• avant-hier
Alexis Langlois et Bilal Hassani, réalisateur et acteur dans "Les Reines du drame" et Benjamin Lavernhe, acteur d'"En fanfare", dans Tout public mardi 26 novembre.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Tout public et Frédéric Carbone.
00:06Une demi-heure Frédéric, tout en musique ou presque, et qui commence par un hymne.
00:16Eh oui, celui-là de la Ligue des champions de football, et vous allez me dire, Marie,
00:19qu'est-ce que ça vient faire tout ça dans tout public ? Eh bien, c'est tout simplement
00:23parce que ce soir, on va regarder avec au moins autant d'attention le Stade Brestois
00:27à Barcelone que le PSG à Munich face au Bayern, et qu'on a le plaisir d'être en ligne
00:32avec le chanteur-supporteur n°1 de Brest. Bonjour Christophe Niossec.
00:37Bonjour.
00:38Il ne faut surtout pas vous déranger à partir de 21h ?
00:41Non, ce ne sera pas possible, pas vraiment.
00:45C'est une passion d'enfance qui se perpétue le Stade Brestois pour vous ?
00:50Comme beaucoup de Brestois en fait, le stade est vraiment important dans cette ville.
00:56Non, tout le monde est derrière le stade, même quand le stade était en 3e division,
00:59il y avait du monde dans les tribunes.
01:02Puisque vous en parlez, écoutez ce que vous aviez composé comme hymne, le vôtre,
01:07au Stade Brestois à l'époque où ça n'allait pas terrible.
01:25Au fond du trou, Christophe Niossec à une époque, le Stade Brestois,
01:28et là si on vous avait dit qu'un soir à Barcelone, Brest allait jouer,
01:34presque une qualification directe pour les 8e de finale de la Ligue des champions.
01:37C'était absolument impensable, c'est complètement dingo, mais on a conscience.
01:43On est vraiment fiers de ça, parce que ce club véhicule vraiment les valeurs de la ville.
01:49C'est solidaire, ça joue collectif, c'est vraiment du football.
01:53Ce n'est pas juste une addition de vedettes.
01:56Et c'est une longue histoire qui amène là.
01:59Ce n'est pas non plus un accident si ça arrive au Stade Brestois ?
02:04Tout le monde a voulu croire que c'était un accident,
02:08alors que l'année dernière on a fait une saison complètement dingo,
02:11avec des joueurs que personne ne connaissait.
02:14Et puis là en Ligue des champions, on est quand même 4e,
02:18alors que le PSG est quand même bien loin derrière,
02:21ce qui est quand même un grand plaisir.
02:23C'est à ce point-là que vous jouissez de la souffrance des autres ?
02:28Non, on ne jouit pas de la souffrance des autres,
02:33mais on a un budget qui est vraiment complètement ridicule
02:36par rapport à celui du PSG ou de Barcelone.
02:39Et de nous savoir là, c'est parce qu'on joue ensemble,
02:43parce que le directeur sportif recrute des footballeurs
02:47qui se comportent bien dans le vestiaire.
02:49C'est assez moral comme histoire,
02:51ce qui est plutôt, par les temps qui courent, plaisant.
02:54Appréciable.
02:55Il y a un joueur qui incarne sans doute tout ce que vous dites,
02:57c'est le capitaine, Brandon Chardonnet.
02:59Oui, c'est le gars du coin.
03:01Et puis c'est un combattant.
03:03C'est chouette.
03:05Avec une actualité un peu dramatique,
03:09pour nous, Brestois, c'est vraiment fabuleux.
03:12Et c'est pour ça qu'on voulait prendre quelques minutes avec vous,
03:14et je vous remercie Christophe Miossek.
03:16Vous avez un pronostic pour ce soir ?
03:19Bah oui, un match nul, évidemment.
03:21Comme à l'Everton.
03:23Comme en Allemagne.
03:24Vous y étiez d'ailleurs, je crois, en Allemagne.
03:26Oui.
03:27C'est formidable.
03:28Super souvenir.
03:29Bah oui, oui.
03:30Oui, ça reste gravé, quoi.
03:32Eh bien, on vous souhaite le meilleur pour ce soir,
03:34et puis pour votre tournée l'an prochain.
03:36Ça fait quelques temps que vous n'étiez pas monté sur scène.
03:38On aura l'occasion sans doute de reparler à ce moment-là.
03:40Merci beaucoup, Christophe Miossek.
03:42Merci à vous.
03:43Bonne journée.
03:44Bonne journée.
03:45D'une certaine manière, on reste en musique,
03:46parce qu'elle est au cœur des deux films français
03:48qui sortent demain, qui sont très différents,
03:50mais qui partagent une immense qualité,
03:52la sincérité.
03:53Et c'est pour cela que les reines du drame
03:55et Enfant Phare sont aussi touchants,
03:57tout en racontant ce qu'est la France d'aujourd'hui.
03:59Alors accueillons, comme c'est en musique,
04:01en chœur nos invités.
04:02Bonjour Alexis Langlois et Bilal Hassani.
04:04Bonjour.
04:05Réalisateurs et acteurs des Reines du Drame.
04:08Et bonjour Benjamin Lavergne.
04:09Bonjour.
04:10Vous jouez, vous, un des deux frères d'Enfant Phare.
04:12La musique, justement, reste son vie.
04:14Mixage osé, fait par notre réalisateur entre vos deux films.
04:45Voilà, je vous le disais, c'est ça la France.
04:47Et c'est pour ça qu'on aime ces films.
04:50Alexis Langlois, inimaginable qu'il n'y ait pas
04:53une couleur musicale forte dans votre film.
04:56Ben oui, c'est un film qui raconte
04:58l'histoire d'amour entre deux chanteuses.
05:00Et puis ça traverse aussi plusieurs...
05:02Ça commence en 2055,
05:04puis on remonte le temps jusque dans les années 2000.
05:06Et voilà, c'est la seule manière
05:08que les personnages ont d'exprimer leurs émotions.
05:10Donc on traverse plein de choses.
05:12Mais en fait, vous disiez que c'est assez différent.
05:14Mais en fait, justement, les reines du drame mélangent
05:16plein de choses qui, a priori, sont très différentes.
05:18Elles essayent de créer de l'harmonie dans la dysharmonie.
05:20Donc, en vrai, ce mélange était très reine du drame.
05:24Mais c'est pour ça qu'on l'a fait.
05:26C'est pour ça qu'on vous a réunis avec Benjamin Lavergne.
05:28Oui, la musique qui fait tant de pont dans votre film,
05:31c'est une évidence aussi, Benjamin.
05:33Et oui, la grande musique classique.
05:35Thibaut Desormeaux, que j'incarne,
05:37grand chef d'orchestre de renommée internationale.
05:39Il se découvre à Paris,
05:41il se découvre un frère,
05:43qui lui, est tromboniste, dans une fanfare du Nord.
05:45Et puis, ils vont se découvrir pas mal de points communs,
05:48notamment une passion pour le jazz.
05:50Il est très pointu, ce Jimmy.
05:52Donc on pense pas forcément mélomane ou connaisseur.
05:55Il faut se méfier des apparences.
05:57Et ce film nous enseigne que, surtout,
05:59les musiques peuvent collaborer et se mélanger.
06:02Allez, rentrons-y dans vos films.
06:04En fanfare d'abord, Thierry Fiori.
06:06Thibaut, justement, Benjamin Lavergne,
06:08ici présent, est un chef d'orchestre au sommet de la gloire
06:10quand il apprend qu'il est atteint d'une leucémie.
06:12Il apprend aussi qu'il a été adopté.
06:14Seule solution pour survivre,
06:16retrouver son vrai frère.
06:18Ma soeur a fait un test pour savoir
06:20si elle pouvait me faire un don de moelle.
06:22Et il s'est avéré qu'elle n'était pas compatible.
06:24Ah, merde.
06:25Mais surtout qu'elle n'était pas ma soeur.
06:27Ah, putain. Enfin, je veux dire, merde.
06:29Oui.
06:30Mais j'ai découvert que j'avais un frère.
06:32Et en fait, ce frère, c'est vous.
06:34Putain, il s'y raconte, putain.
06:36Ce frère, c'est Jimmy Pierre Lautin,
06:38cuisinier dans une cantine scolaire
06:40et joueur de trombone dans une fanfare du Nord.
06:42Tout les sépare l'adoption à la naissance
06:45et leur environnement social.
06:47C'est l'amour de la musique qui va les réunir.
06:49Qu'elle soit savante ou profane,
06:51elle sera plus forte que les préjugés et les rancœurs.
06:54Sans tomber dans le mélo, porté par un duo d'acteurs virtuoses et formidables,
06:58le film, tel un conte, enjambe la fracture sociale
07:01et rend un bel hommage à toutes ces fanfares populaires
07:03qu'elle s'appelle Harmonie dans le Nord de la France
07:06ou Bandas dans le Sud.
07:08Très français, Benjamin Lagarde.
07:10Mais en même temps, il y a presque une inspiration anglo-saxonne.
07:12C'est quoi ces frangins malgré eux ?
07:14Oui, il faut se méfier.
07:16Le côté, les deux frères que tout oppose,
07:18on se dit, ça peut être cousu de fil blanc.
07:20Puis c'est marrant, il faut parler de conte.
07:22Oui, il y a quelque chose de beau et presque d'idyllique.
07:24Mais ça n'évite pas une réalité et une complexité sociale.
07:28C'est-à-dire que tout le monde n'est pas promis à une immense carrière.
07:33Mais chacun a en fond de lui des qualités.
07:35Thibaut, il voit bien que son frère Jimmy a des qualités musicales exceptionnelles.
07:40Et il a envie de rattraper ce qu'il appelle l'injustice du destin.
07:44Parce qu'il se dit qu'il doit rêver à une vie meilleure.
07:47Et en fait, c'est juste que ce frère Jimmy,
07:49qui a l'oreille absolue,
07:51qui est un grand tromboniste,
07:53il a envie qu'il vise plus haut.
07:55Que lui aussi puisse se mettre à rêver d'avoir une grande carrière.
07:58Et en fait, on pourrait regarder ça d'en haut, justement, du dessus.
08:01En fait non, tout ça se regarde à hauteur d'homme.
08:04Mais les classes sociales, on les oublie aussi à un moment.
08:06Exactement. Il ne faut surtout pas qu'il y ait de condescendance.
08:09Et puis surtout que ce grand frère, qui lui a une immense carrière, il se trompe.
08:13Il se dit que son frère a peut-être raté sa vie.
08:15Et en fait, pas du tout. Il va plutôt bien.
08:17Et puis il a beaucoup de choses à lui apprendre aussi.
08:20Et puis c'est dans ce contexte social de la région du Nord.
08:22Et le réalisateur n'élude pas la réalité sociale de certains, pas toutes les villes, loin de là.
08:27Les nordistes sont très, parfois, soucieux aussi qu'on évite les clichés.
08:33Simplement, oui, il y a des usines qui ferment.
08:35Et c'est le paysage social du film.
08:37Et ça fait penser en effet aux comédies Full Monty, Billy Elliot, à l'héritage de Ken Loach aussi.
08:42Qui n'a pas fait que des comédies.
08:44Mais à ce cinéma-là, qui est un cinéma d'auteur populaire.
08:48Et réaliste aussi.
08:50Et même si c'est en compte.
08:52Fraternité aussi, ça résume bien les rênes du drame aussi, Mathéo Mastracchi.
08:59Et Alexis Langlois, le diesel.
09:01L'histoire se déroule de 2005 à 2055.
09:03On commence par le futur, on revient dans le passé.
09:05Et puis il y a un personnage central qui ouvre et ferme le film.
09:08Le youtubeur trop botoxé.
09:10Je cite le dossier de presse.
09:12Stevie Shady, alias vous, Bilal Hassani.
09:14Qui raconte donc l'histoire de son idole.
09:16La chanteuse pop Mimi Madamour.
09:18Lauréate d'une émission du type Nouvelle Star.
09:20Et de son histoire d'amour compliqué.
09:22Passionnée, violente, parfois toxique.
09:24Avec une autre chanteuse punk non-corruptible.
09:26Billie Coller.
09:28Une relation qui va évoluer au gré du film.
09:30L'une a du succès et pas l'autre.
09:32Ensuite ça s'inverse.
09:34Des trahisons, des déceptions.
09:36La dictature de l'apparence de la presse people.
09:38Des réseaux sociaux.
09:40Je trouve ça vraiment frais et vivifiant que le film aille au bout de ses idées.
09:42Une démarche parfois outrée.
09:44Parfois bruyante aussi.
09:46Bilal Hassani fait des cris à un moment donné assez mémorables.
09:50Mais il y a beaucoup de tendresse.
09:52Un mélodrame, une histoire d'amour sur plusieurs années.
09:54Une fois que tout le décorum est pris.
09:56On est vraiment sur un mélodrame qui est twisté en comédie musicale.
10:00Qui comme vous le disiez, mélange vraiment les genres.
10:02Et sur la représentativité.
10:04Il y a quelque chose de sans doute assez inédit dans le cinéma français.
10:08Pour toutes ces qualités, félicitations.
10:10Merci beaucoup.
10:12Est-ce qu'il y avait justement, Alexis Langlois,
10:14l'idée que ce que vous êtes, votre identité,
10:16n'est pas vraiment représentée dans le cinéma.
10:18Donc autant y aller vous-même.
10:20Oui, c'était en partie ça.
10:22Moi j'adore et je suis complètement fou de cinéma américain classique.
10:26Notamment les mélodrames de Douglas Sirk.
10:28Et j'avais vraiment envie de faire un grand mélodrame.
10:32Une vraie grande histoire d'amour romanesque.
10:34Avec des personnages queer.
10:36Et avec des personnages effectivement de ma communauté.
10:38Et vous avez trouvé tout naturellement votre place Bilal Hassani.
10:40Absolument.
10:42J'étais très fan du travail d'Alexis.
10:44Que j'avais découvert avec ses courts métrages.
10:46Et ça faisait un petit moment que j'avais envie de faire du cinéma.
10:50D'où me ranger si j'en faisais.
10:52Et là je lis ce scénario.
10:54Je découvre Stevie Chahidi,
10:56qui est un personnage qui est très éloigné de moi.
10:58Mais auquel je peux m'identifier.
11:00Pour vous dire jamais de mal.
11:02À certains niveaux.
11:04Parce que c'est un youtubeur.
11:06J'ai fait des vidéos sur Youtube.
11:08Et l'idée que les youtubeurs soient un peu les conteurs modernes.
11:10Je trouvais ça chouette.
11:12Et de pouvoir raconter Naris cette histoire.
11:14Et exister aussi avec autant d'intensité.
11:16Et d'être avec des personnages qui étaient aussi intenses.
11:18Et d'être le plus loin possible.
11:20J'ai trouvé que c'était cathartique.
11:22Oui c'est ça.
11:24Et c'est un vrai rôle de composition aussi.
11:26Parce que le personnage a plusieurs âges.
11:28On commence, il a 65 ans.
11:30Et je pense que c'était un peu un défi pour Bilal.
11:32Plus excitant que peut-être les rôles plus réalistes.
11:34Qu'on lui proposait.
11:36De type Dealer le jour et Dracune la nuit.
11:38Comme on a pu lui proposer.
11:40On va ménager un petit suspense.
11:42On aura la réponse dans deux minutes.
11:44On comprendra pourquoi il a 65 ans.
11:46Il a 65 ans mais en vrai il ne les fait pas du tout Bilal Selmy.
11:48Gardons un tout petit peu de suspense.
11:50Parce que c'est l'heure du fil info.
11:52Et qu'il est 13h46.
11:54L'essentiel avec vous Virginie Lebrun.
11:56Martin Fourcade redevient le français le plus titré au JO.
12:00Il profite de la condamnation du russe Istigov.
12:02Pour récupérer une sixième médaille d'or olympique.
12:04Le russe a été reconnu coupable de dopage aujourd'hui.
12:08Et est déclassé de tous ses résultats entre 2010 et 2014.
12:12Le procès de l'effondrement du pont de Mirpois sur Tarn.
12:14S'est ouvert à Toulouse ce matin.
12:16Le 18 novembre 2019.
12:18L'ouvrage s'était effondré au passage d'un poids lourd.
12:20Le conducteur décédé sait son entreprise.
12:22En tant que quantité morale qui est poursuivie.
12:24Cet après-midi un débat.
12:26Puis un vote.
12:28Seront organisés à l'assemblée.
12:30Sur l'accord commercial du Mercosur.
12:32Un vote unanime donnerait du poids à la position française.
12:34Face à la commission européenne.
12:36Seule habilité à négocier pour les 27.
12:38Cet accord commercial.
12:40En attendant les agriculteurs maintiennent la pression sur le terrain.
12:42Avec des blocages.
12:44Des barrages filtrants un peu partout.
12:46Si à la fin de la journée ils ne sont pas entendus.
12:48On reviendra avec plus de force.
12:50Préviennent les jeunes agriculteurs des Pyrénées orientales.
12:52Anne Hidalgo se retire de la course.
12:54Les deals socialistes.
12:56Ne sera pas candidate en 2026.
12:58A un troisième mandat de maire de Paris.
13:00Elle le dit dans un entretien au Monde.
13:02Aujourd'hui.
13:04Après deux mois de guerre contre le Hezbollah au Liban.
13:06Israël réunit aujourd'hui son cabinet de sécurité.
13:08Pour se prononcer sur un cessez-le-feu.
13:10Pour l'heure les frappes se poursuivent.
13:12Un responsable de sécurité libanais.
13:14Fait état d'un raid israélien sur Beyrouth.
13:16Cet après-midi.
13:18Enfin il était devenu en avril.
13:20L'homme le plus vieux du monde.
13:22Le britannique John Tinniswood.
13:24C'est éteint à l'âge de 112 ans.
13:26C'est ce qu'annonce cet après-midi le Guinness World Records.
13:36La suite de tout public.
13:38Avec Alexis Langlois, Bilal Hassani et Benjamin Laval.
13:40Pour les deux films français qui sortent demain de Comédie.
13:42Vous avez compris qu'ils en disent beaucoup sur la France d'aujourd'hui.
13:44En fanfare.
13:46Et les reines du drame.
13:48Où Bilal Hassani interprète donc un influenceur au verbe fleuri.
13:50Vous me reconnaissez pas ?
13:52Je vais direct vous rafraîchir la mémoire.
13:54Les mauriches.
13:56Dans les 2010, j'étais la plus grosse bitch des internets.
13:58Ah ouais.
14:00J'ai fait des trucs bien dégueux.
14:02Pire que ma tranche sans highlighter.
14:04On m'appelait
14:06Stevie Shady.
14:12Et oui, et oui.
14:14Je faisais la pluie et le botox sur le monde de la musique.
14:16Evidemment, je me suis pas fait avec des copines.
14:18Bon celle-là, elle va rester faire la pluie et le botox.
14:20Juste pour le plaisir.
14:22D'où 65 ans.
14:24Mais qui en paraît loin de 65.
14:26Quel plaisir à surjouer ça.
14:28Surjouer, je sais pas.
14:30Mais à jouer très fort ce personnage.
14:32C'était très chouette.
14:34C'était comme être en train de faire une pièce de théâtre.
14:36Parce que Stevie, c'est un personnage qui existe
14:38très souvent seul dans le film.
14:40Et donc c'était beaucoup de
14:42plateaux vides.
14:44Ou en tout cas de mon côté, c'était vide.
14:46Et puis de votre côté, derrière la caméra, il y avait du monde à la mise en scène.
14:48Et j'essayais de les amuser.
14:50Et je pense que ce qu'il y avait de plus intéressant,
14:52de plus excitant pour moi
14:54au jeu, c'était de créer
14:56une réaction un peu immédiate
14:58chez surtout Alexis.
15:00Et quand je réussissais à faire ça,
15:02je me disais ok, là c'est bien, on avance.
15:04Stevie, Stevie. Et maintenant, ce qui se passe,
15:06c'est que c'est dans les projections, quand on fait
15:08les avant-premières, que je reste un petit peu
15:10pour le début du film, pour vérifier les rires.
15:12Ça passe.
15:14Le théâtre, vous connaissez infiniment.
15:16Benjamin Lavergne, la comédie française.
15:18Dans votre film, dans Fanfare,
15:20avec ses deux frères, justement pour ne pas risquer
15:22les clichés, ce que vous disiez tout à l'heure,
15:24là, le jeu
15:26doit être tout sauf du sur-jeu.
15:28Au contraire, à l'inverse.
15:30Oui, on est dans une comédie
15:32réaliste, ce qui n'empêche pas du tout
15:34la comédie d'ailleurs, et le second degré.
15:36Et une certaine théâtralité
15:38dans le rapport au dialogue.
15:40C'est très écrit aussi.
15:42Mais oui, un naturalisme.
15:44Pierre Lautin, il a un style,
15:46une verve, un truc très
15:48comme ça, âpre.
15:50C'est son personnage aussi qui lui amène à jouer comme ça.
15:52Mais c'est très musical.
15:54Vous avez trouvé tout de suite les deux ?
15:56Il y a une fraternité de cinéma absolue.
15:58Oui, on s'est un peu reniflé.
16:00On n'est pas pareil du tout.
16:02Mais on s'est très vite, bien entendu,
16:04dans une tendresse. Et lui aussi, il a une grande
16:06exigence dans le travail.
16:08Et puis, il prend cette matière, le texte, comme
16:10une partition, pour faire une analogie.
16:12Et on se fait nos textes
16:14le soir, avant la journée
16:16de travail du lendemain. On se le refait dans tous les sens.
16:18On essaye d'en prendre
16:20la comédie,
16:22de savoir comment, si on met un point,
16:24si on met une pause, si on accélère.
16:26D'en faire une matière, un peu comme au théâtre.
16:28D'avoir la même exigence.
16:30De répéter aussi.
16:32Et Pierre Lothar est musicien pour le bon.
16:34C'est un sacré musicien.
16:36Autodidacte.
16:38En fait, tous les deux, on ne sait pas lire une partition.
16:40Et tant mieux si ça fait illusion.
16:42Et comme quoi,
16:44l'oreille, le rapport à la musique
16:46qu'on cultive dès l'enfance, avec la discographie
16:48de ses parents, ou en ayant un instrument,
16:50la chance d'avoir un instrument à la maison,
16:52ça familiarise, ça détend.
16:54Et lui, il est autodidacte.
16:56C'est un pianiste assez hors-pair. Il fait des impros
16:58à n'en plus finir. Et il est très libre.
17:00Il a trouvé cette liberté.
17:02Et ça, on l'a mis à profit.
17:04Pas à la manière de délivrance, mais ça me fait penser
17:06un peu à ça. Dwelling banjo.
17:08Qui est l'handicapé ?
17:10En tout cas, il y a ce charme-là
17:12d'arriver à
17:14faire un 4 mains, un peu improvisés,
17:16de boogie-woogie.
17:18Et ça, on l'a découvert en répétition.
17:20On s'est mis à improviser, à kiffer, à se regarder
17:22et on s'est dit, putain, ça le fait !
17:24Et le réalisateur a dit, ça, ça va dans le film !
17:26Ça va dans le film !
17:28Alexandre Langlois, sans chercher à tout prix
17:30les ponts entre vos films, mais il y en a,
17:32vous le disiez vous-même, c'est une histoire de fraternité
17:34aussi, votre film. D'une famille qu'on se choisit.
17:36D'une famille choisie, complètement.
17:38Et puis surtout, d'une communauté.
17:40Je dirais, vraiment.
17:42Le film est dédicacé à toutes les chanteuses
17:44Ringard et Hasbin
17:46qu'on a aimées autrefois et qu'on aime détester aujourd'hui.
17:48Et le film essaye de se dire,
17:50en tant que communauté,
17:52essayons d'être plus doux les uns avec les autres
17:54et justement de reconsidérer notre rapport
17:56à nos vieilles icônes.
17:58Un plateau de cinéma peut être un safe space ?
18:00Oui, bien sûr, ça doit.
18:02Non mais est-ce que c'est le but ?
18:04Dans tous les endroits
18:06où on travaille,
18:08tout devrait être un safe space, je pense.
18:12Juste sur la question
18:14que vous parliez des chanteuses Ringard, etc.
18:16Je sais que
18:18il y a quelques semaines est sorti
18:20The Substance de Coralie Fargeat
18:22qui, dans les interviews,
18:24dit qu'elle aime jouer avec ce qui est considéré
18:26comme de bon goût ou pas.
18:28Et dans votre film, il y a beaucoup ça.
18:30Je ne vais pas tout spoiler mais
18:32il y a un moment où, justement,
18:34vous rendez hommage à ces gens qui ont été brisés,
18:36qui ont été mis de côté, qui sont devenus totalement Hasbin.
18:38Et vous jouez avec ça aussi.
18:40Ce qui est le bon goût, ce qui ne l'est pas.
18:42Ce qui est élitiste, ce qui ne l'est pas.
18:44Et je trouve que c'est intéressant aussi sur les thématiques que vous brassez.
18:46Oui, le film essaie justement de mélanger
18:48et de dire qu'il peut y avoir du beau n'importe où.
18:50Et puis surtout, il essaie aussi de mettre un peu en garde.
18:52C'est-à-dire, ce qui est cool aujourd'hui
18:54sera peut-être sans doute le Ringard de demain.
18:56Donc, encore une fois, soyons plus doux
18:58et n'ayons pas ce rapport-là aux choses.
19:00Allez,
19:02élitisme ou pas, ce qui rassemble ou pas.
19:04Petite dernière musique.
19:06Laissez-moi danser
19:10Laissez-moi
19:12Laissez-moi
19:14Laissez-moi danser
19:16Chanter en liberté
19:18Allez, Marie, je vous dis,
19:20il y a un piège à votre avis.
19:22C'est dans quel film, si on va danser des deux ?
19:24Comment ça ? Ah, il est dans lequel ?
19:26Extrait de quel ?
19:28Enfant part.
19:30Il y avait un piège.
19:32Frédéric Foulquier, qui dirige la musique
19:34de la gare républicaine,
19:36nous a fait le plaisir de la jouer hier à l'avant-première.
19:38Ils sont venus, ils étaient 15.
19:40Ils ont joué au J.O. et à la Kayanakamura.
19:42Ils ont fait cette régalade.
19:44Ils ont joué Laissez-moi danser.
19:46Toute la salle était debout et c'était extraordinaire.
19:48C'est le premier moment qui réunit
19:50totalement, naturellement, les deux frères.
19:52Oui, exactement.
19:54Jimmy, le tromboniste
19:56de la fanfare, amène son frère dans le garage
19:58en lui disant, tu ne crois peut-être pas,
20:00tu ne penses pas savoir
20:02qui je suis. Il a une collection de jazz
20:04hallucinante. Il écoute Miles Davis,
20:06Clifford Brown.
20:08Son frère est surpris.
20:10Il se dit qu'il faut se méfier
20:12des apparences. Mon frère est peut-être
20:14meilleur que moi en musique, en tout cas
20:16en culture musicale.
20:18C'est le coup de cœur. Ils se disent
20:20qu'on partage les liens du sang mais aussi
20:22cet amour de la musique et de toutes les musiques.
20:24La scène termine avec moi qui réclame
20:26ce 33 tours
20:28de Dalida en disant
20:30ça c'est du bon son. Les deux frères se mettent
20:32à danser ensemble alors qu'ils viennent de deux planètes
20:34différentes. Vous savez à qui j'ai pensé ?
20:36Nicolas Mathieu, les Lames du Connemara.
20:38Ce qui rapproche
20:40tous les milieux. Il y a des chansons
20:42qui dépassent tout ça. Je ne sais pas si c'est un clin
20:44d'œil volontaire.
20:46Non, maintenant que vous le dites, ça paraît
20:48évident mais non.
20:50J'en sais rien. Peut-être qu'Emmanuel
20:52Courcol et sa co-scénariste Irene...
20:54On n'est toujours pas d'accord avec Frédéric.
20:56J'ai l'impression qu'il faut être d'accord.
20:58On va la laisser de côté celle-là.
21:00En tout cas, Bilal Hassani et Alexis de Langlois,
21:02ça aurait pu être dans votre film ça.
21:04Danser d'Alida ?
21:06Regret ?
21:08Pas du tout. On a de la très bonne
21:10musique originale.
21:12Pardon Frédéric, c'est ce que j'allais dire.
21:14Il faut bien préciser que vous avez une vraie
21:16BO, une BO écrite,
21:18composée avec une dizaine, douzaine
21:20de morceaux. On en a entendu un petit bout tout à l'heure.
21:22C'est notamment Yel et Rebecca Warrior
21:24qui sont... Oui, Pierre Desprates, Louis Bizou,
21:26Mona Soyoc aussi de Cas Product.
21:28Plein de compositeuristes.
21:30Et des super chansons. Mais y'avait Laissez-moi
21:32danser dans les playlists pendant les préparations
21:34quand on se maquillait. C'est sûr.
21:36J'attendrais.
21:38Je vous ai vu lever le sourcil.
21:40Tout à l'heure Alexis de Langlois
21:42a employé le qualificatif
21:44outré parfois. Mais c'est volontaire
21:46d'en faire trop. C'est volontaire
21:48d'en faire trop. C'est des gens qui
21:50en font trop, n'ont pas leur place.
21:52Là, ils ont leur place totalement.
21:54D'ailleurs, le titre Les Reines du Drame, ça vient de
21:56Drama Queen. C'est celles qui en font des caisses.
21:58C'est celles qui ont des émotions trop grandes pour le monde.
22:00Et évidemment, le film
22:02célèbre toutes les Drama Queen.
22:04Effectivement.
22:06En faire trop, Benjamin Lavergne, c'est pas votre genre.
22:08Non, mais ça me manque parfois.
22:10C'est pas vrai d'ailleurs.
22:12Non, non, on se capte.
22:14Moi, parfois, j'en ai sous la pédale.
22:16J'ai envie de...
22:18Je peux dire...
22:20Qu'est-ce qui se passe ?
22:22Tout le monde me regarde.
22:24Moi, j'adore le burlesque, l'outrance,
22:26la comédie quand ça va loin.
22:28Les Jim Carrey.
22:30Il faut avoir un texte
22:32ou une oeuvre qui le permet,
22:34parfois, et qui permet
22:36cette exutoire, en tout cas.
22:38Et c'est peut-être aussi pour ça que je fais ce métier.
22:40J'en suis sûr. Pour être dingue. Ailleurs que dans la vie.
22:42Mais en ce cas-là, c'est le cas.
22:44Ben oui, c'est vrai.
22:46Benjamin Lavergne est un immense
22:48skapin. Et moi, justement, j'ai fait
22:50un spectacle de transformisme.
22:52Je jouais un Drag Queen
22:54au studio théâtre.
22:56C'était un spectacle qui s'appelait...
22:58J'ai eu le stress. Je ne l'ai pas.
23:00Je traversais la place squelette et je jouais skapin.
23:02Donc il y avait cette dichotomie.
23:04D'un monde à l'autre, mais c'est la même chose.
23:06Oui, parce qu'on parle
23:08d'outrance, etc. Mais là, dans le film,
23:10le film montre que tout ce qui est artificiel,
23:12c'est le seul chemin pour accéder
23:14aux émotions sincères des personnages.
23:16C'est pas parce que c'est outré que ce n'est pas sincère.
23:18C'est juste une manière différente d'exprimer leurs émotions.
23:20On en vient, ce que je disais au début,
23:22de films infiniment sincères.
23:24Merci à tous les trois d'être venus dans le studio
23:26de France Info. Il faut vraiment
23:28aller voir ces deux visions fraternelles
23:30de la France 2024.
23:32Et merci à vous Frédéric Carbone.
23:34Tout public à podcaster ou à réécouter
23:36sur franceinfo.fr

Recommandations