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Jeudi 5 décembre 2024, SMART IMPACT reçoit Rosalie Mann (fondatrice, No More Plastic Foundation) , Nils Mangold (fondateur, NILMAN) et Augustin Clément-Fromentel (Cofondateur, Orion Energies)

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00:00Générique
00:08Bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de la transformation environnementale et sociétale de notre économie.
00:14Et voici le sommaire. Mon invité aujourd'hui, c'est Rosalie Mann, la fondatrice de la fondation Nomore Plastique,
00:20qui publie un livre sur les effets néfastes du plastique sur notre santé.
00:24C'est d'autant plus d'actualité que le traité mondial de lutte contre cette pollution n'a pas été signé lors du sommet de Busan en Corée du Sud.
00:32Dans notre débat, on découvrira les résultats du baromètre du financement participatif de la transition énergétique publié par Enerphip, la région Occitanie.
00:41Tire son épingle du jeu. Et puis dans notre rubrique Start-up, je vous présenterai les vélos français Nîleman,
00:47un projet en danger depuis que les prototypes ont été volés. Voilà pour les titres. On a 30 minutes pour les développer. C'est Smart Impact.
01:01L'invité de Smart Impact, c'est Rosalie Mann. Bonjour.
01:04Bonjour.
01:05Bienvenue. Vous êtes la fondatrice de la fondation Nomore Plastique et vous publiez ce livre, Nomore Plastique, comment le plastique ruine notre santé.
01:14Cette édition, la plage, cette fondation, pour commencer, quand et surtout pourquoi vous l'avez créée ?
01:20Alors, je l'ai montée en 2018 suite à des problèmes de santé de mon fils. Mon fils est né asthmatique et ça s'est aggravé avec le temps.
01:28Et on a passé beaucoup, beaucoup de temps aux urgences. Et un jour, un médecin est venu me voir et m'a dit, vous savez, c'est normal, c'est la pollution.
01:35Donc pour lui, c'est normal puisque c'est leur normalité. Je le comprends tout à fait, mais ce n'était pas ma normalité à moi.
01:41Et cette phrase a été vraiment un électrochoc pour moi, de me dire comment ça se faisait qu'on tolère que nos enfants soient malades à cause de la pollution.
01:49Donc j'ai voulu creuser le sujet parce que la pollution, c'est très large, c'est très vaste.
01:52Oui, la pollution de l'air, c'est la pollution des voitures thermiques, des usines.
01:56Absolument. Là, c'était vraiment la pollution de l'air puisque c'était des problèmes d'asthmatique très graves.
02:02Et en creusant le sujet, j'ai contacté mon ami Alexandre Acousto, qui m'a mis en contact avec des associations, des scientifiques, etc.
02:10Et là, j'ai découvert l'impensable que certes, on respire des particules fines, mais que dans ces particules, il y a énormément de nanoplastiques et microplastiques.
02:20Donc à l'époque, je ne savais pas du tout de quoi il s'agissait et comment ça venait.
02:24Et là, j'ai découvert l'impensable que le plastique génère tout au long de son cycle de vie des microparticules et des nanoparticules de plastique,
02:32ce qui fait qu'aujourd'hui, tous nos enfants naissent pré-pollués.
02:35Donc c'est une vraie question de santé publique.
02:38Aujourd'hui, on a découvert des études qui nous montrent qu'ils sont dans nos organes, dans le sang, dans des parties comme le cœur, le poumon, les testicules, la salive.
02:47En fait, on en a partout.
02:49Et je me suis dit comment ça se faisait que ces sujets-là n'étaient pas des sujets mis sur le devant de la scène.
02:55En tout cas, à l'époque, on en parlait très peu.
02:57Et c'est la raison pour laquelle j'ai voulu écrire ce livre.
03:01C'est de donner toutes les clés aux citoyens pour comprendre ce qu'est réellement la pollution plastique.
03:08J'aurais en fait voulu lire ce livre quand j'étais enceinte, typiquement, pour comprendre et ne pas subir de manière aveugle cette pollution.
03:18Quelques chiffres.
03:2081% des produits fabriqués en plastique finissent en déchet en moins d'un an et 9% seulement sont recyclés.
03:29Quand on parle de nanoplastique, c'est quoi ?
03:33Quelle taille font-ils ?
03:36Alors, vous avez commencé à répondre, mais plus ils sont petits, plus ils sont partout.
03:39C'est un peu ça la logique.
03:41Oui, alors en fait, ça se dégrade d'un matériau en plastique.
03:44Le plastique issu de la pétrochimie contient énormément de substances chimiques.
03:49Ça va de 16 000 à 23 000 substances chimiques par plastique, mais ça se dégrade.
03:54Donc, ça se dégrade en microplastique qui correspond à peu près 5 millimètres.
03:57Donc, c'est très petit.
03:58Mais les nanoplastiques, c'est encore plus petit.
04:01Donc, c'est invisible à l'œil nu.
04:02Et la particularité, c'est que ça traverse nos organes.
04:05Donc, ça peut aller jusqu'au cerveau, au cœur, au poumon, etc.
04:09Donc, c'est là le vrai sujet.
04:10C'est que ce matériau est fantastique.
04:14Le plastique, c'est fantastique.
04:15Oui, s'il s'est développé à ce point et s'il est présent partout dans notre quotidien, c'est que c'est fantastique.
04:20C'est fantastique.
04:21Il est malléable.
04:21Vous pouvez en faire absolument tout ce que vous voulez.
04:23Le problème, c'est qu'on a oublié que c'était toxique.
04:26Et le souci, c'est qu'on l'a introduit dans énormément de produits de notre quotidien qu'on utilise tous les jours
04:33et avec lesquels on a des contacts.
04:35Et donc, forcément, plus on est en contact, plus on est exposé de ces micro-particules et nanoparticules.
04:41Mais c'est documenté.
04:42C'est-à-dire qu'on connaît des maladies qui sont directement liées à la présence de ces nanoplastiques dans nos organismes ?
04:50Absolument.
04:51Et c'est pour ça que j'ai voulu retracer toutes les études qui existent.
04:55Les études les plus récentes aux études les plus anciennes.
04:57Parce qu'en fait, j'ai découvert que la question de la santé publique sur le plastique, on le sait depuis 1970.
05:05Donc, depuis 1970, on a énormément d'études.
05:09Alors, au départ, c'était surtout sur les perturbateurs endocriniens, sur les substances chimiques présentes dans le plastique, etc.
05:16Et là, récemment, ça est beaucoup plus sur les micro-particules, les nanoparticules.
05:20Et oui, nous avons des liens directs, notamment avec des AVC, avec la hausse de l'infertilité.
05:26Les femmes sont beaucoup plus impactées par cette pollution plastique et elles doivent le savoir.
05:31C'est pour des raisons biologiques avant tout.
05:33Parce qu'au moment du cycle de la femme, la femme va créer plus d'oestrogène et donc stocker davantage les perturbateurs endocriniens présents dans ce plastique.
05:42Donc, ça correspond au moment de la puberté, les menstruations, la ménopause et quand vous êtes enceinte, la grossesse et la lactation.
05:49J'essaye toujours, moi, dans mes émissions, d'aller vers des solutions, d'essayer de trouver des solutions.
05:55Oui, tout à fait. Et il y en a plein.
05:56Bon, alors justement, déjà, est-ce qu'il y a des plastiques qui se dégradent moins que les autres ?
06:04Est-ce que la recherche a progressé ? Est-ce qu'on réussit à créer des plastiques qui vont créer moins de nanoplastiques ? Vous voyez ce que je veux dire ?
06:12Alors, on n'a pas encore créé de plastiques qui se dégradent moins, ce que j'espère qu'on arrivera à faire dans le temps.
06:18En revanche, ce qu'on sait, c'est qu'un plastique recyclé génère plus de microparticules et est plus toxique.
06:24Donc, à partir de là, on voit que la solution qu'on nous sert aujourd'hui...
06:28Oui, qui est la solution du recyclage, c'est-à-dire redonner vie au plastique le plus souvent possible.
06:33Mais en fait, c'est valoriser le déchet au détriment de notre santé, de la biodiversité, parce que ces microparticules, elles viennent aussi empoisonner la terre.
06:41Donc, il y a les vers de terre qui sont en danger, beaucoup d'animaux, etc. Donc, c'est très pernicieux et très vicieux comme matériau.
06:48C'est pour ça qu'il faut bien comprendre le sujet pour savoir de quoi on parle et pourquoi ces solutions n'en sont finalement pas.
06:56Mais la solution, c'est quoi ? C'est d'arrêter de produire de plastique ? Ça, c'est un peu illusoire, parce que pour l'instant, notre économie tourne beaucoup avec le plastique.
07:05Oui, alors ce n'est pas si illusoire que ça. Déjà, parce que sur les 460 millions de tonnes qu'on produit par an, on a deux secteurs qui correspondent à plus de 50%.
07:14Ces deux secteurs, c'est les emballages et le textile. Donc, dans les emballages, ce qu'on a pu voir avec notre fondation, c'est qu'il y a à peu près 30% d'emballages complètement inutiles.
07:22On n'a jamais challengé le sujet. Et les emballages inutiles, c'est des coûts. C'est des coûts inutiles.
07:29Ça m'est encore arrivé il y a deux jours avec des serviettes en papier. Il y avait un double emballage plastique autour. Bref, je m'en suis voulu de les avoir achetés.
07:38Il y en a plein des cas de figure comme ça. Et toutes les PME, toutes les entreprises qui souhaitent déplastifier, la première chose qu'on leur recommande, c'est de regarder quels sont les emballages inutiles.
07:48Parce qu'on en a tous. On a 30% de ces emballages qui sont totalement inutiles. Donc, il n'y a même pas besoin d'aller chercher des alternatives.
07:54Concernant les alternatives, on a le verre qui est un matériau d'avenir. Il ne faut pas l'imaginer comme le verre, les bocaux de nos grand-mères, des choses un peu...
08:03Il faut imaginer le verre du futur, c'est-à-dire celui qui ira dans l'ère numérique. Parce qu'aujourd'hui, nous ne sommes pas à l'ère numérique comme beaucoup de gens le pensent.
08:11Nous sommes à l'ère du plastique. Et il va falloir qu'on sorte de cette ère. Donc, comment on sort de l'ère du plastique pour arriver à l'ère numérique ?
08:18Eh bien, d'imaginer des matériaux. Aujourd'hui, on est capable de faire du verre ultra-léger, incassable, à base d'algues. Donc, il y a énormément d'innovations.
08:26Sauf qu'on investit toutes les subventions, la recherche, etc. dans le recyclage du plastique, qui n'est en fait pas une solution.
08:35Donc, il faut investir davantage dans l'industrie du verre, dans l'industrie des algues brunes. Aux États-Unis, ils investissent énormément. En Corée, en Chine, en Angleterre, dans les pays du Nord.
08:46C'est un vrai sujet économique également, d'autant que la France est la deuxième puissance maritime du monde. Donc, par rapport aux algues brunes, on aurait quoi faire.
08:56– Oui, effectivement. Il y a un traité mondial de lutte contre la pollution plastique qui aurait pu être traité ces derniers jours à Busan, en Corée du Sud.
09:07Ça s'est soldé par un échec. C'est quoi ? Les pays à forte industrie pétrochimique s'y sont opposés ? C'est ça, l'histoire ?
09:16– Oui, et puis, il y a eu beaucoup de lobbyistes. Aujourd'hui, c'est 175 pays, 220 lobbyistes autour de la table. C'est compliqué.
09:23Alors, ce qui est positif dans ce traité, c'est qu'aujourd'hui, on met en avant la question de la santé publique du plastique,
09:31que de plus en plus de pays rejoignent le fait de réduire à la source la production de plastique,
09:37parce qu'on ne peut pas continuer dans des quantités exponentielles comme on a aujourd'hui.
09:41Mais c'est vrai qu'on n'est pas arrivé encore à un accord, qu'on n'a pas de date précise sur la version 2 du dernier sommet d'égaciation.
09:48– Oui, il y a un rendez-vous potentiellement au printemps prochain.
09:50– Oui, mais bon, on n'a pas de date précise, on ne sait pas où, etc. Donc, tout ça est un peu vague.
09:55C'est évident que c'est un traité qu'il va falloir traiter, tout simplement parce qu'il y a une urgence.
10:02Il y a une urgence au niveau de la biodiversité, au niveau du climat, parce qu'on n'a pas parlé du climat,
10:06mais il y a aujourd'hui une concentration de micro-particules et de nanoparticules
10:11extrêmement importantes dans l'atmosphère qui viennent amplifier les intempéries
10:16comme les pluies d'Olivienne, les ouragans, etc. Tout ça est documenté par la science.
10:21Les plastiques, tout ce qui est matériaux plastiques dégagent des gaz à effet de serre
10:25à chaque fois qu'ils sont en contact suivé du soleil.
10:27Donc, il faut vraiment prendre en compte le sujet dans sa globalité pour aller dans le bon sens.
10:33Et tous ces sujets doivent être traités au moment de la prochaine session de négociation.
10:38Merci beaucoup, Rosalie Mahn. Votre livre « No more plastic, comment le plastique ruine notre santé »
10:45est donc publié aux éditions La Plage. Merci encore.
10:48Merci à vous.
10:49On passe à notre débat « Financement participatif et transition énergétique » au programme.
10:54Le débat de ce Smart Impact. On parle financement participatif avec Julien Austache.
11:05Bonjour. Bienvenue. Vous êtes le président cofondateur d'Enerfip et Augustin Clément, bonjour.
11:10Bonjour.
11:10Cofondateur d'Orion Énergie. On va parler de ce baromètre du financement participatif,
11:15de la transition énergétique dans un instant. On va voir quelles régions sont les plus dynamiques.
11:20Mais d'abord, Enerfip, présentez-nous l'entreprise en quelques mots.
11:23Enerfip, on est une plateforme d'investissement dédiée à la transition énergétique.
11:27Le principe est tout simple, c'est de permettre à tout le monde sans distinction
11:30d'investir un peu de son épargne directement dans des projets de production d'énergie renouvelable,
11:34d'efficacité énergétique ou de mobilité durable.
11:37À partir de 10 euros, vous mettez la somme de votre choix et vous bénéficiez de taux d'intérêt
11:40qui vont de 7 à 10 % par an, brut, sur des maturités de 1 an à 5 ans.
11:45Orion Énergie, Augustin Clément, pareil, exercice de présentation.
11:49Merci beaucoup. Orion Énergie, on est un développeur solaire photovoltaïque en France
11:54depuis maintenant 15 ans. Ça fait 15 ans qu'on développe, qu'on construit
11:57des centrales solaires photovoltaïques en France.
12:00Notre métier, c'est de produire des électrons verts.
12:03Avec des centrales, c'est des grandes superficies. On parle de quel type ?
12:09Orion Énergie est un expert du solaire territorial.
12:13D'un côté, vous avez les grands acteurs que sont Total, Engie par exemple.
12:18Et après, le marché du résidentiel qui sont les petites installations
12:22de quelques kilowatts pour tout le résidentiel.
12:24Et à côté de ça, vous avez le segment du solaire territorial
12:27qui sont une trentaine d'acteurs comme Orion Énergie
12:30qui viennent en fait installer pour les agriculteurs, les collectivités,
12:35nos entreprises, des panneaux solaires, soit en toiture, soit des petits projets au sol.
12:41D'accord. Pourquoi ce baromètre ?
12:44Quel était votre objectif en créant, en publiant ce baromètre ?
12:47L'intérêt de ce baromètre, c'est de rentrer un peu plus dans le détail.
12:50Il se produit un baromètre annuel qui est national.
12:54Chaque année, il donne déjà des premières informations
12:56puisque le financement participatif est en forte croissance en France.
12:59En Enerfip, on existe depuis 10 ans maintenant.
13:02On a plus de 53 000 investisseurs. On a collecté plus de 580 millions d'euros.
13:07Et donc, on s'est simplement dit qu'on commence à avoir un retour d'expérience.
13:10On commence à avoir des données significatives.
13:13Et donc, descendre ce baromètre à un échelon plus territorial, régional notamment,
13:16c'était intéressant. L'idée étant de montrer aux Françaises et aux Français
13:20que c'est une dynamique très puissante et que sur leur territoire, près de chez eux,
13:23il se passe beaucoup de choses dans ce secteur.
13:26Donc, vous avez comparé les différents territoires ? C'était ça l'idée ?
13:29Exactement. Comparer les différents territoires, montrer aussi leur potentiel
13:33et montrer aussi que, même si je sais qu'on a des auditeurs qui sont parisiens,
13:38mais tout ne se passe pas à Paris. Au contraire, il se passe énormément de choses.
13:41On a des téléspectateurs partout en France, ne vous inquiétez pas.
13:44En tout cas, c'est montrer que sur les territoires, il y a une très forte dynamique,
13:47y compris dans ce domaine du financement et de l'investissement dans les énergies renouvelables.
13:51Est-ce que le financement participatif fléché vers des projets d'énergie renouvelable,
13:58est-ce qu'il se porte mieux que le crowdfunding en général ?
14:01Oui, on peut le dire et c'est aussi notre chance d'être dans ce secteur.
14:06C'est vraiment dans ce qui se fait, grosso modo, les trois piliers du financement participatif
14:10que sont l'immobilier, les PME et les énergies renouvelables.
14:13Aujourd'hui, on est dans un cycle qui fait qu'on est très avantagé puisque c'est très porteur.
14:18Les énergies renouvelables sont en plein développement et Augustin pourra en parler.
14:21Donc, ils ont besoin, les porteurs de projets, de beaucoup de financement.
14:25Et donc, c'est très porteur pour notre secteur.
14:29Et c'est vrai que nos confrères des autres secteurs, immobilier et PME,
14:33sont un peu en souffrance sur cette année 2024.
14:36Donc, ça montre aussi ce baromètre qu'il y a cette tendance des ENR qui est de plus en plus puissante.
14:40Est-ce que vos projets sont en partie bouclés avec du financement participatif ou pas du tout ?
14:46Alors, c'est une excellente question.
14:47En fait, ce qui s'est passé depuis 15 ans, c'est que le solaire, c'est une nouvelle industrie.
14:52Quand on a démarré, j'ai monté cette société avec mon frère Adrien,
14:56il y avait très peu de projets et donc très peu de solutions de financement.
15:00Il y a une superbe boîte qui s'est créée, en l'occurrence Enerfib,
15:03mais c'est aujourd'hui le leader qui a eu l'idée de proposer une solution immédiatement
15:08pour venir financer directement, sans intermédiation, des projets solaires photovoltaïques.
15:14C'est-à-dire que les gens qui investissent dans les solutions proposées par Enerfib
15:18vont directement investir dans les projets et touchent des rendements bien supérieurs.
15:22On va dire souvent, l'exemple qu'on donne, c'est le livret A.
15:25Concrètement, des acteurs comme nous, on n'aurait pas pu connaître un tel développement sans cette impulsion.
15:30Donc, en fait, pour parler bismarck d'économie et de finance,
15:35le crowdfunding permet d'accélérer.
15:37C'est un accélérateur, on va dire, de financement de projets solaires photovoltaïques.
15:42Aujourd'hui, la transition énergétique, en 15 ans, en France,
15:45on est passé de zéro à plus de 20 gigawatts.
15:49Habituellement, on faisait 1 gigawatt.
15:51Alors, ça ne parle pas beaucoup, c'est 1 milliard d'euros d'investissement par an.
15:54On est passé à 4 milliards depuis 3 ans.
15:56À l'échelle mondiale, c'est 1 000 milliards d'investissement le solaire.
16:00Le solaire a gagné.
16:01Quand le nucléaire, par exemple, c'est 10 milliards.
16:03Donc, pour revenir à nos sujets, évidemment, il faut du carburant.
16:06Le carburant, c'est du financement.
16:08Et ce qu'on aime bien avec des solutions de crowdfunding,
16:10c'est, tout à chacun, dans nos territoires,
16:12parce que nous, nous sommes un acteur, encore une fois, du territoire,
16:15small is beautiful, des petits projets,
16:17on vient proposer à des agriculteurs soit le maintien d'une exploitation agricole,
16:21soit la création d'une stabilisation pour, notamment, le monde de l'élevage.
16:24Et ces solutions permettent d'avoir, un, un rendement garanti,
16:27parce qu'on vend l'électricité à un prix convenu avec l'État à l'avance,
16:31ou sur les marchés financiers,
16:32qui vient rapporter, donc, Julien, 5, 6, 7, 8% selon les cas,
16:36avec une maturité connue de l'ordre de 5%.
16:39Donc, en fait, cette organisation,
16:42ben, en fait, c'est gagnant-gagnant.
16:43D'un côté, nous, acteurs de la transition énergétique,
16:46on a des financements qui permettent, en fait, de créer un effet de levier.
16:49Et après, d'être accompagnés par des grands acteurs bancaires
16:52comme, nous, notre partenaire, ce sont les caisses d'épargne, par exemple,
16:55qui viennent financer sur le long terme,
16:56on est sur, quand même, des maturités de 23 ans.
16:59Donc, c'est quand même très long.
17:01Et qui permet, en fait, de développer, cette année, nous,
17:03c'est plus de 300 centrales juste sur des bâtiments qu'on vient créer,
17:06et notamment grâce au soutien d'Enerf.
17:08– Avec une autre dimension que je trouve très intéressante,
17:11et je vais poser la même question à tous les deux,
17:12qui est la question de l'acceptabilité.
17:14Parce qu'il y a souvent, autour des projets d'énergie renouvelable,
17:17peut-être plus, d'ailleurs, autour des éoliennes que du solaire,
17:20vous me le direz, mais des questions d'acceptabilité.
17:23Il y a souvent des riverains qui disent,
17:24ben non, on n'en veut pas près de chez nous.
17:25Donc, le fait de les inciter, finalement, financièrement à participer
17:30et à en profiter, ce qui est très bien, ça accélère l'acceptabilité ?
17:34– Oui, en fait, il y a deux choses dans ce que vous dites.
17:35La première, c'est que le vent, le soleil et l'eau sont des biens communs.
17:38Donc, après tout, c'est assez logique, lorsqu'on vient exploiter ces ressources,
17:41ça bénéficie à tout le monde, et notamment aux gens du territoire concerné.
17:45Mais surtout, le financement participatif a cet immense mérite
17:48de rééquilibrer les débats.
17:49C'est-à-dire qu'il y aura toujours des gens qui s'opposent à ces projets,
17:52et ils en ont parfaitement le droit.
17:53L'idée n'est pas de jeter l'anathème sur eux.
17:56Mais par contre, l'intérêt du participatif,
17:57c'est qu'il met en exergue toutes celles et ceux qui soutiennent ces projets,
18:01toutes celles et ceux qui sont en faveur de l'émergence
18:03de cette transition énergétique sur les territoires.
18:05Et donc, voilà, c'est aussi l'intérêt du financement participatif,
18:07c'est que l'acceptabilité, il y en a sur tous les territoires,
18:10pour tous les sujets, y compris pour l'éolien.
18:13Et donc, c'est une sorte de caisse de résonance
18:14où on vient fédérer ceux qui sont pour,
18:16parce qu'on va rarement militer dans la rue
18:18quand on est favorable à quelque chose.
18:19– Est-ce que c'est pour vous une façon d'embarquer les riverains avec vous ?
18:23– Alors, aujourd'hui, nous, on n'a jamais eu, en 15 ans,
18:26de problème d'acceptabilité sur les projets solaires.
18:31Parce qu'en fait, le solaire parle à tout le monde.
18:33Tout le monde peut s'équiper aussi bien sur des petits outils solaires,
18:37ça peut être une horloge solaire qui donne la météo tous les jours,
18:40ça peut être une monde solaire, mais aussi, demain, on le sait bien,
18:43c'est qu'on va plus ou moins intégrer des capteurs solaires
18:47dans beaucoup d'énergie et beaucoup de filières.
18:49Donc nous, le solaire photovoltaïque, comment ça marche ?
18:52On met des panneaux sur une maison, ça produit de l'électricité.
18:54Aujourd'hui, toutes les maisons peuvent être équipées,
18:57très simplement, de panneaux solaires.
19:00Nous, notre métier, c'est le segment territorial,
19:02donc pour les collectivités, pour le monde rural,
19:05c'est-à-dire le monde agricole, les éleveurs et aussi les ETI.
19:08Concrètement, vous le savez, le vrai enjeu, l'acceptabilité, c'est le prix.
19:13Qu'est-ce qui va se passer ces prochaines années ?
19:14Avec la guerre en Ukraine, on a eu une explosion du prix,
19:17comme vous le savez, de l'électricité.
19:19Une des réponses à ça, c'est le solaire,
19:22et demain, couplé avec le stockage.
19:25Donc en termes d'acceptabilité, aujourd'hui, les gens veulent du solaire
19:28parce que c'est propre, c'est green, c'est très facile à déployer,
19:31c'est-à-dire que chacun peut avoir un kit de panneaux et l'installer chez lui,
19:35après, à plus ou moins grande dimension.
19:37Et autrement, aussi, le point qui est important,
19:39c'est qu'en termes d'acceptabilité, c'est financièrement,
19:42c'est moins cher que ce qu'il pourrait payer ailleurs.
19:46Vous avez proposé un classement des régions,
19:47alors on va le faire, ce classement.
19:50Quel est le podium ?
19:51Le podium, il est un peu inattendu,
19:54puisqu'on pouvait s'attendre à ce que la région Île-de-France soit en tête,
19:57ne serait-ce que du fait du nombre d'habitants qu'elle compte.
20:00Mais c'est l'Occitanie, figurez-vous, qui arrive...
20:03Vous êtes un peu jugé parti, parce que vous êtes basé où, déjà ?
20:06On est basé à Montpellier.
20:07Effectivement, peut-être qu'on a été incliné à trafiquer les chiffres.
20:10Non, pas du tout.
20:11Occitanie en 1 ?
20:12Occitanie en 1. Après, il faut aussi le dire,
20:14l'Occitanie, c'est une des plus grandes régions françaises,
20:16en termes de territoire, ça va de Toulouse à Montpellier,
20:17donc c'est quand même extrêmement grand.
20:19Et il y a beaucoup de projets qui émergent dans cette région,
20:22donc ça explique aussi cela.
20:24Ensuite, on a, en numéro 2, la région Île-de-France,
20:27et en numéro 3, la région Renal-Pauvergne, qui termine le podium.
20:31C'est quoi ? C'est du volontarisme politique ?
20:33C'est-à-dire qu'on parle de région, donc il faut, à la tête de la région,
20:36un homme ou une femme qui décident de favoriser le développement des énergies renouvelables.
20:41Oui, je pense qu'on peut faire une corrélation,
20:42parce que typiquement, Carole Delga, qui a lancé l'objectif
20:45d'être la première région à énergie positive en Europe à l'horizon 2050,
20:49pour ce qui est de l'Occitanie,
20:50on voit bien qu'il y a quand même cette énorme volonté,
20:53et il se passe beaucoup, beaucoup de choses sur ce territoire,
20:56il faut le reconnaître.
20:57Donc sans doute que ça a aussi effectivement un lien direct
21:00qui explique le fait que la région Occitanie soit la plus dynamique,
21:03nous concernant sur l'investissement, le financement de la transition énergétique.
21:06En vous écoutant parler, je me souviens de ce chiffre,
21:09je crois qu'il y a 6 000 milliards d'épargnes...
21:13Des Français potentiellement utilisables.
21:16Quand on parle de financement de la transformation environnementale et sociétale,
21:19vous êtes une forme de démonstration que c'est possible.
21:22Mais c'est ça, et c'est même majeur ce chiffre-là,
21:24je pense qu'il faut que tout le monde l'apprenne et le connaisse.
21:276 000 milliards d'euros, c'est le stock d'épargne dont on dispose,
21:29ce n'est pas notre patrimoine, c'est l'épargne.
21:31Et donc ça montre quoi ?
21:33Qu'on a très largement les moyens de notre transition énergétique.
21:35Très largement.
21:36Les Français mettent entre 80 et 100 milliards d'euros de cotés chaque année.
21:40Vous voyez, quand on regarde le rapport Pisani-Ferry-Maffouse,
21:42qui nous dit qu'on va devoir investir 80 milliards d'euros en plus chaque année,
21:46mais on peut très concrètement faire bien ces choses-là.
21:48Comment inciter les Français à finalement flécher leur argent ?
21:53Déjà en nous faisant connaître auprès d'eux.
21:54Bon, ça d'accord, mais...
21:56Toutes les conditions sont réunies,
21:58mais ce qui est très important, comme vous le dites,
22:00c'est qu'il faut une impulsion.
22:01Et l'impulsion, c'est évidemment l'État.
22:03Il faut bien comprendre qu'aujourd'hui,
22:05il ne faut pas opposer le renouvelable avec le nucléaire.
22:08On a la chance d'avoir le nucléaire.
22:10Le nucléaire, c'est un système de base.
22:11Sans rentrer dans la technique,
22:12on ne peut pas piloter du nucléaire comme on pilote par exemple du solaire.
22:17Le solaire, on peut à tout moment le couper ou le faire fonctionner.
22:20C'est-à-dire que dans une journée, comme vous le savez,
22:22entre 7h et 11h du matin, il y a un pic de consommation.
22:25Après, ça descend et ça revient.
22:27Donc concrètement, pour accompagner ce développement
22:29et donc mobiliser les Français,
22:32il faut un cadre politique lisible et qui donne des objectifs clairs.
22:35Et ce qui est vrai, c'est que depuis 15 ans,
22:37on connaît des changements et une volatilité politique
22:41avec beaucoup de délais pour sortir, on va dire, le cadre réglementaire
22:45qui permet en fait le développement de nos projets, on va dire, ENR.
22:49Donc en fait, la réalité, c'est qu'une forte volonté politique
22:53nous permettrait de favoriser cette croissance verte
22:57et de mobiliser l'épargne des Français
22:59avec la possibilité d'avoir un rendement garanti dans le temps
23:03et en finançant la transition énergétique.
23:05Il y a une incitation fiscale évidemment qui serait idéale.
23:07Évidemment, ça aiderait.
23:08Merci beaucoup. Merci à tous les deux.
23:09On passe à notre rubrique Start-up.
23:17Smart Ideas avec Niels Mangold.
23:20Bonjour, bienvenue.
23:21Vous êtes le fondateur de Nilman,
23:23entreprise créée en avril 2022.
23:26On va parler de vélos, de vélos innovants.
23:29C'était quoi l'idée de départ ?
23:31Exactement, l'idée de départ, c'était de recréer en fait
23:34des vélos vraiment fabriqués en France.
23:37Tout est né d'un constat, c'est qu'aujourd'hui,
23:40la plupart des vélos du marché,
23:43qui sont principalement en carbone,
23:46viennent d'Asie en fait.
23:48Quand je dis la plupart, c'est l'écrasante majorité.
23:51Du coup, l'idée de départ, c'est de dire
23:54en fait, on sait le refaire en France.
23:57Il n'y a pas de raison qu'on ne le refasse pas.
23:58Donc, l'objectif, c'est de recréer ces compétences-là
24:01et de recréer ce savoir-faire et vraiment,
24:04au-delà d'un atelier de fabrication de vélos
24:07qui soit vraiment français.
24:09C'est comme ça qu'on le dit.
24:10C'était le point de départ, notamment, je crois, les cadres.
24:13Les cadres, ils sont à 95, 97, 98, 99% fabriqués en Asie, c'est ça ?
24:20Je n'ai pas de chiffre exact, mais c'est l'ordre de grandeur.
24:24Vous êtes basé en Alsace ?
24:25Exactement, à Strasbourg.
24:27Ça existait encore ou alors il faut vraiment repartir de zéro
24:30quand on se dit, je vais créer un cadre de vélo français ?
24:32Oui, alors nous, en Alsace, les compétences n'existaient pas.
24:36En France, elles existent encore, mais c'est vraiment niche.
24:41Il y a très peu de monde qui sait, qui a encore ce savoir-faire-là.
24:45Aujourd'hui, nous, en Alsace, on a recréé ce savoir-faire
24:49et c'est toute la difficulté, le temps de développement que ça prend.
24:53Notre objectif aussi, à nous, c'est de faire en interne tout ce qui peut l'être.
24:58On a dessiné nous-mêmes notre modèle, on a designé nous-mêmes nos moules.
25:05On fait tout au maximum de A à Z.
25:08Vos prototypes ont été volés.
25:10C'est quand même, dans l'histoire d'une entreprise, un sacré coup dur.
25:15Ça s'est passé quand et vous en êtes où aujourd'hui ?
25:17Comment vous essayez de contourner cet obstacle ?
25:20Ça s'est passé en marge du salon du Made in France à Paris,
25:23qui avait lieu du 8 au 11 novembre.
25:27Dans la nuit précédant l'ouverture du salon, on s'est fait voler nos vélos dans la camionnette,
25:32qui étaient à la fois des prototypes, mais aussi nos vélos d'essai et d'exposition,
25:37et qui devaient nous servir à lancer tout le plan de commercialisation.
25:40De retour du salon, ces vélos-là devaient partir en essai dans la presse, etc.
25:46Du coup, ne plus les avoir, ça retarde tout le plan de commercialisation.
25:52Les conséquences, ce n'est pas juste quatre vélos perdus.
25:56Les conséquences, c'est, sur le salon, un stand vide, ou presque.
26:00Forcément, des pertes d'opportunités de prix de commande.
26:04Et puis, le retard de ce plan de commercialisation, donc le préjudice est assez important.
26:08Vous avez lancé un plan de financement participatif, c'est ça ?
26:10Du coup, pour nous aider à passer ce cap-là,
26:12parce que pendant ce temps-là de reproduction qu'on a relancé, c'est en cours,
26:17les charges fixes et le décalage de ce plan-là, on doit pouvoir assumer ces charges fixes
26:23à un moment où, mécaniquement, la trésorerie est au plus bas,
26:26puisque fin de période de développement, début de commercialisation.
26:30C'est mécanique, c'est normal.
26:31Et du coup, pour passer ce cap-là, on a lancé une collecte en ligne.
26:37Et alors, il faut, profitons-en, il reste une nuit de 30, présenter ces vélos.
26:40On ne l'a pas fait encore pour des vélos électriques,
26:43mais l'objectif, c'est qu'ils soient les plus légers possibles, c'est ça ?
26:45Oui, alors déjà, l'objectif, c'est surtout que ce soit des vélos.
26:48C'est-à-dire qu'on a effectivement dans la gamme un vélo à assistance électrique,
26:52mais c'est un vélo à assistance électrique et ce n'est pas une mobylette.
26:55Je sais pas ce que vous voulez dire.
26:58Donc, en l'occurrence, le vélo à assistance électrique, chez nous, il fait moins de 12 kilos.
27:02Donc, c'est pour dire, justement, c'est avant tout un bon vélo.
27:05L'assistance est là pour assister.
27:07Et ça, ce sera un des modèles.
27:08Les autres sont des vélos à l'ancienne, entre guillemets.
27:11Exactement.
27:13Des vélos dits musculaires, aujourd'hui.
27:14Du coup, qui sont des vélos, on a une gamme urbaine, donc avec des guidons plats,
27:20donc des vélos, selon les modèles, on a du mono vitesse, du 8 vitesses, du 11 vitesses.
27:26Et après, on a une gamme de vélos de loisirs pour le gravel et la route,
27:30qu'on a également dans la gamme.
27:31La particularité de toute notre gamme, c'est que toute notre gamme est en transmission par courroie.
27:37Donc, ça simplifie le quotidien du cycliste.
27:40Il n'y a pas d'entretien.
27:41Et c'est un milieu que vous connaissez bien, parce que vous l'avez pratiqué à un très haut niveau, c'est ça ?
27:45Oui, j'ai couru à haut niveau jusqu'en 2022.
27:48Alors, dans une discipline un peu particulière, le pignon fixe.
27:51Mais j'ai couru jusqu'au dernier résultat.
27:55Du coup, en 2022, j'ai pu faire 11e à ce qui est les championnats du monde du pignon fixe.
28:00Bon, ça donne un peu d'expertise pour se lancer dans la fabrication de vélos.
28:04Merci beaucoup, Nils Mangold, et bon vent à vos vélos.
28:07Nilman, on vous souhaite le meilleur.
28:09Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
28:12Merci à toutes et à tous de votre fidélité à la chaîne des audacieuses et des audacieux.
28:16Salut !