Avec Sébastien Grosmaitre, rédacteur en chef de Ouest-France et Lucas Jakubowicz et Journaliste
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NewsTranscription
00:00Le 10h30, Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman.
00:05Bonjour à toutes et à tous, bonjour Gilles Gansman.
00:08Bonjour Valérie.
00:09Et aujourd'hui on va s'interroger sur le réseau Twitter, le réseau X, anciennement Twitter.
00:14Faut-il quitter ce réseau ?
00:16De nombreux médias ont décidé de ne plus, de fermer leurs comptes purement et simplement.
00:21C'est le cas de West France.
00:23Nous sommes en ligne avec le rédacteur en chef de West France, Sébastien Gromettre.
00:27Bonjour.
00:28Bonjour.
00:29Merci d'être avec nous, vous allez nous expliquer les raisons de votre retrait.
00:32Ils ont été les premiers.
00:34Oui, vous avez été.
00:35Voilà, avec les auditeurs, les lecteurs qui ont vraiment plébiscité cette démarche.
00:42Je verrai, il va vous raconter tout ça.
00:44C'est quelque chose qui a été très réfléchi au sein du journal et puis derrière ça a suivi.
00:50Lucas Jakubowicz, vous êtes journaliste à Décideur Magazine.
00:54Vous n'êtes pas d'ailleurs sur le réseau en tant que magazine, mais vous êtes à titre personnel.
01:00Et je vous ai demandé d'être là ce matin parce que vous avez publié un tweet ironique
01:05qui ont été pris par certains au premier degré.
01:08Et vous estimez, vous, qu'il ne faut pas quitter ce réseau X.
01:12On va en parler avec vous.
01:14Mais comme tous les jours, on commence par le zapping.
01:18Sud Radio Média, l'instant zapping.
01:21Alors le zapping, je commence par une info du Sud, évidemment,
01:25puisqu'on a le rédacteur en chef de Sud-Ouest avec nous ce matin.
01:28C'est un sujet...
01:29Attention, Sud, Sud-Ouest, c'est pas pareil.
01:31Oui, c'est vrai.
01:32Attention.
01:33C'est vrai, vous avez raison.
01:34C'est un sujet très préoccupant, la violence de plus en plus présente dans les villes du Sud.
01:38Et certaines étaient jusque-là épargnées.
01:41Derrière tout cela, Valérie, il y a deux lettres qui étend son réseau, BZ.
01:46La DZ Mafia qui est en son influence et qui inquiète les autorités,
01:51comme le révélait le trésor de TF1.
01:56Ces hommes cagoulés tirent à l'arme lourde à l'intérieur d'une épicerie marseillaise
02:00pour soutirer de l'argent aux commerçants.
02:04Avant de mettre le feu à l'établissement.
02:06C'est l'une des nombreuses tentatives d'extorsion de fonds
02:09dont les petits commerces de la ville sont victimes.
02:11A chaque fois, les attaques se font au nom de la DZ Mafia.
02:14Des commerçants raquettés, mais aussi des célébrités comme le rappeur SCH.
02:18En août dernier, alors qu'il donne ce concert à la grande note,
02:21son équipe essuie des tirs à la sortie de la salle.
02:23Un proche du rappeur est tué.
02:25La DZ Mafia et ses diverses ramifications possèdent désormais
02:28l'immense majorité des points studs marseillais.
02:30Et leur influence s'étend aujourd'hui bien plus largement sur le territoire national.
02:34La DZ Mafia inquiète les autorités, même au-delà de nos frontières.
02:39Je voulais savoir, monsieur Gromettre, est-ce que comme la police,
02:42pour les journalistes de votre journal, c'est compliqué d'aller dans ces zones-là ?
02:48Ah, je crois...
02:49Non, alors nous, on travaille dans l'ouest de la France principalement.
02:53Et dans les villes, on a la capacité d'aller,
02:56que ce soit à Nantes, à Rennes, à Brest, dans les différents quartiers.
03:00On n'a pas de difficultés particulières.
03:03Parfois, il faut mieux y aller, par contre, avec des voitures banalisées,
03:06effectivement, pour ne pas être ciblé ouest de France
03:09et être perçu comme la presse qui peut venir témoigner de faits
03:14qui ne souhaitent pas être révélés.
03:16Parce que Nantes, ce n'est pas évident non plus.
03:18Il y a des quartiers compliqués à Nantes.
03:21Oui, c'est vrai.
03:22Il y a eu une montée des flambées de violences ces dernières années.
03:25Ça s'est plutôt régulé, d'ailleurs, ces derniers mois, on va dire.
03:30Mais aussi parce qu'il y a une politique volontariste de la part de la mairie
03:33de doter les quartiers de 300 caméras de vidéosurveillance
03:37ou encore de mettre 40 personnes de plus dans la rue, des agents de police.
03:44Mais on peut encore y aller, on peut encore enquêter,
03:48on peut encore témoigner lorsqu'il y a des faits de violences.
03:51Mais vous avez assisté à une certaine dégradation, ou pas,
03:53des conditions de travail pour vos journalistes ?
03:57Oui, ces dernières années, mais elles sont arrivées, on va dire,
04:01avec les questions de loi travail, notamment pour lesquelles
04:05ça a été le démarrage du fait de pouvoir être très exposé
04:10et même dans les manifestations, de pouvoir subir d'éventuelles agressions,
04:15qu'elles soient verbales et parfois même physiques.
04:18Et également, justement, sur les réseaux sociaux,
04:21parfois être pointé du doigt et avoir des journalistes
04:24qui pouvaient être non seulement menacés ou insultés,
04:27mais pour lesquels on pouvait donner les coordonnées de vie personnelle
04:30pour dire « regardez ces personnes-là, elles font partie de…
04:34elles menacent, entre guillemets, elles nous menacent,
04:38donc elles pouvaient être désignées sur les réseaux sociaux comme des cibles. »
04:41Et là, ça devenait extrêmement agressif.
04:44On a pu avoir effectivement aussi dans les manifestations
04:47la nécessité de devoir anonymiser les journalistes,
04:52ne pas forcément toujours mettre le brassard médias,
04:54parce que le brassard médias pouvait devenir une cible
04:57par rapport à certaines mouvances anarchistes d'extrême-gauche ou d'extrême-droite.
05:02On continue les opinions.
05:04On avait connu, Valérie, le combat fratricide entre l'école publique et l'école privée.
05:11Aujourd'hui, c'est un autre combat, c'est l'éducation à la sexualité.
05:16Vous avez les conservateurs et le wokeisme
05:19qui veulent faire rentrer le sexe, la sexualité et le genre dans les écoles.
05:24Le consentement aussi, doit-il être enseigné en classe ?
05:28Eh bien, l'association CidAction, il faut noter qu'au 1er décembre, c'est la journée du sida,
05:32mais c'est très bizarre parce qu'ils ont la lutte contre le sida.
05:37Ils ont décidé de lancer une campagne à ce sujet.
05:40Elle a été présentée dans C'est à vous,
05:42et vous allez voir, il n'y a pas vraiment de lien avec le sida.
05:45« C'est bon, ça ? »
05:47« Ouais, je sais ce qu'elles veulent, à m'attendre comme ça. »
05:51« Tu ne couches pas ? »
05:53« Ben non. Avoir une relation sexuelle avec une personne qu'il ne souhaite pas calmer, c'est un viol. »
05:58« Ce que vous voyez dans la pornographie, ce sont des fabrications, des fictions. »
06:01« Mais il y a d'autres moyens de trouver les réponses que vous cherchez. »
06:04« Le plus important, c'est de bien s'informer. »
06:07La campagne est donc lancée.
06:09Il y a même un site qui s'appelle CidAction avec 3 X, comme dans les films porno.
06:16Ce qui est très bizarre, c'est qu'on oublie à travers ça la lutte contre le sida.
06:22Moi, je donne à l'association CidAction, c'est sur la lutte contre le sida et pas forcément pour faire...
06:27« La lutte, c'est aussi de la prévention. On n'en parle pas assez. »
06:32Vous pensez que dès 5-7 ans, il faut parler de sexualité à l'école ?
06:35« Ce n'est pas 5-7 ans. Si vous réécoutez le débat de Patrick Roger, vous verrez que Joseph Ruiz a très bien expliqué
06:43ce qui était dans la proposition qui va être faite aux écoles. »
06:49Vous connaissez Wicked, le film des sorcières ?
06:54« Oui, absolument. »
06:56En une semaine, ça a rapporté 164 millions de dollars aux Etats-Unis, 210 millions de recettes globales.
07:02C'est un vrai succès.
07:03Mais il faut dire que depuis longtemps, les sorcières, les witches, on le vend aux poupes.
07:08C'est un phénomène aux Etats-Unis. Je ne sais pas si vous avez suivi.
07:12C'est dans l'édition aussi beaucoup.
07:14« Oui, les gens veulent être sorcières. C'était dans Quotidien. »
07:19« We are the daughters of the witches you couldn't burn. Elle a tout dit. »
07:23On s'est rendu à la première édition du Witch Festival.
07:26Un événement qui rend hommage à la figure de la sorcière, érigée comme un symbole de lutte queer et féministe.
07:31« Pour moi, une sorcière, c'est une femme forte qui assume son pouvoir et qui assume de tirer sa force. »
07:37« C'est un environnement qui est différent de ce qu'on peut voir dans les livres, de ce qu'on nous apprend. »
07:41« Être witch, c'est être proche de ses intuitions et d'un quotidien un peu plus pétillant que la normale. »
07:46« C'est vraiment se fier à ses intuitions. »
07:48« Toutes ces choses que les esprits cartésiens vont peut-être parfois un petit peu rejeter. »
07:53« Une façon différente de voir le monde. »
07:54Longtemps symbole de persécution et d'oppression, la figure de la sorcière est aujourd'hui revendiquée comme une icône de résistance et de pouvoir.
08:02« Voilà, je peux vous traiter de sorcière. C'est un compliment. »
08:05« Valérie, j'imagine qu'en Bretagne, ça plaît les sorcières, tout ça ? »
08:09« Ou c'est encore les contes, les elfes, c'est très présent ? »
08:15« Non, il y a une partie dans la culture bretonne qui peut être liée à ça. »
08:22« Mais il y a encore quelques druides. »
08:24« C'est pas omniprésent quand même. »
08:27« Sauf à l'occasion d'Halloween, on peut en croiser dans les rues, mais c'est plus général. »
08:30« Vous me direz si dans l'Ouest de France, on ressort les vieilles recettes à l'occasion de Noël. »
08:35« En ce moment, Valérie, je n'ai que ça quand j'essaye de faire mon zapping. »
08:39« Tout est ancré dans le terroir. Une bonne potée. Comment faire une bonne potée ? »
08:44« Comment faire un hachis parmentier avec vos restes ? »
08:47« Et puis, l'incontournable tartiflette avec du vrai reblochon. »
08:53« Écoutez ce reportage de TF1. On se croit dans les années 75. »
08:57« Mais c'est bien TF1 en 2024. Comment faire une bonne tartiflette ? »
09:01« Ça, c'est de l'enquête. »
09:03Savoureuse. Gourmande.
09:05Avec ses lardons, ses pommes de terre, ses oignons et son reblochon,
09:08les adjectifs ne manquent pas pour qualifier la tartiflette.
09:12Simone Collon-Clair, épluche et coupe les pommes de terre du jardin.
09:15« Une grosse pomme de terre par personne. »
09:18« Il faut les couper en morceaux, en petits carrés. »
09:21« On pourrait les couper plus gros, mais c'est plus long à cuire. »
09:24Une recette toute simple, Simone fait revenir les oignons et les lardons.
09:29Une fois cuit, mélangez le tout dans un plat à gratin.
09:33Pour rendre la recette plus riche, certains y ajoutent de la crème fraîche.
09:37Mais nul besoin si votre reblochon est de qualité.
09:40« Moi, je le coupe dans ce sens-là. »
09:43C'est là tout le secret d'une bonne tartiflette.
09:46« Ça va se répartir partout. »
09:48« Dommage, il manque les images. »
09:50« Il manque les images, c'est un zapping radio. »
09:53« Qu'est-ce qu'on fait Noël en Bretagne ? »
09:56« C'est quoi le plat principal ? »
09:59« Bien sûr, les huîtres ou la noix de Saint-Jacques. »
10:02« C'est l'or blond de la baie de Saint-Brieuc et pas uniquement. »
10:07« Je ne vais pas vous parler de la galette-saucisse. »
10:10« C'est traditionnel, des galettes et des crêpes. »
10:13« On a nos spécialités de la potée. »
10:16« Il y a d'excellents cidres également. »
10:20« Avec le réchauffement climatique qui a beaucoup d'effets négatifs, »
10:23« il y en a aussi des positifs. »
10:25« C'est de permettre la culture du vin en Bretagne. »
10:28« Demain, on parlera vin dans notre émission. »
10:31« Avec modération. »
10:33« La différence entre Vendée et Bretagne aussi. »
10:36« On ne va pas fâcher nos auditeurs. »
10:39« Il faut être nuancé. »
10:41« On a des lecteurs partout en France, mais aussi en Pays de la Loire. »
10:44« On est implanté en Bretagne, en Normandie. »
10:48« Du calvados, excellent. »
10:52Patrick Bruel a parlé hier du 7 octobre et du conflit israélo-palestinien.
10:59Il a présenté à ce sujet une nouvelle chanson qui parle de tout ça.
11:03Cette nouvelle chanson s'appelle « Les chaises vides ».
11:07Elle parle de soi-même.
11:09Ce qu'il y avait autour
11:12D'une vie, d'une voix
11:14De tant d'histoires d'amour
11:19Toute la douleur de ce jour
11:22Sans sursigne ni recours
11:25Ces silences tellement sourds
11:28Donc, nouvelle chanson sur le conflit, sur ce jour du 7 octobre.
11:35Ça fait beaucoup le buzz. Il y a beaucoup d'écoute de la chanson.
11:38Parce que quand vous écoutez les paroles, elles sont très émouvantes.
11:41Ça va cliver aussi.
11:43Oui, bien sûr.
11:44Mais jolie chanson. Merci à vous, Gilles.
11:46On se retrouve dans un instant pour parler du réseau X.
11:50Faut-il quitter X ?
11:52Plusieurs journaux, plusieurs médias ont décidé de le faire.
11:55Des personnalités également.
11:56On en parle avec vous dans un instant.
11:58A tout de suite.
12:09Les invités du jour, je vous les présente.
12:13Sébastien Gromettre, rédacteur en chef pour le journal Ouest France.
12:17Et Lucas Jakubowicz, journaliste à Décideur Magazine.
12:20On va parler du réseau social X.
12:23Faut-il que les médias quittent le réseau social X ?
12:26Vous-même, est-ce que vous y êtes ?
12:28Est-ce que vous avez décidé de le quitter ?
12:30Plusieurs grands médias ont décidé de fermer leur compte.
12:35The Guardian, La Vanguardia.
12:37Plusieurs personnalités.
12:39On a pu voir Cynthia Fleury, Guy Birenbaum, l'association Greenpeace.
12:44Ou encore Quotidien qui, je crois, était l'un des premiers médias,
12:47en tout cas émission, à décider de quitter le réseau.
12:51Aux Etats-Unis, c'est l'écrivain Stephen King, Barbara Streisand.
12:54Tous, évidemment, n'adhèrent pas à ce qu'est devenu ce réseau social.
13:00Alors peut-être, on va commencer avec vous, Sébastien Gromettre.
13:03Cette décision, comment est-ce qu'elle a été prise de quitter ce réseau
13:08sur lequel vous étiez très suivi ?
13:13On était suivi et puis c'était un réseau qui était important
13:16pour capter de l'information, pour faire de la veille.
13:20Il y avait énormément d'informations qui étaient publiées dessus.
13:23On en a vu, avec l'arrivée d'Elon Musk, des pratiques complètement dérégulées
13:28et ça a créé un réseau social très toxique.
13:31Il y a un an déjà, on a fait une grève, comme d'autres médias,
13:34de non-publications durant une journée.
13:36On avait, à l'époque, peut-être 200 tweets qu'on faisait par jour là-dessus
13:40sur l'ensemble de nos comptes généraux, comptes locaux, comptes sportifs.
13:45Et on avait réduit à une vingtaine de tweets par jour.
13:48Et on a décidé, effectivement, l'élément déclencheur, ça a été le Guardian,
13:53nous aussi, d'emboîter ce pas-là parce qu'on estime
13:56que c'est devenu un réseau sans modération.
13:59Il n'y a plus de chasse aux faux comptes, il y a beaucoup de complotisme.
14:03Et on subit, c'est nous, au quotidien, des insultes, des menaces.
14:08Et vous avez pu le percevoir aussi, tous les postes qui pouvaient être mis
14:12avec le nouvel algorithme, quand ils venaient de comptes
14:15plutôt certifiés, d'informations plus sérieuses,
14:18ce à quoi on essaye de contribuer, une information fiable et vérifiée,
14:22comme beaucoup de médias en France.
14:25Ces tweets-là étaient plutôt cachés, alors qu'étaient mis en avant des trolls,
14:30des tweets haineux.
14:33Et on arrivait, justement, dans un environnement
14:36qui devenait complètement toxique.
14:38— Donc plus de... moins de bénéfices que d'inconvénients à être sur ce réseau.
14:45Mais il y a aussi l'aspect, j'ai envie de dire, idéologique.
14:49C'est-à-dire que c'est le réseau social d'Elon Musk.
14:52Ça ne vous plaisait pas non plus ?
14:55— Alors plusieurs choses là-dessus. Nous, il y a un an, Twitter X
15:00faisait à peu près 1% de notre audience.
15:02Donc effectivement, le côté bénéfice-risque n'était pas très élevé,
15:07même si 1%, ça reste important quand même.
15:11Et effectivement, nous, on a une ligne qui est humaniste,
15:16qui tente d'essayer d'avoir un débat apaisé pour lequel
15:19on doit être en capacité de pouvoir entendre les différents points de vue,
15:22mais pas jusqu'au point d'avoir à se faire insulter et menacer.
15:27On a eu deux sujets là-dessus.
15:29D'ailleurs, des collègues qui régulièrement étaient menacés,
15:32on a fini par attaquer en justice.
15:34Et là, il y a un vrai souci de respect de la loi française sur X.
15:38C'est très clairement... Aujourd'hui, on ne peut pas attaquer
15:41des personnes qui vous insultent et vous menacent, tout simplement
15:44parce qu'il n'y a pas de possibilité de lever de l'anonymat.
15:47Et ça, c'est un problème en France.
15:50De même que quand on veut attaquer X, il y a un problème.
15:53X est un hébergeur. Contrairement aux médias que nous sommes,
15:56nous sommes responsables de ce que nous publions,
15:59et nous devons le faire sans diffamation, sans injures.
16:02X, lui, n'est pas soumis à cette réglementation-là,
16:05et nous interrogeons ça.
16:07Ils ne sont pas soumis à la réglementation européenne,
16:10puisque moi, ce que j'avais compris il y avait 6 mois, 7 mois,
16:14on était fini des menaces, on était fini de la dérégulation de X
16:19qui devait se soumettre, ou sinon la France et l'Europe
16:22bloquaient X en Europe, ce qui a été un peu le cas au Brésil.
16:26Donc en fait, ça, ça a été du vent, tout ce qui nous a été raconté
16:30sur l'Europe qui protégeait toutes ces dérives de X.
16:34La réalité n'est pas là, vous le voyez.
16:37Nous, on demande que soit appliquée la législation.
16:40On interroge même plus loin, on va dire que ce réseau
16:43qui, encore une fois, c'est très bien, les réseaux sociaux,
16:46c'est nécessaire même à la vie d'une société,
16:49ça a permis de faire émerger des mouvements sociaux très importants,
16:52mais c'est dans quelles conditions ?
16:54Le sujet que l'on pose, c'est que c'est devenu l'agence média principale
16:57de quoi ? Des grands élus politiques, même aujourd'hui,
17:01des préfectures, des services de gendarmerie, de police,
17:05ou encore des procureurs, dans un espace de non-droit.
17:09Donc on se questionne, est-ce que l'ensemble de ces institutions
17:12doivent continuer à faire de ce canal un canal principal d'informations ?
17:16Nous, on les invite peut-être à aller sur des canaux qui soient plus protecteurs
17:20ou respectueux de la loi française.
17:23Alors, Lucas Jakubowicz, vous êtes, je le rappelle, journaliste,
17:26rédacteur en chef de Decider Magazine.
17:29Vous avez publié un tweet ironique en disant
17:33« Souhaitant m'adresser uniquement à des gens qui pensent comme moi
17:36et révoltés par le fait que la majorité des citoyens ne soient pas,
17:39de mon avis, je vais quitter X, ce sera ma façon de lutter contre le fascisme
17:43et le capitalisme sans vergogne. Vive la démocratie ! »
17:46Évidemment, c'était du second degré. Vous ne répondez pas exactement
17:49à ce qu'on vient d'entendre, à ce que vient de dire Sébastien Gromettre,
17:53mais vous, vous estimez qu'il faut rester sur X.
17:56Oui, alors, deux choses. Il faut distinguer deux choses.
17:59Est-ce qu'on y reste en tant que journal ou bien est-ce qu'on y reste en tant que journaliste ?
18:02Nous, en tant que journal, en fait, Decider Magazine,
18:05on a quitté X, qui s'appelait Twitter à l'époque,
18:08pendant le confinement. Pas du tout pour des raisons éthiques ou morales,
18:12mais en fait, on s'est rendu compte que la majorité de nos articles
18:15étaient économiques, juridiques et donc plutôt B2B.
18:18Ils marchent très, très bien sur LinkedIn.
18:21LinkedIn, c'est à peu près 20% de notre audience parce qu'il y a des repartages, etc.
18:25Mais c'est vrai que sur Twitter, il y avait beaucoup moins d'interactions.
18:28Et comme nos community managers travaillent pour avoir du sens, on a arrêté.
18:34Après, en tant que journaliste, oui, oui, moi, j'y reste.
18:37Parce que c'est un outil de curation, c'est un outil de veille,
18:40c'est un outil aussi pour se faire connaître, pour se faire remarquer,
18:43pour entrer en contact avec des élus quand on couvre la politique, comme moi.
18:48Après, le sens de mon tweet en lui-même était un peu, effectivement, ironique.
18:52Moi, il y a quelque chose que je regrette absolument et de plus en plus dans notre démocratie,
18:56c'est qu'on est, et là, je paraphrase Jérôme Fourquet,
18:59on est dans une société archipélisée.
19:02C'est-à-dire que maintenant, des gens qui sont de droite,
19:06des gens qui sont au centre, des gens qui sont à gauche,
19:09n'ont pratiquement aucune plateforme pour discuter.
19:13X a plein de défauts.
19:16Mais jusqu'à présent, c'était une des dernières plateformes
19:19où on pouvait avoir de la controverse et du débat.
19:22Je suis tout à fait d'accord avec mon interlocuteur pour dire
19:25qu'il y a plein de problèmes de modération sur X.
19:27Ce n'est pas moi qui vais dire le contraire,
19:29vu toutes les vagues de cyberharcèlement, notamment antisémites, que je me prends.
19:34En revanche, c'est encore un endroit où on peut débattre sereinement.
19:39– Mais débattre avec qui ?
19:42C'est-à-dire, qui sont les bons et les mauvais débatteurs entre guillemets ?
19:47Il est là le souci, c'est-à-dire que comme il y a un anonymat très présent,
19:52c'est peut-être votre voisin qui débat avec vous
19:55ou vous ne savez pas avec qui vous débattez.
19:58– Oui, alors ça, l'anonymat est un immense problème.
20:01C'est vrai que la plupart des comptes qui insultent, qui harcèlent, etc. sont anonymes.
20:07C'est vrai que la modération est totalement défectueuse.
20:10Après, moi là, je pars en tant que journaliste,
20:12j'ai choisi de me mettre au-dessus de ça,
20:15de me dire, s'il y a une centaine de personnes
20:17qui parfois ont une vingtaine de comptes harcèlent,
20:21c'est pas ça qui va gâcher, on va dire, tout l'écosystème.
20:25Moi, je retiens surtout le positif.
20:28Mais c'est vrai que pour en revenir au tweet,
20:30effectivement, je pointais à une certaine mauvaise foi,
20:32parce que, encore une fois, je comprends totalement
20:35tous les reproches qu'on fait à X.
20:37Je comprends totalement et je constate totalement
20:39que X a des problèmes d'algorithme,
20:41que l'algorithme est utilisé par son propriétaire
20:43pour mettre en avant un agenda politique.
20:46Mais ce que je me dis parfois, c'est que les gens qui quittent X,
20:50si X était la propriété, par exemple, d'un soutien de Kamala Harris
20:54et qui avait truqué les algorithmes pour soutenir Kamala Harris,
20:58est-ce que, par exemple, le Guardian ou Greenpeace
21:01auraient quitté X ? C'est pas sûr.
21:03Et si Trump avait perdu, est-ce que ces gens-là auraient quitté X ?
21:05C'est moins sûr non plus.
21:07C'est ce côté un peu moralisateur et faux-cul
21:10que j'ai voulu dénoncer.
21:12En fait, il faudrait un X européen et un Twitter aussi européen.
21:17Moi, je voulais demander à Sébastien Grosmaître,
21:21est-ce que ce qui est dommage, c'est que vous,
21:24vous avez une marque, une référence,
21:26et peut-être ceux qui recherchent à rester sur X
21:29et qui veulent avoir une référence contre les fake news
21:32seraient bien contents de vous y trouver aussi ?
21:36Dans ce sens-là, vous comprenez ?
21:38Oui, complètement, mais on s'est longuement posé cette question-là.
21:41Je dis que je vais chez vous et je suis sûr que mon information est bonne
21:44quand je lis quelque chose sur la vaccination
21:48ou sur d'autres choses, parce que je suis chez vous.
21:51Vous avez raison.
21:53C'est ce qui a fait l'objet du débat en se disant
21:55si nous ne sommes plus dans les espaces
21:58pour venir amener la contradiction
22:01ou amener une information vérifiée quelque part,
22:04c'est laisser le champ libre au complotisme.
22:07La seule difficulté là, très clairement, c'est que les dés sont pipés.
22:12C'est que l'arbitre de ce ring entre les complotistes d'un côté
22:17et les personnes qui essayent de faire en sorte
22:20d'avoir des informations vérifiées ou contradictoires,
22:24l'arbitre de ce ring-là, il est du côté des complotistes.
22:28Il les met en avant et il leur permet d'avoir une exposition plus importante.
22:32Donc un combat pour lequel, quoi qu'il en soit,
22:35l'arbitre et même l'entraîneur de votre adversaire,
22:38il y a un moment où il faut se dire qu'il vaut mieux inviter
22:42les communautés de gens qui s'intéressent à un débat contradictoire
22:46pour lequel on a parfois notre voix et on a besoin d'avoir d'autres voix.
22:50Il faut aller l'entendre ailleurs,
22:52mais plus dans un espace qui est complètement pollué
22:55et dont on pense d'ailleurs au bout d'un moment
22:57que cette communauté va rester entre elle
23:00et peut-être même finir par se battre entre elle.
23:05Mais il n'y a pas de raison qu'on vienne cautionner
23:08un espace dont on ne respecte plus ni les règles ni l'éthique.
23:11On va marquer une pause et on se retrouve dans un instant.
23:14A tout de suite.
23:23SUDRADIO, LE SUPPLÉMENT MÉDIA
23:26Faut-il quitter le réseau X ?
23:28On en parle ce matin avec Sébastien Gromettre,
23:30rédacteur en chef de West France.
23:32West France qui a décidé de quitter X, on l'a entendu,
23:35pour combattre le harcèlement en ligne, entre autres,
23:38pour répondre au harcèlement en ligne,
23:40pour également lutter contre la lutte,
23:44lutter contre la désinformation, pardon,
23:47et avoir un débat plus apaisé.
23:49C'est vrai que cette fois-ci, l'exode de X vers Blue Sky,
23:54son principal concurrent, est plus massif qu'habituellement.
23:58Juste une petite info de dernière minute.
24:01C'est Christophe Ondelade, je ne sais pas si vous avez suivi,
24:04qui s'est exprimé sur le plateau de France 5,
24:07à côté de la maman de la petite Lola,
24:09et qui a exprimé un point de vue sur les EQTF,
24:12sur la prise en charge psychiatrique.
24:14Il s'est fait lyncher et il a publié hier soir.
24:18J'ai pris le temps de répondre au moins agressif,
24:20d'argumenter autant que je pouvais.
24:22Je me retire sur la pointe des pieds pour quelques jours,
24:24le temps que la horde monstrueuse qui m'est tombée dessus
24:27trouve un autre os à ronger.
24:29Vous ne m'enlèverez pas de l'idée que l'algorithme de Twitter
24:31est le grand organisateur de tout ça.
24:33Cet endroit est devenu répugnant,
24:35mais je ne le quitterai pas,
24:37ne serait-ce que pour garder à l'œil les bâtards
24:39qui semblent avoir envahi l'endroit.
24:41Que votre nuit soit douce.
24:43C'est pile dans notre débat.
24:46– Je vous vois houcher la tête Sébastien Gromettre.
24:49On sent que c'est compliqué de quitter ce réseau malgré tout.
24:54– Il reste un réseau d'informations,
24:56nous on conserve une veille,
24:58parce que quand vous avez des institutions,
25:00ou de grands élus,
25:02ou quand le Président de la République donne une information sur X,
25:06forcément on doit être là nous en tant que journaliste
25:08pour venir la collecter,
25:09de même que s'il y a une information extrêmement importante
25:11sur Fox News par exemple,
25:13on doit être là pour pouvoir la relater
25:15sans partager forcément la philosophie de ces médias.
25:18Donc notre rôle à nous c'est d'être présents
25:20en termes de veille sur l'ensemble des médias
25:22pour pouvoir informer nos lecteurs.
25:24Maintenant ce que l'on a constaté,
25:26effectivement nous on a fait le choix de privilégier Blue Sky,
25:29mais on est aussi sur d'autres réseaux sociaux.
25:31– Vous êtes donc désormais sur Blue Sky ?
25:33– On est sur Blue Sky,
25:35et on a vu d'ailleurs une bascule massive sur Blue Sky,
25:39allez-y vous verrez.
25:41Ce que l'on constate quand même,
25:43c'est qu'il y a davantage de modération effectivement sur Blue Sky,
25:46notamment des raids agressifs,
25:48on ne perçoit plus ces raids agressifs,
25:50et il y a possibilité de supprimer des commentaires,
25:53ces fameux commentaires qui sont faits par des fermatrolles,
25:56il faut le dire,
25:58et qui viennent s'imposer en première place de votre information,
26:02comme si c'était la seule et unique réaction majoritaire qui était faite.
26:07On a possibilité là de pouvoir les bloquer,
26:10et ça reste important,
26:12et ça évite tous les biais d'influence qu'on peut recevoir, voire sur X.
26:19Donc on a pu voir une bascule réelle sur Blue Sky,
26:23et on trouve ça assez étonnant,
26:26beaucoup plus d'interactions avec moins de postes que ce qu'on avait sur X précédemment.
26:31Ça veut bien dire que quelque part,
26:33l'algorithme masquait complètement les postes que l'on pouvait faire
26:37sur certaines informations,
26:39et on se retrouve avec un engagement,
26:41c'est ce qui nous intéresse en tant que médias,
26:43c'est pas forcément l'audience, au-delà de l'audience,
26:45c'est même l'engagement, c'est l'interaction qu'on a avec nos lecteurs,
26:48notre communauté,
26:50qui a vraiment apprécié, vous le disiez en début de cette émission,
26:53qui a apprécié cette migration-là,
26:56et on y a gagné beaucoup en engagement.
26:58Donc on se satisfait de ça,
27:00et on est très heureux que d'autres médias,
27:02comme Sud-Ouest d'ailleurs,
27:04qui étaient déjà en réflexion autour de ça,
27:08aient décidé de pouvoir s'interroger sur le fait que
27:12ce n'est pas un incontournable.
27:14X aujourd'hui ne doit plus être un incontournable.
27:17Donc juste pour revenir sur ce que Lucas disait aussi,
27:22est-ce que c'est le fait aussi qu'il y ait Elon Musk derrière,
27:27ou c'est simplement parce que le réseau a des trolls ou autre ?
27:30Parce que derrière, ce que disait tout à l'heure Lucas,
27:32c'était est-ce que les médias auraient réagi de la même façon à Kamala Harris,
27:36ou est-ce que, ma question va être beaucoup plus claire,
27:39est-ce que c'est aussi une position politique de votre journal ?
27:45Moi ça me semble assez simple.
27:49Si Kamala Harris, admettons, rachète X
27:53et permet la non-régulation et la diffusion des propos haineux
27:58et ce genre de choses, ça ne change pas le problème.
28:00Si Elon Musk permettait,
28:02ce n'est pas parce qu'on est milliardaire
28:04qu'on est forcément à pourfendre.
28:06S'il permettait lui-même la mise en place de règles
28:10qui soient saines au débat public, au débat démocratique,
28:14vous savez, nos espaces publics ont besoin de sérénité.
28:18Vous voyez comment tout s'enflamme dans la sphère publique.
28:21Si Elon Musk permettait des règles
28:24qui favorisent l'information vérifiée et le débat apaisé,
28:29là-dessus, en soi, on n'a pas de difficultés.
28:32Ce sont ces règles-là.
28:34Nous, ce qui nous est cher, c'est la démocratie humaniste.
28:37À partir du moment où on a des espaces
28:39où on permet d'avoir du débat contradictoire, apaisé,
28:43où on est en capacité d'écouter l'autre
28:46et de pouvoir répondre de façon étayée,
28:49bravo, nous on applaudit.
28:51C'est juste que ces règles-là soient respectées.
28:53Lucas, peut-être que vous pouvez répondre ?
28:58Sur ce que vient de dire Sébastien Gromettre à la question de Gilles,
29:01à savoir, est-ce que c'est aussi un positionnement politique
29:04quand on voit les personnalités ou les médias qui quittent X ?
29:09C'est-à-dire le fait qu'Elon Musk soit le patron de cette plateforme ?
29:14Oui, c'est ce que je disais il y a quelques minutes.
29:17Je pense que derrière, il y a quand même un sous-jacent politique
29:20puisque, par exemple, aucun média de droite
29:23ou aucune personnalité qui va être marquée à droite va quitter X.
29:27Ce que j'observe aussi, quand même,
29:29c'est que tous les gens qui vont être populistes,
29:32tous les journaux qui vont être très présents sur les médias sociaux,
29:35quels que soient leurs bords politiques,
29:37d'ailleurs, sont restés dessus X.
29:39C'est-à-dire que, par exemple, un média qui va être jeune
29:42et qui va avoir beaucoup d'interactions sur les réseaux sociaux,
29:44notamment X, va quand même rester dessus.
29:50Moi, je voulais vous poser, je vais vous expliquer
29:52ce qui m'est arrivé il y a deux jours, j'étais dans le taxi,
29:54et nous, là où on se trouve à Sud Radio,
29:57nos locaux sont derrière TF1.
29:59Et donc, la personne qui est venue me chercher en taxi,
30:02qui était algérien et qui était très sympathique,
30:05m'a dit « Vous êtes journaliste ? ».
30:07Alors, je lui ai dit « Oui ».
30:09Il m'a dit « Ah oui, moi, je ne crois plus aux journalistes. »
30:11Tiens, regardez sur le conflit israél-palestinien.
30:14Moi, je vois des images que je ne vois ni dans les journaux
30:17ni à la télévision ni à la radio.
30:20Donc, vous voyez pourquoi, moi, je les vois sur X.
30:22Elles existent, ces images de conflits.
30:25Alors, je lui ai dit « Oui, mais il n'y a aucun contexte.
30:27Ce n'est pas contextué. Vous ne savez pas qui filme ces images.
30:30Et puis, c'est peut-être des guerres qu'il y a trois ans.
30:33Ah oui, alors ça, c'est les médias mainstream.
30:36Voilà, vous avez une pensée de journaliste.
30:38Comment on fait pour que la presse fasse de nouveau l'information
30:42alors qu'aujourd'hui, c'est les réseaux qui font l'information ?
30:44Moi, j'ai bien compris que ce monsieur,
30:46qui était très gentil, qui a été adorable,
30:48on a discuté, et c'était intéressant de discuter avec lui,
30:51mais j'ai bien compris que pour lui,
30:53l'information qui comptait, c'est les images qu'on lui envoyait
30:57et les images qu'il voyait dans le réseau.
31:00Quand la presse fera de nouveau l'information
31:05et plus les réseaux l'information ?
31:07Ça, Gilles, c'est de l'éducation, on va dire,
31:10c'est de l'éducation aux médias.
31:12Moi, je me souviens que quand on était au lycée, par exemple,
31:16c'était il n'y a pas si longtemps,
31:18on me disait à chaque fois « Mais en fait, si vous avez une information,
31:21regardez plusieurs sources, regardez d'où vient le journal,
31:24regardez la date, etc. »
31:26Ça, on l'apprenait en éducation civique.
31:28Aujourd'hui, on peut tout à fait introduire aussi dans les comptes publics.
31:31Mais on ne va pas envoyer mon chauffeur à l'école, Lucas.
31:33Vous comprenez ce que je veux dire ?
31:35Il était sincère, il était vraiment sincère.
31:38Ce n'était pas un militant, ce que je veux dire.
31:41Mais au-delà du lycée, Gilles,
31:43il y a aussi des campagnes, on va dire, d'éducation civique,
31:46mais à l'intention du grand public.
31:49On a parlé en début d'émission, je crois que c'était des clips
31:53contre le sida ou le droit au comportement.
31:56On peut tout à fait mettre en place des campagnes publiques
31:58pour savoir comment s'informer.
32:02Il y a des auditeurs qui me disent « Il a raison, votre chauffeur, Gilles,
32:06on trouve que les médias mainstream ne diffusent que des fake news. »
32:10Ils ne diffusent pas ce qu'on voit, des conflits,
32:13que ce soit d'un côté ou de l'autre.
32:15Vous en pensez quoi, Sébastien ?
32:18On doit beaucoup convaincre là-dessus.
32:21On doit être beaucoup plus volontariste sur la notion d'éducation aux médias.
32:25L'éducation aux médias, ce n'est pas juste pour la jeune génération,
32:27c'est pour l'ensemble des jeunes générations.
32:29On a vu cette basculade, notamment à la période Covid,
32:32estimant que beaucoup d'informations n'étaient pas vues.
32:35Effectivement, dans ce qu'on appelle les médias mainstream.
32:37Mais les médias mainstream, ce sont des journalistes
32:39qui travaillent et qui essayent de vérifier l'information qu'ils publient
32:43et qui ne publient l'information qu'ils ont pu vérifier.
32:47Et donc, il y a pu avoir une part du public qui disait
32:50« Ah ben non, il y a un contrôle de l'État sur ces médias-là »
32:54et c'est pour ça qu'ils ne publient pas les autres informations.
32:56Cette association-là a beaucoup pollué le paysage médiatique et informationnel
33:02et on doit lutter contre ça.
33:04Il doit y avoir des politiques publiques
33:06qui doivent être beaucoup plus volontaristes autour de ça
33:08et sur l'ensemble des médias, qu'ils soient traditionnels
33:12et sur les réseaux sociaux.
33:14Il faut pouvoir aller lutter contre ces fake news
33:20et qui laissent toujours un climat extrêmement insidieux
33:24au sein de la population et qui nous amène dans un débat
33:30qui, démocratiquement, est très dangereux.
33:33– Surtout si je peux rebondir,
33:35si je peux rebondir, c'est que effectivement,
33:37là où démocratiquement c'est très dangereux,
33:39c'est que tous les médias et toutes les forces politiques aussi
33:42qui pratiquent et qui utilisent les fake news sur les réseaux sociaux,
33:45c'est systématiquement, qu'ils soient droite ou à gauche d'ailleurs,
33:48des partis populistes avec des visées antidémocratiques.
33:51Je rappelle par exemple qu'Éric Zemmour,
33:53sa naissance politique, elle est née grâce à X.
33:56Il avait une armée de faucontes qui pratiquait ce qu'on appelle
33:59l'astroturfing, pour faire croire qu'il y avait un mouvement de masse.
34:02Il y avait pendant des mois les pêcheurs avec Zemmour,
34:05les infirmiers avec Zemmour, sauf qu'en fait c'était des coquilles vides
34:08et peut-être que le grand public a été dupé en se disant
34:11il y a peut-être un mouvement de masse et ça fait 7% des voix.
34:14Quel type de messages vous receviez à Ouest France ?
34:18Un auditeur me dit mais je ne comprends pas parce que
34:21Ouest France c'est un journal d'information
34:24plutôt objectif, vous ne faites pas de tweets polémiques,
34:29vous retweetiez, vous postiez sur X des informations
34:33et pas de prise de position a priori.
34:36Vous parliez de raide, vous avez été victime vous de raide haineuse aussi ?
34:41Oui bien sûr, c'est régulier et dès que vous abordez des sujets
34:45qui peuvent être en lien, typiquement c'est caricatural
34:49avec les migrations et là vous allez forcément avoir
34:53le fait qu'on est devenu un journal d'extrême gauche,
34:57wokiste et mettant en avant la photo des journalistes
35:02qui ont écrit ces articles-là et en disant
35:05on va s'occuper d'eux, ne vous inquiétez pas,
35:09quand on changera un jour de gouvernement,
35:12ces personnes-là on s'en occupera personnellement.
35:15Donc est-ce que ça c'est acceptable ?
35:17Oui on va vous tourner à la libération,
35:19on reçoit souvent aussi des trucs comme ça.
35:21Juste je vois dans un article de Capital,
35:24une étude du Center for Controlling Digital Hate
35:27qui compte la haine en ligne, rapporte que depuis
35:31le rachat d'Elon Musk, les insultes anti-noirs américains
35:34ont bondi de 202%, ça c'est dit Atlantic qui rapporte ça,
35:38et 61% de tweets antisémites dans les deux semaines
35:43après la prise de contrôle par le milliardaire Elon Musk
35:47et le Washington Post indique que le contenu pro-Hitler
35:51atteignait les plus grandes audiences sur X
35:53par rapport aux autres plateformes et était susceptible
35:55d'être commandé par l'algorithme du site.
35:58Mais moi je voulais vous poser une question,
36:00vous ne me répondez pas et je vais la poser
36:02également à nos deux interlocuteurs.
36:05Est-ce que vous savez qui est derrière Blue Sky ?
36:07Oui, c'est...
36:09Je vous dis de me reparler.
36:11Et vous Sébastien, vous savez qui c'est ?