Il est 20h et le Président de la République prend la parole sur toutes les chaînes de télé pour s'adresser aux Français :
"Je veux ici remercier Michel Barnier », commence le chef de l’Etat, « pour le travail qu’il a accompli pour notre pays, pour son dévouement et pour sa pugnacité. La dissolution de l'Assemblée le 9 juillet dernier était inéluctable. Mais cette décision n'a pas été comprise. Mais vous avez pris votre responsabilité.. Je n'assumerais jamais l'irresponsabilité des autres.
Hier, le gouvernement a été censuré, ce qui est inédit depuis soixante ans, parce que l'extrême droite et l'extrême gauche se sont unies dans un front antirépublicain. Je sais bien que certains sont tentés de me rendre responsable de cette situation. C’est beaucoup plus confortable
Le RN a choisi le désordre, c'est la seule chose qui les uni avec l'extrême gauche, car ils ne pensent qu'à l'élection présidentielle pour la préparer et la provoquer. Le mandat que vous m'avez confié est de 5 ans et je l'exercerai jusqu'à son terme. Ma responsabilité exige de veiller à la continuité de l’Etat, au bon fonctionnement de nos institutions, à l’indépendance de notre pays et à votre protection à tous
Le seul calendrier qui m'importe, c'est celui de notre nation. Nous avons devant nous trente mois pour que le gouvernement puisse agir.
Une loi spéciale sera déposée avant la mi-décembre au Parlement et cette loi temporaire permettra, comme c’est prévu d’ailleurs par notre Constitution, la continuité des services publics et de la vie du pays. Elle appliquera pour 2025 les choix de 2024, et je compte bien qu’une majorité puisse se dégager pour l’adopter au Parlement.
Il faut rebâtir la nation partout où il y a des emportements, de l’insulte, remettre de la sagesse et partout où il y a de la division, vouloir l’unité partout où les uns cèdent à l’angoisse, vouloir l’espérance."
"Je veux ici remercier Michel Barnier », commence le chef de l’Etat, « pour le travail qu’il a accompli pour notre pays, pour son dévouement et pour sa pugnacité. La dissolution de l'Assemblée le 9 juillet dernier était inéluctable. Mais cette décision n'a pas été comprise. Mais vous avez pris votre responsabilité.. Je n'assumerais jamais l'irresponsabilité des autres.
Hier, le gouvernement a été censuré, ce qui est inédit depuis soixante ans, parce que l'extrême droite et l'extrême gauche se sont unies dans un front antirépublicain. Je sais bien que certains sont tentés de me rendre responsable de cette situation. C’est beaucoup plus confortable
Le RN a choisi le désordre, c'est la seule chose qui les uni avec l'extrême gauche, car ils ne pensent qu'à l'élection présidentielle pour la préparer et la provoquer. Le mandat que vous m'avez confié est de 5 ans et je l'exercerai jusqu'à son terme. Ma responsabilité exige de veiller à la continuité de l’Etat, au bon fonctionnement de nos institutions, à l’indépendance de notre pays et à votre protection à tous
Le seul calendrier qui m'importe, c'est celui de notre nation. Nous avons devant nous trente mois pour que le gouvernement puisse agir.
Une loi spéciale sera déposée avant la mi-décembre au Parlement et cette loi temporaire permettra, comme c’est prévu d’ailleurs par notre Constitution, la continuité des services publics et de la vie du pays. Elle appliquera pour 2025 les choix de 2024, et je compte bien qu’une majorité puisse se dégager pour l’adopter au Parlement.
Il faut rebâtir la nation partout où il y a des emportements, de l’insulte, remettre de la sagesse et partout où il y a de la division, vouloir l’unité partout où les uns cèdent à l’angoisse, vouloir l’espérance."
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00:00Française, Français, mes chers compatriotes,
00:12hier l'Assemblée nationale a voté à la majorité absolue
00:15le rejet du budget de la Sécurité sociale
00:18et ce faisant la censure du gouvernement de Michel Barnier.
00:22Aujourd'hui le Premier ministre m'a remis sa démission
00:24et celle de son gouvernement et j'en ai pris acte.
00:28Je veux ici remercier Michel Barnier
00:30pour le travail qu'il a accompli pour notre pays,
00:33pour son dévouement et pour sa pugnacité.
00:37Lui comme ses ministres se sont montrés à la hauteur du moment
00:41quand tant d'autres ne l'ont pas été.
00:44Le 9 juin dernier je me suis adressé à vous
00:46pour annoncer la dissolution de l'Assemblée nationale.
00:49Cette décision était à mes yeux en effet inéluctable.
00:52D'abord car le vote aux élections européennes
00:54avait donné une large avance au Rassemblement national
00:57pour passer les extrêmes en tête.
00:59Ensuite car de nombreux responsables politiques
01:01annonçaient déjà la censure pour cet automne.
01:04Cependant, je dois bien le reconnaître,
01:06cette décision n'a pas été comprise.
01:08Beaucoup me l'ont reproché et je sais
01:10beaucoup continuent de me le reprocher.
01:11C'est un fait et c'est ma responsabilité.
01:15Cependant, nul ne peut dire qu'en faisant cela
01:18je ne vous ai pas redonné la parole.
01:20Je crois que c'était nécessaire.
01:22Vous avez pris vous-même votre responsabilité
01:24en allant massivement voter aux élections législatives
01:27en juin et juillet derniers.
01:29Et ce vote ainsi que les désistements réciproques
01:32décidés par plusieurs partis
01:34ont composé une Assemblée nationale sans majorité.
01:37Aucun parti, aucune coalition présentée aux électeurs
01:41en effet ne peut prétendre avoir seule la majorité.
01:44Et cette situation exige une nouvelle organisation politique.
01:48C'est inédit mais c'est ainsi.
01:51Alors durant cet été j'ai largement consulté
01:54d'abord pour tenter de convaincre les forces politiques
01:56de travailler ensemble comme cela se fait
01:58chez beaucoup de nos voisins.
02:00Puis pour choisir un Premier ministre
02:02qui ne soit pas censuré dès sa nomination.
02:05C'est pourquoi en septembre mon choix s'est porté
02:07sur Michel Barnier, un responsable d'expérience
02:11jusqu'alors dans l'opposition
02:13parce qu'il était en effet susceptible de rassembler
02:15la majorité la plus large à l'Assemblée et au Sénat
02:18de la droite républicaine au centre
02:20en passant par les radicaux et les forces indépendantes
02:23et des territoires.
02:25J'ai laissé le Premier ministre gouverner,
02:28le Parlement légiférer
02:30et hier donc le gouvernement a été censuré.
02:33Et cela malgré les concessions faites par Michel Barnier
02:37à l'ensemble des groupes parlementaires.
02:39Il a été censuré, ce qui est inédit depuis 60 ans
02:43parce que l'extrême droite et l'extrême gauche
02:47dans un front anti-républicain
02:49et parce que des forces qui hier encore gouvernaient la France
02:53ont choisi de les aider.
02:55Je sais bien que certains sont tentés
02:57de me rendre responsable de cette situation.
02:59C'est beaucoup plus confortable.
03:01Mais si j'ai toujours assumé toutes mes responsabilités,
03:04les bonnes choses comme parfois les erreurs que j'ai pu faire,
03:08je n'assumerai jamais l'irresponsabilité des autres
03:11et notamment des parlementaires qui ont choisi en conscience
03:14de faire tomber le budget et le gouvernement de la France
03:17à quelques jours des fêtes de Noël.
03:19Les députés du Rassemblement national
03:22ont choisi de voter une motion de censure
03:25qui disait le contraire de leur programme,
03:27qui insultait leurs propres électeurs.
03:30Ce faisant, ils ont simplement choisi le désordre
03:33qui est le seul projet qui les unit à l'extrême gauche
03:36et cela avec la complicité du reste du Nouveau Front populaire.
03:41Non pas pour faire, mais pour défaire, pour créer le désordre.
03:46Pourquoi ces députés ont-ils agi ainsi ?
03:49Ils ne pensent pas à vous, à vos vies, à vos difficultés,
03:52à vos fins de mois, à vos projets, soyons honnêtes.
03:55Ils ne pensent qu'à une seule chose, à l'élection présidentielle.
03:59Pour la préparer, pour la provoquer, pour la précipiter
04:03et cela avec le cynisme, si c'est nécessaire,
04:07et un certain sens du chaos.
04:10Mais ce faisant, d'abord il se garde bien de vous rappeler
04:14la réalité de notre Constitution.
04:16Quoi qu'il advienne, il ne peut pas y avoir
04:18de nouvelles élections législatives avant dix mois.
04:21Et dans ces conditions, l'Assemblée a le devoir
04:25de faire ce pourquoi vous l'avez élue,
04:27travailler ensemble au service de la France et des Français.
04:30Ensuite, personne ne peut en fait se permettre
04:34d'attendre pour agir, pour être utile.
04:38Le monde, l'Europe avance et nous avons besoin
04:41d'un gouvernement qui puisse décider, trancher.
04:44Et enfin, le mandat que vous m'avez démocratiquement confié
04:48est un mandat de cinq ans et je l'exercerai pleinement
04:52jusqu'à son terme.
04:54Ma responsabilité exige de veiller à la continuité de l'État,
04:57au bon fonctionnement de nos institutions,
05:00à l'indépendance de notre pays et à votre protection à tous.
05:04Je le fais depuis le début, à vos côtés,
05:07à travers les crises sociales, l'épidémie de Covid-19,
05:11le retour de la guerre, l'inflation et tant d'épreuves
05:14que nous avons partagées.
05:16À partir d'aujourd'hui, c'est une époque nouvelle
05:20qui doit commencer, où tous devront agir pour la France
05:24et où il faudra bâtir des compromis nouveaux.
05:27Parce que la planète avance, parce que les défis sont nombreux
05:30et parce que nous devons être ambitieux pour la France.
05:33Nous ne pouvons nous permettre ni les divisions,
05:36ni l'immobilisme.
05:39C'est pourquoi je nommerai dans les prochains jours
05:41un Premier ministre.
05:43Je le chargerai de former un gouvernement d'intérêt général
05:46représentant toutes les forces politiques
05:48d'un arc de gouvernement qui puisse y participer
05:51ou à tout le moins qui s'engage à ne pas le censurer.
05:54Le Premier ministre aura à mener ses consultations
05:57et former un gouvernement resserré à votre service.
06:01Sa priorité sera le budget.
06:04Une loi spéciale sera à déposer avant la mi-décembre au Parlement
06:08et cette loi temporaire permettra,
06:10comme c'est prévu d'ailleurs par notre Constitution,
06:12la continuité des services publics et de la vie du pays.
06:16Elle appliquera pour 2025 les choix de 2024.
06:20Je compte bien qu'une majorité puisse se dégager
06:22pour l'adopter au Parlement.
06:24Les services publics fonctionneront,
06:26les entreprises pourront travailler, nos obligations seront tenues,
06:29nos maires pourront évidemment là aussi continuer de fonctionner.
06:33Je les remercie encore de leur dévouement pour la nation.
06:38Puis, en début d'année, ce gouvernement préparera un nouveau budget.
06:43C'est nécessaire pour en effet protéger les Français
06:45des hausses d'impôts mécaniques liées à l'inflation
06:48parce que je refuse que les Français paient la facture de cette censure.
06:51Et c'est aussi nécessaire d'avoir ce budget en tout début d'année prochaine
06:54pour permettre au pays d'investir,
06:56comme cela a été prévu, pour nos armées, notre justice,
06:59nos forces de l'ordre, mais aussi aider nos agriculteurs en difficulté
07:03qui attendaient le budget,
07:05ou venir en soutien à la nouvelle Calédonie.
07:09Vous le savez, je ne pourrai pas me représenter en 2027.
07:13C'est pourquoi le seul calendrier qui m'importe n'est pas celui des ambitions,
07:17c'est celui de notre nation.
07:19Au fond, celui qui compte pour vous, pour nous.
07:23Nous avons devant nous 30 mois.
07:2630 mois jusqu'au terme du mandat que vous m'avez confié.
07:2930 mois pour que le gouvernement puisse agir.
07:33Agir pour faire de la France un pays plus fort et plus juste.
07:37Innover, produire, investir dans les transitions technologiques et environnementales,
07:42instruire nos enfants et nos jeunes, prévenir et soigner, protéger.
07:47Au moment où les guerres en Europe et au Moyen-Orient nous déstabilisent,
07:50continuer de préparer nos armées, mais aussi toute la société,
07:54et agir pour la paix.
07:56Avoir une France plus forte dans une Europe plus forte, plus indépendante,
08:00et prête peut-être à de nouveaux conflits,
08:04et à résister à toutes les pressions.
08:06Oui, les 30 mois que nous avons devant nous doivent être 30 mois d'action utile pour le pays.
08:13Et pour cela, le gouvernement devra partir du réel,
08:16et non pas des fantasmes ou des contre-vérités.
08:19Je ne crois pas pour ma part que l'avenir de la France puisse se faire avec plus d'impôts,
08:23plus de normes, ou avec quelques laxismes face au narcotrafic,
08:27ou dans la multiplication des divisions, ou dans l'abandon de notre ambition climatique.
08:33Il faudra que le gouvernement rassemble pour agir concrètement
08:37au cours de ces 30 mois pour nous et nos enfants.
08:41Regardez, samedi, devant le monde entier,
08:46nous allons célébrer la réouverture au public de Notre-Dame de Paris.
08:51La cathédrale sera rendue aux parisiennes et aux parisiens,
08:55à nous tous, aux catholiques du monde entier et aux cultes.
08:59Et ce chantier qu'on croyait impossible, rappelez-vous, nous tous,
09:04ce soir d'avril 2019,
09:07eh bien, nous l'avons fait.
09:10Comme nous avons aussi réussi nos Jeux olympiques et paralympiques.
09:13Nous l'avons fait parce qu'il y a eu un cap clair, une volonté,
09:17et parce que chaque femme et chaque homme a travaillé dur.
09:21Responsables publics, fonctionnaires, salariés, compagnons, bénévoles,
09:25chacun a eu un rôle essentiel pour une cause plus grande que nous tous.
09:30C'est la preuve que nous savons faire de grandes choses,
09:33que nous savons faire l'impossible.
09:35Et d'ailleurs, le monde entier, à deux reprises cette année, nous admire pour cela.
09:41Eh bien, c'est la même chose qu'il nous faut faire pour la nation.
09:45Avoir un cap clair pour ces 30 mois.
09:47L'école, la santé, la sécurité, le travail, le progrès, le climat, l'Europe.
09:53Des actes clairs qu'un gouvernement devra prendre au service du pays.
09:58Un Parlement qui saura trouver les compromis,
10:02un sens des responsabilités et du respect.
10:07Partout où elle est fragilisée, rebâtir la nation.
10:10Partout où il y a des emportements, de l'insulte, remettre de la sagesse.
10:16Et partout où il y a de la division, vouloir l'unité.
10:20Partout où les uns cèdent à l'angoisse, vouloir l'espérance.
10:26Nous l'avons fait. Nous allons le montrer au monde entier.
10:31Nous sommes donc capables.
10:33Nous allons donc le faire pour notre pays et notre République.
10:38Vive la République. Vive la France.