Mathieu Bock-Côté, à propos de la réouverture de Notre-Dame : «La modernité veut, avec raison, dissocier le politique du spirituel».
Category
🗞
NewsTranscription
00:00En fait, sur le plan politique, la modernité veut, avec raison, dissocier le politique du spirituel.
00:06C'est la tâche même de la séparation moderne.
00:09Ensuite, sur le plan sociologique, le politique et le spirituel, ou plus encore le politique et le sacré,
00:14convergent naturellement d'une manière ou d'une autre.
00:17Les pays, en fait, dans la modernité, les idéologies qui ont voulu chasser les religions complètement de la cité,
00:24qui ont voulu imposer une forme d'athéisme, de scientisme absolu aux sociétés,
00:29se sont souvent comportés comme des religions politiques.
00:31C'est l'histoire du XXe siècle.
00:33On peut penser à l'Union soviétique, on peut penser à tous les régimes qui se sont voulus absolument anti-chrétiens,
00:38anti-religieux, et qui, finalement, portaient eux-mêmes une forme de religion falsifiée,
00:43de religion transfigurée, une religion dénaturée,
00:46mais qui cherchait à capter la part de transcendance dans l'être humain, en la dénaturant, j'insiste.
00:51Et par ailleurs, vous noterez, dans l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale,
00:53la Russie s'était voulue, après la Première Guerre, après la Révolution russe, que dis-je,
00:58une volonté d'effacer complètement l'orthodoxie, le christianisme,
01:01au moment de la guerre, avec quoi la Russie a dû renouer pour être capable de mobiliser son peuple,
01:05eh bien, avec l'orthodoxie, dans ce cas-là.
01:07Donc, quoi qu'on en dise, le politique et le spirituel finissent toujours par se rencontrer dans la vie pratique,
01:12même s'il faut les distinguer, évidemment, dans la forme.
01:14Et, ici, avec ce cas-là, qu'est-ce qu'on voit ?
01:16Eh bien, on voit, c'est l'histoire de France, avec sa part religieuse, sa part laïque,
01:19qui converge dans un moment identitaire, comme celui-là.