Le gouvernement Barnier survit à sa première motion de censure - L'Edito Politique de Patrick Cohen
L'édito Politique dans le 7/9 par Patrick Cohen (7h43 - 9 Octobre 2024)
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00:00L'édito politique Patrick Cohen, le gouvernement Barnier a survécu comme prévu à sa première
00:05motion de censure déposée par la gauche, et vous avez suivi les débats.
00:09De ce jeu politicien, la gauche n'attendait pas grand-chose.
00:12Elle n'a donc pas été déçue, ni affluence, ni souffle, ni enjeu hier après-midi dans
00:16l'hémicycle.
00:17Les dirigeants du NFP espéraient au mieux retrouver les 206 voix qui s'étaient portées
00:22en juillet sur le communiste André Chassaigne pour la présidence de l'Assemblée Nationale,
00:26il n'y en eut que 197, 5 de plus que les effectifs des 4 groupes de gauche, 4 députés
00:33Lyott et un en inscrit, mais 92 de moins que la majorité absolue nécessaire pour renverser
00:39le gouvernement Barnier.
00:40C'est donc le deuxième vote d'importance de cette nouvelle Assemblée Nationale, et
00:45c'était le deuxième échec du NFP qui, en voulant faire la preuve de sa légitimité
00:49à gouverner, ne fait que démontrer son infériorité numérique.
00:53Le détournement démocratique dénoncé par Olivier Faure a été de fait contredit
00:57par les députés, c'est dommage pour la gauche qui révèle la démonstration inverse,
01:02mais c'est un fait, le gouvernement Barnier a été formellement validé hier par l'Assemblée
01:07Nationale.
01:08Grâce au soutien tacite du RN ? Oui, en tout cas à son refus à 7h de voter
01:13la censure.
01:14C'était d'ailleurs le meilleur moment du débat, les contorsions comiques du député
01:17RN et ex-chroniqueur de CNews, Guillaume Bigot, dont le parti affirmait dimanche qu'il
01:22était le meilleur opposant, et mardi que ce n'était pas le moment de s'opposer.
01:26« Notre groupe brûle de voter la censure », s'était lancé Bigot, mais pour l'instant
01:31on ne censure pas, car un seul tweet de Marine Le Pen suffit à infléchir la position du
01:37Premier ministre sur la « désindexation des retraites », fin d'une citation qui
01:42nous a laissé perplexes, car on a guère entendu d'inflexions.
01:44On voit bien là l'intérêt commun du RN et de la gauche de prétendre que la coalition
01:50au pouvoir est placée sous tutelle de l'extrême-droite, le RN pour s'en vanter, la gauche pour le
01:55dénoncer.
01:56En réalité, tout se tient, le gouvernement n'est dans la main du RN que si le NFP,
02:00ou parce que le NFP, envisage tout entier de voter la censure avec l'extrême-droite.
02:05Autrement dit, le RN ne tient sa position d'arbitre que de la solidité du bloc de
02:11gauche, il suffirait par exemple que les socialistes refusent à l'avenir la censure
02:15systématique pour que le RN perde sa capacité de nuisance.
02:18Et la gauche, Patrick, a montré son unité hier.
02:21Certains suggèrent que ce sera peut-être la dernière fois, du moins sous cette forme-là,
02:25la campagne de LFI sur le Proche-Orient, l'appel de Jean-Luc Mélenchon à déployer partout
02:30des drapeaux palestiniens n'ont fait que ces dernières heures qu'accroître le malaise.
02:35Pendant ce temps, dans la vraie vie, la justice, c'est en passe de perdre un demi-milliard
02:40d'euros, budget pas satisfaisant pour son ministre Didier Migaud, les coups de rabot
02:44sont meurtriers et là, on n'est plus dans le jeu politicien.
02:48Patrick Cohen