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Le "8h3O franceinfo" de Yannick Jadot

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00:00Bonjour Yannick Jadot, on devrait connaître d'ici ce soir le nom du nouveau Premier Ministre ou de la nouvelle Première Ministre.
00:09Est-ce que vous vous attendez à une surprise ?
00:12J'espère de la cohérence et de la responsabilité.
00:16On a une assemblée qui, vous le savez, est divisée globalement en trois blocs, avec un bloc plus fort que les autres, c'est celui du Nouveau Front Populaire.
00:25On a eu un vote le 7 juillet qu'a clairement dit, avec une mobilisation extraordinaire des Françaises et des Français, pour éviter que le Rassemblement National prenne Matignon.
00:35C'était le Front Républicain.
00:37On a eu, vous l'avez vu, la dérive du gouvernement Barnier qui a fini par mendier les voix du Rassemblement National.
00:43On a eu la sanction du macronisme à ce moment-là, ce qui devrait disqualifier un Premier Ministre issu du camp macroniste.
00:52Quelle solution ?
00:54Je l'ai dit, le NFP est arrivé en tête. Dans toutes les démocraties européennes, le Président de la République s'adresse au groupe arrivé en tête pour essayer de construire des majorités.
01:05Surtout que nous avons pris un engagement, qui est un engagement puissant en faveur du parlementarisme et pour stabiliser le pays.
01:13C'est de dire, nous ne recourrons pas au 49-3 dans l'exercice gouvernemental.
01:20Cet accord de pas de 49-3 contre pas de censure, c'est une hypothèse qui est sur la table, clairement.
01:28C'est quelque chose d'extrêmement puissant que nous proposons.
01:32C'est de dire que, finalement, nous n'allons pas à la fois forcer en permanence le Parlement, l'Assemblée, dans ces délibérations et dans ces constructions de majorité.
01:43Mais surtout, ça veut dire que nous nous engageons, si Matignon nous est donné, à ce que nous construisions en permanence à l'Assemblée des majorités.
01:55Et donc ça stabilise le pays, ça stabilise nos politiques, alors qu'il n'y a aucune autre option qui stabilise aujourd'hui le pays.
02:04Ça, ça vaut Yannick Jadot, même si ce n'est pas un Premier ministre de gauche ?
02:07Ben non, ça ne vaut pas si ce n'est pas un Premier ministre de gauche.
02:10Pourquoi ?
02:11Parce que le Président de la République, ses politiques ont été sanctionnées le 7 juillet.
02:17Reconnaissons que le camp qui a perdu le 7 juillet, c'est d'abord le camp macroniste.
02:24Vous savez, on va pas refaire tout le débat, mais aucun des blocs ne fait de majorité.
02:31Donc, on est quand même, reconnaissez, on est un bloc plus fort que le bloc macroniste.
02:36Ce que nous avons proposé depuis le début, puisque nous sommes en faveur des régimes parlementaires,
02:41puisque nous sommes en faveur de la proportionnelle, c'est de dire évidemment, à partir du moment où c'est un gouvernement qui construit,
02:50qui bâtit des politiques en alternance des politiques macronistes, nous construirons des majorités à l'Assemblée.
02:57Et le seul bloc avec lequel il faut construire ces majorités à l'Assemblée, c'est le bloc central.
03:03Il n'y a pas d'ambiguïté là-dessus. J'ai même déclaré que si nous arrivions à construire des majorités à l'Assemblée,
03:10moi je ne voyais pas de problème à ce qu'il y ait des ministres du bloc central dans notre gouvernement.
03:17C'est le principe des coalitions dans les régimes parlementaires.
03:20Mais l'inverse n'est pas vrai. Vous n'irez pas, la gauche n'ira pas, en tout cas les écologistes n'iront pas dans un gouvernement Bayrou, par exemple.
03:25Pourquoi ? C'est pas une question de fierté, d'honneur ou de relation personnelle.
03:32Ce matin, cette nuit, il a fait très froid dans notre pays.
03:36Vous avez 12 millions de Français qui ont froid dans notre pays.
03:40Le précédent gouvernement, issu du bloc macroniste, a sacrifié tous les programmes de rénovation thermique.
03:48Ils ont sacrifié le chèque énergie qui permet aux plus vulnérables d'entre nous d'être aidés pour payer les factures d'énergie.
03:59Vous avez aujourd'hui des manifestations dans toute la France, sur les faillites et notamment dans l'industrie.
04:06Le précédent gouvernement, avec son budget, a sacrifié tous les budgets de politique industrielle,
04:12y compris pour avoir une industrie propre, moderne, qui joue l'exportation.
04:18Tous ces sujets, c'est des conditions entre guillemets que la gauche pourrait mettre sur la table dans cet accord de non-censure.
04:23C'est le cœur de la politique. On parle de 49-3, on parle d'accord de non-censure.
04:29Tout ça peut paraître assez abscons pour celles et ceux qui nous écoutent ou nous regardent.
04:35Mais la réalité, qu'est-ce qu'il y a derrière ?
04:37Est-ce qu'on continue ce que voulait faire le camp macroniste ?
04:42Et donc, je ne vois pas pourquoi ils ne changeraient d'idée.
04:44Ils ont sacrifié les budgets des collectivités territoriales.
04:48Il faut revenir au quotidien des Français.
04:51Les budgets des collectivités territoriales, c'est quoi ?
04:53C'est les places en crèche, c'est la police municipale, c'est la rénovation des écoles,
04:58c'est les subventions aux associations de sport ou de culture.
05:01Vous parlez comme si le futur gouvernement allait avoir d'immenses marges de manœuvre
05:07et allait pouvoir mener une politique radicalement différente de celle du précédent.
05:12Or, il y a une chose qui ne change pas, c'est la configuration du Parlement.
05:15Je suis d'accord. C'est pour ça que j'ai dit, dès la semaine dernière,
05:19qu'il fallait ce que j'appelais un pacte républicain.
05:23C'est-à-dire qu'il n'y aura pas une coalition de gouvernement.
05:26On n'a pas le temps d'avoir un projet de mandature.
05:29Vous voyez bien les divergences lourdes entre les différents blocs.
05:33Mais si on veut mettre le bloc RN de côté, et c'est nous, c'est…
05:37C'est pour ça que d'ailleurs, y compris, on ne veut pas faire avec les LR,
05:40parce qu'ils sont complaisants avec les idées du RN et avec les votes du RN.
05:44Mais si on veut réussir, il nous faut à la fois traiter les…
05:49Au fond, avoir un vrai plan d'urgence social pour les Français,
05:54leurs revenus, les questions de logement, les questions des services publics,
05:59les questions de l'industrie. Sur ces dimensions-là,
06:03je suis convaincu qu'on peut, avec le bloc central, trouver des compromis.
06:09Dans la méthode qui a été imaginée par le Président de la République à ce stade,
06:13l'idée c'est qu'il nomme un Premier ministre qui devra négocier ce pacte de non-censure
06:18sur un certain nombre de thèmes, de sujets que vous venez d'évoquer peut-être,
06:21avec les différences…
06:23Donc en fait, on met un macroniste pour faire une politique issue du camp de la gauche
06:26et des écologistes. Ce serait Monsieur le Président de la République.
06:30Vous censurez…
06:31Je ne censure pas par principe.
06:34Notre responsabilité n'est pas de censurer par principe.
06:38Vous censurez tout Premier ministre qui n'est pas de gauche.
06:40Vous censureront sur la base de ce qui sera proposé comme budget par le prochain gouvernement.
06:46Et franchement, si c'est pour continuer, encore une fois, à casser les services publics…
06:53Vous avez vu que dans le dernier budget, on supprime 4000 postes d'enseignants pour les petits.
06:59Dans le monde d'aujourd'hui, où on a besoin franchement à la fois d'éduquer, de former…
07:04C'est aussi parce que le nombre d'élèves a baissé de manière importante.
07:08Oui, mais enfin, reconnaissez qu'on est un des pays européens où il y a le plus d'élèves par classe.
07:12Si on pouvait, quand le nombre d'élèves diminue, avoir des classes que nos enseignants peuvent mieux gérer
07:19où ils peuvent accompagner davantage nos enfants, les éduquer et en faire des citoyens,
07:25c'est un enjeu extraordinaire de notre monde bousculé, percuté par les fake news, par le complotisme et tout ça.
07:33Il nous faut de l'éducation à tous les étages.
07:35Le précédent gouvernement voulait le sacrifier.
07:38Nous voulons faire de nos enfants des enfants heureux, épanouis et des adultes citoyens de demain.
07:45Voilà les différences. C'est juste.
07:48Pour les grandes lignes de programme, on a quand même besoin de comprendre qui vous imaginez.
07:51Comme Premier ministre idéal et non censurable.
07:54Mais…
07:55Parce que c'est ça l'objectif.
07:57L'objectif, et c'est ce que nous avons proposé, nous avons été les seuls à la table du Président de la République
08:02à faire une proposition, encore une fois, qui stabilise le gouvernement et le travail de l'Assemblée pour les mois qui viennent.
08:09C'est, nous nous engageons à ne pas forcer l'Assemblée comme les précédents gouvernements,
08:14donc il n'y aura pas de 49.3.
08:16Quand vous dites qu'il n'y aura pas de 49.3, ça peut paraître, on ne comprend rien.
08:19Mais en fait, ça veut dire que vous vous engagez à toujours trouver des majorités.
08:24Ça veut dire que le budget peut rester bloqué ?
08:27Non, on trouvera une majorité.
08:29Vous savez, dans le précédent budget, y compris nous au Sénat, mais aussi à l'Assemblée,
08:35avec les centristes, on avait réussi à plus de justice fiscale et plus de justice sociale.
08:41Vous êtes sûr que vous ne serez pas censuré par LFI par exemple ?
08:44Écoutez, chacun prendra sa responsabilité dans le moment.
08:47Si au moment où on améliore les services publics, on protège nos industries en ayant un plan de relance,
08:55comme tous les pays du monde font.
08:57Au moment où on se dit, quand même, il y a une annonce pour la première fois dans l'histoire,
09:03nous avons en 2024 1,5 degré de réchauffement climatique.
09:07C'est une catastrophe pour notre pays.
09:09Nous allons mettre des moyens en collectivité pour nous aider à nous adapter face aux sécheresses,
09:14face aux canicules, face aux inondations.
09:17Mais précisément, il faut des moyens d'action dans ce type de situation.
09:21Et le 49-3, il a été inventé pour pouvoir permettre à un gouvernement d'agir quand il n'y a pas de majorité.
09:28Mais reconnaissez que ça a été une catastrophe à la fois sur les retraites, le 49-3,
09:33et c'est une catastrophe sur le budget.
09:35Sur le budget, on ne peut pas enlever à Michel Barnier d'avoir discuté le plus longtemps possible
09:39et le fait est qu'il n'y avait pas de majorité qui l'active finalement le 49-3.
09:43Pourquoi ? Parce qu'il a fini par se mettre dans les mains de Mme Le Pen
09:47alors que nous avions voté le 7 juillet pour éviter justement le Rassemblement National.
09:52Donc, il est temps de s'affranchir des idées nauséabondes du Rassemblement National.
09:59Ça veut dire encore une fois qu'à un moment donné,
10:01le bloc gauche et écologiste doit faire avec le bloc central.
10:05Mais ça ne peut pas être le bloc central qui pilote, parce que c'est les mêmes politiques.
10:09Il y a un pic dans le scénario que vous nous décrivez depuis tout à l'heure.
10:11Vous dites, vous parlez d'affranchissement.
10:13Je le trouve vachement carré. Je trouve que ça tient.
10:15Bah écoutez, hier à votre place, il y avait Manuel Bompard
10:17et ce scénario que vous nous décrivez depuis tout à l'heure
10:19de discussion, de deal avec le bloc central,
10:22il ne veut pas en entendre parler.
10:24C'est-à-dire que votre scénario, c'est la mort du NFP.
10:26Mais chacun fait ce qu'il veut. Mon problème n'est pas le NFP.
10:29Mon problème, c'est la France.
10:31Enfin, à un moment donné, on va être sérieux quand même.
10:33Je veux dire, on ne va pas...
10:35Vous savez, je ne sais plus qui disait, la haine ne construit rien.
10:39Mais on ne peut pas, aujourd'hui, si les Insoumis
10:45ne veulent pas gouverner le pays dans l'état dans lequel il est.
10:50C'est-à-dire un pays tendu, un pays angoissé
10:53et avec une Assemblée nationale où personne n'a la majorité absolue.
10:57S'ils ne veulent pas prendre sa responsabilité, c'est leur sujet.
11:01Mais reconnaissez que le Parti socialiste, le Parti communiste
11:04et les écologistes sont prêts à assumer cette responsabilité.
11:08Une responsabilité inconfortable, frustrante, extrêmement difficile dans les temps.
11:13Eux, ils vous appellent beaucoup ces derniers jours à revenir à la maison, comme ils disent.
11:16Est-ce que vous lancez le même appel, finalement ?
11:18Les Insoumis, mettons-nous autour de la table, où c'est peine perdue ?
11:21En tout cas, j'espère que si, encore une fois, le Président de la République
11:26suit la jurisprudence de toutes les démocraties,
11:30de toutes les démocraties, en nommant un Premier ministre,
11:35une Première ministre issue de la gauche et de l'écologie.
11:39Je n'imagine pas que les Insoumis vont voter contre ou censurer avec le RN
11:45un gouvernement qui remettrait de la justice sociale,
11:49qui remettrait de l'écologie tellement on en a besoin,
11:53qui augmenterait les revenus des paysans sans sacrifier la biodiversité et la santé
11:58et qui aurait enfin une politique industrielle dans notre pays,
12:01qui remettrait des usines dans notre campagne,
12:03reconnaissant que si on veut lutter contre le RN,
12:05des services publics qui protègent, des usines dont on est fiers,
12:08ça serait quand même une belle politique.
12:10Yannick Jadot, vous parliez de LFI et vous demandiez s'il avait envie de gouverner.
12:15Il y en a un, en tout cas, qui a envie de gouverner, c'est Jean-Luc Mélenchon,
12:17puisqu'il cherche...
12:19Il ne veut pas gouverner, il veut présider.
12:20Il veut présider, enfin oui.
12:21Avec un programme.
12:23La vigilance est importante quand on prétend défendre la VIème République.
12:27Il cherche ses 500 signatures, c'est ce que nous a confirmé hier
12:30le coordinateur de la France Insoumise.
12:32En cas de présidentiel anticipé, est-ce que vous faites de même chez les écologistes ?
12:36On a ce scénario en tête.
12:39Évidemment, il est possible.
12:41On voit bien l'instabilité aujourd'hui et l'entêtement du président de la République.
12:47Il y a un moment donné, si le président de la République
12:50ne choisit pas la solution raisonnable,
12:53et nous sommes porteurs de la solution,
12:56s'il ne choisit pas une solution raisonnable,
12:58ça va poursuivre l'instabilité gouvernementale
13:01et à un moment donné, vous comme moi,
13:04on se tournera vers le président de la République
13:06en disant, vous mettez le pays un peu plus tous les jours dans le chaos,
13:10donc vous n'êtes plus à votre place.
13:12Ça veut dire que s'il n'y a pas de Premier ministre de gauche, vous appelez à votre départ ?
13:15Non, ce que je veux dire, c'est qu'on verra ce qui se passera.
13:19Moi, je ne suis pas pour une présidentielle demain.
13:22Vous savez ce que c'est une présidentielle ?
13:23Que les gens... Moi, je vois bien les enquêtes d'opinion.
13:2535 jours de maximum.
13:26On dit, c'est 35 jours.
13:28Est-ce que les Françaises et les Français ont envie d'une présidentielle
13:32qui se déroule dans les pires conditions,
13:34où, comme en 2022, on ne débat pas du logement,
13:37on ne débat pas de l'hôpital,
13:39on ne débat pas de notre industrie,
13:41on ne débat pas de notre transition écologique et de notre santé ?
13:44Je ne pense pas que ce soit ça que veulent les Français.
13:468h47 Yannick Jadot, on vous retrouve juste après le Fil info de Maureen Swignard.
13:52Christophe Kidder vient d'être remis en liberté.
13:54Ce braqueur multirécidiviste a été condamné
13:57pour meurtre et évasion.
13:59Il était libérable en 2044.
14:02Il va devoir porter un bracelet électronique pendant 18 mois
14:05avant de se voir octroyer une liberté conditionnelle.
14:08Il est maintenant âgé de 53 ans.
14:11Emmanuel Macron en Pologne aujourd'hui pour rencontrer
14:13le Premier Ministre Donald Tusk
14:15au menu des discussions LED ukrainiennes, LED européennes à l'Ukraine.
14:19Le chef de l'État français est attendu ce soir en France.
14:22Il a promis de nommer un Premier Ministre avant ce soir.
14:25La CGT demande au futur gouvernement
14:27un budget à la hauteur des besoins dans les services publics
14:30et une réponse face à l'urgence sociale
14:32alors que les plans sociaux se multiplient.
14:34Journée de grève à l'appel de plusieurs syndicats aujourd'hui.
14:37La FNSEA, de son côté le principal syndicat agricole,
14:40annonce ce matin de nouvelles actions possibles
14:43rapidement avant la fin de l'année.
14:45Ils se sont fait peur mais s'imposent.
14:47Les Lillois vainqueurs en Ligue des champions de football.
14:493 buts à 2 face aux Autrichiens de Strumgratz.
14:53L'AS Monaco a cédé face à Arsenal 3-0.
15:05Et ce matin, Yannick Jadot, sénateur écologiste de Paris.
15:08Ça fait 4 jours, Yannick Jadot, en Syrique,
15:10le régime de Bachar Al-Assad est tombé.
15:12Lundi, vous avez posté sur Ix.
15:14Je vous cite,
15:15« Pathétique message des soutiens français de Poutine et d'Al-Assad
15:18qui, comme les résistants de la dernière minute,
15:20tentent aujourd'hui d'effacer leurs complicités et leurs complaisances. »
15:24Vous faites référence à qui ?
15:26C'est clairement déjà l'extrême droite.
15:29Vous avez y compris des élus d'extrême droite,
15:32comme Mariani et d'autres,
15:33qui n'ont cessé de défendre Bachar Al-Assad,
15:37y compris quand il faisait les pires massacres.
15:39Vous avez malheureusement à gauche
15:41des responsables comme Jean-Luc Mélenchon
15:43qui se satisfaisaient des bombardements russes
15:48sur Alep, quand c'était les populations civiles
15:51qui étaient massacrées par Bachar Al-Assad.
15:53Donc on a une responsabilité aujourd'hui.
15:55C'est une bonne nouvelle que Bachar Al-Assad,
15:58au vu des crimes de guerre,
16:00de crimes contre l'humanité qu'il a commis, tombe.
16:03Est-ce que l'avenir est écrit pour la Syrie aujourd'hui ?
16:07Non.
16:08C'est beaucoup d'incertitude.
16:09C'est beaucoup d'inquiétude, de risque.
16:13Et quand je vois cette situation d'incertitude, de risque,
16:16mais qui est aussi porteuse
16:18d'un avenir plus bienveillant
16:21pour les Syriennes et les Syriens,
16:23quand je vois la réaction de l'Europe
16:25qui est de ne pas proposer
16:27de participer à la reconstruction de la Syrie,
16:3080% des gens qui sont au seuil de pauvreté.
16:32Elle attend des preuves, l'Europe.
16:33C'est ce que dit ce matin Kayak Al-Az
16:35dans une interview.
16:36Elle attend la moitié de la population syrienne
16:38en dehors de la Syrie.
16:39Et comment réagit l'Europe ?
16:41En disant qu'on bloque les réfugiés ?
16:43Si les paroles des nouveaux...
16:45Il faut attendre.
16:46Vous avez raison.
16:47On peut aussi proposer,
16:48reconnaissez que nous n'avons pas aidé les Syriens
16:51face à Bachar el-Assad.
16:52On les a abandonnés,
16:53sous les bombes russes
16:55et sous les bombes d'U.S.O.L.A. et de l'Iran.
16:57Qu'est-ce qu'il aurait fait pour faire ?
16:58Écoutez, à l'époque,
16:59moi je soutenais évidemment la vision du président Hollande
17:02qui était, quand il commençait à y avoir
17:04des bombardements chimiques d'Alep,
17:07de bombarder l'aviation syrienne.
17:12Vous savez qu'à l'époque,
17:13Barack Obama avait lâché l'affaire.
17:17Mais on a abandonné les populations syriennes.
17:20Aujourd'hui, l'Europe pourrait dire
17:23si le nouveau régime en Syrie
17:27s'inscrit dans la reconstruction de la démocratie,
17:31respect des droits, y compris des femmes,
17:34respect des droits des minorités,
17:36eh bien nous aiderons à la reconstruction...
17:39Qu'est-ce que dit Kaya Kalass
17:40dans une interview qu'elle a donnée hier à la presse européenne ?
17:43Reconnaissez que la plupart des pays européens disent
17:46« Oh là là, on suspend les réfugiés ! »
17:48Et la France dit aussi qu'elle travaille à suspendre les demandes d'asile.
17:53Je trouve ça indécent.
17:54Est-ce que par prudence, dans ces premiers temps,
17:57ça ne se défend pas ?
17:58Mais écoutez, on a, je crois,
18:00700 demandes d'asile
18:04de personnes syriennes à l'OFPRA.
18:08Donc franchement, il n'y a pas d'invasion,
18:11il n'y a pas de crise.
18:13Plutôt que d'être dans l'indécence...
18:15Mais certains avancent le risque terroriste.
18:17Alors attention, moi j'ai entendu,
18:19y compris sur ce plateau de Fabien Roussel,
18:21dire mais il y a des terroristes français.
18:23Enfin pardon, les terroristes français
18:24ne rentrent pas dans la case réfugiés.
18:26Ils ne rentrent pas dans la case réfugiés
18:27parce qu'ils sont français.
18:28Et vous savez, à l'époque...
18:29Il se trouve qu'en 2015,
18:30des terroristes du 13 novembre sont arrivés avec les...
18:34Et reconnaissez que les écologistes
18:36ont toujours dit, les terroristes français
18:39qui sont emprisonnés en Syrie,
18:41il faut les rapatrier.
18:43Il faut les rapatrier parce qu'à un moment donné,
18:45pour plein de raisons,
18:47ils sortiront de prison.
18:49Et on a le problème de terroristes français
18:51qui sont détenus aujourd'hui par les Kurdes,
18:54qui sont menacés par les Turcs.
18:55On a toujours dit, il faut les rapatrier
18:57pour les juger et les emprisonner.
19:00Parce que sinon, c'est un risque pour notre pays.
19:02Le gouvernement français a préféré
19:04mettre la tête dans le sable.
19:05Eh bien nous, nous avons une attitude responsable.
19:09Le sujet, c'est, y compris pour mettre la pression
19:12sur le nouveau régime syrien,
19:14de leur proposer une aide à la reconstruction,
19:17une aide à l'installation de la démocratie.
19:20Et ça stabilisera un peu une région
19:23qui manque terriblement de stabilité.
19:25Yannick Jadot, vous êtes sénateur de Paris.
19:27Les JO ont été excédentaires de 27 millions d'euros.
19:31Les comptes ont été publiés hier.
19:3227 millions pour 4 milliards et demi de recettes.
19:34Il y avait 200 millions d'euros de subventions publiques.
19:38Plus des frais d'hiver.
19:39Mais est-ce qu'il faut qu'une partie de ces subventions
19:41soit remboursée ?
19:43Moi, je préférerais que ça aille dans les associations de sport.
19:46Vous savez combien nos associations de sport amateurs...
19:48Qui est l'option que préconise...
19:50Nos associations de sport amateurs
19:53sont en grande difficulté.
19:55Y compris ces dernières années,
19:56ils ont perdu beaucoup d'emplois aidés,
19:58beaucoup d'aides publiques.
19:59Je l'ai dit, si le budget était passé,
20:03c'est encore moins d'aides aux associations.
20:05Mais ça veut dire qu'on a su les subventions publiques par ailleurs
20:08sur ce genre de grand événement.
20:09Le budget du ministère des Sports,
20:11si je ne dis pas de bêtises,
20:12dans le précédent budget,
20:13il était réduit de 30%.
20:14Donc on a eu un enthousiasme extraordinaire
20:18autour de ces JO.
20:19C'est potentiellement une capacité à mobiliser,
20:22dans chaque petit club, dans chaque association,
20:25des jeunes pour faire du sport.
20:27C'est bon pour la santé,
20:28c'est bon pour l'intelligence,
20:29c'est bon pour tout.
20:30Et moi, j'adore le sport, vous le savez.
20:32Donc je serai très heureux.
20:33Mettons cet argent dans les associations de sport.
20:36On sait que votre parti s'est opposé
20:37à l'accueil des Jeux d'hiver de 2030 dans les Alpes.
20:40On a tous en tête cette image, cette semaine.
20:42Le Grand Bornan,
20:44où doit se dérouler la Coupe du Monde de biathlon,
20:47avec des bennes qui apportent de la neige.
20:52On les voit derrière vous,
20:53pour ceux qui nous suivent sur le Canal 27,
20:55au milieu de champs tout verts.
20:57Est-ce que c'est une ineptie ?
20:59Est-ce qu'il faut continuer d'organiser en France
21:01ce type d'événement ?
21:03Alors moi, j'ai toujours préféré...
21:06J'ai parfois des petites différences
21:08avec mon mouvement politique.
21:09Moi, j'aime les grands événements sportifs.
21:12Je sais, il y a du CO2, il y a tout ça.
21:14Mais je pense que ça participe parfois
21:16un peu de réconciliation de l'humanité.
21:19Et les Jeux...
21:20Je préfère regarder les Jeux de Paris.
21:22Ça a été à la fois un enthousiasme,
21:24puis c'est quand même des valeurs
21:25qu'on a exportées dans le monde entier.
21:27Il faut quand même mieux faire des JO
21:29en France ou en Europe
21:31qu'en Chine ou en Russie
21:33ou en Arabie Saoudite.
21:35Après, là, on a quand même un gros problème.
21:37Y compris parce que vous avez vu
21:39que c'est Wauquiez qui prend la main
21:41sur les JO.
21:42C'est que Wauquiez, aujourd'hui,
21:44c'est un climato-sceptique.
21:45Laurent Wauquiez, qui était encore jusqu'à peu
21:47le président de la région en Alpes-Auvergne.
21:48Voilà, c'est lui qui veut mettre des canons...
21:50Un climato-sceptique ?
21:51C'est un climato-sceptique.
21:52Il est dans la gestion de sa région,
21:54dans la négation permanente
21:56des effets du dérèglement climatique.
21:58Vous savez que la France
22:00se réchauffe très vite
22:02et qu'en montagne, le réchauffement
22:04va encore deux fois plus vite qu'en pleine.
22:06Et donc,
22:08Wauquiez
22:10nie le dérèglement climatique
22:12et continue à vouloir financer avec l'argent public
22:14des canons à neige, y compris dans des stations
22:16qui doivent changer leur modèle
22:18touristique.
22:19C'est pas la première année qu'on voit ces camions
22:21et notamment pour cette compétition au Grand Bornand.
22:23Et donc, et là, dans les JO
22:25dans les JO de 2030...
22:27Pourquoi vous n'êtes pas plus entendus ?
22:29On a le sentiment que...
22:30Écoutez,
22:32pourquoi on n'est pas plus entendus ?
22:34Donnons
22:36la liberté de choisir
22:38aux habitants de la région.
22:40Ce ne sera pas le sujet des écologies...
22:42On fait un référendum territorial.
22:44Le maire d'Annecy, qui n'est pas un écologiste,
22:46il a dit, par exemple, qu'il supprimait
22:48sa subvention à l'événement dont nous parlions
22:50tout à l'heure, cette Coupe du Monde de Biathlon
22:52qui se passe pas très loin de chez lui, au Grand Bornand.
22:54Les maires commencent à prendre des décisions.
22:56Mais les maires commencent... Parce que, vous savez,
22:58malgré Wauquiez, les maires
23:00qui gèrent des communes où il n'y a plus
23:02de neige l'hiver, ils ont à gérer
23:04des investissements où tout
23:06est concentré sur le sport d'hiver,
23:08sur le ski, plutôt
23:10que d'ouvrir... Et ce n'est pas facile.
23:12Honnêtement, ce n'est pas facile.
23:14On dit toujours le modèle 4 saisons.
23:16C'est-à-dire, faisons en sorte que ces régions
23:18qui sont absolument magnifiques, attirent des
23:20touristes parce que toutes les saisons sont belles
23:22en montagne. Bon, ce n'est pas facile.
23:24Reconnaissons que ce n'est pas facile. Mais,
23:26c'est le seul modèle économique viable.
23:28On ne va pas continuer le sport d'hiver
23:30dans des régions où il n'y a pas de neige. C'est simple.
23:32Il faut qu'on parle
23:34dans les quelques minutes qui nous restent
23:36de Boalem Sansal. Son éditeur
23:38hier, Antoine Gallimard, était l'invité
23:40de France Info. Il se disait très
23:42inquiet. On entend souvent,
23:44à propos de cet écrivain, on le rappelle, qui est détenu depuis
23:46bientôt un mois en Algérie,
23:48pour des propos qu'il a tenus
23:50ici en France. On entend souvent
23:52un oui mais, et c'est ce qu'on a cru
23:54entendre dans la bouche
23:56de la députée de Paris écologiste, Sandrine Rousseau.
23:58Elle a dit hier, c'était chez nos confrères
24:00de Sud Radio, il n'a pas
24:02à être en prison, Boalem Sansal,
24:04mais il tient des propos suprémacistes.
24:06Oui, mais il n'y a pas de oui mais.
24:08Quand on défend la démocratie
24:10et la liberté d'expression, on défend la démocratie
24:12et la liberté d'expression, même si cette
24:14liberté d'expression nous dérange.
24:16Voilà.
24:18Donc, vous en avez parlé ?
24:20Non, il faut se battre
24:22pour sa libération.
24:24Y compris, on voit bien comment
24:26son incarcération est instrumentalisée
24:28par le régime algérien vis-à-vis
24:30de la France.
24:32C'est une détention clairement politique ?
24:34Oui, bien sûr.
24:36Après
24:38la reconnaissance
24:40par Macron,
24:42par le président Macron,
24:44du fait que
24:46le Sahara occidental
24:48rentrait totalement sous la tutelle du Maroc.
24:50Mais comment est-ce que vous expliquez
24:52qu'une partie de la gauche, notamment,
24:54ne soit pas très à l'aise avec cette
24:56figure de Boalem Sansal ?
24:58Parce qu'on peut ne pas être d'accord avec lui.
25:00Moi, je n'ai aucun problème avec le fait
25:02qu'il ait tenu des discours
25:04qui ne me correspondent pas.
25:06Mais bon, on est dans le pays de Voltaire
25:08et le principe de Voltaire, c'est que
25:10même si je ne suis pas d'accord avec vous,
25:12je vous défends pour que vous puissiez le dire.
25:14Eh bien, c'est dit. Merci beaucoup Yannick Jadot.
25:16Vous étiez l'invité de France Info
25:18ce matin.
25:20On aura sans doute l'occasion de vous réentendre dans les prochains jours
25:22puisqu'on attend aujourd'hui la nomination
25:24de ce Premier ministre. Ce sera à suivre
25:26bien évidemment sur France Info. Je vous retrouve dans quelques
25:28minutes avec Renaud Delis
25:30pour les informer.

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