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L'édito Politique dans le 7/9 par Patrick Cohen (7h43 - 6 Décembre 2024)
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Transcription
00:00Bonjour Patrick Cohen. Bonjour Ali. Deuxième chance.
00:03« Same player, shoot again », comme il était écrit sur les flippers de notre adolescence.
00:07Voici donc le même joueur, quatre mois plus tard, sur le point de lancer une deuxième
00:11boule, avec l'espoir d'effacer le fiasco de la première. Il est furieux contre ceux
00:15qui l'ont fait perdre, ces anti-républicains semeurs de désordre qui ne rêvent que de
00:19le sortir du jeu. Il est un peu furieux contre lui-même, un tout petit peu furieux, non
00:24pas d'avoir dissous, mais de ne pas avoir convaincu qu'il était bon de dissoudre.
00:28On a envie de lui dire « ne vous fatiguez pas, M. le Président ». Non, la question
00:31désormais n'est pas de savoir si Emmanuel Macron a conscience de faire partie du problème.
00:36C'est le cas, manifestement, avec ce début de commencement de contrition. Ni s'il
00:40faut pleurer sur ce cabinet renversé. La question est de trouver le mode d'emploi
00:45du bon gouvernement de ce pays pour les 30 mois qui viennent. Car Emmanuel Macron a lui-même
00:50compté le temps qui le sépare de son départ définitif de l'Elysée. 30 mois irrévocables
00:55et désintéressés, puisqu'il n'est plus candidat à rien. Mais pour savoir comment
00:59s'y prendre, la courte allocution présidentielle d'hier soir, 10 minutes à peine, sans doute
01:04son record de brièvetés, tant mieux, mais cette allocution ne nous a pas beaucoup éclairé.
01:09Éclairé sur le profil du prochain Premier ministre ?
01:11Surtout sur son assise et son cap politique. Curieuse formule, Emmanuel Macron promet
01:16un gouvernement d'intérêt général, ce qui vaut sûrement mieux qu'un gouvernement
01:20d'intérêt particulier, oui, mais ensuite. Car la partie est la même, équation parlementaire
01:26inchangée. Vous vous souvenez de début septembre, quand Emmanuel Macron cherchait un « non
01:30censurable » en testant des « non » auprès du RN. Pour l'instant, rien ne nous garantit
01:35que ça ne va pas recommencer avec un Matignon, un Barnier plus jeune, plus habile ou plus
01:40accommodant avec Marine Le Pen. Et avec les mêmes chances de succès, car même si le
01:44RN attend un peu avant de reprendre son baltrap, les mêmes causes produisent toujours les
01:49mêmes effets. Autre option, effleurée par le Président, il évoque un arc de gouvernement
01:54avec des forces qui participent ou s'engagent à ne pas le censurer. Bingo, c'est ce que
01:59proposent les socialistes depuis deux jours, et cela tombe bien, ils seront à midi dans
02:03son bureau, Olivier Faure, Boris Vallaud et le sénateur Patrick Cannaire, juste après
02:08les chefs parlementaires de son camp et juste avant ceux de LR. Tandis que les Insoumis,
02:13les écologistes et les Le Penistes n'ont pas été invités, ça ne fait pas un accord,
02:17mais ça dessine un arc.
02:19Le « socle commun », comme on dit, pourrait donc s'étendre au socialisme africain ?
02:23Non, on est plutôt sur la non-censure. Mais ça dépendra du Premier ministre choisi et
02:27aussi et surtout du programme. Voilà la grande différence de méthode promise par l'Élysée.
02:33Michel Barnier n'avait pas pris le temps de la négociation, il avait un budget à
02:36boucler au plus vite. Son successeur, dit-on, devra s'atteler à discuter d'un « socle
02:42de mesure » d'une plateforme programmatique. Et là, bon courage, un accord, par exemple,
02:48sur ce que devient la réforme des retraites, vaudra bien plus qu'une partie gratuite.

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