Avec Léo Favier
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
---
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##LE_SUPPLEMENT_MEDIA-2024-12-18##
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
---
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##LE_SUPPLEMENT_MEDIA-2024-12-18##
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Sud Radio, le Supplément Média.
00:03Le Supplément Média avec des rêves plein les yeux.
00:06Mon cher Gilles, on va parler de Miyazaki, le maître japonais.
00:09On a besoin de s'évader.
00:10Et c'est exactement ce que nous propose le documentaire de notre invité du Supplément Média, Léo Favier.
00:15Bonjour.
00:16Bonjour.
00:17Bienvenue sur Sud Radio.
00:18Vous êtes réalisateur de ce documentaire qui est diffusé vendredi soir à 22h30 sur Arte.
00:24Miyazaki, l'esprit de la nature, on peut le voir aussi sur la chaîne YouTube d'Arte, sur Arte TV également.
00:29C'est ça ?
00:30Oui, pile en face de ma singer.
00:32Formidable.
00:33C'est exactement le même genre.
00:35Vous avez raison, mon cher Gilles.
00:37Miyazaki, l'esprit de la nature, on est frappé dans ce documentaire.
00:40D'une part, la beauté des images de Miyazaki, parce qu'on ne s'en lâche jamais.
00:44La beauté aussi de vos images, parce que vous alternez des images réelles avec celles de Miyazaki.
00:50Et on a l'impression qu'au fur et à mesure qu'avance votre documentaire, la fondière s'estompe entre le rêve et la réalité.
00:56Oui, on a eu accès à un accord exceptionnel avec le studio de Ghibli.
01:00Beaucoup d'extraits.
01:01Et ça, c'est vraiment formidable.
01:02Et on a essayé de combiner les motifs des extraits de ces films de Miyazaki.
01:07On les retrouve dans des images tournées au Japon et aussi dans beaucoup d'archives
01:11auxquelles on a eu accès, qui documentent un peu le travail de Miyazaki depuis 40 ans.
01:16Alors en fait, on découvre plein de choses dans votre documentaire.
01:20C'est surtout, vous décodez l'œuvre par rapport à la nature, on va en parler.
01:25Mais surtout, on découvre que Miyazaki s'est fixé une mission qui est au départ de rendre les enfants heureux.
01:32Oui, je pense que c'est quelqu'un, depuis le début, qui a décidé de faire des films de grande qualité pour les enfants.
01:39Pour les faire rêver, mais aussi pour les instruire, pour leur donner des valeurs, comme plein de littérature enfantine.
01:47Et ça, ça a été son public principal.
01:49Il a fait aussi beaucoup de séries pour les enfants à la Toé, qu'on regardait des dessins animés.
01:53Et après, progressivement, il s'est mis à faire des longs métrages pour enfants au cinéma,
01:57ce qui était tout à fait rare, des films d'auteurs pour enfants.
02:00Et ce qu'on voit dans le film, c'est que c'est son sacerdoce.
02:02Mais petit à petit, il voit que le monde devient de plus en plus horrible.
02:06Et il se dit, et c'est ce qu'on découvre dans votre documentaire,
02:09« Je ne peux plus mentir aux enfants. Comment je vais continuer à faire mon œuvre de dessin animé ? »
02:15Oui, c'est vrai que Miyazaki, c'est plus d'une dizaine de films.
02:18Mais on voit qu'au milieu de sa carrière, après avoir fait des films comme Totoro,
02:23avec des personnages très mignons, très doux, une sorte de grand bonheur comme ça,
02:29il se dit, en même temps, vu les tourments du monde,
02:33on ne peut plus continuer à dire aux enfants « tout va aller bien ».
02:35Non, il faut aussi leur montrer que le monde a un côté, il y a beaucoup de violence, il y a de la peur.
02:41Et là émerge Princesse Mononoké, qui est un peu le premier grand film de Miyazaki qu'on a découvert.
02:47Tout est quand même arrivé avec Mononoké.
02:50Et finalement, il y a quand même un avant et un après Mononoké dans la carrière de Miyazaki.
02:54Oui, c'est en 1997, Princesse Mononoké.
02:57Vous aurez aussi le voyage de Shihiro en 2001, le château ambulant en 2004.
03:02On peut dire qu'il y a une génération Miyazaki dans le monde entier, en fait.
03:05Oui, tout à fait, c'est vrai.
03:07Mais ce qui est étonnant, c'est qu'il y a eu une génération qui a découvert cela enfant,
03:10qui a grandi avec.
03:11Et aujourd'hui, moi j'ai des enfants, et je redécouvre les films avec mes enfants.
03:16Et notamment grâce à la diffusion de tous les films de Miyazaki sur Netflix.
03:20Ce qui était quand même avant jamais arrivé.
03:22Ça passait à la télé, il fallait récupérer des DVD, des cassettes.
03:25On ne voyait pas tout.
03:26Et là, d'un seul coup, on a une oeuvre complète.
03:28Et ça, c'est complètement formidable.
03:30On découvre dans vos films que, loin de dessins animés américains ou autres,
03:34en lui, il n'y a pas d'ordinateur.
03:36C'est encore le cellophane, c'est encore à la main.
03:40Tout est artisanal, en fait.
03:42Oui, c'est vrai qu'au fur et à mesure de...
03:45Qu'est-ce que vous avez rencontré Miyazaki ?
03:47Alors, on n'a pas pu rencontrer Miyazaki.
03:49Ah bon ? C'est quoi les images qu'on voit ?
03:51On a beaucoup d'archives.
03:52Quand on a commencé à faire ce documentaire, Miyazaki, ça faisait dix ans qu'il disait
03:55je ne donne plus d'interviews, ça ne m'intéresse pas, je ne veux plus faire ça.
03:58Donc on a fait la demande, évidemment, qu'on n'a pas eue.
04:01Et on a interviewé son producteur, son fils, des collaborateurs.
04:04On est allé au studio.
04:06Moi je l'ai vu passer de loin, aux escaliers.
04:08Mais c'est comme ça, quelqu'un qui s'était reclu par rapport aux médias.
04:14Mais en même temps, qui a beaucoup été filmé par la télévision japonaise pendant des années.
04:18Donc on a toute cette matière de lui au travail,
04:20où on le voit vraiment dessiner, puis revenir ses dessins,
04:22puis corriger cette espèce de vie consacrée à l'animation.
04:28D'ailleurs, ce qui est frappant, c'est que c'est la discrétion du personnage, ça vous le dites,
04:32puisque vous n'avez pas pu le voir.
04:33Mais en plus, il y a sa modestie dans les archives que vous nous montrez dans ce documentaire.
04:37Parce que c'est quand même le Stanley Kubrick mondial du film d'animation.
04:42Et à côté de ça, il est extrêmement modeste, c'est frappant.
04:44Oui, c'est vrai que c'est étonnant.
04:46On le voit comme ça, assis à sa petite table dans un coin.
04:49C'est une espèce de grand open space.
04:51Il est là avec ses pantoufles.
04:54Et en même temps, le studio, c'est lui qui l'a fait construire, qui l'a conçu,
04:58donc qui l'a dessiné.
04:59C'est sa maison aussi.
05:00Mais c'est ce que je dis, c'est vraiment une vie entière dédiée, consacrée au travail.
05:05Alors après, il n'est pas seul dans ce travail.
05:07Par exemple, dans cette œuvre, puisque Gilles, vous le rappeliez, avant Rantène,
05:11le budget de ces films d'animation est quand même considérable.
05:14Ce sont des super productions en termes de films d'animation.
05:17Oui, en fait, on ne se rend pas compte, mais le nombre de dessins,
05:21de l'animation, c'est 12 dessins par seconde.
05:24Mais après, il y en a plus pour arriver à ces 12 dessins finaux.
05:28Et on en fait plus et on coupe.
05:30Donc ça prend des années et des années.
05:32Donc ça, c'est un coût complètement dément.
05:34Et combien de personnes, à peu près ?
05:35Par exemple, le voyage de Shihiro.
05:37Il faut combien de personnes en tout, en équipe, pour réaliser avec le maître ce chef-d'œuvre ?
05:43Je ne saurais pas vous dire.
05:45C'est une bonne question.
05:46Je pense plusieurs centaines, en fait.
05:48Sur plusieurs années.
05:49Donc je ne suis pas très loin quand je parle de blockbuster, quand même.
05:51On est là-dedans.
05:52Complètement.
05:53Et autant, la plupart des dessins animés, on connaît ça parce que c'est des séries,
05:56c'est à la télévision, donc tout cet espèce d'écosystème de séries.
05:59Et là, c'est finalement entre du blockbuster et du film d'auteur pour le cinéma.
06:02Alors, comment est perçue au Japon la nuance entre Miyazaki et les autres mangas avec lesquels on a grandi ?
06:08On est la génération Dragon Ball Z aussi, le style est complètement différent.
06:11On a l'impression d'avoir un poème d'un côté et une espèce de film de guerre ou film d'action hollywoodien de l'autre.
06:17Ah, Miyazaki, c'est une sorte de dieu vivant au Japon.
06:21C'est une personne et une personnalité qui est complètement au-dessus de tout le monde
06:27et qui continue à produire à plus de 80 ans, à sortir son film.
06:30Et qui a comme ça une oeuvre complètement dingue.
06:33Donc, il est hors de la réalité dans un sens.
06:37Et puis, non, je vous laisse finir.
06:40Moi, une sorte de vénération, mais autant au Japon qu'à l'étranger aussi.
06:44Et puis, il y a une chose qui est aussi l'axe de votre documentaire, c'est l'importance de la nature qui est importante au Japon.
06:51Les arbres sont très importants.
06:53Vous parlez de ce château ambulant qui va montrer la nature qui s'éteint.
07:00Pourquoi c'est aussi important désormais pour lui ?
07:04Alors, la nature, c'est vraiment...
07:06Enfin, Miyazaki, il est né en 1941.
07:08Il a vécu des bombardements enfants.
07:11Donc, il a quand même grandi dans un pays complètement dévasté.
07:14Et c'est quelqu'un de...
07:16Sa mère était très malade, a été halitée toute son enfance.
07:19Et donc, qui a une espèce de traumatisme de l'enfance et de noirceur très, très profond dans lui.
07:25Et en même temps, là où lui trouve du bonheur, de la joie, de la lumière, c'est dans la nature.
07:32Et ça, c'est clairement...
07:34Il le dit quand il est enfant, quand il va jouer dans le jardin.
07:36Finalement, ce qu'on voit dans Totoro, les petits enfants qui jouent, qui se promènent dans le jardin, qui adorent ça, c'est lui aussi.
07:41C'est vrai qu'il s'incarne beaucoup dans les personnages.
07:43Et après, on a beaucoup décrit de lui quand il a 20 ans, 30 ans, 40 ans, où il se passionne de botanique.
07:49Et ça, je trouve que c'est formidable.
07:53Quand on a vécu ce traumatisme-là, comment on...
07:56Oui, on retrouve de la lumière de ça.
07:58Et pour lui, clairement, c'est la nature.
08:00Et ça, je pense que c'est quand même quelque chose d'universel aussi.
08:02C'est vrai. Après tout, on est tous pareils.
08:04Vous nous plongez au milieu d'une prairie avec des arbres, le vent qui souffle, qui fait bouger des feuilles,
08:09ou s'envoler des pétales.
08:11Enfin, on est dans la poésie de Miyazaki.
08:13Et ça, on en devient tous des gosses au milieu d'un tel spectacle, Gilles.
08:16Oui, c'est des petits maisons dans la prairie, avec des petites filles qui dévalent la prairie.
08:22On pourrait dire ça.
08:24Quel serait votre film préféré ? Ce sera peut-être la dernière question de Miyazaki.
08:27Celui qui vous a le plus marqué.
08:28Ou alors une scène, un dessin qui vous marque le plus dans l'œuvre du maître.
08:33Moi, le premier que j'ai découvert, c'est « Princess Mononoke ».
08:36Je trouve que ce film, il est incroyable.
08:38Il y a juste tout.
08:40Et je ne me lasse pas.
08:41Tout, c'est-à-dire ?
08:42Il y a tout.
08:43Il y a de la violence.
08:44Il y a de la beauté.
08:45Il y a la terreur.
08:46Là, on parlait tout à l'heure de Mayotte, d'un ouragan qui arrive, qui ravage tout.
08:50La nature, c'est ça.
08:51La nature, c'est quelque chose qui peut tout dévaster.
08:54Et en même temps, quelque chose qui est magnifique.
08:55Et ça, ça se voit dans les films de Miyazaki.
08:57Est-ce que maintenant, c'est les adultes ou les enfants qui regardent Miyazaki ?
09:03On a l'impression que la génération a suivi Miyazaki.
09:06Est-ce que la nouvelle génération d'ados ou d'enfants suivent Miyazaki ?
09:11Moi, j'ai l'impression que là, on est sur une génération de transmissions
09:15où des parents l'ont découvert, ont aimé, n'ont pas forcément tout vu
09:18et redécouvrent avec leurs enfants des choses.
09:20Et les films marchent toujours aussi bien.
09:22Ça n'a pas pris une ride.
09:24C'est ça.
09:25Indémodable, Miyazaki.
09:26En tout cas, merci beaucoup d'être venu nous en parler.
09:29Votre documentaire, on pourra le voir sur Arte à 22h30 vendredi, c'est ça ?
09:33Sur la chaîne YouTube d'Arte également.
09:35Sur arte.tv, c'est important.
09:37A bientôt, Léo et Fabien.
09:39Je vous remercie.
09:40Vous aviez une projection prévue à la Gaieté.
09:43Est-ce qu'à cause de ce qui s'est passé ?
09:46La projection a été annulée et a été reportée.
09:48On va faire ce qui se passe à la Gaieté Lyrique.
09:50C'est un théâtre qui est occupé par des migrants
09:52qui demandent des solutions de relogement en ce moment.
09:54D'où la paralysie des productions.
09:56Hier, il devait y avoir une avant-première avec plein de gens à la Gaiété Lyrique.
10:00Oui, on avait une table ronde avec l'anthropologue Philippe Descola
10:04et un philosophe pour poursuivre la discussion
10:06sur le rapport entre les imaginaires et la nature.
10:10Du coup, ça a été annulé.
10:12On l'aurait eu sur Sud Radio.
10:14Merci beaucoup Léo et Fabien.
10:17Restez avec nous sur Sud Radio.
10:19Merci Gilles.
10:21On vous retrouve demain à partir de 10h.
10:23On l'embrasse toujours.
10:25À suivre sur Sud Radio après le voyage de Ciro,
10:27le voyage de François Bayrou.
10:29Durera-t-il plus longtemps ?
10:30C'est ce qu'on verra dans les débats avec tous nos invités.
10:320826 300 300.
10:34À tout de suite sur Sud Radio.
10:36Sud Radio, c'est votre opinion qui compte.