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Avec Jérôme Fourquet et Roselyne Bachelot.
Tous les Français, sans doute...ont bien changé ! Tatouée, non mariée, américanisées, mais ... toujours en voiture... On plonge dans les nouvelles habitudes qui redéfinissent notre société...
Regardez On refait le monde : en route pour 2025 ! avec Anaïs Bouton du 26 décembre 2024.

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Transcription
00:00Jusqu'à 20h, on refait le monde sur RTL, en route pour 2025, avec Anaïs Bouton.
00:07Bonsoir à toutes et à tous et bienvenue dans On refait le monde, en route pour 2025.
00:13Ce soir, plongeons dans les grandes transformations de notre beau pays.
00:17Moins d'églises, plus de tatouages, des burgers au lieu de la blanquette, des Wigo, des Flexibus,
00:22mais toujours, toujours la bagnole.
00:25Alors, que disent ces changements de la France ?
00:29Le dernier tatouage que je me suis fait faire, en fait, c'est moi qui l'ai fait.
00:33Tacos, kebabs, burgers.
00:35La musique, ça me porte. Après, il y a une ambiance sympathique. Et puis, le Far West.
00:41Les cow-boys.
00:42Toi, tu penses que tu voudras te marier ?
00:43Non.
00:44Genre, jamais ?
00:45Jamais.
00:46Jamais ?
00:47Jamais.
00:48Voilà, là, j'ai un sabre avec écrit « guerrier » en symbole chinois.
00:49J'avoue, les gens me prennent pour un fou parce qu'ils disent « amoureuse de sa voiture »,
00:52« amoureuse de sa voiture », mais ouais, ma voiture, je suis amoureux.
00:55On est là ! On est là !
00:59Allez, stop ! Ce soir, tatoué, pas marié, américanisé,
01:02mais toujours en bagnole, le nouveau visage de la France.
01:05On en parle avec notre bien-aimée Roselyne Bachelot.
01:08Bonsoir, madame.
01:09Bonsoir.
01:10Vous êtes la femme politique qu'on connaît tous.
01:12Vous êtes une familière des Français, vous les connaissez bien.
01:15Et depuis longtemps, Jérôme Fourquet, vous êtes analyse politique,
01:17vous êtes expert en géographie électorale,
01:19vous êtes directeur du département Opinion de l'IFOP.
01:21Bonjour.
01:22Et vous publiez ce livre « Les métamorphoses françaises »
01:24qui a vraiment suscité notre curiosité, qui est super.
01:27On découvre plein de choses et c'est ça qu'on va voir ce soir.
01:30Clément Meunet, vous êtes maire de Vic en Bigorre,
01:34dans le nord du département des Hautes-Pyrénées, en Occitanie.
01:38Et Marie-Hervé, ça tout le monde vous connaît aussi sur RTL.
01:41Bonsoir.
01:42Vous êtes la voix du service éco-social sur RTL.
01:47Transition écologique aussi.
01:48Exactement. Bonsoir et merci d'être là pour refaire le monde avec nous.
01:59Alors ça, bien sûr, ce sont les cloches de Notre-Dame,
02:02parce que la France a longtemps été le pays des églises.
02:06Jérôme Fourquet, et aujourd'hui, ces églises-là, elles se vident.
02:10Oui, tout à fait.
02:11Quand on regarde les données d'enquête de l'IFOP,
02:14début des années 60, donc on est avant le concile de Vatican II,
02:17la déchristianisation a déjà progressé dans le pays,
02:20mais il y a encore un tiers des Français qui déclarent aller à la messe tous les dimanches.
02:23Aujourd'hui, on doit être à 3 ou 4%.
02:26Donc on voit en deux générations la fonte des effectifs,
02:30à la fois de ceux qui écoutent la messe,
02:32mais aussi de ceux qui la disent.
02:34En 30 ans, le nombre de prêtres a été divisé par deux.
02:37Il reste à peu près 10 000 prêtres catholiques,
02:39avec une moyenne d'âge assez élevée.
02:41Donc on voit l'ampleur de ce phénomène de déchristianisation dans le pays,
02:45même si les monuments demeurent.
02:47L'empreinte de l'Église, même dans les références culturelles,
02:51s'est considérablement amoindrie.
02:55Si on regarde par exemple les prénoms qui sont donnés,
02:57Marie était un prénom qui était donné à une petite fille sur cinq en 1900.
03:00Et aujourd'hui, c'est 0,3%.
03:02Donc ce n'est pas uniquement une question de croyance et de rite,
03:04c'est aussi tout l'appareillage qui est autour,
03:06qui est en train de s'effacer progressivement,
03:09même s'il y a des beaux restes encore.
03:10On a vu ce qui s'était passé autour de la réouverture de Notre-Dame,
03:13qui a produit quand même un effet dans le pays.
03:15Roselyne Bachelot, c'est une libération ?
03:18C'est une libération de l'Église ou c'est quoi ?
03:21C'est une perte de repère ?
03:22Ce que je trouve intéressant, c'est le paradoxe de l'opinion publique.
03:25En tant que ministre de la Culture,
03:28j'ai indiqué qu'il y avait un certain nombre d'églises
03:31qui n'avaient pas de valeur patrimoniale,
03:33qui n'avaient plus d'usage,
03:35et qui, en particulier, ont été construites au milieu du XIXe siècle
03:39pour accompagner les mouvements de population.
03:41Cette déclaration a suscité une émotion,
03:44y compris chez des gens qui ne mettent jamais les pieds dans une église.
03:48Là, on est au cœur du paradoxe de l'opinion publique.
03:52C'est-à-dire qu'à la fois, on ne va pas dans les églises,
03:55on n'a pas l'intention de donner le moindre sou pour elles,
03:58mais il faut que la puissance publique garde une sorte de fanale idéologique,
04:05un fanale symbolique de l'identité.
04:09Et d'ailleurs, rappelez-vous, François Mitterrand ne s'y était pas trompé
04:13quand il avait mis l'ordre de la campagne de 1981,
04:17la force tranquille,
04:20il l'avait refait, je crois, en 1988,
04:23avec un clocher, et ça avait été salué
04:26dans un électorat qui était, pour la majorité, non-croyant.
04:30Alors, Marie Guerrier, déchristianisation,
04:33c'est l'apparition de nouveaux rites.
04:36Oui, parce qu'évidemment, déchristianisation, ça veut dire
04:39moins de mariages à l'église, moins de baptêmes à l'église,
04:42il y a moins de mariages d'une manière générale en France,
04:45donc moins à l'église, mais on voit apparaître d'autres cérémonies laïques,
04:48civiques. On peut, par exemple, avoir une cérémonie de mariage laïque,
04:53ça devient même un business en France.
04:56Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est très à l'américaine, en fait.
04:59Vous voyez, comme on voit dans les séries, on se marie, par exemple, dans un jardin,
05:02on échange des voeux, les futurs époux se disent leurs voeux,
05:07c'est devant tout le monde. En fait, ça remplace la cérémonie
05:11plus spirituelle et religieuse qu'on faisait devant Dieu,
05:14qu'on peut faire devant Dieu. Là, on le fait devant ses témoins,
05:17devant ses invités, et ça s'appelle une cérémonie de mariage laïque.
05:20Alors, ça n'a aucune valeur juridique.
05:23Souvent, les mariés passent à la mairie d'abord,
05:27comme ça ils actent leur mariage, et puis ils organisent ensuite
05:31cette cérémonie, comme s'il manquait quand même un petit peu quelque chose.
05:34Et on voit la même chose pour les baptêmes, les baptêmes civiques ou républicains.
05:38Alors, il faudrait plus parler de parrainage, et ça, ça se passe en mairie.
05:41Exactement. On est souvent appelé pour des baptêmes républicains,
05:44que le maire ou les adjoints doivent faire,
05:47qui n'ont pas de valeur formelle, juridique, mais...
05:50Ça existe depuis plus longtemps, ça, le baptême républicain.
05:53Au XIXe siècle, il y avait des baptêmes républicains,
05:56au moment de la montée de la laïcité et de la revendication laïque.
05:59Alors, Jean-Rome Fourquet, déchristianisation, ça veut dire qu'on peut toucher à son corps.
06:03Ça veut dire qu'on peut... Enfin, toucher à son corps, je m'entends.
06:06Marquer son corps.
06:08Marquer son corps. Et on est en ligne avec Morgane De Oliveira.
06:12Bonsoir, Morgane.
06:14Oui, bonjour.
06:15Alors, vous, vous avez un salon de tatouage.
06:19Oui, face à une église.
06:21Où ça ?
06:23À Chambour-sur-Indre.
06:25Et pourquoi vous avez ouvert ce salon de tatouage ?
06:28C'est un art qui est quand même...
06:30Aujourd'hui, qui permet beaucoup de choses,
06:33notamment sur le regard sur soi, l'estime de soi,
06:37et des retours à des choses un peu plus personnelles et intimes avec soi-même.
06:42Qu'est-ce que vous tatouez le plus, Morgane ?
06:44Alors, on a tous un peu des styles différents.
06:48En tout cas, au fur et à mesure, on se spécialise.
06:50Moi, je fais beaucoup tout ce qui est végétal.
06:52Oui.
06:53Le retour à la nature, toujours dans le même objectif, les fleurs.
06:58Vous confirmez, Jérôme Fourquet, ce goût, goûlu, j'allais dire, pour le tatouage ?
07:05C'est 20% des adultes en France qui sont tatoués aujourd'hui.
07:09Et ça ne dit pas forcément grand-chose, cette statistique globale.
07:13Si vous la découpez par tranche d'âge, les plus de 65 ans...
07:16Oui, ils ne sont pas très tatoués.
07:18Sauf si on exerçait des métiers très particuliers.
07:20Les métiers particuliers, c'est 1% de la population de cette génération.
07:23Et les 25-34 ans, c'est 40%.
07:25Donc, ce n'est pas majoritaire, mais c'est quasi la moyenne, quasi la moitié.
07:29Et on voit comment une pratique qui était, comment dire, impensable au sens premier du terme.
07:34C'est-à-dire que ça ne venait même pas à l'esprit il y a 40 ans.
07:37Aujourd'hui, à pignon sur rue, même dans des communes de taille relativement modeste,
07:41comme on vient de l'entendre.
07:43Merci beaucoup, Morgane, d'avoir pris votre temps de tatouage sur votre salon
07:49pour nous donner, pour nous passer ce petit bonjour.
07:52On fait une petite pause et puis on parle dans un instant de la bouffe.
07:57Ça, c'est important en France aussi.
07:58A tout de suite sur RTL.
07:59Jusqu'à 20h, on refait le monde sur RTL.
08:03En route pour 2025.
08:05Anaïs Bouton.
08:06On refait le monde sur RTL.
08:08En route pour 2025.
08:10Et avec moi, surtout, Roselyne Bachelot, Jérôme Fourquet de l'IFOP,
08:14Clément Monnet, qui est maire de Vic-en-Bigorre,
08:16et l'incroyable voix de RTL, Marie Guerrier.
08:19Jérôme, écoutez ça.
08:21Le canard à la rouennaise, le rôti de sanglier au vélou.
08:27Au vélou.
08:28Au vélou.
08:29Ah oui, le rôti de sanglier au vélou.
08:31Le lapin à la cabriole.
08:33Ouh, la cabriole.
08:35Alors, on se souvient bien de Finesse d'un Grand Restaurant.
08:38La France, pays de gastronomie, évidemment,
08:40avec des menus absolument hallucinants.
08:42Est-ce qu'elle est en train de devenir la patrie du burger et du tacos ?
08:46En grande partie.
08:48Si on prend une marque très célèbre de burgers,
08:52McDo pour ne pas citer,
08:55McDo a la France comme deuxième marché mondial.
08:57Ça, ça me semble des membres.
08:591600 restos McDo en France,
09:02et vous ajoutez les Burger King, les KFC, etc.
09:05Et, ironie de l'histoire,
09:07aujourd'hui, dans les restaurants qui se revendiquent de la nouvelle gastronomie française,
09:10la bistronomie,
09:12si on se respecte, on doit avoir le burger à la carte.
09:14Donc uniquement dans le...
09:16Et là, c'est un marqueur d'américanisation très fort,
09:19mais cette couche américaine, aujourd'hui,
09:21a vu superposer d'autres couches.
09:23On l'a vu dans votre lancement,
09:25la mode pour l'attirance pour l'Asie.
09:28Et donc on voit les sushis,
09:30aujourd'hui, la nourriture coréenne,
09:32vous avez parlé des tacos, les kebabs.
09:34Et si la haute gastronomie française,
09:36décrite par De Funès,
09:38s'exporte dans le monde entier,
09:40donc on est toujours pareil en France,
09:42c'est sur le top, et le premium, et le luxe.
09:44Sur la gastronomie,
09:47ou la cuisine classique de tous les jours,
09:50aujourd'hui, à leur menu,
09:52les français ont très fortement regardé ailleurs.
09:55Les sushis, c'est dingue aussi.
09:56Il y en a partout des sushis.
09:57Je me mets quand même un petit bémol,
09:59c'est quand même que la France,
10:01non pas sur le contenu de la nourriture,
10:03mais sur la façon de l'apprendre,
10:05les français sont quand même encore très attachés
10:07à la structuration autour des trois repas principaux.
10:11Et je crois que c'est une caractéristique
10:13de la société française.
10:15On déjeune, on dîne en famille,
10:17avec Amin... Je ne sais pas si Jérôme Fourquet me contredira.
10:22C'est bien parce que c'est un vrai moment de convivialité.
10:26Alors on mange différemment,
10:28mais on mange à des moments sacralisés.
10:31Et donc du coup, ça surprend notamment
10:33la grande chaîne dont on vient de parler,
10:35qui voit qu'en France, quand on va chez eux,
10:38on s'assoit pour manger.
10:39Oui, c'est ça.
10:40Ah oui, c'est vrai ?
10:41Ce qu'ils ne voient pas dans d'autres pays.
10:43Clément René, vous avez des burgers,
10:45vous avez des sushis,
10:47qu'est-ce qui se passe chez vous avec Amigor ?
10:49Depuis après le Covid,
10:51trois restaurants se sont montés dans ma commune.
10:55Les trois font burgers, paninis, tacos, kebabs.
10:58Et puis deux McDonald's, pas dans ma commune,
11:00mais à moins de 10 kilomètres.
11:01Alors Jérôme, vous parliez de danse...
11:05Non, vous ne parliez pas de danse,
11:06mais j'allais y venir.
11:07Vous parliez d'américanisation.
11:09Et parmi tout ce qu'on peut voir
11:13de l'américanisation dans notre pays,
11:15eh bien, il y a la danse country.
11:18On est en ligne avec L'Auréliane Castellane.
11:20Bonsoir Madame !
11:22Bonsoir !
11:23Ça va bien ?
11:24Ça va et vous ?
11:25Oui, je vous remercie.
11:27Alors, vous vous faites de la danse country
11:29depuis combien de temps ?
11:30Alors, depuis combien de temps ?
11:32J'ai commencé en 2004,
11:34donc ça fait 20 ans.
11:35Et pourquoi ?
11:36Et pourquoi ?
11:37Eh bien, tout simplement,
11:38parce que mon cousin m'a dit
11:40écoute, je donne des cours de danse country,
11:42est-ce que ça te dirait de venir avec moi ?
11:44Donc, j'ai dit pourquoi pas,
11:46mais ce n'était pas dans ma commune.
11:48Donc, j'ai dit à mes parents,
11:49ça ne vous dirait pas de venir avec moi ?
11:51Et donc, du coup,
11:52c'est un peu une affaire en famille.
11:54C'est une tradition familiale en fait.
11:56On se retrouve tous ensemble
11:58pour faire un truc sympa, c'est ça ?
12:00Tout à fait.
12:01Et donc, c'est quoi le rythme pour vous ?
12:03Deux fois par semaine dans les cours
12:05et le week-end dans les balles.
12:07Donc, les balles, c'est des rassemblements
12:09de tous les clubs de la région
12:11qui se rassemblaient dans une pièce,
12:13dans une salle des fêtes.
12:14Vous êtes où ?
12:15On passait les musiques.
12:16Moi, je suis du Nord Pas-de-Calais.
12:18D'accord.
12:19Jérôme, vous confirmez ?
12:20Oui, à l'IFOP, on avait réalisé une enquête là-dessus
12:23qui montrait que 8% des Français
12:25avaient pratiqué ou pratiquaient.
12:27Et en écho aux propos de Madame,
12:31il y a un magnifique film qui est sorti
12:33en fin d'année qui s'appelle En Fanfare,
12:35qui se passe dans le Nord Pas-de-Calais.
12:37À un moment, il y a une rivalité
12:39entre l'harmonie municipale,
12:41qui est une ancienne fanfare de mineurs,
12:43et le club de country
12:44pour avoir l'accès à la salle municipale.
12:46Donc, on est en plein dans le sujet
12:48entre les vieilles traditions
12:49et les nouvelles traditions
12:50qui s'incrémentent ici en France.
12:53Clément Meunet, vous avez un...
12:55Oui, effectivement.
12:56Il y a un club country depuis 2014
12:58qui, effectivement, partage une salle municipale
13:01avec un autre club de danse dit classique
13:03et qui anime tout un tas de manifestations,
13:06de balles, etc.
13:07Chaque fois qu'on fait quelque chose,
13:08ils participent et il y a beaucoup de gens
13:09qui viennent, en plus des membres du club.
13:10Marie ?
13:11Donc, de la country et on mange des burgers,
13:13vous savez qu'aussi, bientôt, le donut,
13:15une grande marque américaine,
13:17très, très connue,
13:18va débarquer en France l'année prochaine.
13:20C'est Dunkin' Donuts,
13:21c'est vraiment le numéro 1 aux Etats-Unis.
13:22Et nous, on n'en avait pas en France,
13:23on en avait ailleurs en Europe.
13:24Donc, il arrive.
13:25L'année dernière, on a eu Krispy Kreme.
13:27Donc ça, c'est encore très, très tendance américaine.
13:29Mais je voulais quand même signaler
13:30que la gastronomie française
13:32essaye de se mobiliser.
13:33Parce que pourquoi on va vers ce genre de restaurant ?
13:35Ça coûte moins cher.
13:36En ce moment, il y a une pub qui tourne
13:38sur un menu enfant à 4 euros.
13:40On peut manger un burger ou des nuggets.
13:42Mais le bouillon français,
13:44vous connaissez ce type de restaurant.
13:46Et voilà, ça, c'est une espèce de réaction quand même
13:48où on va proposer de la gastronomie française
13:50très classique.
13:51Le bouillon, la soupe,
13:52mais l'œuf mayonnaise,
13:54la saucisse purée,
13:55les harampos maloui,
13:56à des prix vraiment très abordables.
13:59Ça, c'est peut-être la contre-attaque.
14:01Il y a 150 bouillons
14:02qui se sont ouverts récemment en France.
14:04Et ça va continuer.
14:05Est-ce que c'est bien, au moins,
14:06si on associe le country
14:07et quand même ce qui est la junk food,
14:09comme on dit en bon français,
14:11parce que, que ce soit le burger
14:14ou d'autres donuts,
14:17quand même, là, c'est une danse plus athlétique.
14:20Peut-être va permettre de liquider quelques calories,
14:22à défaut de liquider le cholestérol.
14:25Lauriane, vous, vous mangez des burgers ?
14:29Comme tout le monde, je pense oui.
14:31Non, moi, j'en mange pas.
14:32Ah non, Roselyne en mange pas.
14:34Mais ça peut être des burgers
14:35avec de la viande française,
14:36du fromage, du bleu, du cantal.
14:38Ça existe aussi.
14:39Il se compte d'ailleurs d'avoir de la viande
14:41exclusivement venant de cette base européenne.
14:44Lauriane, on vous embrasse,
14:45on vous souhaite une très belle fin d'année.
14:48Merci.
14:49Allez, tout de suite, les Français,
14:51ils ont, comment dire,
14:53ils n'ont pas envie,
14:54tellement, toujours, maintenant,
14:56de travailler comme avant.
14:57On peut dire ça, Jérôme.
14:59Je ne veux pas travailler.
15:01Je veux pas, ou pas pareil qu'avant.
15:03Ou c'est plus le centre de ma vie.
15:05Voilà.
15:06Allez, on en parle tout de suite sur RTL.
15:09Jusqu'à 20h, on refait le monde sur RTL.
15:12En route pour 2025.
15:14En route pour 2025.
15:16Avec Anaïs Bouton sur RTL.
15:18Et surtout avec Roselyne Bachelot,
15:20Jérôme Fourquet, Clément Meunet et Marie Guerrier.
15:23J'ai changé 3 fois de métier sur ma carrière.
15:26J'ai fait une dizaine d'années dans les ambulances,
15:28une dizaine d'années sur la ferme avec mon mari.
15:31Et je suis repartie à l'hôpital, ça fait 14 ans.
15:33Pendant 20 ans, plus de 20 ans,
15:35j'ai fait le même travail.
15:36Maintenant, à l'âge de 50 ans,
15:38j'ai décidé de quitter une place confortable
15:40avec un salaire confortable aussi
15:42pour être à mon compte aujourd'hui
15:44en tant que plombier, climatisation, pompe à chaleur.
15:47C'est le tout début de mon entreprise
15:48que j'ai créée au mois de septembre là, 2024.
15:51Je ne regrette rien.
15:52Vive la liberté !
15:53Vive la liberté, nous dit cet auditeur
15:55qui nous a laissé un message de 3210.
15:57Télétravail, reconversion, quête de sens.
15:59Les Français changent leur rapport au travail, Jérôme Fourquet.
16:03Oui, oui.
16:04Peut-être la première tendance,
16:05c'est le fait que le travail soit moins central
16:07dans la vie de nos concitoyens.
16:09En 1990, quand on interrogeait les Français
16:11sur l'importance qu'ils accordaient au travail dans leur vie,
16:1460% d'entre eux disaient
16:15c'est très important dans ma vie.
16:1620%, c'est assez important.
16:18Aujourd'hui, quand on repose la même question,
16:20il n'y a plus que 22% de Français qui disent
16:22le travail est très important dans ma vie.
16:24Donc c'est ce que nous on appelle la perte de centralité.
16:27Alors attention, ça ne veut pas dire que les gens ne travaillent plus.
16:29On a un taux de chômage qui est le plus bas depuis 40 ans.
16:31Donc on n'a jamais eu autant de gens en emploi.
16:33Mais encore une fois, le travail n'est plus aussi central.
16:36C'est le premier point.
16:37Le deuxième point qui était bien restitué dans votre verbatim,
16:42c'est le fait que le salariat
16:45ne soit plus forcément perçu comme étant le graal absolu.
16:49Mais les gens ne veulent même plus être fonctionnaires.
16:52En fait, j'ai vu une étude il y a quelques semaines là-dessus.
16:54Alors voilà, il y a 30 ou 40 ans,
16:56certains milieux se lamentaient en disant
16:58tous les jeunes français qui ont fait des études
16:59veulent passer le concours de la Poste
17:01ou veulent devenir fonctionnaires.
17:02Ce n'est plus la tendance aujourd'hui.
17:04Et le fait de pouvoir se mettre à son compte,
17:06vive la liberté disait l'auditeur,
17:09c'est quelque chose qu'on constate.
17:11On est à peu près à 1 million de créations d'entreprises par an
17:14ces dernières années.
17:16Essentiellement des auto-entrepreneurs.
17:19Certains sont des retraités, d'autres des chômeurs.
17:24Mais les gros bataillons, c'est quand même des gens
17:25qui quittent le salariat pour se mettre à leur compte.
17:27Alors Jérôme, quand vous expliquez,
17:29moi évidemment comme ministre de la Santé,
17:31j'ai été confronté au problème des déserts médicaux.
17:34Et d'installer des médecins dans des zones sous-dotées.
17:37Le maire a peut-être eu des problèmes au site désert médical.
17:45Fait appel pour installer un médecin en libéral.
17:48Il ne trouve pas.
17:49Il propose ensuite le poste en salariat.
17:52Et là, il a 10 demandes.
17:54Et donc là, il y a des choses qui sont assez paradoxales quand même.
17:58Alors effectivement, sur la santé,
18:00on voit bien que là, c'est une rupture.
18:02Mais vous avez connu ça familialement aussi.
18:05Avec les pharmaciens, les médecins qui faisaient des gros horaires.
18:09Les journées à rallonge.
18:11On revient sur la religion.
18:13Dans un sacerdoce, un médecin en campagne,
18:15il enchaînait ses visites à un rythme soutenu.
18:17Et aujourd'hui, les jeunes générations,
18:19là aussi, le travail n'est plus aussi central dans leur vie.
18:21Et ils pensent que le salariat va mieux protéger leur mode de vie.
18:25Et en revanche, quelqu'un qui souvent est salarié
18:30dans d'autres types de professions,
18:32vive la liberté.
18:33Certains se disent maintenant, je vais me mettre à mon compte.
18:35Et là encore, je vais pouvoir mieux gérer mon temps.
18:38Monsieur le maire, là, Vic Bigor,
18:40vous le sentez ce nouveau rapport au travail ?
18:42Alors oui, à deux égards.
18:44Le premier sur les médecins, évidemment.
18:46La communauté de communes a une maison de santé.
18:48Et dans sa maison de santé, il y a des médecins parce qu'ils sont salariés.
18:50On arrive à en avoir d'autres parce qu'on les salarie.
18:52Et si ça marche comme ça, on n'arriverait pas à avoir de libéraux, d'indépendants.
18:56Et la deuxième chose,
18:58j'ai du mal à le mesurer en termes de passage du salariat à l'entrepreneuriat.
19:01En revanche, ce que je peux voir et constater,
19:03c'est la centralité qu'a pris l'engagement associatif.
19:06Et qui, finalement, à mon avis,
19:08remplace pour certaines personnes,
19:10de plus en plus,
19:12l'engagement qui était celui dans le travail précédemment.
19:15On est vraiment dans l'équilibre désormais
19:17vie privée, vie professionnelle.
19:19On le voit, on le sent beaucoup plus.
19:21Et la quête de sens, c'est-à-dire que pour être bien dans sa vie privée
19:23et sa vie professionnelle,
19:25il faut aussi que le travail que l'on fait ait du sens.
19:27Et c'est comme ça qu'on voit quand on fait des reportages
19:29des gens qui décident de changer de vie.
19:31Parce qu'en fait, ils ne trouvent plus
19:33le sens qu'ils avaient au départ dans leur travail.
19:35Même si c'était un métier passion,
19:37tout d'un coup,
19:39on perd un peu de ce sens.
19:41On voit dans nos reportages des changements
19:43assez impressionnants.
19:45Un banquier, par exemple, on a eu un reportage
19:47au moment de la Toussaint, qui était devenu maître
19:49de cérémonie funéraire.
19:51Il organise désormais des obsèques.
19:53Finalement, il n'y avait pas grand changement.
19:55Mais pour lui, c'était quand même un gros changement.
19:57On est complètement dans des logiques
19:59totalement différentes. Parce qu'en effet,
20:01on cherche un autre sens.
20:03Ou une consoeur,
20:05cette année, qui quitte le journalisme
20:07alors qu'elle aimait ça, c'était sa passion,
20:09et qui veut enseigner à l'école primaire.
20:11On cherche d'autres équilibres,
20:13un autre sens à sa vie.
20:15Et on hésite peut-être moins
20:17désormais à le faire.
20:19On a vu aussi comment le Covid
20:21avait accéléré des changements de vie.
20:23Avec des gens qui se sont dit, si je ne le fais pas maintenant,
20:25je ne le ferai jamais.
20:27On a eu
20:2911 millions de salariés en chômage partiel pendant le Covid.
20:31Les gens étaient payés
20:33à rester chez eux.
20:35A ne rien faire ou à faire d'autres
20:37tâches domestiques.
20:39Il n'y avait pas l'inquiétude de se dire, est-ce que je vais retrouver mon travail ?
20:41C'était un temps pour soi, pour réfléchir.
20:43Et des gens se sont dit, peut-être la reconversion
20:45changeait autre chose. J'ai 40 ans,
20:47j'ai 45 ans. Si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais.
20:49Et pourquoi pas se lancer
20:51avec aussi
20:53aujourd'hui un système juridique
20:55qui facilite ça.
20:57C'est-à-dire que vous pouvez faire une rupture conventionnelle.
20:59Vous quittez votre emploi, vous négociez
21:01avec votre employeur.
21:03Avant, vous n'aviez pas
21:05droit au chômage quand vous faisiez ça.
21:07Aujourd'hui, pour lancer son activité, on peut être
21:09sous le parapluie de cette rupture conventionnelle.
21:11Pour un moment, en tout cas.
21:13Cela change la vie de la ville ? Les gens en télétravail ?
21:15Ce nouveau rapport au travail ?
21:17Clément ?
21:19Dans la ruralité, c'est un peu moins le cas.
21:21Le télétravail, c'est quand même
21:23plutôt l'exception. C'est totalement impossible, en fait ?
21:25Ça dépend pour un métier.
21:27Par ailleurs, je suis chef d'entreprise
21:29dans l'agroalimentaire. Le télétravail, pour des gens
21:31dans la chaîne de fabrication,
21:33ce n'est pas possible.
21:35Donc, c'est peut-être moins le cas
21:37qu'en grande ville.
21:39Après, sur le sens donné au travail,
21:41je pense que c'est vrai. Je pense que s'il n'y a pas d'abord du sens,
21:43alors, les gens se désengagent.
21:45Est-ce que vous avez réfléchi, monsieur le maire,
21:47à des centres ? Parce que le télétravail
21:49pose des problèmes d'organisation
21:51à l'intérieur du foyer, de la topologie
21:53du foyer, d'avoir un coin à soi
21:55où on travaille, pour pas que le travail
21:57diffuse à l'intérieur de la vie
21:59familiale. Certains maires
22:01font des sortes de work centers
22:03où on peut
22:05télétravailler, mais
22:07dans un centre dédié,
22:09avec un certain nombre d'équipements.
22:11Et ce serait une solution,
22:13en particulier dans le monde rural.
22:15Ça existe déjà ? Est-ce que vous y réfléchissez ?
22:17Alors, ça existe à petite échelle
22:19dans ma commune, et je suis en train de
22:21réfléchir à la transformation d'une école
22:23qui va déménager, et ça fait partie
22:25des pistes.
22:27Ah, ça alors, Marie ?
22:29Le télétravail, c'est vrai que ça concerne
22:31très majoritairement les cadres, donc beaucoup plus
22:33en Ile-de-France, par exemple, parce qu'évidemment
22:35la population de cadres est beaucoup plus grande.
22:37On estime à quand même 60% le nombre
22:39d'emplois qui ne peuvent pas être
22:41télétravaillés, et ça, ça peut aussi
22:43créer une différence.
22:47C'est 70% des salariés
22:49français qui ne télétravaillent pas.
22:5130 qui télétravaillent, dont un petit
22:5320% qui fait deux jours ou plus
22:55de télétravail, ce qui change
22:57énormément aussi dans les rythmes de vie.
22:59La RATP avait publié
23:01une statistique il y a deux ans,
23:03qui montrait qu'un vendredi, ils transportaient en moyenne
23:0518% de passagers en moins
23:07en Ile-de-France qu'un mardi.
23:09Parce que, comme par hasard, les jours télétravaillés, c'est quand même
23:11plutôt au bord du week-end.
23:13Les entreprises commencent à dire
23:15qu'on ne prend pas le jour de télétravail le vendredi.
23:17On va limiter le télétravail du vendredi.
23:19Ou le mercredi pour garder les enfants.
23:21Mais vous voyez le clivage aussi que ça peut créer dans
23:23certaines entreprises, où on avait déjà
23:25les salariés du siège et ceux qui
23:27étaient dans les agences, sur site,
23:29comme on dit. Et aujourd'hui, maintenant, ça se redouble
23:31avec ceux qui ont accès au télétravail et les autres.
23:33Et il y a notamment cette revendication de la
23:35semaine de quatre jours, que nous on analyse
23:37comme étant le lot de compensation
23:39qui est demandé à ceux qui n'ont pas le droit au télétravail
23:41en disant, et nous, comment on peut organiser nos jours
23:43et nos semaines, puisque dans les bureaux
23:45ils le font et nous on n'y a pas le droit.
23:47Une France qui est quand même, vous en avez parlé
23:49à l'intérieur de l'entreprise, mais globalement
23:51fracturée, Jérôme. On en parle
23:53dans un instant sur RTL.
23:55On refait le monde, en route
23:57pour 2025.
23:59Avec Anaïs Bouton sur RTL.
24:01On refait le monde, en route pour 2025.
24:03Avec Anaïs Bouton sur RTL.
24:05Et avec Roselyne Bachelot,
24:07Jérôme Fourquet, Clément Meunet et Marie Guerrier.
24:09On est là !
24:11On est là !
24:13Même si Macron ne veut pas nous,
24:15on est là !
24:17Voilà, alors, des gilets jaunes aux fractures
24:19sociales, la France semble
24:21de plus en plus divisée, Jérôme.
24:23On est toujours un peu
24:25sur cette tendance-là.
24:27Oui, tout à fait, même si
24:29l'histoire ne repasse pas les plaintes.
24:31Ce ne sera sans doute pas un nouvel épisode de
24:33Gilets jaunes, mais on voit que les ferments de
24:35colère sont toujours
24:37présents.
24:39Ça, c'était 2018. En 2023,
24:41nous avons essuyé de très
24:43graves émeutes dans les
24:45banlieues françaises, donc plus de 500 villes qui ont été
24:47touchées. Dont des villes moyennes
24:49où on ne s'attendait pas à
24:51voir surgir cette violence.
24:53Une ville moyenne va avoir son quartier sensible
24:55avec un point de deal, avec une partie des jeunes
24:57qui sont en confrontation régulière avec la police
24:59et qui se sont identifiés
25:01aux jeunes Naël et donc
25:03à la différence des émeutes
25:05de 2005 avec des réseaux sociaux
25:07maintenant qui ont fait que la propagation
25:09des émeutes a été instantanée alors
25:11qu'il avait fallu plusieurs jours en 2005
25:13pour que cela gagne.
25:15Si on revisite notre histoire
25:17récente, donc on parlait des émeutes, des
25:19Gilets jaunes, on avait vu aussi des phénomènes
25:21assez marqués de défiance vaccinale
25:23au moment du Covid
25:25avec dans certaines régions de
25:27France une proportion
25:29assez importante de personnes qui refusaient
25:31de se faire
25:33vacciner
25:35et avec parfois des centres
25:37de vaccination qui avaient été dégradés
25:39donc on voit qu'il y a toutes ces multiples
25:41lignes de faille qui parcourent la société.
25:43Roselyne Bachelot, les Gilets jaunes
25:45c'était une sorte de cri d'alerte, est-ce qu'on a vraiment
25:47entendu ce qu'ils voulaient dire ?
25:49Et est-ce qu'on a traité surtout, à part les 17 milliards ?
25:51Je crois qu'on l'a entendu parce que
25:53contrairement à ce que disent
25:55certains commentateurs, évidemment
25:57la classe politique est extrêmement attentive
25:59et se fait remonter
26:01sans arrêt des analyses
26:03de l'opinion publique
26:05mais de toute façon il y a
26:07des mouvements très forts
26:09dans la société qui sont des mouvements
26:11et il faut les saluer, des mouvements
26:13d'autonomisation, les gens
26:15veulent avoir leur propre vie
26:17le niveau d'éducation
26:19a monté, moi j'avais des grands-parents
26:21qui étaient analphabètes
26:23qui savaient ni lire ni écrire
26:25ça n'existe plus dans notre société
26:27et puis il y a un certain
26:29nombre de cordes de rappel
26:31qui ont cédé
26:33parce que la revendication
26:35du bonheur elle est immédiate
26:37quand on croyait en Dieu
26:39la revendication du bonheur c'était après la mort
26:41et quand on ne croyait pas en Dieu
26:43la revendication du bonheur c'était après
26:45la révolution, maintenant la revendication du
26:47bonheur c'est pour tout de suite
26:49et ça
26:51on peut écouter tant qu'on voudra
26:53c'est la réalité des choses
26:55et c'est extrêmement
26:57pour le politique difficile à gérer
26:59alors monsieur le maire, les gilets jaunes
27:012018 c'est vrai
27:03mais est-ce que
27:05vous les avez compris à l'époque ?
27:07alors
27:09j'ai discuté avec eux, il y en avait
27:11beaucoup, il y avait à peu près dans ma commune
27:13une voiture sur deux qui avait un gilet jaune
27:15sur son pare-brise, il ne faut pas sous-estimer ça
27:17j'ai discuté avec eux
27:19Vic Bigor, je rappelle
27:21mais je pense que c'est comme de nombreuses
27:23communes de la ruralité
27:255000 habitants
27:27j'ai longuement discuté avec eux
27:29d'abord
27:31un jour ils m'ont piégé là-dessus
27:33donc je les ai tous amenés dans celle du conseil municipal
27:35ils étaient une centaine, on a discuté pendant deux ou trois heures
27:37je pense que
27:39ils ont
27:41conscientisé, pris la conscience d'une mise
27:43à l'écart dans la société et qui est
27:45réelle, mais ils en ont eu cette prise de conscience
27:47et qui s'est transformée en colère
27:49il y a eu des réponses, je ne dis pas qu'il n'y a pas eu de réponses
27:51mais je pense que cette colère est toujours là
27:53et je pense que cette mise à l'écart globale de la ruralité dans le pays
27:55est toujours d'actualité
27:57et qu'elle se traduit aujourd'hui par d'autres comportements électoraux
27:59mais que la plaie
28:01n'est pas guérie.
28:03On peut réécouter le discours d'Edgar Pizani
28:05au moment des événements de 68
28:07à la tribune de l'Assemblée nationale
28:09il dit
28:11vous avez écouté la revendication
28:13et l'angoisse, vous avez choisi
28:15de répondre à la revendication
28:17pour ne pas écouter l'angoisse
28:19et que cette phrase d'Edgar Pizani
28:21dont Michel Rocard disait qu'il était le plus beau discours
28:23des événements de mai 68
28:25elle est à écouter
28:27parce que ça fait un certain temps
28:29que dans le pays
28:31on répond à la revendication pour ne pas répondre à l'angoisse
28:33L'angoisse qui se transforme
28:35parfois en colère
28:37ou en défiance. On écoute Bernadette
28:39Bonjour, je vous appelle
28:41pour vous dire que je ne
28:43voterai pas le 30 juin
28:45ni le 7 juillet
28:47d'ailleurs je suis écoeurée
28:49par tous les partis politiques
28:51autant qu'ils sont
28:53ma conclusion est
28:55que les français sont des vaux
28:57et que je n'irai plus
28:59voter. Merci, au revoir
29:01Voilà, c'était Bernadette
29:03juste avant les élections
29:05législatives, la dissolution
29:07et toute cette grande pagaille depuis
29:09il y a une très grande défiance
29:11Jérôme Fourquet
29:13voire une très grande colère en fait
29:15pour les partis politiques, vous le disiez Roselyne
29:17Oui tout à fait, alors même si
29:19beaucoup de français n'ont pas eu la position
29:21ou l'attitude de Bernadette
29:23puisqu'aux législatives on a eu un regain
29:25très fort de participation
29:27mais
29:29cette participation massive
29:31vous avez aujourd'hui
29:33à peu près deux tiers des français
29:35pour faire simple, ceux qui ont voté à gauche
29:37et ceux qui ont voté pour le Rassemblement National
29:39qui considèrent que
29:41Emmanuel Macron s'est assis
29:43sur leur vote
29:45les électeurs du Rassemblement National
29:47estiment qu'ils se sont fait voler leur victoire avec le Front Républicain
29:49et les électeurs de gauche considèrent
29:51que leur camp étant arrivé en tête
29:53c'était à lui qu'il revenait
29:55de composer le gouvernement
29:57donc cette défiance et cette colère
29:59est très importante parce que
30:01comme Bernadette on a posé son sac
30:03et qu'on ne vote plus
30:05on ressasse sa colère mais quand
30:07on fait l'effort d'aller voter
30:09et qu'on a le sentiment qu'on n'a pas été entendu
30:11ça amplifie encore
30:13cette tension. Clément,
30:15vous le sentez ça, Avik Migore ?
30:17Oui, évidemment
30:19la progression
30:21du Rassemblement National a été
30:23très importante lors des dernières élections
30:25on est passé à 30%
30:27au premier tour en 2022
30:29et Marine Le Pen a fait 52% dans ma commune
30:31au second tour
30:33aux européennes législatives, plus de 40%
30:35au premier tour et second tour des législatives
30:37un NFP contre un RN
30:39le NFP a fini par être élu sur la Circo
30:41mais dans ma commune, le RN a fait 54,5%
30:43Marie Garrier ?
30:45Toute cette incertitude autour de la politique qu'on connait
30:47depuis plusieurs mois, ça crée une incertitude
30:49sur le plan économique
30:51et on voit maintenant aussi chez les Français
30:53cette inquiétude de perdre son emploi
30:55l'industrie est particulièrement frappée
30:57il y a des plans sociaux qui sont
30:59annoncés et dans la perspective
31:01des signaux d'alerte 2025
31:03ces alertes sociales
31:05qui commencent à monter
31:07on a déjà vu par le passé des usines occupées
31:09par leurs salariés parce qu'ils ont peur qu'elles ferment
31:11ou parce qu'elles vont fermer
31:13et là on voit qu'en effet il y a
31:15cette crainte à nouveau
31:17de perdre son travail
31:19il y a les deux remparts
31:21qui protégeaient du RN
31:23et des slogans
31:25ou de l'idéologie de l'extrême droite
31:27c'était d'un côté
31:29le communisme, la gauche
31:31et on l'a vu céder
31:33par exemple dans des terres comme le Nord-Pas-de-Calais
31:35et là
31:37véritablement il y a une flambée
31:39on tient encore un peu
31:41parce qu'il y a toute une armature
31:43des lus bien implantées
31:45mais avec des scores du RN
31:47qui sont effectivement très très hauts
31:492027 Jérôme Fourquet ?
31:51Alors
31:53pour moi il y a deux enseignements majeurs
31:55des législatives
31:57c'est la poursuite de cette montée des eaux bleues marines
31:59avec des niveaux historiquement
32:01atteints
32:03la perspective d'une victoire
32:05avérée du RN puisque quand on était le soir
32:07du premier tour on se disait que ça pouvait
32:09tomber cette fois
32:11et bien a réactivé, c'est le deuxième enseignement
32:13pour moi des législatives
32:15le front républicain
32:17Oui sauf que les électeurs du RN
32:19considèrent que c'est quand même tout à fait antidémocratique
32:21puisque c'est le premier parti de France
32:23et ils sont 11 millions
32:25Oui ils peuvent penser ça mais
32:27il y a un fait c'est qu'il y a une majorité absolue de français
32:29qui continuent de refuser la perspective
32:31et donc c'est cette situation de blocage
32:33c'est à dire qu'il y a une force en dynamique
32:35qui crée un coup contre lui
32:37et cette force n'arrive pas à vous
32:39Allez on va faire une petite pause
32:41et puis dans un instant un visage
32:43de la France qui change mais qui reste unique
32:45quand même, à tout de suite sur RTL
32:47Jusqu'à 20h
32:49On refait le monde sur RTL
32:51En route pour 2025
32:53On refait le monde sur RTL
32:55En route pour 2025
32:57Et on parle de cette France
32:59dont le visage change
33:01avec Roselyne Bachelot, Jérôme Fourquet, Clément
33:03Meunet, mère de Vic Bigorre
33:05et Marie-Gaëlle évidemment de RTL
33:07On écoute une grande voix
33:09C'est pas la gauche
33:11la France
33:13C'est pas la droite la France
33:15La France c'est tout à la fourra
33:17C'est tous les français
33:19Et oui la France c'est tous les français
33:21nous dit le général de Gaulle
33:23alors bon on vient de parler des tatouages
33:25des burgers, des réseaux sociaux
33:27Ces mutations quand même elles nous interrogent
33:29Est-ce que la France est en train de perdre
33:31son identité ou de la réinventer
33:33Roselyne Bachelot
33:35Qu'est-ce qui fait encore l'unité
33:37des français aujourd'hui ?
33:39La France elle est effectivement en train de changer
33:41Je voudrais insister sur un point
33:43qui me touche particulièrement
33:45C'est la force
33:47des violences symboliques
33:49qu'on impose aux français
33:51à notre peuple
33:53Parfois plus importante que les violences
33:55sociales ou que les violences
33:57financières, que les violences budgétaires
33:59Parce qu'en plus
34:01les gens se sentent coupables
34:03ils acceptent très bien un certain nombre de changements
34:05Mais
34:07C'est quoi cette violence ? De quoi vous parlez ?
34:09Je prends un exemple
34:11très simple
34:13Les regroupements de communes
34:15La perte d'identité des communes
34:17qui ont fait
34:19le pays, qui ont fait notre pays
34:21les 36 000 communes
34:23Dans le nord de ma circonscription
34:25on a regroupé 8 communes
34:27autour du chef-lieu de canton Châteauneuf-sur-Sarthe
34:29Et bien ça s'appelle
34:31maintenant les Hauts-d'Anjou
34:33Mais comme on élit les conseils
34:35municipaux en prenant
34:37le début des listes
34:39dans les communes les plus importantes
34:41sur ces 8 communes, il y a 3
34:43communes qui n'ont plus d'élus
34:45municipaux
34:47On a regroupé une autre partie
34:49de ce qui a été ma circonscription
34:51pendant 25 ans
34:53On a interrogé les habitants pour savoir
34:55comment on allait
34:57appeler ce nouveau
34:59regroupement communal
35:01On les a interrogés, ils ont choisi
35:03et puis ensuite on n'a pas écouté ce qu'ils ont dit
35:05on a pris le nom
35:07qui avait été choisi par un conseil
35:09une boîte de conseils en communication
35:11Vous ne pouvez pas imaginer
35:13ce que ça représente
35:15pour les français, ces violences
35:17symboliques qu'on leur assène
35:19C'est pour ça quand la question a été
35:21faite de la reconstruction
35:23de la Flèche de Notre-Dame de Paris
35:25avec un geste contemporain
35:27j'ai dit ce pays il est fracturé
35:29il est blessé
35:31et on ne peut pas rajouter
35:33des violences
35:35à la violence que subissent les gens
35:37à partir de ces changements
35:39Clément Meunet, vous aussi vous le vivez ça
35:41cette violence symbolique dont parle Roselyne Bachelot
35:43Je pense que
35:45la ruralité en général dans le pays
35:47quand je parle de ruralité je ne parle pas des campagnes
35:49je parle tout ce qui est éloigné
35:51des grandes agglomérations
35:53demandent à être
35:55plus considérés, mieux écoutés
35:57mieux pris en compte
35:59je pense que le fait que notre nouveau premier ministre
36:01François Bayrou vienne de la ruralité
36:03fera peut-être
36:05en sorte qu'il le prendra davantage
36:07en compte
36:09dans la politique
36:11C'est pas franchement rural
36:13Pour le coup c'est un voisin
36:15il est berné, c'est un voisin
36:17il vient vraiment à côté d'un petit village
36:19et je précise que je ne suis pas dans son parti politique
36:21Ne vous excusez pas
36:23Je précise simplement
36:25simplement c'est important
36:27parce que je pense que justement
36:29cette mise à l'écart
36:31et cette prise de conscience de mise à l'écart
36:33est fondamentale
36:35il faut travailler à la cohésion de notre pays
36:37Il y a des gens qui ne s'entendent plus en fait Jérôme Fourquet
36:39Oui ou qui ne
36:41vivent plus les mêmes réalités
36:43il y a des écarts entre Paris et la province
36:45a fortiori avec la ruralité
36:47comme on dit aujourd'hui
36:49mais vous parliez tout à l'heure des gilets jaunes
36:51avec une voiture sur deux qui arborait le gilet jaune
36:53et donc il y a un mot important
36:55c'est la voiture
36:57Ah oui voilà la voiture
36:59On est toujours en voiture en France
37:01Voilà et il y a une très belle phrase
37:03et pas en vélo
37:05du roman de Nicolas Mathieu
37:07leurs enfants après eux en disant
37:09chaque plaisir nécessitait du carburant
37:11chaque volonté
37:13nécessitait des déplacements
37:15et à force on raisonnait
37:17comme une carte routière
37:19et bien ça c'est le vécu de très nombreux français
37:21encore c'est à dire d'être dépendant
37:23au quotidien de la voiture
37:25ce qui n'est plus le cas ici dans Paris par exemple
37:27Paris Intramuros c'est 30% des parisiens
37:29qui ont une voiture et l'air de rien
37:31avant les gilets jaunes il y a eu
37:33le 80 km heure
37:35c'était une violence symbolique
37:37Ah mais ça ça a rendu les gens fous d'ailleurs
37:39On les connait par coeur, c'est chez nous, on sait comment
37:41et c'est quelqu'un là-haut qui nous a expliqué
37:43qu'il fallait faire différemment
37:45quand on a eu la taxe sur les carburants
37:47quand on durcit le contrôle technique
37:49quand
37:51on impose les pneus neige
37:53dans les départements de zone montagne
37:55c'est 40 départements français
37:57et donc tout ça
37:59et quand on indique qu'à partir de 2035
38:01on va passer aux véhicules électriques
38:03là aussi il y a toute une France
38:05qui se dit mais décidément
38:07ils ne vivent plus comme nous
38:09et ils ne comprennent plus comment ça fonctionne
38:11ça Marie-Gaël vous le ressentez-vous sur le terrain ?
38:13Oui on le voit aussi chez les jeunes parce que
38:15évidemment ceux qui vont vivre dans un village
38:17éloigné de 15 km de la première ville
38:19soit ils prennent les transports
38:21scolaires le matin quand ils sont jeunes
38:23et puis la première chose qu'ils veulent à 18 ans
38:25c'est passer leur permis, ce qu'on ne voit plus
38:27dans les grandes agglomérations
38:29puisqu'il y a les transports qui se développent
38:31alors on cherchait des signes divinités, c'est ce que vous avez dit tout à l'heure
38:33je resterai quand même chez ces jeunes
38:35parce que malgré tout il y a l'école
38:37et on critique beaucoup l'éducation nationale
38:39mais il y a quand même quelque chose
38:41qui fait unité en France
38:43c'est que qu'on soit en ruralité
38:45dans une grande ville, au nord, au sud
38:47on a le même programme scolaire
38:49et moi je crois beaucoup en nos professeurs de français
38:51par exemple, dans la transmission
38:53de notre littérature
38:55parce qu'on peut se construire quand même
38:57cette unité culturelle
38:59au moins à l'école, s'il peut encore
39:01rester quelque chose
39:03sur les cultures, quand on interroge les gens
39:05les 58% de français
39:07qui ne se rendent jamais dans un lieu
39:09de spectacle vivant
39:11concert, théâtre, opéra
39:13cirque
39:15festival, on leur demande
39:17pourquoi ils ne vont pas
39:19alors on pense tout de suite, c'est une question d'argent
39:21et bien non, les difficultés de mobilité
39:23viennent avant
39:25les questions
39:27budgétaires, ce qui vient en tête
39:29en fait, ça ne nous intéresse pas
39:31ça ne nous fait pas envie
39:33c'est quand même ça le principal effet
39:35mais la difficulté
39:37de ces néo-ruraux
39:39pour aller dans le sens de monsieur le maire
39:41c'est effectivement le sentiment
39:43d'être assigné à résider en ça
39:45mais le succès du film Montecristo
39:47cette année est quand même, je trouve, assez révélateur
39:49c'est-à-dire que c'est quand même un monument de la littérature française
39:51et qui a pu être vu
39:53par des enfants
39:55de tous les âges, des adultes, des personnes âgées
39:57ça a quand même...
39:59On n'est pas d'accord sur la façon dont ils ont géré Montecristo
40:01mais ça c'est autre chose
40:03le livre, c'est à nouveau vendu
40:05c'est vrai, oui
40:07il y a des films qui font des cartons
40:09hors Paris, comme Un Petit Truc en Plus
40:11comme On Choisit Pas Ses Voisins, comme Cocorico
40:13comme En Fanfare
40:15et qui ne franchissent pas
40:17la barrière du périph'
40:19Oui, et donc
40:21les professionnels du cinéma
40:23connaissent bien, il y a un indice
40:25qui mesure l'écart entre Paris et province
40:27en nombre d'entrées
40:29et cet indice
40:31a tendance à augmenter avec le temps
40:33c'est-à-dire que là aussi, on vit dans des espaces temps
40:35qui sont...
40:37les références qui sont différentes
40:39encore une fois, ça a toujours existé, mais ça s'accroît
40:41aujourd'hui, avec aussi
40:43une mondialisation, on parlait encore une fois des Gilets Jaunes
40:45et vous vous souvenez, beaucoup des gens
40:47avaient mis le numéro de leur département
40:49au marqueur noir sur leur épaule
40:51je suis du 64 ou du 65
40:53pour faire un clin d'oeil à
40:55monsieur le maire
40:57et vous avez toute une partie
40:59de la population des grandes villes aujourd'hui
41:01qui, eux aujourd'hui, se pensent à l'échelle mondiale
41:03c'est-à-dire que leurs enfants sont partis
41:05faire les études
41:07pendant l'année de césure dans une
41:09fac étrangère, ils ont rencontré leurs conjoints
41:11ou leurs conjointes là-bas, et donc
41:13historiquement
41:15quand on venait d'Anjou, quand on venait de la Sarthe comme moi
41:19la trajectoire la plus
41:21spectaculaire, c'était de, comme on disait, monter à Paris
41:23mais on restait en France
41:25et aujourd'hui, maintenant, c'est cette déconnexion
41:27en plus, avec une internationalisation d'une partie
41:29de la population, quand pour beaucoup de gens
41:31le département, voire le canton
41:33ça reste encore la référence
41:35Merci à tous les quatre d'être
41:37venus refaire le monde sur RTL
41:39vous pouvez retrouver l'émission sur RTL.fr
41:41et sur l'appli. Demain, ils refont la France spéciale
41:43Top Flop 2024
41:45à venir dans quelques instants
41:47les héros de Faustine Bollard

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