Avec Christian Roth, ancien président de l'AGEFIPH et secrétaire national CFE-CGC en charge de l'Accessibilité, de l'Égalité des chances et du Logement, pour parler de l'AGEFIPH.
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##FAUT_QUE_CA_CHANGE-2024-12-07##
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ÉducationTranscription
00:00Sud Radio, faut que ça change, Anthony Martin-Smith.
00:03Faut que ça change, oui, c'est une injonction sur Sud Radio que l'on donne au monde politique.
00:10331 voix pour la motion de censure qui a renversé le gouvernement Barnier.
00:15Cela veut dire quoi ?
00:16Eh bien, une cinquième ou un cinquième ministre en charge du handicap qui va devoir être nommé.
00:21Espérons que cette fois-ci il ne soit pas oublié comme en septembre dernier
00:24avec la première version du gouvernement de Michel Barnier.
00:28Faut que ça change les amis, oui, on a encore du travail.
00:32Est-ce que Charlotte Parmentier-Lecocq sera renommée ?
00:34On peut l'espérer parce qu'au moins elle aura la connaissance des dossiers.
00:39Faut que ça change, en tout cas c'est sur Sud Radio chaque semaine.
00:41On invitera là où le prochain ministre en charge du handicap
00:45pour de nouveau lui manifester nos inquiétudes, nos besoins.
00:50Vous, si vous êtes en situation de handicap ou concerné directement ou indirectement,
00:55comme d'habitude, vous nous écrivez à jeparticipeatsudradio.fr.
00:59Néanmoins, on peut aussi noter que dans cette République parlementaire, il y a une avancée.
01:03La promesse d'Emmanuel Macron sur le remboursement intégral des fauteuils roulants
01:08a été adoptée à l'unanimité à l'Assemblée nationale mardi dernier
01:12à l'occasion de la journée internationale du handicap.
01:15Comme quoi, tout peut arriver.
01:17Aujourd'hui, mes invités, Christophe Roth, l'ancien président de l'AGFIP,
01:21l'association de gestion pour le fond interprofessionnel des personnes en situation de handicap,
01:28et aujourd'hui secrétaire nationale de la CFECGC en charge de l'accessibilité,
01:33de l'égalité des droits et des chances et du logement.
01:36Et puis notre témoin du jour, c'est Sarah.
01:39Elle est en situation de handicap elle-même et elle va nous dire comment l'AGFIP peut-être
01:43l'a aidé dans son quotidien en situation de handicap dans sa vie professionnelle.
01:48Vous êtes sur Sud Radio, il faut que ça change.
01:52Nous allons parler de qu'est-ce que l'AGFIP,
01:55nous allons parler de la semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées
01:58et évidemment, nous allons voir comment aujourd'hui l'AGFIP peut nous accompagner.
02:04Sarah, vous êtes vous-même en situation de handicap.
02:07Est-ce que vous pouvez nous dire d'où vous venez et quel est votre handicap, si ce n'est pas trop indiscret ?
02:12Oui, bien sûr. Moi, je viens de l'Île-de-France dans le 93
02:18et je suis malvoyante, donc j'ai un champ de vision très restreint sur le centre
02:25et je me déplace avec une canne blanche.
02:29D'accord. Et vous-même, l'emploi, c'est un sujet ?
02:33Vous êtes en activité ou vous n'êtes pas du tout en activité professionnelle ?
02:37Si, je suis en activité. Je suis chargée de déploiement depuis 4 ans dans le domaine de l'inclusion.
02:46Un sujet qui, du coup, nous touche pleinement dans cette émission et aujourd'hui.
02:50C'est ça.
02:50Vous, Christophe, je le disais, vous étiez président jusqu'au 17 septembre, c'est ça ?
02:55Oui, c'est ça. Jusqu'au 17 septembre, j'ai passé le relais à Christian Ploton, qui est issu du MEDEF.
03:01Qu'on invitera, je l'espère, dans l'émission.
03:03Donc, vous étiez président de l'AGFIP.
03:05Déjà, l'AGFIP, qu'est-ce que c'est pour ceux qui ne connaissent pas ?
03:08Parce que l'acronyme, c'est l'Association pour la gestion du fonds d'insertion
03:12pour les personnes handicapées dans le milieu professionnel.
03:14Mais c'est quoi concrètement ?
03:16L'AGFIP, c'est quelque chose qui a été créé suite à la loi du 10 juillet 1987.
03:21C'est un organisme qui est paritaire.
03:23C'est le paritarisme de gestion, qu'on appelle ça plus communément.
03:27C'est donc l'ensemble des parties prenantes de la politique handicap qui sont rassemblées autour d'une table.
03:32Un conseil d'administration qui est riche avec, bien sûr,
03:36les confédérations syndicales représentatives du monde du travail,
03:39CGT, CFDT, CFE-CGC, FO et puis la CFTC.
03:45Mais c'est également aussi les employeurs représentés par le MEDEF et la CPME
03:50et bien sûr l'ensemble des associations qui représentent les six types de handicap
03:55et l'État qui est présent avec le contrôleur budgétaire et financier de Bercy
03:59et aussi deux personnes qualifiées désignées par l'État.
04:02Cet organisme, c'est avant tout aussi plus de 500 collaborateurs
04:08dont 150 environ au siège qui est situé à Bagneux
04:12et surtout une représentation par des délégations régionales dans tout le territoire,
04:16y compris les territoires ultramarins.
04:18Concrètement, je suis employeur, je veux embaucher une personne en situation de handicap.
04:22Je suis dans le privé, c'est vous l'interlocuteur qu'il me faut ?
04:27Bien sûr, la GFI a une expertise, a une technicité sur le sujet.
04:30Elle est bien sûr en soutien du droit commun
04:34et surtout elle a pour vocation, je dirais, à développer tout ce qui peut permettre de compenser,
04:40d'aménager les postes de travail dans le monde du travail.
04:42Et ça se manifeste comment ? Par des aides financières, des aides techniques ?
04:48Alors ça, effectivement, ça se concrétise à la fois par des aides financières,
04:53mais bon, je ne vous le cacherai pas, puisqu'on est dans une émission qui s'appelle
04:57« Faut que ça bouge », que déjà pour trouver, il faut que ça change, il faut que ça bouge aussi.
05:02Eh bien, pour connaître l'ensemble de la palette des offres,
05:07de la compensation des aménagements de postes de travail, c'est très complexe.
05:10Oui, on va y revenir, justement.
05:11Et il y a aussi la possibilité, bien évidemment, de se faire accompagner et aider
05:16pour des diagnostics, à savoir sur les politiques de handicap,
05:19afin de faire progresser le taux d'emploi,
05:21parce que c'est ce qui me motivait lorsque j'étais président de la GFIB.
05:24En 2021 ?
05:26Exactement, de 2021 à 2024.
05:29Sarah, vous avez déjà fait appel à la GFIB ?
05:31Vous avez rencontré la GFIB dans votre parcours de salarié,
05:34ou je ne sais pas si vous avez été entrepreneuse dans votre vie ?
05:37Oui, tout à fait.
05:38J'ai été en contact avec la GFIB avec les deux casquettes,
05:43en tant que salariée, pour aménager mon poste de travail à deux, voire trois reprises
05:51dans mes différentes expériences salariées,
05:54et aussi en qualité de micro-entreprise,
05:58pour l'aide à la création d'entreprises.
06:00Une autre entreprise ?
06:02Exactement.
06:03Et donc là, la GFIB vous a accompagnée comment ?
06:07Alors, ça a été un petit peu compliqué,
06:10parce qu'en fait, il y a une aide à la création d'entreprises
06:14pour les travailleurs en situation de handicap.
06:17De 6 000 euros, je crois ?
06:19C'était ça ?
06:20Oui, je crois que c'était 5 000.
06:24Et donc, j'ai voulu bénéficier de cette aide.
06:29Sauf que pour l'activer, c'était toute une procédure
06:32où mon conseiller Pôle emploi ou Cap emploi
06:37devaient m'accompagner à faire cette demande.
06:40Sauf qu'eux-mêmes n'étaient pas au courant du fait que ça existait.
06:44Donc, j'ai été balader de Pôle emploi vers Cap emploi,
06:48et Cap emploi m'a renvoyée vers Pôle emploi.
06:51Puis, j'ai dû faire appel à un organisme externe
06:54qui m'a indiqué la procédure que je devais moi-même indiquer
06:57à mon accompagnant Pôle emploi ou Cap emploi
07:00pour pouvoir activer cette aide.
07:02C'est la difficulté manifestement de beaucoup d'administrations,
07:06ça Christophe Roth.
07:08Oui, je partage complètement.
07:10Aujourd'hui, je me lâche un peu sur les réseaux sociaux
07:13et aussi dans mes prises de parole.
07:14Vous n'êtes plus président,
07:15donc maintenant, vous allez pouvoir nous dire les choses qui fâchent.
07:17Il faut que ça change, effectivement.
07:19Ce parcours du cas embattant
07:21pour les personnes qui sont en situation de handicap,
07:24et je sais de quoi il en retourne,
07:25puisque je suis aussi une personne en situation de handicap,
07:27suite à un grave accident en service dans la police nationale.
07:30Je veux dire, quand on voit le témoignage de Sarah,
07:33eh bien, c'est ce que j'ai essayé de faire bouger de 2021 à 2024,
07:37à savoir stopper la technocratie,
07:40stopper les observatoires,
07:42enfin, en tout cas, pas complètement stopper,
07:43mais essayer de ralentir les observatoires, la technocratie,
07:48et puis aller vers le concret.
07:49Il n'est pas acceptable aujourd'hui
07:51qu'une personne en situation de handicap,
07:53quand elle est avec un handicap de naissance
07:56ou qu'elle se retrouve suite à un grave accident en service
08:00ou une maladie invalidante ou un cancer,
08:03qu'elle se retrouve confrontée à ce millefeuille administratif
08:05avec ses guichets multiples.
08:07Il y a lieu de simplifier, de fluidifier,
08:09de rendre plus lisibles les offres de services de l'AGFIP.
08:13Et voyez cet exemple concret.
08:15Eh bien, quand on a un témoignage de ce type,
08:19je me dis, mais en fin de compte,
08:20les délégations régionales de l'AGFIP ne sont pas suffisamment connues.
08:23Il y a des expertises,
08:24notamment la délégation régionale de France à laquelle Sarah est rattachée,
08:28aurait pu faciliter, aurait pu être facilitateur.
08:31Et même si Sarah m'avait écrit quand j'étais président de l'AGFIP,
08:34eh bien, j'aurais accéléré les démarches
08:35parce qu'il y a les aides, il y a les offres de services,
08:39il y a les interlocuteurs, il y a la technicité, il y a le savoir-faire.
08:42Et malheureusement, eh bien,
08:43on est baladé toujours aujourd'hui, en 2024, avec des guichets multiples.
08:47Alors, effectivement, pardonnez-moi de vous interrompre,
08:50mais l'AGFIP collecte auprès de plus de 100 000 entreprises
08:53une contribution qu'on pourrait aussi appeler taxe
08:55parce qu'elle est vécue comme telle par beaucoup d'employeurs en France.
08:58Cet argent, il en est fait quoi derrière ?
09:01Est-ce que ce n'est pas aussi là ce que le gouvernement a cherché,
09:05eh bien, à supprimer avec cette nouvelle programmation pour le budget,
09:09en retirant 100 millions d'euros de votre enveloppe
09:11qui était déjà de 550 millions ?
09:14Vous savez, aujourd'hui, il y a la discussion, effectivement,
09:18par rapport à ce projet de loi de finances,
09:20et bien évidemment, je respecte le rôle du président de l'AGFIP,
09:26qui est Christian Ploton, aujourd'hui, et qui est en discussion avec l'État.
09:28Mais, lorsque j'étais président de l'AGFIP,
09:30moi, j'ai vécu, effectivement, déjà la volonté, pour l'État,
09:35de mieux accompagner les entreprises adaptées
09:37et de financer les entreprises adaptées.
09:39Il faut savoir également qu'il y a eu cette loi du 5 septembre 2018,
09:43choisir son avenir professionnel,
09:46qui a mis en place la DSN, la déclaration sociale nominative,
09:49et notamment la collecte des contributions financières
09:53prévues par la loi de 87 et du 11 février 2005,
09:56à savoir, les entreprises qui n'ont pas atteint 6%
09:58payent, effectivement, ce qu'on appelle communément,
10:00dans le langage très technique, des contributions, donc des amendes.
10:04Et donc, effectivement, les contributions financières,
10:07eh bien, s'élèvent, aujourd'hui, aux alentours de 550 à 575 millions d'euros.
10:14C'est la projection pour 2025.
10:16L'État a choisi quoi ?
10:17L'État a dit, lors du débat et lors de la présentation du projet de loi de finances,
10:23eh bien, nous allons plafonner, eh bien, les contributions financières
10:27à hauteur de 507 millions d'euros,
10:30alors qu'on devait avoir entre 550 et 575 millions d'euros.
10:33Autrement dit, presque 50 à 70 millions d'euros,
10:38qui, c'est sérieusement pas la politique.
10:40C'est énormément d'argent, ça, Christophe Roth.
10:41Bien sûr !
10:41Pour les gens qui nous écoutent, ça paraît complètement démentiel,
10:43et surtout ceux qui ont, comme Sarah, eu du mal à avoir les contributions financières,
10:47les chiffres que vous annoncez sont délirants et sont comme une mesure.
10:51Mais c'est énorme !
10:53Et est-ce que vous n'avez pas trop de salariés à l'âge de Philippe ?
10:55Ou est-ce que la distribution est mauvaise ?
10:58Alors, je vais déjà répondre par rapport, je dirais, à cette problématique des 100 millions.
11:02Parce qu'on dit 100 millions, mais en réalité, ça s'articule différemment.
11:05Il y a donc déjà, comme je vous l'ai indiqué, le plafonnement à 457 millions,
11:09à la place de 550 à 575 millions d'euros.
11:14Donc ça, déjà, les contributions financières, ce sont les contributions des entreprises.
11:20Elles sont normalement, je dirais, pour développer le maintien en emploi
11:23et l'inclusion des personnes en situation de handicap.
11:26Donc déjà, essayer de détourner des fonds...
11:28Mais est-ce qu'il n'y a pas trop de masse salariale ?
11:30Désolé, je reviens là-dessus, mais c'est important.
11:32Alors, il y a, à mon sens, la nécessité de revoir qui fait quoi,
11:39est-ce qu'il y a des doublons par rapport aux droits communs ?
11:41Il y a aussi la nécessité, et ça je le dis de manière très claire,
11:45puisque je l'ai porté pendant trois ans, de développer plus sur le terrain,
11:49les offres ou les services, d'être au plus proche de la réalité du terrain,
11:53d'être au plus proche des personnes en situation de handicap,
11:55des bassins d'emploi, des entreprises,
11:57et donc peut-être que le siège dégraisse un peu l'ensemble de ces effectifs.
12:03Il ne m'appartient pas de dire qu'il y a trop d'effectifs ou pas assez,
12:07mais en tous les cas, le président aujourd'hui, il a une feuille de route qui est très claire,
12:11c'est qu'il sera extrêmement vigilant, je dirais, pour essayer de réduire la masse salariale,
12:17voire même redistribuer les missions et les priorités de la GFIP
12:21au regard du contexte financier.
12:22Il y a un moratoire, il y a un moratoire sur les effectifs.
12:25Aujourd'hui, sauf validation du président et du vice-président,
12:30il n'y a pas de recrutement au niveau de la GFIP en termes des salariés,
12:34et comme je vous l'ai indiqué, il y aura des priorités qui vont être dégagées,
12:37parce que la GFIP est avant tout un acteur majeur pour développer l'emploi
12:42et puis pour développer tout ce qui est possible au niveau du maintien de l'emploi
12:46en complémentarité du droit commun.
12:47Donc effectivement, il y a un sujet par rapport à la masse salariale,
12:50puisqu'en qualité de président, les trois ministres que j'ai connus au niveau du travail,
12:55les trois ministres du travail que j'ai connus,
12:57que ce soit Elisabeth Borne, Olivier Dussopt ou la ministre Vautrin,
13:02à chaque fois qu'il fallait valider le budget, il y avait cette remarque.
13:06Et le dernier budget de l'année 2024 n'a toujours pas été validé par les ministres.
13:11Allez, Sud Radio, il faut que ça change, ne bougez pas, on revient juste après la pause.
13:14Sud Radio, il faut que ça change, Anthony Martin-Smith.
13:18De retour sur Sud Radio, il faut que ça change,
13:20avec ce nouveau rendez-vous que nous vous proposons désormais à 20h30 chaque samedi, ici même.
13:25Et mes invités sont toujours là, je l'espère.
13:28Christophe Roth, ancien président de l'AGFIP, l'association de gestion
13:31pour le fonds d'insertion professionnelle des personnes handicapées.
13:34Également secrétaire nationale pour l'accessibilité et l'égalité des chances.
13:37Le logement de la CFE, ça fait beaucoup, Christophe.
13:41Et puis Sarah, qui elle-même est en situation de handicap, elle est malvoyante,
13:46et elle travaille dans le secteur de l'inclusion, et c'est notre témoin du jour aussi.
13:48Vous aussi, vous voulez être témoin dans les prochaines émissions, vous nous écrivez.
13:52Je participe, tout attaché, à sudradio.fr.
13:56Allez, Sud Radio, faut que ça change.
13:58Sud Radio, faut que ça change.
14:01Et puis évidemment, je remercie à la réalisation Desi Brito,
14:04qui pousse les boutons pour que vous puissiez nous entendre.
14:08Je remercie également John, qui travaille sur l'émission.
14:11Évidemment, Mathéo, Mickaël et Yona, qui m'aident à préparer cette émission.
14:16Alors, Christophe Roth, il y a quelques semaines,
14:19c'était la semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées,
14:21c'était la 28e édition.
14:23Quel est le regard que vous portez et le bilan que vous tirez d'une édition comme celle-ci ?
14:29Vous savez, le bilan, c'est la 28e année qu'il y a cette semaine européenne
14:33pour l'emploi des personnes en situation de handicap.
14:36Bon, c'est un rappel chaque année de la politique handicap,
14:40des acteurs majeurs qui se retrouvent autour des tables avec l'ensemble des employeurs.
14:44Bon, c'est très bien pour sensibiliser, pour communiquer,
14:47mais en réalité, la semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées,
14:50ça devrait être 365 jours sur 365.
14:53Donc, j'estime que le format, aujourd'hui, il est un peu dans les calendriers annuels,
14:57mais qu'en réalité, il faut être dans le concret et il faut que ça change.
15:01Oui, mais c'est quoi, justement, d'être concret pour que ça change ?
15:04Ben, être concret, c'est tout simplement former les managers, les cadres,
15:07les cadres dirigeants, les chefs d'entreprise.
15:10Oui, 7%, d'ailleurs, moi, j'ai vu ce chiffre qui m'a absolument alerté,
15:14le chiffre qui a été fourni par l'APEC,
15:16donc qui s'occupe justement de l'emploi des cadres
15:19et qui déclare que 7% des personnes qui sont cadres
15:23ne déclarent pas leur situation de handicap.
15:26Bien sûr, bien sûr, c'est une réalité concrète.
15:28C'est dramatique.
15:29C'est dramatique.
15:29Donc, 80% d'entre eux, apparemment, seraient des femmes.
15:32Oui, tout à fait.
15:33Ce sont des chiffres qui sortent du dernier observatoire
15:37qui a été réalisé par l'APEC et la GFIP.
15:41Ces chiffres, effectivement, beaucoup de cadres ou de cadres supérieurs de dirigeants
15:46qui sont en situation de handicap.
15:47Et quel que soit le type de handicap, que ce soit un handicap visuel, moteur,
15:51les troubles psychiques, cognitifs et mentaux,
15:53eh bien, beaucoup de personnes n'osent pas déclarer leur situation de handicap
15:56de peur d'être discriminées.
15:58Et ça, ça renvoie à quoi ?
15:59Ça renvoie à des chiffres qui sont consolidés
16:02et qui sont, depuis cinq ans, présentés par le défenseur des droits.
16:06Plus de 20% de saisines du défenseur de droit
16:09sont liées à la discrimination à l'emploi des personnes en situation de handicap.
16:13C'est inacceptable.
16:14C'est inacceptable, alors qu'on vient de terminer les Jeux paralympiques
16:17en disant qu'il fallait développer la révolution inclusive de notre nation, de notre pays.
16:22Et vous, Sarah, vous trouvez que cette Semaine Européenne pour l'emploi des personnes handicapées,
16:26elle est utile ? Elle a un impact, selon vous ?
16:29De la même manière, moi, je trouve qu'elle a le mérite d'exister,
16:33qu'elle a le mérite de donner lieu à des sensibilisations en entreprise
16:38qui permettent à certains salariés, qui peuvent être des cadres, des managers,
16:43qui plus tard seront amenés à recruter, d'un petit peu se familiariser avec le handicap.
16:48Mais en impact réel sur l'embauche et plus tard,
16:54la réalisation du poste et l'inclusion dans l'entreprise
16:59d'une personne qui a un handicap qu'elle vit quotidiennement,
17:05je ne suis pas encore certaine de cet impact.
17:07Allez, je vous pose une question qui provoque un peu à tous les deux.
17:10Sensibilisation.
17:11Dedans, il y a quand même le mot « sensible ».
17:13Est-ce que c'est un sujet sensible encore aujourd'hui, en 2024,
17:15après les Jeux Paralympiques dont vous avez rappelé l'importance, Christophe Roth ?
17:19Est-ce que c'est un sujet sensible, le handicap, même dans le monde professionnel ?
17:23Mais il y a encore trop de préjugés.
17:24Quand vous voyez les chefs d'entreprise, les managers, les cadres, le collectif de travail
17:29qui pensent qu'une personne qui a un trouble psychique, cognitif et mental
17:33ne puisse pas assurer sa mission, en l'occurrence,
17:35quand on a un schizophrène ou un bipolaire dans une équipe,
17:38moi, j'ai travaillé avec des gens qui avaient ces pathologies,
17:41jamais j'ai pu penser qu'un schizophrène ou un bipolaire
17:45allaient dégrader le collectif de travail.
17:47Cette personne, à partir du moment où elle prend son traitement médicamenteux,
17:50tout va bien, tout se passe bien,
17:52et c'est quelqu'un qui apporte de la diversité, de la richesse.
17:54Une personne qui est malvoyante dans un collectif de travail
17:58peut apporter également une richesse,
17:59par rapport à l'évolution de tout ce qui est règles RG2A
18:03pour l'accessibilité pour tous et partout,
18:06mais également pour les troubles moteurs.
18:08Quand on voit les bâtiments qui ne sont pas, je dirais, accessibles,
18:1110% des bâtiments sont seulement accessibles sur le territoire français,
18:15donc effectivement, sensibles,
18:19aujourd'hui, on ne devrait pas dire que le sujet du handicap est un sujet sensible,
18:23au contraire, c'est quelque chose qui peut apporter une plus-value,
18:25une richesse, et qui peut rendre encore plus fort notre société.
18:28Sarah, c'est sensible, ce sujet, vous ?
18:31Oui, je trouve ça encore sensible, et d'une façon assez nouvelle,
18:37du moins dans les milieux dans lesquels j'ai été amenée à travailler,
18:40qui est que, sous couvert de dire que l'entreprise va être très inclusive,
18:48il va y avoir un peu une négation du handicap,
18:54comme si la façon d'inclure le mieux,
18:58c'était de faire comme si le handicap était normal,
19:02mais du coup, il y a parfois aussi une négation des besoins.
19:07Voilà, c'est un autre retour, un autre versant du fait que ça puisse être un sujet sensible.
19:137 entreprises sur 10 n'atteignent pas l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés,
19:18celles qui se concernent, c'est-à-dire qui ont emploi 20 salariés et plus dans leur entreprise.
19:25Elles n'atteignent pas l'objectif des 6% obligatoires et contraints,
19:29et donc elles payent bien cette contribution dont nous parlons depuis tout à l'heure.
19:33Est-ce qu'il n'y a pas là un problème quand on sait que 30% seulement font le job ?
19:39Il ne faudrait-il pas qu'il n'y ait pas que le prisme de la sanction,
19:43mais aussi le prisme du bonus, Christophe Roth ?
19:46Je partage complètement. Aujourd'hui, il y a un vrai sujet.
19:48Il y a un vrai sujet parce qu'en fin de compte, les grandes entreprises qui ont plus de 250 ETP,
19:53elles savent faire des politiques handicap, elles savent poser des diagnostics,
19:57elles savent proposer, je dirais, des politiques handicap avec les partenaires sociaux
20:01qui sont des acteurs majeurs de la discussion dans le monde de l'entreprise
20:04par rapport aux conditions de travail, aux évolutions de carrière
20:07et aussi aux actions à mettre en place pour ne pas être discriminants.
20:09En tous les cas, ça existe.
20:12Là où il y a une difficulté, et ça renvoie aux chiffres que vous venez d'annoncer,
20:16que je partage complètement, qui est réel,
20:18c'est comment mieux accompagner les TPE et les PME.
20:21C'est un chiffre dit par la barre, en l'occurrence.
20:23Par l'adresse, effectivement.
20:24C'est les derniers chiffres qui viennent de paraître au mois de novembre 2024 par l'adresse.
20:29Effectivement, là où il y a un sujet,
20:31puisque vous savez que la loi du 5 septembre 2018 a mis en place
20:34les référents handicap pour les entreprises de plus de 250 ETP,
20:37mais les PME, bien souvent, elles n'ont pas de référents handicap,
20:41elles ont très peu de politiques handicap,
20:43et le patron, il a à la fois des RH, il doit aussi mener des politiques handicap.
20:47Donc il y a lieu, il y a lieu vraiment d'accentuer toutes les démarches inclusives
20:52pour accompagner les TPE et les PME, parce qu'il y a beaucoup de PME,
20:56c'est là où il y a des sources d'emploi.
20:58Et puis effectivement, ce sujet de bonus malus est peut-être quelque chose
21:02qui va être remis sur la table des discussions,
21:04parce que vous savez que la loi de 2018, il y avait une clause de revoyure
21:08qui était prévue en 2025, et donc il y aura la discussion sur le taux d'emploi,
21:13mais également voir s'il ne faut pas bonifier les entreprises
21:18qui ont des démarches inclusives, qui atteignent le taux d'emploi,
21:21mais qu'il faut toujours accompagner par l'expertise,
21:23et puis peut-être renforcer les sanctions des employeurs
21:27qui ne font pas le job et qui ne sont pas avec des démarches inclusives.
21:31Mais je vous rappellerai quand même qu'au niveau juridique,
21:34il y a déjà toute l'artillerie qui existe.
21:36Il existe la loi 75, la loi de 87, la loi du 11 février 2005,
21:40la loi du 5 septembre 2018, et là où il y a un problème,
21:44c'est comme sur l'accessibilité numérique, c'est qu'il faut faire appliquer les lois.
21:47Sarah, j'aimerais vous entendre maintenant,
21:49parce que deux personnes sur cinq qui ont des déficits visuels sont sans emploi.
21:53Qu'est-ce qu'il faudrait faire très rapidement, s'il vous plaît,
21:55pour encourager l'emploi, l'employabilité des personnes mâles et non-voyantes ?
22:00Moi, je pense que ce qui aiderait énormément,
22:04c'est que pas seulement les référents handicap des entreprises,
22:08mais vraiment tous les managers, les personnes qui peuvent être amenées à embaucher,
22:14soient conscientes de l'existence de l'AGFIP
22:19et du fait qu'elles peuvent être accompagnées à embaucher une personne qui a un handicap.
22:25Parce qu'aujourd'hui, c'est beaucoup ce qui les freine, en fait,
22:28qui se disent « Mais comment je vais faire ? Comment ça va être possible ? »
22:31Ils ne savent pas qu'un accompagnement est possible.
22:33Écoutez, merci beaucoup, Sarah, d'être venue témoigner.
22:37Si vous aussi, vous voulez témoigner dans l'émission,
22:39c'est « je participe » à dessus.radio.fr.
22:41Je participe toute attachée à dessus.radio.fr.
22:44Vous pouvez témoigner et interpeller nos invités.
22:47Merci Christophe Roth, je le rappelle, vous êtes ancien président de l'AGFIP,
22:50et secrétaire national pour l'accessibilité, l'égalité des chances et le logement à la CFE-CGC.
22:56Merci d'avoir accepté l'invitation.
22:58Restez bien à l'écoute sur Suède Radio.
23:00Merci et à la semaine prochaine.