ON REFAIT LE MONDE - Avec Roselyne Bachelot, Julien Dray et Xavier Couture

  • il y a 2 semaines
Toujours pas de Premier ministre, on attend toujours le choix du Roi. Xavier Bertrand est-il en pole position ? Deuxième débat : alerte au déficit. Écoutez On refait le monde avec Roselyne Bachelot, ancienne ministre, Xavier Couture, ancien président de Canal+, et Julien Dray, ancien député socialiste, cofondateur de SOS Racisme.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 03 septembre 2024.

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00:00On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:05Nous allons revenir dans On refait le monde sur cette course à Matignon, 19h, 20h, avec
00:11ce soir Roselyne Bachelot, notre ancienne ministre, Xavier Couture, consultant et ancien
00:14patron de médias, et Julien Drey, ancien député socialiste, cofondateur de SOS Racisme,
00:19bonsoir à vous trois.
00:20Bonsoir.
00:21Alors après Bernard Cazeneuve, Thierry Baudet, c'est maintenant Xavier Bertrand, le président
00:26de la région des Hauts-de-France, qui fait l'objet de toutes les curiosités de cette
00:29journée, peut-il être notre premier ministre ? Roselyne Bachelot, est-ce que ça vous
00:32paraît possible, concevable, je ne sais pas, peut-être même souhaitable ? Dites-nous.
00:36Alors, il y a bien d'autres noms qui circulent, on circule même le nom de Christine Lagarde
00:41dans les derniers castings foireux, bon très bien, alors vous me posez la question sur
00:46Xavier Bertrand, c'est-à-dire qu'il y a une sorte de paradoxe, on dit la France est
00:53à droite, ce qui est apparu dans les dernières élections, donc il faudrait un premier ministre,
00:59plutôt de droite, mais d'une droite modérée, éclairée, solidaire, sociale, etc.
01:05Et puis d'un autre côté, objectivement, on ne peut pas dire que le parti auquel s'affilie
01:10Xavier Bertrand a fait des étincelles quand même aux dernières élections législatives,
01:17on peut même appeler ça vulgairement un peu une branlée, je pense que le terme est
01:22assez juste.
01:23Donc on est quand même dans des vainqueurs vaincus et des vaincus qui voudraient quand
01:27même empocher la victoire, avec des types qui sont théoriquement ses amis mais qui
01:32disent « oh, s'il est vraiment très très gentil, on ne votera pas la censure, on n'a
01:36pas l'intention de le soutenir ». J'appelle, alors après avoir employé un terme vulgaire,
01:42je vais en employer un autre, c'est emmerdier quoi ! De toute façon, ce poste, il est pourri,
01:48complètement vitrifié, il n'y a que des fous ou des hommes absolument d'une générosité
01:56incroyable qui peuvent rêver d'être Premier ministre.
01:59Pourquoi ? En général, comme c'est des gens qui ont des belles situations, perdre
02:03la moitié ou les deux tiers de leurs revenus, avoir un truc où ils se font renvoyer comme
02:08une bonne qui a piqué l'argenterie, et puis ensuite s'en prendre plein la gueule
02:15de leurs adversaires, ça c'est classique, mais aussi de leurs amis !
02:19Alors en tout cas, vous n'avez pas répondu à ma question initiale qui était « est-ce
02:22que c'est une bonne idée et est-ce que c'est possible ? ». En revanche, la fraise
02:25que vous nous avez proposée était très réussie.
02:27Bon, Xavier Bertrand, c'est une bonne idée Xavier Couture ?
02:29Ah bah déjà, il s'appelle Xavier, c'est ma première qualité !
02:33C'est ça, ça ne suffit pas, ton armement Couture ?
02:37Une fois qu'on a sorti cette bêtise, est-ce que c'est une bonne idée ? Il n'y a pas
02:43de bonne idée puisque c'est indémerdable.
02:45Donc, on est en train de parler d'un poste dont Roselyne vient de raconter avec beaucoup
02:50de pertinence qu'il ne sert à rien ou pas grand-chose, que la politique se fait tout
02:54de même essentiellement à l'Élysée et a fortiori depuis l'invention subtile du
02:59quinquennat en Vème République, ce qui est une absurdité totale.
03:02Il faut bien quelqu'un pour faire tourner la boutique.
03:05Mais à partir du moment où on a compris que la boutique tourne à l'Élysée et
03:08que, comme le disait le bon président Sarkozy, le Premier ministre est un aimable collaborateur,
03:13bon, ils se battent pour être collaborateurs, ce que je trouve extrêmement courageux de
03:17leur part.
03:18Extrêmement courageux.
03:20Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, on est dans un paradoxe absolu, c'est que le monsieur
03:25qui gouverne a besoin de créer tout de même l'illusion de la nomination d'un Premier
03:32ministre pour pouvoir continuer à gouverner, sachant que la 5ème République…
03:34Ça s'appelle la 5ème République, je suis désolé, il y a des institutions, vous pouvez
03:37prendre des couverts ce soir.
03:38Alors, il y a des institutions, elles ont été créées, la 5ème République, elle
03:41a été créée pour qu'il y ait une majorité, une opposition.
03:43Dans un système bipartisan.
03:45C'est un système bipartisan avec une majorité qui sort d'un scrutin uninominal à deux
03:51tours.
03:52On est dans une tripartition, cette tripartition, monsieur Macron, en ayant inventé-le en même
03:57temps, l'a vraiment créé, puisque…
04:00Je pense qu'il en est plutôt le résultat que la cause.
04:03Mais non, mais à partir du moment où on dit « en même temps », c'est « il n'y
04:06a pas d'autre solution », « derrière nous alternative », comme disait cette bonne
04:09Margaret Thatcher.
04:10Le seul moyen de s'opposer au « en même temps », c'est d'être aux extrêmes.
04:13Donc, il a créé les conditions de la création de deux pôles qui s'opposent, plutôt à
04:20droite, très à droite, plutôt à gauche, très à gauche, avec un univers centriste
04:24qui est incapable de se mettre d'accord.
04:26Avec ça, c'est un démerdable.
04:27Je vois un Julien Drey, concentré…
04:29Non, concentré, parce que j'écoute ce qui est dit et qui est bien dit, très bien
04:35dit même.
04:36Ouh là, ça commence le pire !
04:37Non, non, moi je…
04:38J'en refais le monde, vous avez le droit de les engueuler !
04:40Julien, vous pouvez taper d'entrée !
04:41Non, non, non.
04:42Je n'ai plus l'âme à taper comme ça, huit ans de temps, oui !
04:46Ne me méfiez pas !
04:47Mais non, Roselyne, vous me connaissez !
04:49Justement !
04:50Il est tout sucre, je suis un faux dieu !
04:52On y va, Julien Drey !
04:53Non, ce qui est terrible, c'est qu'on discute de nom, on ne discute pas un gramme
04:57de fond, pas un gramme de fond, c'est-à-dire que je ne sais pas ce que voudraient faire
05:01les uns et les autres.
05:02C'est-à-dire qu'aucun n'est capable de me dire, qui s'appelle Valère Cazeneuve,
05:05qui s'appelle Xavier Bertrand, qui s'appelle, je ne sais pas, Tartampion, qui n'est pas
05:09capable de dire, voilà, peut-être les quatre, cinq priorités essentielles.
05:12Ah ben, il y a Mme Castey, on avait une petite idée du programme, voilà.
05:15Bon, d'accord, oui.
05:16Ben justement, c'est pour ça qu'elle n'ira pas.
05:17Non, mais ça, si on peut, parce que c'est une expérience intéressante à vivre, pas
05:23pour le pays, mais pour vous, les journalistes, certainement.
05:25Non, mais je crois que le mal français, c'est que le consensus n'existe pas.
05:32La capacité à faire consensus n'existe pas.
05:34C'est ça le...
05:35C'est-à-dire la capacité au compromis, le mot qui n'existe pas, c'est le mot compromis.
05:39Alors là, on est typiquement dans la situation, il faut accepter de dire, on va faire un compromis
05:44pendant un certain temps.
05:45Oui, exactement.
05:46Et personne ne veut prendre cette responsabilité-là, c'est-à-dire de venir et de dire, écoutez,
05:49je n'appliquerai pas tout mon programme, voilà, je suis capable de faire ça, ça,
05:54est-ce qu'on peut arriver ensemble à travailler, prendre le temps, s'il faut, deux, trois semaines
05:58de discuter.
05:59Et donc, ce que je trouve gênant dans la posture du président Macron, c'est qu'à un moment
06:03donné, il faut qu'il accepte cette situation.
06:04Donc, il n'a qu'à aller de coups se les convoquer en disant, bon, écoutez, on va
06:08faire une conférence ouverte et on va voir comment on peut aller vers un compromis.
06:12Sinon, de toute manière, c'est un démerdé.
06:13Non mais en fait, c'est impossible parce qu'effectivement, tout réside dans la construction des institutions
06:22telles qu'elle a été voulue en 1958, dans un système bipartisan, dans le fait que l'alternance
06:30pouvait se faire, y compris par une cohabitation, avec une majorité.
06:34Là, il n'y a pas de compromis possible, parce que le compromis ne peut résulter que
06:39d'un système intrinsèquement parlementaire, c'est-à-dire, le chef du gouvernement n'est
06:44pas choisi par le président de la République, quel que soit son statut, il résulte des
06:50résultats de ce qu'on fait en Allemagne, de ce qu'on fait en Espagne, de ce qu'on
06:56fait dans d'autres pays.
06:59Je vous interroge sur Xavier Bertrand, parce que c'est l'homme du jour, mais alors,
07:02Xavier Bertrand ne répond absolument pas à cette définition.
07:05Mais non, il ne correspond pas à cette définition.
07:07Personne ne correspond à cette définition.
07:10Donc, il n'y a pas d'issue.
07:12Pour une raison très simple, si je peux me permettre.
07:14Xavier Couture.
07:15Il y a une raison très simple.
07:16Tout repose, dans ce pays, sur l'élection du président de la République, au suffrage
07:21universel, au suffrage uninominal à deux tours, qui envoie un président de la République
07:27qui nie, par définition, la possibilité du consensus.
07:30Le président de la République a un pouvoir dans ce pays et un mode d'élection qui
07:35nie ce qu'est en train d'expliquer Roselyne, qu'un système parlementaire normal fait
07:40que le chef du gouvernement...
07:41Et là, je ne suis pas d'accord avec toi.
07:42Parce que c'était bien, la troisième et la quatrième républiques, vous reviendriez
07:45par vous, c'est bien.
07:46Je ne suis pas d'accord avec toi, parce que je dirais que c'est un système parlementaire
07:50dévoyé.
07:51Parce que quand il y a eu cohabitation, le pouvoir, il était bien chez le premier ministre.
07:58C'est parce que les premiers ministres ont abdiqué leur pouvoir vis-à-vis du président
08:03de la République qu'il les tient avec une démission qui peut les renvoyer.
08:08Mais en fait, Léonel Jospin a parfaitement gouverné, enfin parfaitement dans le sens
08:14où personne ne l'a empêché de gouverner, voilà, à Balladur aussi, et Chirac aussi.
08:19Et on dit la même chose, c'est le quinquennat qui a renforcé de manière.
08:23Essayez donc de priver les français de l'élection du président de la République.
08:27Je reviendrai, on se trouve que la cohabitation, effectivement, elle marchait, mais parce qu'il
08:31y avait une majorité stable à l'Assemblée nationale.
08:33Il y avait une majorité absolue qui faisait que le premier ministre, il tirait sa légitimité
08:37de cette majorité absolue à l'Assemblée nationale.
08:39Et donc, il avait un rapport de force face au président qui est reposé là-dessus.
08:42La leçon de la discussion qu'on a, c'est que la cinquième république, d'un certain
08:47point de vue, est un régime dépassé.
08:48Et tout le monde est en train de s'en rendre compte.
08:50Je le sais, voilà, je sais.
08:52Ça, il va nous faire la sixième, maintenant.
08:53On se connaît depuis déjà un certain temps, vous savez que je déforce cette idée-là
08:57depuis très longtemps.
08:58Oui, je le sais, et je trouve.
08:59Vous le faites avec vraiment, c'est sans sens de terme.
09:00Mais je pense qu'on y est, on voit bien que l'élection du président de la République…
09:04Vous savez, moi j'avais un vieux maître à penser, j'aime pas dire vieux, c'est
09:07pas bien, c'est pas gentil, qui s'appelait Pierre Mazeau, et il m'avait raconté comment
09:11le général de Gaulle et Michel Debré avaient décidé de mettre cette élection du président
09:15de la République au suffrage de l'Assemblée nationale.
09:16Vous savez quoi, vous allez me le raconter dans un instant, après le rappel d'éthique
09:19de l'actualité.
09:20J'attends ça avec hâte.
09:21A tout de suite sur RTL.
09:23Yves Calvi, on refait le monde sur RTL.
09:27RTL, s'informer ensemble.
09:29RTL, 19h31.
09:32RTL soir, on refait le monde.
09:35Avec Yves Calvi.
09:36L'essentiel de l'actualité avec Brandon Warrête.
09:38Oscar Gégou et Hugo Auradou, libre de rentrer en France, la justice argentine a rendu sa
09:43décision.
09:44La fin d'une longue attente pour les deux rugbymen français depuis leur remise en liberté
09:48le 12 août.
09:49Ils restent toujours mis en examen pour viol aggravé en Réunion.
09:5312 morts, 2 disparus, 2 personnes en urgence absolue, plusieurs blessés.
09:57Une embarcation de migrants avec 70 personnes à bord a fait naufrage en début de matinée
10:02dans la Manche.
10:03Gérald Darmanin s'est rendu sur place ce soir.
10:06Il réclame un traité migratoire entre Londres et l'Union européenne.
10:1049 morts, 219 blessés dans une frappe russe en Ukraine à Poltava.
10:15Deux missiles balistiques ont touché un institut militaire et un hôpital voisin.
10:19Selon le président Volodymyr Zelensky, c'est l'une des attaques les plus meurtrières
10:24depuis le début de la guerre.
10:26Le diesel de l'équipe de France aux Jeux paralympiques.
10:29Trois nouvelles médailles ce soir.
10:30Hugo Didier, encore lui, après l'or en 400 mètres nage libre.
10:34De l'argent sur 100 mètres d'eau.
10:36Du bronze pour Laurent Chardard sur le 50 mètres papillon.
10:39Même métal pour Matteo Boeas en tennis de table.
10:42Au classement provisoire, la France est cinquième.
10:4537 médailles, dont 11 en or.
10:4711 comme à Tokyo, il y a trois ans.
10:49Une brande de noirette que l'on retrouvera donc, pour plus d'informations, à 20h.
10:52Allez, on refait le monde.
10:58Avec Julien Dray, ancien député socialiste, co-fondateur de SOS Racisme.
11:02Xavier Couture, ancien président de Canal Plus.
11:04Et Roselyne Bachelot, ancienne ministre.
11:06Que des anciens !
11:08Ben oui, mais c'est bien aussi.
11:10On peut être des sages et on peut être très actifs en même temps.
11:12C'est la preuve.
11:13Il faudra montrer que des fois, les anciens, c'est dans les vieux pots, qu'on fait les meilleures soupes.
11:16Dites-moi, je vous ai entendu dire, il y a quelques instants, Julien Dray,
11:20il faut remettre tout à plat.
11:21Bon, alors, quoi ?
11:24On rentre dans la sixième définitivement ?
11:27On invente une autre façon de diriger ce pays ?
11:29On n'est pas préparé à ça.
11:31Inventer une autre façon de diriger le pays, je pense que tout le monde s'y est employé et personne n'a trouvé la solution.
11:36Non.
11:37Déjà, on peut laisser de côté.
11:39Oui, je pense qu'on a un système électionnel qui ne va plus.
11:41Donc, à un moment donné, peut-être que la sortie, c'est de faire un référendum constitutionnel.
11:46C'est-à-dire poser la question aux Français en disant, puisqu'on n'y arrive pas,
11:49voici les deux, trois options et choisissez l'option que vous voulez, faire un vrai référendum constitutionnel.
11:55Et je reviens sur l'anecdote, puisque j'ai eu le temps de la raconter.
11:57Allez-y, absolument.
11:58Eh bien, le général de Gaulle n'était pas favorable à l'élection du président olympique au suffrage universel.
12:03Et c'est Michel Debray.
12:05C'est dans la constitution de 1958 qu'il n'était pas au départ.
12:07Et c'est Michel Debray qui l'a convaincu en lui disant, si on ne fait pas ça, vous allez être battu par Pinault,
12:13parce qu'il a la majorité au Sénat.
12:16Et le général s'est résolu à ça.
12:18Et il dit, Pirazzo qui m'a témoigné, il leur a dit, bon, on fait ça à ce coup-là,
12:23mais il faudra quand même le supprimer parce que c'est quand même dangereux ce truc-là.
12:25Vraiment ?
12:26Vraiment.
12:27Dans la constitution de 1958, le président est élu par un nombre de grands électeurs,
12:32à peu près 98 000 grands électeurs, qui sont finalement les grands électeurs qui élisent les sénateurs,
12:39des élus, des représentants des conseils municipaux, etc.
12:42Et le général de Gaulle, il n'a pas imaginé la constitution de 1958 avec le président élu au suffrage universel.
12:46On y a pris cours, Roselyne Bachelot.
12:48Ah ben oui, mais ce n'est pas aux Français la capacité de désigner l'homme à qui ils confient le pays.
12:53Je pense qu'un suffrage sans citaire bien foutu pourrait ramener les Français à la raison,
13:00parce que la cure de merdiers dans laquelle on les entretient depuis maintenant 15 ans avec ces bêtises…
13:05Vous voudriez peut-être empêcher aussi les femmes de voter, tant qu'à faire ?
13:08Ben oui.
13:08Mais non !
13:09Un suffrage sans citaire…
13:10Un suffrage sans citaire paritaire, Roselyne, paritaire !
13:14Mais bien sûr !
13:15Vous avez une bonne constitution.
13:16Vous êtes sérieux ou juste c'est pour nous intéresser ?
13:18Non, non, c'est pour faire l'intéressant, il raconte n'importe quoi, là.
13:21Je pense que le suffrage universel de désignation du président de la République est un archaïsme
13:27qui débouche invariablement sur l'élection d'un monarque républicain et c'est ingérable dans le monde actuel.
13:34Non, mais on peut faire des choses qui seraient plus simples, parce que je crois qu'effectivement on ne pourra pas retirer aux Français
13:40le fait de voter pour leur président, à mon avis c'est impossible.
13:46Non, il y a des choses qu'on peut faire, c'est d'abord de créer la motion de censure constructive, ça c'est absolument indispensable.
13:57C'est-à-dire que quand on vote la motion de censure, il faut proposer une alternative avec un gouvernement, une coalition qui gouverne.
14:06Déjà, là, ça empêcherait des blocages stupides.
14:11La motion de censure constructive, elle existe en Allemagne, elle existe en Espagne.
14:17Si on vote, si on fait tomber le gouvernement, il faut dire bah nous, on a une équipe avec une majorité et voilà le projet.
14:25Mais Roselyne, vous êtes d'accord avec moi, parce que la Constitution les contraint à ça.
14:28Voilà, alors donc ça déjà, la motion de censure constructive qui n'existe pas dans notre pays, premièrement.
14:33Deuxièmement, je crois qu'il faut supprimer la dissolution, le pouvoir de dissolution du Président de la République.
14:40Déjà là, on...
14:43Donc il ne va pas lui rester grand-chose.
14:45Bah si, il lui reste des choses, etc.
14:48Moi, je plaide pour que le Conseil des ministres ne se déroule plus à l'Élysée, vous me direz, c'est peut-être une anecdote.
14:55Mais ça change complètement la donne, que le Conseil des ministres se tienne à Matignon, sous la présidence du Premier ministre.
15:04Donc ça, c'est la troisième chose que je souhaite mettre sur pied.
15:10Et effectivement, que le gouvernement qui gouverne en début de mandature, obtienne la confiance de l'Assemblée.
15:18C'est-à-dire qu'il soit validé, parce que ça, ce n'est pas obligatoire, que ce soit obligatoire.
15:23Déjà, avec ces quatre mesures, on change complètement le fonctionnement de la Vème République.
15:27Oui, de fait, ça ne s'appelle plus la Vème République.
15:30Oui, on la transforme en républicainement.
15:31Donc en fait, moi je veux bien qu'on débatte sur les termes.
15:34Vous avez des systèmes additionnels qui marchent parfaitement bien.
15:37La Constitution portugaise est une constitution excellente.
15:40Vous avez un Président de la République qui est élu au suffrage universel.
15:43Et qui est gardien des institutions, du bon fonctionnement, qui est une autorité morale très importante.
15:49Et vous avez un...
15:50C'est quand même un peu Papy Mougeot, si je puis me permettre.
15:51Non, parce que...
15:52C'est Papy Mougeot.
15:53Non, Papy Mougeot, ce n'est pas vrai.
15:54Parce que vous avez des situations internationales à un moment donné.
15:58Où vous avez même des problèmes, y compris sur le plan national, à un moment donné, des tensions.
16:02Où le Président de la République peut être à un moment donné...
16:03Mais qu'est-ce qu'on lui confie à ce monsieur, nous ?
16:06En allant voter pour désigner ce Président de la République que vous nous décrivez, portugais.
16:10On lui confie quoi ?
16:11Eh bien, on lui confie le fait de surveiller le fonctionnement des institutions.
16:15Le fonctionnement de la démocratie.
16:16Donc, on élit le Président du Conseil constitutionnel.
16:19C'est une forme, oui.
16:20Mais ce n'est pas désagréable.
16:21Parce que par ailleurs, pour l'instant, le Pôle Constitut...
16:23Et puis après, vous avez ce que décrit Roselyne, c'est le fonctionnement parlementaire classique.
16:27Classique, oui.
16:28Notre problème à nous, c'est que nous n'avons pas de fonctionnement parlementaire classique, correct.
16:32Et comme on n'a pas de fonctionnement parlementaire classique, on tourne autour du pot.
16:36Voilà. Et on n'y arrive pas.
16:38Et vous allez voir qu'on va...
16:39Mon pronostic, c'est qu'il n'y aura pas de majorité, donc il ne va pas y arriver.
16:42Et qu'il va mettre en place une forme de gouvernement technique pour gagner du temps et voir comment...
16:46Pour gagner un an.
16:47Oui, pour gagner un an.
16:48Pour pouvoir redissoudre.
16:50Encore faut-il que dans un an, il y ait une majorité claire qui se reprofile.
16:54Parce que c'est aussi ça la confusion politique dans laquelle on est.
16:56On se retrouve dans un instant avec nos invités.
17:09Notre ancienne ministre Roselyne Bachelot, l'ancien président de Canal+, Xavier Couture,
17:13et le co-fondateur des SOS Racisme, Julien Dray, sont nos commentateurs de l'actualité ce soir.
17:18Je voudrais faire un pas de côté, s'il vous plaît, parce qu'on a évoqué largement,
17:22aujourd'hui, sur l'antenne d'RTL, nos comptes publics.
17:25C'est particulièrement catastrophique.
17:27Envoler inattendu des dépenses des collectivités, couplées à des recettes fiscales décevantes,
17:31qui pourraient pousser notre déficit public à 5,6% du PIB cette année, voire 6,2% en 2025.
17:38C'est catastrophique, il faut s'inquiéter.
17:40On reprend les choses aux mains.
17:41Je vous signale que la norme est de ne pas dépasser les 3%.
17:44Je vous sens un peu consterné par ma question, M. Bachelot.
17:49C'est une très mauvaise nouvelle.
17:51C'est une très mauvaise nouvelle.
17:52Très très mauvaise.
17:53Ça a d'ailleurs, Robert, un certain nombre de propositions de tout un chacun.
17:59Mais ce qui est intéressant, je trouve, c'est que dans le dérapage des comptes publics,
18:03il y a bien sûr une croissance un peu plus à tonne que ce qu'on avait espéré.
18:08Il y a un taux de l'emploi, ça va avec, qu'on espérait meilleur.
18:13On est loin quand même des 7% qui étaient espérés par Emmanuel Macron.
18:18Et puis surtout, ce dérapage des finances des collectivités territoriales qui est gravissime
18:24et qui pèse énormément dans ce dérapage des comptes publics.
18:27Parce qu'il faut bien, vis-à-vis de Bruxelles, qu'on fait la sommation de tous les déficits.
18:32Le déficit de la sécurité sociale, de l'État, des collectivités territoriales.
18:37Moi, je vais donner trois chiffres qui expliquent très bien pourquoi ça dérape.
18:42De 2020 à 2024, la population française a augmenté de 10%.
18:50Les agents publics de l'État, plus 7%.
18:54Les agents publics de l'hôpital, plus 37%.
18:57Les agents publics des collectivités territoriales, plus 47%.
19:01Vous cherchez l'erreur ? Il y a quelque chose ? Il n'y a eu aucune.
19:05Vous n'allez pas nous empêcher de faire des bébés ?
19:07Je ne conteste que votre première information, si j'ai envie de dire.
19:10Ce n'est pas les bébés qu'elle conteste.
19:12Je dis, la population a augmenté de 10%.
19:15Donc l'État a été plus que raisonnable en augmentant les agents publics uniquement de 7%.
19:21Oui, nous sommes d'accord.
19:22Parce qu'il faut tenir compte de l'augmentation de la population quand on regarde le nombre des fonctionnaires.
19:26L'hôpital, contrairement à ce qu'on dit, plus 37%.
19:31Mais il y a du retard.
19:33Et les agents publics des collectivités territoriales, plus 47%.
19:38Mais moi j'ai été conseillère municipale, départementale, ça s'appelait général à ce moment-là.
19:44Régionale, mais c'est la Gabgi.
19:47On vit au-dessus de nos moyens, on invente des faux métiers.
19:50Pardonnez-moi, des faux jobs ?
19:52Non, mais c'est l'État qui se défonce.
19:56C'est une gestion clientéliste.
19:59L'État ne s'est pas défoncé.
20:02La réalité c'est que l'État ne s'est pas départi d'un certain nombre de fonctions qui ont été dévolues aux collectivités territoriales.
20:10Là je parle à compétences égales.
20:13On est d'accord.
20:14Il n'y a pas eu depuis 2020 de nouvelles compétences données aux collectivités territoriales.
20:19Je pense que la création des nouvelles régions qui viennent se surajouter aux départements,
20:26qui viennent se surajouter aux cantons, aux métropoles, aux villes.
20:31Vous vous rendez compte le milieu territorial qui est catastrophique.
20:36Donc à partir du moment où on a vraiment mais loupé totalement 1. la réforme territoriale,
20:422. la réforme de l'État, c'est-à-dire de donner la réalité de la puissance publique là où elle doit être exercée.
20:49Et moi je ne stigmatise pas les collectivités territoriales qui font très bien leur boulot.
20:54Non elles ne font pas très bien leur boulot.
20:56Mais comme le dit effectivement Roselyne, il y a une accumulation de fonctions redondantes qui n'ont pas de sens.
21:03Je peux citer un autre exemple ?
21:06Je rencontre un préfet de région.
21:09Je ne vais pas le citer pour ne pas lui faire de tort.
21:12Il était fou de rage car le président du conseil départemental s'était fait photographier,
21:18on était en pleine épidémie de Covid, devant les cartons de masques payés par l'État.
21:23Je lui ai dit écoutez il faut vous défendre.
21:25Il dit comment voulez-vous madame la ministre que je me défende ?
21:27J'ai 2 personnes dans mon service de communication, lui en a 82.
21:33Donc le service, on est d'accord, on est face...
21:36Ça se passait dans quelle région ?
21:37Non, je ne le dirai pas.
21:39Je vous le dirai après hors antenne.
21:41Je voulais vérifier si j'arrivais à vous coincer.
21:43Ça marche très bien dans la tête de Roselyne.
21:45Yves, avant que l'on passe la parole à Julien, moi je vais vous donner quand même un chiffre.
21:50Cette année, la France est le plus gros emprunteur en euros de la planète.
21:55Nous allons emprunter 300 milliards.
21:58Je vais donner un autre chiffre.
22:00Là où la France a dépensé 11% de PIB, c'est-à-dire plus de 350 milliards d'euros,
22:10pour lutter contre le Covid, la moyenne des pays européens se limite à 4%.
22:17Nous sommes des dingues.
22:19Que ce soit l'État, que ce soit les collectivités territoriales, nous n'avons les poches percées.
22:24Nous ne savons pas tenir nos comptes.
22:26Je termine en disant, tout cela est bien beau.
22:29On se bat pour savoir si c'est M. Majpro ou M. Trucmuche qui rentrent à Matignon.
22:33On aura le FMI à la sortie, comme les Grecs et les Portugais l'ont connu.
22:37C'est ça qu'on va avoir avec un budget qui n'a pas de sens,
22:40et avec un déficit l'année prochaine qui va dépasser les 6.
22:43Et pourtant, je ne me lasse pas de le rappeler, Jean-Luc Mélenchon explique depuis 30 ans
22:46qu'on ne paiera jamais nos déficits.
22:48Si il dit n'importe quoi, dites-le maintenant.
22:50Lui, je pense qu'à titre personnel, il est suffisamment malin pour ne pas le vénifier.
22:54Pour une fois d'accord avec lui, je pense qu'on ne paiera jamais nos déficits
22:57parce qu'on n'aura jamais la capacité de le faire.
22:59On paiera toujours les intérêts des déficits, et les intérêts sont lourds.
23:01Mais les déficits, vous verrez qu'un jour ou l'autre, je ne sais pas si je serai encore là,
23:05mais un jour ou l'autre, ils se mettront tous autour d'une table
23:07et ils diront combien je te dois à toi, combien tu me dois à toi,
23:10et ils seront obligés d'en passer par là, comme on l'a fait pour d'autres pays.
23:13Voilà, et les grands perdants là-dedans, je vous le dis tout de suite, seront les chinois.
23:16Si vous avancez ça, on va avoir du mal à emprunter sur les mains.
23:19Non, non, pourquoi ? Lesquels sont les chinois ?
23:21Ceux qui sont les plus créanciers, ceux qui ont prêté le plus d'argent.
23:23Ah oui ?
23:24Voilà, donc on va leur dire.
23:25Ah oui, oui, oui, bien sûr.
23:26Ils ont eux-mêmes une dette gigantesque.
23:28Bon, enfin, ça c'est un autre débat.
23:30Julien, il faut le dire aussi aux Français, parce que c'est aussi l'argent des Français.
23:34Ceux qui sont nos enfants et nos petits-enfants.
23:36Parce que c'est à eux qu'on laisse la dette.
23:38Merci de le rappeler.
23:3930 secondes, je ne suis pas en train de vous dire qu'on va effacer.
23:41Je dis le processus.
23:42D'accord.
23:43Maintenant, la question qui est posée par rapport au débat qu'on a eu là, que vous avez eu,
23:46c'est qu'effectivement vous avez un millefeuille institutionnel qui est totalement paralysant.
23:50Mais en dehors des collectivités, il y a une chose qui est folle en France.
23:54Ça s'appelle le financement croisé.
23:56Ça veut dire qu'il n'y a aucune collectivité qui a une autonomie dans la décision.
24:00Elle est toujours obligée d'aller discuter.
24:02De rendre compte ?
24:03Non, de faire un tour de table.
24:05Moi je mets 30, toi tu dois mettre 20.
24:07Tu te souviens quand on a essayé de faire la fonction sport et de le donner à une collectivité pilote ?
24:13Vous nous expliquerez ça dans un instant.
24:14A tout de suite.
24:16Jusqu'à 20h.
24:17Yves Calvi refait le monde sur RTL.
24:22Yves Calvi.
24:23On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
24:26Avec Roger Limbacho.
24:27Vous aviez écouté Julien Dray.
24:28Et si on écoutait l'économiste Mathieu Plan de l'OFCE ?
24:31Il évoquait la situation de notre pays dans la première partie de l'émission.
24:35Il y a quand même quelque chose de nouveau.
24:36C'est que la France commence à se distinguer des autres.
24:38C'est-à-dire que jusqu'à présent, on reprochait plutôt aux pays d'Europe du Sud des mauvais gestionnaires.
24:42Ce n'est plus le cas.
24:43L'Espagne est dans une bonne situation.
24:45Le Portugal a redressé ses comptes publics.
24:46Il reste l'Italie qui est en demi-teinte.
24:48Mais la France est en train un peu de sortir de l'échiquier.
24:50Et là c'est un peu inquiétant.
24:51Parce que justement, on est aussi avec des comptes publics dégradés.
24:54Mais aussi une crise politique.
24:56Ça fait beaucoup, non ?
24:57Vous aviez goût de tuer.
24:58Ce qui fait beaucoup, c'est qu'il faudrait qu'on vote un budget qui soit un budget acceptable par les marchés financiers et par nos bailleurs de fonds.
25:04Le budget, aujourd'hui, il est question de repousser son élaboration et son vote face à des institutions financières qui nous regardent du coin de l'œil.
25:13En particulier, évidemment, les agences de notation.
25:15On peut s'en passer.
25:16Le FMI, s'il se fâche, ça va être beaucoup plus compliqué.
25:19Pourquoi les Chinois sont tellement contents d'acheter notre dette ?
25:21Parce qu'elle est sûre.
25:23Parce que la France ne sera pas en faillite.
25:25La France ne sera pas en faillite parce qu'elle s'appelle la France et qu'il restera toujours M. Thiers.
25:30C'est-à-dire que quand il faudra aller chercher l'épargne des Français, on finira par aller leur prendre et payer.
25:35Non mais, c'est assez terrible.
25:39Franchement, vous me faites peur.
25:41Oui, vous avez raison d'avoir.
25:43Je suis désolé.
25:44Je pense à nos enfants, nos petits-enfants.
25:46Oui, regardez, le refus, par exemple, de mener une réforme des retraites immédiate, c'est de dire
25:53mon petit-fils viendra payer.
25:56Causer du déficit de la sécurité sociale, quelquefois en faisant n'importe quoi dans les dépenses de santé,
26:02je pense aux médicaments, je suis docteur en pharmacie, je connais cela,
26:07c'est de dire aux pharmaciens, écoutez, mon petit-fils viendra payer mon ordonnance.
26:13Voilà, c'est ce qu'on fait.
26:15Et là, je suis persuadé qu'il y a des mesures d'économie, d'organisation.
26:20Quand, par exemple, sur l'hôpital, je vois que les responsables de l'hôpital, de l'hôpital public,
26:27demandent 6% d'augmentation de budget en 2025, au lieu de se poser les questions
26:32comment est-ce qu'on organise la médecine de premier recours, la médecine de ville,
26:37pour qu'il n'y ait pas cet embouteillage dans les services-portes.
26:42Pourquoi est-ce qu'on est le pays d'Europe où on meurt le plus à l'hôpital,
26:46au lieu d'équiper le système médico-social de maisons de retraite,
26:49de médicaliser ce système médico-social.
26:53Pourquoi est-ce qu'on concentre cela sur l'hôpital ?
26:56Il y a toutes sortes de réformes d'organisation qu'on peut faire.
27:00La première chose qu'on fait, c'est de demander de l'argent.
27:02Vous savez, moi j'ai été ministre de la Culture.
27:04J'écoute maintenant tous ceux qui sont en train de stigmatiser le dérapage des comptes publics.
27:11Tous.
27:12Du Rassemblement National à LFI.
27:15Moi je les ai tous entendus pendant ces deux ans me demander de l'argent supplémentaire
27:19pour les musées, etc.
27:21Il n'y en avait jamais assez pour les fanfares, pour les artistes aux chapeaux sur les terrasses des cafés.
27:28J'ai tout eu ! J'ai tout eu !
27:30Et bien maintenant ces gens-là viennent dire
27:32« Ah dites donc, on ne tient pas les comptes publics ! »
27:35Non mais leur main droite ignore ce que fait leur main gauche
27:38et leur main gauche ignore ce que fait leur main droite.
27:40– Julien André, je vous vois dubitatif.
27:42– Non, je pense que tout ce qui est décrit est une vérité.
27:45Je pense que ce qui est énervant et même dramatique,
27:50c'est que sur le fond c'est assez simple.
27:52– Ah ? Pourquoi ?
27:54– C'est assez simple parce qu'il faut effectivement remettre de l'ordre dans les comptes publics
27:59en mettant un terme à ce millefeuille institutionnel, premièrement.
28:04Deuxièmement, il faut effectivement donner une souveraineté aux collectivités.
28:07Je signale que la région par exemple,
28:09quand elle vote son budget, elle n'a pas le droit de voter en déficit.
28:12– Non.
28:13– Alors que l'État lui, il a le droit.
28:15Donc il faut mettre cette règle-là dans toutes les collectivités
28:17comme étant une règle intransigeante.
28:19Il faut effectivement à partir de là regarder la pertinence
28:22et l'efficacité de telle ou telle dépense
28:24par rapport y compris à la qualité des services qui sont rendus.
28:27Roselyne connaît bien l'hôpital, moi je connais bien l'éducation nationale.
28:29Je peux vous dire que c'est désespérant.
28:31Le budget de l'éducation nationale au regard des résultats qu'on a aujourd'hui,
28:36moi qui adore l'école, je suis d'une tristesse absolue
28:40quand je vois ce massacre.
28:42Parce que c'est un massacre.
28:43– Un massacre, dites-vous, pour parler du fonctionnement de l'éducation nationale
28:46et de son coût.
28:47– Oui, parce que je vois des gosses qui n'aiment plus l'école.
28:49Je vois des gosses qui…
28:50Bon, nous on n'aimait pas l'école parce que…
28:52– Pardon, moi j'aimais beaucoup l'école.
28:54– Oui, parce que tu allais retrouver tous les petits garçons qui étaient à l'université.
28:57– Julien Dray, une question.
28:59On manque de profs ou pas ?
29:01– Ce n'est pas un problème de manque de profs.
29:02C'est qu'on fait n'importe quoi.
29:04C'est le seul système où on enseigne encore des maths et de la physique à 4h de l'après-midi.
29:08Et où, par exemple, on vient de faire des Jeux Olympiques, le sport…
29:11– Et bien vous voulez supprimer les profs de maths ?
29:13– Mais non, je veux réduire.
29:15Il faut réduire pour mieux apprendre, se concentrer sur les fondamentaux
29:19et arrêter de céder à tous les lobbies.
29:21Dès qu'on veut toucher quelque chose dans un programme,
29:23on commence à dire « Comment ? Si on n'apprend pas le latin,
29:25on avait 5 déclinaisons, vous n'allez pas vous en sortir ? »
29:27Non, réduisons, reformatons.
29:30Moi, je rêve d'une école où…
29:32– 5h de cours par jour, 4h uniquement le matin.
29:34– Oui, 5h de cours le matin et l'après-midi, on fait tout ce qu'on doit faire.
29:37C'est-à-dire on fait du sport, de la musique, de l'informatique,
29:41on ouvre l'esprit et vous allez voir que ça va changer beaucoup de choses,
29:44y compris dans la violence à l'intérieur des établissements scolaires.
29:47Parce qu'à ce moment-là, les gosses n'auront qu'une idée en tête,
29:49c'est de se lever très tôt le matin pour aller à l'école
29:51parce qu'ils feront des choses qui vont les passionner.
29:53Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de choses qui ne sont pas passionnantes.
29:55Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas les profs qui se dévouent comme ce n'est pas permis.
29:59Mais on sent bien qu'il n'y a plus la motivation qu'il y avait auparavant.
30:01– Vous êtes en train de me vendre une école assez attractive.
30:04Vous avez une culture…
30:05– Je ne peux pas reprendre le moindre mot en contre de ce que vient de dire Julien.
30:11L'école est dans une situation où il est indispensable de préserver.
30:17La seule chose qui ait été massacrée, c'est l'attention des élèves.
30:20Or, par la multiplicité ou la multiplication d'un système qui aujourd'hui les conduit à l'inattention,
30:27on débouche sur ça.
30:28« Je n'aime pas aller à l'école, je n'ai pas envie. »
30:30Ce que dit Julien, c'est-à-dire, effectivement, les enfants sont attentifs le matin.
30:34C'est là qu'ils ont la principale capacité intellectuelle à suivre des cours
30:39et particulièrement dans des matières abstraites comme les mathématiques ou la physique.
30:44Et bien sûr, l'après-midi, il y a la place pour le sport, il y a la place pour l'art,
30:48il y a la place pour la culture, autant de choses qui sont passionnantes
30:51mais qui deviennent des prétextes mal boutiqués et qui sont faits, en plus, à côté, à cheval.
30:58« Je vais vous raconter une anecdote. »
31:00« Oui, alors en 30 secondes. Et même en 20 si c'est possible. »
31:02« En 2015, j'ai proposé à François Hollande de mettre en place ce système de cours le matin et tout le reste, etc.
31:09Et je lui ai même dit, c'était à l'époque vice-président de la région chargée de la culture,
31:12je lui ai dit « je ne te demande pas en rond. »
31:14Il me dit « mais comment tu fais ? »
31:15Je lui ai dit « je prends le budget de la formation professionnelle, je coupe en deux
31:18et tout ce que je gagne dans la profession, je le mets là-dessus et j'en gagne 10 000 en 4 ans. »
31:22Ça ne s'est jamais fait.
31:23« Julien Drey, président. »
31:25« Fabien Roussel, secrétaire national du parti communiste français, sera l'invité de notre matinale demain matin
31:30et dans un instant, l'essentiel de l'actualité à 20h.
31:33Bonsoir Faustine Bollard pour son émission Héros.
31:36Que nous proposez-vous ce soir ? »
31:38En quelques instants, nous allons rencontrer ensemble Benjamin.
31:41Benjamin, il est maire de sa commune et parallèlement à ça,
31:44il exerce un métier, on va dire, un peu funèbre.
31:47Restez avec nous pour écouter toutes ses confidences.
31:50A tout de suite Faustine !

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