• il y a 4 jours
Il finira bien par y avoir un nom sur un communiqué. Et l’Elysée expliquera qu’il n’y a pas eu de blocage, juste le jeu normal des consultations pour définir le bon profil. Mais en coulisses, quelle déliquescence, quel jeu de massacre !

L'édito Politique dans le 7/9 par Patrick Cohen (7h43 - 13 Décembre 2024)
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Transcription
00:00Huit heures moins le quart sur Inter, l'édito politique.
00:02Le 6-9 sur France Inter.
00:06Et c'est avec vous, bonjour Patrick Cohen.
00:08Bonjour Marion.
00:09La possibilité d'une impasse.
00:10Il finira bien par y avoir un non sur un communiqué et l'Élysée expliquera qu'il
00:14n'y a pas eu de blocage, juste le jeu normal des consultations, à deux doigts de plaider
00:19l'hommage au maître de l'improvisation, Martial Solal, le géant du jazz décédé
00:23hier soir.
00:24Mais en coulisses, quel déliquescence, quel jeu de massacre dans un pays sans majorité,
00:29sans budget, sans gouvernement, sans cap ni boussole.
00:31Le spectacle de ce Président qui n'arrive pas à trancher, qui fixe des échéances
00:35qu'il ne tient jamais, et de cette classe politique toute occupée à poser des vétos
00:38et ériger des barricades.
00:40Contre celui-ci, trop à gauche, celle-là, trop à droite, untel, trop anti-sarcosiste,
00:44machin trop critique sur la dernière loi Immigration, ce front des refus, par inimitié,
00:50vengeance ou sectarisme, par principe, avant même toute discussion de programme, avant
00:55toute échange avec les impétrants, nous montre que le choc de la censure s'est vite
00:58dissipé chez ceux qui invoquaient il y a trois jours encore « sens des responsabilités
01:03et intérêts généraux ».
01:04Mais l'idée d'un pacte de non-censure a pourtant fait du chemin.
01:07Bonne idée sur le papier que cet accord de désarmement réciproque qui engagerait le
01:12gouvernement à ne pas poser le 49-3 et une partie de ses opposants à ne pas voter de
01:17censure, accord qui aurait pour premier effet de « désarmer » le Rassemblement National,
01:22de sortir de la situation baroque qui était celle de Michel Barnier, celle d'un gouvernement
01:26minoritaire dont la survie dépend de son principal opposant, en l'occurrence le RN.
01:31Mardi, à l'Élysée, face à Emmanuel Macron, la gauche non-LFI a quiessé à ce principe
01:36qui redonnerait pleinement la main à l'Assemblée, mais que le futur Premier ministre devra finaliser.
01:41Ce sera le moment d'une discussion de fond sur ce que les uns et les autres sont prêts
01:46à accepter ou à concéder, mais… Car il y a un mai ! Un mai à 1000 milliards d'euros,
01:51soit le montant des deux budgets État et Sécurité Sociale laissés en plan par la
01:57censure, et que le nouveau chef de gouvernement devra reprendre, aménager et faire voter.
02:01Ce sera sa première urgence, première gageure, car on ne voit pas à quel compromis pourrait
02:07souscrire une majorité absolue de députés.
02:10Le pacte de non-censure empêche de renverser un gouvernement, mais il n'interdit pas
02:14de voter contre, et il n'y a pas, dans l'Assemblée actuelle, 289 députés qui
02:18soient en phase sur un chemin de redressement des comptes publics entre la voie du choc
02:23fiscal et celle des économies drastiques.
02:26Le 49-3 ne participe pas d'un idéal démocratique, c'est certain, mais au moins, il permet
02:32de gouverner.
02:33Et donc ?
02:34Soit les partis prêts à pactiser font un pas de plus vers le compromis en s'accordant
02:39sur le fait que le non-recours au 49-3 ne vaudrait que pour les textes ordinaires hors-budget.
02:45Soit on aura un gouvernement stable mais incapable de passer un budget viable mais immobile,
02:50paralysé, impasse financière, politique, institutionnelle, démocratique, d'un régime
02:56à bout de souffle.
02:57Tiens, à bout de souffle, la mélodie la plus connue de Martial Solal.
03:00Avec un Premier ministre nommé un vendredi 13 ! Que vous faut-il de plus ?
03:04Et la question reste en suspens, l'édito politique de Patrick Cohen tout de suite.
03:08Allez, on continue dans la même thématique, c'est le débat éco.

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