"C'est un produit qui est utile, qui est fait en France. Il n'y a aucune raison de le vendre."
Quelques jours après l'annonce par Sanofi de l'ouverture de négociations avec un fonds américain pour la vente de Doliprane, les salariés de l'usine qui produit en France le célèbre médicament se sont mis en grève. Brut était sur place à Lisieux.
Quelques jours après l'annonce par Sanofi de l'ouverture de négociations avec un fonds américain pour la vente de Doliprane, les salariés de l'usine qui produit en France le célèbre médicament se sont mis en grève. Brut était sur place à Lisieux.
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00:00On défend les salariés d'Isieux, on défend le Doliprane en France.
00:03C'est une usine qui a beaucoup d'avenir, qui est rentable,
00:05qui n'a pas de problème de débouché pour le produit.
00:08C'est un produit qui est utile, qui est fait en France, qui est bien fait.
00:10Il n'y a aucune raison de le vendre.
00:11Salut, c'est Tibor de Brut.
00:13Aujourd'hui, je me trouve à Isieux devant l'usine Sanofi
00:15pour suivre le mouvement de grève de ses salariés
00:17quelques jours après l'annonce de négociations entre l'entreprise
00:20et un fonds d'investissement américain.
00:21Le Doliprane, c'est le médicament le plus vendu en France.
00:23Les 250 salariés de l'usine s'inquiètent d'une possible délocalisation
00:27du lieu de production du Doliprane
00:28et veulent s'assurer que celle-ci reste sur le sol français.
00:30Là, on est chez Sanofi, Isieux,
00:32entreprise qui fabrique 90% du Doliprane,
00:36produit franco-français,
00:38donc vendu uniquement en France, quasiment plus d'importation.
00:41C'est une usine qui a été ouverte en 82,
00:44qui a eu plusieurs propriétaires différents,
00:45mais qui ont toujours fait grandir l'entreprise.
00:47Aujourd'hui, il y a un projet, Sanofi a un projet,
00:50qui est de vendre tout le secteur de la pharmacie sans ordonnance
00:57à un fonds de pension américain.
00:59Il y a 250 emplois qui sont en jeu,
01:02plus peut-être autant d'emplois induits dans la région.
01:05Je pense aux transporteurs, aux fabricants de cartons,
01:07à tous ceux qui travaillent indirectement pour Sanofi,
01:10mais ça va même jusqu'aux boulangers et ainsi de suite.
01:13500 emplois sur l'Isieux.
01:15Sanofi à l'Isieux, c'est très important.
01:16Les salaires sont un peu plus au-dessus
01:20des salaires moyens sur l'Isieux.
01:21C'est des conditions de travail où on s'est battus
01:24pendant des années pour avoir des bonnes conditions de travail.
01:26Ce matin, le ministre de l'Économie, Antoine Armand,
01:28a rendu visite aux salariés.
01:29Le Doliprane continuera à être produit en France,
01:32pas seulement parce que c'est un médicament plébiscité
01:34par l'ensemble des Français,
01:35pas seulement parce que c'est une réussite industrielle,
01:38mais parce qu'il en va de la souveraineté de notre pays
01:41et aussi de l'approvisionnement en médicaments sensibles et critiques.
01:45Pour ce faire, nous avons entamé des discussions
01:48avec Sanofi et avec Opéla pour, dès maintenant, en amont,
01:52discuter des conditions qui seraient indispensables
01:55et d'un accord formalisé qui doit avoir lieu,
01:58qui aura lieu si le projet de cession arrive sur la table.
02:03On apprécie déjà qu'un certain nombre d'élus
02:06et que le gouvernement aient pris ce sujet quand même à bras-le-corps.
02:09Ça, c'est un point très important pour nous
02:11parce qu'on a déjà alerté à plusieurs reprises sur ce sujet-là,
02:15sur cette problématique de santé publique
02:17qu'on a identifiée depuis longtemps.
02:19Mais oui, effectivement, c'est rassurant.
02:21Après, on attend quand même des engagements concrets.
02:24On attend de voir comment ça va se traduire.
02:28Interrogé, Emmanuel Macron a affirmé que le gouvernement disposait
02:30des instruments pour garantir l'approvisionnement de la France en Doliprane.
02:34Nous, on s'est battus pour que le Doliprane soit reproduit en France
02:37et qu'on reproduise des molécules et des médicaments qui sont indispensables.
02:41Ça, c'est un acquis du plan de relance pendant le Covid et de France 2030.
02:45Et on va continuer.
02:46Et ensuite, il y a la propriété capitalistique.
02:48Et là, le gouvernement a les instruments pour garantir que la France soit protégée.
02:53Doliprane, ça parle à tout le monde.
02:55Tout le monde. On a tous des boîtes de Doliprane dans nos placards.
02:58Et céder ainsi ce médicament, encore une fois, qui est le fleuron français,
03:03le céder à des investisseurs étrangers, ne nous rassure pas du tout
03:08car nous n'avons aucune garantie à moyen ou long terme
03:12du maintien de cette production et de cette présence sur notre territoire
03:18de ces millions de comprimés de Doliprane produits chaque jour.
03:22Dans un décret, dit décret Montebourg,
03:25il y a la possibilité de s'opposer à une vente d'une industrie à l'étranger.
03:30Donc l'État peut demain donner son veto pour s'opposer à cette vente,
03:37à des investisseurs américains pour préserver, encore une fois,
03:40cette souveraineté nationale, cette souveraineté sanitaire.