La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a demandé jeudi à Emmanuel Macron de nommer "rapidement" un Premier ministre en remplacement de Michel Barnier censuré la veille car "il ne faut pas laisser le flottement" s'installer.
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00:00« France Inter, Léa Salamé, Nicolas Demorand, le 7-10 ».
00:06Et avec Léa Salamé, nous recevons ce matin la Présidente de l'Assemblée Nationale
00:11dans le grand entretien du 7-10, questions et réactions, amis auditeurs au 01-45-24-7000
00:18et sur l'application de Radio France.
00:20Yael Brone-Pivet, bonjour.
00:22Bonjour.
00:23Et bienvenue sur Inter au lendemain d'une journée historique à bien des égards, avec
00:27la première censure depuis 1962 d'un gouvernement, celui de Michel Barnier, devenu le Premier
00:34Ministre le plus éphémère de la Ve République.
00:37Yael Brone-Pivet, vous qui appartenez à ce bloc central qui soutenait le gouvernement,
00:44comment qualifiez-vous ce qui s'est passé hier à l'Assemblée Nationale ? C'est
00:48une crise sans précédent, c'est un gâchis, c'est un désastre.
00:53Quelle est votre analyse ce matin ?
00:55J'ai d'abord une pensée pour le Premier Ministre, pour Michel Barnier.
01:00Hier, j'ai vu un homme qui s'est engagé pendant des mois pour essayer de donner un
01:05budget à la France et qui n'a pas réussi à convaincre l'Assemblée Nationale et donc
01:12j'avais de l'empathie pour cet homme.
01:15C'est pour ça que vous aviez l'air, parce que c'est vrai, c'est vous qui avez lu les
01:17résultats à 20h30, les 331 voix qui ont voté la motion de censure, on vous sentait
01:23sombre, grave, accablée.
01:25Pas accablée, mais en tout cas, il ne faut jamais oublier qu'en politique, il y a des
01:29hommes et des femmes qui s'engagent, qui s'engagent corps et âme, qui travaillent
01:33jour et nuit pour l'intérêt des Français, alors on peut être d'accord, pas d'accord
01:36avec eux, mais il faut toujours reconnaître l'engagement que ça implique, les sacrifices
01:41que ça implique dans tous les bords politiques.
01:44C'est violent pour vous, à vos yeux, comme fin de carrière politique.
01:48C'est évidemment très dur, donc il y a ce moment un peu d'humanité, il faut rester
01:54humain quand vous faites de la politique, c'est important.
01:56Après, il y a la gravité du moment, vous l'avez rappelé, ça n'est pas arrivé depuis
02:0262 ans, nous sortons d'une dissolution, ce n'était pas un moment anodin non plus,
02:08donc nous avons enchaîné dissolution, adoption d'une motion de censure, donc oui, le moment
02:13est grave, il faut maintenant que nous réussissions à trouver les moyens pour apporter de la
02:18stabilité, pour doter le pays d'un budget.
02:21Dans le moment actuel, lorsque l'on voit l'instabilité dans le monde, lorsque l'on
02:26voit les défis qui sont les nôtres, et bien il ne faut pas perdre de temps, donc il y
02:30a ça aussi, de la gravité, mais cette gravité ne doit pas enlever l'humanité.
02:35Au-delà de la personne de Michel Barnier, cette censure, c'est l'échec de qui,
02:37Ayle Braune-Pivet, du Bloc Central auquel vous appartenez, de cette stratégie qui a
02:41consisté à ménager, voire à marchander le soutien du Rassemblement National, ou
02:45c'est l'échec du Président de la République qui, on le rappelle, a expliqué qu'il avait
02:4910 sous pour éviter la censure sur le budget à l'automne, et qui obtient la censure
02:55du budget à l'automne ?
02:56C'est un échec collectif, je crois que c'est un échec collectif, nous n'avons pas réussi
03:01à dialoguer suffisamment, nous n'avons pas réussi à construire suffisamment ensemble.
03:07Moi, je me souviens, lorsque j'ai été élue présidente de l'Assemblée Nationale en 2024,
03:12j'ai fait un discours que j'ai improvisé, je ne l'avais pas préparé, et j'avais dit
03:16les Français nous enjoignent de travailler ensemble, les Français nous enjoignent de
03:20trouver des solutions aux problèmes qu'ils ont exprimés pendant cette campagne, le pouvoir
03:24d'achat, la sécurité, l'accès aux soins, le grand âge, etc.
03:29Mettons-nous autour de la table, travaillons ensemble.
03:31Et bien hier, c'est l'échec de cela, nous n'avons pas réussi à nous mettre autour
03:36de la table pour travailler ensemble, mais il faut pourtant le faire parce que…
03:40Mais ils étaient où, pardon, mais ils étaient où les ténors du Bloc Central pendant ces
03:44trois mois où Michel Barnier essayait d'avoir un gouvernement ? Vous les avez vus, vous
03:48les avez entendus ? Edouard Philippe, Gabriel Attal, Gérald Darmanin, François Bayrou,
03:52parce qu'ils n'ont pas parlé ? Si on devait être un peu durs, on dirait qu'ils
03:56se sont un peu planqués, non ?
03:57Moi, ce n'est pas le sentiment que j'ai eu, parce que je les ai vus à l'Assemblée
04:01Nationale porter un certain nombre de choses pour ceux qui sont élus, mais à nouveau…
04:06On va dire qu'ils ont fait le service minimum minimum, non ?
04:08En tout cas, ce qui est sûr, c'est que ce dialogue, cette co-construction, elle
04:11a échoué, et pourtant, il faut qu'elle marche, parce qu'aujourd'hui, le gouvernement
04:17de Michel Barnier a été censuré.
04:19Mais l'Assemblée Nationale n'est pas dissoute, l'Assemblée Nationale est ce
04:24qu'elle est dans sa composition, et elle ne va pas changer jusque, à minima, en juillet
04:302025.
04:31Donc il faut bien que cette Assemblée Nationale, elle fonctionne, il faut bien que les groupes
04:35politiques construisent ensemble.
04:37Nous n'avons pas le choix, ça n'est pas une option, et ça n'était pas une option
04:41en juillet, mais aujourd'hui, ça l'est encore moins, et donc nous avons besoin de
04:45doter la France d'un budget, nous avons besoin de travailler ensemble, donc allons-y,
04:51ardemment, et peut-être que cette crise, ce moment de tension que nous avons vécu hier
04:58et ce moment grave, doit permettre aussi le sursaut de chacun, pour que chacun prenne
05:03ses responsabilités.
05:04C'est une ardente obligation.
05:06Emmanuel Macron doit s'exprimer ce soir à la télévision, que doit-il dire selon
05:11vous, Yael Brown-Pivet ? Quel message adresser aux Français ?
05:14Moi je crois d'abord qu'il doit rassurer les Français, et c'est aussi ce que je
05:19suis venue faire sur votre antenne ce matin, les institutions sont solides, elles tiennent.
05:25Hier soir, j'ai réuni l'ensemble des présidents de groupe à l'Assemblée Nationale,
05:29après le vote de la motion de censure, pour discuter du fonctionnement de l'Assemblée
05:33Nationale.
05:34L'Assemblée Nationale fonctionne, et elle fonctionnera jusqu'au bout, et ça c'est
05:38important, il faut qu'il le sache, et je pense que le Président de la République
05:42doit d'abord dire cela.
05:43Ensuite, moi je préconise qu'il procède rapidement à la nomination d'un Premier
05:50Ministre.
05:51C'est important, il ne faut pas laisser de flottement, il faut qu'il y ait un Premier
05:55Ministre qui puisse justement dresser cette table et discuter avec les uns et les autres
05:59pour adopter un budget.
06:00Vous envoyez Emmanuel Macron à la mi-journée, vous allez lui dire, ne nous refait pas deux
06:05mois et demi en vacances de pouvoir ?
06:08Je vais surtout lui dire, il faut nommer rapidement, je lui ai déjà dit qu'il fallait
06:11nommer rapidement dans cette hypothèse-là, c'est important parce que nous avons le
06:15mois de décembre pour travailler sur le budget.
06:17Il en est convaincu ?
06:18Je crois, oui.
06:19Olivier Faure, qui était à votre micro tout à l'heure, et Marine Tondolier, demandent
06:23au Président de la République de recevoir tous les chefs de parti du Front Républicain,
06:26tous, à l'exception du Rassemblement National, qu'est-ce que vous en pensez ?
06:30Moi, je pense que le Président de la République, si dans un moment comme celui-ci, devait recevoir
06:36les groupes politiques et c'est son choix, il doit recevoir tous les groupes politiques.
06:39Y compris le Rassemblement National ?
06:41Tous les groupes politiques.
06:42Évidemment, ça ne veut pas dire que vous travaillez avec tous les groupes politiques,
06:46ça ne veut pas dire que vous négociez avec tous les groupes politiques, mais dans votre
06:52rôle institutionnel, vous devez recevoir tout le monde.
06:55Hier, moi, lorsque j'ai réuni les présidents de groupe, j'ai évidemment réuni également
06:59Marine Le Pen et Mathilde Panot.
07:00Mais cette stratégie qui a été celle de Michel Barnier et d'Emmanuel Macron depuis
07:05trois mois, c'est-à-dire de traiter le Rassemblement National, de les considérer, de leur donner
07:12des concessions, on l'a vu sur les derniers jours, notamment sur le déremboursement des
07:17médicaments, c'est une bonne stratégie ? Il faut que le prochain Premier ministre
07:20continue à les traiter, à avoir avec eux leur ligne rouge, pas leur ligne rouge, pour
07:25obtenir leur soutien ?
07:26Ce que je crois profondément, c'est qu'il faut écouter le vote des Français, les préoccupations
07:31des Français.
07:32Les Français ont été 11 millions à voter pour le Rassemblement National et ils nous
07:36ont dit des choses.
07:37Alors, écouter ce que les Français nous ont dit en votant Rassemblement National,
07:41ça ne veut pas dire négocier avec le Rassemblement National.
07:44Vous savez, lorsqu'avec Gérard Larcher, on a organisé la marche pour la République
07:47et contre l'antisémitisme en novembre 2023, la question de la participation du Rassemblement
07:54National s'est posée à nous.
07:55Et qu'avons-nous dit ?
07:56Nous avons dit, un, nous nous adressons aux Français, nous ne nous adressons pas aux
07:59partis politiques.
08:00Deux, nous n'interdisons personne.
08:02En revanche, nous ne marcherons pas aux côtés du Rassemblement National.
08:05Eh bien, aujourd'hui, c'est un petit peu la même chose.
08:08Nous devons écouter ce que les électeurs du Front National nous disent et ce qu'ils
08:11expriment dans les urnes et le prendre en compte dans les politiques que nous menons.
08:15Mais ça ne veut pas dire travailler avec eux, négocier avec eux.
08:19C'est deux choses qui sont différentes.
08:20Mais c'est ce qui a été fait là.
08:21Je vous l'accorde, c'est peut-être un peu ténu.
08:23C'est ce que j'allais vous dire.
08:24Parce que pour moi, c'est très clair.
08:26Oui, pour vous, c'est très clair.
08:27Mais là, ça ne l'a pas été.
08:28Je vais dire, nommément, Michel Barnier a plusieurs reprises...
08:32J'ai vu.
08:33Vous avez vu ?
08:34J'ai vu.
08:35Et c'est ce qu'il faut arrêter de faire ?
08:37Ça vous a choqué ?
08:38En tout cas, c'est quelque chose qui m'a heurtée parce que mon engagement politique
08:42est un engagement politique qui est contre les extrêmes, que ce soit l'extrême gauche
08:47ou l'extrême droite.
08:48Et je ne travaille pas avec ces extrêmes, quels qu'ils soient.
08:51Alors vous dites au prochain Premier ministre d'arrêter de dire toutes les trois phrases
08:54« Madame Le Pen, j'ai fait ça pour Madame Le Pen », etc.
08:58En tout cas, je dis au nouveau Premier ministre qui sera nommé par le Président de la République,
09:02il faut tenir compte de l'ensemble des préoccupations des Français.
09:05Il ne faut exclure, a priori, aucun Français de la réflexion que l'on doit avoir sur
09:10le programme de gouvernement qui sera mis en place.
09:13Tout à fait clair.
09:14Pour moi, c'est très clair.
09:15Le gouvernement, en tout cas, va gérer les affaires courantes, le gouvernement des missionnaires,
09:19avant la nomination d'un nouveau Premier ministre.
09:21Que se passe-t-il au Parlement pendant ce temps-là ? Le shutdown ou le travail continu ?
09:26Alors absolument pas.
09:27C'est pour ça que j'ai réuni les présidents de groupe hier.
09:28Déjà, nous nous parlons et nous dialoguons.
09:30Toutes les activités parlementaires qui ne nécessitent pas la présence du gouvernement
09:35continuent.
09:36Donc les commissions permanentes se réunissent, les missions d'information ont lieu, l'activité
09:40de contrôle, les commissions d'enquête se poursuivent, les nominations se poursuivent.
09:44Tout ce que l'on peut continuer se poursuit et c'est ce que nous avons acté hier avec
09:50les présidents de groupe.
09:51Maintenant, il faut qu'il y ait un nouveau gouvernement rapidement pour que celui-ci
09:55puisse reprendre les discussions budgétaires puisque là aussi, il y a plusieurs options
10:00qui sont sur la table.
10:02Quelle est votre préconisation sur les plusieurs options sur la table ? Est-ce qu'il doit reprendre
10:06le projet de budget décrit par Michel Barnier et l'amendé ou un nouveau budget total ?
10:14S'il y a un Premier ministre avec son gouvernement qui est nommé rapidement, moi ma préférence
10:18va vers la poursuite de la navette parlementaire.
10:21Sur le projet de loi de sécurité sociale qui n'a pas été adopté avec l'adoption
10:25de la motion de censure, nous pouvons entamer ce que l'on appelle une nouvelle lecture
10:30avec une capacité d'amender, etc.
10:32Et sur le texte budgétaire, la navette aujourd'hui se poursuit, le texte est en discussion au
10:37Sénat.
10:38Moi, mon souhait, c'est cela.
10:39A partir du moment où il y a des discussions avec l'ensemble des présidents de groupe
10:44pour pouvoir se mettre d'accord finalement sur un socle minimum de budget, on pourrait
10:48très bien imaginer qu'on prendrait l'engagement d'examiner un budget rectificatif au premier
10:53trimestre 2025, mais là on pourrait doter, il est encore temps de le faire, doter la
10:58France d'un budget avant la fin de l'année, il est encore temps.
11:02Ce n'est pas évident, le temps est extrêmement serré, mais vous pourriez voter un budget
11:07avant Noël.
11:09C'est juridiquement et politiquement possible, si à nouveau tout le monde se met autour
11:13de la table, et je ne sais pas si la situation ainsi créée hier par l'adoption de cette
11:18motion de censure le permettra.
11:20Vous savez, pour se mettre autour de la table, il faut aussi avoir envie de se mettre autour
11:23de la table.
11:24Oui, parce qu'en l'état, sur ces questions de budget, Michel Barnier a évoqué une menace
11:29bien réelle.
11:30S'il n'y a pas de budget pour 2025, le barème de l'impôt sur le revenu ne sera plus indexé
11:35sur l'inflation.
11:36L'impôt augmentera pour 18 millions de Français, 380 000 ménages deviendront automatiquement
11:42imposables.
11:43Sauf si est votée une loi spéciale très rapidement pour empêcher cela.
11:50C'est la priorité.
11:51Alors en fait, justement, ce que je viens de vous expliquer, c'est que la loi spéciale
11:54est une des options, ça n'est pas la seule.
11:57Il y a aussi une autre option qui est celle qui avait été utilisée en 1962.
12:01Ce qui est formidable avec ces événements, c'est qu'on se replonge dans l'archéologie
12:04politique de notre pays.
12:06Et c'était la présentation d'un nouveau budget qui doit être présenté avant le
12:1011 décembre.
12:11Vous conviendrez que c'est extrêmement serré, mais c'est aussi une option qui existe.
12:14Après, il y a effectivement la loi spéciale que vous avez évoquée, qui est la dernière
12:18option qui est sur la table et qui est la reconduction des impôts tels qu'ils existent
12:24aujourd'hui.
12:25Et il faudra voir, et nous l'avons évoqué également hier avec les différents présidents
12:29de groupe, s'il n'y a pas un moyen d'adapter cette loi spéciale pour y avoir une réévaluation.
12:35Vous êtes très claire ce matin, vous espérez une nomination de Premier ministre aujourd'hui
12:40ou demain, pour qu'il puisse reprendre le texte et l'amender et pouvoir le déposer
12:45avant le 11.
12:46Après le 11, c'est fini.
12:47Il n'y a pas de budget avant Noël.
12:50Je n'ai pas été claire alors, parce qu'avant le 11, c'est un nouveau budget.
12:54Là, si le Premier ministre est nommé aujourd'hui, il peut très bien reprendre le budget tel
13:00qu'il est.
13:01Ce n'est pas un nouveau texte.
13:02C'est de reprendre le budget tel qu'il existe aujourd'hui, de reprendre la navette
13:05telle qu'elle existe aujourd'hui et d'amender en fonction des discussions politiques qu'il
13:09y aura entre les différents groupes politiques.
13:11Alors on passe au standard d'un auteur.
13:13C'est tellement technique que je ne m'exprime pas forcément très clairement, mais c'est
13:18important de le préciser pour que vos auditeurs comprennent bien toutes les options qui sont
13:22sur la table.
13:23Moi, j'aime bien justement ne pas mentir aux Français et leur expliquer justement
13:27quelle est l'exacte situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui.
13:30Plusieurs auditeurs ont des questions à vous poser.
13:33Bonjour Sébastien.
13:34Oui, bonjour.
13:35Bonjour France Inter.
13:36Bonjour Madame la Présidente.
13:37Bonjour Monsieur.
13:38Lors de la précédente législature où votre parti avait une majorité relative, vous
13:45n'avez pas réussi à faire travailler l'Assemblée.
13:49Vous êtes un peu le visage de cet échec.
13:52Vous vous êtes représenté, vous avez été réélu, grand bien vous fasse.
13:55Mais comment vous comptez travailler avec une Assemblée aussi divisée alors que vous
14:00n'aviez même pas réussi à travailler avec une Assemblée qui vous était plus favorable ?
14:03Merci Sébastien pour cette question.
14:05Yael Brone-Pivet vous répond.
14:07Merci Monsieur, mais vous me permettrez de ne pas partager votre appréciation.
14:13L'Assemblée de 2022 à 2024 a adopté plus d'une centaine de textes et nous avons créé
14:19à mon initiative justement ce que l'on a appelé des semaines transpartisanes où
14:24pour la première fois les textes étaient dès l'origine portés par des députés
14:28de la majorité et des députés de l'opposition.
14:31Ça ne s'était jamais fait et dans ce cadre-là nous avions adopté plus d'une trentaine
14:35de textes à l'unanimité.
14:36Je vous indique que sous cette mandature-là, depuis 2024, depuis la rentrée, donc depuis
14:42octobre 2024, nous avons décidé, toujours sur ma proposition avec l'ensemble des présidents
14:47de groupe, de continuer ces initiatives transpartisanes et nous avons d'ores et déjà adopté,
14:53depuis le début de l'année, huit textes à l'unanimité.
14:57Donc moi je ne suis pas d'accord sur le fait que l'Assemblée nationale n'est pas capable
15:01de se retrouver...
15:02Vous arrivez à parler à tout le monde, c'est ce que vous nous dites, donc pourquoi pas
15:05vous en fait ?
15:06Vous savez quoi ?
15:07Non mais je vous pose la question, Elbronne Pivet, pourquoi pas vous ?
15:11Juste pour terminer là-dessus, ce qui est intéressant, c'est que la vie de l'Assemblée
15:15est très diverse.
15:17Nous avons voté hier, il y a eu une motion de censure, avant hier il y a eu quatre textes
15:22adoptés à l'unanimité.
15:23Avant hier, ça n'est pas il y a un an ou il y a deux...
15:27Vous comprenez ce que je veux dire ?
15:28Oui, on comprend.
15:29Pourquoi pas vous ?
15:30Parce que moi je suis à la présidence de l'Assemblée nationale et j'ai le sentiment
15:33que c'est là que je suis vraiment la plus utile.
15:36On a besoin de stabiliser les institutions, on souligne souvent l'entente parfaite que
15:42je peux avoir avec le président du Sénat, je crois qu'aujourd'hui, président du Sénat,
15:47président de l'Assemblée nationale, on doit être pleinement dans cette mission de stabilisation
15:52de notre République.
15:53Retour au standard.
15:54Bonjour Françoise.
15:55Oui, bonjour.
15:56Vous nous appelez de Bordeaux.
15:57Oui, je m'appelle de Bordeaux, je m'appelle Françoise donc, et je voudrais poser une situation,
16:06je suis une citoyenne de base et je n'ai pas très bien compris les réponses à l'ambitié
16:11de madame la présidente.
16:13Seulement, je pose une simple question.
16:16Quant à l'heure actuelle, ça s'est passé hier, c'est une dame qui risque d'être,
16:23qui est en suspicion d'inéligibilité, d'un côté et de l'autre, monsieur Mélenchon
16:30qui n'a aucun pouvoir politique et qui perrore partout, la démission et que ceci et que
16:38cela.
16:39Est-ce que la démocratie n'est-elle pas déjà en péril, voire un état d'encéphalogramme
16:46plat ? Voilà ma question concrète à madame la présidente.
16:51Plus personne n'y croit.
16:53Merci Françoise pour cette intervention.
16:57Yaël Bronepy va vous répondre.
16:59Merci beaucoup, vraiment je n'avrai de ne pas être assez claire.
17:03Moi ce que je crois, c'est qu'il ne faut travailler avec aucun extrême, que ce soit
17:07l'extrême gauche ou l'extrême droite.
17:09Moi j'appelle de mes voeux un gouvernement d'union républicaine, des démocrates et
17:15de ceux qui partagent les mêmes valeurs, allant du parti socialiste au républicain,
17:20et en revanche, et ça je suis très claire là-dessus, il faut prendre en compte les
17:25préoccupations des français, quel que soit leur vote.
17:28Vous voulez un gouvernement qui va du PS au LR, c'est ce que je vous dis ce matin,
17:35mais quelle incarnation ? Quel premier ministre ? Quelqu'un qui vient du bloc central, du
17:39PS ou des LR ? Moi j'aimerais, dans un monde idéal, j'aimerais
17:43ce gouvernement là.
17:44Maintenant, si ça n'est pas possible, au moins que nous mettions d'accord entre démocrate
17:49et républicain sur un programme législatif qui nous permette de traiter et de répondre
17:55aux priorités des français telles qu'ils les ont exprimées dans les urnes.
17:58Après, quelle incarnation ? Moi j'ai évidemment des idées, j'en parlerai tout à l'heure
18:04au Président de la République, et j'imagine qu'aujourd'hui c'est une journée de consultation,
18:08mais il faut quelqu'un qui, je crois, connaisse très bien l'Assemblée Nationale, parce
18:13qu'on voit qu'elle est d'une complexité folle, et qui, effectivement, ait cette capacité
18:20à animer et à dresser cette table, et à animer le dialogue et la concertation.
18:25Et vous la voyez cette personne ? Vous n'allez évidemment pas nous donner le nom au micro
18:27ce matin, vous allez le dire à Emmanuel Macron dans deux heures, mais vous l'avez cette
18:32personne ? Vous pensez qu'il y a quelqu'un qui, aujourd'hui, serait idoine ?
18:35Moi, je crois qu'il y a plusieurs personnes qui répondent à cette définition, mais en
18:41tout cas, ce qui est sûr, c'est que nous avons besoin d'avancer.
18:45Mais, pardon, il y a deux choix aujourd'hui pour Emmanuel Macron, soit de prendre, comme
18:49vous dites, quelqu'un qui serait plutôt central et qui pourrait être compatible avec
18:54le centre-gauche, soit choisir quelqu'un et rester sur la même ligne de LR ou ex-LR,
18:59comme Sébastien Lecornu, qui serait LR compatible et RN compatible.
19:04Vous connaissez la sensibilité qui est la mienne, et moi, je préférerais qu'il y ait
19:10un élargissement de la majorité vers les sociodémocrates et vers la partie de la gauche
19:17de l'hémicycle qui partage les valeurs républicaines.
19:20Donc, ce n'est pas tout le nouveau Front Populaire, j'ai toujours été claire là-dessus, aucune
19:23alliance et aucune compromission avec la France insoumise, mais il y a, dans l'hémicycle,
19:28un certain nombre de sociodémocrates avec lesquels nous devons travailler, et j'ai
19:33envie de travailler.
19:34Si nous devons nous tourner vers quelqu'un, et bien moi je souhaite que nous nous tournions
19:37vers eux, et je ne souhaiterais pas me tourner vers l'extrême-droite.
19:41Et nous avons échangé, comme j'échange avec beaucoup de parlementaires, DLR, OPS,
19:50moi je vois qu'il y a d'un côté les têtes de pont, les chefs de parti, les chefs de
19:54groupe, et puis de l'autre côté, moi je discute aussi beaucoup avec les parlementaires,
19:58avec les députés.
19:59Et bien moi les députés me disent qu'ils ont envie qu'on travaille ensemble, parce
20:02que c'est ce qu'ils font.
20:03Dans ces textes transpartisans dont je vous parlais, dans les commissions, sur leur territoire,
20:07dans l'hémicycle, et bien maintenant il faut qu'on franchisse une étape supplémentaire.
20:10Je vois que dans notre pays, et bien c'est cette fameuse culture du compromis, cette
20:15fameuse culture de la coalition, on a du mal à y venir, c'est difficile, et bien
20:19il faut y aller pourtant, et donc il y aura probablement des soubresauts, mais ça ne
20:23veut pas dire qu'il faut renoncer.
20:24A nouveau, je reviens sur ce que je disais au début, nous n'avons pas le choix, puisque
20:28nous n'avons pas d'autre assemblée.
20:30Nous n'avons pas d'autre assemblée, donc cette assemblée doit apprendre à travailler
20:34ensemble.
20:35Question au Standard de Frédéric, bonjour, bienvenue.
20:37Bonjour Inter, Madame Brantujet, bonjour.
20:40Bonjour Monsieur.
20:41Nous avons bien entendu, disons, vos désirata, mais ce ne sont peut-être pas ceux des Français,
20:46tout le monde aura compris hier, que ce n'est pas Michel Barnier qui a été censuré, mais
20:51M. Macron, pour avoir d'abord laissé la France sans gouvernement pendant des semaines,
20:56puis appelé un attelage rejeté par les Français, sans programme.
20:59Dès lors, ne pensez-vous pas qu'il serait logique, institutionnellement, qu'il appelle
21:05aujourd'hui un ou une première ministre, issued durant du nouveau Front Populaire,
21:10qui a été validé par les Français, et qui a un programme, en sachant que ce programme
21:17est un programme de législature sur cinq ans, et que donc il peut être adapté avec
21:22des concessions, avec une façon de travailler, telle qu'on l'avait décrit, en se rendant
21:26compte des réalités actuelles de l'assemblée ?
21:28Bien compris Frédéric, merci, réponse rapide de Yaël Brone-Pivet.
21:31Le Président de la République pourrait très bien, effectivement, appeler un premier ministre
21:36plutôt de sensibilité de gauche, en revanche, je pense que les Français n'ont pas validé
21:43le programme du nouveau Front Populaire, en ce qu'ils n'ont donné la majorité à personne.
21:47C'est pour ça que maintenant, je pense qu'il faut...
21:49Ils étaient en tête des législatives ?
21:51Alors, ils ont eu plus de sièges que d'autres députés, mais la coalition...
21:57Mais non, pas que moi, puisque moi je n'aurais pas été élue présidente de l'Assemblée
22:01Nationale si le nouveau Front Populaire avait été en tête des législatives.
22:04Je n'ai pas été élue avec des voix du nouveau Front Populaire.
22:07Ils avaient un candidat qui a été battu.
22:10Donc moi, je pense qu'il n'y a à l'Assemblée, et je la vois tous les jours, aucune majorité
22:15qui se dessine.
22:16Il faut la créer sur un pacte de législature, sur plusieurs, moi je l'espère, sur l'ensemble
22:23de la législature, donc sur au moins trois ans.
22:25Maintenant, je n'exclue pas par principe un premier ministre de sensibilité de gauche.
22:31Un dernier mot sur les appels à la démission d'Emmanuel Macron qui se multiplient.
22:35Hier, sur X, Jean-Luc Mélenchon a estimé que même avec un barnier tous les trois mois,
22:41Macron ne tiendra pas trois ans.
22:43Marine Le Pen estime que le départ du président pourrait débloquer la crise.
22:47Mais le centriste Charles de Courson et Jean-François Copé, maire de Maux, sont sur une ligne
22:53comparable.
22:54Il ne peut pas tenir jusqu'en 2027, estime Jean-François Copé.
22:58Qu'en pensez-vous ?
22:59Moi, je crois que ceux qui prônent le départ du président de la République prônent l'instabilité
23:07et prônent un chaos supplémentaire.
23:09Moi, je pense que les Français, si on veut respecter la démocratie, ont élu le président
23:14de la République en 2022 pour cinq ans.
23:17C'est ça, le mandat du président de la République.
23:19Et la destitution du président de la République ou sa démission ne réglerait strictement
23:24rien parce que les élections devraient avoir lieu dans un moment d'urgence et donc je
23:30crois que le nouveau président n'aurait pas la capacité d'exprimer au pays et de
23:37présenter au pays une vraie vision pour la France avec un programme construit.
23:41J'ajoute que l'Assemblée nationale ne changerait pas et donc ça ne changerait strictement
23:45rien à la situation actuelle dans laquelle nous nous trouvons.