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Télématin reçoit le réalisateur Alexandre Villeret, à l'occasion de la sortie de son livre "Le dîner de cons par Jacques Villeret".

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Transcription
00:00En janvier prochain, dans quelques semaines, cela fera déjà 20 ans qu'il nous a quitté très jeune, il avait 54 ans, c'était en 2005 pour évoquer le comédien génial qu'il était, mais aussi le père de famille, on a invité Alexandre Villerey, bonjour.
00:20Soyez le bienvenu sur le plateau Télématins, Alexandre, donc vous êtes le fils de Jacques Villerey, vous publiez le dîner de cons, annoté par votre père lui-même, donc édition Fayard, je trouve que c'est une super idée, Alexandre, le but c'était quoi ?
00:33Donc voyez, vous allez comprendre, c'est tout le texte de la pièce, avec toutes les annotations qu'en a faites Jacques Villerey, c'était pour quoi le but ?
00:40Le but c'est déjà de lui rendre hommage, parce que ça fait 20 ans qu'il est parti et que j'avais envie de montrer ce que c'était le travail de comédien, le travail sur la comédie et de faire rire, et c'est très dur en fait, c'est du boulot quoi.
00:56Votre papa il disait quoi ? C'est combien de pourcentage de boulot ?
00:5999% de travail, 1% de talent, et ce que je dis au début, tous les matins il s'évocalise, il travaillait sa voix parce qu'il avait peur de la perdre.
01:08Alors ça c'est étonnant, ça on va y revenir Alexandre, vous racontez ça, dans la cuisine le matin vous dormiez dans votre chambre, vous entendiez votre père répéter, tester sa voix, vous avez tout nous raconté,
01:18on a retrouvé des images évidemment du dîner de cons, parce que le dîner de cons fut une pièce à l'origine, 1993, donc Jacques Villerey, et c'est Claude Brasseur qui joue Pierre Brochand, regardez.
01:29On va vous tirer de là Monsieur Brochand, ne vous inquiétez pas, on va vous tirer de là, vous êtes entre de bonnes mains là.
01:36Allo, oui, je voulais parler au docteur Archambault s'il vous plaît, j'appelle de la part de Monsieur Pierre Brochand.
01:43Oh, excusez-moi, je me suis trompé de numéro.
01:47J'ai dû sauter une ligne dans le répertoire, il faut dire que c'est écrit tellement petit.
01:51Oui bon, sans vous, allez raccrochez.
01:55Ah non, non, non, ça va pas bien du tout.
01:59Sa femme l'a quitté en plus.
02:02C'est un homme brisé, le cœur, les mains, tout.
02:07Donc, ça marche toujours autant évidemment, on va regarder quelques pages de ce facsimilé.
02:12Donc, c'était tout le temps comme ça votre père, Alexandre Villerey, il notait toutes les intentions, faire ceci, faire cela, s'asseoir, poser le verre à cet endroit, c'était vraiment de la chirurgie quoi.
02:21C'est chirurgical, et puis surtout en fait, pendant les répétitions, on travaille quand même avec Pierre Mondy à la mise en scène, et Francis Weber qui est aussi là, qui était là pendant les répétitions.
02:31Donc déjà, l'ambiance de travail, elle est sérieuse, quand il y a deux monstres aussi qui sont à côté.
02:36Donc, c'est un travail à plusieurs, c'est vraiment une troupe, et c'est un travail déjà à trois aussi.
02:41Et on doit tout noter parce que Francis Weber, je pense que c'est à la virgule près.
02:46De toute façon, il le dit, il dit je suis très exigeant, je sais ce que je veux.
02:49On est dans l'exigence.
02:50Et Pierre Mondy qui mettait en scène toutes les comédies au théâtre à l'époque, voilà.
02:56Et vous étiez, Alexandre, vous êtes ado dans la pièce en 93, vous étiez en coulisses ?
03:00J'ai beaucoup, je crois que c'est une des pièces que j'ai eues le plus avec la contrebasse.
03:05La pièce d'après Suskinois.
03:07D'après Suskinois, pardon.
03:08Et là, oui, j'étais beaucoup, beaucoup, beaucoup au théâtre, c'était incroyable.
03:12Alors concrètement, moi je veux tout savoir Alexandre, votre père il arrivait, alors il arrivait tôt, il arrivait tard, il plaisantait, il s'isolait, c'était comment ?
03:18Non, il s'isole, c'est-à-dire qu'il a sa routine, comme la routine du matin, comme la routine du théâtre, arrivait bien avant au théâtre.
03:25Manger, mais pas trop, après la représentation, un peu en amont, la petite sieste, se reposer, travailler sa voix.
03:35Non, il y avait toute une routine quand même avant de jouer qui était journalière.
03:40On imagine quelqu'un d'excessivement angoissé quand même, parce que le rituel, je vous ai un petit peu interrompu,
03:47le matin, tous les matins, il faisait des vocalises, il avait quoi ? L'obsession de perdre sa voix.
03:52Oui, c'est son outil de travail, et surtout qu'il n'y avait pas de micro, donc il fallait projeter.
03:58Oui, encore une fois, c'est son outil de travail.
04:02Et vous parlez d'un aérosol, il avait quoi ?
04:04Oui, il avait toutes les machines, je ne sais pas, c'était une espèce de tube qui sortait, je ne sais pas si ça servait vraiment à grand-chose,
04:12mais c'était pour se rassurer, enfin tout était bon, même il y avait un peu de superstition,
04:19on avait un jukebox, il mettait une pièce dans le jukebox, il tirait, et puis si ça tombait bien...
04:24C'est que la journée allait bien se passer.
04:25Ça allait bien se passer, tout ça, donc...
04:27Quelques années plus tard, évidemment, il y a le film.
04:29Oui.
04:30Le film, carton, je crois que c'est près de 10 millions, 8 ou 9 millions de spectateurs.
04:34Oui, 9 millions.
04:359 millions de spectateurs.
04:36Regardez, on a un tout petit extrait qui avait été tourné à l'occasion justement du tournage du film, regardez.
04:41Allô ?
04:43Allô, je vous appelle de la part de Jean-Paul Roussin.
04:47Très bien.
04:48Il a cherché à vous joindre avant de prendre l'avion, il avait un message pour Jean-Paul.
04:50C'est parfait.
04:51Ça va, il a compris, il n'est pas con tout de même.
04:53Le con, c'est celui qui ne se rend pas compte qu'il est con, alors que les autres s'en rendent compte.
04:58La différence entre un con et un méchant, c'est que les méchants s'arrêtent de temps en temps.
05:03Il recevra un César pour ce rôle.
05:05Il était fier, évidemment, de cette récompense ?
05:07Bah, quand on est reconnu par CPR, évidemment, quoi.
05:10Puis je crois que c'est le deuxième César, le premier c'était Michel Serrault pour La Cage aux Folles.
05:15Oui.
05:16Et le dîner de cons, et voilà.
05:18Magnifique.
05:19Ils sont rentrés au panthéon des comédies que les Français adorent également.
05:23J'ai découvert plein de choses dans votre livre, Alexandre, et ça je l'ignorais,
05:26pourtant je pensais connaître des choses, vous m'avez appris plein de choses.
05:28Je ne savais pas que votre père aurait dû jouer,
05:32donc tourner dans le film La Chèvre de Francis Weber, avec Lino Ventura.
05:37Ça devait être Ventura et votre père, sauf que Ventura bloquait sur votre père.
05:42Oui, oui, ça arrive, je veux dire, malheureusement.
05:45Il disait quoi ? Ventura ne veut pas de lui, c'est un comique lent qui venait de la Loire.
05:50Je ne voulais rien dire, je ne voulais peut-être pas,
05:52parce que même Francis Weber dit qu'il n'a jamais compris ça, mais personne d'ailleurs.
05:55Il a été déçu, évidemment.
05:57Oui, on est déçus, on est toujours déçus de ne pas tourner avec Francis Weber, surtout.
06:01Évidemment, c'est devenu le tandem Pierre-Richard.
06:03Mais après, on n'a pas perdu au change.
06:05Oui, ils étaient bons, mais je pense que votre père aurait été bien.
06:07Et puis j'apprends aussi qu'il aurait dû être Hugo Linde en Jean de Florette.
06:10Et alors là, vous racontez, vous êtes gamin, vous êtes derrière la porte,
06:13et il y a Claude Béry, le résateur qui vient, annoncer quelques semaines avant à votre père
06:17que finalement, ils ont fait les essayages, les costumes, tout, qu'il ne sera pas Hugolin.
06:21Et là, vous racontez dans le livre que vous voyez votre père s'enfoncer dans le canapé.
06:25En plus, c'est des rôles qu'il aimait particulièrement à la campagne.
06:29Tous ces rôles, et je pense qu'il aurait fait un Hugolin,
06:33mais pareil, c'est des choses qui arrivent dans ce métier.
06:36C'est assez tragique, c'est dur, mais bon, c'est comme ça.
06:41Peut-être qu'on comprend aussi pourquoi votre papa avait quelques failles ou quelques démons.
06:45Peut-être que je pense qu'il l'avait mal pris, tout ça.
06:48Ce n'est pas ça, mais après, c'est ce que je dis.
06:51Est-ce qu'on a des choses à raconter quand on est vraiment heureux ?
06:54Est-ce que ça ne fait pas partie aussi de tout ça ?
06:59Je veux dire, même dans la comédie, on ne parle que de choses dramatiques,
07:03et on fait rire les gens avec des choses très très très très dures.
07:09Est-ce que quelqu'un d'heureux a vraiment des choses à dire ?
07:12En tout cas, c'est une très belle idée d'avoir pensé à publier le facsibilité
07:16de l'intégralité de la pièce du dîner de con,
07:18parce qu'on savoure l'écriture de Francis Weber,
07:21avec toutes les annotations de votre papa, c'est chez Fayard.
07:24Vous restez quelques instants avec nous, Alexandre, on marque une petite pause,
07:27et on va revenir avec les conseils pour faire une belle table de Noël en décoration,
07:31grâce à Philippe Collignon.
07:32On part avec le générique de la soupe aux choux, là aussi mythique, on est d'accord.
07:36A tout de suite !

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