,
02:52puisque tirer ce genre d'engin sur des forces de l'ordre et des pompiers,
02:56ça reste un acte criminel.
02:58On a eu une explosion, encore cette nuit, aussi,
03:00où on a eu quand même des bus et des trams
03:03qui ont été attaqués aux mortiers.
03:04On n'arrive toujours pas à comprendre
03:06pourquoi une telle montée de violence, à quelques jours du Nouvel An.
03:10Malheureusement, après, il y a l'effet d'entraînement.
03:12On l'a bien compris, il faut trancher dans le vif.
03:16Vous parliez de ces mortiers.
03:18Il y a les pétards.
03:20Il y a plusieurs mesures qui ont été prises au niveau préfectoral,
03:24notamment pour les interdire.
03:26Mais là, on retombe dans la fameuse histoire
03:28de trafic d'achats sur Internet, c'est ça ?
03:32Tout à fait.
03:34L'arrêté préfectoral qui a été pris,
03:36qui permet d'avoir un cadre légal,
03:38heureusement d'ailleurs,
03:39ainsi que le couvre-feu, je vous le rappelle,
03:41qui nous permet d'avoir un cadre légal
03:43et qui permet à mes collègues de pouvoir intervenir pleinement
03:46et pouvoir interpeller les détenteurs de ces explosifs.
03:49Malheureusement, comme vous le dites,
03:51les ventes se font sur les réseaux sociaux,
03:53se font sur Internet,
03:54et la proximité aussi avec l'Allemagne,
03:56qui logiquement devait coopérer.
03:58On se rend compte encore, même hier,
04:00puisqu'il y avait quand même des embouteillages pour aller en Allemagne
04:02et uniquement pour aller acheter des artifices.
04:04Vous parliez des mesures,
04:06et notamment de ce couvre-feu
04:08qui concerne les mineurs de moins de 16 ans,
04:10non accompagnés d'un parent.
04:12Qu'est-ce qui se passe s'il y a un moins de 16 ans
04:15qui est rencontré dans la rue à 1h du matin ?
04:19Ce dernier ne sera pas interpellé.
04:24Ce n'est pas une mesure d'interpellation proprement dite.
04:27Il sera récupéré, amené au commissariat,
04:30et son représentant légal sera convoqué
04:32afin de venir le récupérer.
04:34Sans sanctions, a priori ?
04:37Non, sans sanctions.
04:38Malheureusement, le problème est là,
04:39c'est qu'il n'y a pas de sanctions derrière.
04:41Tout le monde se dit en écoutant,
04:43et vous êtes d'une certaine manière
04:461. les premières victimes,
04:47et puis 2. les premiers témoins de ça.
04:49C'est-à-dire que finalement,
04:51c'est gentil de dire qu'on met un couvre-feu,
04:53mais là, ça ne sert à rien.
04:55Disons que ça laisse un cadre légal,
04:58comme je vous dis.
04:59Malheureusement, effectivement,
05:00l'individu est ramené au commissariat,
05:03le représentant légal est convoqué.
05:05Si le représentant légal ne se déplace pas,
05:07malheureusement, c'est mes collègues
05:08qui vont devoir aller faire
05:09le rapatriement à son domicile.
05:11Donc en gros, on est sur du gardiennage,
05:13et limite, on est sur la cour de récréation.
05:14Oui, bien sûr, évidemment.
05:16Peut-être aussi cette mesure,
05:18des drones qui sont mis à votre disposition,
05:21et puis un hélicoptère équipé d'une caméra
05:24pour surveiller certains quartiers à Strasbourg ?
05:27Oui, donc ça a montré son efficacité,
05:29puisque ce dispositif avait été mis en place
05:31l'année dernière au Nouvel An.
05:33Et là, il montre une efficacité
05:35dans le sens où l'hélicoptère
05:37permet d'avoir un support aérien,
05:39et avec le phare qui est mis à disposition,
05:42ça permet effectivement d'éviter les zones sombres,
05:45et ça réconforte mes collègues sur le terrain,
05:47ainsi que l'utilisation des drones
05:49qui permet de localiser les groupes
05:52lorsqu'ils se regroupent et lorsqu'ils s'équipent,
05:55puisqu'on est carrément sur de l'équipement.
05:57Donc ce qui permet effectivement
05:58d'avoir ce support aérien
06:00est fortement apprécié par mes collègues.
06:02Bon, on pense justement à vous,
06:04à vos collègues, bon courage.
06:05C'est vrai que, moi je dois dire,
06:07dans ma famille, j'ai un policier,
06:09on a espéré de l'avoir pour une fête,
06:10ben non, toujours pas,
06:11parce que vous êtes toujours pris,
06:12parce que quand les gens s'amusent,
06:14eh bien vous travaillez.
06:15Bon, vraiment, bon courage, merci.
06:17On pense bien sûr à Strasbourg,
06:20mais au reste de la France,
06:21notamment dans la région de Bordeaux,
06:23un peu partout où il y a des couvre-feux,
06:25des mesures prises, c'est comme ça,
06:27c'est terrible.