Emmanuel Macron a accepté la démission de Michel Barnier, renversé ce mercredi soir après une censure au caractère historique. Le chef de l'État va s'exprimer à 20 heures pour tenter de fixer un cap dans une période politique d'une rare incertitude. Les socialistes et les écologistes défendent la nomination d'un Premier ministre de gauche.
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00:00Les français approuvent la censure. Bernard Sananès, dans votre sondage, est là, ils sont satisfaits ?
00:05C'est une courte majorité, 54,46, 54% des français qui l'approuvent, et ces chiffres traduisent quoi ?
00:12D'abord, une césure, une fracture politique qui est extrêmement forte, extrêmement marquée.
00:16On a un vote de deux camps, le camp du Nouveau Front Populaire et le camp du Rassemblement National,
00:21qui se déclarent évidemment favorables à cette censure,
00:24comme si finalement c'était pour eux le troisième tour des élections législatives.
00:28L'électorat du Rassemblement National qui considère qu'il aurait dû gagner les législatives s'il n'y avait pas eu le Front Républicain.
00:33L'électorat du Nouveau Front Populaire qui considère que malgré tout, il est arrivé en tête du second tour des législatives.
00:39Et donc cet électorat, ces deux électorats, considèrent qu'il fallait voter la censure.
00:44Ils considèrent également, et ça c'est une vraie surprise dans cette enquête,
00:47que finalement ce n'est pas une alliance contre nature que ces deux partis, chacun à un extrême de l'arc politique,
00:53se soient entendus temporairement pour voter la censure.
00:57Il y a même six Français sur dix qui considèrent que ce n'est pas une alliance contre nature,
01:02que c'est normal que les oppositions votent la censure ensemble.
01:04C'est assez logique parce que les Français sont toujours, vous le savez bien dans les sondages d'opinion,
01:08beaucoup plus contre que pour.
01:12C'est deux contre qui s'additionnent.
01:16Mais sur cette question-là, sur la question de est-ce que la censure est une censure compréhensible quand elle s'additionne,
01:24on trouve même un certain nombre d'électeurs de droite qui partagent cette alliance.
01:28C'est normal que l'opposition s'oppose.
01:30C'est normal que l'opposition s'oppose, j'allais dire que la fin justifie les moyens.
01:33Et puis il y a un point qui est vraiment intéressant, vous parliez tout à l'heure des questions économiques,
01:37évidemment c'est le sentiment, même si on est satisfait,
01:40c'est le sentiment que l'inquiétude grandit dans le pays sur les conséquences.
01:45Et donc on peut être favorable à ce que la censure soit votée,
01:48parce qu'on a envie, j'allais dire, d'un chamboule-tout politique,
01:50mais on peut être réaliste et inquiet sur ses conséquences.
01:53On a d'une part 46% des personnes qu'on a interrogées entre hier soir et ce matin
01:57qui nous disent on est inquiet que la situation s'aggrave,
01:59mais on a quasiment le même chiffre qui disent la situation est déjà tellement grave que ça ne peut pas être pire.
02:04– Mais ils jugent le spectacle assez navrant quand même.
02:06– Oui, le spectacle politique donné par l'ensemble des responsables politiques
02:09est jugé navrant à 72%, là c'est un chiffre qui traduit une large majorité,
02:15on voit bien dans beaucoup d'autres enquêtes,
02:17ce sentiment un peu de l'écœurement, du dégoût à l'égard du jeu politique.
02:21Et puis évidemment il y a la question de la responsabilité,
02:23quand on demande qui est responsable de cette situation,
02:26c'est très nettement pour eux, le Président de la République,
02:29pour plus de 4 Français sur 10.
02:31Finalement on n'en veut pas beaucoup à Michel Barnier,
02:33on en veut assez peu au Nouveau Front Populaire,
02:35un petit peu au Rassemblement National, 12%,
02:37mais c'est d'abord le Président de la République qui est en première ligne,
02:39ce qui explique pourquoi il doit répondre ce soir
02:43et pourquoi il doit essayer de retrouver ce cap de stabilité
02:46que la fonction lui permet d'incarner.
02:47– Et du coup, pour les Français, la question de la démission…
02:50– Elle est posée, cette petite musique elle existe,
02:53et pas seulement, j'allais dire bien sûr,
02:55beaucoup dans ces électorats d'opposition, mais pas seulement.
02:59Et c'est vrai que plus Emmanuel Macron laissera du temps,
03:01plus il donnera le sentiment qu'il y a un vide politique,
03:03plus cette petite musique s'installera.